Chapitre 25
"Debout Harry, on va rater le p'tit dej'!" Ron secoua Harry avec un dynamisme epoustoufflant. Le jeune garcon, a demi noye sous ses couvertures, ouvrit paresseusement un oeil.

"Quelle heure est-il? Ronchonna t-il.

-Il est onze heures! Vite, habilles-toi!"

Harry s'assit d'un bond et attrapa ses lunettes qu'il placa rapidement sur son nez. Il regarda sa montre. "Ron! Sale menteur! Lanca t-il feignant d'etre en colere. Il n'est que neuf heures!

-Ca y est tu es reveille, ce n'est plus vraiment la peine de te recoucher!" Ron semblait de belle humeur et compare aux autres matins, lorsqu'il fallait se rendre en cours, il debordait d'energie. Harry remarqua qu'il avait toujours le visage couvert de pois bleus. Il le mentionna. "Apparemment, personne d'autre que toi n'est guerit, dit Ron en haussant les epaules. Bah, ce n'est pas tres grave. Allez, bouges-toi! Je t'attends en bas.!" Sur ce il descendit a la salle commune.

Harry repoussa ses couvertures et sauta a bas de son lit. Alors qu'il s'habillait, la conversation qu'il avait eut la veille avec Dumbledore lui revint en tete. Il se demanda l'espace de quelques instants s'il n'avait pas reve. Mais tout cela etait bien trop incroyable pour ne pas etre vrai. Il n'aurait jamais eut l'habilite de rever de telles choses, il n'avait pas assez d'imagination pour cela. Mais Dumbledore avait probablement exagere. Comment pouvait-il faire de la magie sans baguette, alors que la plupart des autres sorciers, selon les dires de Dumbledore, n'en avait ni le talent, ni la capacite? Pourtant il y avait bien tous ces petits exemples, tous ces petits cas inexplicables... Un hasard, une coincidence. A ses yeux, il n'y avait la rien d'exceptionnel. Et puis, songea t-il, si vraiment il en etait capable, cela lui apporterait encore plus de problemes, tout comme sa faculte a parler le fourchelangue.

Avant qu'il aie put en reparler a Dumbledore, Harry decida de ne le mentionner a personne, meme pas a Ron. Enfin pret, il devala les escaliers jusqu'a la salle ou l'attendaient Ron, Neville et Dean.

"Salut Harry! Lanca Neville. Bien dormi?

-Tu crois que tu avais vraiment besoin de lui poser la question? retorqua Dean. Vu l'heure qu'il est, je pense que monsieur a fait de beaux reves. Salut Harry! Pas trop dure la retenue?

-Sans commentaires! Repliqua Harry en se frottant le poignet. On va manger un bout? Je sais pas vous, mais moi je meurs de faim!" Et il se dirigea rapidement vers la porte avant que ses trois camarades ne se ruent sur lui. Ils sortirent de la tour et se dirigerent vers le Hall.

"Il ne faut pas que Mossieur prenne l'habitude qu'on l'attende pendant des heures au risque de tomber dans les pommes par le manque de nourriture! S'exclama Ron en riant. Tu n'as pas encore ete nomme Ministre ou directeur de Poudlard!" Les deux autres eclaterent de rire, mais le visage de Harry se rembrunit aussitot. Et si Dumbledore avait raison? Et s'il pouvait vraiment faire de la magie sans baguette, quelle serait la reaction de ses amis? Il s'etait tellement sortit de situations incongrues, dangereuses, mortelles meme parfois, simplement par chance. Il n'etait en aucun cas un sorcier extraordinaire ou particulierement doue, et pourtant il etait parvenu a achever des choses qui auraient signe la mort de la plupart des autres eleves et celle, sans doute de beaucoup de sorciers adultes. Pendant quinze ans, Harry avait eut une chance inouie. Elle ne pourrait pas durer eternellement, cela paraissait impossible.

Alors qu'ils prenaient leur petit dejeuner, les Griffondors furent le centre d'interet des autres maisons, et plus particulierement Harry, qui, une fois de plus suscita beaucoup de questions chez les autres eleves. La table des Griffondors etait essentiellement masculine, la plupart des filles ayant preferees rester dans la tour. Ginny, qui avait echappee a l'incident de la veille, etait venue s'assoir a cote de Ron, ce qui plut beaucoup a Dean qui ne cessa de bavarder avec elle, malgre les coups d'oeil persistants du rouquin.

"Vous n'avez pas l'impression d'etre des intrus, tous les deux? Demanda Neville, s'adressant a Harry et a Ginny.

-C'est un signe! Intervint Fred en se penchant vers eux.

-Quoi? S'insurgea Ginny en lui lancant un regard noir.

-Comme par hasard, seuls Harry et toi etes "normaux", ajouta George, un grand sourire aux levres. Demande a Trelawney la prochaine fois que tu la verras. Je suis sure qu'elle sera d'accord avec nous. Ce n'est pas une coincidence!"

Ginny etait devenue toute rouge, mais ne lacha pas ses freres du regard. Elle ne remarqua pas que les joues de Harry aussi avaient prit une couleur vive. Par contre, Ron le vit.

"Et comme par hasard aussi, maintenant ils sont tous les deux de la meme couleur!

-Peut-etre qu'ils nous cachent quelque chose..., poursuivit Fred, malicieusement. Apres tout, on ne sait pas ce qu'il s'est passe quand ils etaient tous les deux dans la foret,.." La derniere phrase les fit tous rire, sauf Harry, Ginny et Dean qui se demandait s'il y avait vraiment quelque chose qu'il ignorait. Avant meme qu'aucun d'eux ne s'en rende compte, Ginny s'etait levee brusquement de table.

Elle se dirigea vers la sortie, la tete baissee.

"Ginny! Appelerent ses freres. C'etait une blague!" Ils se regarderent tous les trois, surpris par la reaction de leur petite soeur.

"Vous aviez besoin de la taquiner comme ca? Leur lanca Harry, ayant peine a croire qu'ils l'avaient fait fuir.

-D'habitude, ca passe bien, assura Ron.

-On l'a toujours taquinee par rapport a ca! Ce n'est pas nouveau!

-Par rapport a quoi? Demanda Harry, les sourcils fronces.

-Harry, mon vieux, dit George, au cas ou tu n'aurais pas remarque, notre petite soeur est completement passionnee par toi.

-Pourquoi crois-tu qu'elle rougisse de la sorte des que tu es dans les parages, ou que tu lui adresses la parole?

-A mon avis, c'est tout simplement parce que vous ne la laissez pas tranquille, retorqua Harry. Ce n'est pas etonnant qu'elle n'ose pas me parler si vous faites des insinuations comme ca, a chaque fois!

-Je sais pas ce que vous en pensez, les gars, continua George en regardant chacun d'entre eux, mais on dirait que notre jeune ami defend fermement notre ch'tite soeur,.. C'est louche..

-J'arrive pas a vous croire! Leur lanca Harry, en se levant de table. Vous avez ete des jours et des jours sans nouvelles d'elle, ne sachant meme pas si elle etait encore en vie et a peine est-elle de retour vous l'ennuyee avec des idioties au point de la faire sortir de la piece!

-C'est juste parce qu'on est contents de la voir! Repliqua Fred. Ca nous a manque de ne pas pouvoir nous moquer d'elle.

-Et bien a mon avis, ca ne lui a pas manque du tout, a elle! Rencherit Harry. Bon, je remonte. A tout a l'heure!"

Il sortit a son tour du hall et monta jusqu'a la tour. Il s'etait vraiment sentit desole de voir Ginny partir. Bien sur, il savait bien qu'aucun des trois Weasley n'avait eut de mauvaise intention, c'etait sans doute leur maniere de demontrer leur affection pour elle, mais il pouvait reellement comprendre la reaction et l'embarras de Ginny. Apres tout, lui aussi avait ete vise.

Il decida d'aller voir si elle se portait bien. Il monta les marches menant au dortoir des filles et frappa a la porte. Il n'obtint aucune reponse et frappa plus fort.

"Je peux t'aider?" Demanda une voix derriere lui. Harry se retourna et vit une jeune fille aux cheveux chatains boucles et un grand sourire sur les levres s'adosser a la paroi de pierre. Il ne put que noter qu'elle etait plutot jolie.

"Euh,...balbutia t-il, se grattant machinalement la nuque, est-ce que tu connais Ginny Weasley? J'aurais voulu lui parler.

-Bien sur que je la connais, elle est dans ma classe. Tu veux que j'aille la chercher?"

Harry acquiesca et la regarda s'engouffrer dans la chambre. Il attendit patiemment, dansant d'un pied sur l'autre, commencant a se demander ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. Il sentit son etre s'envahir de doutes, et pensa a redescendre dans la salle commune, mais avant qu'il ait put s'executer, la porte s'ouvrit de nouveau, laissant le passage a la meme jeune fille.

"Desolee, mais elle n'a pas l'air d'aller tres bien, dit-elle, restant dans l'embrasure. Reviens un peu plus tard.

-Euh, d'accord, begaya Harry, se sentant soudain idiot d'etre venu jusque la.

-Au fait, je m'appelle Sharon, ajouta t-elle, tendant la main vers Harry, lui offrant un immense sourire et battant vivement des cils. J'espere qu'on aura d'autres occasions de bavarder.."

Harry hocha la tete et tourna les talons. Il descendait les marches quand il entendit une voix derriere lui.

"Harry?" Il se retourna et vit Ginny sortir du dortoir et venir a sa rencontre. Elle affichait un petit sourire timide et embarrasse.

"Ca va?" Demanda Harry lorsqu'elle fut parvenu a sa hauteur. Elle hocha la tete et baissa les yeux, jouant machinalement avec ses doigts. La denommee Sharon, passa devant eux et descendit les escaliers.

"N'ecoutes pas ce qu'ils disent, Harry, murmura t-elle.

-Toi non plus, repondit-il doucement. Ils n'avaient pas l'intention de te blesser, Ginny. Ils sont vraiment heureux de te revoir. Ils me l'ont dit.

-Je ne voudrais pas que tu t'imagines des choses....

-Ne t'inquietes pas pour ca, assura Harry en souriant gentiment. Je sais bien que ce n'est pas vrai."

Pas vrai! Ces mots resonnerent dans la tete de Ginny avec violence. Elle osa lever les yeux vers lui, le coeur tambourinant comme un fou. Elle sentait son sang battre dans sa poitrine, a ses tempes, sa gorge etait nouee, gonflee par l'emotion. Il lui fallut lutter pour maintenir sa respiration normale. Harry avait le regard pose sur elle, doux et affectif, genereux dans son sourire.

Mais il ne la regardait pas en tant que personne a part entiere, simplement en tant que la petite soeur de Ron et des jumeaux, la cadette des Weasleys. "Je sais bien que ce n'est pas vrai." Bon sang, Harry! Plonge dans mes yeux et vois la verite! Dechiffres mes sentiments, prends le temps de lire la passion que tu arraches de moi,..s'il te plait?

La proximite du jeune garcon la troublait plus que jamais. Ils etaient seuls dans cette cage d'escalier,.. et Ginny ne pouvait detacher son regard de la courbe de ses levres. L'envie de les emprisonner dans les siennes la possedait entierement, elle la sentait prendre peu a peu le controle de son corps. Ginny ne sut pas ce qu'elle devait faire. Elle savait que d'ici quelques instants elle se pencherait sur lui et...

"Euh, tu veux aller faire un tour dehors," demanda le jeune garcon brisant immediatement le charme qui emportait Ginny. Il avait enfourne ses mains dans ses poches, visiblement mal a l'aise.

"Non, je vais rester dans le dortoir pour l'instant, j'ai quelques devoirs a faire." Elle se serait giflee sur place tant elle se trouva ridicule. Il venait de lui offrir une balade dans le parc et elle trouvait le moyen de refuser!

"Tres bien, dit Harry, je te laisse alors. Si tu changes d'avis, n'hesites pas a venir me chercher. A plus tard!" Et avant meme qu'elle ait put faire un geste de plus, Ginny le fit descendre quatre a quatre les marches menant a la salle commune.

Une petite voix dans sa tete lui cria aussitot: "Cours apres lui, arretes- le et dis-lui!" Oh, bien sur elle aurait voulut pouvoir le faire. Ca semblait tout simple, mais malheureusement en realite, tout cela est bien plus complexe. Il ne suffit pas de se declarer spontanement, il s'agit aussi d'etre mentalement pret a accepter la reponse. Et si Harry eclatait de rire apres qu'elle lui ait avoue ce qu'elle ressentait pour lui, Ginny se doutait qu'elle en serait encore plus malheureuse. Alors elle le suivit des yeux tandis qu'il disparaissait, le coeur serre et les paupieres brulantes. Elle se laissa glisser a terre et demeura quelques minutes ainsi, assise sur une marche, le menton reposant sur sa main, esperant peut- etre le voir remonter les marches en courant. Prenant enfin une profonde inspiration, elle retourna dans son dortoir, deserte par les autres filles.

Elle saisit une chaise, l'approcha de la fenetre et se mit a genoux dessus reposant ses coudes sur le rebord. Au-dessous d'elle dans le parc, de nombreux eleves se promenaient, profitant du temps magnifique. Elle entendaient leurs rires, les cris de joie de quelques premieres annees s'amusant a se poursuivre, le vacarme des oiseaux perches sur les arbres, s'egosillant a qui mieux mieux. Il reignait a l'exterieur de ces epais murs gris, une insouciance, un bonheur qu'elle ne partageait pas.

Une brise douce et legere vint caresser son front et elle fondit en larmes.
Harry etait lui aussi remonte dans son dortoir et avait commence a ecrire a Dudley. Il venait de terminer sa lettre et s'appretait a en ecrire egalement une a sa grand-mere lorsque Ron deboula dans la chambre.

"Ca va, Harry," demanda t-il gardant une certaine distance entre eux. Harry lui sourit et reposa sa plume. "Tu n'es pas fache?

-Bien sur que non, idiot! Repondit-il en se levant et allant vers son ami. Desole, je me suis peut-etre un peu emporte.

-Non, tu as eut raison. On a ete betes. Heureusement que tu nous a remis a notre place. Tu l'as vue?" Harry acquiesca. "Elle nous en veut?

-Je ne pense pas, mais peut-etre que tu devrais quand meme aller lui parler."

Ron hocha la tete. Il semblait reellement concerne par l'etat de sa soeur. Harry devinait qu'ils avaient dut en discuter beaucoup, lui et les jumeaux. Ils devaient vraiment s'en vouloir. Avant de ressortir de la piece, Ron se retourna.

"Si je ne suis pas de retour dans une demie-heure, tu me promets que tu viendras me sauver, d'accord?" Harry le regarda, ne comprenant pas du tout de quoi il parlait. "A mon avis, elle va me passer un savon. Tu n'as peut- etre jamais vu Ginny en colere, mais crois-moi, ca n'arrive peut-etre pas souvent, mais quand tu as eut affaire a elle, tu t'en souviens!" Et il sortit, laissant Harry mi-amuse. Vraiment, ces Weasleys etaient de sacres phenomenes, les uns autant que les autres!

Il se replongea dans l'ecriture de sa lettre. Il tenait a rassurer sa grand- mere, se doutant qu'elle avait dut s'inquieter apres avoir appris la nouvelle de l'attaque de Privet Drive.
Ron frappa a la porte du dortoir et n'obtenant pas de reponse se risqua a jeter un coup d'oeil a l'interieur. Il ne vit qu'une frele silhouette accoudee a la fenetre, le soleil jouant dans la chevelure rousse. Il entra.

"Ginny?" Elle se retourna brusquement et il la vit s'essuyer prestement le visage.

"Ron? Qu'est ce que tu fais ici? Si quelqu'un te voit, on va avoir des ennuis!

-Bah! Lanca t-il en s'approchant, je m'en fiche! Je voulais seulement te parler. Tu n'es plus en colere?"

Il etait parvenu a sa hauteur et son coeur se pinca lorsqu'il vit ses yeux rougis et son visage encore humide. "Ginny, tu pleures?" Murmura t-il, la voix cassee. La jeune fille secoua la tete et se forca a sourire. " C'est serieux, alors?" Elle le regarda, hesitante, presque tremblante et bien malgre elle, une larme s'echappa. Ron se precipita aussitot et la serra dans ses bras, caressant ses cheveux, tandis qu'elle sanglotait au creux de son epaule.

"Ginny, je ne savais pas. Je suis vraiment desole. Si on avait sut que c'etait vrai,...." Sa voix etait brisee, entrecoupee de hoquets silencieux. Quels idiots ils avaient ete! Pas etonnant qu'elle soit partie! Elle en avait entendu assez!

"Ginny est amoureuse de Harry!" Cette petite phrase banale ne cessait de danser dans l'esprit de Ron. Il avait peine a croire que cela lui, leur, avait echappe. Ils avaient toujours crus a une simple petite amourette, le genre de sentiment que beaucoup de jeunes filles de leur age eprouvaient pour Harry Potter, un certain fanatisme tel que celui ressentait pour une celebrite, mais a aucun moment avaient-ils seulement songes qu'ils se trompaient.

Ginny se detacha enfin de lui, essuyant ses joues du revers de sa main. "Desolee, Ron, murmura t-elle, tentant de se ressaisir. Tu n'aurais pas du le savoir." Ron lui sourit, lui frottant energiquement les epaules. "Tu me promets de n'en parler a personne, pas meme aux jumeaux?

-Promis," la rassura Ron. Il repoussa doucement une meche barrant encore son visage humide et lui tendit un mouchoir. Etrangement, il se sentait un peu idiot. Aucun mot approprie ne lui venait a l'esprit, il ne savait que dire ou que faire, bien que desirant lui apporter un quelconque reconfort.

"C'est bizarre, dit enfin Ginny, lui rendant son mouchoir, je pensais vraiment que tu aurais essaye de me convaincre d'en parler a Harry.

-Ah bon? Repondit Ron visiblement surpris qu'elle lui dise cela. Ecoutes, je n'aie rien a voir la dedans, vraiment, c'est a toi de juger quand il faudra lui dire...

-Tout de suite et jamais, repliqua sa soeur en emettant un petit rire.Tu vas trouver cela etrange sans doute, mais a l'heure actuelle, je crois que je crains plus Harry Potter que Voldemort! Faut le faire quand meme!" Ron sursauta. Le coeur battant la chamade, il tenta de lire au fond des prunelles de Ginny. Elle venait de prononcer Son nom sans sourciller, avec un naturel epoustoufflant. Elle souriait maintenant. Elle allait mieux, beaucoup mieux.

Lui restait immobile, les yeux sur elle, doutant de ce qu'il avait entendu. Ginny avait certes passe plusieurs jours sous l'emprise du Mage Noir, mais Ron ne pouvait se resoudre a admettre qu'elle ait put dire son nom sans crainte.

"Qu'est ce qu'il y a? demanda t-elle voyant le regard singulier qu'il posait sur elle.

-Euh, rien, balbutia t-il. Rien du tout. Tu veux venir faire une partie d'echec?

-C'est ca, pour te donner le plaisir de me battre? Non merci! Dit -elle en riant. Je vais aller faire un tour dans le parc. J'ai besoin de prendre l'air.

-Tu veux que je vienne avec toi?

-Ron, retorqua la jeune fille, amusee, je vais bien. C'est passe, je te le promets. Ne t'inquietes pas pour moi. Et puis j'ai envie d'etre seule."

Ron hocha la tete et tous deux descendirent a la salle commune. Malgre le temps superbe qui regnait dehors, beaucoup de Griffondors etaient restes a l'interieur, jouant a differents jeux, bavardant, ou travaillant. Les deux Weasleys se separerent, Ginny s'evanouissant par le portrait et Ron montant a son dortoir.

Il faillit se heurter a Harry qui descendait precisement a ce moment-la.

"J'allais voir Sniffle, ca te dit de m'accompagner? J'ai fini d'ecrire mes lettres. Hedwige vient tout juste de partir." Harry, un enorme sourire aux levres, entraina Ron a sa suite et ils quitterent la tour, prenant la direction de la chambre de Sirius.

"Ginny va mieux?" demanda Harry. Ron parvint a dissimuler le leger embarras qu'il ressentit a cette question. Il avait une furieuse envie de devoiler a son ami ce que sa soeur lui avait dit, mais il parvint a se controler et acquiesca d'un air detache.

"Au moins, tu as survecu, dit Harry en riant. Je craignais le pire!

-En fait, ca c'est plutot bien passe, repondit le jeune garcon, souriant a son tour. Je pensais vraiment qu'elle m'aurait lance quelque chose a la figure! Une fois, les jumeaux avaient change la moquette de sa chambre en gazon. Quand elle a vu ca, au debut, elle a plutot bien aime. C'est vrai, c'etait plutot joli, mais le probleme, c'est qu'ils avaient eut la merveilleuse idee d'y mettre toutes les charmantes petites bebetes qu'on trouve dans l'herbe: fourmis, araignees, vers de terre, la totale quoi! Ginny ne s'en est rendue compte que le matin, lorsqu'elle s'est reveillee couverte de piqures d'insectes! J'ai eut le malheur de rentrer dans sa chambre pour lui dire que le petit dejeuner etait pret. A peine avais-je ouvert la porte que je me suis pris une vieille boite en fer en pleine figure!"

Harry equarquilla les yeux, ayant du mal a s'imaginer Ginny devenir une veritable furie. Mais il se souvint pourtant de s'etre dit la meme chose par rapport a Molly Weasley, et avait ete extremement etonne lorsqu'il l'avait vu s'enerver quand les jumeaux et Ron etaient venus le chercher a Privet Drive avec la voiture de leur pere.

"Que faites-vous ici?" Ni l'un ni l'autre n'avait vu la sorciere approcher. Aelys Chevalier se tenait devant eux, les bras croises sur la poitrine, leur barrant plus ou moins le passage.

"Nous allions voir le Professeur Dumbledore, mentit rapidement Harry.

-Le directeur est absent, Potter! Retorqua t-elle en le fusillant du regard. Vous n'avez rien a faire ici! Et il est interdit de circuler dans les couloirs a la recherche d'une plaisanterie enfantine a faire sur vos camarades. Monsieur Weasley, pourriez-vous montrer a notre vedette nationale le chemin de la tour ou celui du parc, s'il vous plait? Et faites bien attention a ce que vos frequentations ne vous menent pas a quelques problemes."

D'un geste ferme, elle les forca a faire demi-tour et les suivit de pres jusqu'a ce qu'ils parviennent a la Tour des Griffondors. Avec patience elle attendit qu'ils aient disparus par le portrait pour poursuivre son chemin.

"C'est pas possible! Grogna Harry lorsqu'ils furent dans la piece. Elle est pire que Rogue, cette femme-la!

-Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais en tout cas, a en juger par le regard qu'elle posait sur toi, elle te deteste!

-Encore une qui n'appreciait sans doute pas mon pere, dit Harry en haussant les epaules. Ca m'est bien egal, mais en tant que professeur, il faudrait tout de meme qu'ils arretent de confondre passe et present. Ca devient lassant a la longue! En tout cas, elle ne nous empechera pas d'aller voir Sniffle! Attends moi ici, je reviens." Et il se rua vers les dortoirs.

Avisant alors ses freres dans un coin de la piece, Ron alla vers eux et s'assit sur la table. "Qu'est ce que vous faites?

-On essaie de trouver une antidote pour les effets de la potion, repondit George levant a peine la tete de son cahier couvert de gribouillages et de croquis divers.

-Moi, je commence a en avoir un peu marre! Retorqua Fred en se laissant tomber en arriere sur le dossier de la chaise, soufflant et feignant de s'eponger le front. Et si on allait dehors? Apres tout il fait beau et on s'en moque de ce que les autres peuvent nous dire!

-Il faut qu'on finisse ca d'abord, rencherit George, le nez toujours plonge dans les papiers.

-On pourra faire ca apres! Grommela son jumeau, en pretendant ramasser ses feuillets. Pourquoi on irait pas faire un petit match, hein, qu'est ce que tu en penses, Ron? Je parie que Harry serait pour!

-D'accord, mais pas tout de suite, murmura Ron, en se penchant vers lui. On va voir Sniffle maintenant. On pourra aller apres manger? Tiens revoila Harry! A tout a l'heure!"

Ron les laissa a leur "dur labeur" et alla rejoindre Harry. A peine furent- ils sortis de la salle commune qu'ils disparurent sous la cape d'invisibilite et cette fois ils parvinrent jusqu'a la chambre de Sirius sans probleme.

"Salut, Sirius!" Lancerent-ils en otant la cape.

Sirius leur sourit, mais pas tel qu'il le faisait d'ordinaire. Il y avait dans son sourire et dans sa voix une note d'anxiete qui interpella aussitot les deux adolescents.

"Ca va? Demanda Harry les sourcils fronces. Tu as l'air agite.

-Dumbledore est parti a Londres, repondit simplement son parrain les invitant a s'assoir mais restant lui-meme debout, machonnant nerveusement ses ongles.

-Et..?" s'exclamerent les deux garcons ne voyant vraiment pas pourquoi Sirius pouvait etre inquiet que le directeur fusse a Londres. Il n'y avait la rien d'exceptionnel ou de dangereux.

Le sorcier prit une profonde inspiration, posa les yeux sur chacun d'eux, semblant hesiter a repondre pleinement a leur question. Se decidant enfin, il attrapa une chaise et s'assit a califourchon dessus, les coudes sur le dossier.

"Peter est au Ministere,... "Lacha t-il enfin, puis pausant et etudiant l'impact de sa revelation sur les deux garcons. Il n'eut d'ailleurs pas longtemps a attendre; ils bondirent tous deux de leur fauteuils, les yeux equarquilles, un immense sourire barrant leur visage.

"Mais, c'est formidable Sirius! S'ecria Harry, rajustant ses lunettes que le bras de Ron avait malencontreusement heurtees.

-Tu vas etre libre!" Ajouta le jeune rouquin. Les deux adolescents se ruerent vers lui et lui serrerent vivement la main comme pour le feliciter.

"Du calme, du calme! Lanca Sirius tentant d'echapper a leur debordement de joie. Il n'y a rien de certain pour l'instant.

-Pourquoi est ce que ca t'angoisse autant? Demanda son filleul, reprenant son serieux. Tu devrais feter cela!

-Pas pour l'instant, Harry, dit Sirius se renfrognant. Tu-sais-qui peut venir d'un moment a l'autre le secourir,....

-Mais pourquoi n'es-tu pas alle avec Dumbledore? Au moins, vous auriez pu clarifier les choses tout de suite! Questionna de nouveau Ron.

-Il n'est pas cense etre a Poudlard, Ron, tu te souviens?" Dit Harry. Puis se tournant vers Sirius: "Comment sont-ils parvenus a l'attraper?

-Je l'ignore. Dumbledore a recu cette lettre ce matin." Il alla chercher un parchemin et le tendit a Harry. La lettre etait breve, demandant simplement a Dumbledore de venir car Peter Pettigrow se trouvait au Ministere. C'etait a peu pres tout ce qu'elle contenait d'informations, ce qui n'avait que torturer le cerveau de Sirius. Pendant pres de treize ans, il avait espere cet instant, y pensant jours et nuits, occupant son esprit de l'espoir qu'un jour justice serait faite,.. Il avait cru que ce moment etait venu, lorsqu'ils s'etaient tous retrouves dans la Cabane Hurlante, alors qu'il tenait Pettigrow sous sa baguette. Mais, la encore, il avait fallut qu'il redevienne un bandit en cavale, un malfrat recherche par les autorites. Sa tete etait mise a prix, son futur, s'il se faisait prendre ne lui offrirait meme plus la liberte de penser, de s'evader mentalement des murs gris d'Azkaban. Il savait que les Detraqueurs se feront un plaisir immense a lui donner le Baiser.

Il ne pouvait se rejouir de la nouvelle, pas encore, seulement esperer. Il regretta alors d'en avoir parle aux deux jeunes garcons. Ils semblaient tellement contents pour lui. Si encore une fois les evenements ne se passaient pas comme il l'esperait, leur deception serait sans doute immense. A vrai dire, Sirius n'avait pas hate de se rendre au Ministere, au cas ou il n'en reviendrait jamais,...

Il parvint a changer de sujet de conversation et ils resterent avec lui jusqu'a l'heure du dejeuner.
Comme prevu, dans le courant de l'apres-midi, Harry et Ron accompagnes de George et Fred, sortirent dans le parc, chacun portant avec fierte, et avec une attention toute particuliere, leur balai respectif. Ils allerent vers l'arriere du chateau, dans un coin plus tranquille, loin des autres eleves.

Les jumeaux avaient deniches dans la cabane du fond du jardin, au Terrier, quelques vieilles balles moldues que leur pere avait probablement recuperees. Il y en avait de differentes tailles et une fois ensorcelees, elles feraient parfaitement office de Souaffle, de Cognard et de Vif.

"On ne sait pas trop a quel sport elles servent, dit Ron en tournant une balle de ping-pong dans sa main. Notre pere s'est renseigne, mais les explications qu'il a eut n'ont pas ete tres concluantes!

-Celle-la, elle est impeccable, ajouta Fred en montrant un vieux ballon de football degonfle. Elle est facile a tenir en main. Je suppose que tu as deja joue avec ce genre de balle?

-Euh, pas vraiment, repondit Harry en riant. Mais les autres eleves, a l'ecole moldue ou j'etais, y jouaient pas mal. Mais ils preferaient se servir de mon sac, ca les amusaient encore plus! Alors, on la fait cette partie? Je vous signale que ca fait plus de deux mois que je ne suis pas monte sur un balai, et ca commence a me demanger!

-Bien, admettons que les buts se trouvent la-bas, dans les "V" des trois arbres. Ron, tu seras le gardien et tu fais equipe avec Harry qui devra attraper le Vif avant que Fred et moi on ait marque quinze fois. Allons-y!" Le Vif et le Cognard furent lances dans les airs, George se saisit du Souaffle et tenta de mettre un but. Ron avec une rapidite qui surpris Harry parvint a le contrer et le renvoya le plus loin possible. Fred lanca le Cognard sur Harry, qui, trop occupe a regarder le jeu des autres le recut dans la cuisse. Destabilise, il s'agrippa neanmoins de justesse a son balai. Les eclats de rire des jumeaux tinterent a ses oreilles et il grimaca avant de se concentrer proprement. Perche haut dans les airs, il balaya le sol des yeux, puis la surface des arbres, a la recherche de la petite balle doree. Il piqua vers le lac, sans autre but que de voler, de retrouver ses sensations extraordinaires. Il fit quelques figures, frola l'eau sombre, la mouvant sur son passage et remonta verticalement, avant de s'arreter de nouveau, etudiant tout autour de lui.

D'ou il etait il voyait, bien sur, les trois Weasleys poursuivre leur match, mais egalement, un peu plus loin, des petits groupes d'eleves, se promenant dans les jardins, ou etendus sur l'herbe, profitant encore du soleil.

Harry remarqua que quelques eleves, ayant avises la petite partie de Quidditch, s'etaient rassembles non loin des Weasleys. Il pouvait meme les entendre applaudir et encourager les joueurs, surtout lorsque George marqua un but superbe, trompant completement Ron.

Et soudain, Harry vit quelque chose briller la-bas, au-dessus des arbres. Il se pencha legerement sur son balai et fila vers lui, le vent cinglant ses joues, le tissu de sa robe, claquant derriere lui. Alors qu'il approchait, le Vif changea de direction, forcant Harry a faire de meme. Il descendit a sa poursuite, contourna un bouquet d'arbres et fonca. Le Vif n'etait plus qu'a quelques centimetres de lui. Il se pencha encore, etendant son bras le plus possible, faisant tanguer dangereusement le balai. Et enfin sa main se resserra sur la petite balle, la tenant fermement prisonniere entre ses doigts. Un grand sourire au levres, il leva la tete et regarda autour de lui et remarqua qu'il s'etait eloigne de l'endroit ou ses amis jouaient. Il allait repartir dans leur direction, quand son attention fut attiree par deux personnes bavardant, non loin, au- dessous de lui, deux personnes que Harry aurait reconnues entre toutes. Poudlard ne comptait pas tant que cela de chevelure rousse ou blond pale.

"Ginny et Malefoy?" Harry fut tellement etonne, que l'espace de quelques secondes, il en oublia totalement le match. Que pouvaient-ils bien se dire? Qu'est ce que faisait Ginny avec lui? Cela ne pouvait etre un hasard, se dit Harry, ils se trouvaient dans un coin, fort eloigne du chateau et de la partie principale du parc. Ils n'avaient put que se donner rendez-vous...

Encore sous le choc, Harry repartit vers ses camarades, avant que l'un d'eux ne le remarque. Il parvint a la hauteur des jumeaux, brandissant le Vif a bout de bras. George qui s'appretait a lui lancer un Cognard, arreta son geste et ce fut lui qui le recut a l'epaule, suscitant les rires de ses freres et des spectateurs groupes non loin d'eux.

"Bien joue, Harry!" Lanca Ron en s'approchant de lui, souriant de toutes ses dents. Harry se forca a lui sourire, brulant de lui reveler ce qu'il venait de voir. Mais il se contint. C'etait evident qu'aucun des Weasleys ne prendrait cela a la legere et apres ce qu'il s'etait passe ce matin, mieux valait eviter d'autres disputes. Et puis, apres tout, Harry ignorait de quoi ils parlaient. Il n'avait fait que les voir discuter.

Les quatres garcons descendirent de leur balais tandis que quelques eleves s'approchaient, qui les felicitant, qui sollicitant un coup d'oeil rapproche sur les BGV. Ron trop heureux de pouvoir montrer le sien, ne se fit pas prier, le tournant dans tous les sens tout en commentant ses qualites et en vantant ses merites tel que l'aurait fait un vendeur. Harry, qui se tenait un peu a l'ecart et satisfait que, pour une fois, on le laisse tranquille, chercha les jumeaux du regard. A quelques metres du petit groupe, George essayait desesperement d'eviter le Cognard que Fred avait peine a desensorceler. Maugreant et riant, ils ressemblaient a deux clowns, isoles dans leur petit monde, sans reel auditoire.

"Messieurs Weasleys et Potter!" Parvint une voix. L'instant d'apres Minerva McGonagall et Aelys Chevalier se frayaient un passage parmi la petite troupe assemblee. "Vous serez priez, a l'avenir, de demander au moins l'autorisation de jouer au Quidditch dans le parc! Pourquoi donc croyez- vous que les matches aient ete annules? Allez, dispersez-vous tous, le spectacle est termine!"

La foule s'eparpilla et les deux professeurs repartirent aussi rapidement qu'elles etaient venues. Lorsqu'elles se furent suffisament eloignees, Harry et Ron se regarderent, haussant les sourcils.

"On nous interdit de plus en plus de choses! Lacha Ron en secouant la tete. C'est fou, ca!

-Tout ca a cause de Voldemort, grommela Harry en serrant fermement son poing sur le manche de son balai, comme pour le broyer. Aie!" Il venait de recevoir le Cognard dans l'epaule et tomba en avant.

-Attrapes-le Ron! lanca Fred en accourant vers eux. On n'arrive pas a le desensorceler!" S'ensuivit alors une course poursuite entre eux et le Cognard indomptable. Ils s'epuiserent a tenter de le saisir, courant apres lui, voletant a sa suite. Ils prierent finalement Harry de l'attraper pour eux, ce que le jeune garcon parvint a faire apres de nombreux efforts.

Enfin, leurs balles a la main, tous quatres retournerent au chateau.
Ce soir-la, alors qu'il allait s'endormir, Harry entendit un petit tapotement sur la vitre de la fenetre non loin de lui. Un peu chancellant et ne voulant pas reveiller ses camarades, visiblement deja endormis, a en juger par le concert de ronflements qui emplissait la chambre, il alla ouvrir et laissa entrer un hibou brun tout ebouriffe. Doucement, il saisit le message attache a la patte et laissa l'oiseau repartir. Retournant a son lit, il ouvrit la lettre et a la lumiere de sa baguette, lut ce qu'il y avait ecrit.

"Cher Harry,

Comme tu le sais peut-etre deja, je me suis rendu a Londres aujourd'hui, en rapport avec "l'affaire Pettigrow". Pour l'instant cela se passe plutot bien. As-tu songe a notre petite conversation de hier soir? Nous avons prevus une petite reunion demain. J'aimerais beaucoup que nous joigne, de maniere a te familiariser avec tes futurs coequipiers.

Je serais de retour a Poudlard en debut d'apres-midi. Si tu es toujours d'accord, rejoins-nous dans mon bureau vers trois heures.

J'espere vivement d'y voir.

Bonne nuit.

Albus Dumbledore."

Harry relut plusieurs fois la lettre, se rappelant presque soudainement la proposition du directeur. Cela lui semblait tellement irreel, comme si tout cela arrivait a quelqu'un d'autre que lui. Il ne pouvait toujours pas croire qu'il y a seulement cinq ans, il croyait n'etre qu'un enfant ordinaire, banal et sans aucune qualite ou point positif. Et maintenant, l'un des sorciers les plus puissants qui soient reclamait sa presence a ses cotes. Il allait apprendre a se battre, a se defendre, a repousser ses limites le plus loin possible.

Ce fut l'esprit brouille d'images et de reves exaltants qu'il trouva finalement le sommeil.
***Un grand grand merci a Lunenoire, a Kaorou et a Lauviah pour vos reviews! Ca m'a fait tres plaisir, mais j'ai l'impression que mon histoire n'interesse plus grand-monde... Mais bon, je persiste..

En tout cas, j'espere que ce chapitre vous plaira. A bientot!***