Chapitre 27
La semaine qui suivit fut particulierement stressante pour Harry. D'un cote, il lui fallait organiser son temps libre afin de recevoir les cours du soir. Les autres Compagnons avaient beaucoup plus de libertes que lui, n'ayant pas de devoirs et de revisions a faire . Bien sur, ceux qui enseignaient deja, avait des lecons a preparer, mais la somme de leur travail n'egalait en rien celle de Harry. Pourtant il savait qu'il n'avait d'autre choix que de se plier a cette discipline. Etant donne le fait que Voldemort avait voulut sa peau alors qu'il n'etait encore qu'un bebe, il n'attendrait certainement pas que Harry ait termine ses etudes et soit un sorcier parfaitement qualifie pour achever le travail qu'il avait commence.
De plus Harry avait un autre souci. Sirius. Ce dernier s'etait rendu a Londres, au Ministere. Dumbledore avait patiemment attendu que Fudge le previenne de son arrivee avant d'y aller a son tour. Une bonne partie de la semaine se passa et les deux hommes ne revinrent pas a Poudlard. Le directeur prit cependant le soin d'envoyer un hibou a Harry et a McGonagall tous les jours afin de les informer du deroulement de l'action. Il n'ecrivait pas beaucoup, ne revelant presque rien, mais le jeune garcon dut se contenter de cela.
Enfin, le jeudi, apres les cours, la directrice de Griffondors vint chercher Harry afin de le mener dans le bureau de Dumbledore. Les deux hommes s'y trouvaient deja. Aux sourires radieux qu'ils affichaient, le jeune sorcier sut qu'ils etaient porteurs de bonnes nouvelles. Sirius avait ete place en liberte provisoire. Dumbledore s'etait porte garant de son honnetete. Vu que Peter Pettigrow avait tout avoue, il n'y avait plus de doute sur l'innocence de Sirius Black. Cependant un proces s'imposait. Il aurait lieu la semaine suivante.
Tous les journaux et magazines du monde sorcier affichaient deja toute l'histoire et furent rapidement en rupture de stock. Le Ministere et Dumbledore durent se defendre a grands sortileges de Repousse-Journalistes. Chacun des chroniqueurs voulait son petit scoop, essayant d'arracher un entretien avec Fudge ou Dumbledore. Mais ni l'un ni l'autre ne voulaient, pour l'instant, devoiler plus que necessaire . L'endroit ou se trouvait Pettigrow devait rester secret, pour sa propre securite.
Apres que Dumbledore eut dit cette derniere phrase, Harry protesta, mais Sirius le coupa. Meme s'il comprenait la reaction de son filleul, tant que son ancien ami n'avait pas ete dument reconnu coupable, lui, Sirius tenait encore le role du criminel.
"Mais il a avoue, non? insista Harry. Et si le jour du proces il pretend tout le contraire de ce qu'il vient de dire? Et si c'etait un piege pour te faire retourner a Azkaban?"
Sirius prit le jeune garcon par les epaules, etudiant son regard. Il fut heureux d'y lire l'inquietude et l'amitie qu'il lui portait.
"Rappelles-toi ce que je t'ai dit, Harry, dit-il avec douceur. Detends-toi. Ne sois pas aussi mefiant. Je sais que tu as toutes les raisons de l'etre, poursuivit-il alors que Harry allait repliquer. Tu n'as pas a t'en faire pour moi. Meme si Peter reprenait sa confession, cela n'aurait aucun impact sur la situation. Il a deja temoigne devant Dumbledore et Fudge, il ne peut plus faire marche arriere."
Au sourire bienveillant de Sirius, Harry se contenta d'esquisser un sourire egalement. Pourtant il ne pouvait chasser de son esprit le fait que Pettigrow soit venu de bonne foi au Ministere. Apres tout, il etait presque assure d'etre envoye a Azkaban et de recevoir le Baiser du Detraqueur. Qui pourrait etre assez fou pour se rendre de la sorte, sachant ce qu'il allait se passer? N'etait-il pas preferable, en ce cas, de mettre fin a ses jours? Du moins c'est ce que Harry aurait fait s'il avait ete dans une situation semblable.
Cependant, il decida d'arreter d'inquieter Sirius par ses questions et ses doutes. Peu de temps apres, tous deux quitterent le bureau du directeur et allerent jusqu'a la chambre de Sirius. Ils furent rejoints quelques temps apres par Ron qui bien evidemment accueillit la nouvelle avec joie. Ils passerent la soiree ensemble, Sirius goutant deja un peu a cette liberte, dorenavant si proche.
Le lendemain matin, au petit dejeuner, Harry eut le plaisir de voir Hedwige voler vers lui. Deux lettres etaient attachees a sa patte, toutes deux ecrites sur du papier et non pas sur du parchemin. Harry devina instantanement l'identite des expediteurs. Il ouvrit la premiere. Il s'agissait de sa grand-mere. Alors qu'il la lisait, Ron remarqua son visage s'eclairer, rayonner meme. Meme s'il ne l'avait jamais rencontree, il savait que son ami avait ete heureux d'apprendre qu'il possedait une famille autre que les Dursleys.
"Tiens, Ron, tu veux la lire? Lanca Harry en tendant la lettre, un grand sourire aux levres.
-Non, c'est prive, rencherit Ron.
-Non, vas-y s'il te plait". Harry paraissait tellement content de partager cela avec lui, que Ron sut qu'il ne pouvait, ne devait pas refuser. Alors il commenca sa lecture. La lettre disait ceci:
"Mon tres cher Harry,
Combien j'ai ete heureuse de recevoir de tes nouvelles! J'etais morte d'inquietude. J'ai vraiment eut peur de t'avoir perdu avant meme d'avoir jamais pu te rencontrer. Je suis contente de savoir que tu es de retour a Poudlard. Je sais que tu es en securite la-bas.
Je n'ai pas eut de nouvelles de Petunia. Seul Dudley m'a envoye un mot. Il s'inquietait aussi pour toi. J'ai l'intention de lui ecrire afin de le rassurer. Il ne reste rien de la maison de Privet Drive. Les invesgations de la police n'ont pas ete tres concluantes. Ils ne sont pas parvenus a determiner la cause de l'accident. Je l'ignorais aussi jusqu'a ce que Dudley m'explique.
Je t'avoue que je pensais que Voldemort etait decede. Je ne parviens pas a croire qu'il ait survecu. Promets-moi d'etre tres prudent. Comme tu le sais, cet homme ne connait pas la pitie. Tiens-moi au courant regulierement, s'il te plait. Je suis completement coupee de ton monde, donc je ne peux savoir ce qu'il s'y passe.
Ta chouette est tres jolie. Comment s'appelle t-elle? Je lui ai donne quelques biscuits, et elle semble raffoler tout particulierement de ceux recouverts de chocolat!
Je vais terminer-la cette lettre, au cas ou elle ne te parvienne pas, il est inutile que j'ecrive plus. C'est etrange, j'ai tant de choses a te dire, et pourtant je crois que je ne saurais pas par ou commencer. La meilleure solution serait peut-etre que tu me poses des questions. Tu dois en avoir tellement...
En esperant que cette lettre te trouve en bonne sante, je t'embrasse bien fort.
Ta Grand-Mere."
Ron rendit le bout de papier a Harry. "Elle a l'air sympathique, dit-il avec un sourire.
-Bien sur, c'est la mere de ma mere! Repondit Harry, les yeux etincellants.
-Oui, mais c'est aussi la mere de ta tante!
-Ron! retorqua Harry faisant mine d'etre choque. Ne sois pas rabat-joie!
-Desole! Allez, lis l'autre lettre. Ca doit etre de ton cousin, non?"
Au tout debut, lorsque Harry lui avait raconte ce qu'il s'etait passe avec Dudley, Ron s'etait montre plutot sceptique, mais il avait remarque que son ami en etait content. Et apres tout, si Harry avait put pardonner a Dudley, Ron, lui, ne le connaissant pas vraiment ne pouvait porter un quelconque jugement sur lui. Il avait alors decide de suivre les sentiments de Harry. Et a ce moment precis, Harry avait le sourire en lisant la lettre de Dudley. Une fois qu'il eut termine, il la tendit a Ron, tel qu'il l'avait fait pour la precedente.
"Salut Harry!
Content de savoir que tu es bien rentre a ton ecole. Je commencais a me poser des questions. Grand-mere aussi, d'ailleurs. Je vais lui ecrire aussitot apres, pour lui dire que tout va bien. Elle sera soulagee.
Ici, c'est un vrai cauchemar! Papa et Maman n'ont toujours pas digere le fait d'avoir perdu la maison. Ils s'imaginent que si nous etions restes la- bas, tout cela ne serait pas arrive! J'ai eut beau discuter avec eux, ils ne veulent rien entendre et me tienne partiellement responsable pour ca. Enfin, ce n'est rien par rapport a la colere qu'ils ressentent pour toi. Mais ne t'inquietes pas, Grand-mere m'a ecrit qu'elle te prendra chez elle pour les vacances.
Moi, je rentre a l'ecole d'ici quelques jours. J'ai hate de partir d'ici. Heureusement que je vais rester en pensionnat. L'ambiance est lourde et est devenue insuportable. Nous sommes actuellement chez Tante Marge. Ce n'est pas la joie! Ca peut aller de la voir une fois de temps en temps, mais je ne sais pas si tu imagines ce que c'est que d'etre dans le meme espace qu'elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle n'est jamais contente, rouspete a tout bout de champ et il y a des chiens partout! Je suis oblige de m'assoir par terre, parce qu'il faut laisser la place sur les fauteuils pour ses chers toutous! Certains veulent meme dormir sur mon lit!
Enfin bref. Bientot je serais parti. Ouf! Bon je vais te laisser. J'espere que cette lettre te parviendra, parce que je n'aie aucune idee de comment ca marche. Meme si tu me l'as explique dans ton mot.
Allez, a la prochaine!
Dudley."
"Ils habitent chez Marge! Lanca Harry en faisant une grimace. Heureusement que je me suis echappe de l'hopital! Je n'aurais pas survecu s'il avait fallut que j'aille la-bas!
-Apparemment, il a du mal, lui aussi! Dit Ron en designant la lettre. En tout cas, il a l'air d'avoir change. Il parait sympa, maintenant."
Harry hocha la tete et soudain, il remarqua que le Hall s'etait vide un peu. Il ramassa rapidement ses affaires, tandis que Ron faisait de meme. Tous deux se precipiterent hors de la piece et se rendirent en cours de Divination.
Le professeur Trelawney ne leur fit aucune remarque sur le fait qu'ils etaient en retard. Cependant, ils prirent place rapidement a leur bureau tandis qu'elle balayait la salle du regard, verifiant que tous les eleves etaient la.
"Alors, tel que je l'expliquais a vos camarades, nous allons tirer les cartes, puis analyser ce qu'elles nous disent, dit-elle en s'adressant a Harry et Ron. Je vois que vous etes tous groupes par deux. Parfait. Voici un jeu de cartes."
Elle passa dans les rangs, distribuant a chaque paire une pile de cartes. Harry se saisit des siennes et y jeta un coup d'oeil. Elles etaient completement differentes des moldues. Il vit un chaudron, une baguette magique, des nuages, des etoiles, un dragon et bien d'autres symboles encore. Devant sa surprise, Ron lui lanca un regard interrogateur.
"Elles ont l'air beaucoup plus interessantes que les moldues, chuchota t- il.
-Pourquoi, qu'est ce qu'elles representent?
-Des rois, des reines et des valets, dit Harry, et puis des chiffres.
-C'est tout? s'exclama Ron, ce qui lui valut un regard noir de la part du professeur et de Lavande et Pavarti. Ma mere adore se faire tirer les cartes. Elle va chez une diseuse a peu pres tous les mois. Nous, on n'y croit pas trop et mon pere la taquine beaucoup par rapport a ca. Je suis sur que lorsqu'elle etait a Poudlard, elle etait comme Pavarti et Lavande. Elle devait raffoler de ce cours.
-Elle avait peut-etre un prof different, suggera Harry.
-Puis-je avoir votre attention, s'il vous plait?" Intervint Trelawney en frappant des mains. Elle ne s'adressait pas qu'a Harry et Ron, leur camarades aussi s'etaient deja "concentres" sur les cartes, plaisantant et pouffant a qui mieux mieux. "Je vais vous faire une demonstration. Premierement, vous devrez disposer vos cartes sur la table, puis d'un geste de baguette, il vous faudra les remuez. Puis vous les arrangerez en cercle, comme ceci et vous devrez placer votre baguette au centre. Ensuite, prononcez la formule "Tourbillón". Voyez, ma baguette s'est arretee sur une carte. Je la prends, sans la retourner. Surtout, et j'insiste bien la- dessus, ne la regardez pas tant que la baguette n'en a pas choisit une autre. Ceci est tres important, sinon vous faussez toute l'operation!"
A ces mots, Ron et Harry, de meme que Dean et Neville qui se trouvaient a cote d'eux, reprimerent un gloussement. "A l'entendre on croirait que serait une veritable catastrophe", chuchota Ron, dissimulant son rictus derriere sa main.
"Voila, j'ai mes deux cartes, reprit Trelawney, toujours aussi concentree dans son entreprise. Je peux mettre les autres de cotes. Je tapote chacune avec la baguette et maintenant je peux les retournees. Oh! N'est-ce pas, formidable! J'ai tire une plume et un soleil!" Elle ne cachait pas sa joie, accompagnant chacune de ses paroles de manieres exagerees. "Vous remarquerez aussi qu'un chiffre est apparut sur chacune des cartes. La premiere que la baguette a choisit sera la premiere date et l'autre la seconde, bien evidemment. J'ai le bonheur de vous reveler que le treize septembre, je serait heureuse! Le soleil, comme vous l'avez sans doute devine, represente le bonheur. La plume represente la legerete, la delicatesse."
"C'est vraiment difficile a deviner! Lanca Dean a voix basse dans la direction de Ron et de Harry.
-Ne soit pas sarcastique, comme ca! Y'en a que ca interesse!" Ron avait encore du mal a se controler, tandis que Harry et Neville pouffaient discretement.
"Et si on tire le soleil et le tonnerre? Demanda Dean, feignant de poser une question tout a fait serieuse.
-Je vous le dirais apres, repondit Trelawney. A votre tour de proceder au tirage.Et n'oubliez pas de noter vos resultats, je ramasserai vos copies a la fin du cours."
Ron tira ses cartes le premier, Harry n'etant pas vraiment presse de savoir comment il se ferait attaque et comment il perirait cette fois-ci. Les cartes que son ami obtint furent un chaudron et un hibou.
"Je vois, je vois,..."commenca Ron en fermant les yeux et passant sa main au-dessus des cartes. Puis il ouvrit brusquement les yeux, comme saisit par une vision. "A partir du vingt-deux septembre, les temps vont etre durs, tres durs. Nous allons manquer de nourriture. Nous serons frappes par la famine. Nous devrons avoir recours a l'ultime sacrifice: manger Coquecigrue!.... Si on parvient a le mettre dans le chaudron! C'est pas gagne d'avance!"
Harry n'avait pas pu se retenir de rire.
"Alors, qu'est ce que tu en penses? Demanda Ron s'appretant a ecrire. C'est assez dramatique, non?
-Oh! Je vois que vous avez termine votre tirage! Lanca Trelawney d'une voix pointue en s'approchant d'eux. Voyons cela. Oh, un hibou! Vous allez recevoir de bonnes nouvelles le 22 septembre! Voila une date a ne pas oublier! Par contre a partir du 4 octobre, vous serez legerement malade et aurez besoin de prendre quelques medicaments, d'ou le chaudron. Oh, ce ne sera pas grave, bien sur. Vous serez rapidement de nouveau sur pieds! A votre tour, Potter." Et elle s'eloigna, en poussant d'autres petits cris excites en decouvrant le tirage de Neville.
Les cartes que Harry retourna, comme par hasard, representait un eclair et un dragon. En voyant cela, Ron eclata de rire, ce qui attira les regards des autres eleves. Trelawney accourut presque vers eux, avide sans doute de voir ce que Harry Potter avait bien pu tirer. Apres avoir jete un rapide coup d'oeil aux deux cartes posees sur la table, elle lanca un regard feroce a Ron.
"Il n'y a vraiment pas lieu de rire, Mr Weasley! S'emporta t-elle, choquee. Ce tirage est de tres mauvais augure! Mr Potter, j'ignore si je dois vous reveler ce que cela signifie. Je ne voudrais en aucun cas vous affoler!"
Elle mentait. Harry savait bien qu'elle mentait. Elle mourait d'envie de le lui dire, mais reagissait de la sorte tout simplement pour attiser sa curiosite. Bien qu'il avait une furieuse envie de lui dire ce que cela signifiait, il n'en fit rien. Apres tout, s'il n'y avait que cela pour lui faire plaisir!
"Il faut que je le sache, Professeur, implora t-il, jouant le jeu. J'essaierais de ne pas paniquer."
Derriere elle, Dean et Neville etaient plies de rire, ayant devine son stratageme. Ron lui, n'avait pas d'autre choix que de conserver son serieux; Trelawney lui jetait un coup d'oeil assez souvent.
"Voyez-vous, le dragon represente le danger, la puissance malsaine, la violence, l'ennemi. Et l'eclair,..., l'eclair represente egalement la violence, mais aussi la douleur, une douleur aigue, seche et profonde. Oh, mon dieu!" Elle se couvrit la bouche de sa main. "Et dans votre cas, Mr Potter, l'eclair peut egalement se referer a votre cicatrice." Elle fixa intensement le front de Harry. "Tous ces elements ramenent a Vous-savez- qui. Il vous en veut, Potter. Vous etes en grand danger." Elle se retourna et s'adressant a toute la classe. "Cela ne vous derange pas que j'ouvre un peu les fenetres?"
Personne ne s'opposa a son desir, bien au contraire, un peu d'air frais leur ferait du bien. L'air etait aussi lourd que d'habitude, surcharge des effluves d'encens et de bougies parfumees.
Lorsqu'enfin le cours s'acheva, Harry et Ron furent les premiers a sortir, suivis de pres par Dean et Neville.
"Sacree nouvelle, hein, Harry? Lanca Dean alors qu'ils etaient dans les couloirs. Tu-sais-qui en veut a ta vie!
-Ouais, ronchonna Harry en secouant la tete. Heureusement qu'elle l'a "lue" dans les cartes, sinon je ne m'en serais jamais doute!
-Elle est grave, quand-meme! Retorqua Ron en grimacant. Elle est drole et elle ne s'en rend meme pas compte!
-Harry! Appela Lavande, le rattrapant, Pavarti sur ses talons. Tu as interet a faire tres attention a toi. Tu as entendu ce qu'elle a dit.
-Arretes, Lavande! Repliqua Ron. Tu ne vas pas nous faire croire que tu as gobe tout ce qu'elle a dit? Ca fait presque quinze ans qu'il veut se venger de Harry. On n'a pas besoin de se faire tirer les cartes pour le savoir!
-Oui, mais elle a dit qu'il etait vraiment apres lui, insista la jeune fille. Elle a dit que Harry etait en grand danger. Il ne faut pas prendre ca a la legere!"
Il etait inutile d'essayer de faire entendre raison a Lavande. Elle s'averait trop bornee. Les quatre garcons choisirent de l'ignorer et parlerent d'autres choses jusqu'au cours suivant.
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"Severus? Je peux entrer?" La tete d'Aelys Chevalier depassait de la porte. Rogue lui fit signe de rentrer et elle se precipita vers son bureau derriere lequel il se trouvait.
"Tu as vu ca? Demanda t-elle en laissant tomber une copie de la Gazette du Sorcier devant lui. Pettigrow vient de dire que Black etait innocent! J'y crois pas! Apparemment il est encore en vie et ce serait lui le veritable coupable. C'est incroyable!
-Aelys, assis-toi et reprends ta respiration," repondit calmement Rogue en lui designant une chaise. Elle semblait surexcitee, ses joues avaient prit une teinte plus rosee. Elle refusa de s'assoir.
-Tu le savais?"
Le Maitre de potions la devisagea, etonne de sa question.
"Ca n'a pas l'air de te surprendre, poursuivit-elle. Tu te rends compte? Black est innocent! On a tous cru qu'il etait le traitre, pendant toutes ces annees,... Et toi, comme d'habitude, tu restes impassible! s'exclama t- elle encore, agacee de la froideur de son ami.
-Que veux-tu que je te dise? Dit-il avec lassitude. Oui, j'etais au courant.
-Et c'est tout ce que ca te fait? S'injuria t-elle, approchant brusquement son visage du sien. Severus! Il n'a rien fait de mal! Il est INNOCENT! Ca ne te fait pas au moins un peu plaisir?
-Bien sur que si, retorqua Rogue en se levant, passant le revers de sa main sur son front. Je suis soulage que justice soit faite. Mais ca ne change en rien tout ce qu'il a fait avant.
-Tu vas aller le voir?
-Quoi? S'etrangla t-il. Tu plaisantes, non? D'ailleurs je l'ai deja vu et il ressent la meme chose que moi. Alors comme ca, tout est clair.
-Comment ca, tu l'as deja vu? Oh, laisses-moi deviner! Dumbledore!"
Elle arborait un sourire victorieux.
"Qu'est ce qui te fait penser cela?
-Voyons, Sev, s'il t'a fait confiance a toi,..." Elle laissa sa phrase en suspend, scrutant le visage de son collegue.
Severus Rogue, se sentant en position d'inferiorite, se leva, reprenant une certaine contenance face a elle. Il n'osa rencontrer son regard,ne voulant pas qu'elle lise dans ses yeux une quelconque emotion.
"Allons, tu peux m'en parler! Taquina t-elle. Apres toutes ces annees, vous vous detestez toujours autant?"
Rogue qui avait commence a faire les cents pas dans son bureau, se retourna brusquement vers elle, les sourcils fronces.
"Ca t'arrangerait bien, n'est ce pas, que je lui pardonne! Lanca t-il, ses traits perdants toute trace de sympathie.
-Pas du tout! repliqua Chevalier en rougissant.
-Tu regrettes ta reaction?
-Non. Je te posais simplement la question, c'est tout! repondit-elle se reprenant. Severus, on a tous fait des conneries..."
Elle alla s'assoir, les coudes sur la table et le menton reposant nerveusement sur ses mains. Elle n'avait cependant pas quitte Rogue des yeux.
"Je me disais que ce sera etrange de le revoir, poursuivit-elle d'une voix a peine audible. Ce fut deja bizarre de revoir Remus Lupin, qui etait tout de meme le mieux du groupe..
-Le moins pire, tu veux dire, grommela Rogue, le regard voile.
-Est-ce que Black est ici, a Poudlard?" Demanda soudainement Chevalier. Elle le vit hesiter, se mordiller la levre. Elle n'eut pas besoin d'attendre sa reponse pour savoir la verite. "Pendant nos annees ici, les choses ont changees tellement rapidement,.." Elle ne le regardait plus, perdue dans un monde de souvenirs et de reveries. ".. et regardes ou nous en sommes maintenant! Rien n'a change en pres de vingt ans.."
Rogue avait toujours les sourcils fronces et les dents serrees, mais son visage demeurait ferme, fige. Aucune autre trace d'emotion ne transparaissait. Il refusait de la suivre dans ce voyage dans le temps, il ne voulait pas revivre ce qu'elle decrivait avec nostalgie. Lentement, il detourna les yeux et les posa sur une etagere. Le bocal de sang de dragon etait presque vide. Il songea qu'il lui faudrait aller se reapprovisionner dans le courant de la semaine.
"Severus, tu m'ecoutes?" Bien qu'il fut tire brusquement de sa reverie, il n'en montra rien et tourna doucement la tete. "Pourquoi ne veux-tu jamais en parler?
-Tu sais tres bien pourquoi! Rencherit-il, allant reprendre place sur sa chaise en face d'elle.
-A quoi ca te sert de continuer a te torturer l'esprit comme ca? Tu ne pouvais rien y faire! C'est du passe!
-Exactement! Repliqua t-il d'un air sombre. C'est le passe, alors il est inutile d'y revenir. Maintenant, si ca ne te derange pas, j'aimerais pouvoir continuer a preparer quelques cours.
-Tu es en colere apres moi?"
Elle s'etait levee, resignee a sortir de la piece et il s'etait replonge dans son tas de parchemin. Elle aurait tellement aime pouvoir reparler de tout cela avec lui, il etait le seul. Il n'y avait personne d'autre au monde avec qui elle pouvait avoir ce sujet de conversation et malgre ses efforts repetes depuis qu'elle etait revenue a Poudlard, elle avait echouee. Il se fermait toujours sitot qu'elle commencait a mentionner le passe. Bien sur elle, comprenait sa reticence, ses dernieres annees a Poudlard n'avaient pas ete glorieuses, il avait souffert, mais elle ne pouvait s'empecher de croire qu'il lui serait extremement benefique d'en reparler, d'exterioriser tous ces mauvais souvenirs, tous les evenements marquants et douloureux de son adolescence. Si seulement il voulait ouvrir une partie de lui-meme, si seulement il pouvait lui faire un peu plus confiance....
"Bien sur que non, Aelys," murmura t-il. Elle eut tout de meme le droit a une esquisse de sourire a laquelle elle repondit avant de s'echapper par la porte.
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"Te voila enfin!"
La voix fit echo dans toute la piece, se repercutant sur les epais murs de pierre.
"Nous t'avons attendu l'autre jour! Pourquoi n'es-tu pas venu?
-Je n'ai pas vraiment pu m'echapper, Pere. Nous avons eut beaucoup de devoirs et les autres eleves ne se couchaient pas tres tot.
-Au diable tes excuses minables!" Tonna l'homme en se levant de son fauteuil. Il s'approcha de son fils, reste dans l'embrasure de la porte.
Drago Malefoy, le coeur battant, la tete a demi-baissee, attendit que son pere parvienne a sa hauteur.
"Nous sommes samedi soir, Drago! Tu devais venir il y a plus d'une semaine! Attaqua Lucius Malefoy. Tu as manque beaucoup de choses. Weasley s'est enfuie, reprit-il d'une voix plus calme. Queudver a ete puni. Le savais- tu?
-Je l'aie lu dans le journal.
-Granger prend beaucoup d'importance aux yeux du Maitre. Elle a la marque, elle. Si tu veux une chance de faire partie de l'elite, il va falloir que tu l'aie egalement.
-Oui, Pere, balbutia Drago.
-Regardes-moi quand je te parles! Lanca Malefoy en prenant furieusement le menton de son fils et plantant ses yeux dans les siens. Tu etais destine a devenir son bras-droit. Maintenant cette maudite Sang-de-bourbe est en train de prendre ta place! C'est tout ce que cela te fait? N'as-tu pas envie de te battre pour cela? Resterais-tu les bras croises, attendant patiemment que les choses se fassent?
-Non....
-Ou est ton ambition, Drago? Aie-je perdu mon temps a t'eduquer, a te montrer ce qu'il fallait que tu fasses pour parvenir a tes fins? N'as-tu donc rien retenu?
-Bien sur que si, Pere," balbutia le jeune garcon. La main de Lucius serrait encore son cou, rendant sa respiration difficile et saccadee. "C'est juste que ce n'est pas facile de sortir de Poudlard le soir. Rusard traine toujours dans les parages. Et puis, j'ai mes devoirs a faire..
-Tes devoirs? Rugit son pere lachant brusquement prise. C'est donc ca? Tu privilegies les cours que te donnent une bandes de timbres bien propres sur eux et politiquement corrects a ce que le Maitre peut t'apporter? Ne sommes- nous plus assez bien pour toi, mon garcon?"
Drago allait repondre lorsqu'une elegante femme blonde fit irruption dans la piece.
"Que se passe t-il? Pourquoi cries-tu? Drago?" Elle regarda tour a tour le pere et le fils. "Drago, que fais-tu ici?
-Narcissa, meles-toi de ce qui te regardes, grogna l'homme d'un air de dedain. Drago est ici chez lui et je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas venir ici comme cela lui plait!
-Il devrait etre a Poudlard! Lanca la femme, encore sous le choc de voir son fils de retour a la maison.
-Ah, nous y voila!" Ricana Malefoy en retournant s'assoir dans son fauteuil. Il croisa les jambes et ses bras sur sa poitrine. "Quel joli tableau! Touchant! C'est etrange, vous vous parlez a peine et pourtant,.... vous vous ressemblez tellement.
-Pourquoi l'as-tu fait venir ici? Attaqua de nouveau Narcissa Malefoy, le feu aux joues.
-Il est temps que ton fils devienne un homme! Je veux qu'il se fasse tatouer le plus vite possible.
-Il en est hors de question!
-Vraiment? Et comment comptes-tu m'en empecher? Je t'ai laissee decider de sa future ecole, maintenant c'est a mon tour de choisir. Il aurait appris tellement de choses plus utiles a Drumstrang. Mais, non, tu ne voulais pas que ton petit garcon soit loin de toi!" Il avait prit une voix aigue, mimant sa femme avec un air de degout. "Regardes ce que tu as fais de lui!" Il se leva brusquement et s'approcha de nouveau de Drago qui n'avait pas bouge. Il saisit une boucle de cheveux qui s'etait echappee du casque de gel. "Regardes-ca! Si on ne lui avait pas force a mettre de la brillantine, il aurait les cheveux aussi boucles que ceux d'une fille! Et regardes son cou fin, sa carrure fluette! Tu en as fait une fillette, une mauviette! C'est comme ca que tu veux qu'il devienne? Un etre delicat et maniere?"
Il jetait a sa femme des regards charges de fureur et de repugnance. Elle, elle s'etait tue, la main devant la bouche, tremblante devant la haine de son mari. Drago avait rougit. Il ne savait plus trop si c'etait de honte ou de colere. Mais pour une fois, peut-etre la seule de sa vie, il souhaitait etre a Poudlard, au calme. Au moins la-bas, on le respectait ou du moins, on faisait semblant. Et puis qu'importaient les moqueries des autres? Qu'importaient les insultes de tous ces gens insignifiants? Elles ne lui faisaient pas mal. Elles venaient simplement se fracasser sur la carapace qu'il s'etait construite. Par contre, celles de son pere le percaient dans la chair tendre de sa poitrine, brulant sa peau et incendiant son coeur. Et il ne savait que repondre. Il ne pouvait repondre.
"Il faudra que tu passes le test d'abord, reprit Lucius, plus calmement et ignorant les reactions des deux autres. Il faut que tu Lui prouves que tu es capable de le faire.
-Non!" s'ecria encore Narcissa en s'approchant de lui, menacante. Sa peur avait fait place a la colere. "Je refuse que tu l'encourages a devenir un assassin! Regardes-le! Il n'a que quinze ans! Ce n'est encore qu'un enfant et toi tu veux qu'il s'en aille tuer des pseudo-enemis? Ne peux-tu donc pas attendre qu'il finisse ses etudes? A ce moment-la il sera assez grand pour choisir ce qu'il veut faire de sa vie.
-Demain commence aujourd'hui! Lanca Malefoy, aussi menacant que sa femme. Tu as toujours voulu controler sa vie. Si je t'avais laissee faire, a l'heure actuelle, il se promenerait en jupe avec des rubans dans les cheveux!
-Moi, controler sa vie? Cria la femme, plus outree et furieuse que jamais. Tu es bien place pour en parler! Depuis toujours, tu as eut l'ambition qu'il deviendrait un grand Mangemort! Il n'etait pas encore ne que tu avais deja cette idee en tete. Et elle ne t'a plus quittee depuis. Et toutes ces annees que tu as passees a modeler son esprit, a lui faire croire que le futur brillerait sous la Marque des Tenebres!
-Ce n'est pas parce que toi, tu n'y as jamais vraiment cru que tu detiens la verite!
-Pareil pour toi!" Cracha t-elle. Elle etait allee trop loin. Drago le savait. Et comme pour confirmer sa pensee, son pere la gifla violemment, la faisant basculer. Elle porta la main a sa joue, mais ne quitta son mari du regard. Drago voyait bien qu'elle luttait pour contenir ses larmes. Il detourna les yeux d'elle, lachement.
"Sale bonne femme!" hurla Lucius en massant sa main. Il se retourna vers son fils, un sourire aux levres. " Ou en etions-nous, Drago, avant d'etre grossierement interrompus. Ah, oui. Le tatouage. Je vais en parler au Maitre. Nous avons besoin de sang jeune. Et je sais que tu feras un parfait Mangemort. Tu seras le meilleur.
-Ce n'est qu'un enfant!" Sanglota encore Narcissa, mordillant ses doigts. Drago lui lanca un regard noir. Il aurait voulut qu'elle arrete de dire cela. Il avait quinze ans et pouvait tres bien se debrouiller tout seul.
"Mais si quelqu'un voyait la marque a Poudlard? Osa t-il.
-Si cela pose un probleme, je te retirerais de l'ecole. Aussi simple que ca. D'ailleurs, peut-etre qu'alors Fudge ne sera t-il plus ministre,..." Il arborait un sourire superieur, enigmatique et malsain. "Je t'enverrais un hibou aussitot que nous aurons fixe une date." Sur ce, il quitta la piece, la tete haute et le torse bombe.
Des qu'il eut passe la porte, Narcissa accourut aux cotes de son fils. "Drago, surtout ne te sens jamais contraint a faire quoi que soit," dit- elle avec douceur. Elle posa une main sur son epaule, mais il se degagea aussitot. Elle n'en parut pas offusquee. Elle y etait tellement habituee. Pourtant, interieurement, elle etait blessee. A chaque fois qu'elle osait montrer une marque d'affection envers lui, il lui glissait entre les doigts comme une anguille. Mais chaque fois, elle esperait encore qu'il accepterait son contact.
"Je suis assez grand pour savoir ce que j'ai a faire, Mere, lanca t-il la toisant du regard. J'aimerais que vous arretiez de me traiter comme un gamin.
-Tu preferes qu'on decide pour toi? Dit-elle d'un ton acide. Tu preferes qu'on te traite comme un moins que rien? Tu preferes les insultes?"
Drago ne repondit rien.
"Je ne vois pas pourquoi je te pose la question, ce ne te touche pas! Tu n'en a rien a faire. Oui, c'est tellement mieux de s'abaisser lachement devant les paroles divines d'un pere qui lui meme s'abaisse devant celles d'un fou. Le sang sera sur vos mains, pas sur les siennes! Mais, vas-y, mon garcon! Deviens toi-meme esclave du Seigneur des Tenebres! Quelle eblouissante ambition! Polir les bottes et la baguette d'un autre! Vas! Je te promets que je ne m'y opposerais plus." Elle avait sur lui un regard de haine, un regard comme jamais elle n'avait eut sur lui. Ce n'etait plus son fils qui se tenait la devant elle. C'etait un monstre. Ou du moins il allait le devenir.
"Vous ne savez pas de quoi vous parlez! Retorqua Drago ignorant superbement ses yeux feroces sur lui.
-Ah, tu crois ca?" Ricana t-elle. Elle retroussa vivement sa manche et brandit son bras tatoue sous le nez de son fils. "Regardes! Mon cadeau de mariage! N'est ce pas touchant? Bientot tu en auras une toi aussi! L'embleme d'une grande et belle famille! Bientot Drago Malefoy sera un homme, un vrai! Voila, c'est cela que tu voulais entendre? Me considereras- tu comme ta mere alors?"
Drago se recula, les levres pincees. " Vous racontez des sornettes!" Elle emit un petit rire sarcastique mais ne repondit rien. "Il faut que je retourne a Poudlard, dit Drago simplement.
-Vas, Drago, murmura t-elle. Sois un bon fils et vas la ou tu veux." Elle avait la tete baissee, evitant son regard. Le jeune garcon hesita, ne sachant plus trop comment dire au revoir. Il bredouilla quelques mots et s'en fut, se sentant soudainement tres fatigue. Il ne lui restait plus qu'a transplaner jusqu'a Pre-au-lard. Cela faisait tres peu de temps qu'il maitrisait le transplanage, et cela l'ereintait encore. Il n'avait qu'une pensee, qu'un but a ce moment precis: son lit.
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"Entrez, entrez, fit Dumbledore avec un sourire, entrez et asseyez-vous. Et bien, je vois que vous etes tous la! Je suis heureux de voir qu'aucun de vous n'a prit peur apres la reunion de la semaine derniere."
Il semblait heureux. Chaque compagnon passa devant lui, le gratifiant d'un sourire ou d'un signe de tete et alla prendre place sur une chaise. Une fois que tous furent entres, il alla lui-meme s'assoir devant eux. Il nota rapidement qu'ils avaient presque tous des visages renfrognes.
"Et bien, que vous arrive t-il?" Demanda t-il, perdant instantanement sa bonne humeur.
Seul le silence lui repondit. Il posa les yeux sur chacun d'eux, mais aucun ne croisa son regard. Toutes les tetes etaient baissees, etudiant avec une attention toute particuliere les noeuds du plancher, ou les pointes de leurs chaussures.
Minerva McGonagall leva enfin la tete, sentant probablement qu'en tant que directrice adjointe, il etait de son devoir de prendre la parole. Elle ne semblait pas pour autant en avoir envie.
"Cela represente beaucoup de travail, Albus, dit-elle, jouant machinalement avec un bouton de sa robe. Vous croyez vraiment que nous pourrons y arriver?"
Dumbledore ne repondit pas tout de suite, regardant tour a tour ses collegues qui avaient finalement ose lever les yeux. Tous arboraient plus ou moins les memes expressions et tout comme pour McGonagall, c'etait le doute qui l'emportait.
"Je comprends vos reactions, dit-il enfin d'un air grave. Je comprends que cela vous semble etre beaucoup trop de choses a apprendre, beaucoup de responsabilites. Si c'est cela que vous vouliez, vous seriez a l'heure actuelle des Aurors au service du Ministere. Pourtant si vous etes la aujourd'hui, ce n'est pas un hasard non plus. Bien sur, je vous l'ai demande, mais vous savez aussi que vous pouviez refuser. Je n'en aurais pas ete offusque. Mais malgre la reunion de la semaine derniere, vous etes revenus. Je presume que vous avez envie de jouer un role dans cette entreprise, que vous voulez apporter votre contribution dans cette lutte contre Voldemort."
Il fit une pause, examinant chaque personne en face de lui, tous acquiescant silencieusement a ses paroles.
"Je ne vous cache pas que cela est risque, poursuivit-il du meme air grave. Nous ne nous en sortirons peut-etre pas tous vivants.
-Mais les Aurors? Intervint Chevalier. Ne sont-ils pas a la recherche de Vous-savez-qui? Ils sont tout de meme plus qualifies que nous, ils ont de l'experience et savent exactement comment reagir devant chaque situation, non?
-Il y a eut tres peu de nouvelles recrues ces dernieres annees, repondit Dumbledore. Etant donne qu'il n'y avait pas de danger immediat, le Ministere n'a pas cru bon de renforcer leur recrutement. C'est une profession qui s'est un peu perdue. Ce qui fait qu'il y a tres peu de jeunes et beaucoup d'Anciens. Ceux-la, pour la plupart ne sont plus capable de se battre tres longtemps. Il sont encore la determination de vaincre et de prendre des risques, mais cela ne suffit pas. De plus, Fudge semble completement perdu et confus sur la marche a suivre, ce qui, soit dit en passant, n'est pas bon du tout pour sa campagne electorale.
-Et vous savez qui? Demanda Bill Weasley, vous croyez qu'il a de nouveaux adeptes?
-Aucune idee, mais il ne serait pas etonnant que des enfants de Mangemorts fassent dorenavant partie du groupe." Il fit de nouveau une pause et remarqua avec plaisir que les visages etaient moins soucieux. Il n'etait pas tres sur de savoir ce qui avait provoque ce changement, mais apres tout, cela n'avait aucune importance. Une des phrases qu'il avait employee avait probablement flatter un peu leur ego.
"Alors, fit-il en retrouvant le sourire, avez-vous fait une petite liste de votre temps libre?" Tous hocherent la tete. Pour les adultes, cela leur sembla etrange. Ils eurent l'impression de se retrouver en classe, annoncant fierement a leur professeur qu'ils avaient bien fait leur devoir, en bons eleves, serieux comme il faut. "Parfait, continua le directeur en se frottant les mains. J'ai ici une petite liste de ce que chacun enseignera aux autres. Minerva et Bill donnerons des cours de Metamorphoses et de Transformations. Severus et moi nous nous chargerons des potions et de l'herbologie, l'un n'allant pas vraiment sans l'autre. Aelys et Remus seront les professeurs de duel, ce qui inclus a la fois combat et defense. Charlie nous apprendra a apprivoiser et maitriser les animaux et creatures magiques. Ils peuvent nous etre d'un grand secours et nous ne pouvons pas negliger leur aide. Hagrid sera peut-etre bientot de retour; il pourra a ce moment-la preter main forte a Charlie. Olivier et Harry se chargeront des cours de vol, non negligeables egalement. Quant a moi, je me concentrerais, pour l'instant sur Harry. Je ne peux pas encore vous reveler ce que nous travaillerons, mais j'espere vivement que nous y parviendrons. Il ne nous reste plus qu'a determiner les jours de cours."
Cette tache fut rapidement achevee. Chaque soir de la semaine, ils auraient deux heures de lecon. Seuls les week-ends seraient synonymes de repos. Sauf pour Harry. Le dimanche soir, il lui faudrait passer deux heures avec Dumbledore de maniere a pratiquer sa magie sans baguette.
"Ah, j'allais oublier! Fit le vieil homme, interpellant tout le monde. Un dernier point avant que vous partiez. Je ne crois pas que l'on puisse faire une bonne equipe s'il n'y a pas un peu de familiarite au sein du groupe. Oubliez les "monsieur", "madame", "professeur", etc... Dorenavant, appelez- moi tout simplement Albus et, a moins que l'un d'entre vous y voit une objection, faites-en de meme avec vos Compagnons. Je suis persuade que cela entrainera une meilleure entente et une plus grande confiance entre nous. Sur ce, merci d'etre venu et a demain soir pour le cours de metamorphoses."
Les dernieres paroles de Dumbledore avaient jete sur chacun un sentiment de timidite. Harry par exemple, se voyait mal appeler Rogue, Severus ou Chevalier, Aelys. Peut-etre s'y opposeront-ils? Cela l'arrangerait enormement.
Il allait suivre ses camarades au dehors lorsque, comme la semaine passee, le directeur lui demanda de rester. Les autres Compagnons lui firent un geste de la main et la porte se referma derriere eux.
"Harry, commenca le vieux sorcier, un sourire chaleureux sur les levres. J'aurais voulu savoir si tu etais pret a debuter ce soir. Oh, bien sur pas tres longtemps, mais nous pourrions faire une petite heure. Qu'en penses- tu?
-Euh, oui," balbutia Harry. Il s'etait deja imagine passer une soiree tranquille avec Ron, affale sur un fauteuil dans la salle commune et profiter de la liberte. Il savait que son appartenance aux Compagnons sacrifierait beaucoup de soirees et de bons moments avec son ami. Mais il n'avait pas reellement le choix. Une fois Voldemort vaincu, si cela etait possible bien sur, il aurait tout le temps qu'il voudrait pour faire le fou avec Ron et les jumeaux. "Bien sur, professeur. A quelle heure?
-Quand tu veux, mon garcon, repondit Dumbledore le regard etincellant. Tu aimerais peut-etre passer un peu de temps avec Monsieur Weasley avant,...."
Il souriait et Harry ne put s'empecher de l'imiter. Il trouvait toujours aussi incroyable la faculte que le vieil homme avait de deviner, ou etait- ce lire, dans les pensees.
"Dix heures? S'enquit-il. Ou est-ce trop tard pour toi? Je sais que les lundis matins sont toujours tres difficiles. J'ai toujours trouve etrange le fait qu'on s'habitue tres vite aux week-ends. Par contre, meme apres toutes ces annees, un lundi matin vient encore et toujours comme une torture.
-Dix heures, c'est tres bien, assura Harry, satisfait de ce compromis. Ce sera ici?"
Dumbledore acquiesca et alla le raccompagner a la porte, qu'il referma une fois que le jeune garcon eut disparut.
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***Bonjour! Voila pour ce chapitre. J'espere que vous ne vous etes pas trop sentis paumes avec les differentes parties. C'est que je vais essayer d'accelerer un peu l'histoire. J'ai peine a croire que cela fait deja 27 chapitres. J'ai au moins le double a faire. Enfin ,ce n'est qu'une estimation. Peut-etre moins, si je fais des chapitres plus longs. Et puis, vu que le tome 5 sort le 21 juin, j'aimerais bien avoir fini avant, sinon d'une part cette histoire n'interessera plus personne (et a juste titre!) et de l'autre, la motivation risque de chuter dur!
En tout cas, merci beaucoup a Lunenoire, Jo Potter, Solar, Spyro, Quisuisje et Tevion, pour vos reviews. Merci d'etre passe par la et surtout n'hesitez pas a revenir. La porte est grande ouverte!
A Bientot!***
La semaine qui suivit fut particulierement stressante pour Harry. D'un cote, il lui fallait organiser son temps libre afin de recevoir les cours du soir. Les autres Compagnons avaient beaucoup plus de libertes que lui, n'ayant pas de devoirs et de revisions a faire . Bien sur, ceux qui enseignaient deja, avait des lecons a preparer, mais la somme de leur travail n'egalait en rien celle de Harry. Pourtant il savait qu'il n'avait d'autre choix que de se plier a cette discipline. Etant donne le fait que Voldemort avait voulut sa peau alors qu'il n'etait encore qu'un bebe, il n'attendrait certainement pas que Harry ait termine ses etudes et soit un sorcier parfaitement qualifie pour achever le travail qu'il avait commence.
De plus Harry avait un autre souci. Sirius. Ce dernier s'etait rendu a Londres, au Ministere. Dumbledore avait patiemment attendu que Fudge le previenne de son arrivee avant d'y aller a son tour. Une bonne partie de la semaine se passa et les deux hommes ne revinrent pas a Poudlard. Le directeur prit cependant le soin d'envoyer un hibou a Harry et a McGonagall tous les jours afin de les informer du deroulement de l'action. Il n'ecrivait pas beaucoup, ne revelant presque rien, mais le jeune garcon dut se contenter de cela.
Enfin, le jeudi, apres les cours, la directrice de Griffondors vint chercher Harry afin de le mener dans le bureau de Dumbledore. Les deux hommes s'y trouvaient deja. Aux sourires radieux qu'ils affichaient, le jeune sorcier sut qu'ils etaient porteurs de bonnes nouvelles. Sirius avait ete place en liberte provisoire. Dumbledore s'etait porte garant de son honnetete. Vu que Peter Pettigrow avait tout avoue, il n'y avait plus de doute sur l'innocence de Sirius Black. Cependant un proces s'imposait. Il aurait lieu la semaine suivante.
Tous les journaux et magazines du monde sorcier affichaient deja toute l'histoire et furent rapidement en rupture de stock. Le Ministere et Dumbledore durent se defendre a grands sortileges de Repousse-Journalistes. Chacun des chroniqueurs voulait son petit scoop, essayant d'arracher un entretien avec Fudge ou Dumbledore. Mais ni l'un ni l'autre ne voulaient, pour l'instant, devoiler plus que necessaire . L'endroit ou se trouvait Pettigrow devait rester secret, pour sa propre securite.
Apres que Dumbledore eut dit cette derniere phrase, Harry protesta, mais Sirius le coupa. Meme s'il comprenait la reaction de son filleul, tant que son ancien ami n'avait pas ete dument reconnu coupable, lui, Sirius tenait encore le role du criminel.
"Mais il a avoue, non? insista Harry. Et si le jour du proces il pretend tout le contraire de ce qu'il vient de dire? Et si c'etait un piege pour te faire retourner a Azkaban?"
Sirius prit le jeune garcon par les epaules, etudiant son regard. Il fut heureux d'y lire l'inquietude et l'amitie qu'il lui portait.
"Rappelles-toi ce que je t'ai dit, Harry, dit-il avec douceur. Detends-toi. Ne sois pas aussi mefiant. Je sais que tu as toutes les raisons de l'etre, poursuivit-il alors que Harry allait repliquer. Tu n'as pas a t'en faire pour moi. Meme si Peter reprenait sa confession, cela n'aurait aucun impact sur la situation. Il a deja temoigne devant Dumbledore et Fudge, il ne peut plus faire marche arriere."
Au sourire bienveillant de Sirius, Harry se contenta d'esquisser un sourire egalement. Pourtant il ne pouvait chasser de son esprit le fait que Pettigrow soit venu de bonne foi au Ministere. Apres tout, il etait presque assure d'etre envoye a Azkaban et de recevoir le Baiser du Detraqueur. Qui pourrait etre assez fou pour se rendre de la sorte, sachant ce qu'il allait se passer? N'etait-il pas preferable, en ce cas, de mettre fin a ses jours? Du moins c'est ce que Harry aurait fait s'il avait ete dans une situation semblable.
Cependant, il decida d'arreter d'inquieter Sirius par ses questions et ses doutes. Peu de temps apres, tous deux quitterent le bureau du directeur et allerent jusqu'a la chambre de Sirius. Ils furent rejoints quelques temps apres par Ron qui bien evidemment accueillit la nouvelle avec joie. Ils passerent la soiree ensemble, Sirius goutant deja un peu a cette liberte, dorenavant si proche.
Le lendemain matin, au petit dejeuner, Harry eut le plaisir de voir Hedwige voler vers lui. Deux lettres etaient attachees a sa patte, toutes deux ecrites sur du papier et non pas sur du parchemin. Harry devina instantanement l'identite des expediteurs. Il ouvrit la premiere. Il s'agissait de sa grand-mere. Alors qu'il la lisait, Ron remarqua son visage s'eclairer, rayonner meme. Meme s'il ne l'avait jamais rencontree, il savait que son ami avait ete heureux d'apprendre qu'il possedait une famille autre que les Dursleys.
"Tiens, Ron, tu veux la lire? Lanca Harry en tendant la lettre, un grand sourire aux levres.
-Non, c'est prive, rencherit Ron.
-Non, vas-y s'il te plait". Harry paraissait tellement content de partager cela avec lui, que Ron sut qu'il ne pouvait, ne devait pas refuser. Alors il commenca sa lecture. La lettre disait ceci:
"Mon tres cher Harry,
Combien j'ai ete heureuse de recevoir de tes nouvelles! J'etais morte d'inquietude. J'ai vraiment eut peur de t'avoir perdu avant meme d'avoir jamais pu te rencontrer. Je suis contente de savoir que tu es de retour a Poudlard. Je sais que tu es en securite la-bas.
Je n'ai pas eut de nouvelles de Petunia. Seul Dudley m'a envoye un mot. Il s'inquietait aussi pour toi. J'ai l'intention de lui ecrire afin de le rassurer. Il ne reste rien de la maison de Privet Drive. Les invesgations de la police n'ont pas ete tres concluantes. Ils ne sont pas parvenus a determiner la cause de l'accident. Je l'ignorais aussi jusqu'a ce que Dudley m'explique.
Je t'avoue que je pensais que Voldemort etait decede. Je ne parviens pas a croire qu'il ait survecu. Promets-moi d'etre tres prudent. Comme tu le sais, cet homme ne connait pas la pitie. Tiens-moi au courant regulierement, s'il te plait. Je suis completement coupee de ton monde, donc je ne peux savoir ce qu'il s'y passe.
Ta chouette est tres jolie. Comment s'appelle t-elle? Je lui ai donne quelques biscuits, et elle semble raffoler tout particulierement de ceux recouverts de chocolat!
Je vais terminer-la cette lettre, au cas ou elle ne te parvienne pas, il est inutile que j'ecrive plus. C'est etrange, j'ai tant de choses a te dire, et pourtant je crois que je ne saurais pas par ou commencer. La meilleure solution serait peut-etre que tu me poses des questions. Tu dois en avoir tellement...
En esperant que cette lettre te trouve en bonne sante, je t'embrasse bien fort.
Ta Grand-Mere."
Ron rendit le bout de papier a Harry. "Elle a l'air sympathique, dit-il avec un sourire.
-Bien sur, c'est la mere de ma mere! Repondit Harry, les yeux etincellants.
-Oui, mais c'est aussi la mere de ta tante!
-Ron! retorqua Harry faisant mine d'etre choque. Ne sois pas rabat-joie!
-Desole! Allez, lis l'autre lettre. Ca doit etre de ton cousin, non?"
Au tout debut, lorsque Harry lui avait raconte ce qu'il s'etait passe avec Dudley, Ron s'etait montre plutot sceptique, mais il avait remarque que son ami en etait content. Et apres tout, si Harry avait put pardonner a Dudley, Ron, lui, ne le connaissant pas vraiment ne pouvait porter un quelconque jugement sur lui. Il avait alors decide de suivre les sentiments de Harry. Et a ce moment precis, Harry avait le sourire en lisant la lettre de Dudley. Une fois qu'il eut termine, il la tendit a Ron, tel qu'il l'avait fait pour la precedente.
"Salut Harry!
Content de savoir que tu es bien rentre a ton ecole. Je commencais a me poser des questions. Grand-mere aussi, d'ailleurs. Je vais lui ecrire aussitot apres, pour lui dire que tout va bien. Elle sera soulagee.
Ici, c'est un vrai cauchemar! Papa et Maman n'ont toujours pas digere le fait d'avoir perdu la maison. Ils s'imaginent que si nous etions restes la- bas, tout cela ne serait pas arrive! J'ai eut beau discuter avec eux, ils ne veulent rien entendre et me tienne partiellement responsable pour ca. Enfin, ce n'est rien par rapport a la colere qu'ils ressentent pour toi. Mais ne t'inquietes pas, Grand-mere m'a ecrit qu'elle te prendra chez elle pour les vacances.
Moi, je rentre a l'ecole d'ici quelques jours. J'ai hate de partir d'ici. Heureusement que je vais rester en pensionnat. L'ambiance est lourde et est devenue insuportable. Nous sommes actuellement chez Tante Marge. Ce n'est pas la joie! Ca peut aller de la voir une fois de temps en temps, mais je ne sais pas si tu imagines ce que c'est que d'etre dans le meme espace qu'elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle n'est jamais contente, rouspete a tout bout de champ et il y a des chiens partout! Je suis oblige de m'assoir par terre, parce qu'il faut laisser la place sur les fauteuils pour ses chers toutous! Certains veulent meme dormir sur mon lit!
Enfin bref. Bientot je serais parti. Ouf! Bon je vais te laisser. J'espere que cette lettre te parviendra, parce que je n'aie aucune idee de comment ca marche. Meme si tu me l'as explique dans ton mot.
Allez, a la prochaine!
Dudley."
"Ils habitent chez Marge! Lanca Harry en faisant une grimace. Heureusement que je me suis echappe de l'hopital! Je n'aurais pas survecu s'il avait fallut que j'aille la-bas!
-Apparemment, il a du mal, lui aussi! Dit Ron en designant la lettre. En tout cas, il a l'air d'avoir change. Il parait sympa, maintenant."
Harry hocha la tete et soudain, il remarqua que le Hall s'etait vide un peu. Il ramassa rapidement ses affaires, tandis que Ron faisait de meme. Tous deux se precipiterent hors de la piece et se rendirent en cours de Divination.
Le professeur Trelawney ne leur fit aucune remarque sur le fait qu'ils etaient en retard. Cependant, ils prirent place rapidement a leur bureau tandis qu'elle balayait la salle du regard, verifiant que tous les eleves etaient la.
"Alors, tel que je l'expliquais a vos camarades, nous allons tirer les cartes, puis analyser ce qu'elles nous disent, dit-elle en s'adressant a Harry et Ron. Je vois que vous etes tous groupes par deux. Parfait. Voici un jeu de cartes."
Elle passa dans les rangs, distribuant a chaque paire une pile de cartes. Harry se saisit des siennes et y jeta un coup d'oeil. Elles etaient completement differentes des moldues. Il vit un chaudron, une baguette magique, des nuages, des etoiles, un dragon et bien d'autres symboles encore. Devant sa surprise, Ron lui lanca un regard interrogateur.
"Elles ont l'air beaucoup plus interessantes que les moldues, chuchota t- il.
-Pourquoi, qu'est ce qu'elles representent?
-Des rois, des reines et des valets, dit Harry, et puis des chiffres.
-C'est tout? s'exclama Ron, ce qui lui valut un regard noir de la part du professeur et de Lavande et Pavarti. Ma mere adore se faire tirer les cartes. Elle va chez une diseuse a peu pres tous les mois. Nous, on n'y croit pas trop et mon pere la taquine beaucoup par rapport a ca. Je suis sur que lorsqu'elle etait a Poudlard, elle etait comme Pavarti et Lavande. Elle devait raffoler de ce cours.
-Elle avait peut-etre un prof different, suggera Harry.
-Puis-je avoir votre attention, s'il vous plait?" Intervint Trelawney en frappant des mains. Elle ne s'adressait pas qu'a Harry et Ron, leur camarades aussi s'etaient deja "concentres" sur les cartes, plaisantant et pouffant a qui mieux mieux. "Je vais vous faire une demonstration. Premierement, vous devrez disposer vos cartes sur la table, puis d'un geste de baguette, il vous faudra les remuez. Puis vous les arrangerez en cercle, comme ceci et vous devrez placer votre baguette au centre. Ensuite, prononcez la formule "Tourbillón". Voyez, ma baguette s'est arretee sur une carte. Je la prends, sans la retourner. Surtout, et j'insiste bien la- dessus, ne la regardez pas tant que la baguette n'en a pas choisit une autre. Ceci est tres important, sinon vous faussez toute l'operation!"
A ces mots, Ron et Harry, de meme que Dean et Neville qui se trouvaient a cote d'eux, reprimerent un gloussement. "A l'entendre on croirait que serait une veritable catastrophe", chuchota Ron, dissimulant son rictus derriere sa main.
"Voila, j'ai mes deux cartes, reprit Trelawney, toujours aussi concentree dans son entreprise. Je peux mettre les autres de cotes. Je tapote chacune avec la baguette et maintenant je peux les retournees. Oh! N'est-ce pas, formidable! J'ai tire une plume et un soleil!" Elle ne cachait pas sa joie, accompagnant chacune de ses paroles de manieres exagerees. "Vous remarquerez aussi qu'un chiffre est apparut sur chacune des cartes. La premiere que la baguette a choisit sera la premiere date et l'autre la seconde, bien evidemment. J'ai le bonheur de vous reveler que le treize septembre, je serait heureuse! Le soleil, comme vous l'avez sans doute devine, represente le bonheur. La plume represente la legerete, la delicatesse."
"C'est vraiment difficile a deviner! Lanca Dean a voix basse dans la direction de Ron et de Harry.
-Ne soit pas sarcastique, comme ca! Y'en a que ca interesse!" Ron avait encore du mal a se controler, tandis que Harry et Neville pouffaient discretement.
"Et si on tire le soleil et le tonnerre? Demanda Dean, feignant de poser une question tout a fait serieuse.
-Je vous le dirais apres, repondit Trelawney. A votre tour de proceder au tirage.Et n'oubliez pas de noter vos resultats, je ramasserai vos copies a la fin du cours."
Ron tira ses cartes le premier, Harry n'etant pas vraiment presse de savoir comment il se ferait attaque et comment il perirait cette fois-ci. Les cartes que son ami obtint furent un chaudron et un hibou.
"Je vois, je vois,..."commenca Ron en fermant les yeux et passant sa main au-dessus des cartes. Puis il ouvrit brusquement les yeux, comme saisit par une vision. "A partir du vingt-deux septembre, les temps vont etre durs, tres durs. Nous allons manquer de nourriture. Nous serons frappes par la famine. Nous devrons avoir recours a l'ultime sacrifice: manger Coquecigrue!.... Si on parvient a le mettre dans le chaudron! C'est pas gagne d'avance!"
Harry n'avait pas pu se retenir de rire.
"Alors, qu'est ce que tu en penses? Demanda Ron s'appretant a ecrire. C'est assez dramatique, non?
-Oh! Je vois que vous avez termine votre tirage! Lanca Trelawney d'une voix pointue en s'approchant d'eux. Voyons cela. Oh, un hibou! Vous allez recevoir de bonnes nouvelles le 22 septembre! Voila une date a ne pas oublier! Par contre a partir du 4 octobre, vous serez legerement malade et aurez besoin de prendre quelques medicaments, d'ou le chaudron. Oh, ce ne sera pas grave, bien sur. Vous serez rapidement de nouveau sur pieds! A votre tour, Potter." Et elle s'eloigna, en poussant d'autres petits cris excites en decouvrant le tirage de Neville.
Les cartes que Harry retourna, comme par hasard, representait un eclair et un dragon. En voyant cela, Ron eclata de rire, ce qui attira les regards des autres eleves. Trelawney accourut presque vers eux, avide sans doute de voir ce que Harry Potter avait bien pu tirer. Apres avoir jete un rapide coup d'oeil aux deux cartes posees sur la table, elle lanca un regard feroce a Ron.
"Il n'y a vraiment pas lieu de rire, Mr Weasley! S'emporta t-elle, choquee. Ce tirage est de tres mauvais augure! Mr Potter, j'ignore si je dois vous reveler ce que cela signifie. Je ne voudrais en aucun cas vous affoler!"
Elle mentait. Harry savait bien qu'elle mentait. Elle mourait d'envie de le lui dire, mais reagissait de la sorte tout simplement pour attiser sa curiosite. Bien qu'il avait une furieuse envie de lui dire ce que cela signifiait, il n'en fit rien. Apres tout, s'il n'y avait que cela pour lui faire plaisir!
"Il faut que je le sache, Professeur, implora t-il, jouant le jeu. J'essaierais de ne pas paniquer."
Derriere elle, Dean et Neville etaient plies de rire, ayant devine son stratageme. Ron lui, n'avait pas d'autre choix que de conserver son serieux; Trelawney lui jetait un coup d'oeil assez souvent.
"Voyez-vous, le dragon represente le danger, la puissance malsaine, la violence, l'ennemi. Et l'eclair,..., l'eclair represente egalement la violence, mais aussi la douleur, une douleur aigue, seche et profonde. Oh, mon dieu!" Elle se couvrit la bouche de sa main. "Et dans votre cas, Mr Potter, l'eclair peut egalement se referer a votre cicatrice." Elle fixa intensement le front de Harry. "Tous ces elements ramenent a Vous-savez- qui. Il vous en veut, Potter. Vous etes en grand danger." Elle se retourna et s'adressant a toute la classe. "Cela ne vous derange pas que j'ouvre un peu les fenetres?"
Personne ne s'opposa a son desir, bien au contraire, un peu d'air frais leur ferait du bien. L'air etait aussi lourd que d'habitude, surcharge des effluves d'encens et de bougies parfumees.
Lorsqu'enfin le cours s'acheva, Harry et Ron furent les premiers a sortir, suivis de pres par Dean et Neville.
"Sacree nouvelle, hein, Harry? Lanca Dean alors qu'ils etaient dans les couloirs. Tu-sais-qui en veut a ta vie!
-Ouais, ronchonna Harry en secouant la tete. Heureusement qu'elle l'a "lue" dans les cartes, sinon je ne m'en serais jamais doute!
-Elle est grave, quand-meme! Retorqua Ron en grimacant. Elle est drole et elle ne s'en rend meme pas compte!
-Harry! Appela Lavande, le rattrapant, Pavarti sur ses talons. Tu as interet a faire tres attention a toi. Tu as entendu ce qu'elle a dit.
-Arretes, Lavande! Repliqua Ron. Tu ne vas pas nous faire croire que tu as gobe tout ce qu'elle a dit? Ca fait presque quinze ans qu'il veut se venger de Harry. On n'a pas besoin de se faire tirer les cartes pour le savoir!
-Oui, mais elle a dit qu'il etait vraiment apres lui, insista la jeune fille. Elle a dit que Harry etait en grand danger. Il ne faut pas prendre ca a la legere!"
Il etait inutile d'essayer de faire entendre raison a Lavande. Elle s'averait trop bornee. Les quatre garcons choisirent de l'ignorer et parlerent d'autres choses jusqu'au cours suivant.
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"Severus? Je peux entrer?" La tete d'Aelys Chevalier depassait de la porte. Rogue lui fit signe de rentrer et elle se precipita vers son bureau derriere lequel il se trouvait.
"Tu as vu ca? Demanda t-elle en laissant tomber une copie de la Gazette du Sorcier devant lui. Pettigrow vient de dire que Black etait innocent! J'y crois pas! Apparemment il est encore en vie et ce serait lui le veritable coupable. C'est incroyable!
-Aelys, assis-toi et reprends ta respiration," repondit calmement Rogue en lui designant une chaise. Elle semblait surexcitee, ses joues avaient prit une teinte plus rosee. Elle refusa de s'assoir.
-Tu le savais?"
Le Maitre de potions la devisagea, etonne de sa question.
"Ca n'a pas l'air de te surprendre, poursuivit-elle. Tu te rends compte? Black est innocent! On a tous cru qu'il etait le traitre, pendant toutes ces annees,... Et toi, comme d'habitude, tu restes impassible! s'exclama t- elle encore, agacee de la froideur de son ami.
-Que veux-tu que je te dise? Dit-il avec lassitude. Oui, j'etais au courant.
-Et c'est tout ce que ca te fait? S'injuria t-elle, approchant brusquement son visage du sien. Severus! Il n'a rien fait de mal! Il est INNOCENT! Ca ne te fait pas au moins un peu plaisir?
-Bien sur que si, retorqua Rogue en se levant, passant le revers de sa main sur son front. Je suis soulage que justice soit faite. Mais ca ne change en rien tout ce qu'il a fait avant.
-Tu vas aller le voir?
-Quoi? S'etrangla t-il. Tu plaisantes, non? D'ailleurs je l'ai deja vu et il ressent la meme chose que moi. Alors comme ca, tout est clair.
-Comment ca, tu l'as deja vu? Oh, laisses-moi deviner! Dumbledore!"
Elle arborait un sourire victorieux.
"Qu'est ce qui te fait penser cela?
-Voyons, Sev, s'il t'a fait confiance a toi,..." Elle laissa sa phrase en suspend, scrutant le visage de son collegue.
Severus Rogue, se sentant en position d'inferiorite, se leva, reprenant une certaine contenance face a elle. Il n'osa rencontrer son regard,ne voulant pas qu'elle lise dans ses yeux une quelconque emotion.
"Allons, tu peux m'en parler! Taquina t-elle. Apres toutes ces annees, vous vous detestez toujours autant?"
Rogue qui avait commence a faire les cents pas dans son bureau, se retourna brusquement vers elle, les sourcils fronces.
"Ca t'arrangerait bien, n'est ce pas, que je lui pardonne! Lanca t-il, ses traits perdants toute trace de sympathie.
-Pas du tout! repliqua Chevalier en rougissant.
-Tu regrettes ta reaction?
-Non. Je te posais simplement la question, c'est tout! repondit-elle se reprenant. Severus, on a tous fait des conneries..."
Elle alla s'assoir, les coudes sur la table et le menton reposant nerveusement sur ses mains. Elle n'avait cependant pas quitte Rogue des yeux.
"Je me disais que ce sera etrange de le revoir, poursuivit-elle d'une voix a peine audible. Ce fut deja bizarre de revoir Remus Lupin, qui etait tout de meme le mieux du groupe..
-Le moins pire, tu veux dire, grommela Rogue, le regard voile.
-Est-ce que Black est ici, a Poudlard?" Demanda soudainement Chevalier. Elle le vit hesiter, se mordiller la levre. Elle n'eut pas besoin d'attendre sa reponse pour savoir la verite. "Pendant nos annees ici, les choses ont changees tellement rapidement,.." Elle ne le regardait plus, perdue dans un monde de souvenirs et de reveries. ".. et regardes ou nous en sommes maintenant! Rien n'a change en pres de vingt ans.."
Rogue avait toujours les sourcils fronces et les dents serrees, mais son visage demeurait ferme, fige. Aucune autre trace d'emotion ne transparaissait. Il refusait de la suivre dans ce voyage dans le temps, il ne voulait pas revivre ce qu'elle decrivait avec nostalgie. Lentement, il detourna les yeux et les posa sur une etagere. Le bocal de sang de dragon etait presque vide. Il songea qu'il lui faudrait aller se reapprovisionner dans le courant de la semaine.
"Severus, tu m'ecoutes?" Bien qu'il fut tire brusquement de sa reverie, il n'en montra rien et tourna doucement la tete. "Pourquoi ne veux-tu jamais en parler?
-Tu sais tres bien pourquoi! Rencherit-il, allant reprendre place sur sa chaise en face d'elle.
-A quoi ca te sert de continuer a te torturer l'esprit comme ca? Tu ne pouvais rien y faire! C'est du passe!
-Exactement! Repliqua t-il d'un air sombre. C'est le passe, alors il est inutile d'y revenir. Maintenant, si ca ne te derange pas, j'aimerais pouvoir continuer a preparer quelques cours.
-Tu es en colere apres moi?"
Elle s'etait levee, resignee a sortir de la piece et il s'etait replonge dans son tas de parchemin. Elle aurait tellement aime pouvoir reparler de tout cela avec lui, il etait le seul. Il n'y avait personne d'autre au monde avec qui elle pouvait avoir ce sujet de conversation et malgre ses efforts repetes depuis qu'elle etait revenue a Poudlard, elle avait echouee. Il se fermait toujours sitot qu'elle commencait a mentionner le passe. Bien sur elle, comprenait sa reticence, ses dernieres annees a Poudlard n'avaient pas ete glorieuses, il avait souffert, mais elle ne pouvait s'empecher de croire qu'il lui serait extremement benefique d'en reparler, d'exterioriser tous ces mauvais souvenirs, tous les evenements marquants et douloureux de son adolescence. Si seulement il voulait ouvrir une partie de lui-meme, si seulement il pouvait lui faire un peu plus confiance....
"Bien sur que non, Aelys," murmura t-il. Elle eut tout de meme le droit a une esquisse de sourire a laquelle elle repondit avant de s'echapper par la porte.
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"Te voila enfin!"
La voix fit echo dans toute la piece, se repercutant sur les epais murs de pierre.
"Nous t'avons attendu l'autre jour! Pourquoi n'es-tu pas venu?
-Je n'ai pas vraiment pu m'echapper, Pere. Nous avons eut beaucoup de devoirs et les autres eleves ne se couchaient pas tres tot.
-Au diable tes excuses minables!" Tonna l'homme en se levant de son fauteuil. Il s'approcha de son fils, reste dans l'embrasure de la porte.
Drago Malefoy, le coeur battant, la tete a demi-baissee, attendit que son pere parvienne a sa hauteur.
"Nous sommes samedi soir, Drago! Tu devais venir il y a plus d'une semaine! Attaqua Lucius Malefoy. Tu as manque beaucoup de choses. Weasley s'est enfuie, reprit-il d'une voix plus calme. Queudver a ete puni. Le savais- tu?
-Je l'aie lu dans le journal.
-Granger prend beaucoup d'importance aux yeux du Maitre. Elle a la marque, elle. Si tu veux une chance de faire partie de l'elite, il va falloir que tu l'aie egalement.
-Oui, Pere, balbutia Drago.
-Regardes-moi quand je te parles! Lanca Malefoy en prenant furieusement le menton de son fils et plantant ses yeux dans les siens. Tu etais destine a devenir son bras-droit. Maintenant cette maudite Sang-de-bourbe est en train de prendre ta place! C'est tout ce que cela te fait? N'as-tu pas envie de te battre pour cela? Resterais-tu les bras croises, attendant patiemment que les choses se fassent?
-Non....
-Ou est ton ambition, Drago? Aie-je perdu mon temps a t'eduquer, a te montrer ce qu'il fallait que tu fasses pour parvenir a tes fins? N'as-tu donc rien retenu?
-Bien sur que si, Pere," balbutia le jeune garcon. La main de Lucius serrait encore son cou, rendant sa respiration difficile et saccadee. "C'est juste que ce n'est pas facile de sortir de Poudlard le soir. Rusard traine toujours dans les parages. Et puis, j'ai mes devoirs a faire..
-Tes devoirs? Rugit son pere lachant brusquement prise. C'est donc ca? Tu privilegies les cours que te donnent une bandes de timbres bien propres sur eux et politiquement corrects a ce que le Maitre peut t'apporter? Ne sommes- nous plus assez bien pour toi, mon garcon?"
Drago allait repondre lorsqu'une elegante femme blonde fit irruption dans la piece.
"Que se passe t-il? Pourquoi cries-tu? Drago?" Elle regarda tour a tour le pere et le fils. "Drago, que fais-tu ici?
-Narcissa, meles-toi de ce qui te regardes, grogna l'homme d'un air de dedain. Drago est ici chez lui et je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas venir ici comme cela lui plait!
-Il devrait etre a Poudlard! Lanca la femme, encore sous le choc de voir son fils de retour a la maison.
-Ah, nous y voila!" Ricana Malefoy en retournant s'assoir dans son fauteuil. Il croisa les jambes et ses bras sur sa poitrine. "Quel joli tableau! Touchant! C'est etrange, vous vous parlez a peine et pourtant,.... vous vous ressemblez tellement.
-Pourquoi l'as-tu fait venir ici? Attaqua de nouveau Narcissa Malefoy, le feu aux joues.
-Il est temps que ton fils devienne un homme! Je veux qu'il se fasse tatouer le plus vite possible.
-Il en est hors de question!
-Vraiment? Et comment comptes-tu m'en empecher? Je t'ai laissee decider de sa future ecole, maintenant c'est a mon tour de choisir. Il aurait appris tellement de choses plus utiles a Drumstrang. Mais, non, tu ne voulais pas que ton petit garcon soit loin de toi!" Il avait prit une voix aigue, mimant sa femme avec un air de degout. "Regardes ce que tu as fais de lui!" Il se leva brusquement et s'approcha de nouveau de Drago qui n'avait pas bouge. Il saisit une boucle de cheveux qui s'etait echappee du casque de gel. "Regardes-ca! Si on ne lui avait pas force a mettre de la brillantine, il aurait les cheveux aussi boucles que ceux d'une fille! Et regardes son cou fin, sa carrure fluette! Tu en as fait une fillette, une mauviette! C'est comme ca que tu veux qu'il devienne? Un etre delicat et maniere?"
Il jetait a sa femme des regards charges de fureur et de repugnance. Elle, elle s'etait tue, la main devant la bouche, tremblante devant la haine de son mari. Drago avait rougit. Il ne savait plus trop si c'etait de honte ou de colere. Mais pour une fois, peut-etre la seule de sa vie, il souhaitait etre a Poudlard, au calme. Au moins la-bas, on le respectait ou du moins, on faisait semblant. Et puis qu'importaient les moqueries des autres? Qu'importaient les insultes de tous ces gens insignifiants? Elles ne lui faisaient pas mal. Elles venaient simplement se fracasser sur la carapace qu'il s'etait construite. Par contre, celles de son pere le percaient dans la chair tendre de sa poitrine, brulant sa peau et incendiant son coeur. Et il ne savait que repondre. Il ne pouvait repondre.
"Il faudra que tu passes le test d'abord, reprit Lucius, plus calmement et ignorant les reactions des deux autres. Il faut que tu Lui prouves que tu es capable de le faire.
-Non!" s'ecria encore Narcissa en s'approchant de lui, menacante. Sa peur avait fait place a la colere. "Je refuse que tu l'encourages a devenir un assassin! Regardes-le! Il n'a que quinze ans! Ce n'est encore qu'un enfant et toi tu veux qu'il s'en aille tuer des pseudo-enemis? Ne peux-tu donc pas attendre qu'il finisse ses etudes? A ce moment-la il sera assez grand pour choisir ce qu'il veut faire de sa vie.
-Demain commence aujourd'hui! Lanca Malefoy, aussi menacant que sa femme. Tu as toujours voulu controler sa vie. Si je t'avais laissee faire, a l'heure actuelle, il se promenerait en jupe avec des rubans dans les cheveux!
-Moi, controler sa vie? Cria la femme, plus outree et furieuse que jamais. Tu es bien place pour en parler! Depuis toujours, tu as eut l'ambition qu'il deviendrait un grand Mangemort! Il n'etait pas encore ne que tu avais deja cette idee en tete. Et elle ne t'a plus quittee depuis. Et toutes ces annees que tu as passees a modeler son esprit, a lui faire croire que le futur brillerait sous la Marque des Tenebres!
-Ce n'est pas parce que toi, tu n'y as jamais vraiment cru que tu detiens la verite!
-Pareil pour toi!" Cracha t-elle. Elle etait allee trop loin. Drago le savait. Et comme pour confirmer sa pensee, son pere la gifla violemment, la faisant basculer. Elle porta la main a sa joue, mais ne quitta son mari du regard. Drago voyait bien qu'elle luttait pour contenir ses larmes. Il detourna les yeux d'elle, lachement.
"Sale bonne femme!" hurla Lucius en massant sa main. Il se retourna vers son fils, un sourire aux levres. " Ou en etions-nous, Drago, avant d'etre grossierement interrompus. Ah, oui. Le tatouage. Je vais en parler au Maitre. Nous avons besoin de sang jeune. Et je sais que tu feras un parfait Mangemort. Tu seras le meilleur.
-Ce n'est qu'un enfant!" Sanglota encore Narcissa, mordillant ses doigts. Drago lui lanca un regard noir. Il aurait voulut qu'elle arrete de dire cela. Il avait quinze ans et pouvait tres bien se debrouiller tout seul.
"Mais si quelqu'un voyait la marque a Poudlard? Osa t-il.
-Si cela pose un probleme, je te retirerais de l'ecole. Aussi simple que ca. D'ailleurs, peut-etre qu'alors Fudge ne sera t-il plus ministre,..." Il arborait un sourire superieur, enigmatique et malsain. "Je t'enverrais un hibou aussitot que nous aurons fixe une date." Sur ce, il quitta la piece, la tete haute et le torse bombe.
Des qu'il eut passe la porte, Narcissa accourut aux cotes de son fils. "Drago, surtout ne te sens jamais contraint a faire quoi que soit," dit- elle avec douceur. Elle posa une main sur son epaule, mais il se degagea aussitot. Elle n'en parut pas offusquee. Elle y etait tellement habituee. Pourtant, interieurement, elle etait blessee. A chaque fois qu'elle osait montrer une marque d'affection envers lui, il lui glissait entre les doigts comme une anguille. Mais chaque fois, elle esperait encore qu'il accepterait son contact.
"Je suis assez grand pour savoir ce que j'ai a faire, Mere, lanca t-il la toisant du regard. J'aimerais que vous arretiez de me traiter comme un gamin.
-Tu preferes qu'on decide pour toi? Dit-elle d'un ton acide. Tu preferes qu'on te traite comme un moins que rien? Tu preferes les insultes?"
Drago ne repondit rien.
"Je ne vois pas pourquoi je te pose la question, ce ne te touche pas! Tu n'en a rien a faire. Oui, c'est tellement mieux de s'abaisser lachement devant les paroles divines d'un pere qui lui meme s'abaisse devant celles d'un fou. Le sang sera sur vos mains, pas sur les siennes! Mais, vas-y, mon garcon! Deviens toi-meme esclave du Seigneur des Tenebres! Quelle eblouissante ambition! Polir les bottes et la baguette d'un autre! Vas! Je te promets que je ne m'y opposerais plus." Elle avait sur lui un regard de haine, un regard comme jamais elle n'avait eut sur lui. Ce n'etait plus son fils qui se tenait la devant elle. C'etait un monstre. Ou du moins il allait le devenir.
"Vous ne savez pas de quoi vous parlez! Retorqua Drago ignorant superbement ses yeux feroces sur lui.
-Ah, tu crois ca?" Ricana t-elle. Elle retroussa vivement sa manche et brandit son bras tatoue sous le nez de son fils. "Regardes! Mon cadeau de mariage! N'est ce pas touchant? Bientot tu en auras une toi aussi! L'embleme d'une grande et belle famille! Bientot Drago Malefoy sera un homme, un vrai! Voila, c'est cela que tu voulais entendre? Me considereras- tu comme ta mere alors?"
Drago se recula, les levres pincees. " Vous racontez des sornettes!" Elle emit un petit rire sarcastique mais ne repondit rien. "Il faut que je retourne a Poudlard, dit Drago simplement.
-Vas, Drago, murmura t-elle. Sois un bon fils et vas la ou tu veux." Elle avait la tete baissee, evitant son regard. Le jeune garcon hesita, ne sachant plus trop comment dire au revoir. Il bredouilla quelques mots et s'en fut, se sentant soudainement tres fatigue. Il ne lui restait plus qu'a transplaner jusqu'a Pre-au-lard. Cela faisait tres peu de temps qu'il maitrisait le transplanage, et cela l'ereintait encore. Il n'avait qu'une pensee, qu'un but a ce moment precis: son lit.
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"Entrez, entrez, fit Dumbledore avec un sourire, entrez et asseyez-vous. Et bien, je vois que vous etes tous la! Je suis heureux de voir qu'aucun de vous n'a prit peur apres la reunion de la semaine derniere."
Il semblait heureux. Chaque compagnon passa devant lui, le gratifiant d'un sourire ou d'un signe de tete et alla prendre place sur une chaise. Une fois que tous furent entres, il alla lui-meme s'assoir devant eux. Il nota rapidement qu'ils avaient presque tous des visages renfrognes.
"Et bien, que vous arrive t-il?" Demanda t-il, perdant instantanement sa bonne humeur.
Seul le silence lui repondit. Il posa les yeux sur chacun d'eux, mais aucun ne croisa son regard. Toutes les tetes etaient baissees, etudiant avec une attention toute particuliere les noeuds du plancher, ou les pointes de leurs chaussures.
Minerva McGonagall leva enfin la tete, sentant probablement qu'en tant que directrice adjointe, il etait de son devoir de prendre la parole. Elle ne semblait pas pour autant en avoir envie.
"Cela represente beaucoup de travail, Albus, dit-elle, jouant machinalement avec un bouton de sa robe. Vous croyez vraiment que nous pourrons y arriver?"
Dumbledore ne repondit pas tout de suite, regardant tour a tour ses collegues qui avaient finalement ose lever les yeux. Tous arboraient plus ou moins les memes expressions et tout comme pour McGonagall, c'etait le doute qui l'emportait.
"Je comprends vos reactions, dit-il enfin d'un air grave. Je comprends que cela vous semble etre beaucoup trop de choses a apprendre, beaucoup de responsabilites. Si c'est cela que vous vouliez, vous seriez a l'heure actuelle des Aurors au service du Ministere. Pourtant si vous etes la aujourd'hui, ce n'est pas un hasard non plus. Bien sur, je vous l'ai demande, mais vous savez aussi que vous pouviez refuser. Je n'en aurais pas ete offusque. Mais malgre la reunion de la semaine derniere, vous etes revenus. Je presume que vous avez envie de jouer un role dans cette entreprise, que vous voulez apporter votre contribution dans cette lutte contre Voldemort."
Il fit une pause, examinant chaque personne en face de lui, tous acquiescant silencieusement a ses paroles.
"Je ne vous cache pas que cela est risque, poursuivit-il du meme air grave. Nous ne nous en sortirons peut-etre pas tous vivants.
-Mais les Aurors? Intervint Chevalier. Ne sont-ils pas a la recherche de Vous-savez-qui? Ils sont tout de meme plus qualifies que nous, ils ont de l'experience et savent exactement comment reagir devant chaque situation, non?
-Il y a eut tres peu de nouvelles recrues ces dernieres annees, repondit Dumbledore. Etant donne qu'il n'y avait pas de danger immediat, le Ministere n'a pas cru bon de renforcer leur recrutement. C'est une profession qui s'est un peu perdue. Ce qui fait qu'il y a tres peu de jeunes et beaucoup d'Anciens. Ceux-la, pour la plupart ne sont plus capable de se battre tres longtemps. Il sont encore la determination de vaincre et de prendre des risques, mais cela ne suffit pas. De plus, Fudge semble completement perdu et confus sur la marche a suivre, ce qui, soit dit en passant, n'est pas bon du tout pour sa campagne electorale.
-Et vous savez qui? Demanda Bill Weasley, vous croyez qu'il a de nouveaux adeptes?
-Aucune idee, mais il ne serait pas etonnant que des enfants de Mangemorts fassent dorenavant partie du groupe." Il fit de nouveau une pause et remarqua avec plaisir que les visages etaient moins soucieux. Il n'etait pas tres sur de savoir ce qui avait provoque ce changement, mais apres tout, cela n'avait aucune importance. Une des phrases qu'il avait employee avait probablement flatter un peu leur ego.
"Alors, fit-il en retrouvant le sourire, avez-vous fait une petite liste de votre temps libre?" Tous hocherent la tete. Pour les adultes, cela leur sembla etrange. Ils eurent l'impression de se retrouver en classe, annoncant fierement a leur professeur qu'ils avaient bien fait leur devoir, en bons eleves, serieux comme il faut. "Parfait, continua le directeur en se frottant les mains. J'ai ici une petite liste de ce que chacun enseignera aux autres. Minerva et Bill donnerons des cours de Metamorphoses et de Transformations. Severus et moi nous nous chargerons des potions et de l'herbologie, l'un n'allant pas vraiment sans l'autre. Aelys et Remus seront les professeurs de duel, ce qui inclus a la fois combat et defense. Charlie nous apprendra a apprivoiser et maitriser les animaux et creatures magiques. Ils peuvent nous etre d'un grand secours et nous ne pouvons pas negliger leur aide. Hagrid sera peut-etre bientot de retour; il pourra a ce moment-la preter main forte a Charlie. Olivier et Harry se chargeront des cours de vol, non negligeables egalement. Quant a moi, je me concentrerais, pour l'instant sur Harry. Je ne peux pas encore vous reveler ce que nous travaillerons, mais j'espere vivement que nous y parviendrons. Il ne nous reste plus qu'a determiner les jours de cours."
Cette tache fut rapidement achevee. Chaque soir de la semaine, ils auraient deux heures de lecon. Seuls les week-ends seraient synonymes de repos. Sauf pour Harry. Le dimanche soir, il lui faudrait passer deux heures avec Dumbledore de maniere a pratiquer sa magie sans baguette.
"Ah, j'allais oublier! Fit le vieil homme, interpellant tout le monde. Un dernier point avant que vous partiez. Je ne crois pas que l'on puisse faire une bonne equipe s'il n'y a pas un peu de familiarite au sein du groupe. Oubliez les "monsieur", "madame", "professeur", etc... Dorenavant, appelez- moi tout simplement Albus et, a moins que l'un d'entre vous y voit une objection, faites-en de meme avec vos Compagnons. Je suis persuade que cela entrainera une meilleure entente et une plus grande confiance entre nous. Sur ce, merci d'etre venu et a demain soir pour le cours de metamorphoses."
Les dernieres paroles de Dumbledore avaient jete sur chacun un sentiment de timidite. Harry par exemple, se voyait mal appeler Rogue, Severus ou Chevalier, Aelys. Peut-etre s'y opposeront-ils? Cela l'arrangerait enormement.
Il allait suivre ses camarades au dehors lorsque, comme la semaine passee, le directeur lui demanda de rester. Les autres Compagnons lui firent un geste de la main et la porte se referma derriere eux.
"Harry, commenca le vieux sorcier, un sourire chaleureux sur les levres. J'aurais voulu savoir si tu etais pret a debuter ce soir. Oh, bien sur pas tres longtemps, mais nous pourrions faire une petite heure. Qu'en penses- tu?
-Euh, oui," balbutia Harry. Il s'etait deja imagine passer une soiree tranquille avec Ron, affale sur un fauteuil dans la salle commune et profiter de la liberte. Il savait que son appartenance aux Compagnons sacrifierait beaucoup de soirees et de bons moments avec son ami. Mais il n'avait pas reellement le choix. Une fois Voldemort vaincu, si cela etait possible bien sur, il aurait tout le temps qu'il voudrait pour faire le fou avec Ron et les jumeaux. "Bien sur, professeur. A quelle heure?
-Quand tu veux, mon garcon, repondit Dumbledore le regard etincellant. Tu aimerais peut-etre passer un peu de temps avec Monsieur Weasley avant,...."
Il souriait et Harry ne put s'empecher de l'imiter. Il trouvait toujours aussi incroyable la faculte que le vieil homme avait de deviner, ou etait- ce lire, dans les pensees.
"Dix heures? S'enquit-il. Ou est-ce trop tard pour toi? Je sais que les lundis matins sont toujours tres difficiles. J'ai toujours trouve etrange le fait qu'on s'habitue tres vite aux week-ends. Par contre, meme apres toutes ces annees, un lundi matin vient encore et toujours comme une torture.
-Dix heures, c'est tres bien, assura Harry, satisfait de ce compromis. Ce sera ici?"
Dumbledore acquiesca et alla le raccompagner a la porte, qu'il referma une fois que le jeune garcon eut disparut.
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***Bonjour! Voila pour ce chapitre. J'espere que vous ne vous etes pas trop sentis paumes avec les differentes parties. C'est que je vais essayer d'accelerer un peu l'histoire. J'ai peine a croire que cela fait deja 27 chapitres. J'ai au moins le double a faire. Enfin ,ce n'est qu'une estimation. Peut-etre moins, si je fais des chapitres plus longs. Et puis, vu que le tome 5 sort le 21 juin, j'aimerais bien avoir fini avant, sinon d'une part cette histoire n'interessera plus personne (et a juste titre!) et de l'autre, la motivation risque de chuter dur!
En tout cas, merci beaucoup a Lunenoire, Jo Potter, Solar, Spyro, Quisuisje et Tevion, pour vos reviews. Merci d'etre passe par la et surtout n'hesitez pas a revenir. La porte est grande ouverte!
A Bientot!***