Chapitre 35

Il fallut plusieurs jours avant que Harry puisse parler a Ginny. Elle devait sans doute se lever plus tot que les autres et dejeuner rapidemment. Elle ne se trouvait pas dans la salle commune lorsque Harry et Ron y etaient. Il la croisa neanmoins plusieurs fois dans les couloirs alors que leur classe respective se rendait en cours. Des qu'il la voyait approcher, perdue dans la foule de ses camarades, Harry insistait pour la faire lever les yeux, mais sa tete demeurait resolument baissee.

Il songea plusieurs fois a lancer un "accio Ginny", tel qu'il l'avait fait precedemment, mais il y avait bien trop de monde autour d'eux.

Meme Ron avait remarque que sa soeur n'avait pas l'air d'aller tres bien, mais il mit cela sur le compte des nombreux devoirs qu'elle devait avoir. Par contre, il avait eut beaucoup de peine a cacher sa joie lorsque Harry lui avait dit que Sharon et lui c'etait termine. D'ailleurs, elle n'avait pas mit tres longtemps a le remplacer. Elle sortait avec le garcon qui l'avait accompagnee a la fete d'Halloween.

Un matin, alors que Harry s'etait reveille un peu plus tot afin d'envoyer un hibou a sa grand-mere, quelle ne fut pas sa surprise de voir que Ginny, elle aussi, se trouvait dans la voliere. Elle ne semblait pas l'avoir entendu entrer. Harry resta pres de la porte, le coeur battant, les yeux ne pouvant se detacher de la jeune fille qui se battait impatiemment avec son hibou surexcite.

"Coq! Tiens-toi tranquille! S'enerva t-elle, tandis que la petite boule de plumes s'agitait dans tous les sens, ses petites ailes claquant inlassablement.

-Il ne s'est pas assagi, hein?" Dit Harry, approchant enfin.

Ginny sursauta et lacha Coquecigrue qui se mit alors a tournoyer autour d'elle et de Harry a qui il fit fete.

"Oh non! s'exclama Ginny en le voyant s'envoler et contente de pouvoir detourner ses joues rosies de Harry. Coq, viens ici!

-Desole, fit Harry. Attends je vais t'aider a l'attrapper."

Tous deux se mirent a sautiller et courir, les bras tendus, tandis que Coq virevoltait autour d'eux, parraissant apprecier enormement ce nouveau jeu.

Ce fut peine perdue. Tout ce qu'ils etaient parvenus a faire c'etait d'enerver les autres hibous qui avaient commences a s'agiter sur leur perchoir, poussant des petits cris desaprobateurs.

"Qu'est ce qu'il est casse-pieds! Dit enfin Ginny en baissant les bras. Je pense qu'il vaut mieux que je prenne un hibou de l'ecole.

-Attends, j'ai une idee," fit Harry, qui etrangement, voulait retarder le moment ou il parlerait serieusement a Ginny. Maintenant qu'il se trouvait seul avec elle, il se sentait moins en confiance. Dans sa tete, cela semblait tellement plus facile. En verite, la tache etait bien plus hardue.

Il appela Hedwige, qui quitta aussitot son perchoir et vint se poser sur son bras. "Vas-y caresse-la aussi, dit-il. Je ne serait pas surpris que Coq soit jaloux!"

Ginny se joignit a Harry et passa la main sur les plumes soyeuses de la chouette blanche. Celle-ci ferma les yeux sous l'attention dont elle faisait l'objet, appreciant les caresses.

Harry avait vu juste. Il ne fallut pas longtemps pour que Coq revienne vers eux, vexe qu'on le delaisse. Il voltigea autour d'eux. Harry et Ginny feignerent de ne pas l'avoir remarque et continuerent de s'occuper d'Hedwige. Coq, impatient, approcha encore plus et Harry, d'un geste vif, se saisit de lui avant meme qu'il n'ait le temps de s'envoler de nouveau.

"Je l'aie!" S'exclama Harry, en sautillant, tenant le petit hibou a bout de bras. Hedwige, desequilibree, faillit tomber sous l'impulsion du jeune garcon, mais se rattrappa au dernier moment d'un claquement d'aile et alla se percher sur l'epaule de Ginny.

Pendant qu'il tenait fermement Coq, la jeune fille attacha sa lettre a sa patte. "Emmenes-la au Terrier", dit-elle en lui tapotant gentiment les ailes. Harry le lacha et il partit comme un fleche au dehors.

Harry entreprit d'attacher sa propre lettre a la patte de Hedwige, toujours perchee sur l'epaule de Ginny. Par inadvertance, sa main effleura le bras de la jeune fille. Il la sentit se raidir a ce contact. Harry n'osa pas lever la tete. Ses doigts tremblerent alors qu'il attacha tres maladroitement la lettre.

"Vas, Hedwige, dit-il avec douceur, en lui caressant la tete. Vas la porter a Lauren Evans. Fais attention a toi!"

La chouette, toujours un peu en colere du mouvement brusque que la jeune sorcier avait eut lorsqu'il avait saisit Coq, lui pinca fortement les doigts, bien plus sechement qu'a son habitude. Elle s'envola alors a l'exterieur de la voliere.

"Tu parles d'un caractere!" Dit Harry en la regardant s'eloigner.

Ginny hocha silencieusement la tete. Le calme etait revenu parmi les hiboux.

"Tu as dejeune? Demanda Harry, se forcant a ne pas trop begayer.

-Euh..., non j'allais y aller, repondit la jeune fille.

-Ca ne t'ennuie pas que je t'accompagne?

-Pas..pas du tout," fit Ginny.

Ils se dirigerent en silence hors de la voliere, puis vers le Grand Hall. Lorsqu'ils y parvinrent, il n'y avait presque personne.

Ils s'assirent l'un en face de l'autre, evitant de croiser leur regards et remplissant leur assiette de pain et de cakes. Ils commencerent a manger, toujours muets.

Pourtant, aux yeux de Harry, ce silence commencait serieusement a devenir insupportable. Il fallait qu'il le brise et Ginny ne semblait pas desireuse de le faire.

"Ca fait quelques jours qu'on ne t'a pas vue," dit-il enfin, la gorge seche.

Ginny sursauta, comme si elle avait oublie que Harry etait la. La tartine de pain qu'elle allait porter a sa bouche echappa de ses doigts et vint s'ecraser sur sa robe, du cote confiture, bien evidemment.

"Decidemment, fit Harry en rougissant d'embarras. Desole d'etre si maladroit..

-Ce n'est pas grave, balbutia Ginny en raclant la confiture avec sa cuillere avant de jeter un sort sur le tissu qui redevint aussitot propre.

-On ne t'a pas vue depuis.. depuis l'autre jour, avec Malefoy, reprit Harry, jouant nerveusement avec son verre de jus de fruit.

-J'ai ete occupee, repondit la jeune fille d'une voix a peine audible et gardant la tete basse.

-Tu l'as revu? Malefoy..

-Non.

-Il etait couvert de bleus le lendemain, dit Harry. On dirait qu'il s'est fait tabasser."

Ginny ne repondit rien. Harry, lui, reprima un soupir et mordit dans une part de brioche. Il jeta un coup d'oeil autour de lui. La salle ne s'etait pas tellement remplie, mis a part la table des professeurs, presque entiere maintenant.

Il reporta son attention sur Ginny. Son mutisme commencait un peu a l'agacer. Pourquoi refusait-elle de lui parler? A sa connaissance, il ne lui avait rien fait! Nerveusement, il se mit a douter fortement qu'il s'agissait du bon moment pour lui parler serieusement.

"Ca ne te fait rien que Malefoy se soit fait battre, sans doute par les Serpentards, en plus? Demanda t-il enfin.

-Que veux-tu que ca me fasse? Repondit-elle en grimacant.

-Tu es fachee avec lui? Pourquoi?

-Tu sais tres bien pourquoi, Harry." Elle rabaissa les yeux. Il n'y avait plus rien dans son assiette et elle n'avait plus faim. Elle avait envie de partir. Pourtant cela aurait ete grossier. De ses doigts, elle effleura la bordure de son assiette plusieurs fois, cherchant a se donner une certaine contenance.

-C'est a cause de ce qu'il a dit? Insista Harry qui ne voulait plus faire demi-tour et impatient de l'entendre lui dire que...

-Bien sur que c'est pour ca!" Fit Ginny brusquement, levant une nouvelle fois la tete vers lui. Ses mains tremblaient, son souffle etait court. Elle detourna une nouvelle fois son regard de lui. "Ca me donne l'air de quoi? Ajouta t-elle, la voix cassee. Il n'avait pas le droit de dire ca! Pourquoi faut-il toujours qu'on se moque de moi par rapport a toi?

-Je suis persuade que Malefoy n'avait aucune intention de te blesser, repondit Harry doucement. Et il n'etait certainement pas en train de se moquer de toi...

-Alors pourquoi a t-il dit ca? Insista Ginny regardant de nouveau Harry. Pourquoi?

-Peut-etre tout simplement parce que c'est vrai," osa Harry, la gorge seche.

Ginny equarquilla les yeux, ses joues s'empourprerent. Harry vit que le coin de ses yeux commencait a briller. Oh, non! songea t-il sentant une certaine panique s'emparer de lui.

"Ginny, dit-il dans un souffle, il n'y a rien de....

-Monsieur Potter?" Harry tourna brusquement la tete. McGonagall se tenait pres de lui, le visage plus grave encore qu'a l'ordinaire. "Je suis navree de vous interrompre, mais je voulais vous demander de passer dans le bureau de Dumbledore apres vos cours, en fin de journee.

-Oui, bien sur Professeur, balbutia Harry. Il y a du nouveau?"

McGonagall lui lanca un regard lui signifiant de se taire. "En fin de journee, donc?!" ajouta t-elle et Harry hocha la tete. Elle repartit vers la table des professeurs.

Harry, lui, detourna la tete vers Ginny. La place qu'elle occupait quelques instants auparavant etait vide. Harry jura entre ses dents et se leva precipitemment. Il fallait qu'il la rattrape, et vite!

Il se rua en dehors du Hall, bousculant au passage quelques eleves qui venaient dejeuner. Parvenu dans le Hall d'entree, il regarda a droite, puis a gauche. Mais il n'y avait aucune trace de Ginny. Que n'aurait-il pas donner a ce moment-la pour avoir la carte des Maraudeurs sous la main!

Tentant sa chance, il se precipita vers l'escalier de marbre, esperant vivement que Ginny soit repartie vers la Tour des Griffondors.

Il courut, le coeur battant a tout rompre, la tete bourdonnante. Il ne pouvait pas laisser passer l'occasion. Sa robe flottait rapidemment derriere lui, claquant fierement, faisant echo au martelement rapide et court de ses pas precipites sur les dalles de pierre.

Enfin au detour d'un couloir il la vit. Elle marchait rapidemment, la tete toujours baissee.

"Ginny! Appela Harry, la voix cassee par l'effort de sa course. Attends- moi!"

Ginny se retourna une fraction de secondes et accelera le pas. Harry ne se laissa pas demonter et poursuivit sa course de plus belle.

Lorsqu'il parvint a sa hauteur, il lui saisit les epaules, la forcant a s'arreter et a se retourner.

"Ginny," murmura t-il, baissant la tete vers elle. Elle maintint obstinement ses yeux au sol, mais Harry vit que ses joues etaient humides. La jeune fille passa rapidemment sa manche sur son visage, mais c'etait trop tard. "Pourquoi es-tu partie?"

Elle ne repondit pas. Doucement Harry la forca a lever la tete. Elle lui jeta un rapide coup d'oeil avant de tourner de nouveau les yeux.

"Je n'avais pas envie que tu continues a parler de ca....

-Pourquoi pas? Insista Harry. Je te fais peur?

-Bien sur que non," repondit Ginny, les larmes innondant une nouvelle fois ses yeux.

Harry, qui la tenait toujours par les epaules, ne savait pas ce qu'il etait cense faire maintenant. "Suis tes impulsions! Murmura une petite voix quelque part dans son crane. Ses impulsions? Songea le jeune garcon avec sarcasme. A ce moment precis, ses impulsions lui dictaient de l'embrasser avec fougue... Tu parles d'un conseil! Mais non! s'enerva la petite voix. Serres-la dans tes bras. Attends qu'elle se calme un peu.

Maladroitement, Harry attira Ginny contre lui. Apres quelques hesitations, elle se detendit enfin un peu et laissa sa tete tomber contre son epaule. Harry se surprit a resserer son etreinte, jusqu'a ce que leurs deux corps s'electrisent de ce contact. Quelques meches de cheveux vinrent chatouiller le nez du jeune garcon, mais il ne tenta pas de les repousser. Il sentit alors Ginny passer un bras autour de sa taille.

Il se sentait bien. C'etait nouveau. Avec Sharon cette sensation n'avait pas ete si forte.

"Je t'aime tellement"

Harry se raidit. La phrase que Ginny venait de dire etait a peine audible, peut-etre meme ne s'etait-elle pas rendu compte qu'elle l'avait dit a haute voix. Harry douta un peu de ce qu'il avait entendu, ou avait cru entendre.

Il repoussa gentiment Ginny, la tenant encore. Elle leva les yeux vers lui, Harry la sentait trembler sous ses doigts.

"Je n'en peux plus, balbutia t-elle, d'une voix de nouveau cassee par l'emotion. Ca me fait tellement mal."

Elle secoua la tete. Harry sentit sa gorge se nouer mechamment, douloureusement. Il ne pouvait detacher son regard de celui de Ginny.

Autour d'eux, des eleves de Griffondors passerent, se rendant sans doute dans le grand Hall, mais ni l'un ni l'autre ne les vit ou n'y prit garde.

Ginny n'avait, cette fois, pas rabaisser la tete. "Je suis desolee, Harry, murmura t-elle, sachant qu'il etait impossible pour elle de garder cela secret plus longtemps. Je.. je ne peux pas m'empecher de penser a toi...tout le temps....j'ai essayer de t'oter de ma tete, mais des que je te vois.. ca recommence..."

Elle prit une profonde inspiration, detourna le regard, attendant anxieusement la reaction de Harry. Ce dernier eut l'impression de recevoir un souaffle en plein visage. Il ne parvenait pas a croire qu'elle venait de le dire. Son coeur allait exploser, c'etait certain.

"Ginny?" fit-il doucement.

Elle le regarda de nouveau. "Tu comprends pourquoi j'en veux a Malefoy? Dit- elle. Je lui avais fait confiance....

-Malefoy a eut raison, repondit Harry. Sans lui je ne sais pas ou on en serait...."

Ginny le regarda interloquee. Elle se detacha de lui, fouillant desesperement son regard.

"Je suis content qu'il l'ait dit, poursuivit Harry, embarrasse.

-Pourquoi?

-Parce que..., parce que je suis content que tu ressentes la meme chose que moi..."

Cette fois, ce fut lui qui baissa les yeux. Pourquoi fallait-il que ce soit si difficile?

Ginny osa un sourire timide, peinant a croire que ce qu'elle venait d'entendre etait bien reel. Et pourtant, le visage baisse de Harry, ses joues rosies par ce qu'il venait de dire... Elle connaissait tres bien ces signes qui lui etaient si familiers a elle.

Elle s'approcha de lui,un peu hesitante, un peu nerveuse. Il la regarda enfin.

Ils hesiterent, leurs yeux noyes les uns dans les autres.

"Vous etes deja leves?"

Tous deux sursauterent. Ron s'etait approche d'eux. Ses joues etaient rouges et il arborait un petit sourire coquin.

"Z'avez dejeunes?" Harry et Ginny hocherent la tete. "Bon et bien a tout a l'heure". Il leur jeta un dernier coup d'oeil amuse avant de s'eloigner.

Involontairement, il venait de casser le moment le plus crucial aux yeux de Harry et de Ginny. Le charme etait un peu brise, maintenant. D'ailleurs, beaucoup de leurs camarades se dirigeaient maintenant vers le Hall. Le couloir n'etaient plus vraiment l'endroit ideal pour poursuivre la ou ils avaient ete interrompus.

"Salut Harry! Salut Ginny!

-Salut Neville!" repondirent-ils d'une meme voix.

D'un accord silencieux, ils deciderent de se rendre dans la salle commune, la ou, peut-etre y seraient-ils plus a l'aise pour discuter.

Alors qu'ils marchaient, l'un a cote de l'autre, repondant aux bonjours des eleves qu'ils croisaient, Harry glissa sa main dans celle de Ginny. Elle leva les yeux vers lui, le regard etincellant.

La salle commune etait loin d'etre deserte, tel qu'ils l'avaient esperes. Certains travaillaient a des devoirs qu'ils avaient delaisses jusqu'a la derniere minute, d'autres s'etaient affales sur les fauteuils, digerant le copieux petit dejeuner qu'ils venaient d'engloutir.

Harry et Ginny se jeterent un coup d'oeil decu. Avisant un fauteuil, Ginny s'en approcha et s'assit. Enfin, tenta de s'assoir. Elle tomba a la renverse, au travers du fauteuil. Harry se precipita et l'aida a se relever.

Des eclats de rire resonnerent dans la piece, attirant l'attention de tous.

Fred et George s'approcherent d'eux, secoues par un fou-rire. Lee Jordan les suivait de pres, riant lui aussi.

"Qui de mieux que notre petite soeur pour experimenter le Fauteuil Fautif? Rit George, fier de sa farce.

-Elle aurait put se faire mal! Protesta Harry.

-Meuh non! retorqua Fred en donnant une petite tape sur l'epaule de Ginny. Elle est solide, Ginny! N'est ce pas?"

Ginny secoua la tete, tentant de montrer son mecontentement, mais elle ne put dissimuler un sourire. "Sympa! Lacha t-elle ironiquement.

-Et bien, au moins te voila reveillee! Retorqua Fred toujours souriant.

-Tu sais que tu es notre petite soeur preferee? Demanda George en lui passant un bras autour des epaules. Tiens, voila un joli fauteuil pour toi!" D'un coup de baguette, il fit apparaitre un autre fauteuil, tout rapiece, celui-la. "Je sais, je sais, ajouta t-il en direction de Fred et de Lee qui riaient, ce n'est pas encore au point, mais bon, c'est mieux que rien! Vas-y Ginny, tu peux t'y assoir." La jeune fille lui lanca un regard soupconneux. "Tu ne me fais pas confiance? Tiens regardes, je m'y assois. Tu vois, il n'y a rien a craindre. Tu en veux un aussi, Harry?"

Il fit apparaitre un autre fauteuil juste a cote de l'autre. Il n'avait pas meilleure mine que le premier. Ginny prit place dans le sien et Harry, un peu hesitant se baissa precautionneusement pour s'assoir. A peine fut-il installe, que les accoudoirs se resserrerent sur lui et il eut l'impression d'etre peu a peu avale.

"Oh, Oh!" fit George en grimacant. Il leva sa baguette, pret a jeter un sort pour arreter le processus de machouillement du fauteuil, mais il n'en eut pas le temps. Harry fut vomit brusquement du meuble et ejecte a quelques metres d'eux. "Oups! Fit George en se mordant les levres. Ce n'etait pas le bon sort de fauteuil..

-Merci pour cette information, George Weasley, repliqua Harry en se relevant. On n'avait pas remarque!"

Fred et Lee etaient completement plies de rire. Une troupe d'eleves non loin d'eux leur faisaient echo. Une fois qu'ils se furent un peu calmes, les jumeaux et Lee Jordan firent apparaitre trois fauteuils en plus, pres de ceux de Harry, qui eut le droit a un normal cette fois, et de Ginny. Ils resterent la pendant un bon moment, relatant, pour la enieme fois, et toujours avec le meme enthousiasme, leur petite bagarre avec les Serpentards.

Harry et Ginny, qui avaient esperes pouvoir passer un peu de temps ensemble avant de commencer les cours, durent se resoudre au fait que c'etait peine perdue pour ce matin. Il leur faudrait attendre la fin de la journee. S'ils avaient le temps, songea Harry, se rememorant les paroles de McGonagall.

Ron, Lavande, Neville, Dean et Pavarti les rejoinrent un peu plus tard et ils durent se separer, chacun se devant de se rendre dans des directions differentes.

Harry fut tres inattentif durant toute la journee. Le blabla incessant des professeurs rentrait par une oreille et ressortait par l'autre. Il prenait des notes d'une maniere automatique, s'en y reflechir vraiment. Il fut incapable de changer son caillou en bol. Meme ce que Ron obtint en etait plus proche. McGonagall ne fit aucun commentaire. Elle semblait elle-meme tres loin de sa salle de classe, perdue dans des reveries, sombres a en juger par ses sourcils constamment fronces.

Des que ses cours furent termines, Harry, contrairement aux autres, ne se rendit pas a la salle commune, mais jusqu'au bureau de Dumbledore. Il y parvint en meme temps que McGonagall, Chevalier et Dubois, qui tous trois revenaient de leurs cours respectifs. Harry monta l'escalier en meme temps qu'eux. Lorsqu'ils entrerent dans le bureau, ils virent que tous les autres Compagnons etaient presents, y compris Rogue.

Tous quatre le saluerent, evitant de garder les yeux fixes sur lui plus qu'il n'etait necessaire. En effet, il etait dans un sale etat. Son visage etait couvert de bleus, de coupures et ses mains egalement. Harry devina qu'il avait du changer de robe depuis son retour. Celle qu'il portait etait en parfait etat. L'autre devait sans aucun doute etre dechiree.

"Bien, maintenant que nous sommes tous presents, commenca Dumbledore, apres que tous se soient assis, nous pouvons poursuivre. Comme vous pouvez le constater, Severus est de retour. La mission a ete un succes. Nous avons la Pierraulien." Il pointa du doigt un sac en grosse toile, pose devant lui sur le bureau. "Voila pour la bonne nouvelle. J'en ai une mauvaise, surtout pour toi, Harry. Malheureusement, Severus a rencontre des Mangemorts en revenant. Et tel que vous avez pu le remarquer, il s'en est sorti de justesse. Si Fumseck n'avait pas ete la,..." Il fit une courte pause, tandis que tous se tournaient vers le Maitre de potions, plutot gene par tous ces regards. "Ils etaient trois. Severus est parvenu a en eliminer deux, mais le troisieme s'est, helas, echappe. A l'heure qu'il est, Voldemort sait sans doute que la Pierre est arrivee jusqu'ici. C'est pourquoi nous devons agir le plus vite possible. Harry, je sais que tu es prevenu en catastrophe, mais ce sera ce soir."

Harry blemit. Ce soir?! Mais il n'etait pas pret! C'etait trop tot, beaucoup trop tot! Il n'avait pas eut le temps d'y songer, de se preparer mentalement.

"Albus, intervint McGonagall, d'une voix tremblante.

-Je sais ce que tu vas dire, Minerva, coupa Dumbledore. Nous n'avons pas le choix. Harry, tu n'as pas change d'avis, au moins?"

Harry secoua la tete, incapable de repondre. Il ne pouvait pas detacher ses yeux de Dumbledore, il ne se sentait meme plus capable de penser. Son cerveau s'etait mit en veilleuse, engourdi par ce qu'il allait se passer. Il ne remarqua meme pas que Sirius s'etait raidit sur sa chaise et posait une question a Dumbledore.

"Vous etes sur qu'il n'y a aucun danger?

-Pas si Harry fait tel que je lui dirais, assura le directeur. Ce soir, donc, je passerais le relais a Harry. Avant cela, nous allons diner et j'expliquerai aux eleves que je ne serais plus la demain. Apres cela, nous procederons.

-Qu'allez-vous dire aux eleves? Demanda Charlie Weasley. Vous n'allez tout de meme pas leur reveler la verite.

-Bien sur que non, assura Dumbledore. Ce ne sera pas vraiment une explication, mais il faudra qu'ils le prennent comme tel."

Il se tut. Personne ne parla. Chacun se rendait compte, ou pas vraiment, en ce qui concernait Harry, que ce soir allait se passer l'un des evenements les plus decisifs de leur epoque. Demain, le monde sorcier serait different. Bien different, sans Albus Dumbledore.

Personne n'avait rien a dire. Ou plutot, tous brulaient de protester, d'essayer de convaincre Dumbledore d'attendre encore un peu, que Harry etait bien trop jeune pour tant de responsabilites, que leur monde avait encore indeniablement besoin de lui.

Mais ce qu'ils ressentaient tous, Dumbledore le savait parfaitement. Il avait ete ferme la-dessus. Il n'y avait rien a contester, rien a faire pour reverser la situation. Seul Harry avait le pouvoir de ralentir, voire de stopper tout cela. Et chaque Compagnon se prit a esperer qu'il change d'avis, ne serait-ce que provisoirement.

Mais Harry, engourdi et paralyse d'apprehension, ne bougeait pas, ne parla pas. Il ne quittait pas le sac en toile des yeux. Il fremit a peine lorsque Fumseck vint se poser sur ses genoux.

"Bien, qui a faim?" Demanda Dumbledore en se levant de sa chaise, tentant de mettre un peu de joie dans le timbre de sa voix. Personne ne repondit. Charlie, Bill et Olivier se leverent. "Apres tout, ce soir est mon dernier repas et j'ai bien l'intention de me regaler."

Il se dirigea vers la porte, l'ouvrit et se tourna vers les autres. Les deux Weasley et Olivier l'avait suivit. McGonagall, apres avoir jeter un regard vers Harry, parvint a leur hauteur. Chevalier aida Rogue, boitant, a marcher jusqu'a eux. Sirius et Remus s'approcherent de Harry.

Les Compagnons sortirent, les laissant tous les trois.

"Harry, fit Sirius avec douceur, s'accroupissant en face de son filleul. Tu n'es pas oblige de le faire. Tu peux encore refuser.

-J'ai donne ma parole, repondit le jeune garcon dans un souffle. Je ne peux plus reculer..

-Ca va bien se passer, assura alors Sirius en posant sa main sur le bras de Harry. Dumbledore sait ce qu'il fait. S'il y avait quoi que soit a craindre, il ne t'aurait pas mit cela sur les epaules...

-J'ai peur, avoua alors Harry dans un murmure. J'ai peur de ce qu'il peut se passer, j'ai peur de ne pas etre a la hauteur....

-Ca va aller, Harry," fit Remus en posant une main rassurante sur son epaule. Le jeune garcon hocha la tete. "Allons manger, tu as besoin de prendre des forces.

-Je n'ai pas tres faim, dit Harry en se levant.

-Il va quand meme falloir que tu manges, intervint Sirius. Je compte bien garder un oeil sur toi!"

Ils se separerent une fois qu'ils eurent atteints le Grand Hall. Harry alla prendre place a cote de Ginny et en face de Ron.

"Ca va?" Demanda ce dernier avisant le visage grave de son ami. Harry se forca a sourire.

Il baissa la tete sur son assiette vide. Il sentait les regards de Ron et de Ginny sur lui. Tous deux se demandaient sans aucun doute ce qui n'allait pas.

"C'est bizarre qu'on mange si tot" entendit-il Dean dire a cote de lui.

Bientot la salle devint peu a peu silencieuse. Harry osa lever la tete. Tous les autres eleves regardaient vers la table des professeurs. Il en fit autant, la gorge nouee.

Ron lui jeta un coup d'oeil rapide, les yeux charges de questions. Harry se mordit les levres.

Dumbledore s'etait leve. Personne n'osait faire de bruit. Le directeur ne se levait de table qu'en d'exceptionnelles occasions. Et ce qui s'appretait a etre dit, allait, a ce jour etre sans doute la plus exceptionnelle de toutes. Chaque eleve ici present etait concerne d'une maniere ou d'une autre par ce que Dumbledore allait dire, meme s'ils ne le savaient pas encore. Demain une nouvelle ere de Poudlard allait debuter.

"Mes chers enfants," commenca le directeur. Sa voix etait joviale, comme s'il s'appretait a distribuer des Chocogrenouilles a tout le monde, mais Harry ne fut pas trompe par son leger tremblement. Il sentit sa gorge se serrer encore plus. "Comme vous l'avez remarque, et inutile de le nier, (il sourit) je ne suis plus tout jeune. Meme les onguents miracles de Madame Pomfresh ou les Potions extraordinaires du Professeur Rogue ou encore les farces farfelues des jumeaux Weasley ne sont pas parvenus a me conserver proprement. Il est temps pour moi de me retirer de cette vie. C'est avec un immense regret que je vous annonce ce soir que je quitte mon poste de directeur de Poudlard." Une vague de murmure envahit alors le Hall. Les sourires s'etaient effaces sur tous les visages, hormis bien sur ceux des Serpentards. Ron jeta un regard a Harry. Il parut inquiet et Harry sut immediatement que Ron avait comprit ce qu'il se passait. Harry detourna les yeux. Il etait deja penible d'avoir cela sur les epaules, il ne desirait pas pour l'instant avoir l'inquietude de Ron en plus. "Des demain, vous aurez un nouveau directeur, reprit Dumbledore, sa voix tremblant legerement, ou devrais-je dire une nouvelle directrice." Il se tourna a sa droite et invita McGonagall a se lever. Ce qu'elle fit. D'ou il etait, Harry pouvait voir que ses mains tremblaient. Elle n'osait lever son visage, plus grave que jamais. "Minerva McGonagall sera votre directrice. Je suis absolument certain qu'elle sera parfaite." McGonagall rougit violemment. "Je vous demanderais d'etre patients et comprehensifs. Les premieres semaines de transitions seront loin d'etre aisees. Il y aura sans doute quelques changements, pour le meilleur, je l'espere. Voila. Je voudrais ajouter une derniere chose avant de vous laisser manger. J'ai apprecie chaque annee que j'ai passe ici. J'ai vu enormement d'eleves, beaucoup ont reussi leur vie, certains, par leur courage et leur determination ont perdu la leur.... J'espere qu'un jour ce que vous avez appris ici a Poudlard, que ce soit en cours ou dans votre vie collective, vous sera utile. J'espere que ces annees que vous avez passees et avez encore a passer dans cette ecole, se seront averees precieuses et indispensables pour votre futur. Bon appetit!"

McGonagall s'etait rassit et Dumbledore allait faire de meme, lorsqu'un eleve de Serdaigle leva la main.

"Professeur Dumbledore, demanda t-il, serait-ce trop indiscret de vous demander ou vous vous rendez?

-Pas du tout, fit le vieux sorcier. Cependant, je ne peux vous en dire plus que ce que je ne sais moi-meme. Je me rends dans un endroit que je ne connais pas. Je n'y suis jamais alle. C'est une terre lointaine inconnue de beaucoup. J'en ignore meme jusqu'au nom."

Dumbledore souriait. Harry sentit son estomac se contracter. Il avait beaucoup de peine a avaler sa salive.

"Vous reviendrez, un jour? Demanda une eleve de Griffondor.

-J'en doute," repondit Dumbledore la voix vibrante d'emotion. McGonagall qui avait leve les yeux, croisa le regard de Harry. Elle semblait a deux doigts de pleurer. Harry sentit qu'il n'en etait pas tres loin non plus. Comment Dumbledore pouvait-il conserver son calme en disant tout cela? Demain, il ne vivrait plus! Il le savait, bon sang! Comment pouvait-il repondre normalement a toutes ces questions? Comment pouvait-il ne pas avoir peur?

Il fit un geste de la main et les tables se couvrirent d'une variete impressionnante de plats, tous paraissant aussi succulents les uns que les autres. Le repas de ce soir pouvait facilement concourir contre les festins de debut et de fin d'annee. Dumbledore avait visiblement la ferme intention de profiter au maximun de son dernier repas.

Harry regarda son assiette. Il n'avait pas faim. Son estomac, contracte a en faire mal, ne semblait pas impressionne par tous ces mets.

"Harry, chuchota Ron, manges!"

Harry leva lentement les yeux vers lui. Ron comprenait. Il partageait la peur de Harry. Soudainement Harry eut l'impression d'etre faible, fragile. Le regard de Ron par contre, malgre l'apprehension que lui-meme ressentait, devoilait une force que jamais encore Harry n'avait vu chez son ami. Ce soir, inconsciemment peut-etre, Ron avait prit le role d'allie, de support moral. Au fin fond de ses pupilles, Harry y lu de la determination et de la robustesse. Sentiments dont il aurait sans doute besoin. Ron etait un pillier sur lequel il pouvait reposer.

Harry lui sourit maladroitement, mais Ron ne sembla pas s'en formaliser.

Le jeune rouquin etendit son bras et deposa une belle tranche de jambon dans l'assiette de Harry. Il rajouta ensuite quelques frites. Puis, Ron se servit a son tour et empila un peu de tout sur sa propre assiette.

Harry fixa ses aliments, fourchette et couteau a la main. Il n'y avait meme pas dix frites. Pourtant Ron avait vu juste. Il comprenait que Harry ne pourrait pas manger beaucoup plus que ca.

Il se forca neanmoins a avaler son jambon.

Depuis que Dumbledore avait fini de parler, Ginny n'avait cesse de lui jeter des coups d'oeil. Enfin Harry tourna la tete vers elle. Il fut frappe par son visage anxieux.

"Ca ne va pas?" Demanda t-elle enfin.

Harry hocha la tete et se forca a sourire.

Ils mangerent en silence. D'ailleurs tout autour d'eux, le Hall etait bien plus calme qu'a son habitude. Les eleves chuchotaient, murmuraient, comme s'il avait ete extremement grossier de parler a voix haute.

Une fois que le repas fut termine, Harry, Ron et Ginny, de meme que d'autres eleves se leverent de table et se rendirent a la salle commune.

Harry alla chercher un sac, dans lequel il avait enfourne, entre autres, la carte des Maraudeurs, la cape d'invisibilite et l'album photo que Hagrid lui avait donne en premiere annee. Il ignorait pourquoi il avait voulu prendre cela avec lui. Peut-etre au cas ou il ne survivrait pas a l'epreuve de ce soir...

Lorsqu'il redescendit rejoindre ses amis, son sac sur l'epaule, il se forca a sourire. Il commencait d'ailleurs a en etre lasse de pretendre que tout allait bien.

"Bon, et bien a plus tard, fit-il.

-Ca va aller, Harry, repondit Ron en lui serrant la main et forcant, lui aussi un sourire. Bonne chance.

-Qu'est ce qu'il se passe? Demanda Ginny sentant bien qu'elle n'etait pas au courant de tout ce qu'il se passait.

-Rien..commenca Harry.

-Rien de grave, Ginny, intervint Ron, sauvant Harry d'une quelconque explication. C'est juste une retenue.

-Encore une? Lacha Ginny interloquee. Pourquoi? Qu'est ce que tu as fais, cette fois-ci?

-Ginny, fit Ron, tu vois bien qu'il n'a pas envie d'en parler..."

Ginny les observa tour a tour, mais ne dit rien. Elle ne semblait pas convaincue de l'explication que son frere lui avait donnee.

Harry leur fit un petit signe de la main et s'eloigna, la tete basse.

Ginny eut un mauvais pressentiment, quelque chose au fond d'elle-meme lui disait que tout n'etait pas aussi clair que les deux garcons l'avaient laisser entendre dire. Elle courut rattrapper Harry qui etait parvenu a la porte.

"Tu veux que je t'attende? Demanda t-elle.

-Non, ce n'est pas la peine," repondit Harry avec douceur. Que n'aurait-il pas donne pour rester la ce soir, discuter avec elle, apprecier ce qu'ils avaient commences ce matin. Tout simplement etre ensemble.

"Ca ne me gene pas," insista la jeune fille. Pour une raison qu'elle ignorait, elle ne voulait pas le laisser partir comme ca. Ils avaient ete si pret du but ce matin... Elle aurait put l'attendre toute la nuit, cela n'aurait pas ete un probleme.

"Non, vraiment, Ginny, c'est sympa, mais je ne sais pas a quelle heure je vais revenir....

-Ils ne vont tout de meme pas te garder toute la nuit! Fit Ginny feignant un petit rire.

-Je ne sais pas...

-Harry, qu'est ce qu'il se passe? Ce n'est pas une retenue... Tu ne ferais pas cette tete-la...

-Je ne peux pas te dire Ginny, je suis desole. Il faut vraiment que j'y aille, maintenant.

-Dis-moi, s'il te plait! Implora Ginny. Tu me fais peur. Ca a l'air tellement grave...

-Non! Il n'y a pas lieu de s'inquieter, honnetement.

-C'est lie a Dumbledore, n'est ce pas?"

Harry fremit et Ginny sut qu'elle avait vu juste. Pourtant elle n'insista plus.

"A plus tard," fit Harry, la voix tremblante. Il fallait qu'il y aille. Les Compagnons devaient tous etre dans le bureau de Dumbledore, maintenant. Il ne pouvait plus les faire attendre. Pourtant, il y avait encore quelque chose qu'il devait faire avant de partir. Il y avait beaucoup de monde maintenant dans la salle. Mais il n'avait pas le choix. Il devait le faire.

Lentement, le feu aux joues, tremblant de timidite, il se pencha vers Ginny, ne la quittant pas des yeux. Il posa doucement ses levres sur les siennes, brievement, gauchement.

Trop vite, il se detacha d'elle, mais il aurait presque pu entendre son coeur battre d'emotion. Malgre sa maladresse, elle semblait avoir apprecie.

"A tout a l'heure!" dit-il, enfin.

Pour toute reponse, Ginny entoura son cou de ses bras et approcha son visage du sien. "Quoi que tu fasses, murmura t-elle a son oreille, fais bien attention a toi." Elle embrassa delicatement sa joue et defit son etreinte. Harry hocha la tete.

Du coin de l'oeil, il vit Ron. Il avait les yeux equarquilles de surprise. Autour d'eux, plusieurs eleves avaient egalement leve la tete, mais Harry ne resta pas se demander ce qu'ils pouvaient bien tous penser. Il fit volte- face et sorti.

Les couloirs etaient deserts. Harry eut l'impression qu'ils etaient bien plus calmes qu'a l'ordinaire. Pour une raison qu'il ignorait il avait le pressentiment qu'il ne rencontrerait personne, meme pas Rusard et Miss Teigne ou Peeves. Les torches plaquees le long des murs ne semblaient pas donner la meme intensite de lumiere que d'habitude. Harry frissonna. Il n'avait jamais eut peur de marcher seul dans les couloirs. D'ailleurs, combien de fois ne l'avait-il pas fait en pleine nuit, alors que tous autour de lui dormaient? Les corridors de l'ecole n'avait jamais parus aussi hostiles, les croisements n'avaient jamais sembles etre aussi malveillants. Des qu'il parvenait a l'un d'eux, Harry ralentissait, retenant son souffle avant d'oser un coup d'oeil vers l'autre couloir. Il n'avait aucune idee pourquoi il reagissait de la sorte, mais il ne se sentait pas a l'aise. Il accelera le pas.

Son coeur battait a tout rompre. Bien qu'il essayait de s'imaginer comment Dumbledore allait se lier a lui, il n'y parvenait pas. Il ignorait completement la maniere dont l'operation allait se derouler.

Enfin il s'arreta devant la gargouille, fixant le mur, suivant les lignes sculptees dans la pierre. Comme il aurait voulut avoir le courage de fuir! Courage? Songea t-il. Ne serait pas plutot de la lachete?

Peu importait ce que c'etait, il y etait presque et il ne pouvait plus reculer.

Avant qu'il n'ait pu prononcer le mot de passe, il vit la gargouille pivoter. Brusquement, il fit quelques pas en arriere et McGonagall apparut. Elle avait les traits encore plus tires que d'habitude, mais elle se forca a sourire. Harry se dit qu'elle aussi devant en avoir assez de pretendre que tout allait bien.

"Viens, Harry, dit-elle d'une voix cassee. Dumbledore t'attends."

Le jeune garcon poussa un soupir resigne. Il sentit la main de McGonagall contre son dos alors qu'elle le poussait lentement vers les escaliers. L'ascension fut penible, trop rapide malgre la lenteur de ses pas. Incroyablement, il ressentait plus d'apprehension et de peur a l'idee de ce qu'il s'appretait a vivre, par rapport a ses multiples rencontres avec Voldemort.

Le bureau de Dumbledore dans lequel ils penetrent quelques instants plus tard, etait plonge dans le silence. Tous les Compagnons etaient presents, eparpilles un peu partout dans la piece. D'ordinaire, chacun etait assis en demi cercle autour du bureau du directeur. Mais ce soir, chacun d'entre eux avait prit ses distances. Dumbledore etait debout pres du perchoir de Fumseck et lui parlait doucement, caressant ses plumes, inlassablement. Sirius etait assis sur le rebord d'une fenetre, le regard fixe vers l'exterieur. Chevalier etait adossee au mur non loin de lui. Remus Lupin etait assis sur une chaise pres du bureau sur lequel Rogue etait a demi adosse. Bill et Charlie etaient assis par terre, le dos au mur et les genoux ramenes contre leur poitrine. Olivier Dubois se tenait debout au beau milieu de la piece, les mains dans ses poches, dansant d'un pied sur l'autre. Madame Pomfresh etait la elle aussi, le nez dans une trousse en cuir.

Des que Harry et McGonagall entrerent, les visages se tournerent vers eux. Dumbledore abandonna Fumseck et se dirigea vers eux.

"Desole d'etre en retard, Professeur, dit Harry en se mordant les levres.

-Ce n'est rien, mon garcon, repondit Dumbledore avec un sourire en coin. Te sens-tu pret?

-Oui, je crois..."

Tous les Compagnons s'approcherent d'eux.

"Je ne vais pas vous retenir tres longtemps, dit Dumbledore s'adressant a eux. Je voulais simplement vous informer des changements de derniere minute. Tel que je vous l'aie dit en debut de soiree, Minerva sera ma remplacante. Mais son changement de position amene d'autres changements. Severus sera le nouveau directeur adjoint. La tache de directeur de Poudlard demande du temps et de la disponibilite. C'est pourquoi, Minerva ne sera plus professeur de metamorphoses. A sa place, j'ai pense a Bill. Il a gracieusement accepte. Je crois n'avoir rien oublie..." Il fit une courte pause, regardant a tour de role chacun des sorciers presents. "Depuis plusieurs jours, Minerva et moi-meme avons travaille sur ce que nous dirons a Fudge. Minerva lui a dit que j'etais grievement malade. Je lui ai d'ailleurs envoye une lettre concernant les nouvelles positions qui prendront place si je venais a deceder. Voila. Maintenant, il ne nous reste plus qu'a proceder a l'operation. Harry, Sirius va rester avec nous. Nous avons pense que tu aimerais savoir qu'il sera a tes cotes."

Les Compagnons bougerent a peine. Le moment etait venu pour eux de dire au revoir a Dumbledore. Ce dernier ce dirigea vers chacun d'eux, offrant des poignees de mains chaleureuses et interminables. L'emotion qui plana dans la piece a ce moment-la, saisit la plupart d'entre eux a la gorge, comme un poison violent. Les mots ne venaient que difficilement, begayes, entrecoupes de toussotements. Harry sentit ses yeux et son nez le piquer mechamment.

Un a un, les Compagnons quitterent le bureau, non sans avoir jeter un dernier coup d'oeil vers Dumbledore et Harry. Lorsque Dumbledore s'approcha de McGonagall, il ne restait dans la piece que Sirius, Madame Pomfresh et Harry.

McGonagall etouffa un sanglot et a la surprise de tous, Dumbledore l'attira contre lui et la serra contre sa poitrine. Cela faisait tellement de temps qu'ils se connaissaient tous les deux, leur amitie avait toujours ete extremement solide. Peut-etre meme y avait-il eut quelque chose de plus fort que l'amitie entre eux, songea Harry.

"Merci pour tout, Minerva" murmura Dumbledore la tenant a bout de bras. La sorciere hocha la tete, ne trouvant visiblement pas les mots corrects. Elle semblait lutter ferocement contre les larmes. Harry detourna la tete. Si McGonagall se mettait a pleurer, il ne voulait pas le voir, surtout pas.

"Bonne chance, Harry." Dit-elle, la voix brisee, avant de quitter le bureau.

Et bientot ils ne furent plus que tous les quatre. Dumbledore les observa a tour de role, les yeux plus brillants que jamais, mais pas de joie ou de malice comme a l'ordinaire. D'un geste resigne, il fit apparaitre deux lits, places etroitement l'un a cote de l'autre.

"Sommes-nous prets? Demanda t-il se tournant vers Madame Pomfresh, puis vers Harry. Tous deux acquiescerent. Harry, cela va prendre quelque temps avant que tu assimiles tes nouveaux pouvoirs. J'ai moi-meme passe une semaine couche apres que mon predecesseur m'ait transmi les siens. Surtout, surtout, ne regardes pas ce qu'il va se passer. Ce n'est pas tres joli. Cela pourrait affecter ton cerveau. Il va te falloir resister a la tentation. C'est tres important."

Harry acquiesca, reprimant un frisson. Il ne voyait toujours pas comment Dumbledore allait proceder, mais cela semblait serieux.

Le vieux sorcier fit signe a Harry de s'allonger et il fit de meme sur l'autre lit. Ils se faisaient face. "Essaies de te detendre le plus possible, Harry." Dit-il comme s'il devinait l'angoisse du jeune garcon, comme s'il entendait les battements demesures de son coeur. Dumbledore retroussa la manche gauche de sa robe et Sirius fit la meme chose avec celle de Harry, mais du cote droit.

L'infirmiere s'approcha d'eux, la Pierraulien flottant devant elle.

"Personne d'autre que nous ne doit la toucher, expliqua Dumbledore.

-Alors comment le professeur Rogue s'en ait-il empare? Demanda Harry, content de songer provisoirement a autre chose.

-C'est Fumseck qui la prise. Je crois que nous sommes prets, maintenant, Pompom. Surtout ne regardes pas, Harry. Et toi Sirius, ne le touches pas. En aucun cas. Cela fausserait le processus." Dumbledore tourna la tete vers le jeune garcon, vers son Succedant, le futur Missionnaire. Harry deglutit avec peine. "J'ai ete heureux de te rencontrer, Harry. Je sais que tu seras parfait. Tu vas devenir le sorcier le plus puissant de tous les temps. Je suis fier d'avoir ete ton predecesseur. Prends bien soin de toi, mon garcon et n'aie pas peur de tes nouveaux pouvoirs. Et toi Sirius, fais bien attention a lui." Harry vit les paupieres de Dumbledore se fermer sur des larmes naissantes. Lorsqu'il les rouvrit, ses yeux etaient embues. Harry sentit ses propres paupieres picoter sauvagement. "Mon long voyage s'acheve, reprit Dumbledore, forcant un sourire. Au revoir."

Madame Pomfresh, luttant visiblement elle aussi contre l'emotion, approcha la Pierre des deux lits et la laissa en suspend entre Harry et Dumbledore.

Le jeune garcon observa la Pierraulien. Elle etait a peu pres de la taille d'un souaffle tout cabosse. Elle semblait faite de verre transparent. Harry discerna de son cote un alignement de quatre petits trous et un autre juste au-dessous.

"Glissez vos doigts dans les trous," dit Madame Pomfresh.

Harry jeta un regard vers Sirius. Son parrain etait pale mais il lui fit un petit signe de tete pour l'encourager. Harry tendit la main, Dumbledore l'imitant presqu'aussitot.

Le jeune garcon introduisit aisement ses doigts dans chaque trou. Au moment meme ou il se disait que les trous etaient larges, il sentit le verre autour de ses doigts se resserrer, epousant parfaitement sa peau. Il leva les yeux vers Dumbledore qui lui sourit. Harry se forca a lui repondre. Mais son propre sourire se transforma rapidement en grimace. Il venait de sentir dans le bout de chacun de ses doigts comme des petites aiguilles percant sa peau. Il grimaca plus par effet de surprise que sous la douleur. En fait, cela le chatouillait un peu.

Sirius lui fit signe de s'allonger, ce qu'il fit. Maintenant, les yeux fixes au plafond et l'esprit concentre sur ce qu'il se passait au niveau de son bras, il attendait patiemment que tout soit fini.... Mais lorsque tout sera termine.... que restera t-il de Dumbledore? Sera t-il encore la allonge sur son propre lit?

Il sentit un petit picotement le long de son bras, jusqu'a son coude, suivit d'une sensation de chaleur. C'etait comme si quelqu'un venait d'enveloper son bras d'un linge chaud. Harry ferma quelques instants les yeux. Il entendait des bruits bizarres. Il eut envie de jeter un coup d'oeil. Il voulait savoir comment exactement se deroulait l'operation, quel etait le role de la Pierre.

"Surtout ne regardes pas!" avait dit Dumbledore.

Quel mal pouvait-il y avoir a regarder? Songea Harry. Il ne verrait peut- etre plus rien de tel...

Il ouvrit les yeux. Sirius etait penche sur lui. Il souriait. Et si Sirius souriait c'etait que tout se passait comme prevu.

Harry tourna alors la tete vers son bras droit.

"Harry! Non!" hurla Sirius s'appretant a se saisir de lui. Heureusement, Madame Pomfresh s'empara de la main de Sirius avant qu'il n'y ait contact.

"Mon Dieu!" s'exclama t-elle.

Bientot Harry ne l'entendit presque plus. Il regardait avec horreur la scene devant lui.

La Pierre etait devenue rouge, quelque chose se mouvait a l'interieur. Du sang. Son sang. Son sang et celui de Dumbledore.

Et son bras! Ses veines avaient perce sa peau, flottant dans les airs avant de s'enfoncer dans la Pierre.

Harry sentit son estomac se contracter violemment. Sa tete se mit a lui faire mal, elle allait immanquablement exploser.

Il grimaca sous la douleur qu'il ressentit alors dans son bras. Une douleur fulgurante, incomparable a toutes celles qu'il avait ressentit jusqu'ici. Il fallait qu'il detache son regard de tout cela. Il lutta pour tourner la tete, mais ses yeux voulaient plus que tout voir comment cela se deroulait.

Son corps se mit a trembler brutalement, frenetiquement, secoue de spasmes, se contractant sous la souffrance.

Il parvint finalement a lever les yeux. Il croisa ceux de Dumbledore. Les traits du visage de ce dernier etaient contractes a l'extreme. Harry le vit ouvrir la bouche et parler, mais il n'entendit rien. Tendu de douleur, il laissa sa tete tomber sur l'oreiller.

Le visage de Sirius entra dans son champ de vision. Lui aussi ouvrait et fermait la bouche, mais aucun son ne parvenait a Harry.

Ses yeux se voilerent, il tenta de dire quelque chose, mais il ne put entrouvrir les levres. La piece fuyait devant lui, les lumieres devenaient floues, bientot le visage de Sirius ne fut plus qu'un cercle brouille. Peut- etre quelqu'un lui avait-il ote ses lunettes?

Le noir. Tout devenait noir. Peu a peu l'obscurite envahissait la piece. Tout autour de lui semblait etouffe. Seule la douleur de son bras, de sa tete, de son corps entier resistait encore, tenace, violente, acharnee. Il tenta de degager ses doigts de la Pierre, mais il ne fit qu'empirer la souffrance.

Et bientot, il sombra, emporte dans un tourbillon de cauchemars, de demons, de souffrance et de desolation.

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La salle commune etait deserte, lorsqu'il redescendit, mis a part une jeune fille repliee sur elle-meme dans un fauteuil en velours rape, les yeux fixes sur le feu a demi eteint de la cheminee.

"Ginny, essayes d'aller dormir!" dit Ron en s'approchant d'elle. Il amena une chaise devant le foyer.

"Et toi, que fais-tu debout?" Demanda Ginny. Elle semblait epuisee. Ses traits etaient tires et son teint etait d'une paleur presque inquietante.

"Je n'arrivais pas a dormir, avoua Ron.

-Tu t'inquietes, toi aussi, n'est ce pas? Insista Ginny qui esperait qu'enfin on lui dise ce qu'il se passait.

-Non, menti Ron.

-Ben voyons, fit Ginny. C'est tout de meme etrange qu'il ne soit pas de retour. Il est une heure du matin passee! Ron, tu ne vas quand meme pas me faire croire qu'il est en retenue! Si c'etait le cas, il serait revenu pour maintenant!"

Ron ne repondit rien. Bien qu'il savait ou etait Harry, il ne pouvait, comme Ginny, pas s'empecher de se demander pourquoi il n'etait pas revenu. Cela faisait plus de cinq heures maintenant qu'il etait parti. Le procede ne pouvait tout de meme pas avoir dure tant de temps! Il n'osait imaginer le pire. A chaque fois qu'une pensee maligne apparaissait dans son esprit il la chassait brusquement. Harry etait solide! Et Dumbledore ne lui aurait pas inflige cela s'il y avait eut danger.

Ils resterent la tous les deux, ni l'un ni l'autre n'osant parler.

Ils sursauterent lorsque le portrait s'ouvrit, laissant passer Sirius. Ron et Ginny sauterent de leur chaise, le coeur battant, le teint pale.

Si Sirius venait jusqu'ici, ce n'etait pas de bon augure...

"Ou est-il, Sirius? Demanda vivement Ron, la voix tremblante.

-Ca va aller," repondit Sirius. Pourtant malgre sa voix qu'il voulait calme, l'inquietude peinte sur son visage ne trompa pas les deux Weasleys.

"Sirius?" fit Ginny, manquant de s'etrangler.

Sirius alla s'assoir sur l'accoudoir d'un fauteuil et les invita a faire de meme. Mais ni Ron ni Ginny ne l'imita.

"Ca ne s'est pas passe tout a fait comme prevu. Dit-il enfin, evitant leurs regards.

-Ou est-il? Demanda encore Ron, la voix teintee de colere, impatient devant les reponses evasives de Sirius. Qu'est ce qui lui est arrive?

-Sirius, intervint Ginny, avec la meme impatience que son frere, ni Harry ni Ron n'a voulut me dire ce qu'il se passait. Et toi tu arrives ici, tenant a peine sur tes jambes, le visage soucieux.. Qu'est ce qui ne s'est pas passe comme prevu?

-Je ne peux pas te le dire, Ginny, commenca Sirius.

-Et pourquoi pas? S'emporta Ginny, les nerfs a fleur de peau. Moi aussi je m'inquiete pour Harry!

-Ginny, retorqua Sirius agace, ce n'est pas la peine de s'enerver. Si tu m'avais laisser finir ma phrase, tu aurais su que j'allais demander a Ron de te le dire. Moi je ne peux pas." Il tourna la tete vers Ron.

Le jeune garcon expliqua brievement la situation a Ginny, qui sembla choquee. Elle n'eut pourtant pas le temps de demander plus de details. Ron venait encore de bombarder Sirius de questions.

"Il est a l'infirmerie, repondit enfin celui-ci en se passant la main dans les cheveux. Madame Pomfresh s'occupe de lui.

-Est ce qu'on peux aller le voir?

-Non, repondit Sirius. Il est inconscient.

-Si tu dis que ca va aller, insista Ginny, pourquoi as-tu l'air aussi inquiet? Tu ne nous dis pas tout...."

Sirius leva les yeux vers elle. Il avait beau essayer de ne pas les angoisser, le tourment present dans ses yeux ne mentait pas, lui.

"Le seul danger, dit-il enfin avec beaucoup de difficulte, etait qu'il regarde ce qu'il se passait. Tant qu'il ne sachait pas vraiment comment Dumbledore et lui etait lies, il ne pouvait pas s'en inquieter. Moi-meme, je ne pouvais pas vraiment regarder.

-Qu'entends-tu par danger? Demanda Ron.

-Madame Pomfresh fait ce qu'elle peut, mais elle ignore s'il sortira du coma. Et s'il en sort....personne ne sait vraiment quelles consequences cela va avoir sur son cerveau.."

Ginny plaqua une main sur sa bouche, reprimant un cri. Ron se sentit aneanti. Tout son corps lui fit mal, comme s'il venait de se faire tabasse par une horde de dragons fous furieux.

"Il va s'en sortir, fit Sirius, tentant de se convaincre lui-meme. Il en a vu d'autre et il est solide.....

-Et Dumbledore?

-Dumbledore est parti..." repondit simplement Sirius en baissant les yeux.

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Il tourna la baguette magique entre ses doigts. Il ne put reprimer un sourire. La jeune fille en face de lui souriait egalement.

"Il ne pourra rien sans elle, dit-elle les yeux brillants. Quand le moment sera venu, nous pourrons agir.

-Et ce moment ne saurait tarder, repondit l'homme en emettant un rire glace. Bientot, tres bientot..."

Ils se regarderent en riant, les narines fremissantes a l'idee de leur plan qu'ils savaient parfait.

"Nous allons le vaincre grace a son plus gros defaut..., reprit l'homme, ses yeux rouges etincellants de satisfaction. Il ne resistera pas. Bientot...."

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***Salut! Desolee de ce retard, mais ce chapitre, je ne voulais pas le bacler! Ca faisait tellement longtemps que je l'attendais. J'espere que je ne m'en suis pas trop mal sortie!

Vos reviews me font toujours autant plaisir! Je sais, je me repete a chaque fois, mais bon, a chaque fois aussi, j'en suis contente.

Lunenoire: Salut! Contente que ca te plaise toujours. Et oui, ni Harry ni Drago n'ont une vie facile. Pauvres vieux! Et ce n'est pas fini! En tout cas, je te remercie vivement pour ta review qui me fait toujours autant plaisir! A Bientot!

Hadler: Salut! Merci pour ta review et voici la suite! J'espere qu'elle te plaira. A plus!

Ryan: Salut! Merci de m'avoir laisser un mot! A bientot!

Matmax: Salut! Merci pour cette longue (et interressante) review. Pour la baguette de Harry, c'est Hermione qui l'a prise. Elle a omi de la lui rendre apres leur petite altercation. Pour la cape, c'etait juste pour montrer le trouble de Harry face a cette proximite un peu embarrassante. Mais il a quand meme sut se tenir! Pour les accents, je suis aller verifier tes dires. Ca marche, mais a ce train-la, mes chapitres vont sortir encore moins vite! Ca prend du temps, tout ca! Dis-moi si c'est vraiment genant sans les accents ou si ca peut passer. Merci encore et a bientot!

Spyro: Salut a toi! Ben v'la une review qui arrache! Merci de ton enthousiasme, c'est sympa! A plus!

Skar: Salut! Alors tu l'as terminer le 5? Qu'est ce que tu en penses? Moi, j'ai bien aime. Comme d'hab'! Quant a ton histoire, ce serait dommage d'arreter. Personnellement, quand j'ai commence le 5, je ne pensais pas que j'aurais pu continuer le Lien Sacre. Mais vu que j'aavis deja mes idees en placees, je trouvais bete d'arreter. Et puis il y a sans doute pas mal de gens qui ne liront le 5 que lorsqu'il sortira en francais. Si tu sais ou tu vas pour ta fic, surtout ne laisses pas tomber! Allez, bon courage! A plus!

Armellodie: Salut! Tu as continue a lire ou tu as abandonne? En tout cas, merci de t'y etre arretee et a bientot j'espere!

Srhgjhk: Salut! Ca c'est un pseudo original! J'espere que je n'aie pas oublie de lettres! Merci pour ta review et a plus!

Jo Potter: Salut! Contente que tu apprecies toujours! Merci d'avoir prit le temps de laisser un mot. C'est tres sympa! A plus!

Dreamoon: Salut! Merci d'avoir commence a lire! C'est tres courageux de ta part, vu le nombre de chapitres! Bonne chance pour la suite et a bientot!

Zorbas: Salut! Je suis contente que cette histoire te plaise. Merci d'avoir laisser une review. Ca fait plaisir. J'espere que ce chapitre ne te decevra pas! A plus!

Voila! J'espere que je n'aie oublie personne! C'est que ca prend du temps a repondre aux reviewers! Mais si en retour j'ai des petits mots sympas comme ca, ca vaut le coup! Encore merci! Et a bientot!***