Chapitre 44
Harry se sentait tout engourdi, sa poitrine etait en feu, il avait peine a respirer. Il avait quitte le Hall en effervescence. Aujourd'hui encore, Poudlard portait le deuil.
Le sentiment de culpabilite de Harry etait oppressant, violent. Drago avait risque et perdu la vie pour une information. Il avait brave son pere, l'avait trompe, avait joue un jeu dangereux sans se douter que ce dernier n'aurait pas de pitie pour lui. Comment Malefoy avait-il pu etre aussi ignoble? Comment pouvait-on conduire sa femme au suicide et ordonner l'execution de son propre fils? Son unique enfant!
Harry n'avait pas lu plus loin que le grand titre, mais il se doutait que le Ministre etait responsable de la mort du jeune Serpentard. Comment aurait-il pu en etre autrement? Et d'ailleurs ou se trouvait Drago au moment de sa mort? Il n'etait visiblement pas a Poudlard. Et comment Malefoy avait-il su que Drago lui avait transmi cette fameuse information? Harry l'ignorait, mais il etait neanmoins persuade que cela etait la cause du deces de Drago.
Drago Malefoy. Combien il l'avait hait! Combien ils s'etaient detestes, tous les deux et pourtant…. Ils avaient passes des heures a discuter l'avant-veille. Les evenements des derniers mois les avaient pousses a se battre pour une cause commune. Harry savait bien que Drago n'etait pas aussi passionne que lui en ce qui concernait les Moldus, mais il avait fait des efforts, il avait voulu faire une difference. Il avait refuse d'etre un esclave ou un mouton ridicule qui venere un soi-disant Sauveur. Il avait voulu etre lui-meme, un individu capable de penser et d'agir par lui-meme, sans personne a le guider vers une idee commune. Il avait eut soif d'independance, de bravoure et de courage. Pourquoi l'audace et la temerite doivent-ils toujours etre punies? Pourquoi ne pouvait-il pas vivre pour voir le fruit de ses efforts?
C'est donc plus simple de suivre le troupeau et de ne pas reflechir. C'est vrai qu'on court moins de risques!
Harry s'arreta. Il avait deambule dans les couloirs sans reel but. Il ne reconnaissait pas l'endroit. Il avait longe des corridors, monte et descendu des escaliers. Tout etait calme. Il se laissa glisser le long d'un mur et s'assit sur la dalle glacee. Il saisit sa tete entre ses mains, tentant de chasser les voix qui resonnaient dans sa tete. Cette fois, Dumbledore et ses camarades n'y etaient pour rien.
Les paroles de Ron surtout etaient les plus tenaces. "C'est de ta faute! Tu portes la poisse!…." "Je n'ai rien a perdre," disait Drago. "Tu rales d'etre toujours la cible de Voldemort, mais toi tu es encore en vie! Tu es libre! De quoi te plains-tu?" Insistait Ron. Lily, James, Sirius, Cedric, Seamus et maintenant Drago. Et Ginny qui etait prisonniere! Et Hermione qu'il pouvait egalement considerer comme morte. Ron avait raison. Ses paroles faisaient encore mal, mais il avait ete juste.
Il fallait mettre un terme a tout ca. Il fallait qu'il arrete le massacre avant qu'il ne soit trop tard. Il fallait qu'il se debarrasse de Malefoy et d'Hermione/Voldemort. Et il fallait qu'il le fasse vite. Apres tout, tel que l'avait dit Drago, qu'avait-il a perdre? C'etait lui ou Voldemort. Il n'y avait pas de place pour eux deux dans ce monde.
Un enorme sentiment de determination l'enveloppa. Il se sentait pret, mentalement a affronter quiconque. Il se leva, les yeux plisses, les sourcils fronces, la machoire et les poings serres. Il n'avait pas peur. Il se sentait invincible. Il savait qu'il ne l'etait pas, mais il s'en moquait. On lui avait arrache tant de proches. On l'avait prive de tant de joie et de rires. Il n'avait plus grand-chose a quoi s'accrocher, mais avant qu'on lui enleve definitivement Ginny, il lui fallait agir.
Il jeta un coup d'oeil a sa montre. Il etait en retard pour son cours de potions. Il hesita. Devait-il tout de meme s'y rendre? Ou simplement laisser tomber?
Il choisit la premiere solution. Au moins pendant le cours il songerait a autre chose qu'a se venger. Il se fit remarquer en entrant dans le cachot de Rogue. Celui-ci ne fit meme pas de reflexions. Il poursuivit son cours comme si de rien n'etait. Mais les eleves etaient plus maussades que d'ordinaire. Rogue lui-meme, n'avait aucun entrain. L'atmosphere de la classe etait pesante et malsaine. Harry s'assit a cote de Ron. Ce dernier ne le regarda pas.
Harry remarqua la place vide, la ou Drago aurait du etre. Il songea au nombre d'eleves qui diminuait progressivement. Devant lui, pres de Dean aurait du se trouver Seamus. Derriere, a cote de Neville aurait du etre Hermione. Et la-bas, entre Crabbe et Goyle, Drago Malefoy aurait du etre en train de se moquer des autres….
C'etait l'annee derniere. Les choses n'etaient pas si mal que ca, en fin de compte.
La premiere heure de cours passa lentement. Rogue ne fit qu'expliquer quelques potions, en ecrivant les ingredients au tableau, les eleves recopiant sur leur parchemin ce qu'il disait. Harry fut soulage de ne pas devoir faire de potions avec Ron. La distance que le jeune garcon avait mise entre eux prenait peu a peu des allures de gouffre..
Pendant la deuxieme heure, ce fut Rogue qui fit une potion, expliquant le processus d'une voix trainante qui faillit endormir tout le monde. En fait, chacun, meme Rogue semblait sur le point de piquer du nez, quand un frappement a la porte fit sursauter la classe, Rogue laissant tomber le flacon qu'il tenait, dans son chaudron.
McGonagall entra, le visage tire et le teint livide. "Desolee, Severus, balbutia t-elle. Ils voulaient te parler." A sa suite, quatre hommes entrerent.
Harry faillit s'etouffer en voyant Lucius Malefoy faisant partie du groupe. Le Ministre se tenait droit, gonfle d'importance, le regard percant et froid. Il s'avanca un peu dans la salle.
"Monsieur Rogue, salua t-il d'un geste glace. J'ai a vous parler. C'est de la plus haute importance." Il se tourna vers la directrice. "McGonagall, lanca t-il sans ceremonie, veuillez regrouper tous les eleves dans le Hall, ainsi que tout le personnel de Poudlard." McGonagall hocha brievement la tete, jeta un regard triste vers Rogue et sorti. "Professeur, veuillez nous suivre! Ordonna t-il en direction du Maitre de Potions. Et ne tentez pas de vous enfuir. Jeunes gens, poursuivit-il en balayant la salle des yeux, allez vous regrouper dans le Hall, s'il vous plait." Chacun enfourna ses affaires dans son sac et proceda vers le couloir, se posant beaucoup de questions auxquelles aucun d'entre n'avait de reponse. Le regard de Malefoy croisa celui de Harry. Il etait penetrant et cruel, mais le jeune garcon ne baissa pas la tete. Il soutint le regard du Ministre avec force et defi, l'obligeant a detourner lui-meme la tete.
Rapidement, tous les eleves sortirent de la salle et se rendirent dans le Hall. Harry suivit a quelques distances des autres, Malefoy et ses colosses encadrant Rogue, sur ses talons.
Une fois que tout le monde fut installe a sa place habituelle, Malefoy monta sur l'estrade, suivit par ses trois hommes et Rogue.
"Mes chers enfants, commenca t-il d'une voix percante, Professeurs… Tout d'abord je voudrais m'excuser d'avoir interrompu vos cours. Mais j'ai trouve necessaire de vous prendre tous a temoins pour ce qui va suivre. Comme vous le savez sans doute, mon fils Drago a ete tue, hier soir." Il prit une profonde inspiration, comme encore bouleverse par la nouvelle. Harry ne put s'empecher de secouer la tete en voyant l'hypocrisie de cet homme. "Son assassin sera puni. Nous allons tout mettre en ordre pour le retrouver. Mais en attendant, ce sont les adeptes de Vous-Savez-qui qui vont recevoir le traitement qui convient a leurs offenses. ("Meme pas capable de prononcer le nom de Voldemort!" songea Harry avec degout.) J'ai une tres mauvaise nouvelle a vous annoncer. Approchez, Messieurs!" fit-il en direction de deux hommes qui etaient restes en retrait. L'un avaient un appareil photo et l'autre tenait un parchemin et une plume a la main. Harry n'eut aucun mal a deviner qu'ils faisaient partie de la presse. Les deux journalistes s'avancerent pres de l'estrade. "Monsieur Rogue, approchez, s'il vous plait!" ordonna Malefoy. Les trois gorilles pousserent le professeur vers le Ministre. Ce dernier se saisit du bras de Rogue et d'un coup sec, remonta sa manche, revelant la marque des Tenebres. "Voyez? S'exclama Lucius d'un ton triomphant, tandis qu'ils etaient bombardes de flashs. Severus Rogue est un Mangemort!"
Il y eut une vague d'exclamations de surprise. McGonagall ferma les yeux et se mordit les levres. Harry sentit de nouveau sa poitrine en feu et sa gorge devenir seche. "Non, songea t-il. Non! Il ne peut pas faire ca a Rogue!" Il s'assit, alors que tout le monde, sans exception se tenait debout. Il ne voyait plus ce qu'il se passait mais ne voulait pas le savoir. Il entendait les paroles de Malefoy et c'etait suffisant.
"J'ai le regret de vous reveler que votre professeur de potions faisait partie de la troupe de Vous-savez-qui, continua Malefoy avec durete. Rogue, vous allez nous suivre et connaitrez le meme sort que tous ceux qui ont frequente et suivit le Mage Noir.
-Ca te plait, Lucius, hein?" Cracha Rogue avec haine. Harry sauta sur ses pieds. Il voulait voir son professeur se defendre. "T'es vraiment une ordure. Mais Il doit etre fier de toi! Fais tout de meme attention, tu joues un peu trop avec le feu!
-Je vous conseillerai de mesurer vos paroles, Professeur, retorqua Malefoy sans se demonter. N'oubliez pas que vous etes dorenavant entre les mains de la justice. Vous ne voulez tout de meme pas aggraver votre cas? Quoique, il n'y a pas grand-chose a aggraver. Messieurs, fit-il, claquant des doigts en direction de ses gorilles, emmenez-le!" Les poignets de Rogue furent ligotes et il fut traine vers la sortie par deux des hommes, sous les flashs des photos. "Toute cette histoire entraine une enorme honte sur cette ecole, elle est une insulte a ses eleves!" Il se tourna vers McGonagall, qui semblait completement bouleversee. "Madame la directrice, nous ne pouvons que constater que vous n'etes pas a la hauteur pour faire ce metier. Je me vois dans l'obligation de vous demettre de vos fonctions."
McGonagall ne parut pas vraiment surprise. Peut-etre s'y etait-elle attendue. Par contre, les autres professeurs ainsi que les eleves, furent choques. Le silence regnait dans la salle, malgre le nombre important de personnes presentes. Harry se leva et sorti de la piece, ne pouvant plus supporter ce qu'il se passait. Sa sortie passa totalement inapercue, hormis peut-etre Ron et Neville qui le suivirent brievement du regard. Toute la salle avait les yeux tournes vers l'estrade, assoiffee d'un voyeurisme malsain. Minerva McGonagall, apres Severus Rogue, se faisait publiquement humilier et l'auditoire en voulait encore.
"Vous pouvez prendre vos affaires, Professeur, poursuivit Malefoy en direction de la directrice. Il est inutile que vous restiez ici. J'ai amene ici Monsieur Quinquanpoix, qui sera votre remplacant." L'homme qui etait reste baissa la tete dans un salut tres formel. Le Ministre se tourna une derniere fois vers l'assistance. "Je vous dois une nouvelle fois mes excuses, eleves, pour cette triste situation. Mais je peux vous assurer que cela ne se reproduira plus. Bonne journee!" Il descendit de l'estrade, faisant signe a McGonagall de le suivre. Quinquanpoix resta.
Malefoy suivit McGonagall jusqu'a son bureau, dans un silence lugubre. La directrice maintenait la tete baissee, incapable de dire quoi que ce soit. Elle ne pouvait pas se defendre. D'ailleurs, qu'aurait-elle put dire? Meme si elle avait declaree ne pas avoir su que Severus etait un Mangemort, Malefoy ne l'aurait pas cru. Elle ne voyait pas l'utilite de repliquer ou de se rebeller. Elle n'en avait pas la force et ne souhaitait pour rien au monde se retrouver a Azkaban ou ailleurs. Elle ignorait ce qu'elle se devait de faire une fois qu'elle se retrouverait a la porte de Poudlard. Elle ne pouvait y songer, pas tout de suite. Son cerveau etait vide, eteint. Elle rassembla ses affaires de maniere mecanique, sans logique, sans reflechir.
Malefoy avait prit place sur sa chaise, les pieds sur son bureau, contemplant avec une satisfaction non feinte la sorciere frele et denuee de son autorite s'agitant maladroitement a mettre ses effets personnels dans une vieille malle. Il exultait de voir cette pauvre femme reduite a obeir a un homme, contrainte de se taire devant la superiorite indeniable du sorcier maitre.
McGonagall prenait un peu trop de temps a ranger ses affaires et Malefoy decida de s'amuser un peu avec elle. Alors qu'elle prenait quelques livres d'une etagere, il pointa sa baguette vers elle et la fit trebucher. Il parti d'un rire sadique tandis que McGonagall se relevait sans broncher. Elle s'agita un peu en jetant pele-mele ses livres dans sa malle. Elle voulait en finir, partir d'ici le plus rapidement possible. Meme si elle ne repliquait pas, elle ne pouvait continuer a donner a Malefoy le plaisir de l'humilier.
Elle eut bientot terminer son rangement et diminua la taille de ses bagages avant de les mettre dans sa poche. Elle se dirigea vers le perchoir de Fumseck, la ou l'oiseau deplume et avachi dormait. Malefoy sembla le remarquer pour la premiere fois et se rua vers lui, devancant McGonagall.
"Qu'est ce que c'est? lanca t-il avec dedain.
-Un phenix, repondit la sorciere avec froideur.
-Un phenix? Fit Malefoy en equarquillant les yeux. Et de quelle utilite vous est-il?
-Il ne m'appartient pas, fit McGonagall sur le meme ton. J'en ai la garde.
-Vraiment? Il n'est pas surprenant qu'une vieille peau telle que vous s'occupe d'un oiseau aussi laid. Vous allez avoir tout le loisir de le bichonner, maintenant. Vous voyez? Vous avez trouver un sens a votre nouvelle vie!"
La sorciere ne repondit pas et se saisit du perchoir, reveillant un miserable Fumseck. Le phenix ne bougea presque pas, comme etant a bout de force. McGonagall fit volte-face et se dirigea vers la porte.
"Un moment!" s'exclama Malefoy en marchant vers elle. McGonagall se retourna avec lassitude. Elle semblait reellement epuisee. "A qui appartient cet oiseau?
-Quelle importance? Repliqua la sorciere, en secouant la tete.
-Je vous ai demande a QUI appartient cet oiseau! Grinca Malefoy entre ses dents, le regard penetrant.
-Il appartient a Harry Potter, fit McGonagall en repartant vers la porte.
-Minute! S'exclama Malefoy en pointant sa baguette vers McGonagall. En ce cas, je vous le confisque. Donnez-le moi!"
McGonagall se retourna une nouvelle fois, tentant tant bien que mal de ne pas trembler devant la baguette pointee sur elle. Elle tendit a contre-coeur Fumseck a Malefoy, essayant maladroitement de soutenir le regard du Ministre.
"Posez-le sur la table et allez-vous en!" Marmonna t-il en designant le bureau de sa baguette.
La sorciere obtempera. Fumseck n'eut aucune reaction et sembla se rendormir aussitot. Elle poussa un soupir et fit volte-face. Alors qu'elle s'appretait a ouvrir la porte, celle-ci claqua contre le mur, tandis que Remus Lupin entrait, visiblement essouffle.
"Que ce passe t-il? Lanca t-il en avisant McGonagall devant lui.
-Qui vous a permi d'entrer ici sans frapper? S'ecria Malefoy en s'approchant, les joues en feu. Lupin, tiens donc….. Cette ecole est reellement un refuge de monstruosites et de gens bizarres…..
-Vous faites une erreur, Malefoy, fit le loup-garou en penetrant un peu plus dans la piece. Le Professeur McGonagall n'a absolument rien a voir avec cette histoire!
-Et vous vous croyez permis de me parler sur ce ton?" Demanda Malefoy avec un calme malsain. Il s'approcha si pres de Remus que leurs nez se toucherent presque. "Fais attention, Lupin, railla t-il en maintenant ses yeux dans ceux du nouveau venu, un jour quelqu'un te plantera une balle d'argent entre les deux yeux….. C'est le seul moyen d'eliminer un loup-garou, n'est ce pas? En tout cas, j'espere que je serais celui qui mettra un terme a ta vie pourrie." Il se recula, ne quittant pourtant pas Remus du regard. "Tu as interet a surveiller tes arrieres….."
Remus deglutit avec peine avant de jeter un coup d'oeil vers McGonagall. Celle-ci lui fit signe et ils sortirent du bureau, ne prenant pas la peine de fermer la porte.
"Que va t-il se passer, maintenant? Demanda Remus alors qu'ils marchaient dans les couloirs vides. Que vont devenir les Compagnons?
-Ils ont arretes Severus, fit McGonagall comme pour elle meme. Je ne sais pas, Remus. Je ne m'attendais pas a ca. Je ne sais pas ce que nous pouvons et devons faire….." Sa voix etait trainante et lasse. Elle marchait lentement, comme si ses jambes n'avaient plus la force de la soutenir, pliant sous le poid des annees et des soucis. Elle se sentit vieille et inutile. Elle n'avait pas eut de repondant ou de repartie, elle n'avait pas reagit quand ils ont emmener Rogue, elle n'avait pas proteste quand Malefoy l'avait demise de ses fonsctions. Comment pouvait-elle maintenant presider les Compagnons? Comment pouvait-elle prendre des decisions et commander une troupe de rebelles? "Remus, pourras-tu dire a Harry que Fumseck m'a ete confisque, s'il te plait? Reprit-elle alors qu'ils etaient parvenus dans le Hall d'entree. Merci.
-Ou comptes-tu aller? Demanda Lupin en posant une main sur le bras de la vieille dame.
-Je vais sans doute vivre chez ma soeur quelques temps, repondit McGonagall d'une voix lasse. Il vaut mieux que j'y aille, maintenant.
-Je vais rassembler mes affaires et partir aussi, repondit le sorcier. Il est preferable que je disparaisse d'ici, moi aussi." Ils se dirent un dernier au revoir et Lupin resta quelques instants sur le pas de la porte, regardant la sorciere traverser le parc aussi rapidement qu'elle le pouvait, le dos courbe paraissant encore plus agee vue de derriere. Remus poussa un profond soupir et fit volte-face. Il valait mieux qu'il se hate a quitter les lieux lui aussi. Il monta le grand escalier de marbre quatre a quatre, les yeux baisses afin d'eviter quelques surprises.
Il faillit se heurter a Harry qui descendait les marches tout aussi rapidement.
"Attention! S'exclama le jeune garcon en brandissant sa main devant lui.
-Desole, Harry! Fit Lupin en s'arretant net. Il faut que je parte. Je n'ai pas trop le temps de discuter. Tu m'excuseras.
-Pas de problemes! Fit Harry en baissant la voix. Remus, hibou, Compagnons, meeting, urgence, prevenir les autres, ce soir." Harry avait dit ces mots le plus rapidement possible, voulant a tout prix eviter que quiconque puisse comprendre. Lupin parut perplexe pendant quelques secondes avant de hocher la tete. Les deux sorciers reprirent vivement leur chemin, evitant de se retourner.
Harry avait decide de prendre les choses en main. Il avait vu a quel point McGonagall avait parut achevee par le dernier coup de grace de Malefoy. Elle n'avait pas bronche, ni en rapport avec ce qui la concernait ni lorsqu'il s'etait s'agit de Rogue. Harry ne lui en voulait pas vraiment, mais il fallait que l'un d'entre eux reagisse. Il fallait un meeting d'urgence ce soir-meme. Il etait inutile d'attendre.
Harry avait son idee en tete sur ce qu'il comptait faire dans les prochains jours. S'il avait eut des doutes sur le realisme de son plan, ce qu'il venait de se passer avait definitivement chasse ses dernieres hesitations. Mais il s'etait egalement rendu compte qu'il ne pouvait pas entreprendre cela sans avoir des complices ou simplement des sorciers capables de le couvrir si besoin etait.
Il se rendit a la voliere. Il avait dans ses poches un paquet de lettres, toutes identiques, destinees a chacun des Compagnons, hormis Rogue, bien entendu. Il esperait simplement que d'une part Hedwige serait la et non pas partie chasser et d'autre part que tous pourraient le joindre ce soir. Il avait pense que la Cabane Hurlante serait l'endroit ideal pour leur reunion. Personne n'osait s'en approcher et tres peu de sorciers connaissaient reellement la cause des bruits et hurlements qui s'en echappaient.
Le message de Harry disait ceci: "C'est le soir. Deux petits canards, EBANAC et ANTHERUL se reunissent pour discuter. Leur groupe s'est disperse et il ne reste plus qu'eux. Vont-ils s'en sortir seuls? Vous le saurez en achetant le nouveau livre de Mark Glasscrow, en vente dans toutes les bonnes librairies et a moitie-prix ce soir uniquement."
Harry esperait fortement que les Compagnons parviennent a dechiffrer son message. Il s'etait vu dans l'obligation de le coder. Il aurait ete trop risque de donner pleinement l'heure et le lieu de leur reunion. Malefoy semblait avoir la main-mise sur ce qu'il se passait "a terre", il ne serait pas surprenant que le reseau de hiboux soit, lui aussi, etroitement surveille.
Hedwige etait la, la tete dissimulee sous son aile, semblant dormir paisiblement. Harry emit un petit sifflement attirant l'attention de plusieurs hiboux mais pas celle de sa chouette. Agace, Harry appela l'oiseau qui baissa lentement la tete vers lui, comme ennuyee d'avoir ete derangee dans son sommeil. Il fallut que le jeune garcon insiste pour qu'elle consente a voler vers lui.
"Ca fait cinq minutes que je t'appele! Ronchonna t-il sechement en lui attachant chaque lettre a sa patte. Ce n'est vraiment pas le moment de faire la faineante! Tu pourrais te bouger un peu, quand meme!" La chouette parut d'aussi mauvaise humeur que lui. Le ton sec et cassant du jeune sorcier ne lui plaisait pas du tout. Pourtant elle se laissa faire, se forcant sans aucun doute a etre cooperative. "Je veux que tu fasses vite, continua Harry en serrant un peu trop fort la ficelle autour de la patte. Ces lettres sont extremement importantes et urgentes. Tu les delivres a Bill et Charlie Weasley, Remus Lupin, Olivier Dubois, Minerva McGonagall et Aelys Chevalier. Vas, maintenant et depeches-toi!"
Hedwige emit un petit ralement colereux mais s'executa, volant vers l'une des ouvertures de la voliere. Harry fit volte-face et sorti. Il se rendit compte qu'il n'etait pas au courant du programme de l'apres-midi. Le nouveau directeur, Quinquanpoix avait certainement du donner des consignes. Il fallait que Harry agisse comme si rien ne s'etait passe et se rende a son cours de divination. Il etait fort peu probable que les cours aient changes. Il marcha rapidement et parvint en bas de l'escalier de marbre. Alors qu'il allait l'emprunter, il remarqua, a l'entree du Hall que Malefoy etait en grande conversation avec quelqu'un. D'ou il etait, Harry ne distinguait pas l'identite de la personne. Il jeta un vif coup d'oeil autour de lui. L'endroit etait desert.A pas de loup, il s'approcha des deux sorciers et se dissimula derriere un pilier. Il etouffa un cri de surprise en distinguant Chevalier face au Ministre. Les deux parlaient avec entrain, leur conversation souvent ponctuee de rires.
Harry sentit son estomac se retourner. Chevalier! Comment pouvait-elle parler a Malefoy? Ils flirtaient indeniablement l'un avec l'autre. C'etait si evident que Harry en fut presque malade. La jeune femme ne quittait pas Malefoy des yeux, jouant incessemment, sensuellement avec ses longs cheveux noirs. Lui, semblait completement sous le charme. Bien sur, Harry n'en etait pas reellement surpris. Aelys Chevalier etait particulierement jolie et peu d'hommes devaient etre capables de ne pas s'en trouver emus.
Au hochement de tete qu'ils se firent, Harry compris qu'ils prenaient conge l'un de l'autre. Il se retourna vivement et monta les escaliers a toute vitesse. Il passa rapidement dans son dortoir pour prendre ses affaires de cours et monta jusqu'a la salle de divination. Il ne s'etait pas trompe. Les autres eleves etaient deja la, les uns affales sur leur chaise, les autres le menton enfoui dans leur main, luttant contre l'atmosphere soporifique de la classe.
"Excusez-moi," fit Harry en entrant. Il se dirigea vers la table qu'il occupait d'habitude et s'y assit. Ron n'etait pas la et il sentit son coeur s'accelerer, malgre lui, d'inquietude.
"Je savais que vous seriez en retard, Potter, fit la voix trainante de Trelawney. La lune rousse etait barree d'un nuage la nuit derniere….."
Harry equarquilla les yeux. Les commentaires de la sorciere devenaient vraiment de plus en plus ridicules. Pendant qu'elle se levait de son fauteuil, Harry regarda autour de lui et vit Ron, a quelques tables de la, assis a cote de Neville. Une partie de lui fut soulagee de voir qu'il n'avait pas decide de mettre a bien son plan, mais il fut blesse de voir qu'il l'avait bel et bien fui.
"Vous avez tous devant vous un bol contenant une solution savonneuse, fit Trelawney en passant dans les rangs. Aujourd'hui, nous allons lire dans les bulles de savons. La plupart d'entre vous n'y ont sans aucun doute jamais rien vu. Cela est du a la profonde ignorance de la divination et le dedain que beaucoup d'entre vous observe face a cette science bien plus compexe qu'il y parait. Vous pouvez constater que vous avez un anneau sur la table, qui vous servira a faire les bulles, ainsi qu'une plaque en metal noir. Je veux que vous trempiez l'anneau dans la solution, que vous l'agitiez et que vous deposiez les bulles obtenues sur la plaque. Il va falloir que vous interpretiez rapidement la signification du contenu de la bulle, car elles ne durent pas tres longtemps."
Les eleves se mirent a executer les ordres du professeur. Harry fixait intensement l'interieur du bol. Il ne le voyait pas vraiment. Il songeait plutot a Chevalier. Il ne parvenait toujours pas a croire qu'elle fraternisait avec Malefoy. Comment Dumbledore avait-il pu faire confiance a cette femme-la? Harry n'aurait pas du etre etonne de ce fait, apres tout, elle avait toujours ete antipathique vis a vis de lui. Mais elle semblait reellement sincere avec les autres….. Sirius, par exemple. Ils semblaient bien s'entendre tous les deux….. A moins que tout cela n'etait qu'une ruse? Apres tout, tel qu'il l'avait lu dans le journal de sa mere, c'etait Sirius qui avait ete amoureux d'elle. Elle avait du remarquer que ses sentiments pour elle etaient toujours presents. Et si elle avait jouer sur cela pour "amadouer" Sirius? Et si elle l'avait adoucit pour mieux le livrer a Voldemort?
Harry s'agita sur sa chaise, se mordant fortement un doigt sous la tension que lui causait cette reflexion. En fait, plus il y pensait, plus cela semblait plausible. Chevalier s'etait toujours tres bien entendue avec Rogue, et Rogue etait un ancien Mangemort…..Une autre pensee traversa l'esprit de Harry. Et si Malefoy avait "arrete" Rogue pour mieux le reprendre dans leur rangs? Si le maitre de potions avait rejoint Voldemort/Hermione, ses absences auraient ete rapidement remarquees a Poudlard. Le fait que Malefoy l'ait emmene de "force" permettait un meilleur controle sur le retour de Rogue parmi eux. Ce dernier avait ete demis de ses fonctions publiquement, il pourrait dorenavant travailler pour son Maitre en toute securite.
Ce serait donc pour cela que Rogue etait devenu plus doux avec lui. Et si tout ce que le maitre de potions lui avait dit etait faux? Il n'avait pas reellement de preuve qu'il soit devenu Mangemort pour sauver sa tante, la mere de Sirius….. Harry sentit Trelawney s'approcher de lui. Il se saisit vivement de l'anneau et le plongea dans la solution, mais trop tard. Trelawney avait remarquee qu'il n'avait encore rien fait.
"Vos ondes sont tres negatives, mon cher, dit-elle en se penchant vers lui. Votre manque d'interet pour ce cours perturbe l'atmosphere de la piece et la concentration de vos camarades.
-Ce n'est pas un manque d'interet, se precipita de dire Harry. C'est simplement que je percoit un tres mauvais aura provenant de mon bol." Il se surpris lui-meme de la facilite avec laquelle il avait repondu. Pourtant il retint son souffle, de peur que Trelawney distingue l'ironie dans sa voix.
Ce fut le contraire qui se produisit. A peine Harry avait prononce ces mots que ses grands yeux s'etaient equarquilles de surprise mais surtout d'une bouillante anticipation. Elle s'assit prestement a ses cotes et fourra presque son nez dans le bol de Harry avant de pousser l'un de ses reconnaissable cris.
-Pardonnez-moi d'avoir douter de vous mon ami, dit-elle, le visage grave. Il est certain que l'aura de votre solution est bien en dessous du "neutre" en vigueur! D'ailleurs je ne serais pas etonnee qu'il soit proche de l'acide!" Elle se tut et reposa son regard vitreux sur le contenu du bol, les traits tires et ne dissimulant plus du tout son apprenhension. D'une main tremblante, elle se saisit de l'anneau et le trempa dans le liquide. Elle regarda Harry. "Vous voulez tout de meme que nous lisions la bulle? Cela ne vous fait pas peur?
-Il est preferable de le faire," repondit Harry avec un serieux qui le surpris.
Un certain nombre d'eleves s'etaient approches pour mieux voir, mais Trelawney fit un geste impatient leur indiquant de ne pas venir troubler les ondes de la lecture.
Elle agita legerement la solution et "emprisonna" quelques bulles dans l'anneau avant de les deposer sur la plaque. Harry se pencha pour mieux voir. Il n'etait pas reellement interesse, mais l'atmosphere de la piece le detendait. Il se sentait etrangement calme, mais il etait conscient que seul l'air etouffant en etait responsable. Il savait qu'au plus profond de lui son sang bouillait de rage et de folie vengeresse. Il savait qu'une fois qu'il aurait quitter le cours, tout cela remonterait a la surface.
Le cri aigu que lanca Trelawney l'arracha momentanement de sa lethargie et le fit sursauter. Trelawney sauta de sa chaise et courut a la fenetre tandis que les bulles qu'elle avait deposees sur la plaque explosaient en de nombreux "pop". Elle ouvrit la fenetre en grand, passant la tete au dehors.
Lavande se leva et courut a elle. "Vous allez bien, Professeur?" lanca t-elle, une note de panique dans la voix.
Trelawney ne repondit pas immediatement. Chacun dans la piece pouvait entendre sa respiration sifflante et acceleree. Harry se passa la main dans les cheveux, attendant patiemment qu'elle se calme. Il ignorait ce qu'elle s'appretait a lui reveler, mais il en avait une vague idee. Trelawney n'avait jamais ete bien originale en ce qui le concernait!
Quand enfin elle revint pres de lui, elle etait livide. Peut-etre avait-elle vu un epouvantard? Songea Harry en la voyant s'assoir a quelques metres de lui. Elle s'epongea le front avant de commencer.
"Mon cher, dit-elle d'une voix brisee par la peur, vous allez etre en grand danger. Tres grand!" Elle fit une pause, comme pour permettre a Lavande et Pavarti de pousser leur petits cris habituels. "Je vous ai vu, poursuivit-elle, je vous ai vu courir apres le danger! Etes-vous devenu fou? Vous alliez au devant de la Mort! Une catastrophe!" Elle s'epongea de nouveau le front. " S'il etait possible de changer le futur, je vous conseillerai vivement de ne pas courir ce risque…..mais comme vous le savez, mon ami, le futur est deja la. Tout a ete mis en place, vous ne pouvez rien y faire. Oh mon dieu!" Lavande et Pavarti l'aiderent a rejoindre son fauteuil. Elle etait chancellante et parraissait tres effrayee.
Harry, quant a lui, ne sembla pas apeure ou inquiet le moins du monde. D'une part, il etait dorenavant a l'habitude d'entendre son professeur predire sa mort, de l'autre, il savait que son plan ne serait pas sans risque. Telawney ne lui apprenait vraiment rien de nouveau.
Pourtant, Harry l'avait rarement vu dans cet etat. Elle ne parvint a recouvrer totalement ses esprits et c'est a la surprise generale qu'elle demanda a Lavande et Pavarti de l'accompagner a l'infirmerie. Une fois qu'elles eurent quitter la piece, les eleves ramasserent leurs affaires dans un chahut abominable. Certains eleves allerent meme jusqu'a remercier Harry d'avoir ecourte leur cours.
La salle se vida en un rien de temps, mais Harry demeura a sa place. Il contempla son bol, se saisit de l'anneau et deposa quelques bulles sur la palette. Il approcha rapidement les yeux afin de voir quelque chose, mais il ne discerna qu'un kaleidoscope sophistique de lumieres et de couleurs. C'etait indeniablement joli, mais il n'y avait absolument rien a y lire.
Il se laissa tomber contre le dossier de sa chaise, riant presque de sa credulite. Pourquoi donc avait-il voulu voir si ce que Trelawney avait vu etait reel? Il se moqua de lui-meme et de sa betise. S'il commencait a croire en la divination, cela signifiait qu'il devenait cingle!
Cingle…..Une chose etait certaine: il sentait parfois qu'il ne controlait plus son propre cerveau. Bien sur, la plupart du temps il se sentait sain d'esprit. Mais la colere, la rage, la fureur qu'il ressentait par rapport a tout ce qui le touchait prenait le controle sur sa raison. Son plan futur faisait parti de cela. Il etait dicte par la soif de vengeance, le desir d'en finir et la lassitude de cette vie pourrie depuis les racines.
Il leva les yeux et remarqua que la fenetre etait restee ouverte. Cela y etait, sa lethargie l'avait quittee. Il se sentait de nouveau fievreux, il commencait a fulminer. Les idees noires se precipitaient une nouvelle fois aux portes de son cerveau. Il n'avait ni la force ni l'envie de les chasser. Il savait qu'il etait en train de perdre le sens commun, mais cela ne l'inquietait pas. Lutter contre ses demons interieurs serait pure perte de temps. Il avait bien d'autre soucis.
Chevalier. Pourquoi?
Harry lui avait ecrit une lettre, comme il l'avait fait aux autres. Il etait trop tard pour reculer. Il y avait un risque pour ce soir. Tous les Compgnons seraient la. Si Chevalier etait un traitre, aurait-elle le temps de prevenir Malefoy?
Le risque, il faut le prendre, se dit Harry avec determination. Nous ne pouvons et devons pas attendre avant d'agir.
Il esperait simplement que les Compagnons accepteraient le fait que ce soit lui, Harry, le plus jeune d'entre eux, qui ait pris la direction des operations. Il esperait que ses aines se se sentiraient pas vexes du nouveau poste qu'il s'etait attribue.
Harry regardait l'heure avec obstination. Les minutes semblaient plus longues qu'a l'ordinaire. La salle commune etait quasiment vide, la plupart des eleves etant montes dans leur dortoir.
21h15. Affale dans un fauteuil devant la cheminee, les mains dans les poches, Harry fixait intensement l'atre, quand il ne jetait pas un coup d'oeil a sa montre. Il commencait a ne plus vraiment apprecier la salle commune. Il y avait beaucoup trop de souvenirs perches en chaque coin de la piece. L'annee derniere, il avait parle a Sirius dans cette meme cheminee. Cette fois-la aussi Ron et lui etaient faches. Mais Hermione etait la. Elle avait tentee de les reconcilier et y etait finalement parvenue. Mais cette fois-ci? Il savait Ron aussi borne que lui-meme. Ni l'un ni l'autre ne s'abaisserait a faire le premier pas. D'un point de vue actuel, Harry ne voyait pas de futur pour l'amitie qu'ils avaient eut l'un pour l'autre. Quelque chose s'etait definitivement brise.
Si Ginny avait encore ete la….. Elle aurait sans doute agit tel que Hermione l'avait fait. Elle aurait tout fait pour leur faire admettre leur torts. Mais elle aussi, comme Hermione, etait absente.
Harry sentit sa gorge se serrer. Ginny etait-elle en train de perdre la raison tel que lui? Comment pourrait-elle rester saine d'esprit, emprisonnee pour un crime dont elle etait innocente? Qu'allait-il advenir d'elle s'il ne parvenait pas a la sauver?
"Harry?" Il sursauta, refreinant un cri. Il s'etait cru seul, mais Sharon se tenait devant lui, le visage grave et le regard inquiet. "Ca va?"
Harry hocha la tete tandis qu'elle s'asseyait sur un accoudoir du fauteuil en face.
"Tu as l'intention de faire quelque chose? Demanda t-elle de but en blanc.
-Pardon?
-A propos de Ginny, fit la jeune fille. Et de Malefoy?
-Que veux-tu que je fasse? Retorqua Harry en froncant les sourcils.
-Harry, tes prouesses ne sont un secret pour personne, insista Sharon. Tout le monde est au courant de ce que tu as fait depuis que tu es ici. Tu n'as pas l'air d'etre du genre a rester les bras croises sans rien faire…..
-Je ne peux pas faire grand-chose contre Malefoy, fit Harry avec aigreur. Il est Ministre.
-Je sais qu'il ait parvenu a charmer la majeure partie de la population, mais il y a encore des gens qui n'agreent pas a son bagou." Elle s'approcha de lui et baissa la voix. "Mes parents veulent se rebeller. Ils connaissent d'autres sorciers qui sont prets aussi a lutter. Il faut faire quelque chose.
-Pourquoi me dis-tu tout ca?
-Parce qu'il y possibilite de renverser le gouvernement, repondit Sharon simplement. Il faut juste un leader." Elle fit une pause. " Harry, tu peux etre ce leader. Tu connais des gens qui sont prets a te suivre…..
-Moi, leader? S'exclama Harry. Tu plaisantes? Tes parents et la plupart des sorciers sont superieurs a moi! Ils connaissent tous beaucoup plus de sorts que moi! C'est ridicule ce que tu viens de dire!
-Pas necessairement! Poursuivit Sharon, sans se demonter. Il faut que quelqu'un prenne les choses en main…..Je suis prete a t'aider…..Je n'ai pas peur de me battre. Je ne suis qu'en quatrieme annee, c'est vrai, mais je veux apprendre. Je ne veux pas rester sans rien faire. Si la situation reste telle quelle, je vais peter les plombs!"
Harry resta bouche-bee face a elle. Elle semblait tellement determinee, passionnee, mais tellement naïve! Pourtant, le nombre etait important. Quand il avait ecrit ses lettres ce matin, il avait ete choque de constater que les Compagnons ne comptaient que sept sorciers, lui inclus. Quelle belle armee! Y-avait-il reellement de quoi affoler Hermione?
Et pourtant…..Tel que Sharon l'avait dit, elle n'etait qu'en quatrieme annee! Il leur fallait des sorciers bien plus experimentes!
"Est-ce si grave que ca? Demanda Sharon en s'asseyant a ses cotes. Que je sois en quatrieme annee, je veux dire. Je suis consciente de ma tres grande inferiorite, mais vu la situation, il n'y a pas que la qualite qui compte. Le nombre aussi est important.
-Tes parents sont au courant que tu veuilles te battre?
-Tu plaisantes?! S'exclama Sharon en eclatant de rire. S'ils savaient, ils me retireraient de l'ecole sur le champ et m'enfermeraient dans ma chambre!" Elle fit une pause et se calma. "Serieusement, je n'ai pas envie de vivre sous une dictature. Je sais que, en principe, ma famille ne craint rien. Nous sommes des sorciers depuis des generations. Mais meme, en tant que "sang purs", quel avenir avons-nous? Nous n'aurons plus le droit a la parole, la liberte d'expression et de penser nous sera arrachee. Je n'ai pas envie de devenir une loque, un zombie. Si nous ne faisons rien, d'ici quelques annees notre cerveau ne saura meme plus comment fonctionner. Nous deviendrons les etres les plus betes de la planete!"
Harry avait le souffle coupe. Il avait peine a croire ce qu'il entendait. Il ne voyait plus la jeune fille avec qui il etait sorti quelques mois auparavant. Elle aussi avait changee. Elle, qui ne semblait se soucier que de choses triviales, se montrait sous un nouveau jour, rageuse et remontee contre la situation actuelle.
Harry remarqua alors qu'elle etait simplement vetue d'un vieux jean et d'un gros pull. Elle n'etait pas non plus maquillee, contrairement a son habitude.
" Je ne sais pas….." fit Harry en baissant la tete. Il etait tente par la proposition de la jeune fille, mais il serait indeniablement responsable s'il lui arrivait quelque chose. Et il etait plus que probable que leur lutte commune contre l'ennemi arracherait des vies.
Il aurait aime soliciter l'aide de Ron. Son ami avait prouve maintes fois qu'il avait des ressources. Leurs aventures des annees precedentes en etaient la preuve. Mais Ron etait comme absent. Harry leva de nouveau les yeux vers Sharon. Il fut encore frappe par la determination presente au fond de ses yeux. Determination qui ne s'etait pas tarie depuis qu'elle avait commence a lui parler.
"Tu veux m'accompagner, ce soir? Demanda enfin Harry. Il faut que j'en parle aux autres avant. Je ne peux pas decider tout seul."
Sharon hocha la tete. Son regard etincellait. Elle aurait voulu demander qui etaient "les autres", mais elle se ravisa. Si elle voulait des chances de se joindre a "eux", il fallait qu'elle apprenne a ne pas poser plus de questions que necessaire. Et en ce cas, elle aurait sa reponse d'ici peu.
Harry jeta un coup d'oeil a l'horloge. Il etait 21h35. Il fallait qu'ils y aillent. Il se leva, invita Sharon a prendre un manteau, et alla chercher sa cape d'invisibilite. Il se sentit assaillit de doutes. Pourquoi avait-il accepter la proposition de Sharon? C'etait une veritable folie! Elle etait trop jeune, trop inexperimentee! Les Compagnons n'allaient pas etre content de sa decision, il en etait persuade! De plus, il s'appretait a divulgue a une personne etrangere au groupe, l'existence de leur association. Il sentit son poignet le chatouiller. Il savait bien ce que cela signifiait. Tous les Compagnons devaient garder leur cooperation secrete. Et si Sharon divulguait ensuite a ses amies ce qu'elle aurait vu ce soir? Comment pouvait-il etre certain qu'il pouvait lui faire confiance?
"Ca, ce n'est pas un probleme, Harry, intervint Dumbledore. Ses parents sont Aurors. Il est evident qu'elle partage leur ideaux et leur point de vue. Par contre, tu n'aurais jamais, jamais du accepter. Elle n'aura aucune chance de survivre.
-Je m'en doute, fit Harry en redescendant les escaliers, sa cape sous le bras. Mais nous avons besoin de renfort. Nous ne sommes pas assez.
-Tes idees ne sont plus tres claires, mon garcon, retorqua le vieil homme. Tu devrais te reposer.
-Mes idees seraient peut-etre plus claires si je n'avais pas quelques vieux timbrés a intervenir a tout bout de champ dans mon crane! S'insurgea Harry.
-Non mais vraiment! S'exclama une voix. C'est une honte de nous parler sur ce ton!" Harry n'etait pas certain de reconnaitre l'identite de celui qui venait de parler. C'etait principalement Dumbledore qui prenait la parole.
-Tu as raison, Enamus, fit un autre. C'est meme de l'ingratitude!"
Harry s'arreta au milieu de l'escalier. Il sentait de nouveau la colere monter en lui. "De l'ingratitude? Retorqua t-il en pensee. Vous trouvez que je suis ingrat? Vous vous prenez pour qui? Je ne vous ai jamais rien demande! Surtout a vous, messieurs! Je ne vous ai meme jamais rencontres!
-Harry…..fit Dumbledore avec sa douceur habituelle, qui commencait serieusement a exasperer Harry.
-Je n'ai d'ordre a recevoir de personne! Interrompit le jeune garcon, en se frappant le front de sa main. Fichez le camp! Vous m'avez bien eut, Dumbledore! J'ai remarque trop tard combien vous etiez beau parleur!
-Albus, intervint un troisieme que Harry identifia comme etant Manzita, tu ne peux pas accepter que ce gringalet te parle sur ce ton!
-Gringalet? Fit Harry a voix haute. Qu'est ce que vous faisiez a l'age de quinze ans, hein? On vous avait deja donne une mission a remplir?
-La question n'est pas la, retorqua Manzita d'une voix outree. Et d'abord, ne parlez pas tout fort!
-Fermez-la! Taisez-vous!" Ragea Harry. Il se sentait baigne de sueurs froides, ses muscles se convulsaient, son crane tambourinait. N'y tenant plus, il lanca sa tete contre le mur de pierre, repetant le mouvement, tentant de faire taire les voix de ses predesseurs.
"Harry, arretes! Entendit-il Dumbledore s'ecrier.
-Il est devenu fou! Rencherit Achille.
-Pourquoi Fumseck l'a t-il choisit? Poursuivit Datillus.
-Allez-vous en! Laissez-moi tranquille! Taisez-vous!" murmurait Harry en continuant de frapper sa tete contre le mur. Il tremblait, ses dents avaient mordus ses levres et du sang coulait dans sa bouche. Sa tete etait en feu, prete a exploser.
Les voix se turent. Harry maintint son front humide contre la froideur des pierres du mur. Des larmes coulaient le long de ses joues. Il se sentait las, vide, fou. Pourquoi avait-il accepte de remplir sa fonction de Succedant et la mission qu'on lui confiait en meme temps? Pourquoi avait-il ete aussi bete pour croire ce que Dumbledore et les autres lui avait dit? Tous avaient parle d'honneur, de privilege. Quel honneur y avait-il a accepter d'aller se faire tuer?
Il sentit une main sur son epaule qui le forca a se retourner. Sharon se tenait devant lui, le visage grave. Elle avait revetu son manteau. Harry se demanda depuis combien de temps elle se trouvait la. Avait-elle entendu ses paroles? Si oui, qu'avait-elle pense de le voir se disputer avec un etre invisible? L'avait-elle vu se frapper la tete contre le mur?
Harry devina qu'elle avait ete temoin de son acces de folie. Cependant, elle ne sembla pas s'en emouvoir. "Ca va mieux?" Demanda t-elle.
Harry hocha la tete. Sharon tendit la main vers lui et essuya le sang qui ruisselait de son front, dissimulant la trop fameuse cicatrice. Harry eut un sanglot et plongea la tete au creux de l'epaule de la jeune fille. Elle se mit a lui caresser les cheveux d'une main apaisante.
"Je ne sais pas ce qui m'a pris, murmura t-il entre deux hoquets. J'en ai marre! Je veux que ca se termine. Meme cet apres-midi j'ai ete horrible avec Hedwige! Ron ne me parle plus! Je deviens fou! Je suis en train de perdre la raison…..
-Tu vois ce que je voulais dire tout a l'heure, fit Sharon en le repoussant gentiment. Si on n'agit pas le plus rapidement possible, on va tous devenir cingles. Les choses ne vont faire qu'empirer. Allez viens. On doit nous attendre."
Elle le prit par le bras et l'entraina en bas des escaliers. Harry reprenait peu a peu ses esprits. Il fut estomaque de voir avec quelle aisance Sharon avait prit la direction des operations. Il avait percu une certaine tristesse dans ses yeux quand elle l'avait rejoint, mais elle avait mis cela de cote, conservant l'idee que l'un d'eux devait a tout prix garder la tete froide.
Encore un peu perturbe, mais calme, Harry passa la cape par dessus eux et la carte des Maraudeurs a la main, ils sortirent de la salle commune.
Le chemin jusqu'au saule cogneur etait desert et la nuit etait glacee. Rusard etait dans son bureau et Peeves devait s'amuser dans le Grand Hall. Il etait 21h50. Ils allaient etre en retard. Il leur faudrait plus de dix minutes pour parvenir a la Cabane Hurlante. Ils presserent le pas, manquant trebucher de nombreuses fois contre les racines sortant du sol. Ils ne parlerent pas, se contentant de se hater.
Lorsqu'enfin ils deboucherent dans la cabane hurlante, ils percurent des voix a l'etage. Harry s'arreta, tendant l'oreille, de peur qu'il ne reconnaisse pas l'identite des occupants. Il dut s'approcher, ne distinguant rien. Par malheur, ses pas firent gemir les lattes de bois du plancher. Il eut a peine le temps de retenir son souffle qu'une ombre surgit du couloir oppose, une baguette brandie dans sa direction. Ne quittant pas la silhouette approchant, des yeux, Harry sentit Sharon se ruer a ses cotes et plaquer une main sur son bras.
"Qui est la? Tenta Harry, la main tendue, pare a se defendre s'il le fallait.
-Harry?" S'enquit la voix que Harry reconnut comme etant celle de Bill. Le jeune homme parvint a leur hauteur et alluma le bout de sa baguette. Ses yeux s'equaquillerent de surprise lorsqu'ils se poserent sur Sharon.
"Je t'expliquerai, fit Harry avant que Bill ne pose une question. J'imagine que je vais causer des histoires, encore une fois…..
-Il manque pas mal de monde, fit le jeune homme. Je monte la garde, on ne sait jamais.
-Qui est la? S'enquit Harry en faisant un signe du menton vers l'etage.
-Charlie, mes parents, Aelys et Remus, enumera Bill. Et puis quelques sorciers qu'on a reussit a rassembler. Il pourrait bien en avoir d'autres. Allez-y, montez, on vous attend la-haut. Moi je vais rester encore un peu, parce qu'il faudra mettre une barriere avant de commencer. Je vous vois d'ici peu."
Harry hocha la tete et allait entrainer Sharon a sa suite quand un bruit se fit entendre. McGonagall venait tout juste de transplaner a quelques pas d'eux, accompagnee d'une vieille sorciere. Les deux femmes s'approcherent d'eux, et il ne fallut pas longtemps a l'ancienne directrice pour remarquer Sharon. La jeune fille baissa brievement les yeux, comme genee d'avoir enfreint le reglement, mais elle releva bravement la tete.
"Mlle Little! Fit McGonagall en venant se poster devant la jeune fille. Que faites-vous ici?
-C'est moi qui lui aie demande de m'accompagner, intervint Harry. Elle est la pour nous aider.
-Potter! Vous avez perdu la tete ou quoi? S'emporta la sorciere. Avez-vous deja oublier le but de notre association? Mlle Little, nous ne jouons pas! Il est preferable que vous retourniez au chateau!
-Je veux etre utile, fit Sharon. Je sais que c'est dangereux, mais cela ne me fait pas peur.
-Pas peur? Vous n'avez absolument aucune idee de…..
-Professeur, coupa Harry avec une certaine insolence, vous n'ignorez pas le nombre ridicule que nous sommes! Toute aide est a considerer, nous ne pouvons nous permettre de faire les difficiles et de snober ceux qui en connaissent moins!
-La n'est pas la question! Mlle, je vais vous ramener au Chateau. Pas de discussion!
-Laissez-lui une chance? Fit Harry. De toutes facons, elle est venue jusqu'ici, elle a deja un peu conscience de ce que tramons…..
-Un petit sort d'amnesie et le tour est joue, Potter! Mlle, je suppose que vos parents ne sont pas au courant de ce que vous avez en tete?
-Non, fit Sharon, rougissant malgre elle.
-Ils sont la-haut, intervint Bill. Ils sont venus avec mes parents et comptent bien se joindre a nous.
-Quoi? Fit Sharon, equarquillant les yeux. Ils sont la?
-Parfait, dit McGonagall, comme cela, vous pourrez leur expliquer vous-meme." Elle fit signe a sa compagne et commenca a se diriger vers l'escalier.
Sharon jeta un coup d'oeil apeure vers Harry. Elle avait perdu toute confiance et toute bravoure. Harry trouva etrange qu'elle ne craigne pas de se battre contre un enemi mortel mais qu'elle est peur de ses propres parents. Cependant, il lui passa un bras affectueux autour des epaules. "C'est trop tard pour reculer, maintenant, dit-il. Viens, ne perdons pas de temps." Il fit un signe de la main a Bill, reste monter la garde et suivit McGonagall.
Il ne parvenait pas a croire que les Compagnons aient ainsi repondu a son appel. Il s'en sentait flatter bien sur. Leur confiance etait surprenante, meme dans une telle situation. Apres tout, il n'etait reellement qu'un gamin! Etaient-ils vraiment prets a l'ecouter? Harry frissonna. Soudain, l'idee de mener la troupe lui parut extremement ridicule et pretentieuse. Pouvait-il seulement commander un tel groupe? Visiblement, tous etaient bien plus que de bons sorciers, ils etaient doues, puissants, experimentes. Et lui, et Sharon, deux adolescents gauches et connaissant quelques petits sorts, se croyaient capables de venir en aide aux autres! Ils allaient vraiment faire tache face aux Compagnons!
Ils penetrerent dans une petite salle. Elle avait visiblement subit un petit nettoyage et pouvait desormais pretendre au titre de la piece la plus correcte de la Cabane, ce qui n'etait pas peu dire!
La salle regorgeait deja de pas mal de monde. Bien plus en tout cas, que ne l'avait espere Harry. Il y avait, tel que l'avait dit Bill, Charlie, Mr et Mme Weasley, Remus et Chevalier, Robert et Sally Little mais aussi Amos Diggory, le pere du defunt Cedric. Et enfin, il y avait trois sorciers et deux sorcieres que Harry ne connaissait pas.
Des que Sharon penetra dans la piece, ses parents pousserent des exclamations. Abasourdis et choques de voir leur fille a cet endroit, ils ne surent que dire. McGonagall commenca a parler, mais Harry intervint, repetant les arguments qu'il avait emit quelques minutes plus tot a l'ancienne directrice.
"Mais voyons, c'est de la folie! S'emporta Robert Little. Sharon, tu es trop jeune! Tu ne connais pas suffisemment de sorts pour te defendre et encore moins pour te battre!
-C'est vrai, admit sa fille, mais quel avenir m'attend? Nous attend? Je n'ai pas envie dans quelques annees de regretter de n'avoir rien fait!
-Tu parles comme si ton absence allait faire une difference! Fit sa mere en faisant de grands gestes.
-Mon absence ne fera peut-etre pas de difference, mais ma presence peut, peut-etre, en faire une! Retorqua Sharon. Vous ne pouvez pas m'interdire de vouloir poursuivre mes idees! Vous avez les memes!
-La n'est pas la question! fit son pere. Tu es trop jeune pour cela!
-Et a quel age est-il plus convenable de penser? Repliqua la jeune fille, un brin d'insolence dans la voix. Si vous ne vouliez pas que cela arrive, il aurait fallut eviter de parler politique en ma presence!"
Ses parents allaient repondre, mais ils furent interrompus dans leur lancee par l'arrivee de Olivier et de Bill. Dubois avait les joues rouges et paraissait essouffle.
"Bon sang, Harry! Lanca t-il en direction du jeune garcon. J'ai mis un temps fou a trouver l'enigme! J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une veritable publicite et j'ai faillit jeter la lettre. Ensuite j'ai cru que c'etait Fred et George qui m'envoyait une blague!
-J'avais pourtant envoye Hedwidge, fit Harry, tu aurais du la reconnaitre!
-Je sais, mais je n'ai pas fait attention a elle au debut." Dubois souffla. "La prochaine fois essaie de faire une enigme un peu plus simple! Les deux petits canards j'ai compris qu'il s'agissait de 22 heures, vu la forme des 2, mais je n'ai jamais ete tres doue pour les anagrames!
-Peu importe, intervint McGonagall, tu es arrive. Nous avons perdu assez de temps. Harry?
-Euh,…..oui. Tout le monde est la?" Tous avaient pris place sur une chaise, lui faisant face, meme Sharon, assise a cote de son pere, qui ne semblait du tout content que sa fille se trouve ici. McGonagall, quant a elle, s'etait placee pres de Harry, tournee, tout comme lui vers les autres.
"Il nous faut provisoirement casser notre lien de silence, dit-elle. Mais avant cela, je propose que chacun se presente." Elle se leva. "Je suis Minerva McGonagall, ancienne professeur et directrice de Poudlard. Je suis aujourd'hui, sans emploi." Elle se rassit, invitant Harry a se presenter a son tour.
Chacun a tour de role, se leva et fit de meme. Harry apprit donc que la vieille sorciere qui avait accompagnee McGonagall se nommait Genvieve Albarn et avait ete Auror il y quelques annees. Il apprit aussi le nom des trois sorciers, Rachid Abdalah, Mage-Guerrier de la paix, Erwan Le Meur, Auror et Sean McGregor, Medicomage a l'hopital Sainte-Mangouste. Les deux sorcieres qui les accompagnaient se nommaient Jackie Bogart, Medicomage elle aussi, et Greta Haussman, bibliothecaire.
"Vous avez tous une vague idee de la raison pour laquelle vous etes ici, fit McGonagall, en se grattant le poignet. Avant de vous reveler tout, il faut casser notre lien." Elle fit signe aux Compagnons de s'approcher. Tous les sept formerent un cercle et joignirent leurs mains ensemble. McGonagall murmura une formule et Harry sentit une breve mais vive douleur le traverser de part en part, un peu comme une decharge electrique. Lorsque la sorciere eut terminee son incantation, les mains se relacherent et chacun rejoint sa place.
" Bill, as-tu mis la barriere de securite?" Demanda t-elle, et le jeune homme acquiesca. Elle expliqua a l'assemblee le but de leur association, les consequences et les risques, mais aussi l'espoir que leurs actions puissent reussirent. Harry eut peine a croire que McGonagall ait reprit ses forces. Elle semblait si faible et lasse ce matin.
"Professeur, intervint-il se souvenant d'un detail. J'aimerai dire quelque chose avant que nous commencions." McGonagall se tourna vers lui et lui lanca un regard inquisiteur. D'un mouvement de tete, elle l'invita a poursuivre. "J'aimerai eclaircir un point, dit-il en se levant et regardant Chevalier. Professeur, je vous ai vue parler de maniere tres aimable ce matin avec Lucius Malefoy….." Chevalier rougit violemment alors que toutes les tetes se tournaient vers elle. "Pouvez-vous nous expliquer la raison de cela? Apres tout, ne sommes-nous pas ici en temps que groupe anti-gouvernement?"
McGonagall, ainsi que la plupart des sorciers presents, semblait choquee de la revelation de Harry et attendant avec impatience que la jeune femme ne se justifie. Chevalier sembla hesiter, se mordit les levres et s'eclaircit la gorge avant de parler.
"Je voulais garder cela pour moi, dit-elle, les joues toujours rouges. Je ne tenais pas a ce que quiconque ne soit au courant, c'aurait ete dangereux….., mais je me retrouve avec le couteau sous la gorge…..Alors voila: je voulais seduire Malefoy….." Il y eut des exclamations dans la piece. "Je voulais l'amadouer, l'adoucir, ainsi il m'aurait peut-etre ete possible d'en apprendre un peu plus sur ses activites….
-Pourquoi ne pas en avoir parler a quelqu'un d'autre? s'enquit McGonagall, les sourcils fronces. Ne sommes-nous pas une equipe?
-Je suis desolee, fit Chevalier en baissant la tete. C'est vrai, j'aurai du en parler, mais j'avais peur. En etant la seule a savoir, je ne risquais pas autant. Imaginez si je vous l'avais dit, si l'un d'entre vous se faisait prendre, si on vous faisait subir le sort de l'imperum?"
Il y eut un silence. Harry dut admettre que Chevalier paraissait sincere. Cela le decu quelque peu. Il guetta la reaction des autres et tous semblaient convaincus de la veracite de ses propos.
"Navree d'avoir doute de toi, Aelys, fit McGonagall. Nous venons de mettre ton plan a l'eau…..
-Je comprend que ma reaction ait pu sussiter des questions. Apres tout, il nous faut nous mefier de tout le monde. J'ignorais si notre lien de silence etait suffisemment fort pour resister a l'imperum.
-J'en doute, fit McGonagall en grimacant, surtout si le sort est fait par un Mage aussi puissant que Voldemort." Elle fit une pause et se tourna vers Harry. "Pourquoi nous as-tu fait venir jusqu'ici, Harry?"
Le jeune garcon se leva, tandis que la sorciere s'asseyait. Il balaya timidement la salle des yeux. Tous les regards etaient diriges vers lui, etudiant ses moindres gestes, a l'ecoute de chacun de ses propos. Sur les dix-huit sorciers, seule Sharon etait plus jeune que lui. Pourtant, aucun de ses nouveaux camarades ne posaient sur lui de regard hautain ou dedaigneux. C'etait peut-etre cela en fait qui l'embarassait. Ils avaient confiance en lui, ils croyaient en ses capacites. Soudain, Harry se mit a douter enormement. Il avait son plan bien en tete, il l'avait travaille, avait songe aux differentes possibilites. Il etait pret a prendre le risque. Mais il avait convie les Compagnons sur un coup de tete, apres que Malefoy ait emmene Rogue et renvoye McGonagall. Face a la situation, maintenant, il n'etait plus certain de la raison qui l'avait pousse a faire cela.
Les visages etaient encore tournes vers lui, attendant patiemment qu'il parle. Il fallait qu'il dise quelque chose. Il avait perdu sa hargne, sa rage, il aurait aime fuir, devaler les escaliers et retourner au chateau. Mais ses soucis couraient bien plus vite que lui et seraient a Poudlard avant lui. Il n'y avait pas de doute la-dessus.
"Bonsoir," balbutia t-il. Il se sentit ridicule, il n'osa pas regarder la reaction des autres. Indeniablement ce qu'il venait de dire avait decu ses interlocuteurs. Il ne pouvait pas en etre autrement. Pourtant, il ne les regarda pas.
"Vas-y, Harry, fit Bill non loin de lui. Tu n'as aucune raison de nous craindre. Nous sommes tous la pour la meme raison. Et puis si tu ne crains pas une bande de Mangemorts, ce n'est certainement de nous qu'il faut avoir peur. Quoique, nous pouvons etre dangereux, ajouta t-il en riant. Tu as de la chance d'etre de notre cote!"
L'atmosphere se detendit quelque peu aux paroles de Bill. Harry lui-meme eut un sourire. Il se sentit de nouveau un peu plus hardi.
"Comme vous le savez tous, dit-il enfin, regardant chacun avec plus d'assurance, Lucius Malefoy au poste de Ministre est une catastrophe et d'ici peu, il n'y aura pas un seul sorcier qui ne puisse temoigner d'un acte injuste et injustifie sur leur personne ou celle d'un proche." Il y eut de nombreux hochements de tete qui encouragerent le jeune garcon a poursuivre. "Ma meilleure amie est dorenavant devenue ma principale enemie, j'ai perdu des amis, mes parents, mon parrain et a l'heure actuelle ma petite amie est emprisonnee pour un crime dont elle totalement innocente. Je n'ai pas sauver mes parents, mais Ginny Weasley est encore en vie et quoi qu'il arrive je ferais tout pour la sortir de la." Il evita de regarder Arthur et Molly qu'il sentait troubles. "Tant que Voldemort ou Hermione, appelez notre enemi tel que vous le voulez, sera de ce monde, je ne pourrais pas vivre normalement. C'est vrai que, entre lui et moi c'est personnel, mais des qu'il m'aura elimine, ce sera au tour de chacun de vous. Moldus et sorciers, il ne fera pas de difference. Votre seule chance de survie sera de s'allier a lui, de devenir des meurtriers." Il fit une nouvelle pause. Il savait qu'il n'apprenait rien a personne, mais au moins, chacun des nouveaux venus pouvaient etre certains de l'objectif de cette reunion. "Mais avant d'en arriver la, nous pouvons tenter de renverser la situation, reprit-il. Nous ne devons pas connaitre la peur, notre but doit etre d'aller au-dela du desir personnel. Si Voldemort/Hermione parvient a avoir une totale main-mise sur le monde sorcier, c'est la planete entiere qui en souffrira, peu importe que ce soit de notre cote ou du cote Moldu. Mais, et c'est un avis tout a fait personnel, je crois qu'avant de nous debarrasser de lui, c'est a Malefoy qu'il faut oter les pouvoirs. Il est la porte qui permettra a Voldemort de gagner. Sans Malefoy, les capacites de Voldemort seront affaiblies."
Tout le monde avait ecoute sans broncher. McGonagall se leva.
"Pour ceux qui l'ignore, je voulais aussi rajouter que Severus Rogue, qui nous a toujours ete d'une aide tres precieuse, a ete arrete ce matin. Il comptait parmi notre groupe, et je suis persuadee qu'il voudrait nous voir nous battre. Chacun d'entre nous doit s'attribuer une tache. Aelys a deja fait preuve d'initiative aujourd'hui, et je souhaiterai que tous vous fassiez la meme chose. Faire partie des Compagnons necessite de la determination, du courage, de l'entreprise et un caractere de battant." Elle se tut momentanement et baissa les yeux vers Sharon. "Je ne doute pas que vous ayiez ces qualites, Mlle, dit-elle avec douceur, mais je maintiens que vous etes beaucoup trop jeune et inexperimentee.
-Minerva, fit Harry avec une facilite qui le surpris lui-meme, Sharon n'est pas obligee de se battre. Il y a, a Poudlard, des eleves qui appelent a une surveillance etroite. Je crois que Sharon peut tres bien se charger de cela." La jeune fille lui lanca un regard bienfaisant. McGonagall ne repondit pas et jeta un regard inquisiteur vers Robert et Sally.
"Je prefere cela au fait qu'elle vienne se battre, fit Robert.
-J'ai une cape d'invisibilite, ajouta Harry. Elle pourra s'en servir." Les Little acquiescerent, soulages que leur fille ne courirait pas de risque.
"J'ai rendez-vous avec Malefoy demain soir, fit Aelys. Il se mefierait peut-etre si je decommandais…..
-Si tu es certaine de ce que tu fais, fit McGonagall, je ne peux pas t'en empecher.
-J'ai des amis qui seraient prets a nous aider, intervint Bill. Ils sont assez doues en sorts…..
-Tres bien, il faudra que je les rencontre avant de les accepter dans notre groupe, dit McGonagall, ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi, mais on ne sait jamais. Genvieve, tu sais ce que tu as a faire, n'est ce pas? J'ai oublie de vous preciser que Genvieve est une femme-cameleon. Elle va tenter de s'infiltrer dans le Ministere afin de recolter un maximum d'informations." La vieille dame fit une demonstration de ses dons et se fondit devant les Compagnons qui se trouvaient derriere elle. Chacun poussa des exclamations appreciatives, avant qu'elle ne "reapparaisse" devant eux.
Harry se renbdit compte que tous s'etaient leves, proposant leurs idees et les actions qu'ils tenaient a entreprendre. Harry n'avait pas pu terminer de dire ce qui l'avait amene a les reunir. Il s'approcha alors de McGonagall.
"Professeur, dit-il par habitude, je n'avais pas fini de parler…..
-Oh, pardon!" Fit la sorciere avec un air surpris. Harry ne put s'empecher de trouver etrange que McGonagall ait cru qu'il avait demande une reunion dans le seul but de repeter tout ce que chacun savait deja. "Votre attention, s'il vous plait!" Reprit la sorciere en frappant des mains pour retablir le calme. Certains s'appretaient meme a repartir et durent se rassoir. Harry n'avait pas termine. Vas-y, mon garcon."
Harry avait ete coupe dans son elan et de nouveau tous ces regards tournes vers lui l'intimidaient quelque peu.
"Euh, fit-il hesitant et ne sachant comment exposer son plan. Tel que vous la dit Minerva, Severus Rogue a ete arrete ce matin." Il s'eclaircit la gorge. "Depuis que Malefoy a ete elu, les choses vont tres vite, trop vite. Je crois que nous ne pouvons nous permettre d'attendre avant d'agir. Le plus tot sera le mieux. Je vais aller delivrer Ginny Weasley et Severus Rogue….." Tous les sourcils se froncerent.
"Harry, intervint Remus, qui avait l'air particulierement fatigue, comment comptes-tu t'y prendre? Le Ministere est une vraie forteresse…..
-Je sais, convint le jeune garcon, mais j'ai mon plan.
-En ce cas, fit Arthur, je t'accompagne. Je connais l'endroit et je ne te laisserai pas prendre seul le risque de sauver ma fille!
-Arthur! Fit Molly qui avait palit. C'est de la folie! Vous vous jetez tout droit dans la gueule du dragon! Et Harry, tu n'as pas le droit de risquer ta vie de la sorte!
-Molly a raison, Harry, appuya McGonagall. Tu es trop jeune pour prendre autant de risque!
-Trop jeune? Rencherit Harry qui sentait sa mauvaise humeur remonter. J'en ai assez qu'on me dise tout le temps que je suis trop jeune! La premiere fois que j'ai ete confronte a Voldemort aussi j'etais trop jeune! J'ai toujours ete trop jeune!
-Il est inutile de s'emporter, retorqua McGonagall sechement. Ce que je voulais dire c'est qu'il y a suffisement dans ce groupe de sorciers experimentes qui…..
-Experimentes? Coupa Harry, le feu aux joues. Parce que je ne suis pas experimente peut-etre? C'est certain que je ne connais pas la moitie des sorts que la plupart d'entre vous maitrise, mais combien d'entre vous peuvent dire qu'ils ont deja eut affaire a Voldemort? Ou a des Mangemorts? Combien?" La salle se tut, mais Harry ne decolera pas. "Je vous dis mon plan, vous en ferez ce que vous voudrez! De toutes facons, aucun d'entre vous n'a le pouvoir de m'arreter. Mes parents ne sont plus la, mon parrain non plus. La seule qui pourrait m'en empecher n'appartient pas a notre monde, et c'est mieux comme ca!"
Il souffla, gardant la tete haute, defiant quiconque, principalement Molly Weasley, de protester contre ce qu'il venait de dire. La sorciere en mourrait indeniablement d'envie, mais elle se contint.
Harry se tourna vers McGonagall. "Tous ici sont sous le lien du silence, n'est ce pas?" Elle hocha la tete, les levres pincees. "Comme vous le savez peut-etre, Ginny Weasley doit passer au Tribunal mercredi. Son sort sera decide a ce moment. Mais je compte me rendre au Ministere avant." Il balaya la piece des yeux, un peu anxieux de ce qu'il s'appretait a dire. " Je vais endormir Malefoy, dit-il avec un sang-froid qui le surpris, puis j'irais delivrer les deux prisonniers.
-Qu'entends-tu par endormir Malefoy? S'enquit Sean McGregor, les sourcils fronces.
-L'endormir, tout simplement, le temps que je puisse accomplir ma mission, repondit Harry le regard percant.
-S'attaquer directement au Ministre est beaucoup trop dangereux, intervint Jackie Bogart, nous…..
-Tout ce que nous ferons sera dangereux, retorqua Harry sechement. Si cela depasse votre volonte, il est preferable que vous restiez chez vous!
-Harry! Fit Remus outre. Chacun d'entre nous a le droit d'exprimer ses craintes!
-Donc, je disais, poursuivit Harry, comme s'il n'avait pas ete interrompu et avec une insolence grandissante, je m'infiltre au Ministere, j'endors Malefoy, je delivre Ginny et Rogue et nous nous enfuyons loin….." Il observa l'assemblee. La confiance que chacun lui avait donnee au debut de la reunion semblait s'etre bel et bien envolee. Les visages etaient sombres, sceptiques, mecontents. Mais Harry ne se demonta pas le moins du monde. "Aucun d'entre vous n'est sans doute au courant que Drago Malefoy a paye de sa vie pour une information de premier ordre. Il m'a revele ou se trouve le Quartier General de Voldemort/Hermione." Les visages s'eclairerent quelque peu a ces mots. "Azkaban, dit Harry simplement, comme si cela etait evident.
-Azkaban? S'exclamerent plusieurs sorciers.
-En es-tu certain? Demanda Amos Diggory.
-Tu crois vraiment qu'on puisse faire confiance a un Malefoy, quelqu'il soit? Appuya Charlie, sceptique.
-Je suis convaincu qu'on puisse faire confiance a Drago Malefoy, oui, repliqua froidement Harry, un peu decu des paroles de Charlie. Au cas ou tu l'ignorerais, Drago a sauve Ginny du meme sort que Hermione, ou peut-etre meme de la mort….." Il y eut de nouvelles exclamations de surprise. "Pourquoi croyez-vous qu'il ait ete tue? Pourquoi alors que son pere est Ministre, un garcon comme lui aurait ete assassine?
-Nous n'avons aucune preuve qu'il est ete assassine, fit Rachid Abdalah.
-Non, mais moi j'en suis persuade. Maintenant, croyez ce que vous voudrez." Harry rajusta lentement ses lunettes avant de poursuivre. "Drago est mort le lendemain de notre rencontre. Il m'avait dit ou se trouvait Voldemort.
-Et s'il s'agissait d'un piege? Osa Greta Haussman.
-Chacun de nous croit ce qu'il veut, fit Harry en haussant les epaules. Pour en revenir a mon plan, j'emmenerai Ginny et Rogue sur la cote, pres d'Azkaban. Ceux d'entre vous qui desirent combattre, nous vous attendrons la-bas, mercredi soir au plus tard. Des questions?"
McGonagall se leva une fois de plus et jeta a Harry un regard qui ne presageait rien de bon. "Quoi que tu dises, Harry, fit-elle, tu n'iras pas la-bas. C'est certain qu'il nous faille prendre des risques, mais la c'est, non seulement du suicide, mais egalement completement ridicule!
-Minerva, vous n'etes plus a Poudlard, vous ne pourrez donc pas m'en empecher!
-A quoi cela sert-il d'avoir cree les Compagnons si chacun fait ce que bon lui semble? S'emporta la sorciere. Quel interet a se reunir et plannifier des actions si un individu se croit au-dessus de tout cela et decide de n'en faire qu'a sa tete?
-Je ne me crois pas au-dessus de rien ni personne, repliqua Harry. Simplement, je trouve que nous avons deja perdu bien assez de temps! Vous attendez qu'il y ait d'autres victimes avant de vous decider a agir? Vous attendez que Ginny et Severus finissent a Azkaban?
-Bien sur que non! rala McGonagall. Mais ce n'est pas une meilleure idee d'agir sans reflechir!
-Ne vous inquietez pas, c'est tout reflechi!" Lanca Harry.
McGonagall se tut mais le fusilla du regard.
"Ou devons nous rejoindre mercredi? Demanda Erwan Le Meur, qu'on n'avait pas encore entendu.
-J'ai consulte une carte, repondit Harry. Il y a un petit bois pres de la falaise. Nous nous retrouverons la. Je vais envoyer quelques lutins en reconnaissance. Ils vous tiendront au courant de l'endroit exact.
-Des lutins? S'enquit Dubois. Tu crois qu'ils voudront nous aider?
-J'en suis persuade, fit Harry avec un leger sourire. Lorsque la Foret a brule, beaucoup de creatures ont ete sauvees grace a l'aide du personel de Poudlard. Beaucoup ont egalement ete hebergees dans les etables et granges de l'ecole en attendant de retrouver leur habitat. Ils nous aiderons.
-Tu es peut-etre un peu trop optimiste, fit McGonagall. Beaucoup n'aiment pas se meler a nous. Nous n'avons pas toujours ete corrects avec eux…..
-Il s'agit de bien plus que du fait de nous aider, rencherit Harry. En brulant une grande partie de la Foret, Voldemort s'est directement attaque a eux. Il n'a pas montre le moindre scrupule la derniere fois, je doute qu'il soit plus clement s'il parvient au pouvoir. J'irais leur parler des demain."
Arthur s'avanca alors vers Harry, suivit de pres par Molly. "S'il est vrai que personne ne puisse t'empecher de te rendre au Ministere, dit-il, je pense tout de meme que tu ne dois pas agir seul. Je propose de t'accompagner.
-Tres bien, acquiesca Harry. Nous irons ensemble."
Chevalier approcha elle aussi. "Quand avez-vous l'intention d'agir? Demain soir?
-Oui, repondit Harry. Pourquoi?
-Je dine avec Malefoy demain, fit-elle. Je peut essayer de mettre un somnifere dans sa boisson ou ses aliments.
-Ou passez-vous la soiree? S'enquit Harry, les sourcils fronces.
-Je ne sais pas encore, avoua la jeune femme. Je lui demanderai demain et vous dirais.
-Ne veux-tu pas que qulequ'un t'accompagne? Demanda Lupin en s'avancant vers eux. Seule face a lui risque d'etre dangereux…..
-Comment veux-tu que je me fasse accompagner sans que cela ne parraisse suspicieux?
-Si vous allez dans un restaurant, ce peut etre facile, intervint Molly. Je veux bien aller manger avec Bill ou Charlie non loin de vous…..
-Trop risque, Molly, fit Harry. Malefoy trouvera etrange que vous soyiez dans le restaurant. Il trouvera a dire que vous n'en avez pas les moyens….."
La plupart des Compagnons s'etaient maintenant regroupes autour d'eux, la majorite d'entre eux, certainement soulages qu'enfin l'on se decide a etablir des plans concrets!
"Je veux bien reserver une table pour demain soir, intervint Greta. Apres tout, qui soupconnerait une bibliothecaire d'etre une espionne?" Ces mots arracherent des sourires. "Mais je n'aime pas diner seule, ajouta t-elle, le regard brilliant.
-Je vous accompagne, fit aussitot Olivier en passant une main dans ses cheveux. Nous aurons l'air d'un simple couple d'amoureux dinant aux chandelles…..
-Parfait," fit Harry en souriant devant l'enthousiasme de Dubois. Il se souvenait qu'il n'y avait pas si longtemps, Olivier Dubois ne se preoccupait que de Quidditch. Il semblait indeniablement avoir ouvert les yeux sur les autres joies qu'offrait la vie, et presentait un interet particulier a la gente feminine! Et Greta Haussman avait un certain charme qui ne semblait pas l'avoir laisse indifferent…..
"Bon, fit McGonagall en s'efforcant de paraitre resolue, je vois que tout le monde semble d'accord pour proceder selon le plan de Harry…..Alors, il vaut mieux que chacun d'entre nous se voit attribue une tache bien definie. Aelys dinera avec Malefoy, couverte par securite par Greta et Olivier. Arthur, Harry et Genvieve s'infiltreront dans le Ministere et tenteront de delivrer Ginny et Severus. Cela nous fait six Compagnons ayant leur mission fixee.
-Je vais essayer de convaincre certaines creatures de nous joindre, dit Remus. Les Loups, Dragons, Hippogriffes….. Ils peuvent nous etre utiles…..
-Nous n'avons que deux jours, Remus, fit McGonagall. Tu n'auras jamais assez de temps pour cela!
-Je vais essayer, repondit le sorcier. Si j'arrive a en convaincre quelques uns, ce sera deja ca de gagne!
-Alors je t'accompagne, intervint Charlie. Je vais partir des ce soir pour la Roumanie. J'en connais qui me doivent quelques services." Il avaient une etincelle dans le regard. Personne ne lui posa de questions, seule Molly fit une grimace a ces mots. Les multiples cicatrices de son fils temoignaient du souci qu'elle allait encore devoir se faire.
-Tres bien, fit Harry, mais essayez d'etre de retour mercredi soir, quoi qu'il arrive. Tant pis vous n'etes pas parvenus a convaincre qui que ce soit.
-Si nous devons en plus nous allier a des Dragons et des Loups, fit Jackie, il serait preferable de prevoir quelques potions, antipoisons et antidotes. Je vais m'en charger.
-Nous allons en prendre a l'infirmerie de l'hopital, ajouta Sean en approchant de sa collegue. Il y en a suffisemment pour que quelques flacons manquants passent inapercus. S'il nous en faut plus, nous ferons les potions necessaires.
-Quant a nous, fit Rachid en jetant un coup d'oeil a ses camarades Aurors, nous allons d'une part tenter de convaincre d'autres collegues en qui je pense nous pouvons avoir confiance…..
-…..et ensuite nous irons tater le terrain pres de la falaise et voir comment organiser la bataille, poursuivit Amos tandis que les Little acquiescaient. Je pense que physiquement nous sommes prets a nous battre.
-Tres bien, fit McGonagall. Il ne reste plus que Molly, Bill et moi. Nous pourrions nous charger des Leprechauns et des Korrigans a ta place, Harry. J'ai deja eut affaire a eux. Ils devraient me reconnaitre.
-Bill pourra t'accompagner, Minerva, fit Molly. Ce n'est pas vraiment la peine que je vienne avec vous. Je vais preparer des victuailles, des couvertures et tout ce dont nous aurons besoin. On ne sait pas combien de temps tout cela va durer.
-Bonne idee," approuva McGonagall, le reste des Compagnons lui faisant echo. Visiblement, personne n'avait songer a cela et il etait certain qu'ils auraient besoin de nourriture pour les ragaillardir. Molly etait evidemment habituee a songer a ce genre de chose, ayant eleve sept enfants toujours affames! " Et bien, je pense que chacun sait ce qu'il a faire, reprit McGonagall. Nous avons encore une bonne partie de demain pour rearranger les plans, et convenir des heures. J'emmenerai un hibou a chacun des que Aelys m'aura informe du lieu de rencontre avec Malefoy. Pas de questions? Tres bien, bonne chance a tous et rendez-vous mercredi soir."
Avant que chacun ne prenne conge, le lien de silence fut passe par les poignets de tous, scellant ainsi tout ce qui s'etait dit ce soir.
Peu a peu, les Compagnons sortirent de la piece. Sharon s'approcha de Harry. "Et moi? demanda t-elle. Que dois-je faire exactement?
-Tu vas espionner les eleves demain, repondit Harry. Je vais te preter ma cape. Es-tu prete a manquer une journee de cours?" La jeune fille hocha la tete. "Il va surtout falloir que tu te concentres sur le Serpentards. Viens, il vaut mieux rentrer. On en reparlera dans la salle commune."
Sharon dit au revoir a ses parents et les suivit des yeux lorsqu'ils prirent conges. Il ne restait plus que McGonagall et Chevalier.
"J'espere que l'idee est bonne, fit McGonagall. J'espere que nous n'amenons pas tous les Compagnons a leur perte, et nous avec!
-Il a raison, Minerva, fit Chevalier en designant Harry. On a perdu assez de temps. Il faut tenter le tout pour le tout. A trop reflechir, nous ne ferons rien. Chaque instant compte desormais. Malefoy sait tres bien qu'il se prepare quelque chose et je ne serais pas etonnee qu'il se doute de l'identite de certains d'entre nous. Demain il peut trouver n'importe qu'elle excuse pour nous faire enfermer comme Severus…..
-J'espere que ca va reussir, souffla la vieille sorciere.
-La machine est lancee, fit Harry. On ne peut plus reculer. De toutes facons, soit on gagne soit on perd, il n'y aura pas de match nul et si on perd, on ne sera plus la pour voir ce que le monde va devenir.
-Alors ca c'est une pensee qui fait du bien! railla Chevalier. Ca fait plaisir de voir que vous etes positif, Potter! N'oubliez pas que vous etes responsable de cette mission.
-Je sais, retorqua Harry. Mais je pense que la plupart d'entre nous prefere mourir en ayant essayer de changer le cours des choses plutot que de passer le restant de ses jours soit a Azkaban soit du cote de Voldemort a chaque jour tuer plus encore d'etres innocents.
-Allez, vous deux, intervint McGonagall en poussant Harry et Sharon vers la porte de la piece, il est temps que vous retourniez a Poudlard. Avec ce qui nous attend, il vaut mieux que vous ayez une bonne nuit de sommeil. Aelys va vous raccompagner."
Chevalier avait voulu retourner au Chateau par la route, mais Harry avait insiste pour emprunter le souterrain. La jeune femme avait explique qu'elle avait entendu parler de ce passage mais n'avait jamais eut l'occasion de l'emprunter. Harry lui expliqua brievement pourquoi il avait ete construit et tous trois se turent une fois parvenus dans le souterrain. Personne ne parla plus jusqu'au chateau. Chevalier les raccompagna jusqu'a la Tour de Griffondor, au cas ou ils auraient croises Rusard.
Apres avoir parle quelques instants avec Sharon de leur plan du lendemain, Harry monta se coucher aussi discretement que possible. Les respirations regulieres de ses camarades de chambre etaient bon signe. Il parvint a se glisser dans son lit sans bruit, ne prenant pas la peine de se deshabiller.
Il resta longtemps etendu les yeux grand ouverts. Les images et paroles de la soiree se bousculaient dans sa tete. Cela y etait. Ils ne pouvaient plus reculer. Le plan etait en route. Le sort en etait jete…..
Bonjour a ceux qui lisent encore! Un petit mot d'excuse rapide. Desolee d'avoir mis autant de temps pour mettre ce chapitre en ligne, mais j'ai eut pas mal de boulot a faire avant les vacances. Que ceux suffisement courageux pour avoir lu ce chapitre se rassurent, les prochains chapitres vont arriver plus vite. Il doit m'en rester a peu pres deux.
Alors un grand grand merci a tous ceux qui m'ont reviewe! A tres bientot, j'espere! Tchao!
