Chapitre 46

"Tu es vraiment un imbecile, Potter! fit Chevalier en frappant du poing contre le coussin du fauteuil. Comment avons-nous put te faire confiance? Et si la mission rate a cause de ton tres attentionne travail?

C'etait lui ou moi, rencherit Harry le feu aux joues. Il allait me tuer. Je n'aie pas eut le choix. En plus, je venais de voir qu'il portait la marque des Tenebres au bras. Je n'avais pas le choix," repeta t-il encore en secouant la tete.

Ils s'etaient refugies dans la Cabane Hurlante, qui, une fois de plus, faisait office d'asile et de repere securise. Chevalier etait assise sur un fauteuil defonce de partout aux cotes de Neville. Sharon avait etale un vieux tapis au sol et s'y etait posee tandis que Harry s'etait accoude au mur, les bras croises.

"Qu'est ce qu'on fait, maintenant? S'enquit Neville. Ce n'est pas encore l'heure.

Et nous n'avons pas de nourriture pour ce soir…..ajouta Sharon.

Vous n'allez pas commencer a vous plaindre tous les deux, s'enerva Chevalier. Vous avez insiste pour vous joindre a nous, maintenant vous ferez tels que nous ferons. Personne ne vous a forces a faire partie de la mission. Et il est trop tard pour reculer, vous en savez trop pour que nous vous laissions partir!

Nous voulons rester! Rencherirent Sharon et Neville en choeur.

Alors bouclez-la! Fit Chevalier d'un ton sec. A moins que vous n'ayez quelques suggestions valables.

Vous n'etes pas obligee de parler sur ce ton, intervint Harry. Vous devriez etre reconnaissante qu'ils se soient joints a nous.

Mais je suis reconnaissante, Potter! repliqua Chevalier avec ironie. Cela ne se voit pas? Ils vont nous etre d'un tres grand secours. La mission ne pourrait pas bien se derouler sans eux. Ce sont de tres grands sorciers!

Vous me degoutez, cracha Harry en grimacant. Votre sentiment de superiorite est on ne peut plus deplacer dans une telle situation. Vous ne savez meme pas ce qu'ils valent. Vous aussi, vous feriez mieux de la boucler!"

Chevalier lanca un Avada Kedavra visuel a Harry, mais ne repondit pas. Elle ramena ses genoux sous son menton et demeura ainsi. De leurs cotes, Sharon et Neville rayonnaient, reconnaissants que Harry les aient defendus avec une telle verve. Ils paraissaient cependant surpris qu'il ait parle de la sorte a une professeur et surtout que celle-ci se soit tue.

"Tu as raison, Sharon, il vaudrait peut-etre mieux prevoir a manger, dit Harry apres quelques instants de silence. Vous croyez que les boutiques de Pre-au-lard sont encore ouvertes a cette heure-ci?"

Neville regarda sa montre et hocha la tete. Les faisant presque sursauter, Chevalier sortit de sa torpeur.

"Tu ne vas tout de meme pas sortir! Lanca t-elle a Harry. Tu es peut-etre recherche a l'heure qu'il est!

Neville et Sharon vont y aller, fit le jeune sorcier. Ils n'en auront pas pour longtemps.

Il y a peut-etre des Mangemorts dans le coin! Vocifera Chevalier en sautant sur ses pieds. Tu vas les laisser courir un tel danger juste pour un peu de nourriture? Tu perds completement la tete, Potter! Et puis tu sembles oublier que, non seulement en tant que professeur mais egalement en tant qu'adulte, j'ai le devoir de veiller sur vous trois. Vous etes encore mineurs! Que dirais-je a vos parents ou votre grand-mere….." Elle baissa les yeux quand son regard se tourna vers Harry. "Je suis responsable de vous trois, repeta t-elle.

Dans ce cas, je vais y aller moi-meme, fit Harry. Je prendrais ma cape, comme ca je ne risquerai rien.

Je suis egalement responsable de toi, Potter, que tu le veuilles ou non!

Vraiment? Et depuis quand?

Depuis la mort de Sirius! Je suis ton responsable legal!

C'est bien la premiere fois que cela vous concerne reellement! Lacha Harry d'un ton sec.

Comment ca vous etes son reponsable legal? Demanda Sharon. Qu'est que vous voulez dire?

Je suis sa marraine, fit Chevalier en serrant les dents. Et je t'interdis de sortir, Potter.

On va y aller, fit Neville en se levant. Par ce que a force de discuter, ce sera bientot l'heure et on aura pas manger."

Sharon se leva a son tour et les deux adolescents sortirent de la piece avant meme que Harry ou Chevalier n'aient le temps de s'y opposer.

"Bien joue, Potter! railla Chevalier. S'il leur arrive quelque chose…..

Vous les prenez vraiment pour des idiots, ma parole! Ce ne sont plus des gamins! Faut quand meme pas exagerer! Et puis, ca leur fera du bien. Ca les preparera d'une certaine maniere a la mission.

A la mission? Qu'est ce qu'on va faire de Sharon? Elle n'etait pas prevue! Pas plus que Neville!

Il vaut mieux qu'ils restent la pendant que nous procederons ce soir. Apres nous aviserons."

Chevalier ne semblait pas supporter que Harry prenne les initiatives. Elle aurait certainement eut beaucoup de mal a accepter que n'importe quel gamin joue au petit chef avec elle, mais c'etait d'autant plus difficile que ce gamin soit Harry Potter!

"Ma marraine, murmura Harry en grimacant. Pourquoi avoir attendu tant de temps pour le dire?

Tu le savais deja, non? rencherit Chevalier, qui visiblement ne semblait pas satisfaite de reparler de ca.

Oui, mais ca ne fait pas tres longtemps que je l'ai decouvert. Vous n'avez pas repondu a ma question.

J'ai essaye de faire des efforts, Potter, se defendit la sorciere. Pas pour…..

Vraiment? Coupa Harry. Je n'avais pas remarque!

Pas pour toi, pas pour moi, poursuivit-elle comme si Harry n'avait rien dit, mais pour Sirius, et pour Severus. Et pour ta mere…..

Je ne vous en veux pas te ne pas m'apprecier, dit Harry, car c'est reciproque. Par contre, si vous considerez l'attitude que vous avez comme des efforts, nous n'avons pas la meme conception du mot. Vous me detestez, moi aussi. Mais nous pourrions peut-etre essayer de reporter notre haine mutuelle pour apres la mission. Si nous sommes encore la.

Tu ne sais meme pas pourquoi je te deteste, fit Chevalier en se ruant vers lui et plongeant ses yeux dans ceux du garcon. Tu ne sais rien du passe. Tu veneres des gens qui n'en valent ou n'en valaient pas la peine!

Si vous parlez de mon pere, cela ne vous regarde pas! Et detrompez-vous, j'en sais dorenavant plus que vous ne le pensez! Mon pere avait veritablement des defauts que certainement je n'aurais pas apprecie s'il avait un de mes camarades de classe, mais il reste mon pere, malgre tout.

Ta mere ne l'aimait pas!

Je sais, retorqua Harry. Mais c'est le passe. Beaucoup d'erreurs ont ete faites et on n'y peut rien. Ce fut difficile de mettre ca de cote apres que je l'ai appris. J'ai agace et fatigue mes amis et Sirius avec ca. Maintenant, je m'en fiche. Vous feriez mieux de faire la meme chose!

Ce n'est pas si facile!

En quoi cela vous touche t-il autant, de toute facon? Il s'agissait de mon pere et de ma mere! Cela n'avait rien a voir avec vous!"

Chevalier detourna la tete, les levres serrees. Elle retourna lentement jusqu'au fauteuil sur lequel elle se laissa tomber lourdement.

"C'est bien ce que je disais, fit-elle d'une voix si peu audible que Harry dut s'approcher. Tu ne connais pas tout." Elle fit une courte pause et s'eclaircit la gorge. " J'etais amoureuse de James," lacha t-elle enfin aussi rapidement que possible.

Harry equarquilla les yeux et en eut le souffle coupe. Il demeura en face d'elle, incertain de ce qu'il devait faire. Ses mains le genaient quelque peu. Il ne savait que faire d'elles. Prestement il les fourra dans ses poches pour se donner une contenance.

"J'etais amoureuse de ton pere bien avant qu'il ne decide que c'etait Lily qu'il voulait. Et d'ailleurs bien avant que Lily et Severus sortent ensemble. Comme la plupart des filles a l'epoque, je voulais etre proche de James Potter. Il etait si populaire, il avait tellement d'entrain. Il n'etait certes pas le plus beau garcon de Poudlard, mais il degageait quelque chose. Peu de nanas etaient indifferentes a son charme. Et ma meilleure amie ne le supportait pas. Je lui ai demande de sortir avec moi. Il m'a repondu d'une maniere si grossiere que je n'ai depuis jamais ose dire a un garcon ou a un homme qu'il me plaisait. Il m'a dit que j'etais un peu trop laide pour lui et que, a ses cotes, je ferais vraiment tache. Il m'a dit qu'il n'aimait pas les filles faciles! En quoi etais-je donc facile? J'avais a peine douze ans! Je n'avais jamais embrasse un garcon!"

Elle se tue, secouant la tete comme si elle avait encore peine a croire que James Potter lui avait repondu de la sorte.

"Alors je me suis mise a le hair, reprit Chevalier comme si elle se parlait a elle meme. Moi qui faisait partie de son groupe, je me suis eloignee. Ma haine pour lui a grandit en meme temps que moi. J'ai, apres cet evenement, connu bon nombre d'insecurites. En fait, je n'etais a l'aise qu'aux cotes de Lily et de Severus. Ils ont joint leur mepris pour ton pere au mien. Pourtant depuis sa mort j'ai oublie petit a petit la haine que je lui portais. Jusqu'au jour ou je suis revenue a Poudlard, en septembre dernier, quand je t'aie vu. Tout a ressurgit. Je t'ai observe longuement. Tu reagissais comme lui. La ressemblance est si flagrante!"

Elle leva les yeux brievement vers Harry qui ne bougea pas. Elle se forca a lui sourire. Oh bien sur ce n'etait pas un sourire chaleureux ou enthousiaste mais pour Harry c'etait un bon debut. Il savait que l'un comme l'autre aurait du mal a enterrer completement leur dedain reciproque, mais le faible sourire de Chevalier indiquait qu'elle allait faire un effort au moins le temps que la mission durerait.

"Et Sirius….. reprit la sorciere en baissant de nouveau les yeux. Sirius etait le meilleur ami de James. Ils ne se quittaient pas, faisaient les imbeciles ensemble, participaient aux memes activites. On voyaient rarement l'un sans l'autre. Mais malgre tout, ton pere etait celui qui menait la bande, Sirius y compris. Beaucoup d'eleves auraient aime faire partie de leur petite troupe. Sirius n'avait certes pas la mechancete de James, mais il etait difficile de savoir le fond de ses pensees. Un jour, quelques annees apres le rateau de James, Sirius est venu me dire que je lui plaisais. J'aurais du en etre flattee, mais il etait bien trop proche de Potter pour que je lui fasse confiance. Alors je lui aie dit qu'il ne m'interessait pas. Comment aurais-je pu commencer une relation avec le meilleur ami de mon enemi? Qu'est ce qui me prouvait que Sirius etait sincere?

Vous etes devenu proches tous les deux depuis que vous etes revenue a Poudlard, fit Harry d'une voix calme.

Sirius m'a dit un soir, reprit Chevalier, c'etait peu de temps avant qu'il ne soit tue, il m'a dit qu'il avait ete sincere ce jour-la. Nous avons longuement discutes. Nous avons meme commence a sortir ensemble….. J'etais bien avec lui. Sirius n'etait pas comme ton pere. Sirius avait de la gentillesse en lui.

Sirius etait quelqu'un de vraiment chouette, fit Harry avec un faible sourire. Et c'est pour lui, pour ma mere et pour tous ceux qui ont ete tues que nous devons battre et surtout que nous devons reussir. Peu importe que Neville et Sharon et meme moi, nous ne soyions pas au meme niveau que les autres Compagnons. Nous voulons faire bouger les choses. Nous n'avons pas peur. Ne nous jugez pas. D'ailleurs, comme vous l'avez dit, il est trop tard pour reculer."

Harry, un peu hesitant, tendit la main vers Chevalier. Elle hesita aussi, mais fit de meme et ils se serrerent la main. L'un et l'autre se forcerent a sourire et a paraitre nonchalent, mais il n'y avait pas de chaleur dans leur poignee de mains. Tous deux savaient qu'ils etaient aussi fiers et bornes que l'autre. Il faudrait du temps, beaucoup de temps avant de voir un espoir de reconciliation, mais ils allaient agir en personnes civilises. Ils n'avaient pas le choix.

" Il va bientot etre l'heure," fit Chevalier en se levant et jetant un coup d'oeil a sa montre.

A cet instant, Neville et Sharon deboulerent dans la piece, un gros paquet sous le bras.

"Voila! Lanca Sharon en debalant la nourriture. On a pas ete trop longtemps?

Il va bientot falloir que nous y allions, fit Harry.

On mange un bout et on sera prets, dit Neville en aidant Sharon a etaler leurs achats et enfournant un morceau de saucisson dans la bouche.

Vous avez pris dix fois trop de choses! S'exclama Chevalier en voyant la quantite important de mets.

Ca doit etre l'habitude de Poudlard, repondit Sharon en riant. On nous sert toujours tellement de plats la-bas! Allez-y prenez ce que vous voulez. J'espere que vous aimerez ce qu'on a pris.

Pas de probleme, fit Harry en se saisissant d'un sandwich. Par contre, vous restez la, tous les deux.

Quoi? Firent Sharon et Neville, les yeux equarquilles. Pourquoi?

Vous n'etiez pas prevus dans la mission de ce soir, intervint Chevalier. Chacun d'entre nous a une tache bien precise a accomplir. Nous ne pouvons pas vous emmener avec nous. Nous passerons vous prendre apres.

Mais…..fit Neville, qu'est ce qu'on va faire en attendant?

Vous pouvez vous entrainer a lancer des sorts, repliqua Harry. Ne vous inquietez de faire du bruit, cette cabane est reputee hantee, comme vous le savez. Les habitants de Pre-au-lard ne seront pas surpris d'entendre des sons bizarres."

Les deux adolescents parurent un peu decus, mais n'insisterent pas. De son cote, Harry enfourna a toute vitesse la nourriture qu'ils avaient ramenee. Chevalier, elle ne mangea pas. Apres tout, elle allait diner avec Malefoy et ne desirait pas eveiller quelques soupcons par son manque d'appetit.

"Il va vraiment etre temps d'y aller, Potter, dit-elle en se levant.

Vous pouvez partir avant moi, dit Harry. Nous n'allons pas au meme endroit et je n'ai pas de rendez-vous.

Ce sera plus facile de voyager parla poudre de cheminette, fit la sorciere. Et il est preferable que je sois avec toi au cas ou le reseau soit surveille.

Tres bien," dit Harry en prenant un autre gateau.

Chevalier lanca un sort a sa robe qui devint plus elegante. Apres avoir pointe sa baguette vers sa tete, elle se retrouva legerement maquillee et ses cheveux doucement releves.

"Ca m'etonnerait que Malefoy puisse vous resister, dit Neville les yeux petillants et Chevalier rougit un peu.

On peut dire que vous avez mis toutes les chances de votre cote, ajouta Harry en hochant la tete.

Ca vous va tres bien, dit Sharon admirative. Ca vous donne l'air moins severe."

Chevalier demanda a Harry s'il etait pret et tous deux se dirigerent vers la porte, faisant un signe aux deux adolescents avant de disparaitre. Neville et Sharon entendirent leurs pas mourir peu a peu dans les profondeurs de la cabane.

"C'est parti," commenta Neville en haussant les sourcils.

"Vous etes exquise ce soir, Mlle Chevalier, fit Lucius Malefoy en levant son verre.

Merci," bredouilla la sorciere en faisant de meme.

Les verres tinterent delicatement et ils burent une gorgee. Le restaurant dans lequel ils se trouvaient etait presque complet. Tout autour d'eux, des couples, des familles degustaient leur repas en conversant et riant. L'humeur semblait bonne. Les sorciers paraissaient insouciants et determines a passer une bonne soiree. Les serveurs couraient presque dans tous les sens pour prendre les commandes de leurs clients, circulant entre les tables mais aussi evitant tant bien que mal les plats qui flottaient vers leurs destinataires.

Malefoy avait revetu une robe de sorcier d'un elegant velour vert. Les manches et l'encolure etaient brodees de fils d'or. Sa parure etait riche et etait comme il le fallait, representante de son rang et de son poste. Il paraissait rejoui de se trouver en compagnie de Chevalier et etait d'humeur plutot sereine et detendue.

Par contre, Chevalier ne parvenait pas a se relacher. Ses muscles etaient tendus, elle begayait lorsqu'il lui posait une question, rougissait a ses paroles. Pourtant elle avait remarque Olivier Dubois et Greta Haussman un peu plus loin. Elle savait qu'ils l'observaient de temps a autres au cas ou la situation se passait mal.

L'etat dans lequel se trouvait Chevalier ne passa pas inapercu aux yeux de Malefoy.

"Vous etes tendue, ma chere, dit-il. Est ce que je vous intimide?

Euh, oui certainement, fit Chevalier en saisissant son verre. Qui ne le serait pas de diner avec le Ministre? Je suis flattee que vous m'ayez invitee.

C'est moi qui suis flatte de partager mon repas avec vous, Aelys, retorqua Malefoy en plongeant ses yeux dans ceux de sa compagne. Vous permettez que je vous appele ainsi?" Chevalier hocha la tete. "Appelez-moi Lucius, ce serait plus convenable. Vous vous detendrez plus, j'en suis sur, si nous mettons de cote les formalites.

Avez-vous commande?" Demanda un serveur qui s'etait approche d'eux.

Malefoy hocha la tete et passa commande de leur choix. Lorsque le serveur s'en fut, Malefoy reporta son attention sur Chevalier. La jeune femme semblait fortement intimidee. Le Ministre ne la quittait pas des yeux, son regard se promenant sans hesitation sur son visage et descendant regulierement sur le decollete pourtant discret de sa compagne. Chevalier evitait autant que possible de conserver son propre regard sur lui. Elle ne savait pas reellement si l'attention qu'il lui portait etait sincere ou s'il s'agissait plutot d'un jeu pour lui.

"Je ne peux cacher que vous me plaisez beaucoup, Aelys, fit Malefoy dans un souffle et ses mots ne firent que destabiliser la jeune femme encore plus. Je passe une tres bonne soiree en votre compagnie. J'espere que vous aussi. Tenez, reprenez un peu de vin, cela aidera a vous detendre." Il remplit de nouveau le verre de la sorciere avant de se servir egalement. Chevalier ne voulait pas trop boire. Il fallait qu'elle garde les idees claires. Ivre, les flatteries de Malefoy pourraient tres bien avoir raison d'elle.

Elle se sentait partagee entre deux sentiments. Elle ne savait que trop bien que Malefoy etait un Mangemort. D'ailleurs, ils s'etaient deja "rencontres" lorsque Sirius avait ete tue. Elle le haissait. Tous deux avaient des opinions totalement differentes. Leurs visions du monde sorcier etaient on ne peut plus contraire. Pourtant, Malefoy avait un charme certain auquel elle trouvait ereintant de resister. Il avait les traits reguliers, une posture droite et assuree et une classe indeniable. Une certaine beaute froide et potentiellement dangereuse sous le joug de laquelle elle ne devait pas tomber.

"J'imagine que vos eleves, principalement les plus ages, reprit-il en s'adossant a sa chaise et souriant de maniere coquine, apprecient de vous avoir en cours. Je parierais que certains doivent avoir un petit faible pour vous.

Je l'ignore, repondit Chevalier en se forcant a lever les yeux sur lui. Je ne me suis jamais pose la question. D'ailleurs, je ne fais pas ce metier dans ce but.

Bien sur, fit Malefoy. Je suis persuade que vous etes un tres bon professeur. Je n'ai pas entendu de plainte contre vous. Poudlard a besoin de gens comme vous. J'espere que vous n'avez pas l'intention de nous quitter a la fin de l'annee comme l'ont fait bon nombre de vos predecesseurs ces dernieres annees.

Je m'y plais, pour l'instant et espere enseigner encore en septembre prochain.

Attachez-vous beaucoup d'importance aux Maisons? S'enquit Malefoy en quittant son dossier de chaise et se penchant legerement vers elle. Vous etiez a Griffondor, n'est ce pas?

C'est exact, repondit Chevalier un peu perturbee par la question. Mais je n'ai jamais ressenti que cela avait grande importance. J'avais des amis dans toutes les autres Maisons.

N'etiez-vous amie avec Severus Rogue? Il etait de Serpentard. Cela ne vous genait pas non plus?

Pas du tout, fit la jeune femme qui sentait que ses joues chauffaient. Comme je vous l'ai dit, je n'accordais pas necessairement de fierte a appartenir a Griffondor et je n'en aurais pas accorde plus si j'avais ete placee dans une autre Maison.

Votre attitude me plait, fit Malefoy en buvant une gorgee de vin. Ah voila nos plats! Bon appetit!"

Ils commencerent a manger en silence. Chevalier se sentait de plus en plus mal a l'aise. Les inombrables questions de Malefoy commencaient serieusement a l'agacer. Il la charmait trop pour que ses intentions soient completement sinceres. Elle aurait aime trouver un pretexte et partir. Elle sentait qu'il la tenait un peu prise au piege.

Pourtant, elle ne fit rien et se forca a paraitre enjouee. Si elle partait, cela eveillerait peut-etre des soupcons, s'il n'en avait pas deja. Les choses vont bien se passees, se repetait-elle, Olivier et Greta veillent.

"Comment trouvez-vous votre plat? Demanda Malefoy toujours avec le meme sourire charmeur. Le mien manque un peu de fromage fondu, je trouve. Je ne suis jamais pleinement satisfait de leurs mets mais ce restaurant est, a mon gout, tout de meme le meilleur de la ville.

Le mien est delicieux, assura Chevalier. C'est tres raffine.

Vous aimez la grande cuisine? Il est vrai que le traditionel fish and chips ne fait pas chanter les papilles!" Il emit un petit rire et la jeune femme se forca a se joindre a lui.

"Quel snob!" Songea t-elle en maitrisant plutot bien une grimace.

"Alors comment trouvez-vous votre poste de Ministre? S'enquit-elle avec une assurance grandissante.

Cela me plait beaucoup, certifia Malefoy en repoussant legerement son assiette a moitie pleine. C'est assez fatiguant, je dois dire. Il me faut prendre beaucoup de choses en consideration. Je ne dors pas beaucoup mais c'est tres interressant. Je n'aurais pas pense que tant de gens auraient vote pour moi. Ce fut une excellente surprise.

Vous avez gagne la confiance des sorciers, se forca a dire Chevalier alors que les mots l'ecorchaient quelque peu. Et puis Fudge ne faisait pas grand-chose pour changer la situation. Les gens se sont naturellement lasses de lui et vous etiez le canditat ideal.

Vous devez penser que, venant de Serpentard, j'aurais eut tendance a me joindre au Seigneur des Tenebres, n'est-ce pas? Il n'est pas aise de tirer son epingle du jeu lorsque l'on vient de cette Maison. Regardez Severus Rogue! Il a bien joue son jeu pendant toutes ces annees."

Chevalier grinca des dents a ces mots. Elle etait outree par le culot de Malefoy. Il l'avait indeniablement vue lorsque Severus, Potter et elle-meme etait alles delivrer Sirius et Ginny Weasley. Pourquoi faisait-il comme si de rien n'etait? Telle une araignee, il semblait tisser sa toile autour d'elle, l'emprisonant savamment et avec une aisance inquietante. Aelys Chevalier etait une proie facile et Lucius Malefoy etait un charmeur professionel.

"Cependant, ne croyez pas que je renie la Maison de Serpentard, bien au contraire, dit-il avec un sourire que cette fois, Chevalier savait sincere. D'ailleurs ma defunte femme et mon defunt fils etaient egalement a Serpentard. Cela a helas valu a Drago d'y laisser la vie…"

Il baissa la tete, les sourcils fronces. Chevalier se sentait de plus en plus mal a l'aise. L'hypocrisie de son compagnon la degoutait. Cet homme n'avait-il donc aucun sentiment humain? En tout cas, ce dit la jeune femme, j'ignore s'il est un bon ministre mais en tout cas, il est tres bon acteur!

Ils mangerent leur dessert quasi en silence. Chevalier n'avait plus qu'un desir, celui de s'enfuir d'ici au plus vite. L'experience avait assez dure a son gout et il lui fallait s'eloigner de cet homme sans attendre. Malheureusement, Malefoy avait d'autres idees en tete.

"Nous pourrions aller prendre un verre dans un bar afin de bien terminer la soiree, qu'en pensez-vous?

Je ne prefere pas, s'excusa la jeune femme en reculant un peu sa chaise. J'ai cours demain et les enfants sont relativement enerves en ce moment. Il faut dire qu'il y a eut beaucoup de changement ces derniers temps.

Allons Aelys! Fit Malefoy en lui prenant la main avec douceur. J'imagine que vous ne devez pas sortir beaucoup. Je suis persuade que cela vous ferait du bien. N'etes-vous pas bien en ma compagnie?

Si, si, bien sur, balbutia Chevalier en se forcant a ne pas repousser la main de son compagnon. Nous pourrions peut-etre remettre cela a un autre jour? Un vendredi soir ou samedi soir? Lorsque je n'aurais pas cours le lendemain….."

Malefoy fit la grimace. "Ce n'est pas souvent que j'ai la chance de partager ma soiree avec une jolie femme, dit-il. Vous n'ignorez pas que vous me plaisez, Aelys. Je me sens offense par votre froideur.

Je suis desolee, begaya Chevalier qui ne savait plus du tout a quoi s'en tenir. Je…..J'ai passe une tres agreable soiree, croyez-moi, mais vraiment il me faut rentrer….."

Un serveur apporta leur capes et chacun revetit la sienne en silence. Chevalier se sentait un peu fievreuse. Les paroles de malefoy ne cessaient de tourbilloner dans sa tete comme une mauvaise chanson dont on ne peut se debarrasser. Elle savait tres bien qu'il ne faisait que la flatter pour mieux l'amadouer, mais elle savait aussi qu'il ne la laisserait pas filer entre ses doigts.

Vivement, elle jeta un petit coup d'oeil vers Olivier et Greta. Ils discutaient avec liesse, ne semblant pas s'occuper d'elle. Elle sentit son coeur se serrer. Elle etait seule. Seule avec Malefoy. Mais qu'aurait put faire les deux Compagnons? Elle n'etait pas en reel danger; du moins pas immediatement.

Malefoy la prit par le bras et l'entraina a l'exterieur. Le froid les saisit et Chevalier frissonna. Malefoy passa alors son bras autour de ses epaules, rendant la jeune femme encore plus mal a l'aise.

"Pourquoi etes-vous aussi tendue? Dit-il doucement a son oreille. Est-ce moi ou le froid?

Il faisait tellement bon a l'interieur, l'air du dehors surprend, se forca a repondre Chevalier.

Si vous ne voulez pas aller dans un bar, laissez moi au moins vous offrir un verre chez moi, insista Malefoy alors qu'ils marchaient sur le trottoir serres l'un contre l'autre.

Une autre fois, fit Chevalier. Je vous le promets. Il faut que je rentre.

Tres bien, retorqua Malefoy en se forcant a sourire. J'en suis neanmoins decu."

La jeune femme se defit de son emprise et se forca, elle aussi, a sourire.

"Merci beaucoup pour cette charmante soiree, dit-elle en faisant mine de s'eloigner. Au revoir!"

Malefoy la rattrapa par le bras et l'attira contre lui, son visage au plus pres du sien.

"Venez me voir quand vous le desirez, souffla t-il les yeux plonges dans ceux de la jeune femme. Je previendrais les agents de surveillance. Le mot de passe est "You and Me"."

En entendant ces mots, Chevalier en eut presque la nausee. "You and me", Vous et Moi! Beurk! Cependant, elle n'eut pas le temps de repliquer que Malefoy, la main tenant la nuque de la jeune femme, l'embrassait passionnement, jouant avec ses cheveux, mordillant ses levres, carressant son dos.

Chevalier n'osait se defaire de cette etreinte. Elle etait de nouveau tendue a l'extreme. Elle ne savait comment faire. Devait-elle repondre au baiser? Devait-elle s'abandonner a l'ivresse de ces caresses?

Enfin, Malefoy se degagea, des etincelles dans les yeux. "Vous etes formidable, dit-il en lui caressant les cheveux. Je crois que je suis en train de tomber amoureux de vous.

J'en suis flattee, fit Chevalier en mettant la capuche de sa cape sur sa tete, rejettant en meme temps les mains de Malefoy. Qui sait, peut-etre tomberai-je amoureuse de vous…?"

Malefoy emit un petit rire. Ils se saluerent et Chevalier s'en fut. Elle etait soulagee de partir loin de lui, s'attendant encore un peu a ce qu'il accoure derriere elle pour l'embrasser encore.

Il l'avait embrassee! Lucius Malefoy l'avait embrassee! Elle, Aelys Chevalier avait ete embrassee par le Ministre de la Magie! Elle avait ete embrassee par un Mangemort! Personne ne devait l'apprendre! Cela se devait de rester un secret. Qu'elle honte aurait-elle si quelqu'un l'apprenait! Elle esperait seulement que ni Olivier, ni Greta ne les avaient vus.

En parlant de Dubois et de Haussman, elle devait les attendre a la gare de Kings Cross, a partir d'ou ils devaient prendre le train Moldu pour rejoindre les autres sur la cote. Mais avant cela, il lui fallait passer prendre, a contre coeur, Neville et Sharon.

En marchant, elle eut une pensee pour Potter, Weasley et Albarn. Etaient-ils parvenus a s'infiltrer dans le Ministere? Avaient-ils reussis a liberer Severus et Ginny Weasley?

Alors qu'elle transplanait a Pre-au-Lard, elle se prit a repenser au baiser de Malefoy. "Il est peut-etre Mangemort, se dit-elle, mais cela ne l'empeche pas d'embrasser merveilleusement. Dommage qu'on ne soit pas du meme camp, j'aurais bien passe une nuit avec lui."

Chevalier equarquilla les yeux de degout. Comment pouvait-elle penser a ca? Elle s'en voulu qu'une telle pensee aie put traverser son esprit. Secouant la tete, elle prit le chemin de la Cabane Hurlante.

"C'est trop facile, chuchota Arthur en secouant la tete. C'est louche.

Restons sur nos gardes," repondit Harry de la meme facon.

Tous deux, accompagnes de Genvieve Albarn, s'etaient glisses dans le Ministere sans grande difficulte. Ils avaient rencontres en tout et pour tout, cinq gardes de la securite. Ils les avaient immobilises sans problemes et les avaient rendus invisibles. Tel que venait de le dire Arthur, jusque la, leur entreprise n'avait pas ete difficile. Bien sur, Genvieve et lui-meme connaissaient bien l'endroit pour y avoir travailler de longues annees, mais ils s'etaient attendus a rencontrer beaucoup plus d'obstacles.

Dissimules, tant bien que mal, sous la cape d'invisibilite de Harry, ils progressaient neanmoins dans les entrailles du batiment, descendant un escalier interminable aux marches enormes, a la recherche de Ginny et de Rogue. Arthur avait suppose que les deux detenus devaient se trouver dans les cellules provisoires du Ministere. Il ne restait plus qu'a s'y rendre.

Les trois comperes avancaient lentement mais progressivement, toujours a l'affut d'un bruit ou d'un souffle qui ne serait pas venu d'eux. Tout etait calme, bien trop calme. Cela sentait le piege a plein nez…..pourtant ils n'avaient pas le choix. Ils ne pouvaient plus reculer. Ginny et Rogue allaient etre juges le lendemain et tous les autres Compagnons comptaient sur eux trois pour les delivrer.

A mesure qu'ils descendaient, une forte odeur de moisi les prenaient peu a peu a la gorge. Genvieve intima a ses camarades de mettre un linge devant leur nez et leur bouche. "On ne sait jamais," ajouta t-elle dans un souffle.

Arthur Weasley menait la marche, a la fois confiant et hesitant, sa baguette brandie devant lui, paree a les defendre. Enfin les escaliers se terminerent. Ils longerent un couloir froid et humide qui n'avait que pour seule ouverture, une porte tout au fond. Le coeur battant, ils s'arreterent devant.

"Il n'y a pas de gardes," souffla Arthur les sourcils fronces. Ses deux compagnons ne repliquerent rien bien qu'ils aient egalement remarques que la voie etait libre; a priori, tout au moins. "Ce n'est pas normal….." murmura encore Arthur en secouant la tete.

Cependant, il lanca un sort, la baguette pointee vers le trou de la serrure et prononca un mot de passe. Il y eut un petit clic et il poussa doucement la porte. Derriere lui, Harry et Genvieve etaient prets a se defendre. Arthur s'avanca lentement dans un autre couloir. Celui-la comportait de chaque cote, des portes. Il n'y avait pas a s'y tromper. Ils etaient parvenus aux cachots. Harry n'etait jamais entre dans une prison mais se souvenait avoir vu des emissions et des films a la television moldue. Et a en juger par l'aspect de celle-ci, une porte de prison sorciere ressemble en tous points a une moldue.

Harry fit un pas dans le couloir. Force etait de constater que la non plus, il n'y avait personne, du moins pas de garde. Arthur se retourna et demanda a Genvieve de faire le guet pendant que lui et Harry allait delivrer Ginny et Rogue, s'ils etaient bien enfermes ici. La sorciere resta a la porte tandis que ses camarades s'avancaient, toujours avec precaution. Chacun se mit a regarder par la petite fenetre de chaque cellule. La plupart etait vide. Apres chaque inspection, Harry jetait un coup d'oeil vers Genvieve afin de s'assurer qu'il n'y avait pas de probleme. Puis il poursuivait.

Soudain, il entendit Arthur pousser un petit cri de joie. Avant meme qu'il ait ouvert la porte, Harry sut qu'il avait trouve Ginny. Il hesita a rejoindre Arthur mais se ravisa. Ils n'avaient pas de temps a perdre. Alors qu'il poursuivait son inspection, il entendit derriere lui, le cliquetis de la porte s'ouvrant, suivis d'emissions de joies. Il se retourna brievement pour voir Arthur serrer sa fille dans ses bras.

Aux bruits qu'ils avaient fait, leur repondirent quelques coups sur quelques portes. Harry fut confus. Il y avait donc plusieurs prisonniers dans ces cellules. Il s'elanca vers la plus proche. Deja, des voix venant des cachots s'elevaient, demandant de l'aide. Harry ouvrit la porte et un sorcier en surgit. Ses vetements etaient en lambeau, mais il souriait, heureux d'etre libre. Les voix provenant des autres cellules avaient redoublees d'intensite.

"Calmez-vous! Intima Harry. Chut! N'attirez pas l'attention sur nous!" Aussitot, ce fut le silence. Arthur etait venu a la rescousse et ouvrait une autre porte. Rogue en sorti, dans un piteux etat lui aussi. Finalement, ils delivrerent deux autres sorciers, un homme et une femme.

En silence tous se dirigerent vers le fond du couloir, la ou Genvieve se tenait, une Ginny maigre et sale a ses cotes. Harry lanca un sourire a son amie, tandis que Arthur expliquait la situation. Les quatres prisonniers proposerent de se joindre a eux. Ils n'avaient plus rien a perdre eux non plus.

"Il faut que je recupere ma baguette, fit Rogue.

Nous n'avons pas vraiment le temps, repondit Arthur. Sais-tu ou elle se trouve?

J'imagine qu'elle doit etre dans le bureau de Malefoy, repondit-il. Il aime exhiber ses trophees.

Moi aussi, il faut que je recupere la mienne, firent les trois autres sorciers.

Il faut que nous sortions d'ici le plus vite possible, retorqua Arthur. Le temps nous est compte.

Si vous voulez que je vous aide, il me faut une baguette, insista Rogue. Je n'ai pas la faculte de lancer des sorts du bout des doigts, moi, ajouta t-il en jetant un coup d'oeil a Harry.

Je vais aller les chercher, proposa le jeune garcon. Pendant ce temps, vous sortez d'ici. Il est inutile qu'on y aille tous.

Il est hors de question que tu y ailles tout seul! S'exclama Arthur en proie a l'impatience. D'une part, tu ne sais pas ou se trouve le bureau de Malefoy et deuxiemement, c'est trop dangereux.

Je vais avec lui, fit Genvieve. Je connais le Ministere comme ma poche!"

Ils se mirent en marche en file indienne, Arthur en tete.

Harry se demanda si cela etait reellement une bonne idee. La vieille dame n'allait-elle pas plutot le retarder? Ne serait-elle pas plutot un fardeau? Bien sur elle etait au Ministere comme chez elle, mais tout de meme! Elle n'etait plus toute jeune!

"Harry, ne juges pas si vite! Intervint Dumbledore. Regardes moi! J'etais plus vieux qu'elle. Et si mes souvenirs sont bons, Genvieve a plus d'un tour dans son sac. Tu verras, elle risque fort de te surprendre!"

Harry ne repondit pas, trop occupe a etre sur ses gardes. Il suivait le premier sorcier qui avait ete libere. Derriere Harry venait Ginny qu'il tenait par la main. Ils n'avaient pas eut le temps de se retrouver proprement, mais le jeune garcon appreciait plus que tout le contact et la chaleur de son amie.

Ils monterent les escaliers, plus ou moins a l'aveuglette, chacun suivant son predecesseur avec confiance. Soudain, il y eut un cri etouffe provenant de l'avant de la file. Harry reconnu instantanement la voix de Mr Weasley.

"Attention! S'exclama le sorcier qui se trouvait devant Harry. Tiens toi bien, Arthur! Reculez un peu, derriere!"

Ils s'executerent. "Que se passe t-il? S'enquit Harry, tentant de voir au-dela de son predecesseur.

Une marche s'est derobee, repondit le sorcier, Arthur a manque tomber, mais tout va bien."

Mr Weasley se trouvait maintenant de l'autre cote du trou fait par la marche manquante. Il aida son successeur a passer, et celui-ci fit de meme pour Harry. Ce dernier tenait Ginny par les mains tandis que quelqu'un la poussait par derriere, lorsque Arthur et l'autre sorcier se firent entendre:

"Les marches tremblent! Firent-il en choeur. Vite depechez-vous! Tout l'escalier va s'effondrer!"

Ils firent passer Harry et Ginny devant eux tandis qu'ils aidait les autres a enjamber le trou. "Filez en haut des escaliers! Lanca Arthur aux deux adolescents. Vite!"

Il ne restait plus que Genvieve et Rogue a faire passer. Malheureusement, au moment ou la sorciere posa le pied sur la marche, celle-ci trembla encore plus et s'emietta. Arthur et l'autre sorcier tenaient la sorciere et parvinrent tant bien que mal a la hisser jusqu'a eux. Elle s'elanca a son tour vers le haut.

Le gouffre separant Rogue des deux autres etait impressionnant. Ils ne pourraient pas le hisser tel qu'ils l'avaient fait pour les autres. "Des cordes!" lanca Rogue avec impatience.

Les deux sorciers s'executerent et une corde jaillit de chacune de leur baguette. La marche sur laquelle ils se trouvaient tremblota un peu plus et ils reculerent a temps. Il y avait maintenant l'equivalent de trois marches manquantes. Rogue etait parvenu a se saisir des cordes qu'il agrippait fermement. "Allez-y, tirez! Fit-il.

Il faudrait de l'elan! Fit Arthur. Tu ne pourras pas passer comme ca!

Ce n'est pas grave si je tombe du moment que vous teniez bon les cordes!" retorqua Rogue dont l'impatience grandissait.

Les deux hommes serrerent leur baguette de toute leur force et virent Rogue s'elancer dans le vide. Son poids les secoua et ils furent jetes en avant. Rogue balancait dans le gouffre, les cordes rapant ses paumes. "Hissez-moi!" parvint-il a dire dans un souffle.

Il etait trop lourd. Les deux sorciers ne pouvaient pas le remonter. La sueur de leurs mains rendait leurs baguettes de plus en plus glissantes. La marche trembla. Une idee leur traversa l'esprit a tous les deux et ils s'ecrierent ensemble: "ACCIO ROGUE!"

Le sorcier parut s'envoler vers eux et atterri lourdement sur la derniere marche. Celle-ci s'emietta et les deux sorciers parvinrent de justesse a sauver Rogue d'un plongeon definitif. Vivement, le trio s'elanca vers le haut de l'escalier interminable. Ce fut avec surprise qu'ils retrouverent leurs compagnons aglutines sur les premieres marches.

"La sortie est bloquee! Fit Genvieve. Nous sommes coinces!

On a tout essayes, ajouta l'un des prisonniers, la porte ne bouge pas!

Les marches s'effondrent petit a petit, leur signala Arthur a bout de souffle. Il faut qu'on sorte sinon nous sommes perdus."

A ces mots, les visages se glacerent d'effroi. "Vite, ceux qui sont devant, poussez sur la porte, fit Rogue. Tenez-vous serres les uns contre les autres. Il faut que nous soyons tous en contact." Tout le monde le regarda, perplexe. "On peut y arriver si nous allions nos puissances magiques. Conecntrez-vous tous sur le fait de pousser la porte!"

Harry se rappela alors un cours qu'ils avaient eut avec Chevalier en debut d'annee qui expliquait le pouvoir de l'alliance magique. Il se colla a Ginny, epaule contre epaule tandis que la sorciere qu'ils avaient liberee faisait de meme. Ils sentirent leur compagnons les pousser dans le dos. Harry se concentra de toutes ses forces et pressa ses mains contre la porte. Ses bras etaient tendus et il fallait qu'ils le restent malgre la pression exercee sur lui par derriere. Rien ne se passait. Ses membres commencaient a trembler sous le poids de leur action. Il fallait tenir bon. Il jeta un coup d'oeil a Ginny. La jeune fille grimacait. Elle qui etait si maigre et paraissait si fragile devait souffrir encore plus que lui. D'un coup, elle s'effondra. "Ne bouge pas, Harry! S'exclama Arthur. Continue a pousser!"

L'un des prisonniers, celui qui se trouvait derriere Ginny, enjamba la jeune fille et vint prendre place a cote de Harry. Ils redoublerent leur pression.

"Depechez-vous! Rugit Rogue du derriere de la file. Le gouffre s'approche!"

Chacun pressa encore plus. Harry souffrait. Les muscles de ses bras et de ses epaules etaient douloureusement tendus. Il se mordit la levre inferieuse afin de reprimer un rale de souffrance. Enfin, il sentit une chaleur envahir son corps, circulant de lui-meme aux autres et des autres a lui. La porte parut etre moins resistante, presque prete a ceder.

"Allez poussez! S'enerva Rogue de nouveau. Je n'ai pas envie de me retrouver dans le vide une nouvelle fois!"

La porte craqua, rala, rugit, pleura, gemit et enfin, dans un soupir, elle ceda, s'ouvrant dans un bruit qui ressemblait a un sanglot. Tous se precipiterent par l'ouverture, ne perdant pas une seconde, se bousculant quelque peu, manquant trebucher les uns sur les autres. Derriere eux, les marches s'effondrerent dans un craquement sinistre. Regroupes, ils verifierent qu'ils etaient au complet.

"Vous etes certains de vouloir aller chercher les baguettes? Demanda Mr Weasley a Harry et Genvieve. On pourrait trouver une autre solution…..

On va y aller, fit Harry. Allez rejoindre les autres vous savez ou. On vous retrouvera la-bas.

Je ne sais pas si….. commenca Arthur le visage severe.

Allons-y! intima Harry a Genvieve, avant qu'il puisse poursuivre. Si vous ne nous voyez pas arriver…..

Tres bien, on vous voit la-bas! Coupa Arthur. Faites bien attention!"

Ils longerent quelques couloirs tous ensemble avant de se separer. Le Ministere etait aussi mort qu'a leur arrivee. Et un sentiment etrange se saisit de nouveau de Harry et de Genvieve. Ils etaient pares a toutes eventualites, sachant que la quietude des alentours n'etait en aucun cas un bon signe. Il semblait impossible que personne ne soit au courant que leur presence en ces lieux. Dissimules sous la cape d'invisiblite, ils marchaient avec une prudence extreme, Genvieve guidant leurs pas.

Aucun batiment officiel ne pouvait etre aussi calme, aussi vide. Il s'agissait, apres tout, de la demeure du sorcier le plus important de leur monde! Genvieve etouffa un toussotement et tous deux s'arreterent, raides comme des manches a balais, guettant le moindre bruit, le plus petit signe indiquant qu'ils avaient ete entendus. Mais rien ne se passa. Ils poursuivirent.

Le Ministere etait un veritable dedale de couloirs, d'escaliers montants et descendants. Harry fut gre que Genvieve soit a ses cotes. Jamais il ne s'y serait retrouve dans ce labyrinthe sans un guide precieux. Soudain, il songea a reculer, a faire demi-tour et fuir au plus cet endroit malsain. Tant pis pour les baguettes de Rogue et des autres.

"Je sais a quoi tu penses, mon garcon, souffla Genvieve. Ne t'inquietes pas, nous y sommes presque. Nous ne pouvons plus reculer. J'ai le sentiment que nous avons deja ete reperes…..

Je le crois aussi," repondit Harry, en sentant son estomac se tordre anxieusement.

Genvieve emprunta un escalier, celui-la beaucoup plus luxurieux que celui qui les avait mene aux cachots. Il etait indeniable qu'il menait a un endroit important…..le bureau du Ministre.

L'escalier avait beau etre magnifique, assemblage savant de bois sculpte et de marbre, il leur etait penible de gravir les marches tout en prenant garde que la cape ne les devoilent pas. Leur ascension etait lente mais reguliere. Leur coeur battait la chamade. Genvieve toussota de nouveau, un peu plus fort cette fois. Harry tressailit, les sourcils fronces. Et si la toux de sa compagne devenait le facteur de leur perte?

A peine cette pensee traversa son esprit que Genvieve s'arreta brusquement, Harry buttant contre elle. Vivement, il jeta un coup d'oeil devant lui. La haut, sur la premiere marche, se tenait une silhouette devenue familiere: Malefoy! Il commenca a descendre les marches, et rapidement, Harry et Genvieve firent volte-face. Trop tard! En bas de l'escalier se tenaient une demi-douzaine de sorciers, tous la baguette brandie devant eux.

"Nous sommes cuits!" songea Harry, la panique s'emparant un peu de lui.

"Ratissez l'escalier! S'exclama Malefoy en direction de ses gardes. Ceux-ci s'executerent aussitot, formant une barriere bien droite et remplissant parfaitement la largeur de l'escalier. Comme de bons petits soldats, ils monterent chaque marche de maniere synchronisee, avec une regularite digne d'un mecanisme d'horloge.

De leur cote, Harry et Genvieve tenterent de lancer des sorts, mais la magie n'operait pas au travers de la cape. Ils se regarderent brievement, ne sachant que faire. Leur seule issue demeurait la fuite vers le haut. Il leur fallait passer a cote de Malefoy. Il leur fallait tenter leur chance. Genvieve dissimula sa baguette dans sa robe, contre sa poitrine, bien tenue par l'elastique de son soutien-gorge et ils s'elancerent vivement, Harry en tete. Malheureusement, il fut plus vif que sa compagne et la cape "suivit" le jeune garcon, decouvrant partiellement Genvieve.

"La! Une jambe! S'exclama un des gardes. Ne bougez plus!" Il lanca un sort d'immobilite vers eux. Genvieve l'evita, mais Harry le recu dans le dos et tomba lourdement au sol. En un eclair, les gardes et Malefoy etaient sur eux, otant vivement la cape, les decouvrant, Harry completement raide et droit comme congele, et Genvieve recroquevillee sur elle-meme, l'air apeure.

"Tiens donc, Potter! fit Malefoy, toisant le jeune garcon de toute sa hauteur. J'aurais du m'en douter. Toujours a fourrer son nez dans des affaires qui ne le regardent pas. Cette fois, tu es fais, mon garcon. Et qui avons-nous avec toi? Mrs Albarn….Devrais-je etre surpris? Vous les prenez au berceau, maintenant? Quel beau duo: la vieille peau et le jouvenceau! Qui l'aurait cru? Allez, assez de manieres, relevez-vous!"

Genvieve semblait fragile et chetive. Elle se leva avec grande difficulte, elle qui avait parue si agile quelques minutes plus tot. Elle semblait a peine tenir sur ses jambes.

Malefoy donna un grand coup de pied dans les cotes de Harry avant de se tourner vers l'un de ses gardes. "Lies-lui les mains, ordonna t-il. Apres, tu pourras enlever le sort d'immobilisation."

L'homme s'avanca, s'executa et redressa Harry. Visiblement, Malefoy se souvenait que le jeune garcon n'avait pas besoin de baguette et qu'il avait la faculte de lancer des sorts par un seul geste de ses mains. Pourtant depourvu de cette utilite, Harry se tint droit, fier et insolent. Il savait que Genvieve avait toujours sa baguette sur elle et aucun de leur opposant ne semblait se soucier du fait qu'elle n'avait rien en main. Malefoy avait visiblement ete dupe par l'apparence frele de la vieille dame.

"Ou alliez-vous a cette heure-ci? Demanda t-il, ses yeux plisses.

Vous tuer," retorqua Harry, arborant une arrogante confiance en lui-meme.

Genvieve tressaillit, ne comprenant pas pourquoi et comment son compagnon avait l'audace de dire une chose pareille. Ayant percu le trouble de la sorciere, le jeune garcon lui lanca un bref regard entendu avant de reporter son attention sur Monsieur le Ministre. Ce dernier avait egalement sursauter en entendant ces paroles. Lui aussi semblait choque de l'insolence de ce jeune pretentieux.

"Toujours fidele a toi-meme, Potter, grimaca t-il. Arrogant, insolent et dedaigneux. Au moins je suis certain qu'il s'agit bien de toi. Il me serait aise de detecter quelconque surpercherie. Du polynectar ne me tromperait pas!

On aurait presque pu bien s'entendre, vous et moi, repliqua Harry sur le meme ton, tous les adjectifs que vous venez d'utiliser, vous vont egalement tres bien.

Qu'est ce qu'on fait de lui? S'eleva un garde, visiblement outre des paroles adressees a son superieur. Et d'elle?

Emmenez-les dans mon bureau, fit Malefoy avec un demi-sourire. J'ai envie de m'amuser un peu."

Les gardes pousserent avec rudesse les deux compagnons jusqu'en haut des marches. Harry echangea un regard victotieux a Genvieve. Elle avait enfin compris a quel jeu le jeune sorcier se pretait. Ils furent malmenes jusqu'au bureau de Malefoy, les gardes ne se privant pas de leur assener coups de pieds dans l'arriere-train et coups de baguettes dans le dos. Il semblait que Malefoy n'etait pas le seul a desirer s'amuser.

Harry et Genvieve furent litteralement jetes a l'interieur de la piece, trebuchant et s'etalant de tout leur long contre le sol de marbre. Harry, qui avait les mains ligotees dans le dos, ne pu refreiner le moment de contact avec le sol et tomba lourdement face contre terre. Tout son corps lui faisait mal, dorenavant. Ses cotes etaient deja douloureuses du coup que lui avait assene Malefoy quelques instants auparavant, maintenant son nez saignait suite au contact brutal du marbre.

"Laissez-nous," entendirent-ils Malefoy dire a ses gardes. La porte se referma aussitot apres. Harry vit alors les bottes du Ministre s'arreter au niveau de sa tete. "Espece de degoutant, grinca Malefoy en placant son pied sur le crane de Harry et pressant legerement. Comment peux-tu te permettre de salir mon sol? Tu te rends compte qu'il suffit simplement que je presse un peu plus fort pour en finir definitivement avec toi?" Il appuya un peu plus sa semelle contre les tempes de Harry. Ce dernier en eut le souffle coupe, il sentait que sa tete allait exploser, des bourdements sourds emprisonnaient ses tympans. Il savait que Malefoy etait tout a fait capable de faire tel qu'il le disait. Apres tout, plus rien ne pouvait surprendre de la part d'un homme qui pousse sa femme au suicide et qui ordonne l'execution de son propre fils. "Mais, je n'ai pas envie de proceder tel que le ferait un Moldu, reprit le Ministre en relachant un peu la pression. Je prefere les methodes de notre monde. Beaucoup plus excitantes et spectaculaires, a mon gout."

Harry ne vit pas ce qu'il se passa apres. Ses yeux s'etaient fermes sous la douleur infligee par le pied de Malefoy et il n'entendit qu'un bruit de corps lourd tombant a terre. Peniblement, il entrouvrit ses paupieres et decouvrit le Ministre etendu non loin de lui, immobile. L'instant d'apres, il sentit un douce chaleur envelopper ses poignets et il se retrouva libre.

"Ca va? Demanda Genvieve en l'aidant a se relever. Depechons-nous de prendre les baguettes. Il n'est qu'assomme. J'ignore pour combien de temps."

Harry hocha la tete et jeta un furtif regard vers Malefoy. Devaient-ils l'attacher, au cas ou? Genvieve eut un geste d'impatience et se precipita vers un cabinet vitre. De son cote, Harry investigua un autre. Il ouvrait et fermait des tiroirs ne contenants que paperasse lorsqu'une douce melodie familiere vint titiller ses oreilles. Il se redressa rapidement, ayant peine a y croire et regarda tout autour de lui afin de voir d'ou provenait ce chant. La-bas, dans un recoin sombre, un bel oiseau de feu faisait bouger avec force la cage dans laquelle il etait retenu prisonnier. Fumseck!

Harry se precipita un peu trop brusquement et la douleur de ses membres le rappela a l'ordre. Se tenant les cotes, les grimaces de souffrance redoublant celle de sa tete, il dandina jusqu'au phenix. Celui-ci emit un leger petit chant de contentement et Harry ouvrit la porte de la cage. L'oiseau vint se percher sur son epaule et effleura sa joue avec douceur.

"Je les ai trouvees!" Souffla Genvieve en approchant d'eux, une poignee de baguettes a la main.

Fumseck esclada la tete de Harry qui etouffa un cri de reproche. L'oiseau, bien installe dans la tignasse du garcon, pencha la tete et des larmes s'ecoulerent sur son crane. Peu a peu, la douleur s'evapora et Harry retrouva avec bonheur un certain bien-etre. Fumseck revint se percher sur son epaule, et le jeune sorcier caressa avec reconnaissance le plumage soyeux.

"Il faut partir, maintenant, fit Genvieve en empochant les baguettes.

Et par ou comptez-vous repartir?" Lanca une voix derriere eux.

Ils sursauterent. Harry se mordit les levres. Ils auraient du l'attacher!

"Je crois que je n'ai plus le choix, reprit Malefoy en s'approchant. Ne bougez pas! S'exclama t-il alors que Harry et Genvieve allaient se retourner. Potter, je vais avoir le plaisir de te rayer a jamais de ma vie. Tu n'aurais…..

Tu parles trop, Malefoy! S'ecria Harry en se retournant vivement. Avada Kedavra!

Harry!" Fit Genvieve en plaquant sa main sur sa bouche.

Harry n'avait pas reflechit. Encore une fois, il s'etait defendu avec trop de spontaneite. Malefoy avait les yeux grand ouverts, sans doute surpris de ce que Potter avait fait. Il tomba.

Bouche-bee, Harry resta quelques instants le regard rive sur le Ministre qu'il venait d'eliminer. Il ne pu reprimer un tremblement. Tel qu'il l'avait fait pour Quinquanpoix, il avait lance le sort fatal avec un sang froid effrayant, glacant. Sa tete se mit a bourdonner, et cette fois, ce n'etait pas de douleur, mais d'incomprehension. Il eut soudain peur; peur de sa propre force, peur de cette nouvelle capacite a tuer sans hesiter. Il etait devenu livide, sentant la panique le gagner peu a peu.

Genvieve posa une main sur son epaule. Fumseck s'etait envole un peu plus loin. "Harry, il faut partir d'ici et vite, dit la sorciere. Meme s'il s'agit de Malefoy, tu viens tout de meme de tuer le Ministre. Les gardes au dehors savent qui nous sommes. Si nous attendons plus longtemps nous serons fichus." Elle alla prendre la cape d'invisibilite que Malefoy avait negligemment jetee sur son bureau. "Allez, reagis, intima la sorciere. Il est trop tard pour se repentir. Beaucoup trop tard. Maintenant, il nous faut sortir d'ici au plus vite. Je ne sais pas commment on va s'y prendre….."

Harry n'avait pas quitter Malefoy des yeux. Son coeur battait a tout rompre. Une realite aigue se dessinait devant lui. Il devenait peu a peu une machine a tuer. Les paroles que le Choixpeau avaient dites au debut de sa toute premiere annee lui revinrent a l'esprit. Il avait raison. Harry aurait pu etre un tres bon Serpentard. Il ne le savait pas a ce moment-la, mais maintenant cela devenait clair. Voldemort lui-meme lui avait propose de se joindre a lui. Le Seigneur des Tenebres savait aussi qu'au fond, Harry avait cette capacite a chercher la vengeance, cette habilite a combattre et eliminer de sang-froid ceux qui s'opposeraient a lui, ceux qui auraient le malheur de le refreiner dans sa quete. Voldemort avait su, des l'instant que Harry avait vu le jour que le jeune sorcier allait etre doter d'un pouvoir au moins equivalent au sien. Grace a tous les obstacles que le Mage avait semer sur sa route, Harry s'etait nourri de haine, de violence, de vengeance. Tout comme Voldemort avant lui, Harry Potter prenait peu a peu gout au sang.

D'un bref battement d'ailes, Fumseck revint se percher sur l'epaule du jeune garcon et piailla a son oreille jusqu'a ce que Harry dedaigne lui accorder son attention. Peu a peu, il sortit de sa torpeur et comprit. Leur seule chance de salut etait le phenix. Il fit signe a Genvieve d'approcher, lui fit part du plan et tous deux se dirigerent vers l'une des fenetres. Genvieve l'ouvrit, laissant un courant d'air frais les envelopper. Ils s'agripperent a Fumseck qui battaient deja des ailes.

"Allons-y!" fit Harry. L'oiseau monta dans les airs, les soulevant avec aisance et ils passerent la fenetre, s'engouffrant, le coeur battant, dans la nuit claire et froide.

Direction la cote.

Revoila enfin un nouveau chapitre. Comme d'habitude, je m'excuse de ce retard et j'espere que vous ne serez pas decu d'avoir autant attendu pour rien.

J'ai ete tres surprise de constater que vous etiez encore un certain nombre a me lire et je peux vous assurer que vos reviews sont toujours aussi encourageantes. Je pense que ce chapitre est l'avant dernier et comme je n'ai pas envie de rater le dernier, il me faudra peut-etre un certain temps pour l'ecrire. Je vais faire de mon mieux pour vous l'apporter dans pas trop longtemps!

En tout cas, un grand grand merci a tous ceux qui m'ont laisser un petit mot sympa. Ca me fait toujours autant plaisir! A plus!