Disclamer : Je ne possède aucun personnage du film Van Helsing, pas même Dracula, sniff sniff. Seul mon personnage principal est ma propriété.
Reviews : Merci pour la review Jackman-4ever. Elle fut très appréciée comme étant la seule et la plus chaleureuse. Merci encore.
Voici la suite. Vladislaus et Elizabetha se « rencontrent ».
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Le Bal des Vampires
Pour cette occasion, mon père, désirant mettre toutes les chances de son côté, me fit tailler une robe de bal en velours noir au revers rouge qui découvrait mes épaules, mon cou et ma poitrine, à la jupe traînant au sol et aux manches courtes et légèrement bouffantes. Des broderies de fil d'or et de pierres précieuses décoraient la jupe de son milieu jusqu'au bas ainsi que l'abdomen. Des escarpins de satin rouges, de longs gants noirs et un masque doré d'aspect vénitien complétaient ma tenue de bal.
Sur mes cheveux noirs montés on avait déposé un diadème détaillé en or fin et léger incrusté de rubis. À mes oreilles pendaient ses mêmes pierres suspendues à un fil d'or et mes poignets étaient ceints de bracelets fabriqués avec ces mêmes matériaux. Toute cette joaillerie, comparable à celle portée par une reine, était l'oeuvre d'un joaillier employé par mon père. Celui-ci avait décidemment tout mis en oeuvre pour me trouver un prétendant et, éventuellement, un époux.
Quelques minutes avant notre départ pour la demeure du comte, je jetai un dernier coup d'oeil à l'immense miroir de ma chambre devant lequel je me tenais. J'aimais l'image qui y était projetée, certes, mais je savais que mon père espérait que tous les efforts qu'il avait déployés porteraient fruit. Mon père n'était pas le genre d'hommes qui faisaient les choses en grand, dépensaient de grosses sommes d'argent et veillaient personnellement à leurs investissements par pure bonté de coeur et par soucis des autres. Il était vraisemblablement plus enthousiasme que moi-même en ce qui concerne mon propre mariage. Ma mère, en tant qu'éternelle femme soumise, ne disait point mot et n'essayait pas même de le raisonner et de lui faire part de mes intérêts dans cette histoire. Elle se disait sûrement que je finirais ma vie comme elle finirait la sienne : en esclave d'un homme pour lequel elle éprouve plus de crainte que d'amour.
Sur ces réflexions, j'entendis que l'on frappa à ma porte. Je vis celle-ci s'ouvrir et mon père s'immiscer dans la pièce. Il vint ensuite se placer derrière moi et regarda dans le miroir d'un air fier.
Tu es merveilleuse, me dit-il. Allons-y, ta mère nous attend dans la voiture.
Le trajet fut long jusqu'à la demeure du comte. Silencieuse et assise négligemment sur la banquette de cuir, je regardais par la fenêtre pour tenter d'apercevoir ne serait-ce que l'ombre d'un quelconque château illuminé ou en air de fête. Je les maudissais tous : père, mère, prétendants et même le comte pour avoir organisé ce maudit bal. Ils allaient détruire ma vie sans que je puisse dire mot, impuissante et soumise. Je me surpris à me maudire moi-même d'être née fille. J'aurais voulu ne point exister.
Nous arrivâmes enfin au château de Dracula. C'était sûrement l'un des plus magnifiques châteaux de Transylvanie. D'aspect gothique, le bâtiment général était démesurément haut et entouré de deux tours tout aussi hautes. Nous marchâmes une allée bordée de statues de gargouilles et de dragons qui s'arrêtait devant un escalier en pierre aux marches larges qui conduisait aux portes d'entrée. Celles-ci étaient de véritables œuvres d'art : habilement ouvragées, entièrement constituées de bois lourd et au portail semblant provenir d'une cathédrale médiévale, elles paraissaient cependant sombres et effrayantes. De chaque côté de celles-ci siégeaient des statues d'anges aux ailes déployées, au visage serein et beau, mais arborant deux petites cornes pointues et une queue de diablotin. Le comte avait vraisemblablement un goût prononcé pour le bizarre et le grotesque. Je n'avais encore rien vu.
Les deux portes s'ouvrirent, tirées par deux valets masqués et costumés, sans même que l'on y ait frappé. Nous entrâmes dans la salle de bal majestueusement décorée. L'or y régnait, imprégnant chaque facettes de la décoration : meubles, murs, draperies et planchers. Des dizaines d'acrobates, jongleurs, cracheurs de feu et trapézistes s'exécutaient. Les dames étaient splendides, portant leurs robes taillées dans les plus belles étoffes et leurs bijoux scintillants et les sieurs, quant à eux, représentaient l'élégance même dans leurs costumes distingués et leurs chapeaux originaux. Les couples dansant sur la musique d'un orchestre et d'une chanteuse à la voix hypnotique formaient de gracieux cercles sur la piste de danse. J'étais époustouflée par la grandeur de cette mascarade et des gens qui y prenaient part.
Père dansant avec mère, je me retrouvai seule au milieu de centaines de convives, jusqu'à ce qu'un homme se dirige vers moi et me tende la main, fier et droit. Je la saisis sans un mot et me laissai guider par lui à travers les couples qui tourbillonnaient autour de nous. J'eus soudain le courage, si l'on peut dire, de l'observer, tant sa noblesse et son air fier m'inspiraient un profond respect. Comme il était beau! Jamais je n'avais vu d'hommes plus séduisants au cours de ma jeune vie. Il était grand et mince. Ses longs cheveux bruns foncés semblables à de la soie étaient attachés par une broche en argent détaillée et quelques mèches décoraient son visage. Bien qu'étant caché sous son masque, il m'était possible de voir qu'il était dans la quarantaine car quelques rides presque imperceptibles le trahissaient sans cependant rien enlever à son charisme. Ses yeux sont quasiment indescriptibles, tant les regards qu'ils lancent sont changeants, mais disons que les prunelles étaient profondément noires et s'éclairaient parfois d'une lueur bleue métallique. Ses lèvres minces semblaient agiles et expérimentées dans l'art du baiser, art que j'aurais secrètement voulu qu'il m'enseigne. Il se distinguait par cette particularité : il avait les deux oreilles percées d'un anneau d'or. Ai-je besoin de mentionner que c'était chose peu commune chez les hommes de l'époque que d'avoir les oreilles percées? Cela faisait vraisemblablement preuve d'une certaine audace de sa part. On l'aurait même crû provocateur, à en juger par son habillement ancien, sans toutefois être démodé. Entièrement noir, hormis une cape de soie brodée de fil d'or et de pierres précieuses au revers rouge, celui-ci était composé d'une chemise à haut col et d'une veste dont la boutonnière était détaillée de broderies, d'un veston à longue queue, de pantalons et, finalement, de hautes bottes de cuir. « Quel aristocrate des plus traditionnels !», me dis-je ironiquement. Je découvris plus tard que je n'avais pas tort de penser cela.
Alors, qu'en pensez-vous? Ne vous inquiétez pas, ça deviendra un peu plus croustillant dans les prochains chapitres. J'ai pris la peine de bien décrire Dracula, car je trouve le personnage d'une beauté saisissante dans le film Van Helsing. R&R. Merci
