Titre : Question d'amour...
Auteur : Pas changé ça : Kyralya (et oui, encore et toujours !)
Disclaimer : Ça non plus ça change pas et pourtant j'aimerais ! Pas à mouâ :'(
Genre : Genre gros bazard avec ennuis en perspectives...
Résultats (provisoires) du sondage :
En ce qui concerne le sondage du sous-chapitre précédent [note (4)], je n'ai pas eu beaucoup de votes, je donnerais donc les résultats définitifs à la fin du chapitre 2.
"Duo" : 1 vote (Bien Calliclès ! Tu voulais "ne pas faire comme tout le monde", bah t'as réussi !)
"Le haut des cuisses de Duo" : 6 votes
"Abstention" : 3 votes
La concurrence est rude ! Mais pour l'instant, "le haut des cuisses de Duo" mène. Je compte sur vous pour faire entendre votre voix !
Cela dit, je vous laisse à votre lecture ! Kisu !
Sous-chapitre 13 : Qui est pris qui croyait prendre...
Duo resta quelques secondes sur la pas de la porte observant Heero vider l'armoire en quelques secondes. Il y avait déjà deux sacs aux motifs militaires bourrés à ses pieds dont dépassaient quelques morceaux de tissus éparses. L'armoire vide, il se tourna vers le sac le plus proche et s'acharna sur la fermeture éclair qui refusait de se fermer, coincée par un petit morceau de ce qui devait être un T-shirt. Il semblait lutter contre elle de toutes ses forces quand Duo posa une main légère sur les siennes.
- Heero, calme-toi. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi on doit partir aussi vite ?
Soudainement, le jeune Japonais s'affala de ton son poids sur le sac, comme accablé par une situation qu'il ne contrôlait plus.
- J'me suis fait doubler... j'me suis fait avoir comme un bleu...
Il se releva brusquement, les yeux rageurs, laissant exploser la colère qui l'accablait quelques secondes plus tôt.
- Piraté ! Mon virus ! Il a été piraté par un banal système de détection. Se faire doubler aussi bêtement sur son propre terrain ! Ah il est beau votre Perfect Soldier !
Il shoota dans le sac qui alla éparpiller son contenu au travers de la pièce. Duo ne l'avait jamais vu dans un état pareil, il savait qu'Heero n'était pas du genre à accepter facilement la défaite malgré le fait qu'il s'était toujours arrangé pour gagner ou les rares fois où il lui arrivait de perdre, c'était avec noblesse ce qui lui attirait quand même les félicitations de son entourage. Il s'approcha du corps tendu et crispé à l'extrême et l'attira dans ses bras pour le bercer doucement.
- C'est pas grave.
- Ils vont arriver d'ici une demi-heure maximum...
- Calme-toi.
- J'me suis fait doubler !
- C'est pas grave.
- Duo, je...
- Chut... Calme-toi...
Suivant les conseils murmurés dans son oreille, Heero s'apaisa petit à petit dans le havre de paix que lui offrait l'être si cher à son cœur. Au bout de quelques minutes, il avait retrouvé ses esprits, analysant à nouveau la situation pour en arriver à la conclusion qu'elle n'était pas catastrophique. Il releva alors la tête de l'épaule de Duo pour contempler l'infinie beauté de ses traits. Il plongea son regard dans le sien et tout en dégageant son front blanc de quelques mèches dorées, lui intima l'ordre d'aller finir sa douche pendant qu'il réunissait le reste des affaires.
- Je fais vite, ok ? Après je viens t'aider, promis.
Heero esquissa un faible sourire observant l'adolescent enlacé à la taille de la petite serviette blanche se ruer dans la cabine de douche. [Duo, faire vite sous la douche, j'aimerais voir ça !]
Au fur et à mesure que le chalet se vidait, Heero se reperdait dans des réflexions culpabilisantes, réalisant l'échec de la mission ainsi que toutes les conséquences qui en découleraient et dont il devrait faire le rapport détaillé aux professeurs qui les attendaient au QG. [C'est de ma faute, mon virus n'était pas assez travaillé, je n'étais pas assez concentré sur l'objectif de cette mission, j'aurais dû y aller. J'y serais allé, j'aurais su qu'il ne fallait pas ramener le CD à la planque. Je n'aurais pas blessé Duo, j'aurais pu y aller. Si seulement je n'avais pas écrit toutes ses conneries, il ne les aurait pas lues et je n'aurais pas été poussé à le blesser. Même si c'était accidentel. Pourquoi les ai-je écrites ? Je n'aurais jamais dû ne serait-ce qu'y penser ! Je n'ai pas à penser de telles choses ! Nous sommes en guerre ! Les sentiments sont des faiblesses dont l'ennemi se sert pour nous détruire. J'ai fait preuve de faiblesse, je suis une menace pour le groupe, pour la paix, pour les colonies. Je suis seul responsable de cet échec.]
Vingt minutes plus tard, le petit chalet avait été vidé et les deux Jeeps étaient chargées. On n'attendait plus que Duo, comme d'habitude. Assis sur le capot d'une des voitures, Trowa, les bras croisés sur son torse, fixait la porte d'entrée comme pour l'aider à s'ouvrir sur un Duo enfin prêt à partir. Même Wufei avait fini de tout ranger et attendait aux côtés d'un arbre qu'on donne le départ, assurant ainsi le rôle de guet.
- Quatre ?
- Oui ?
- Qu'est-ce qu'il a Yuy ?
- Je... en fait, c'est assez bizarre... il est... Comment dire ? Je...
Il s'interrompit brusquement pour regarder passer l'intéressé devant lui qui tenait une rose entre ses doigts. Cette vision tira Trowa de sa position de contemplation intense de la porte et fixa le jeune Japonais à l'en imprimer définitivement sur ses rétines.
- Mais qu'est-ce qu'il fait ?
La porte s'ouvrit brutalement à la volée laissant passer Duo qui se hâtait de les rejoindre quand il s'emmêla les pieds dans ses lacets défaits, chutant la tête première vers les graviers de l'allée qui entourait le chalet. Il était encore une fois promis à une gamelle magistrale quand il fut rattrapé in extremis par Heero.
- Outch ! C'était moins une, merci mon Heeroninouchet d'amour !
Il l'embrassa furtivement sur le nez avant de le laisser passer. Alors qu'il s'enfonçait entre les quatre murs de leur planque, Duo se dirigea vers la première Jeep pour "taper la discut' le temps qu'Hee-chan revienne".
-Rassure-moi Duo ! T'as pas vraiment appelé Heero "mon Heeroninouchet d'amour" ? Et tu ne l'as pas réellement embrassé sur le nez ?
Trowa cherchait à se rassurer de la vision étrange que le tout jeune couple leur avait offert. Quatre rougit un peu, se sentant un peu coupable de ne pas avoir eu le temps d'aborder l'important sujet des nouvelles relations qu'unissaient à présent les deux garçons avec son amant.
- Bah si, pourquoi ?
- Mais t'es suicidaire ! C'est Yuy ! Tu sais, ce mec au cœur de glace, "Iceman" le bien nommé ! Yuy quoi ! Il devait vraiment être en état de choc pour ne pas t'envoyer valser d'un coup de poing !
- Euh, Trowa ? Je crois que tu n'as pas bien vu. Heero a comme qui dirait... changé pendant que vous étiez partis.
- Quoi ? Comment ça "changé " ?
Wufei s'était soudainement joint à la conversation faisant sursauter le petit groupe. Quatre développa un peu plus son insinuation pour que les deux absents comprennent sans pour autant utiliser des mots trop "purs" pour qu'ils soient déjà employés pour les sentiments d'Heero. Alors que seul le jeune Français (1) voyait s'allumer une étincelle de compréhension aux sous-entendus de son amant, Heero ressortit de la planque interrompant les allusions désespérées fournies par Quatre.
- On peut y aller.
- Hee-chan ?
- Hnn...
- T'es parti faire quoi dans la planque ?
- Je lui ai laissé un petit message qu' "il" comprendra.
- Qui ça "il" ?
Heero démarra le moteur et intima d'un regard le Shinigami à s'installer au plus vite s'il ne voulait pas être abandonné au pied du chalet où les armées d'OZ ne tarderaient pas de venir l'y chercher. Au moment où les deux Jeeps s'enfonçaient dans la forêt par un petit chemin repéré au début de la mission par le Perfect Soldier, d'autres véhicules noirs faisaient leur apparition au bout du sentier principal. L'unique trace de la courte présence de ces jeunes anges de miséricorde étincelait sur la table basse du salon, scintillante de tout l'éclat rouge sang qui perlait le long d'une de ses sombres épines, inconsciente du malheur qu'elle allait leur apporter.
Quatre ressentait un tel état de mal-être que Trowa s'était plusieurs fois inquiété de sa santé mentale, abandonnant quelques microsecondes le nuage de fumée qui le précédait au risque d'emboutir la frêle carcasse de tôle contre un pin. Le bruit l'assourdissait, l'air poussiéreux était irrespirable et le chemin qu'empruntait Heero devant eux méritait de toute évidence le nom de piste forestière. Les nombreux nids-de-poule faisaient balancer de tous les côtés les occupants pressés de la Jeep aux suspensions vieillies et au confort minimal. [Mon cauchemar (2) , c'est exactement comme dans mon cauchemar !] Quatre ferma les yeux pour lutter contre l'hypnotisante vitesse à laquelle les arbres se succédaient devant ses pupilles. Il comprenait mieux le sentiment de danger qui l'avait étouffé ce matin, tout pouvait s'arrêter : son histoire avec Trowa, leurs vies... Tout ne reposait plus que sur la présence d'esprit d'Heero qui les conduisait au QG le plus rapidement possible sans négliger leur sécurité, empruntant uniquement des petits sentiers à travers l'abondante forêt.
Dans l'autre Jeep, Duo s'efforçait de ne pas augmenter la tension présente entre les deux jeunes hommes. Heero avait des réflexes à couper le souffle, évitant de justesse des branches tombées au travers du chemin, tournant au dernier moment dans un autre insoupçonné du regard, des réflexes que la moindre petite réflexion aurait pu briser. Il ne se sentit revivre que lorsque l'imposant bâtiment qu'était le Quartier Général fut visible. Après avoir passé les check points à une vitesse dépassant l'entendement, ne permettant pas aux soldats en poste de réaliser le moindre contrôle, Heero fit un magistral dérapage (3) , immobilisant soudainement la Jeep au pied de l'entrée principale. Duo mit quelques secondes à se remettre d'un arrêt aussi brutal qui avait brouillé son oreille interne (4) ne lui permettant pas de sauter hors de la Jeep comme l'avait fait Heero. La silhouette élancée du Japonais s'était déjà engouffrée entre les portes sécurisées quand il éteignit le moteur qu'il avait laissé tourner. Les quelques soldats en faction dans les couloirs qui eurent la malchance de croiser la boule de nerfs qu'était le Perfect Soldier indiquèrent au Shinigami que la réaction allait être à la hauteur de l'échec essuyé et donc par conséquent d'une violence rarissime. Dans le dédale qui le menait à leurs quartiers personnels, Duo croisait de plus en plus de soldats au regard terrifié (5) et lorsqu'il aperçut un haut gradé à l'œil salement amoché (6) , il rigola intérieurement imaginant la scène d'autorité supérieure qui avait due se dérouler peu de temps avant qu'il n'arrive. Le spectacle qu'il découvrit quelques mètres plus loin ne lui attira aucunement l'envie de rire pas plus que celle de sourire. Heero était dans sa chambre. Il avait appuyé la tête contre la surface dure et blanche du mur, laissant lamentablement pendre ses bras dans le vide. Mais ce n'est pas ce qui choquait le plus l'Américain, son regard s'était arrêté sur l'une de ses mains. Elle laissait s'écouler un fin filet carmin se répandant au sol dans une flaque qui s'agrandissait inexorablement. Tous les doigts de sa main droite semblaient être broyés, certaines plaies suintantes laissaient apparaître quelques fragments blancs baignés dans une immensité rouge de chair déchiquetée.
- Heero ! Qu'est-ce que tu as ?
À son nom, l'adolescent se redressa, refermant les poings avant d'encastrer le droit dans la marque récente sur le mur taché de la même couleur que le plancher.
- Laisse-moi !
Aucune douleur présente dans son timbre de voix, aucune souffrance. Rien qu'un souffle glacé qui souleva un vent de blizzard dans le cœur d'un ange de la Mort.
(1) Il a pas du mal déjà Wufei ! Quand il veut pas comprendre celui-là...
(2) Souvenez-vous, c'est le début du sous-chapitre 7.
(3) Le genre de dérapage qu'on voit dans les films d'action américains à gros budget, si vous voyez à quoi je pense !
(4) L'oreille interne est le dispositif qui nous permet de contrôler en permanence notre équilibre. C'est pour cela que lorsqu'on joue à Colin-Maillard, on nous fait tourner sur nous-même. Ça brouille notre équilibre (et accessoirement nos points de repère mais là, c'est plus le rôle du foulard sur les yeux) et ça explique la démarche titubante. Voilà, c'était la minute scientifique, (cette fille a fait médecine) vous pouvez continuer à lire !
(5) "Attention, Perfect Soldier énervé en liberté dans les couloirs de la base ! Ne paniquez pas ! Si vous le croisez, ne le provoquez pas, il peut être dangereux ! Je répète, il peut être dangereux !"
(6) Je vois qu'on m'écoute, ça fait plaisir ! J'avais dit de ne pas le provoquer ! Bien fait pour toi, na !
Sous-chapitre fini ! On peut dire que le tournant néfaste que la fic devait prendre est amorcé ! Sur quelques passages, je trouve que je me suis surpassée, notamment pour la description de la rose sur la table basse du salon ! Sans vouloir me vanter, je trouve qu'elle en jette ! Les deux dernières phrases du sous-chap' aussi, non ? J'attends avec impatience vos reviews pour avoir votre avis ! Le prochain sous-chapitre sera le dernier de ce chapitre 2 (dont je rappelle juste comme ça le titre : "Failed..." , mais alors, je le rappelle juste comme ça, c'est pas du tout dans l'intention de donner une petite piste aux anxieuses qui redouteraient une fin pas vraiment heureuse pour ce chapitre - attention, je ne parle pas de la fic en général !), il s'intitulera (le sous-chapitre 14 ) "Abandon". Que de belles perspectives en vues ! (Je reformule: Que de sombres perspectives en vues !)
À bientôt !
P.S : Petit coup d'auto-pub ! J'ai écrit deux nouvelles fics ! L'une est une death ("Aimer, vivre, survivre et mourir.") mais la deuxième ("Mourir pour renaître.") rattrape le coup et la transforme en happy-end ! Elles sont petites et rapides à lire, si ça vous tente...
