Titre : Question d'amour...
Auteur : Kyralya
Disclaimer : Toujours pas à moi... Pourquoi personne ne veut me les donner ?!
Couple : 02x01
Genre : Genre torture...
Petite note à lire :
J'ai eu quelques soucis avec ma présentation notamment en ce qui concerne les pensées des perso donc ce qui est présenté comme ça 'blablabla' ce sont les pensées intimes.
Sous-chapitre 2 : "Once upon a time..."
Quand Duo reprit conscience, il était étendu sur un vieux carrelage marron fait de pierres polies par le temps et les nombreux passages. La froideur du sol lui permit de reprendre plus facilement ses esprits. Il était les mains et les pieds enserrés dans des chaînes, au centre d'une pièce visiblement prévue spécialement pour la torture à en juger les nombreux objets qui l'occupaient. 'Un peu médiévale comme déco mais sympa !' Un bruit sourd de mécanique le fit se sursauter mais sans avoir eu le temps de se retourner, les lourdes chaînes l'entraînaient déjà les pieds vers le plafond. Elles s'arrêtèrent lorsque sa longue natte ne toucha plus le sol. Son corps se balança encore quelques instants avant de s'immobiliser enfin. Duo rouvrit doucement les yeux pour reprendre des points de repères, ce brusque changement de position avait troublé sa vision à peine remise de son état d'inconscience. Le premier qu'il fut en mesure de prendre était un doux visage le regardant avec une pleine satisfaction.
- Alors, voici un de ces fameux pilotes de Gundam.
Une main glacée lui avait saisi sans douceur le menton et lui faisait tourner la tête dans tous les sens, troublant encore un peu plus sa vision.
- Mouais... Pas mal...
Il tournait à présent autour de lui à la manière d'un vautour qui attend que sa proie devienne cadavre pour pouvoir d'en repaître. Puis il s'agenouilla devant la longue natte dorée qu'il contempla longuement sans un mot. Il la frôla d'un doigt avant de se relever.
- Quelle futilité ! Un garçon ne devrait pas se rabaisser à se coiffer comme une vulgaire fille. C'est une perte de temps tellement considérable...
À ces mots, Duo remua faiblement au bout de ses chaînes. Il n'allait tout de même pas oser lui couper ses précieux cheveux ! Malgré une envie indéniable de le couvrir d'insultes, il serra un peu plus les dents. Il était vital de ne pas montrer à l'adversaire qu'il venait de toucher un point sensible. Mais comment pouvait-il dire de telles âneries alors que lui même avait des cheveux étonnamment longs pour un homme.
- On m'avait pourtant dit que tu étais plus bavard que ça Maxwell...
Comment connaissait-il son nom ? Sans compter que son babillage incessant n'était normalement pas connu des armées de OZ... Qui était cet homme ?
- Sais-tu la couleur que prend tes cheveux lorsqu'ils absorbent le rouge du sang ?
'Qu'est-ce qu'il raconte ! Rouge bien évidemment, il est débile ce mec...'
- Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ils ne virent pas au rouge. Non, ils noircissent. Ils deviennent d'un noir profond... aux reflets de mort. Et lorsqu'il coagule, le sang les sépare en mèches inégales qui s'harmonisent pour former une magnifique toile autour d'un corps vide...
Duo le sentit s'accroupir une fois de plus derrière lui et bientôt il sentit des doigts parcourir les entrecroisements serrés de sa natte. Il remonta lentement jusqu'à sa naissance, laissant glisser entre ses mains la longue chevelure libérée.
- C'est une magnifique expérience à tenter, non ?
Il contourna Duo pour revenir se placer face à lui. Il bougeait avec une grâce difficilement concevable, laissant flotter derrière lui ses longs cheveux blonds. Duo ne put s'empêcher de le qualifier d'angélique. (1)
- Mais il y a encore plus drôle... Imagine-t-on que le corps humain puisse mourir d'épuisement ? Non. Et pourtant...
Il déposa lentement sa main sur la poitrine du jeune Américain pendant que l'autre se perdait entre ses cheveux.
- Dans cette position, le cœur travaille jusqu'à cinq fois plus pour ramener le sang jusqu'à lui. À ce rythme-là, il vieillit d'un an à chaque minute passée. Quelle espérance de vie as-tu jeune Duo ?
'Ce mec est malade ! C'est pas vrai... ça ne peut pas être vrai...'
- Cela te paraît complètement invraisemblable, n'est-ce pas ? Le corps humain est d'une telle faiblesse lorsque l'on conjugue les atteintes... Ton cœur s'auto-entraîne dans un cycle qui lui sera fatal. Car à chaque nouveau battement, il renvoie au cerveau une quantité trop importante de sang ce qui augmente considérablement la pression exercée dans les capillaires l'irriguant. On a déjà vu des hommes mourir suite à cette pression alors que leur cœur pouvait encore tenir quelques minutes de plus... Quel gâchis, non ?
Duo sentait son rythme cardiaque s'accélérer mais était-ce à cause de ce qu'il venait d'entendre ou bien n'était-ce que le premier symptôme perceptible de sa mort assurée ?
- Quel plaisir me feras-tu ? Celui de voir l'hémorragie de ton cerveau s'étendre jusqu'à ce que tes si magnifiques yeux s'emplissent de larmes de sang (2) ou celui tout aussi réjouissant de te voir succomber à une crise cardiaque foudroyante ? Prends ton temps, c'est un spectacle que j'aime voir durer.
Il n'allait pas mourir comme ça ! Son entraînement lui permettait de résister à toutes sortes de tortures physiques mais pas une seule fois, on ne lui avait parlé de la possibilité qu'il s'anéantirait de lui-même.
- J'aime cette éternelle contradiction. Pour se sauver, il faudrait que ton cœur cesse de fonctionner ne serait-ce quelques secondes... mais cela lui serait tout aussi fatal ! Lorsque la vie cours d'elle-même vers la mort... N'est-ce pas magnifique ?
Il s'empara d'une chaise avant de s'asseoir à une distance qu'il jugeait idéale pour admirer la lente déchéance du pilote.
- À quoi pense-t-on quand on meurt jeune Maxwell ? La vie défile-t-elle devant nos yeux comme il est commun de dire ? Une lumière aveuglante vient-elle nous entourer pour nous accompagner jusqu'aux cieux ? Il est tant de questions auxquelles tu vas pouvoir répondre. Je t'offre cette chance de savoir quand ta dernière heure est venue, à toi de profiter de ce moment. Profite Ange de Mort, je t'ouvre les bras de ta mère qui t'a tant de fois rejeté. Tu avais raison, il est temps que Shinigami retourne à ses côtés...
'Comment sait-il tout ça ? Heero ! Où es-tu ? Ne me laisse pas, je ne veux plus mourir. Pardonne-moi d'avoir songé à La rejoindre... J'ai mal. Je sens déjà la sombre danse de mon propre sang dans mes tempes. Aide-moi, je t'en prie... Hee-chan...'
- Il ne viendra pas. Pas plus qu'il n'a voulu te sauver dans ce couloir où tu t'es arrêté. Il t'a abandonné, ton cœur devrait se résoudre à faire taire cet amour auquel il ne répondra jamais. Auquel il n'a jamais répondu. Si tu savais comme cela m'est douloureux de ressentir tout l'espoir que tu exprimes... Retourne à la douleur, seul ce sentiment m'est agréable.
' "Douloureux", "ressentir", il... il parle comme Quatre. C'est un new-type. Il lit dans les pensées ! (3) Il se sert de mes ressentis pour m'atteindre !'
- Ne me force pas à mutiler ce jeune corps pour que le désespoir reprenne ses droits. Je n'aime pas affaiblir par des atteintes extérieures, je préfère ressentir la douleur intrinsèque. As-tu seulement conscience que tu es seul, que tu l'as toujours été ?
Il s'était relevé, sur un établit où brillaient milles objets aiguisés, il s'empara d'une lame aux arabesques orientales. Il la fit jouer lentement dans ses doigts avant de la déposer à plat contre le cou blanc de l'Américain. Le contact glacé de l'arme lui fit soudainement prendre conscience de l'anormale température de son corps.
- N'as-tu pas chaud ? Tu es beaucoup trop couvert pour la saison, non ?
Il déplaça légèrement la lame et fit sauter un à un tous les boutons de sa chemise. La croix qu'il avait hérité du Père Maxwell glissa lentement le long de son cou avant tomber au sol et de se perdre dans ses cheveux.
- As-tu remarqué qu'une plaie profonde mais franche était moins douloureuse que lorsqu'on se râpe la peau, s'enlevant uniquement les premières couches de la peau. Beaucoup de gens les appellent le vernis de la peau. C'est assez idiot comme expression. Les enfants sont les seuls à vraiment avoir conscience qu'il faut mieux tomber que de tenter de ralentir une chute certaine, ils ne feraient qu'augmenter la douleur même si la blessure serait moindre. Perd-t-on cette constatation en grandissant ?
Le torse enfin entièrement découvert, il orienta la lame de telle façon qu'elle le racle et il s'appliqua à lui démontrer la véracité de ses propos. De fins lambeaux de chair retombèrent au sol, se mélangeant aux cheveux éparses.
- Observe donc ce phénomène étrange. Lorsque la peau est ainsi blessée, elle met quelques secondes à réagir puis le sang semble transpirer par de multiples pores qu'on aurait libérées. Tant de minuscules gouttes qui vont peu à peu se regrouper pour suivre les courbes de ton corps avant de s'écraser dans un bruit flasque au milieu de tes cheveux. Auras-tu assez de force pour constater de tes yeux l'étrange couleur qu'ils auront quand ils auront aspiré ce précieux liquide ?
Il continua ce macabre jeu jusqu'à ce que Duo ne put s'empêcher de contracter tous ses muscles en même temps. Ce sursaut sembla apaiser la soif de barbarie du télépathe qui s'arrêta.
- Aurais-tu mal ? Je suis désolé. Vraiment...
Le sourire qu'il affichait démontrait le contraire et son attitude acheva d'écœurer Duo au plus profond. 'Ne pas lui répondre, ne pas craquer !' Il ferma les yeux pour contrôler toute la douleur qui le lancinait et en espérant que son mal de tête se calmerait quelques instants.
- Oh ! Déjà ? Quand on est au stade où ils ferment les yeux, c'est que c'est bientôt fini... Je t'aurais cru plus coriace. Tu n'as pas battu le record, je suis déçu, déçu !
Était-il déjà au stade terminal ? Son corps ne pouvait-il pas en supporter davantage ? Dans un élan de défi, Duo rouvrit les yeux et fixa son adversaire. Car il s'agissait bien là d'un combat... Il ne s'avouerait pas vaincu même si l'issue était sans équivoque et qu'elle n'était pas en sa faveur. Heero se battrait jusqu'au bout lui ! Wufei aussi, Wufei ne supporterait pas d'abandonner, il avait son honneur Wufei ! Et Quatre ! Quatre s'était sacrifié pour eux ! Il avait mis sa vie en danger ! Il était peut-être même mort maintenant ! Il se devait d'être fort jusqu'au bout et ne pas lui laisser la satisfaction d'avoir gagné sans lui avoir résisté. Il leur devait ! À Trowa aussi. Il se souvint qu'un jour, après un échec à son entraînement qui lui avait miné le moral, Trowa lui avait dit que sa plus grande force était sa patience inébranlable et que si Duo en avait un peu plus, il réussirait le test "Torture" de l'entraînement. Et il s'était efforcé à lui enseigner les rudiments de la patience... pas sans mal, le pauvre avait presque frôlé la crise de nerfs totale. Pour eux, il allait se battre. Pour tous ces merveilleux moments qu'ils lui avaient donnés, ce sentiment d'appartenir à une famille qu'il avait éprouvé, l'amour aussi lui avait été appris. Bonne chose ou mauvaise ? À ce moment précis, Duo se rappela les paroles avisées de son meilleur ami : "Mieux vaut avoir vécu en ayant connu une fois l'amour, même un amour destructeur, que de vivre toute une vie sans jamais le connaître. L'amour est le seul sentiment d'après lequel on se définit et le seul qui nous permet de savoir ce que l'on vaut vraiment." Il avait raison. Duo savait maintenant qu'il n'était pas un monstre qui traînait derrière lui une malédiction qui ôtait la vie à tous ceux qu'il aimerait. Non, c'était un être capable d'amour, une créature de vie et non de mort. Heero lui avait offert tout ce qu'il pouvait et ça n'avait pas été assez pour lui, il le regrettait mais son amour même fugace restait la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée.
- Trop... Tu as trop d'amour dans ton cœur petit Maxwell ! C'est cet amour qui te perd. N'y a-t-il vraiment que cela à penser quand tu t'essouffles un peu plus à chaque instant ? N'y a-t-il que cela qui occupe ton esprit alors que d'ici peu ton sang se répandra en un mortel hématome ? Trop d'amour auquel rien ne répond... N'en as-tu pas assez de ce vide ? Il serait temps de partir... pour ne plus souffrir, non ?
Pourquoi ? Pourquoi sa mort représentait tant pour lui ? Pourquoi cherchait-il à le désespérer ? Il lui demandait lui-même d'être "coriace" et dans le même temps, il l'implorait d'abandonner... Que voulait-il ? Qu'il lui révèle tout sur les Gundams, sur leurs missions, sur Aurora, leur base secrète ? Espérait-il que dans une peur imminente de mourir il tenterait de se sauver par des aveux ? Il avait peut-être trop d'amour dans son cœur mais lui avait sans nul doute trop d'illusions. Duo esquissa un sourire avant de rire. Oui, trop d'illusions ! C'était ridicule ! Shinigami ne trahirait jamais ses amis, ses frères, jamais ! Il était impensable que cela puisse être autrement. Le rire de Duo sembla déstabiliser l'homme aux longs cheveux blonds et lorsqu'il vit des larmes s'échapper de ses yeux, il comprit que ce n'était pas des larmes de douleur. Il se moquait, il mourait et il s'en moquait.
- Tu ne tiens donc pas à la vie pauvre fou ? Arrête ! Ton rire m'est insupportable !
Alors que Duo ne pouvait plus s'arrêter, l'homme se recula, les mains crispées sur les tempes avant de s'affaisser dans un coin, par terre.
- Arrête ! S'il te plaît...
Le jeune homme avait sombré dans un état d'inconscience éveillé et semblait perdre le contrôle de son mental. Duo essaya alors de reprendre son souffle que le rire avait haché mais sa vision se troubla petit à petit jusqu'à ne plus former qu'un écran noir.
'Je meurs. Ça y est, je suis en train de mourir. Heero, je t'aime.'
Son rire ne s'élevait plus, son souffle n'existait plus, son cœur ne battait plus.
Et si mourir m'était conté, combien de temps vivrais-je ?
(1) Pour celles qui n'auraient pas saisi, c'est Zechs qui s'occupe de la torture de notre Duo !
(2) "Larmes de Sang..." Une petite référence spéciale pour ma Calliclès : ne t'inquiète pas, après "Question d'amour...", je m'y remets !
(3) J'ai pris la liberté de le faire télépathe, j'avais envie de changer un peu. Et puis, il est bien new-type alors après, je peux décider ce que je veux !
Ok ! On ne s'affole pas ! Ce n'est pas la fin ! J'ai pas fini ! Il nous reste encore BEAUCOUP de choses à voir. On reprend son souffle, on arrête de penser qu'on va trucider la fanficeuse, on reste zen et on répète après moi : Iiiiiiiiiiiiiiiioooooooooooooooonnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!! Iiiiiiiiiiiiiiiioooooooooooooooonnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!! Voilà, ça fait du bien, non ? Il faut aussi que je vous dise que tout ce qui a été dit au niveau du cœur qui vieillit d'un an par minute passée la tête en bas, les cheveux qui absorbent le sang jusqu'à virer au noir, les capillaires cérébraux qui pètent sous l'effet de la pression n'a pas vérifié ! D'habitude, je n'écris que des choses que je sais vraies sur le point de vue médical mais là, je me suis laissée emporter par mon imagination. Mais ce n'est pas une raison pour rester la tête en bas, c'est quand même pas conseillé et je pense (et j'ai fait deux ans de médecine !) que ça peut être dangereux. Je ne tiens pas à être responsable d'un quelconque accident, je ne suis pas sûre de pouvoir vivre avec ça sur la conscience alors, faites pas les imbéciles, ok ! Surtout qu'il serait extrêmement dommage de rater le prochain sous-chapitre ! Allez, histoire de finir sur une bonne note, il s'appellera : "... et ils vécurent heureux à jamais."
Poutoux !!!
