Titre : Question d'amour...
Auteur : Kyralya
Disclaimer : On retourne à la fic ! Les persos sont toujours pas à moi mais le texte, lui, a au moins le "mérite" (peut-on parler de mérite pour c'te bouse ?) d'être de moi.
Couples : 02x01 (ça, ça change pas trop), 01x02 (mais ça, Duo le sait pas), 03x04x03.
Petite note : Bonne année 2005 à vous tous et toutes ! Mille pardons pour mon retard mais je n'ai pas vraiment eu le temps ni la tête à fanficer, il y a des fêtes de fin d'année qui s'endeuillent parfois, d'autres qui nous rendent malades, ou encore qui nous accablent de travail... Cette année, j'ai eu le droit à tout cela ! Avec un peu de chance, j'ai cumulé pour les années prochaines...
Réponses au reviews :
Raziel : Pourquoi Duo perd-il la mémoire comme ça ? Il ne la perd pas, bien au contraire ! Tu auras le pourquoi du comment dans ce sous-chapitre ! Kisu !
Bonne lecture !
Chapitre VI : "UNIC..."
Sous-chapitre 1 : Révélation
Le soleil levant éclairait un paysage presque féerique : tout n'était qu'immensité blanche aux contours adoucis par la neige abondante déposée comme un tapis. Parfois, au détour d'une petite colline, la lumière s'y reflétait comme sur un prisme, décomposant chaque nuance de couleur dans un arc-en-ciel éphémère. Rien ne semblait perturber le calme apparent de cette campagne hivernale. Au loin, la brume cachait l'horizon et ne faisait qu'accentuer le sentiment de douceur qui s'en émanait. Alors que quelques arbres lourdement chargés d'une épaisse couche de neige défilaient tranquillement dans ses pupilles cobaltes avides de cette nouveauté, Duo eut un sourire amusé. Il était si... différent, si enfantin, un rien semblait l'émerveiller. Le voir ainsi collé à la vitre de la voiture le choquait... et lui semblait naturel en même temps. Comme s'il avait senti un regard un peu insistant dans son dos, il décolla ses mains des empreintes qu'elles avaient formées contre la surface froide, abandonnant une seconde le paysage des yeux pour se retourner vers Duo et lui adresser un sourire béat.
- C'est magnifique, tu ne trouves pas ?
Duo hocha de la tête, se concentrant à nouveau sur la trajectoire que la voiture qu'ils avaient subtilisé à son propriétaire prenait. Elle roulait vite sur la route verglacée, il voulait rentrer au plus vite malgré la douleur lancinante que le froid et l'effort qu'il maintenait pour faire avancer le véhicule accentuaient. Les plaies suintantes de son torse faisaient coller par endroits le mince T-shirt qu'il lui avait gentiment donné "pour qu'il n'ait pas trop froid". Il avait trouvé ça tellement attendrissant. Rien en l'avait préparé à ça, rien ne l'avait préparé à lui. Il savait qu'il avait raison de le ramener avec lui, ils comprendraient, il l'avait sauvé... il était... c'était... Heero l'en remercierait. Qui d'autre que lui pourrait répondre à ses interrogations ? Inconsciemment, Duo plaçait en l'être qui s'était replongé dans la contemplation du paysage un espoir, celui d'abattre à jamais les épaisses murailles qui enserraient le cœur de son Perfect Soldier. Négociant adroitement un virage dangereux, Duo entama une nouvelle conversation :
- Tu vas voir, Aurora va te plaire !
- Qui c'est Aurora ?
- Aurora, c'est plus qu'une base, c'est un état d'esprit ! (1)
- ...
- Ils vont te plaire. Feifei, enfin Wufei, est plutôt du genre solitaire mais c'est pas vraiment de sa faute, il a vécu des choses dures. Et puis, il est impulsif, c'est drôle comment il peut partir au quart de tour à la moindre réflexion !
Il se remémorait combien il aimait le faire enrager, cherchant n'importe quel prétexte pour le faire sortir de ses gonds et saisissant chaque occasion qui se présentait pour troubler le silence indispensable à sa méditation quotidienne.
- Quat-chou...
Sa voix s'étrangla. Quatre. Vivait-il encore ? Duo ne pouvait s'empêcher d'y croire. Il fallait qu'il vive ! Comment allait-il faire sans son meilleur ami ?
- ... Quat-chou est adorable, toujours aux petits soins pour nous tous, à l'écoute et puis, qu'est-ce que je peux me marrer avec lui ! C'est pas le dernier pour faire des blagues en douce ! Enfin, quand ce n'est pas trop méchant, il supporte pas de blesser quelqu'un ! C'est un type vraiment bien ! Le plus drôle, c'est quand on le voit déchaîné à côté de Trowa, on dirait le jour et la nuit ! Tro-tro est plutôt du genre réservé... Quatre aussi mais c'est pas le même genre... En fait, Tro-man est... calme. Pas que Quatty-chan soit particulièrement énervé mais ce qui se dégage de Trowany est plutôt une force tranquille, sereine. En tout cas, ils sont trop chou ensembles !
Il marqua une longue pause. Comment lui parler d'Heero ? En quels termes ? Comment le préparer à son attitude glaciale, à son regard blessant refermant des blessures profondes que personne ne soupçonnerait ?
- Et Heero ? Tu n'as pas parlé d'Heero. Comment est-il ? Je suis tellement pressé de le voir, ça fait tellement longtemps, c'est comme si un rêve se réalisait !
- Heero... Heero, c'est compliqué. Il n'est pas vraiment comme toi, je dirais même que c'est plutôt tout l'inverse.
- L'inverse ?
- Oui, il peut paraître très indifférent, pour lui les sentiments sont nuisibles...
- Nuisibles ? Comment ça ? Je comprends pas.
- Il s'efforce à ne rien ressentir parce que son "éducation" n'a été basée que sur ça, sur les dangers que les sentiments représentent lors d'une mission. Mais je sais que quelque part, y a une faille ! Le professeur J. ne peut pas l'enfermer dans une prison en verre sans qu'un jour il ne se rende compte qu'il n'est pas interdit, ni dangereux d'aimer pour les autres. Il... il se rebellera de lui-même !
Duo baissa alors la voix, comme si ses dernières paroles ne devaient pas plus s'élever que le murmure d'une prière :
- Enfin, j'espère...
Des cris presque hystériques fusaient de la petite salle commune. Quatre avait surpris à son réveil le Japonais en pleine préparation intensive de ce qui lui semblait être une mission commando suicide !
- Tu ne peux pas y aller seul ! Je refuse !
- Quatre ! Calme-toi ! J't'en prie ! On va parler calmement, hein Heero ?
- Trowa ! Tu ne vois pas qu'il va se faire tuer ! Comment tu peux le laisser partir ?
- Mais Quatre, je ne le laisse pas partir...
- Wufei ! Fais quelque chose toi !
- ...
- Mais, il n'y a que moi de sensé ici ? C'est du suicide ! Il faut qu'on prépare quelque chose de parfait, on ne peut pas se permettre d'improviser ! C'est de la vie de Duo qu'il s'agit !
- On ne peut pas se permettre d'attendre.
Quatre s'arrêta brusquement dans son agitation désespérée. Heero avait parlé. Il avait enfin témoigné qu'il écoutait le jeune Arabe. Et il n'avait pas tort. On ne pouvait pas attendre plus pour délivrer Duo, mais Quatre ne bougerait pas de sa position que le faire seul était du suicide pur et dur ! Il se tourna vers Trowa, les yeux plein de larmes prêtes à déborder et se répandre sur ses joues encore trop pâles. Ne viendra-t-il pas à son secours ? Il n'eut qu'un petit sourire en coin, désolé, comme réponse. Trowa approuvait la décision qu'Heero avait prise, son unique argument se valait et venait de détruire la belle argumentation de Quatre. Il se tourna alors vers Wufei qui semblait être plongé dans une méditation matinale prématurée. Non, Quatre ne tirera rien de ce côté-là non plus ! Maudit soit ton honneur déplacé, Chang Wufei !
Alors qu'il allait abdiqué face à l'ennemi, Quatre sursauta au son chaud et familier qui surgit soudainement dans son dos :
- Boum Bébé ! C'est moi !!! (2)
Il se retourna et à la vision qui s'offrait à lui, son cœur rata quelques battements. Il ne pouvait pas être là, en face de lui, son sourire ne pouvait pas éclairer la pièce entière sans que ça soit le fruit de son imagination !
- J'vais vous raconter une histoire, ça va vous ratatiner les couilles genre raisin sec ! (3)
- DUO !!!
Le jeune Arabe se rua de tout son poids sur son meilleur ami qui venait de surgir au milieu de la salle. Tous deux étendus par terre, Quatre se lança dans un interrogatoire ininterrompu, manquant presque de rivaliser avec l'habituel babillage incessant de l'Américain.
- Quatty ! Tu me fais mal.
- Oh, pardon... Aaaaahhhhhhhhh !!!!!!!!! Mais qu'est-ce que tu as ? C'est quoi toutes ces plaies ?
- Quat' ! Tu voudrais bien rabaisser mon T-shirt s'il te plaît ?
Au fond de la salle, le mot "T-shirt" éveilla les soupçons d'un soldat prêt à l'attaque. Duo se releva tout en se dépêtrant difficilement d'un Quatre en mode "maman-poule". Puis il jeta un coup d'œil circulaire détaillant ses frères d'armes qu'il avait crus ne jamais revoir. Quatre. Il s'en était donc tiré. Sa méningite n'était pas aussi grave qu'Heero l'avait affirmé lors de la mission. Mais derrière son sourire béat, Duo voyait bien que cette mission l'avait quelque peu "changé", au-delà de la méningite : la tristesse semblait maintenant régner sur son cœur fragile et des souffrances aux cruelles douleurs qui s'amusaient à lacérer ce qui lui restait d'innocence lui teintaient les yeux d'un profond sentiment de mal-être. Un rire s'éleva quand Duo vit Wufei en pyjama blanc avec des petits dragons brodés rouges et bleus, les cheveux détachés qui lui revenaient fâcheusement dans les yeux. Justement les yeux, déjà qu'ils n'étaient pas spécialement grands mais au réveil, ils ne paraissaient n'être réduit qu'à deux traits noirs. L'air stupide et surpris qu'il affichait ne le rendait que plus comique aux yeux de l'Américain qui, en d'autres circonstances, se serait infiniment amusé à le taquiner ! Il passa rapidement sur Trowa qui, fidèle à lui-même, reposait contre un mur, les bras croisés avec un air détaché. Mais l'étrange humidité qui résidait dans ses yeux verts trahissait l'émotion qu'il éprouvait à revoir deux âmes qu'on croyait perdues enfin réunies. Puis il s'arrêta sur Heero. Il était encore plus beau que dans son souvenir, sa peau semblait être d'un velouté délicieusement inimaginable, sa respiration tranquille et posée éveillait en Duo plus d'amour qu'il ne pensait éprouver, tout en lui l'émerveillait. C'était comme s'il le voyait pour la première fois, son cœur s'emballait alors que ses yeux l'obligeaient à détailler chaque courbe, chaque détail de cette silhouette au combien parfaite. Et ses yeux. Il les savait posés sur lui, même s'ils se voulaient indifférents, Duo savait qu'ils étaient en train de parcourir son corps de long en large. Il se sentait comme caressé. Tellement captivé par sa contemplation de l'être parfait, Duo ne le vit pas déplacer derrière un fauteuil, discrètement, d'un coup de pied léger, un sac noir dont dépassaient toutes sortes d'armes, cordages et autres ustensiles minutieusement sélectionnés pour la mission qu'Heero s'était définie : le sauver ! Sortant difficilement de sa léthargie, Duo parvint à placer quelques mots parmi le flot incessant des questions inquisitrices de son meilleur ami :
- J'ai une surprise pour vous !
L'étonnement s'empara de tout le monde alors que Duo disparaissait dans l'obscurité du couloir d'où il venait. Il en émergea quelques secondes plus tard traînant visiblement quelqu'un derrière lui.
- J'vous présente Unic (4) ! clama-t-il joyeusement alors que la personne en question apparaissait dans la lumière franche de la salle.
Les réactions furent diverses et très variées : Quatre se contenta d'imiter un poisson enfermé dans un bocal, les yeux exorbités et la bouche bée; Trowa en avait décroisé les bras qui pendaient d'étonnement le long de son corps; Wufei s'était brusquement relevé et ne cessait d'aller et venir du regard entre les deux principaux intéressés, il affichait un air septique face à la vision dédoublée qu'il avait d'une même personne, refusant visiblement de croire ce que ses yeux lui montraient. La réaction d'Heero fut la plus violente et la plus rapide. En moins de temps qu'il ne le faut, il avait parcouru la distance qui le séparait de l'usurpateur d'identité et pointait un gun sur son front entre les deux yeux, le cran de sécurité relevé.
Le sachant parfaitement capable de tirer sans sommation, Duo se jeta sur Heero afin de tenter de lui ôter l'arme en s'écriant de toutes ses forces :
- HEERO ! NON ! C'EST TON FRÈRE !
(1) Ok, faut que j'arrête avec "Wayne's World" mais cette phrase est tellement mythique qu'il fallait que je la place quelque part ! Pour les besoins de la fic, je l'ai un peu modifiée, ça peut pas coller pile-poil à chaque fois !
(2) Un petit coup de "Kuzco, l'empereur mégalo" s'il vous plaît !
(3) Et une petite réplique (à peine modifiée) de "Coup de Foudre à Notting Hill" en dessert !
(4) À prononcer à l'anglaise parce que sinon ça fait un petit peu débile...
Piouf ! Pas facile à écrire ce sous-chapitre ! Parce qu'il ne fallait pas que je dévoile quoique se soit avant le moment propice ! Je vous avouerais que c'est pas facile de ne pas nommer un perso avant la fin d'un sous-chap', il faut s'assurer à chaque fois que le "il" qu'on utilise est facilement identifiable parce que sinon, ça vire très vite au "Mais qui fait quoi ?", sans compter qu'il faut éviter les répétitions excessives ! Le résultat d'une nuit sans sommeil est maintenant entre vos mains, vous en pensez quoi ? C'est une sacrée révélation, non ? Je vous conseille de relire la fic maintenant que vous possédez cette petite clé, ça peut aider à comprendre des trucs... mais pas tout non plus ! Y a peut-être même de nouvelles questions qui vont vous venir, qui sait ?
On se revoit bientôt avec le sous-chapitre 2 : "Les liens du sang". Kisu !!!
