La bergère ensanglantée

Par Tsubaki Hime

Coucou, tout le monde ! C'est bien moi, Tsubaki Himé, la seule et unique (tant mieux, remarque, une seule folle ça suffit largement vous vous dites, non ?) Après un petit passage avec mes persos chéris de Yami no Matsuei, je m'en vais faire un petit voyage à Londres à l'époque victorienne, retrouver le plus beaux de tous les comtes, j'ai nommé Cain Hargreaves. Ce manga m'est aussi passionnant que Yami no Matsuei, il serait fort dommage de ne pas écrire une fiction dessus, n'est-ce pas ?

Tout nouveau cet univers mais je m'y plonge avec joie…

Sur ce, bonne lecture !

Blood Kiss, Tsubaki Himé.

Prologue

Jolie bergère… Un, deux, trois… Que tombent les gouttes rouges…

Jolie bergère… Un, deux, trois… Que s'essoufflent tes plaintes et tes supplications.

Six pence sont dans ta poche, un morceau de pain dans ta sacoche…

Un mouchoir dans ta robe de lin, dans tes cheveux brillent une broche d'étain…

Jolie bergère… Un, deux, trois… des moutons te regardent te balancer…

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH!!!!

La jeune femme, les yeux écarquillés, tentait par tous les moyens de ne pas vomir de dégoût et d'horreur. Elle n'arrivait pas à y croire. Non, ce qu'elle regardait ne pouvait pas être…

- Bridget… Oh mon Dieu!!!

Les paysans, tout autour de l'arbre dont la cime était balayée par un vent glacial, étaient hébétés, bouleversés. Des moutons, innocentes bêtes qui n'arrivaient pas à comprendre ce qu'il se passait autour d'eux, poussaient des gémissements plaintifs, demandant de retourner dans leur pré.

Une, deux, trois…

Trois gouttes de sang tombèrent sur le visage blanc de l'une des premières paysannes arrivées sur les lieux. Sa vue fut brouillée par un voile rouge mais la vision qu'elle avait eu venait d'être ancrée dans sa rétine à tout jamais.

Un balancement régulier… marqué par la morsure du vent… Ce corps mince, habillé d'une robe de lin blanc, moucheté de taches rouges sinistres… Une broche d'étain eut un éclat morbide sous la lueur du coucher de soleil rougeâtre. Un visage figé dans une expression d'étouffement et d'horreur…, un filet carmin sortant d'une bouche qui de son vivant étirait un sourire sensuel et amusé… Des cheveux d'un châtain-roux brillant mais qui dans l'ombre de l'arbre avaient l'éclat de la Mort…

Et cette corde, l'unique fil la reliant à la terre et la nature, dessinait des petits cercles dans le vide, comme une vieille dame noble faisant tourner sa cuillère dans sa tasse de thé.

- Ce n'est pas possible…, murmura l'un des hommes. Ca ne peut pas être Bridget…

- On… On l'a pendue!! La pauvre!!

- La bergère ensanglantée…

Un, deux, trois… Jolie bergère… démon carmin, monstre incertain…

Six pence sont dans ta poche, un morceau de pain dans ta sacoche…

Un mouchoir dans ta robe de lin, dans tes cheveux brillent une broche d'étain…

Un, deux, trois… des moutons te regardent te balancer…, toi qui est devenue la femme des mauvais lutins…

- C'est affreux, l'histoire se répète!! Gémit une femme au visage plissé par le temps et la souffrance. Une nouvelle victime de cette légende!! Mais pourquoi, oh mon dieu? Pourquoi faut-il une telle chose?

Le corps de la jeune fille était figé par la rigidité cadavérique, dur comme un morceau de bois. Il fallut beaucoup de conviction et de volonté aux hommes pour se hisser à la branche de l'arbre. Le cadavre fut posé avec douceur et répulsion sur l'herbe fraîche. Tous les paysans se pressèrent autour, la main sur la bouche pour ne pas vomir.

Le visage était bien sculpté, aux traits très fins et réguliers. Une marque rouge, comme un serpent sournois, était dessinée autour d'un cou fin et gracieux, preuve de la mort étouffante et douloureuse. Les cheveux de la jeune fille étaient longs et sous l'éclat du soleil couchant, ils formaient une toison sanglante et macabre tout autour de sa tête plus blanche que la neige. Les deux broches accrochés dans des mèches tressées brillèrent davantage. Sa robe blanche en lin était éclaboussée de sang sur la poitrine, les jambes et le col ainsi que la sacoche accrochée autour de son bras.

- C'est bien Bridget Garren…, fit l'une des paysannes. La pauvre enfant… Mais qui a bien pu lui faire une telle chose? Elle, la plus jolie et gentille bergère du domaine…

- Tiens?

Un homme se pencha vers la main droite de Bridget, serrée en un poing. Après mains efforts, il parvint à desserrer les doigts. Une entaille avait été tracée dans la paume et, enfoncées profondément dans la chair bouchée par le sang coagulé…

- Six pence…

Six petites pièces, plantées comme des statues.

- L'histoire recommence… Cela est indéniable.

Un, deux, trois… Jolie bergère…

Vilaine fille au démon malsain, monstre incertain…

Un, deux, trois…Que tombent les gouttes rouges…

Un, deux, trois… Que s'essoufflent tes plaintes et tes supplications…

Un, deux, trois… Jolie bergère…

Cela est ta punition…

A suivre…

Ce prologue est assez court mais la suite sera mieux, c'est promis ! Dans le premier chapitre, je retrouverai mon cher Cain (que ce garçon est beau !!)