XI Saint-Valentin : 29 Janvier
Je viens d'apprendre que le prochain week-end à Pré-au-lard sera celui de la Saint-Valentin.
2 Février
J'ai rendu ce matin le livre sur la Legilimencie. Je l'ai terminé. J'ai beaucoup appris.
La Legilimencie est une science puissante, très puissante, et si très rares sont ceux qui la manient, encore plus le sont ceux qui savent bien la manier. De même que pour l'Occlumencie, la science qui protège l'esprit des attaques de la Legilimencie. Mais c'est cette dernière qui m'interesse plus que tout. Ceux qui savent la manier ont entre les mains une force considérable. Ils peuvent sonder les esprits pour savoir si on leur ment ou pas. Les plus forts peuvent même manipuler les pensées...
J'ai compris en lisant ce livre que je souhaite plus que tout devenir Legilimens. Cela me fascine. Lire les esprits... imposer sa volonté simplement par le contact des yeux...
Quelque chose me dit que ce n'est pas normal. Que ce ne devrait pas me fasciner. Cela me fait peur. Peur de finir comme... mais je me dis que ce n'est pas cela. Je n'ai rien à voir avec elle. Rien.
12 Février
Après-demain, c'est la Saint-Valentin. Enfin... pour moi, c'est surtout un week-end à Pré-au-lard. Ron ne peut pas venir, malheureusement: Angelina Johnson a décidé de consacrer leur week-end à un entraînement de Quidditch.
13 Février
Depuis la mort des Mestlinn, il y a un mois, je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup parler à Drago Malefoy. De plus, le souvenir de mon rêve étrange me gênait. Je n'avais pas envie de l'approcher.
Ce matin, lui est venu vers moi.
C'était entre deux cours, je ne me souviens plus lesquels. "Lya?"
Je me suis retournée. "Bonjour Drago. _Salut. Tu fais quoi, demain?"
Je fus un peu décontenancée par cette question. Je mis quelques temps avant de répondre.
Je réfléchissais. Je n'avais pas songé à ce que je comptais faire. Je pensais simplement me promener dans Pré-au-lard. "Je ne sais pas, ai-je répondu. Je n'ai rien prévu. _ Tes amis, tu ne seras pas avec eux?"
Ron va à son entraînement de Quidditch. Harry sort avec Cho Chang, une fille de Serdaigle qui fait partie de l'AD. Hermione a quelque chose à faire, une interview ou quelque chose comme ça. Giny sort avec Michael Corner. "Non. Ils ont tous... _ Quelque chose de plus important à faire que d'être avec toi? _Oui, enfin, ils vivent leur vie... _ Et toi la tienne? _Oui."
J'étais de plus en plus mal-à-l'aise, sans raison apparente.
Il continua. "Donc, tu n'as vraiment rien de prévu? _ Non, vraiment rien. _ Alors... ça te dirais de passer la journée avec moi? Juste avec moi?"
Là, j'étais vraiment étonnée. Je ne lui avais pas parlé depuis près d'un mois, et il me proposait de passer la Saint-Valentin seule avec lui... je ne savais quoi répondre. "Tu peux refuser."
Cela me mit encore plus mal-à-l'aise. Mais quelque chose au fond de moi me poussait à accepter. Une journée, avec Drago Malefoy... je me rendais compte alors qu'il compte plus pour moi que ce que je m'étais imaginée. Et j'acceptais.
Oui, j'ai accepté.
Je ne sais pas ce qu'en penseront les Gryffondors s'ils l'apprennent. Je ne sais pas quelle sera la réaction des Serpentards dans le même cas. Je n'y ai pas pensé en acceptant, et ce n'est que maintenant que ces questions me viennent à l'esprit. Et encore maintenant, je les écarte.
Elles ne me paraissent pas avoir d'importance.
Je me suis rendue compte que je considère Drago Malefoy autrement que les autres, autrement que mes amis, et que cela n'a rien à voir avec le fait qu'il soit un Serpentard.
J'ai mal à la tête.
14 Février
Je me suis levée tôt, mais j'ai eu l'impression de mettre plusieurs heures à me préparer. J'ai crû que tout le monde était déjà descendu à la Grande Salle, et pourtant, elle était vide lorsque j'y suis entrée! Je n'avais mis que vingt minutes à m'habiller.
Je suis remontée et j'ai lu.
J'ai attendu encore une ou deux heure avant de retourner dans la Grande Salle. Je ne sais pas exactement combien de temps: je n'en avais plus conscience.
J'ai pris mon petit-déjeuner en compagnie de mes amis de Griffondor. De temps en temps, je tournais la tête en direction de la table de Serpentard. A chaque fois, je rencontrais deux yeux gris qui m'observaient. Je souriais furtivement à celui auquels ils appartenaient, puis reprenais ma conversation avec Harry, Ron, Hermionne et Giny.
Quand j'ai descendu les marches de l'escalier du Hall d'Entrée, il m'attendait, appuyé à la rembarde.
Il portait l'uniforme vert des Serpentards. Et il me souriait.
Moi, j'avais decidé de ne mettre aucun des deux uniformes, ni le vert, ni le rouge. J'avais opté pour une robe de sorcier mauve. Un court instant mon regard s'était attardé sur la robe noire au long col et aux longues manches, si belle, la robe envoyée par les Mestlinn, la robe de ma mère...
Je l'ai suivi. Nous avons marché jusqu'à Pré-au-lard sans dire un mot.
Je ne savais pas quoi dire.
Lui non plus.
Je ne savais même pas quoi penser.
Nous n'avons rencontré personne, bien heureusement. Je ne sais pas ce qu'auraient pensé les Griffondors, ni les Serpentards, s'ils nous avaient rencontré à ce moment. Ou à un autre.
Arrivé à Pré-au-lard, il a enfin élevé la voix. " Tu t'y fais?"
Je n'avais pas à demander à quoi il faisait référence. " Tant bien que mal. C'est bizarre, de penser que je ne les reverrais plus... la dernière fois que je les ai vu, c'était sur le quai 9 3/4. Je les ai embrassé, suis montée dans ce train. Et le pire... c'est que je savais que je ne les reverrais plus. Je m'en doutais. Mais je ne voulais pas le croire."
Il m'écoutait attentivement, sans rien dire. " Ils ont été très gentil avec moi. Même s'ils étaient des Moldus, même si ce n'étaient que mes parents adoptifs, je les ai toujours adoré. Et eux m'adoraient. Alors qu'ils n'avaient aucune raison de le faire. Au contraire. Ils auraient dû me détester. Me haïr. Ils auraient dû me maudire. Ils auraient dû me tuer, à peine arrivée entre leurs mains. Avant qu'il ne soit trop tard. Mais ils ne l'ont pas fait. ils m'ont chéri. Leurs fils jouaient avec moi. Jusqu'à ce que j'aie deux ans. Et même après... même après... ils ne m'ont pas détesté, pas haï, même après la mort de Greg, Garry et James. Ils m'ont soignée quand je suis tombé malade. Ils ne m'ont même pas menti. Ils m'ont envoyée à Poudlard. Ils auraient dû m'abandonner dès le départ. Et maintenant ils sont mort. Et moi je suis toujours vivante."
Je me suis rendue compte que j'étais la seule à parler depuis un certain temps. "Désolée. _ Non."
Il a fait quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. Il m'a pris la main, à ma grande surprise. Et j'ai laissé ma main dans la sienne, à ma grande surprise.
Je me suis sentie soulagée d'un poids énorme. J'avais parlé à quelqu'un. Mais je sentais également, au fond de moi, qu'il y a d'autre choses à dire, d'autres poids dont je peux me soulager en parlant, d'autres secrets à réveler... mais je ne veux pas en parler. Surtout pas à Drago. Comment me jugerait-il?
Nous sommes entrés dans la confiserie Honeydukes, toujours main dans la main.
Main dans la main...
Nous regardâmes les bonbons sur les étagères. Enfin, il les regardait. Et je le regardait.
Je me sentais bien.
Main dans la main...
Je commençais à réaliser ce que ce geste signifiait.
Je tentais de me résonner. Il voulait simplement me réconforter.
Drago Malefoy? Me réconforter? Lui? Moi? Un Serpentard? Une "à-moitié- Gryffondor"?
Absurde.
Mais réel.
Et moins absurde que ce que je pouvais imaginer...
Je tournais la tête et tentais de penser à autre chose. Aux bonbons.
Mais sentir ma main dans la sienne...
Lui. Moi. Drago Malefoy. Lya Mestlinn.
Qu'y avait-il de si improbable, de si anormal? N'a-t-on pas le droit de s'aimer?
Aimer...
Je me resonnais alors que je me sentais perdre les pédales.
Nous sortîmes de la confiserie, les poches à la fois plus et moins remplies.
Je commençais à envisager une autre tournure. Un autre chemin. Une autre possibilité. Plus réelle. Et qui serait la vraie.
Lorsqu'un élève de Poudlard se présenterait devant nous, Drago lâcherait brutalement ma main. Pour ne pas la reprendre.
Je redoutais cet instant, mais je savais qu'il arriverait forcément. Je m'empêchais de serrer plus fort sa main pour l'empêcher de lâcher la mienne...
Bien entendu, cela arriva. Un couple d'élèves de Pouffsouffle arriva droit devant nous. Ils étaient également main dans la main.
Je tournais la tête vers Drago alors que je les sentais approcher. Il me rendit mon regard.
Il lâcha ma main.
En moi-même, je me sermonnais. J'avais perdu les pédales, en imaginant que Drago Malefoy, élève de Serpentard, puisse être amoureux de moi, Lya Mestlinn, élève ni vraiment Serpentard, ni vraiment Gryffondor. Il avait peut-être simplement eu pitié de moi. Ou voulut m'empêcher de pleurer plus. M'empêcher de lui faire honte. Ou simplement voulut ne pas avoir la honte d'être seul pour la Saint-Valentin, seul à rentrer dans une boutique, et voulut me faire passer pour sa petite amie. Oui, c'était probable. Evident, même. Surtout venant de sa part. J'aurais dû m'y attendre, dès le moment où il m'avait proposé de passer la journée avec lui. C'était tellement évident...
Mais je me trompais sur tous les points, bien heureusement. Une fois le couple passé, Drago se tourna vers moi. "Où veux-tu aller? _ Je ne sais pas. _ Moi non plus."
Il se mit à rire et je l'imitais. Je commençais à reprendre espoir. Ce n'étaient que quelques paroles et un rire, pas grand chose en fait, mais une lueur de joie s'allumait dans ma tristesse. "On se promène? proposa-t-il. _Où? _ Je ne sais pas. N'importe où. _ D'accord."
Il me tendit la main, et je la pris. J'avais eu tort. Tort. Heureusement. Et il tenait à nouveau ma main.
Le reste de la journée passa à une vitesse inimaginable. Les heures semblaient durer des secondes. Nous nous sommes promenés dans Pré-au-lard, observant les vitrines, entrant dans quelques boutiques.
Oui, c'était bien réel. Moi et lui. Lya Mestlinn et Drago Malefoy.
Mais, lorsqu'un élève de Poudlard s'approchait, nous nous écartions l'un de l'autre.
Je le comprends. En fait, moi aussi je souhaitais qu'il en soit ainsi. Ne pas avoir à souffrir des moqueries des autres... mais le prix à payer est assez cher. Celui de devoir faire toujours attention.
Nous nous sommes séparés à proximité de Poudlard.
Nous n'avions discuté que de tout et de rien, jusqu'à présent.
D'école. De profs. De jeux. De Quidditch. La discussion normale entre deux élèves de Poudlard.
Il serrait mes mains dans les siennes. La journée a passé vite. Moi, je pensais à quelque chose de drôle. Dans les livres Moldus, le moment de la séparation entre les deux amoureux est toujours semblable. Un véritable cliché. J'en ai lu pas mal. Je les trouvais ennuyeux, sans interêts, je ne comprenais pas. Et à présent je me retrouvais à cette place... on dit des choses bêtes parce qu'on ne sait pas qui dire... on se quitte finalement...
Nous, nous ne faisions cependant que nous regarder dans les yeux. Un long regard, comme si chacun avait voulu apprendre par coeur les yeux de l'autre jusqu'à pouvoir les réciter, les yeux fermés, justement.
Finalement... "A demain, Drago. _Oui. A demain."
Je me retournais pour partir vite, pour ne pas être à nouveau captivée par son regard... "Lya..."
Il m'appelait. Je ne répondis pas. La suite était trop prévisible. Je partis.
Trop prévisible. Il ne pouvait me dire que deux choses. Qu'il m'aimait. Ou que tout n'avait été que du bluff. Une farce. Qu'il s'était bien moqué de moi.
Je ne veux même pas savoir ce qu'il voulait me dire. Je veux conserver pour toujours ce souvenir, ce souvenir si iréel, celui d'un rêve, celui de moi et Drago...
XII Le Chicaneur : 16 février
Tout c'est passé comme s'il ne s'était rien passé. Mes cauchemars ont été plus horribles les uns que les autres; dimanche, je suis restée avec les Gryffondors. Même si je le cache, mes journées sont, étrangement, de plus en plus affreuses. Je me sens extrêmement triste, comme affligée d'une peine que je ne peux décrire, car je ne la comprends pas moi-même. Chaque heure semble durer des siècles. A plusieurs reprises durant cette journée, une colère incompréhensible et sans raison m'a envahie.
J'écris comme s'ils s'étaient déroulés plusieurs jours, mais un seul me sépare vraiment de la Saint-Valentin.
Je ne me comprends plus. Je suis perdue. Totalement perdue. Sans raison. Prise de rage soudaines que je cache à mes amis. J'ai l'impression que mes origines me rattrapent après tout ce que j'ai fait pour les éloigner.
Perdue...
Je ne peux espèrer aucune aide. Mes amis ignorent tout de mon amitié avec lui, avec Drago, ils ignorent tout de ce qui s'est passé samedi.
Tout c'est passé comme s'il ne s'était rien passé... et, même si j'ai du mal à l'admettre... ça me fait mal... cette indifférence... ces sarcasmes quotidiens entre mes deux maisons qui me deviennent plus insupportables encore qu'avant... l'impression d'être déchirée... entre deux camps... le camps de mes amis et le camps de Drago... un réel et l'autre imaginaire, inaccessible... j'aime Drago... mais lui... je ne sais pas... il est si bizarre... aussi bizarre que je dois le leur paraître... même si je fais de mon mieux pour cacher mes colères, pour les empêcher... mes origines me rattrapent, et je ne le veux pas...
Je m'embrouille... Drago, les Gryffondors, les Serpentards, Drago, mes colères, Drago, l'indifférence, Drago, les sarcasmes, l'amour, Drago, Drago étrange, moi étrange, M ou N, aime ou haine, moi je l'aime, mais lui...?
J'ai mal à la tête. Très mal à la tête. Tout s'embrouille. J'ai mal à la tête. Drago. Aime. Haine. Mal. A la tête. Le fil, retrouver le fil de mes pensées. Mal à la tête. Serpentards. Gryffondors. Ron, Harry, Hermione. Hermione...
Hermione m'a dit hier que, juste après son rendez-vous avec Cho, Harry a eut une interview avec la journaliste Rita Skeeter, à propos du retour de Voldemort.
Ce matin, nous avons reçu l'article fin prêt, rédigé dans le journal que dirige le père de Luna Lovegood, et nous avons également reçu le courrier des premiers lecteurs. Les avis sont partagés. Je ne m'attarderais pas à les commenter, bien que j'ai lu plusieurs des lettres pour aider mes amis.
Malheureusement, Umbridge nous a repérés, confisqué l'article avant que je puisse le lire et interdit à tout élève de se procurer une copie de ce journal.
6 mars
Je l'ai enfin lu.
Un veritable trafic s'est organisé dans les couloirs. Umbridge n'a pas été bien maline: en prohibant la possession du Quibbler, elle a en quelque sorte poussé les élèves à l'acheter, rien que par curiosité.
Giny a réussi à m'en procurer un exemplaire. Cachées dans le dortoir des filles de Gryffondor, elle faisant le guet, moi lisant, nous discutions au fur et à mesure que je découvrais l'interview de mon ami Harry Potter.
Il y citait tous les Mangemorts qu'il avait reconnus.
Un nom attira mon attention. " Lucius Malefoy? _ Qu'y a-t-il, Lya? Tu es étonnée? _ C'est quelqu'un de très respectable, il travaille au Ministère, comme ton père! _ Qui t'a dit que c'est quelqu'un de bien?"
Je baissais les yeux, confuse, me rendant soudain compte de ce que j'avais dit. "Drago Malefoy. _ Lui? Et tu le crois, plutôt que de croire Harry? _ Je ne pensais pas... et c'est son père, non? _ Malefoy est un menteur! Il hait les Moldus, les enfants de Moldus et tous ceux qui ne sont pas "de sang pur"! Tu devrais le haïr, surtout vu comment il se moque de toi! _ Je ne le connais pas assez pour le haïr. _ Apparemment, non, tu ne le connais pas beaucoup! _ Ne te fâche pas, Giny. Excuse-moi, je ne voulais pas mettre en doute les paroles de Harry. J'étais étonnée... comment puis-je savoir, quand quelqu'un me dit quelque chose, si je puis le croire ou pas?"
Elle soupira. " Je ne suis pas en colère, Lya, je te comprends même très bien. C'est vrai que c'est ta première année ici, que tu ne connaissais personne à ton arrivée, et c'est vrai qu'on ne sait pas quoi faire, ni à qui se confier. Moi, j'ai fait des bétîses, à mon arrivée ici. D'énormes bétîses. J'ai mis tout le monde en danger. Alors je te comprends. Mais Malefoy nous a fait beaucoup de mal, comme sa famille, et il fait du mal à tout le monde. _ Je ne savais pas. J'ignore tout ce qu'il vous a fait."
Et elle me le dit.
Dresser la liste des méfaits de la famille Malefoy serait un challenge considérable.
J'ai été stupide. Incroyablement stupide.
Je ne le connais pas assez pour le haïr. Mais je ne le connais pas non plus assez pour l'aimer.
Incroyablement stupide.
Pourtant...
Non, pas de pourtant. Mon mal de tête est en train de me reprendre, je le sens, il ne faut pas que je m'embrouille.
Pas de pourtant.
Incroyablement stupide.
9 mars
J'écris tard, car il vient de se passer quelque chose d'important.
Le professeur Trelawney a été renvoyé par Umbridge et remplacé par un centaure!
11 mars
Le professeur Firenze, remplaçant du professeur Trelawney, nous a donné son premier cours. Il base la divination sur l'étude des astres.
Mes maux de têtes continuent, mais ils se sont un peu atténués depuis que j'ai cessé de rêver à des choses impossibles.
Drago Malefoy a tenté de m'adresser la parole. Ce n'est pas la première fois. Je me suis enfuie.
Je suis perdue, de plus en plus perdue au fil des jours. Mes brusques colères surviennent désormais moins souvent, mais la tristesse est toujours là.
7 avril
Catastrophe! Tout va de mal en pis. Et le pire est arrivé.
Nous avons été découverts!
Mais je vais trop vite.
Tout à l'heure, j'étais avec mes amis de l'Armée de Dumbledore, dans la salle où nous nous exerçons à pratiquer la Défense contre les Forces du Mal, lorsqu'un elfe de maison est arrivé. Il a dit quelque chose à Harry, qui nous a crié de courir.
Umbridge arrivait.
Il y a eut un énorme brouhaha, une panique que nous partagions tous. Nous étions découvert. A présent, une seule chose importait pour nous tous: la fuite.
Je me suis mise à courir avec les autres. Personne ne savait où aller. La panique empira lorsque nous réalisâmes que nous étions poursuivis. En effet, je vis des élèves de Serpentard, manifestement à notre recherche.
Je fus bousculée et me retrouvais bientôt seule dans un couloir. Je décidais de fuir avant que quelqu'un n'arrive. Je me mis à courir et... rentrais dans Drago Malefoy. Je n'avais pas le moindre doute: il nous cherchait également. Je l'avais vu parmis les Serpentards. Je pensais qu'il me conduirait jusqu'à Umbridge. J'étais perdue. "Lya?"
Je reculais. Mais il m'avait trouvée, il pourrait dire à Umbridge que j'y étais...
J'entendis une voix et des pas qui s'approchaient. J'étais apeurée.
Si Umbridge en personne me trouvait, où si on m'amenait à elle, je serais renvoyée de Poudlard et je n'aurais nulle part où aller...
Drago me prit brutalement par la main et me poussa dans le couloir suivant. "Vite! Va te cacher!"
Je lui lançais un regard de gratitude et me dirigeais vers le chemin menant à la salle communne des Gryffondors. "Non! Ils vous y attendent! Chez les Serpentards!"
Je courais dans l'autre direction. M'éloignant, je l'entendis crier à Umbridge qui s'approchait qu'il n'y avait rien de ce côté.
Je commençais à réaliser qu'il m'avait aidé.
Mais je n'étais pas sortie d'affaire pour autant.
Même si j'allais à la salle communne des Serpentards, il suffirait qu'on me trouve pour que tout soit fichu...
Mais on ne me trouva pas.
J'attendis ce qui me parut être plusieurs heures, apeurée, chez les Serpentards avant de tenter de rejoindre les Gryffondors. J'y réussis sans le moindre problème.
Dans notre salle communne, je retrouvais certains membres de l'AD. Ginny vint vers moi, pleurant presque. " Ils ne nous ont pas attrappé. Mais ils ont eu Harry, et la liste avec nos noms. Dumbledore... Dumbledore a été renvoyé. _ Ils l'ont attrappé? _ Non. Ils sont enfuit; et cette vieille face de crapaud est notre nouvelle directrice."
Je fus attérée. Umbridge, directrice...
8 avril
Il fallait que je le remercie.
Après tout, il m'avait aidé.
Mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que Giny m'avait dit... son père est un Mangemort... et je me sentais mal... à l'idée... de lui parler...
J'ai d'autant plus hésité que...
Mais je m'égare. Autant raconter l'histoire du début jusqu'à la fin.
Alors que nous discutions de la "promotion" d'Umbridge, dans la Grande Salle, Malefoy est venu vers nous avec un air narquois qu'il affiche de plus en plus ces temps-ci.
Lui et quelques autres Serpentards ont obtenu, grâce à Umbridge, le rôle de "brigade inquisitoriale", avec le droit d'enlever des points aux élèves et de les punir, un peu comme des préfets, mais avec plus de pouvoirs.
Il s'est donc avancé vers nous et a enlevé plusieurs points à Griffondor, pour des raisons diverses: parce qu'Hermionne est une "Sang-de- Bourbe", parce qu'il n'aime pas Harry... moi, il m'a enlevé cinq points, parce que je suis à Gryffondor, et ajouté cinq à Serpentard parce que je fais partie de cette maison.
Voilà entre autres pourquoi je ne souhaitais pas lui parler.
Mais j'en ai cependant eu l'occasion en cours de Potions. Il est toujours à côté de moi, même si, depuis la Saint Valentin, j'ai fait comme si je l'ignorais. " Merci, pour hier soir."
Il n'a d'abord rien dit, continuant de faire sa potion. Puis il s'est tourné vers moi. " Cette nuit, vers onze heures, peux-tu me rejoindre devant la porte de la Grande Salle? _ Rusard... _ Ne t'inquiète pas. _ D'accord. "
J'ignore pourquoi j'ai accepté. Mais je me dis que c'était inévitable. Tôt ou tard, nous aurions dû nous parler. Tôt ou tard, je me serais confrontée à lui.
Je me dis que je vais apprendre la vérité.
Mais une autre pensée m'effleure. Son père est un Mangemort... pourra- t-il comprendre qui est ma mère? Pourrais-je dire, enfin, la vérité, et la révèler à celui qui m'est le plus cher?
XIII: Révélations et BUSE : 8 avril
Cela ne s'est pas passé comme il l'aurait fallu. Fred et George se rebellent, en ce moment. Ils ont fait apparaître des sortes de feu d'artifices qui ont explosé dans tous les couloirs, et avec toute l'agitation qui s'en est suivie, je n'ai pas pû retrouver Drago.
Cela repousse notre discussion.
Je crois qu'il part chez ses parents durant les vacances de Pâques...
... et, Rusard suspectant tout le monde, je ne doute pas qu'il emploiera la "Brigade Inquisitoriale" pour faire des tours de garde dans tout le château, dès la rentrée, et même avant.
20 avril
Aujourd'hui, j'ai eu un entretien avec Umbridge et les professeurs Rogue et MacGonagall, directeurs des maisons de Serpentard et Gryffondor. A propos de mes projets de carrière. Je n'en ai réellement envisagé aucun.
J'ai dit que je me verrais bien en professeur à Poudlard. " Et en quelle matière? a demandé Umbridge. _ Je ne sais pas exactement, madame. Peut-être en Défense Contre les Forces du Mal..."
J'ai dit ça uniquement pour voir sa tête. Je ne fus pas déçue. "Pardon? _ Ou de Potions. _ En ce qui concerne ma matière, vous pouvez toujours rêver, Mademoiselle Mestlinn. Vos notes sont... _ Acceptables, a coupé le professeur MacGonagall, le nez dans ses fiches. _ Minables! En tout cas, pas suffisante. _ Puis-je me permettre de signaler, Dolores, que si vous mettez de mauvaises notes à Lya, c'est parce que vous lui enlevez trois points à chaque détail oublié? Ou parce qu'elle a fait des phrases alors que vous ne l'aviez pas précisé? _ Tous les détails sont importants, dans cette matière! _ Comme le fait de préciser les différentes couleurs que peuvent prendre les fées? _ Professeur MacGonagall, vous n'enseignez pas la Défense Contre les Forces du Mal, que je sache? _Non. _ Alors... _ En ce qui concerne ma matière, interrompit le professeur Rogue, je trouve Lya tout à fait apte."
Il y eut un grand silence, durant lequel les deux autres professeur présents se lancèrent des regards furibonds. Puis Umbridge reprit la parole. " Il faudrait pour cela qu'elle ait tous les BUSE necessaires... _ Elle les aura, je n'en doute pas. _ Et qu'elle soit acceptée à Poudlard. _ Elle a tout à fait le bon niveau de compétence. _ Qu'elle sache parfaitement... _ Professeur Umbridge, interrompit le professeur MacGonagall, vous n'enseignez pas les Potions, que je sache? _Non. _ Donc le professeur Rogue est le seul à pouvoir décider du niveau de compétence de Lya."
Je n'avais rien dit durant toute cette scène et, bien que me sentant un peu gênée, je jubilais de voir Umbridge ainsi rabrouée. Et elle ne pouvait rien répondre au dernier argument de la directrice de Gryffondor. Elle préfera donc clore l'entretien.
21 avril
Hier, Fred et George ont fait quelque chose d'incroyable: ils ont récupéré leurs balais volants dans le bureau d'Umbridge, lancé un sort dans le Hall, faisant aparaître un marécage, et sont partis! Partis de Poudlard! De leur plein gré!
Depuis, chaque élève de Gryffondor, Serdaigle et Pouffsouffle tente de faire un maximum de dégât pour causer un maximum d'ennui à notre très chère directrice.
Je souhaite à mes amis de ne pas s'être causés d'ennuis et de pouvoir ouvrir leur boutique de Farces et Attrapes.
15 mai
Je n'ai pas fait de cauchemar la nuit dernière, pour la première fois. Je ne doute pas que ma discussion avec Drago en soit la cause.
En effet, nous avons enfin pû parler. J'assistais à l'entraînement de Quidditch des Gryffondors quand il est venu vers moi et m'a glissé à l'oreille: "Ce soir, vingt-deux heures, devant la salle des trophées."
Il était déjà au rendez-vous lorsque je suis arrivée. "Suis-moi, Lya."
Il m'a mené dans de nombreux couloirs, dont certains que je ne connaissais pas. Nous sommes arrivés devant une fenêtre, qu'il a ouverte, et il est monté sur le toit de Poudlard. Il m'a fait signe de le suivre. Et je l'ai suivi.
Il faisait nuit noire, mais la lune éclairait le parc de Poudlard ainsi que le lac, un peu plus loin. Nous étions haut, si haut... Assis sur le rebord d'une fenêtre condamnée, un peu plus loin de celle par laquelle nous étions montés, nous avons discuté.
Il a commencé. "Tu as sans doute lu le Quibbler. _Oui, c'est vrai. _ Mon père est un Mangemort. Tu l'as lu, Potter l'a écrit. Potter... je le déteste... mais je voulais te le dire moi-même. Tous les Malefoy sont passés par Serpentard, et mon père suit le Seigneur des Ténèbres depuis le début. Nous sommes une famille noble, au sang pur. Beaucoup de membres de cette famille sont des Mangemorts."
Il s'est tu. Alors j'ai pris mon souffle et j'ai parlé. " Je me fiche que ton père soit un Mangemort. Je me fiche que tu sois de Serpentard. Je me fiche que tu haïsse mes amis. Normalement, tout cela m'aurait fait te haïr. Mais ce ne se passe pas normalement. D'abord, je t'aime. Ensuite, j'ai l'impression que mes origines me rattrapent."
J'ai tourné ma tête vers lui et plongé mon regard dans le sien. "Je viens du mal, Drago, du mal absolu."
J'ai levé la tête et fermé les yeux. " Je vais te raconter une histoire."
Il était une fois les Mestlinn. Brian, le père, était photographe. Sally, la femme, l'aidait dans son métier. Ils avaient trois fils. L'aîné sappellait Gary, le second Greg. Le troisième, James, venait de terminer ses études. Tous trois étaient sorciers et avaient étudié à Poudlard. James comptait faire carrière dans le Quidditch, Greg aidait ses parents en attendant de trouver un travail et Gary travaillait la majeure partie du temps à l'étranger. Le meilleur ami de Gary se nommait Kilian. Ils vivaient tous très heureux.
Hors, un soir froid d'hiver, après les fêtes, Brian trouva une femme qui était tombée dans leur rue. Elle était pâle, fragile et malade. Enceinte. Elle criait. Criait. On voyait qu'elle s'était donné des coups à elle même, qu'elle s'était frappé. Elle avait tenté de tuer la vie qui était en elle. Elle criait qu'elle détestait son bébé. Elle espèrait de tout son coeur qu'il soit mort-né. Elle accoucha dans le salon des Mestlinn. Mais le bébé n'était pas mort. C'était une petite fille. Sa mère tenta alors de la tuer, mais les Mestlinn s'interposèrent. Soudain, la femme se révèla telle qu'elle était réellement. Elle se leva et se dressa face à eux, belle, ténébreuse, puissante, mortelle. Et elle les maudit. Elle n'avait pas encore assez de force pour lancer le sort fatal, mais elle promit de revenir. Elle promit qu'elle tuerait son enfant et qu'elle tuerait les Mestlinn pour avoir tenté de l'empêcher de mettre fin à une vie dont elle seule pouvait décider le sort. Elle s'enfuit.
La petite fille grandit, élevée par les Mestlinn. Ils savaient que sa mère reviendraient, les fils particulièrement avaient compris son pouvoir. Et elle revint, deux ans plus tard. Elle revint.
Elle cria qu'à présent elle allait terminé ce qu'elle avait commencé. Elle cria qu'ils auraient dû tuer eux-mêmes la petite. Qu'elle était un démon. Qu'ils auraient dû la maudire. Et Brian répondit qu'ils ne l'avaient jamais maudite. Qu'elle était un rayon de soleil de plus dans leur vie, un magnifique rayon de soleil. Il montra l'enfant à sa mère, lui montra comme elle était belle. Lui répéta qu'ils ne l'avaient jamais maudite et qu'ils ne la maudiraient jamais.
La femme ricana. "Vous la maudirez, Mestlinn! Oui, vous la maudirez. Vous la maudirez pour CA!" Elle brandit sa baguette magique et la tourna vers Greg. "AVADA KEDAVRA!" Elle le tua. Puis elle se tourna vers Gary. Puis vers James.
Ainsi, elle tua les trois fils Mestlinn. Et elle riait. Oh, oui, elle riait. Si seulement tu avais entendu ce rire, Drago, ce rire affreux, si froid, si mauvais... je m'en souviens toujours. "Vous la maudirez! Elle sera un démon, et vous la maudirez! Vous maudirez l'enfant de Bellatrix Lestrange, la fille de celle qui a tué vos fils!"
Je me suis arrêtée de parler, épuisée. Mais l'histoire n'était pas terminée. J'avais autre chose à dire. "Ils ne m'ont pas maudite, pourtant. Malgré tout le mal que j'avais amené dans leur vie, il ne m'ont jamais maudite, comme Brian l'avait promis. Jamais. Pas même Kilian. Ils m'ont aimé comme leur fille. A 11 ans, avant mon entrée à Poudlard, ils m'ont révélé qui j'étais et m'ont raconté ces nuits d'horreur. Je suis tombée malade, très malade, je ne comprenais pas ce mal, tout ce mal qui coulait dans mes veines, tout ce sang versé par une personne dont le sang était le mien. J'eu très peur. Ils me dirent que je ne craignais rien. Bellatrix Lestrange avait été emprisonnée à Azkaban le lendemain de sa seconde visite. Elle avait fait souffrir deux personnes de trop. Mais moi j'avais peur. J'avais peur d'elle, de moi, de mes origines. Voilà, Drago. Voilà ce que je suis. A présent, tu es le seul avec moi à le savoir, car depuis la mort des Mestlinn j'ai porté seule ce secret. A présent, tu sais, Drago Malefoy."
Je me suis tue. Nous sommes restés silencieux un long moment. Puis il a parlé... " Bellatrix Lestrange... je la connais. _ Je la hais. Elle est le mal! Tous ces meurtres... _ Des meurtres de Moldus, et de personnes opposées au Seigneur des Ténèbres. Mon père aussi a tué, et il tue toujours. Ta mère est une Mangemort comme mon père. Elle faisait son devoir. _ Je la hais. Elle a tué ceux que j'aimais. Et elle a voulu me tuer, moi. Elle le veut toujours. _ Alors affronte-la, et tues-la, toi."
Je me retournais de nouveau vers lui pour sonder son regard. Je me souvins de mon rêve. Meurtres. Tueries. Vengeance. Sang.
Soudain, je réalisais ce que j'allais devenir. Une femme belle, ténébreuse, qui parcourerait le monde et tuerait ses opposants, une femme plus puissante que Voldemort lui-même, qui n'aurait de pitié que pour celui qu'elle aime.
Une larme coula sur ma joue.
Je ne voulais pas. Je voulais rester un ange... mais je sus que j'étais encore un ange, pour l'instant, et que je le serais encore quelques temps, je sus que cette transformation serait longue, qu'elle avait déjà commencé.
Je regardais Drago Malefoy. Nous sommes si semblables... deux démons, fils de démons.
Il me prit dans ses bras et nous restâmes ainsi un long moment, qui dura peut-être plusieurs heures, peut-être plusieurs minutes, peut-être plusieurs secondes. Le temps n'existait plus.
Il n'existait plus rien d'autre que nous. Deux démons, si beaux, si ténébreux, deux anges-démons.
L'étreinte se déssera, et nous dûmes partir. Nous échangèrent encore un long regard.
Puis chacun rejoignit ses propres ténèbres.
Nous sommes mi-anges, mi-démons. Deux anges-démons.
31 mai
Aujourd'hui a eu lieu le dernier match de Quidditch de la saison, Gryffondor contre Serdaigle. Harry et Hermionne ont dû s'eclipser en plein milieu du match, appellés à une affaire urgente par le professeur Hagrid.
Gryffondor a gagné, grâce à Ron. C'est à présent à nous de chanter "Weasley est notre roi".
4 juin
Je vois Drago Malefoy. A la bibliothèque. En cours. Il nous est difficile de nous parler. Nous voulons garder nos secrets pour nous. Personne ne doit savoir que les deux démons de Poudlard s'aiment. Personne. Personne ne doit savoir qui nous sommes.
Mais nous réussissons. Nous nous retrouvons la plupart des soirs, à cette petite fenêtre, et nous grimpons sur le toit pour rejoindre la nuit.
Je ne fais presque plus de cauchemars.
Nous parlons de notre passé, de notre présent, de notre avenir. Nous parlons de vengeance, de tueries. Nous parlons de ce que nous souhaitons accomplir.
Mais nous devons attendre. Il est encore trop tôt. Il ne serait pas bon pour nous qu'on apprenne maintenant ce que nous sommes. Nous allons d'abord finir nos études à Poudlard. Puis nous disparaîtrons, pour réapparaître plus puissants que jamais.
Certaines nuits, nous nous exerçons. Je lui apprends ce que m'a appris l'Armée de Dumbledore. Il me parle des agissements de son père.
Drago m'a procuré un livre. Un livre sur la Legilimency.
J'ai reçu ce livre il y a quelques jours. L'enveloppe venait du Ministère, et elle contenait un livre sans titre. Je ne doutais pas que Lucius Malefoy y avait également joint une lettre disant à Umbridge qu'elle pouvait me donner l'enveloppe. Ainsi, le livre échappa à son contrôle.
Imbécile.
Pour une fois qu'elle avait entre les mains une véritable arme...
6 juin
Je passe mon BUSE lundi, soit après-demain. Je révise avec mes amis de Gryffondor. Je révise avec mon ami de Serpentard.
Et je lis le Livre.
Je commence à apprendre. Cela me semble aisé. Très aisé. Peut-être trop, étant donné ce que ce devrait être.
8 juin
Le premier examen, celui de Sortilèges et Enchantements, c'est très bien passé. La première question était sur le Wingardium Leviosa.
L'après-midi était consacré à l'examen de la Pratique. Je fus appellée en même temps que Drago, et nous nous encourageâmes mutuellement, discrètement.
Ce fut très facile. Je vis Drago rater malheureusement quelques uns de ses sorts, mais je ne m'en fais pas pour lui.
Mais il me reste encore deux semaines d'examen. J'y arriverais. Je connais la Magie.
15 juin
J'ai révisé durant tout le week-end, lisant en même temps mon livre de la Legilimency.
18 juin
Je ne pense pas avoir une excellente note à l'examen de Divination, car j'ai lu la mort de l'examinateur. Heureusement, je ne lui ai pas précisé la date exacte, ni que c'est moi qui le tuerais.
Durant l'examen d'astronomie (qui s'est évidemment déroulé la nuit), nous avons assisté à une étrange scène.
Pour la résumer, disons qu'Umbridge a renvoyé le professeur Hagrid de Poudlard et envoyé à l'hopitâl le professeur MacGonagall, qui tentait de s'interposer.
Mais j'ai quand même réussi mon examen, car, au contraire de la plupart de mes camarades, je l'ai continué malgré la confusion générale. J'ai gardé mon calme. Cela devait forcément arriver, de toute manière.
19 juin
Aujourd'hui a eu lieu le dernier examen, celui d'Histoire de la Magie. Harry s'est soudain senti mal. J'entends des cris, en bas. Je vais les rejoindre.
XIV: Mangemorts au Ministère (première partie) : 20 juin
Mon récit va s'achever dans ces pages. Il n'y a plus qu'une seule chose à raconter. Une seule bataille, la première de ma vie, la dernière de ce livre, car à présent je n'aurais plus besoin de journal.
En descendant dans la salle communne, j'ai vu Ginny en compagnie de Luna Lovegood, Harry, Hermionne et Ron.
Il fallait que je vienne.
Harry devait parler à quelqu'un. Et il avait besoin d'aller dans le bureau d'Umbridge. Et il nous fallait faire le guet.
Nous avons donné assez de temps à Harry pour faire ce qu'il devait faire. Mais nous avons été pris.
Cette fois, Drago n'a rien pû faire pour m'aider. Non seulement mes amis étaient présents, mais il n'était pas seul, lui non plus. Entouré de Crabbe, Goyle, Warrington et Pansy Parkinson, qui retenaient Ron, Ginny, Luna et Neville (arrivé par hasard quelques instants plus tôt), ainsi que d'autres Serpentards, il nous a mené dans le bureau d'Umbridge. A un moment, il a tenté de m'offrir une opportunité pour m'échapper. Mais je n'ai pas saisi ma chance, lui faisant comprendre par un regard que je désirais rester avec les Gryffondors. Absurde et inutile sentiment de devoir envers mes amis. Mes amis. S'ils savaient qui je suis... alors qu'ils font tant de choses pour arrêter Voldemort, ils ont pour amie la fille de la pire des Mangemorts...
Umbridge était là et elle tenait Harry et Hermionne. "Ainsi donc, Potter, vous avez tenté de m'avoir en envoyant ce bouffon (elle désignait Ron, Drago se mit à rire) me dire que l'esprit frappeur était dans une salle de Métamorphose alors que je savais parfaitement qu'il était dans la salle d'Astronomie et détruisait tous les télescopes, car M. Rusard m'en avait informé. Clairement, il vous était important de parler à quelqu'un. Mais à qui?"
Devant le refus de Harry de répondre, elle envoya Drago chercher le professeur Rogue.
Mes amis tentèrent de profiter de ces instants de silence pour échapper à ceux qui les tenaient. Pour ma part, Pansy Parkinson tenait mon bras dans l'étau de sa main. Mais je ne tentais rien. Je gardais mon calme. Certes, je n'étais pas comme Luna, à regarder bêtement par la fenêtre. Je me tenais droite et me servais de mes yeux.
Je tentais de rencontrer les yeux d'Umbridge pour deviner ses intentions, mais elle évitait mon regard. Sans cela, j'aurais aisément pû utiliser la Legilimency.
Bien entendu, je ne suis encore que novice, mais je connais les bases, depuis trois semaines que j'apprends sans relâche, ne m'arrêtant que pour réviser les BUSE. J'aurais pû trouver quelque chose qui me permis de savoir à quoi m'attendre.
Mais elle bougeait sans cesse la tête. Ce n'était même pas la peine d'essayer sur les Serpentards: ils ne connaissaient probablement rien de ses intentions.
Le professeur Rogue entra. "Vous vouliez me voir, madame la directrice?"
Il me lança un regard étonné, mais cela ne dura qu'un millième de secondes. Ce ne m'était pas suffisant.
Je ne savais pas ce que j'aurais pû faire avec le professeur Rogue. Je n'avais pas d'intentions précises à son sujet. Mais j'aurais pû lui signaler quelque chose, n'importe quoi. Un message d'alerte.
A ce moment là, j'étais un peu perdue. Je ne savais pas trop quoi faire.
Heureusement, Drago entra dans la pièce et sa présence me rassura. Il ne pouvait rien faire lui non plus, bien entendu, mais il était là.
Umbridge demanda au professeur de Potions de lui fabriquer veritaserum, un serum de vérité.
Ce à quoi il répondit qu'il lui faudrait au moins un mois.
Nous étions en partie sauvés.
C'est alors que je remarquais l'air d'Harry. Je reconnaissais cet air. Il se concentrait sur ses pensées, comme pour envoyer un message. Je savais qu'il en était incapable, mais si on avait lu ses pensées à ce moment, on aurait pû l'entendre... j'ignorais si c'était ce que le professeur Rogue faisait en cet instant. Mais je devinais que le message d'Harry était d'une importance vitale.
Alors il cria. "Il a Patmol! Patmol est à l'endroit où il se tient!"
Ce message n'avait aucun sens pour moi. Mais il était codé.
Le professeur de Potions s'était stoppé. "Patmol? s'étonna Umbridge. Qui est-ce? _Aucune idée."
Le professeur Rogue lança un dernier regard à Harry, et il se tourna vers moi. Je saisis ma chance, mais me heurtais à une barrière. Je ne pû m'empêcher de sursauter. Et je ne fus pas la seule. Le professeur avait intercepté mon intervention, et elle l'avait étonnée. Je le comprends. Personne ne sait que j'apprends la Legilimency depuis trois semaines. Heureusement personne, mis à part Drago, ne remarqua notre sursaut.
En tentant d'entrer dans l'esprit du professeur, je comptais lui signaler que le message transmis par Harry était très important, et d'autre part tenter savoir ce qu'il en avait compris. Mais j'avais oublié l'Occlumencie. La science qui protège de la Legilimencie.
Je pensais j'y arriver. Même si je n'avais jamais réellement testé mon pouvoir, je savais que j'en serais capable. Mais j'avais oublié l'Occlumencie...
Cependant, il avait dû comprendre mon message. Il n'en laissa rien paraître et sortit.
Je regardais Drago. Il avait compris ce qui s'était passé.
Ne pouvant pas se servir du serum de vérité, Umbridge n'avait plus alors qu'une alternative. Nous torturer.
Hermionne eut alors une bonne idée.
Elle fit croire à Umbridge qu'elle allait lui révèler l'emplacement de l'arme de Dumbledore. Il n'y en a jamais eu. J'ignorais ce qu'elle comptait faire, mais éloigner Umbridge était déjà une bonne chose.
Elle et Harry sortirent avec le professeur.
Ne restait plus que moi, Luna, Ginny, Ron et les Serpentards. Car Umbridge voulait être la seule à connaître l'emplacement de l'arme.
C'était parfait.
Plusieurs Sorts furent lancés en même temps. Pour ma part, j'envoyais un Maléfice d'Entrave à Pansy Parkinson. Ginny fit fureur en lançant à Drago un sortilège de Chauvefurie.
Je sortis. "Ne m'attendez pas! criais-je à Ginny. Je ferme cette porte. _ D'accord."
Mais, une fois qu'ils furent assez loin, j'ouvris le bureau d'Umbridge et, dès que je fus sûre que les Serpentards étaient inconscients, je m'agenouillai près de Drago et le débarassai du sortilège. "Désolée. Je dois y aller. _ C'est probablement un piège. _ Quoi? _ Un piège. Les Mangemorts vous y attendent, j'en suis sûr. _ Et elle? _ Aussi. _ Alors il faut que j'y aille. _ Dis ton nom à mon père. _ Je ne sais pas. Ce serait louche. Ils se douteront... _ Peu importe. Fais attention. _ Je ne suis pas stupide."
Je courus dans les couloirs pour rattraper mes amis.
Lorsque je les retrouvais, ils étaient devant la forêt interdite. Je ne posais pas de questions sur ce qu'ils avaient fait à Umbridge.
Je compris que Harry souhaitait aller au Ministère de la Magie, département des Mystères, pour sauver un certain Sirius.
Il y eut une dispute. Harry comptait y aller seul, mais nous voulions tous venir avec lui. "De plus, je ne sais même pas comment je vais y aller! C'est loin! _ Eux t'y conduiront, dis-je, montrant du doigt les Sombrals au loin."
Mes amis se retournèrent. Seuls Harry, Luna et Neville pouvaient les voir, à part moi. " Combien y en a-t-il? demanda Ron. _ Deux, répondit Luna. _ Il en faudrait plus. _ Sept, au total, dis-je."
Harry soupira. "D'accord, vous venez. Mais uniquement si il y a assez de Sombrals."
Il y en eut assez.
Le voyage fut un peu rude, mais nous arrivâmes à destination et c'est tout ce qui compte.
Nous passâmes par l'entrée des visiteurs. Harry connaissait le chemin: il l'avait vu en rêve. Hermionne m'expliqua en chemin qu'il avait rêvé que son parrain, le fameux Sirius, était capturé par Voldemort, et que, étant donné qu'il semblait comme "connecté" à l'esprit de Voldemort, il en avait déduit que c'était vrai.
En moi-même, je doutais, connaissant la Legilimency, qui pouvait permettre de manipuler si aisément les esprits.
Nous trouvâmesce que nous cherchions. Le département des Mystères.
Je ne vais pas m'attarder à décrire cette scène de recherche, où Harry commença à douter de lui-même.
Nous étions dans un couloir où chaque porte noire menait à une salle différente des autres. Toutes étaient étranges. Finalement, nous arrivâmes dans une sorte de bibliothèque. Mais, à la place de livres, les étagères étaient remplies de sortes de sphères. "Harry? s'écria soudain Ron. _ Quoi? _ Regarde ça! Il y a ton nom dessus!"
Je m'approchais d'eux. Ron observait une sphère de glace, sur laquelle était écrit, en gros, quelque chose comme "à la destination du Seigneur des Ténèbres et de Harry Potter".
Harry prit la balle malgré les doutes d'Hermionne.
Derrière nous retentit une voix glaciale, qui me paraissait familière. " Très bien, Potter. A présent retournez-vous et donnez moi cela."
Je me retournais. Ils étaient bien là. Les Mangemorts.
Le premier d'entre eux, celui qui avait parlé, était Lucius Malefoy. Je reconnaissais les cheveux blonds, quasiment blancs, et la voix dont a hérité Drago, tout comme le regard, glacial, supérieur. "Donnez-le moi. _ Où est Sirius?"
Les Mangemorts rirent. Et l'un de ces rires était celui d'une femme. Je reculais doucement et tentais de me cacher. Je ne voulais pas qu'elle me voie. Pas tout de suite. Pas devant les Gryffondors. "Je veux savoir où est Sirius! _ Je veux savoir où est Sirius! singea la femme.
Ses paroles... entendre sa voix... je sentais soudain la tête me tourner. Chaque mot qu'elle prononçait me faisait l'effet d'une plongée glaciale dans les télèbres.
Ron bougea. " Ne fais rien! lui conseilla Harry. Pas encore. _ Vous l'entendez? Vous l'entendez? Il donne des instructions aux autres mômes comme s'il pensait que nous allions nous battre! _ Tu ne connais pas Potter aussi bien que moi, Bellatrix."
Bellatrix. C'était bien elle. Je n'en avais jamais douté, mais entendre prononcer son nom était comme sentir une lame s'enfoncer en moi, comme sentir une plaie que l'on croyait refermée se rouvrir.
Harry dit quelque chose, mais je n'entendais plus rien. Je n'entendis pas plus la réponse de Lucius Malefoy, ni le dialogue qui s'ensuivit.
Je n'entendis que sa voix à elle. "Accio Proph... _ Protego! lança Harry. _ Oh! Il sait comment jouer, le petit bébé Potter, dit ma mère. Très bien, alors... _ Je t'ai dit non! s'écria Lucius Malefoy."
Ignorée de tous, je restais sans bouger. La haine et la peur se mélangeaient dans mon esprit.
Haine. Peur. Elle. Ma mère. Bellatrix Lestrange.
Elle donna un ordre à un Mangemort, qui s'empara de Ginny. Un instant, je crû que c'est moi qu'ils allaient prendre. Je criais, mais mon cri fut silencieux, fort heureusement.
Je ne la voyais toujours pas. Elle n'était qu'une ombre devant moi, cachée par Harry. Je sus qu'elle s'était rapprochée de nous et qu'elle avait enlevé sa cagoule, mais je ne la voyais pas.
Elle dit encore quelque chose. Harry tenta de gagner du temps. "Pourquoi Voldemort veut-il cette chose? _ Tu OSES prononcer son nom! murmura Bellatrix."
Harry s'apprêta à le prononcer encore, mais elle lui somma de se taire.
Il dit encore quelque chose, et sa réaction fut violente. "STUPEF... _NON!"
Je n'entendis plus rien à partir de ce moment précis. Plus rien d'autre qu'un bourdonnement dans mes oreilles. Même plus sa voix à elle. Je sombrais malgré moi dans une semi-inconscience. Ils criaient tous, autour de moi. Mais je ne les entendais pas.
Soudain, Harry nous fit un signe. "Quand je dirais: maintenant..."
Cela me réveilla. Je me relevais tout doucement, prête à courir.
J'attendis alors. Harry continua de discuter quelques instants. "MAINTENANT!"
Nous renversâmes les étagères autour de nous pour nous enfuir. Course. Panique. Fuite. A tout prix.
Je ne voyais plus rien. Je ne tentais pas de suivre les autres. La seule chose qui importait était de m'éloigner d'elle.
Je me retrouvais dans le couloir. Je devançai les autres. J'ouvris une porte au hassard et entrais dans une pièce sombre.
J'entendis des pas se rapprocher. Je les entendis fort, si fort...
Alors j'eu peur. Je craignis ce qui allait entrer. Je sentais la terreur resurgir. Ce serait elle. Elle. Ce ne pouvait être qu'elle.
Les pas poursuivirent néanmoins leur chemin. La porte ne s'ouvrit pas. Je restais là longtemps. J'écoutais, et je réfléchissais à ma position.
Loin de Drago, je commençais sérieusement à douter de moi-même, de mes capacités, de mes pouvoirs. Que serais-je, face à elle? Qu'étais-je, par rapport à elle? Rien. De la poussière. Je me rendais compte que je n'étais probablement pas apte à l'affronter, pas cette fois. Je ne la tuerais pas, pas aujourd'hui. Je ne pourrais même pas la combattre.
J'écoutais. J'écoutais les bruits de l'extérieur. Je les entendais tous. Tous. Cette salle était une sorte d'écho à elle toute seule, où résonnaient tous les bruits, toutes les voix, tous les cris du Ministère de la Magie. Je l'aurais volontiers nommée pièce-radio, mais ce mot est trop commique pour exprimer la terreur que je ressentais. J'entendis mes amis crier. Ils s'étaient faits prendre. J'entendis des Mangemorts crier. Des cris de rage. Puis un cri de victoire. Ils les avaient trouvé. Les Mangemorts les avaient trouvés, j'en étais sûre.
J'écoutais dans l'obscurité. Et j'entendais. "Londubat? J'ai eu le plaisir de rencontrer tes parents." "De leur dode pas, Harry!"
Des cris. De nouvelles personnes étaient arrivées. "Donne-la moi! Donne moi la prophécie!"
Encore des cris. Le cri de Neville.
Je ne pouvais plus sortir. Il faisait trop sombre. Mais je me décidais en entenda sa voix à elle, encore une fois. "Viens ici, tu peux faire mieux que cela!"
Elle ne s'adressait pas à moi, je le savais. Mais cela n'importait pas. C'était un défi.
Elle poussa un cri triomphant. Elle avait gagné son duel, apparemment. Cela ne fit qu'augmenter ma rage. Je voulais la combattre. Peu m'importait de perdre. Je voulais lui cracher toute ma haine à la figure.
Elle avait ordonné aux Mestlinn de me maudire. C'est elle qui aurait dû le faire.
Elle aurait dû me maudire, moi, le démon qu'elle avait créé avant de l'abandonner. Elle me haïssait. Et je la haïssais. Je voulais qu'elle me craigne. Je voulais qu'elle soit terrifiée par mon ombre comme j'avais été terrifiée par la sienne. J'allais la voir. J'allais lui parler. Enfin.
J'entendis Harry crier. "ELLE A TUE SIRIUS! ELLE L'A TUE! JE VAIS LA TUER!"
Non, il n'allait pas la tuer. Il ne pouvait rien contre elle. Mais moi, moi, je sentais qu'un jour, je serais de taille à l'affronter et à la tuer. Un jour, mais pas ce jour. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, j'allais me contenter de l'affronter, de me révèler à elle, de lui montrer qui je suis.
Je me levais et réussi à sortir malgré l'obscurité.
Il allait y avoir des règlements de compte.
J'entendis leur cri, le cri de Harry, son cri à elle. Je me cachais dans un couloir. Je comptais lui tomber dessus dès que Harry serait parti.
Mais j'entendis un autre cri. Toujours le sien, mais différent. "Maître, j'ai essayé, j'ai essayé... ne me punissez pas!"
Je sus alors qui était là. Lord Voldemort en personne. Je ressentis une grande joie, la joie de l'entendre souffrir. Je souhaitais d'abord qu'il la punisse, puis me ressaisit. Non, ce n'était pas une bonne idée. Moi seule devais assouvir ma vengeance. Moi seule. Il pouvait la punir, mais il devait me laisser la tuer. Il ne devait pas la tuer.
J'entendis... "AVADA KEDAVRA!"
Il allait la tuer. La punir. Je me révoltais, mais me calmais brusquement. Je n'aurais qu'à le tuer, lui aussi. A cette simple idée, je me sentais bizarre. Le tuer... les tuer tous... tuer les Mangemorts, tuer Voldemort... tueries... je pensais à mes discussions avec Drago. Rêves de vengeance. Pourquoi m'arrêter à Bellatrix Lestrange? Pourquoi ne pas tuer son maître, lorsque j'en aurais la force?
Et prendre sa place au sommet du monde... devenir une Dame des Ténèbres...
Je me ressaisis. D'abord elle.
J'entendis... "Quoi? Dumbledore!"
Je compris. Il n'avait pas tenté de la tuer, elle. Il avait tenté de tuer Harry. Je ricanais tout bas et me rapprochais d'eux. J'entendis ma mère crier. "MAITRE!"
Il était probablement parti.
Je m'approchais et regardais.
Je vis Dumbledore agenouillé auprès de Harry et lui parlant.
Je vis Bellatrix Lestrange non loin d'eux, affallée à terre. Elle se releva soudainement, à l'insu de Dumbledore.
Elle tourna la tête vers moi. Elle était consciente de ma présence...
Elle était grande, avec de longs cheveux noirs, des yeux froids aux paupières lourdes. Belle, bien entendu.
Elle s'approcha doucement. Dumbledore ne semblait pas faire attention à elle. Elle sortit de l'atrium et s'engouffrai dans le couloir où je m'étais tenue. Elle avait une démarche lente, décidée, déterminée, mais pleine de grâce, et qui me mettait soudain dans une terreur folle. Je reculais. Je reculais. Je m'engouffrais dans un autre couloir. Elle me suivit. Arrivée en face de moi...
Et voilà pour ces chapitre! Merci pour les reviews, désolée, je n'ai pas encore répondu, mais toutes les réponses aux reviews seront à la fin du 15e chapitre (qui sera le dernier!). Au fait, j'ai trouvé comment faire et j'accepte désormais les reviews anonymes! Avant c'était pas que je ne voulais pas, mais je n'avais pas vu que j'avait coché "ne pas accepter...", alors désolé pour tous ceux qui n'ont pas pû m'envoyer leurs commentaires! Je vous invite à le faire maintenant, si vous voulez toujours! Bisous en tout cas, et à bientôt! Prochain chapitre d'ici deux semaines environs... ça va peut-être faire enrager certains... mais je vous rappelle que si vous me tuez vous n'aurez pas la suite... nananère...
Je viens d'apprendre que le prochain week-end à Pré-au-lard sera celui de la Saint-Valentin.
2 Février
J'ai rendu ce matin le livre sur la Legilimencie. Je l'ai terminé. J'ai beaucoup appris.
La Legilimencie est une science puissante, très puissante, et si très rares sont ceux qui la manient, encore plus le sont ceux qui savent bien la manier. De même que pour l'Occlumencie, la science qui protège l'esprit des attaques de la Legilimencie. Mais c'est cette dernière qui m'interesse plus que tout. Ceux qui savent la manier ont entre les mains une force considérable. Ils peuvent sonder les esprits pour savoir si on leur ment ou pas. Les plus forts peuvent même manipuler les pensées...
J'ai compris en lisant ce livre que je souhaite plus que tout devenir Legilimens. Cela me fascine. Lire les esprits... imposer sa volonté simplement par le contact des yeux...
Quelque chose me dit que ce n'est pas normal. Que ce ne devrait pas me fasciner. Cela me fait peur. Peur de finir comme... mais je me dis que ce n'est pas cela. Je n'ai rien à voir avec elle. Rien.
12 Février
Après-demain, c'est la Saint-Valentin. Enfin... pour moi, c'est surtout un week-end à Pré-au-lard. Ron ne peut pas venir, malheureusement: Angelina Johnson a décidé de consacrer leur week-end à un entraînement de Quidditch.
13 Février
Depuis la mort des Mestlinn, il y a un mois, je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup parler à Drago Malefoy. De plus, le souvenir de mon rêve étrange me gênait. Je n'avais pas envie de l'approcher.
Ce matin, lui est venu vers moi.
C'était entre deux cours, je ne me souviens plus lesquels. "Lya?"
Je me suis retournée. "Bonjour Drago. _Salut. Tu fais quoi, demain?"
Je fus un peu décontenancée par cette question. Je mis quelques temps avant de répondre.
Je réfléchissais. Je n'avais pas songé à ce que je comptais faire. Je pensais simplement me promener dans Pré-au-lard. "Je ne sais pas, ai-je répondu. Je n'ai rien prévu. _ Tes amis, tu ne seras pas avec eux?"
Ron va à son entraînement de Quidditch. Harry sort avec Cho Chang, une fille de Serdaigle qui fait partie de l'AD. Hermione a quelque chose à faire, une interview ou quelque chose comme ça. Giny sort avec Michael Corner. "Non. Ils ont tous... _ Quelque chose de plus important à faire que d'être avec toi? _Oui, enfin, ils vivent leur vie... _ Et toi la tienne? _Oui."
J'étais de plus en plus mal-à-l'aise, sans raison apparente.
Il continua. "Donc, tu n'as vraiment rien de prévu? _ Non, vraiment rien. _ Alors... ça te dirais de passer la journée avec moi? Juste avec moi?"
Là, j'étais vraiment étonnée. Je ne lui avais pas parlé depuis près d'un mois, et il me proposait de passer la Saint-Valentin seule avec lui... je ne savais quoi répondre. "Tu peux refuser."
Cela me mit encore plus mal-à-l'aise. Mais quelque chose au fond de moi me poussait à accepter. Une journée, avec Drago Malefoy... je me rendais compte alors qu'il compte plus pour moi que ce que je m'étais imaginée. Et j'acceptais.
Oui, j'ai accepté.
Je ne sais pas ce qu'en penseront les Gryffondors s'ils l'apprennent. Je ne sais pas quelle sera la réaction des Serpentards dans le même cas. Je n'y ai pas pensé en acceptant, et ce n'est que maintenant que ces questions me viennent à l'esprit. Et encore maintenant, je les écarte.
Elles ne me paraissent pas avoir d'importance.
Je me suis rendue compte que je considère Drago Malefoy autrement que les autres, autrement que mes amis, et que cela n'a rien à voir avec le fait qu'il soit un Serpentard.
J'ai mal à la tête.
14 Février
Je me suis levée tôt, mais j'ai eu l'impression de mettre plusieurs heures à me préparer. J'ai crû que tout le monde était déjà descendu à la Grande Salle, et pourtant, elle était vide lorsque j'y suis entrée! Je n'avais mis que vingt minutes à m'habiller.
Je suis remontée et j'ai lu.
J'ai attendu encore une ou deux heure avant de retourner dans la Grande Salle. Je ne sais pas exactement combien de temps: je n'en avais plus conscience.
J'ai pris mon petit-déjeuner en compagnie de mes amis de Griffondor. De temps en temps, je tournais la tête en direction de la table de Serpentard. A chaque fois, je rencontrais deux yeux gris qui m'observaient. Je souriais furtivement à celui auquels ils appartenaient, puis reprenais ma conversation avec Harry, Ron, Hermionne et Giny.
Quand j'ai descendu les marches de l'escalier du Hall d'Entrée, il m'attendait, appuyé à la rembarde.
Il portait l'uniforme vert des Serpentards. Et il me souriait.
Moi, j'avais decidé de ne mettre aucun des deux uniformes, ni le vert, ni le rouge. J'avais opté pour une robe de sorcier mauve. Un court instant mon regard s'était attardé sur la robe noire au long col et aux longues manches, si belle, la robe envoyée par les Mestlinn, la robe de ma mère...
Je l'ai suivi. Nous avons marché jusqu'à Pré-au-lard sans dire un mot.
Je ne savais pas quoi dire.
Lui non plus.
Je ne savais même pas quoi penser.
Nous n'avons rencontré personne, bien heureusement. Je ne sais pas ce qu'auraient pensé les Griffondors, ni les Serpentards, s'ils nous avaient rencontré à ce moment. Ou à un autre.
Arrivé à Pré-au-lard, il a enfin élevé la voix. " Tu t'y fais?"
Je n'avais pas à demander à quoi il faisait référence. " Tant bien que mal. C'est bizarre, de penser que je ne les reverrais plus... la dernière fois que je les ai vu, c'était sur le quai 9 3/4. Je les ai embrassé, suis montée dans ce train. Et le pire... c'est que je savais que je ne les reverrais plus. Je m'en doutais. Mais je ne voulais pas le croire."
Il m'écoutait attentivement, sans rien dire. " Ils ont été très gentil avec moi. Même s'ils étaient des Moldus, même si ce n'étaient que mes parents adoptifs, je les ai toujours adoré. Et eux m'adoraient. Alors qu'ils n'avaient aucune raison de le faire. Au contraire. Ils auraient dû me détester. Me haïr. Ils auraient dû me maudire. Ils auraient dû me tuer, à peine arrivée entre leurs mains. Avant qu'il ne soit trop tard. Mais ils ne l'ont pas fait. ils m'ont chéri. Leurs fils jouaient avec moi. Jusqu'à ce que j'aie deux ans. Et même après... même après... ils ne m'ont pas détesté, pas haï, même après la mort de Greg, Garry et James. Ils m'ont soignée quand je suis tombé malade. Ils ne m'ont même pas menti. Ils m'ont envoyée à Poudlard. Ils auraient dû m'abandonner dès le départ. Et maintenant ils sont mort. Et moi je suis toujours vivante."
Je me suis rendue compte que j'étais la seule à parler depuis un certain temps. "Désolée. _ Non."
Il a fait quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. Il m'a pris la main, à ma grande surprise. Et j'ai laissé ma main dans la sienne, à ma grande surprise.
Je me suis sentie soulagée d'un poids énorme. J'avais parlé à quelqu'un. Mais je sentais également, au fond de moi, qu'il y a d'autre choses à dire, d'autres poids dont je peux me soulager en parlant, d'autres secrets à réveler... mais je ne veux pas en parler. Surtout pas à Drago. Comment me jugerait-il?
Nous sommes entrés dans la confiserie Honeydukes, toujours main dans la main.
Main dans la main...
Nous regardâmes les bonbons sur les étagères. Enfin, il les regardait. Et je le regardait.
Je me sentais bien.
Main dans la main...
Je commençais à réaliser ce que ce geste signifiait.
Je tentais de me résonner. Il voulait simplement me réconforter.
Drago Malefoy? Me réconforter? Lui? Moi? Un Serpentard? Une "à-moitié- Gryffondor"?
Absurde.
Mais réel.
Et moins absurde que ce que je pouvais imaginer...
Je tournais la tête et tentais de penser à autre chose. Aux bonbons.
Mais sentir ma main dans la sienne...
Lui. Moi. Drago Malefoy. Lya Mestlinn.
Qu'y avait-il de si improbable, de si anormal? N'a-t-on pas le droit de s'aimer?
Aimer...
Je me resonnais alors que je me sentais perdre les pédales.
Nous sortîmes de la confiserie, les poches à la fois plus et moins remplies.
Je commençais à envisager une autre tournure. Un autre chemin. Une autre possibilité. Plus réelle. Et qui serait la vraie.
Lorsqu'un élève de Poudlard se présenterait devant nous, Drago lâcherait brutalement ma main. Pour ne pas la reprendre.
Je redoutais cet instant, mais je savais qu'il arriverait forcément. Je m'empêchais de serrer plus fort sa main pour l'empêcher de lâcher la mienne...
Bien entendu, cela arriva. Un couple d'élèves de Pouffsouffle arriva droit devant nous. Ils étaient également main dans la main.
Je tournais la tête vers Drago alors que je les sentais approcher. Il me rendit mon regard.
Il lâcha ma main.
En moi-même, je me sermonnais. J'avais perdu les pédales, en imaginant que Drago Malefoy, élève de Serpentard, puisse être amoureux de moi, Lya Mestlinn, élève ni vraiment Serpentard, ni vraiment Gryffondor. Il avait peut-être simplement eu pitié de moi. Ou voulut m'empêcher de pleurer plus. M'empêcher de lui faire honte. Ou simplement voulut ne pas avoir la honte d'être seul pour la Saint-Valentin, seul à rentrer dans une boutique, et voulut me faire passer pour sa petite amie. Oui, c'était probable. Evident, même. Surtout venant de sa part. J'aurais dû m'y attendre, dès le moment où il m'avait proposé de passer la journée avec lui. C'était tellement évident...
Mais je me trompais sur tous les points, bien heureusement. Une fois le couple passé, Drago se tourna vers moi. "Où veux-tu aller? _ Je ne sais pas. _ Moi non plus."
Il se mit à rire et je l'imitais. Je commençais à reprendre espoir. Ce n'étaient que quelques paroles et un rire, pas grand chose en fait, mais une lueur de joie s'allumait dans ma tristesse. "On se promène? proposa-t-il. _Où? _ Je ne sais pas. N'importe où. _ D'accord."
Il me tendit la main, et je la pris. J'avais eu tort. Tort. Heureusement. Et il tenait à nouveau ma main.
Le reste de la journée passa à une vitesse inimaginable. Les heures semblaient durer des secondes. Nous nous sommes promenés dans Pré-au-lard, observant les vitrines, entrant dans quelques boutiques.
Oui, c'était bien réel. Moi et lui. Lya Mestlinn et Drago Malefoy.
Mais, lorsqu'un élève de Poudlard s'approchait, nous nous écartions l'un de l'autre.
Je le comprends. En fait, moi aussi je souhaitais qu'il en soit ainsi. Ne pas avoir à souffrir des moqueries des autres... mais le prix à payer est assez cher. Celui de devoir faire toujours attention.
Nous nous sommes séparés à proximité de Poudlard.
Nous n'avions discuté que de tout et de rien, jusqu'à présent.
D'école. De profs. De jeux. De Quidditch. La discussion normale entre deux élèves de Poudlard.
Il serrait mes mains dans les siennes. La journée a passé vite. Moi, je pensais à quelque chose de drôle. Dans les livres Moldus, le moment de la séparation entre les deux amoureux est toujours semblable. Un véritable cliché. J'en ai lu pas mal. Je les trouvais ennuyeux, sans interêts, je ne comprenais pas. Et à présent je me retrouvais à cette place... on dit des choses bêtes parce qu'on ne sait pas qui dire... on se quitte finalement...
Nous, nous ne faisions cependant que nous regarder dans les yeux. Un long regard, comme si chacun avait voulu apprendre par coeur les yeux de l'autre jusqu'à pouvoir les réciter, les yeux fermés, justement.
Finalement... "A demain, Drago. _Oui. A demain."
Je me retournais pour partir vite, pour ne pas être à nouveau captivée par son regard... "Lya..."
Il m'appelait. Je ne répondis pas. La suite était trop prévisible. Je partis.
Trop prévisible. Il ne pouvait me dire que deux choses. Qu'il m'aimait. Ou que tout n'avait été que du bluff. Une farce. Qu'il s'était bien moqué de moi.
Je ne veux même pas savoir ce qu'il voulait me dire. Je veux conserver pour toujours ce souvenir, ce souvenir si iréel, celui d'un rêve, celui de moi et Drago...
XII Le Chicaneur : 16 février
Tout c'est passé comme s'il ne s'était rien passé. Mes cauchemars ont été plus horribles les uns que les autres; dimanche, je suis restée avec les Gryffondors. Même si je le cache, mes journées sont, étrangement, de plus en plus affreuses. Je me sens extrêmement triste, comme affligée d'une peine que je ne peux décrire, car je ne la comprends pas moi-même. Chaque heure semble durer des siècles. A plusieurs reprises durant cette journée, une colère incompréhensible et sans raison m'a envahie.
J'écris comme s'ils s'étaient déroulés plusieurs jours, mais un seul me sépare vraiment de la Saint-Valentin.
Je ne me comprends plus. Je suis perdue. Totalement perdue. Sans raison. Prise de rage soudaines que je cache à mes amis. J'ai l'impression que mes origines me rattrapent après tout ce que j'ai fait pour les éloigner.
Perdue...
Je ne peux espèrer aucune aide. Mes amis ignorent tout de mon amitié avec lui, avec Drago, ils ignorent tout de ce qui s'est passé samedi.
Tout c'est passé comme s'il ne s'était rien passé... et, même si j'ai du mal à l'admettre... ça me fait mal... cette indifférence... ces sarcasmes quotidiens entre mes deux maisons qui me deviennent plus insupportables encore qu'avant... l'impression d'être déchirée... entre deux camps... le camps de mes amis et le camps de Drago... un réel et l'autre imaginaire, inaccessible... j'aime Drago... mais lui... je ne sais pas... il est si bizarre... aussi bizarre que je dois le leur paraître... même si je fais de mon mieux pour cacher mes colères, pour les empêcher... mes origines me rattrapent, et je ne le veux pas...
Je m'embrouille... Drago, les Gryffondors, les Serpentards, Drago, mes colères, Drago, l'indifférence, Drago, les sarcasmes, l'amour, Drago, Drago étrange, moi étrange, M ou N, aime ou haine, moi je l'aime, mais lui...?
J'ai mal à la tête. Très mal à la tête. Tout s'embrouille. J'ai mal à la tête. Drago. Aime. Haine. Mal. A la tête. Le fil, retrouver le fil de mes pensées. Mal à la tête. Serpentards. Gryffondors. Ron, Harry, Hermione. Hermione...
Hermione m'a dit hier que, juste après son rendez-vous avec Cho, Harry a eut une interview avec la journaliste Rita Skeeter, à propos du retour de Voldemort.
Ce matin, nous avons reçu l'article fin prêt, rédigé dans le journal que dirige le père de Luna Lovegood, et nous avons également reçu le courrier des premiers lecteurs. Les avis sont partagés. Je ne m'attarderais pas à les commenter, bien que j'ai lu plusieurs des lettres pour aider mes amis.
Malheureusement, Umbridge nous a repérés, confisqué l'article avant que je puisse le lire et interdit à tout élève de se procurer une copie de ce journal.
6 mars
Je l'ai enfin lu.
Un veritable trafic s'est organisé dans les couloirs. Umbridge n'a pas été bien maline: en prohibant la possession du Quibbler, elle a en quelque sorte poussé les élèves à l'acheter, rien que par curiosité.
Giny a réussi à m'en procurer un exemplaire. Cachées dans le dortoir des filles de Gryffondor, elle faisant le guet, moi lisant, nous discutions au fur et à mesure que je découvrais l'interview de mon ami Harry Potter.
Il y citait tous les Mangemorts qu'il avait reconnus.
Un nom attira mon attention. " Lucius Malefoy? _ Qu'y a-t-il, Lya? Tu es étonnée? _ C'est quelqu'un de très respectable, il travaille au Ministère, comme ton père! _ Qui t'a dit que c'est quelqu'un de bien?"
Je baissais les yeux, confuse, me rendant soudain compte de ce que j'avais dit. "Drago Malefoy. _ Lui? Et tu le crois, plutôt que de croire Harry? _ Je ne pensais pas... et c'est son père, non? _ Malefoy est un menteur! Il hait les Moldus, les enfants de Moldus et tous ceux qui ne sont pas "de sang pur"! Tu devrais le haïr, surtout vu comment il se moque de toi! _ Je ne le connais pas assez pour le haïr. _ Apparemment, non, tu ne le connais pas beaucoup! _ Ne te fâche pas, Giny. Excuse-moi, je ne voulais pas mettre en doute les paroles de Harry. J'étais étonnée... comment puis-je savoir, quand quelqu'un me dit quelque chose, si je puis le croire ou pas?"
Elle soupira. " Je ne suis pas en colère, Lya, je te comprends même très bien. C'est vrai que c'est ta première année ici, que tu ne connaissais personne à ton arrivée, et c'est vrai qu'on ne sait pas quoi faire, ni à qui se confier. Moi, j'ai fait des bétîses, à mon arrivée ici. D'énormes bétîses. J'ai mis tout le monde en danger. Alors je te comprends. Mais Malefoy nous a fait beaucoup de mal, comme sa famille, et il fait du mal à tout le monde. _ Je ne savais pas. J'ignore tout ce qu'il vous a fait."
Et elle me le dit.
Dresser la liste des méfaits de la famille Malefoy serait un challenge considérable.
J'ai été stupide. Incroyablement stupide.
Je ne le connais pas assez pour le haïr. Mais je ne le connais pas non plus assez pour l'aimer.
Incroyablement stupide.
Pourtant...
Non, pas de pourtant. Mon mal de tête est en train de me reprendre, je le sens, il ne faut pas que je m'embrouille.
Pas de pourtant.
Incroyablement stupide.
9 mars
J'écris tard, car il vient de se passer quelque chose d'important.
Le professeur Trelawney a été renvoyé par Umbridge et remplacé par un centaure!
11 mars
Le professeur Firenze, remplaçant du professeur Trelawney, nous a donné son premier cours. Il base la divination sur l'étude des astres.
Mes maux de têtes continuent, mais ils se sont un peu atténués depuis que j'ai cessé de rêver à des choses impossibles.
Drago Malefoy a tenté de m'adresser la parole. Ce n'est pas la première fois. Je me suis enfuie.
Je suis perdue, de plus en plus perdue au fil des jours. Mes brusques colères surviennent désormais moins souvent, mais la tristesse est toujours là.
7 avril
Catastrophe! Tout va de mal en pis. Et le pire est arrivé.
Nous avons été découverts!
Mais je vais trop vite.
Tout à l'heure, j'étais avec mes amis de l'Armée de Dumbledore, dans la salle où nous nous exerçons à pratiquer la Défense contre les Forces du Mal, lorsqu'un elfe de maison est arrivé. Il a dit quelque chose à Harry, qui nous a crié de courir.
Umbridge arrivait.
Il y a eut un énorme brouhaha, une panique que nous partagions tous. Nous étions découvert. A présent, une seule chose importait pour nous tous: la fuite.
Je me suis mise à courir avec les autres. Personne ne savait où aller. La panique empira lorsque nous réalisâmes que nous étions poursuivis. En effet, je vis des élèves de Serpentard, manifestement à notre recherche.
Je fus bousculée et me retrouvais bientôt seule dans un couloir. Je décidais de fuir avant que quelqu'un n'arrive. Je me mis à courir et... rentrais dans Drago Malefoy. Je n'avais pas le moindre doute: il nous cherchait également. Je l'avais vu parmis les Serpentards. Je pensais qu'il me conduirait jusqu'à Umbridge. J'étais perdue. "Lya?"
Je reculais. Mais il m'avait trouvée, il pourrait dire à Umbridge que j'y étais...
J'entendis une voix et des pas qui s'approchaient. J'étais apeurée.
Si Umbridge en personne me trouvait, où si on m'amenait à elle, je serais renvoyée de Poudlard et je n'aurais nulle part où aller...
Drago me prit brutalement par la main et me poussa dans le couloir suivant. "Vite! Va te cacher!"
Je lui lançais un regard de gratitude et me dirigeais vers le chemin menant à la salle communne des Gryffondors. "Non! Ils vous y attendent! Chez les Serpentards!"
Je courais dans l'autre direction. M'éloignant, je l'entendis crier à Umbridge qui s'approchait qu'il n'y avait rien de ce côté.
Je commençais à réaliser qu'il m'avait aidé.
Mais je n'étais pas sortie d'affaire pour autant.
Même si j'allais à la salle communne des Serpentards, il suffirait qu'on me trouve pour que tout soit fichu...
Mais on ne me trouva pas.
J'attendis ce qui me parut être plusieurs heures, apeurée, chez les Serpentards avant de tenter de rejoindre les Gryffondors. J'y réussis sans le moindre problème.
Dans notre salle communne, je retrouvais certains membres de l'AD. Ginny vint vers moi, pleurant presque. " Ils ne nous ont pas attrappé. Mais ils ont eu Harry, et la liste avec nos noms. Dumbledore... Dumbledore a été renvoyé. _ Ils l'ont attrappé? _ Non. Ils sont enfuit; et cette vieille face de crapaud est notre nouvelle directrice."
Je fus attérée. Umbridge, directrice...
8 avril
Il fallait que je le remercie.
Après tout, il m'avait aidé.
Mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que Giny m'avait dit... son père est un Mangemort... et je me sentais mal... à l'idée... de lui parler...
J'ai d'autant plus hésité que...
Mais je m'égare. Autant raconter l'histoire du début jusqu'à la fin.
Alors que nous discutions de la "promotion" d'Umbridge, dans la Grande Salle, Malefoy est venu vers nous avec un air narquois qu'il affiche de plus en plus ces temps-ci.
Lui et quelques autres Serpentards ont obtenu, grâce à Umbridge, le rôle de "brigade inquisitoriale", avec le droit d'enlever des points aux élèves et de les punir, un peu comme des préfets, mais avec plus de pouvoirs.
Il s'est donc avancé vers nous et a enlevé plusieurs points à Griffondor, pour des raisons diverses: parce qu'Hermionne est une "Sang-de- Bourbe", parce qu'il n'aime pas Harry... moi, il m'a enlevé cinq points, parce que je suis à Gryffondor, et ajouté cinq à Serpentard parce que je fais partie de cette maison.
Voilà entre autres pourquoi je ne souhaitais pas lui parler.
Mais j'en ai cependant eu l'occasion en cours de Potions. Il est toujours à côté de moi, même si, depuis la Saint Valentin, j'ai fait comme si je l'ignorais. " Merci, pour hier soir."
Il n'a d'abord rien dit, continuant de faire sa potion. Puis il s'est tourné vers moi. " Cette nuit, vers onze heures, peux-tu me rejoindre devant la porte de la Grande Salle? _ Rusard... _ Ne t'inquiète pas. _ D'accord. "
J'ignore pourquoi j'ai accepté. Mais je me dis que c'était inévitable. Tôt ou tard, nous aurions dû nous parler. Tôt ou tard, je me serais confrontée à lui.
Je me dis que je vais apprendre la vérité.
Mais une autre pensée m'effleure. Son père est un Mangemort... pourra- t-il comprendre qui est ma mère? Pourrais-je dire, enfin, la vérité, et la révèler à celui qui m'est le plus cher?
XIII: Révélations et BUSE : 8 avril
Cela ne s'est pas passé comme il l'aurait fallu. Fred et George se rebellent, en ce moment. Ils ont fait apparaître des sortes de feu d'artifices qui ont explosé dans tous les couloirs, et avec toute l'agitation qui s'en est suivie, je n'ai pas pû retrouver Drago.
Cela repousse notre discussion.
Je crois qu'il part chez ses parents durant les vacances de Pâques...
... et, Rusard suspectant tout le monde, je ne doute pas qu'il emploiera la "Brigade Inquisitoriale" pour faire des tours de garde dans tout le château, dès la rentrée, et même avant.
20 avril
Aujourd'hui, j'ai eu un entretien avec Umbridge et les professeurs Rogue et MacGonagall, directeurs des maisons de Serpentard et Gryffondor. A propos de mes projets de carrière. Je n'en ai réellement envisagé aucun.
J'ai dit que je me verrais bien en professeur à Poudlard. " Et en quelle matière? a demandé Umbridge. _ Je ne sais pas exactement, madame. Peut-être en Défense Contre les Forces du Mal..."
J'ai dit ça uniquement pour voir sa tête. Je ne fus pas déçue. "Pardon? _ Ou de Potions. _ En ce qui concerne ma matière, vous pouvez toujours rêver, Mademoiselle Mestlinn. Vos notes sont... _ Acceptables, a coupé le professeur MacGonagall, le nez dans ses fiches. _ Minables! En tout cas, pas suffisante. _ Puis-je me permettre de signaler, Dolores, que si vous mettez de mauvaises notes à Lya, c'est parce que vous lui enlevez trois points à chaque détail oublié? Ou parce qu'elle a fait des phrases alors que vous ne l'aviez pas précisé? _ Tous les détails sont importants, dans cette matière! _ Comme le fait de préciser les différentes couleurs que peuvent prendre les fées? _ Professeur MacGonagall, vous n'enseignez pas la Défense Contre les Forces du Mal, que je sache? _Non. _ Alors... _ En ce qui concerne ma matière, interrompit le professeur Rogue, je trouve Lya tout à fait apte."
Il y eut un grand silence, durant lequel les deux autres professeur présents se lancèrent des regards furibonds. Puis Umbridge reprit la parole. " Il faudrait pour cela qu'elle ait tous les BUSE necessaires... _ Elle les aura, je n'en doute pas. _ Et qu'elle soit acceptée à Poudlard. _ Elle a tout à fait le bon niveau de compétence. _ Qu'elle sache parfaitement... _ Professeur Umbridge, interrompit le professeur MacGonagall, vous n'enseignez pas les Potions, que je sache? _Non. _ Donc le professeur Rogue est le seul à pouvoir décider du niveau de compétence de Lya."
Je n'avais rien dit durant toute cette scène et, bien que me sentant un peu gênée, je jubilais de voir Umbridge ainsi rabrouée. Et elle ne pouvait rien répondre au dernier argument de la directrice de Gryffondor. Elle préfera donc clore l'entretien.
21 avril
Hier, Fred et George ont fait quelque chose d'incroyable: ils ont récupéré leurs balais volants dans le bureau d'Umbridge, lancé un sort dans le Hall, faisant aparaître un marécage, et sont partis! Partis de Poudlard! De leur plein gré!
Depuis, chaque élève de Gryffondor, Serdaigle et Pouffsouffle tente de faire un maximum de dégât pour causer un maximum d'ennui à notre très chère directrice.
Je souhaite à mes amis de ne pas s'être causés d'ennuis et de pouvoir ouvrir leur boutique de Farces et Attrapes.
15 mai
Je n'ai pas fait de cauchemar la nuit dernière, pour la première fois. Je ne doute pas que ma discussion avec Drago en soit la cause.
En effet, nous avons enfin pû parler. J'assistais à l'entraînement de Quidditch des Gryffondors quand il est venu vers moi et m'a glissé à l'oreille: "Ce soir, vingt-deux heures, devant la salle des trophées."
Il était déjà au rendez-vous lorsque je suis arrivée. "Suis-moi, Lya."
Il m'a mené dans de nombreux couloirs, dont certains que je ne connaissais pas. Nous sommes arrivés devant une fenêtre, qu'il a ouverte, et il est monté sur le toit de Poudlard. Il m'a fait signe de le suivre. Et je l'ai suivi.
Il faisait nuit noire, mais la lune éclairait le parc de Poudlard ainsi que le lac, un peu plus loin. Nous étions haut, si haut... Assis sur le rebord d'une fenêtre condamnée, un peu plus loin de celle par laquelle nous étions montés, nous avons discuté.
Il a commencé. "Tu as sans doute lu le Quibbler. _Oui, c'est vrai. _ Mon père est un Mangemort. Tu l'as lu, Potter l'a écrit. Potter... je le déteste... mais je voulais te le dire moi-même. Tous les Malefoy sont passés par Serpentard, et mon père suit le Seigneur des Ténèbres depuis le début. Nous sommes une famille noble, au sang pur. Beaucoup de membres de cette famille sont des Mangemorts."
Il s'est tu. Alors j'ai pris mon souffle et j'ai parlé. " Je me fiche que ton père soit un Mangemort. Je me fiche que tu sois de Serpentard. Je me fiche que tu haïsse mes amis. Normalement, tout cela m'aurait fait te haïr. Mais ce ne se passe pas normalement. D'abord, je t'aime. Ensuite, j'ai l'impression que mes origines me rattrapent."
J'ai tourné ma tête vers lui et plongé mon regard dans le sien. "Je viens du mal, Drago, du mal absolu."
J'ai levé la tête et fermé les yeux. " Je vais te raconter une histoire."
Il était une fois les Mestlinn. Brian, le père, était photographe. Sally, la femme, l'aidait dans son métier. Ils avaient trois fils. L'aîné sappellait Gary, le second Greg. Le troisième, James, venait de terminer ses études. Tous trois étaient sorciers et avaient étudié à Poudlard. James comptait faire carrière dans le Quidditch, Greg aidait ses parents en attendant de trouver un travail et Gary travaillait la majeure partie du temps à l'étranger. Le meilleur ami de Gary se nommait Kilian. Ils vivaient tous très heureux.
Hors, un soir froid d'hiver, après les fêtes, Brian trouva une femme qui était tombée dans leur rue. Elle était pâle, fragile et malade. Enceinte. Elle criait. Criait. On voyait qu'elle s'était donné des coups à elle même, qu'elle s'était frappé. Elle avait tenté de tuer la vie qui était en elle. Elle criait qu'elle détestait son bébé. Elle espèrait de tout son coeur qu'il soit mort-né. Elle accoucha dans le salon des Mestlinn. Mais le bébé n'était pas mort. C'était une petite fille. Sa mère tenta alors de la tuer, mais les Mestlinn s'interposèrent. Soudain, la femme se révèla telle qu'elle était réellement. Elle se leva et se dressa face à eux, belle, ténébreuse, puissante, mortelle. Et elle les maudit. Elle n'avait pas encore assez de force pour lancer le sort fatal, mais elle promit de revenir. Elle promit qu'elle tuerait son enfant et qu'elle tuerait les Mestlinn pour avoir tenté de l'empêcher de mettre fin à une vie dont elle seule pouvait décider le sort. Elle s'enfuit.
La petite fille grandit, élevée par les Mestlinn. Ils savaient que sa mère reviendraient, les fils particulièrement avaient compris son pouvoir. Et elle revint, deux ans plus tard. Elle revint.
Elle cria qu'à présent elle allait terminé ce qu'elle avait commencé. Elle cria qu'ils auraient dû tuer eux-mêmes la petite. Qu'elle était un démon. Qu'ils auraient dû la maudire. Et Brian répondit qu'ils ne l'avaient jamais maudite. Qu'elle était un rayon de soleil de plus dans leur vie, un magnifique rayon de soleil. Il montra l'enfant à sa mère, lui montra comme elle était belle. Lui répéta qu'ils ne l'avaient jamais maudite et qu'ils ne la maudiraient jamais.
La femme ricana. "Vous la maudirez, Mestlinn! Oui, vous la maudirez. Vous la maudirez pour CA!" Elle brandit sa baguette magique et la tourna vers Greg. "AVADA KEDAVRA!" Elle le tua. Puis elle se tourna vers Gary. Puis vers James.
Ainsi, elle tua les trois fils Mestlinn. Et elle riait. Oh, oui, elle riait. Si seulement tu avais entendu ce rire, Drago, ce rire affreux, si froid, si mauvais... je m'en souviens toujours. "Vous la maudirez! Elle sera un démon, et vous la maudirez! Vous maudirez l'enfant de Bellatrix Lestrange, la fille de celle qui a tué vos fils!"
Je me suis arrêtée de parler, épuisée. Mais l'histoire n'était pas terminée. J'avais autre chose à dire. "Ils ne m'ont pas maudite, pourtant. Malgré tout le mal que j'avais amené dans leur vie, il ne m'ont jamais maudite, comme Brian l'avait promis. Jamais. Pas même Kilian. Ils m'ont aimé comme leur fille. A 11 ans, avant mon entrée à Poudlard, ils m'ont révélé qui j'étais et m'ont raconté ces nuits d'horreur. Je suis tombée malade, très malade, je ne comprenais pas ce mal, tout ce mal qui coulait dans mes veines, tout ce sang versé par une personne dont le sang était le mien. J'eu très peur. Ils me dirent que je ne craignais rien. Bellatrix Lestrange avait été emprisonnée à Azkaban le lendemain de sa seconde visite. Elle avait fait souffrir deux personnes de trop. Mais moi j'avais peur. J'avais peur d'elle, de moi, de mes origines. Voilà, Drago. Voilà ce que je suis. A présent, tu es le seul avec moi à le savoir, car depuis la mort des Mestlinn j'ai porté seule ce secret. A présent, tu sais, Drago Malefoy."
Je me suis tue. Nous sommes restés silencieux un long moment. Puis il a parlé... " Bellatrix Lestrange... je la connais. _ Je la hais. Elle est le mal! Tous ces meurtres... _ Des meurtres de Moldus, et de personnes opposées au Seigneur des Ténèbres. Mon père aussi a tué, et il tue toujours. Ta mère est une Mangemort comme mon père. Elle faisait son devoir. _ Je la hais. Elle a tué ceux que j'aimais. Et elle a voulu me tuer, moi. Elle le veut toujours. _ Alors affronte-la, et tues-la, toi."
Je me retournais de nouveau vers lui pour sonder son regard. Je me souvins de mon rêve. Meurtres. Tueries. Vengeance. Sang.
Soudain, je réalisais ce que j'allais devenir. Une femme belle, ténébreuse, qui parcourerait le monde et tuerait ses opposants, une femme plus puissante que Voldemort lui-même, qui n'aurait de pitié que pour celui qu'elle aime.
Une larme coula sur ma joue.
Je ne voulais pas. Je voulais rester un ange... mais je sus que j'étais encore un ange, pour l'instant, et que je le serais encore quelques temps, je sus que cette transformation serait longue, qu'elle avait déjà commencé.
Je regardais Drago Malefoy. Nous sommes si semblables... deux démons, fils de démons.
Il me prit dans ses bras et nous restâmes ainsi un long moment, qui dura peut-être plusieurs heures, peut-être plusieurs minutes, peut-être plusieurs secondes. Le temps n'existait plus.
Il n'existait plus rien d'autre que nous. Deux démons, si beaux, si ténébreux, deux anges-démons.
L'étreinte se déssera, et nous dûmes partir. Nous échangèrent encore un long regard.
Puis chacun rejoignit ses propres ténèbres.
Nous sommes mi-anges, mi-démons. Deux anges-démons.
31 mai
Aujourd'hui a eu lieu le dernier match de Quidditch de la saison, Gryffondor contre Serdaigle. Harry et Hermionne ont dû s'eclipser en plein milieu du match, appellés à une affaire urgente par le professeur Hagrid.
Gryffondor a gagné, grâce à Ron. C'est à présent à nous de chanter "Weasley est notre roi".
4 juin
Je vois Drago Malefoy. A la bibliothèque. En cours. Il nous est difficile de nous parler. Nous voulons garder nos secrets pour nous. Personne ne doit savoir que les deux démons de Poudlard s'aiment. Personne. Personne ne doit savoir qui nous sommes.
Mais nous réussissons. Nous nous retrouvons la plupart des soirs, à cette petite fenêtre, et nous grimpons sur le toit pour rejoindre la nuit.
Je ne fais presque plus de cauchemars.
Nous parlons de notre passé, de notre présent, de notre avenir. Nous parlons de vengeance, de tueries. Nous parlons de ce que nous souhaitons accomplir.
Mais nous devons attendre. Il est encore trop tôt. Il ne serait pas bon pour nous qu'on apprenne maintenant ce que nous sommes. Nous allons d'abord finir nos études à Poudlard. Puis nous disparaîtrons, pour réapparaître plus puissants que jamais.
Certaines nuits, nous nous exerçons. Je lui apprends ce que m'a appris l'Armée de Dumbledore. Il me parle des agissements de son père.
Drago m'a procuré un livre. Un livre sur la Legilimency.
J'ai reçu ce livre il y a quelques jours. L'enveloppe venait du Ministère, et elle contenait un livre sans titre. Je ne doutais pas que Lucius Malefoy y avait également joint une lettre disant à Umbridge qu'elle pouvait me donner l'enveloppe. Ainsi, le livre échappa à son contrôle.
Imbécile.
Pour une fois qu'elle avait entre les mains une véritable arme...
6 juin
Je passe mon BUSE lundi, soit après-demain. Je révise avec mes amis de Gryffondor. Je révise avec mon ami de Serpentard.
Et je lis le Livre.
Je commence à apprendre. Cela me semble aisé. Très aisé. Peut-être trop, étant donné ce que ce devrait être.
8 juin
Le premier examen, celui de Sortilèges et Enchantements, c'est très bien passé. La première question était sur le Wingardium Leviosa.
L'après-midi était consacré à l'examen de la Pratique. Je fus appellée en même temps que Drago, et nous nous encourageâmes mutuellement, discrètement.
Ce fut très facile. Je vis Drago rater malheureusement quelques uns de ses sorts, mais je ne m'en fais pas pour lui.
Mais il me reste encore deux semaines d'examen. J'y arriverais. Je connais la Magie.
15 juin
J'ai révisé durant tout le week-end, lisant en même temps mon livre de la Legilimency.
18 juin
Je ne pense pas avoir une excellente note à l'examen de Divination, car j'ai lu la mort de l'examinateur. Heureusement, je ne lui ai pas précisé la date exacte, ni que c'est moi qui le tuerais.
Durant l'examen d'astronomie (qui s'est évidemment déroulé la nuit), nous avons assisté à une étrange scène.
Pour la résumer, disons qu'Umbridge a renvoyé le professeur Hagrid de Poudlard et envoyé à l'hopitâl le professeur MacGonagall, qui tentait de s'interposer.
Mais j'ai quand même réussi mon examen, car, au contraire de la plupart de mes camarades, je l'ai continué malgré la confusion générale. J'ai gardé mon calme. Cela devait forcément arriver, de toute manière.
19 juin
Aujourd'hui a eu lieu le dernier examen, celui d'Histoire de la Magie. Harry s'est soudain senti mal. J'entends des cris, en bas. Je vais les rejoindre.
XIV: Mangemorts au Ministère (première partie) : 20 juin
Mon récit va s'achever dans ces pages. Il n'y a plus qu'une seule chose à raconter. Une seule bataille, la première de ma vie, la dernière de ce livre, car à présent je n'aurais plus besoin de journal.
En descendant dans la salle communne, j'ai vu Ginny en compagnie de Luna Lovegood, Harry, Hermionne et Ron.
Il fallait que je vienne.
Harry devait parler à quelqu'un. Et il avait besoin d'aller dans le bureau d'Umbridge. Et il nous fallait faire le guet.
Nous avons donné assez de temps à Harry pour faire ce qu'il devait faire. Mais nous avons été pris.
Cette fois, Drago n'a rien pû faire pour m'aider. Non seulement mes amis étaient présents, mais il n'était pas seul, lui non plus. Entouré de Crabbe, Goyle, Warrington et Pansy Parkinson, qui retenaient Ron, Ginny, Luna et Neville (arrivé par hasard quelques instants plus tôt), ainsi que d'autres Serpentards, il nous a mené dans le bureau d'Umbridge. A un moment, il a tenté de m'offrir une opportunité pour m'échapper. Mais je n'ai pas saisi ma chance, lui faisant comprendre par un regard que je désirais rester avec les Gryffondors. Absurde et inutile sentiment de devoir envers mes amis. Mes amis. S'ils savaient qui je suis... alors qu'ils font tant de choses pour arrêter Voldemort, ils ont pour amie la fille de la pire des Mangemorts...
Umbridge était là et elle tenait Harry et Hermionne. "Ainsi donc, Potter, vous avez tenté de m'avoir en envoyant ce bouffon (elle désignait Ron, Drago se mit à rire) me dire que l'esprit frappeur était dans une salle de Métamorphose alors que je savais parfaitement qu'il était dans la salle d'Astronomie et détruisait tous les télescopes, car M. Rusard m'en avait informé. Clairement, il vous était important de parler à quelqu'un. Mais à qui?"
Devant le refus de Harry de répondre, elle envoya Drago chercher le professeur Rogue.
Mes amis tentèrent de profiter de ces instants de silence pour échapper à ceux qui les tenaient. Pour ma part, Pansy Parkinson tenait mon bras dans l'étau de sa main. Mais je ne tentais rien. Je gardais mon calme. Certes, je n'étais pas comme Luna, à regarder bêtement par la fenêtre. Je me tenais droite et me servais de mes yeux.
Je tentais de rencontrer les yeux d'Umbridge pour deviner ses intentions, mais elle évitait mon regard. Sans cela, j'aurais aisément pû utiliser la Legilimency.
Bien entendu, je ne suis encore que novice, mais je connais les bases, depuis trois semaines que j'apprends sans relâche, ne m'arrêtant que pour réviser les BUSE. J'aurais pû trouver quelque chose qui me permis de savoir à quoi m'attendre.
Mais elle bougeait sans cesse la tête. Ce n'était même pas la peine d'essayer sur les Serpentards: ils ne connaissaient probablement rien de ses intentions.
Le professeur Rogue entra. "Vous vouliez me voir, madame la directrice?"
Il me lança un regard étonné, mais cela ne dura qu'un millième de secondes. Ce ne m'était pas suffisant.
Je ne savais pas ce que j'aurais pû faire avec le professeur Rogue. Je n'avais pas d'intentions précises à son sujet. Mais j'aurais pû lui signaler quelque chose, n'importe quoi. Un message d'alerte.
A ce moment là, j'étais un peu perdue. Je ne savais pas trop quoi faire.
Heureusement, Drago entra dans la pièce et sa présence me rassura. Il ne pouvait rien faire lui non plus, bien entendu, mais il était là.
Umbridge demanda au professeur de Potions de lui fabriquer veritaserum, un serum de vérité.
Ce à quoi il répondit qu'il lui faudrait au moins un mois.
Nous étions en partie sauvés.
C'est alors que je remarquais l'air d'Harry. Je reconnaissais cet air. Il se concentrait sur ses pensées, comme pour envoyer un message. Je savais qu'il en était incapable, mais si on avait lu ses pensées à ce moment, on aurait pû l'entendre... j'ignorais si c'était ce que le professeur Rogue faisait en cet instant. Mais je devinais que le message d'Harry était d'une importance vitale.
Alors il cria. "Il a Patmol! Patmol est à l'endroit où il se tient!"
Ce message n'avait aucun sens pour moi. Mais il était codé.
Le professeur de Potions s'était stoppé. "Patmol? s'étonna Umbridge. Qui est-ce? _Aucune idée."
Le professeur Rogue lança un dernier regard à Harry, et il se tourna vers moi. Je saisis ma chance, mais me heurtais à une barrière. Je ne pû m'empêcher de sursauter. Et je ne fus pas la seule. Le professeur avait intercepté mon intervention, et elle l'avait étonnée. Je le comprends. Personne ne sait que j'apprends la Legilimency depuis trois semaines. Heureusement personne, mis à part Drago, ne remarqua notre sursaut.
En tentant d'entrer dans l'esprit du professeur, je comptais lui signaler que le message transmis par Harry était très important, et d'autre part tenter savoir ce qu'il en avait compris. Mais j'avais oublié l'Occlumencie. La science qui protège de la Legilimencie.
Je pensais j'y arriver. Même si je n'avais jamais réellement testé mon pouvoir, je savais que j'en serais capable. Mais j'avais oublié l'Occlumencie...
Cependant, il avait dû comprendre mon message. Il n'en laissa rien paraître et sortit.
Je regardais Drago. Il avait compris ce qui s'était passé.
Ne pouvant pas se servir du serum de vérité, Umbridge n'avait plus alors qu'une alternative. Nous torturer.
Hermionne eut alors une bonne idée.
Elle fit croire à Umbridge qu'elle allait lui révèler l'emplacement de l'arme de Dumbledore. Il n'y en a jamais eu. J'ignorais ce qu'elle comptait faire, mais éloigner Umbridge était déjà une bonne chose.
Elle et Harry sortirent avec le professeur.
Ne restait plus que moi, Luna, Ginny, Ron et les Serpentards. Car Umbridge voulait être la seule à connaître l'emplacement de l'arme.
C'était parfait.
Plusieurs Sorts furent lancés en même temps. Pour ma part, j'envoyais un Maléfice d'Entrave à Pansy Parkinson. Ginny fit fureur en lançant à Drago un sortilège de Chauvefurie.
Je sortis. "Ne m'attendez pas! criais-je à Ginny. Je ferme cette porte. _ D'accord."
Mais, une fois qu'ils furent assez loin, j'ouvris le bureau d'Umbridge et, dès que je fus sûre que les Serpentards étaient inconscients, je m'agenouillai près de Drago et le débarassai du sortilège. "Désolée. Je dois y aller. _ C'est probablement un piège. _ Quoi? _ Un piège. Les Mangemorts vous y attendent, j'en suis sûr. _ Et elle? _ Aussi. _ Alors il faut que j'y aille. _ Dis ton nom à mon père. _ Je ne sais pas. Ce serait louche. Ils se douteront... _ Peu importe. Fais attention. _ Je ne suis pas stupide."
Je courus dans les couloirs pour rattraper mes amis.
Lorsque je les retrouvais, ils étaient devant la forêt interdite. Je ne posais pas de questions sur ce qu'ils avaient fait à Umbridge.
Je compris que Harry souhaitait aller au Ministère de la Magie, département des Mystères, pour sauver un certain Sirius.
Il y eut une dispute. Harry comptait y aller seul, mais nous voulions tous venir avec lui. "De plus, je ne sais même pas comment je vais y aller! C'est loin! _ Eux t'y conduiront, dis-je, montrant du doigt les Sombrals au loin."
Mes amis se retournèrent. Seuls Harry, Luna et Neville pouvaient les voir, à part moi. " Combien y en a-t-il? demanda Ron. _ Deux, répondit Luna. _ Il en faudrait plus. _ Sept, au total, dis-je."
Harry soupira. "D'accord, vous venez. Mais uniquement si il y a assez de Sombrals."
Il y en eut assez.
Le voyage fut un peu rude, mais nous arrivâmes à destination et c'est tout ce qui compte.
Nous passâmes par l'entrée des visiteurs. Harry connaissait le chemin: il l'avait vu en rêve. Hermionne m'expliqua en chemin qu'il avait rêvé que son parrain, le fameux Sirius, était capturé par Voldemort, et que, étant donné qu'il semblait comme "connecté" à l'esprit de Voldemort, il en avait déduit que c'était vrai.
En moi-même, je doutais, connaissant la Legilimency, qui pouvait permettre de manipuler si aisément les esprits.
Nous trouvâmesce que nous cherchions. Le département des Mystères.
Je ne vais pas m'attarder à décrire cette scène de recherche, où Harry commença à douter de lui-même.
Nous étions dans un couloir où chaque porte noire menait à une salle différente des autres. Toutes étaient étranges. Finalement, nous arrivâmes dans une sorte de bibliothèque. Mais, à la place de livres, les étagères étaient remplies de sortes de sphères. "Harry? s'écria soudain Ron. _ Quoi? _ Regarde ça! Il y a ton nom dessus!"
Je m'approchais d'eux. Ron observait une sphère de glace, sur laquelle était écrit, en gros, quelque chose comme "à la destination du Seigneur des Ténèbres et de Harry Potter".
Harry prit la balle malgré les doutes d'Hermionne.
Derrière nous retentit une voix glaciale, qui me paraissait familière. " Très bien, Potter. A présent retournez-vous et donnez moi cela."
Je me retournais. Ils étaient bien là. Les Mangemorts.
Le premier d'entre eux, celui qui avait parlé, était Lucius Malefoy. Je reconnaissais les cheveux blonds, quasiment blancs, et la voix dont a hérité Drago, tout comme le regard, glacial, supérieur. "Donnez-le moi. _ Où est Sirius?"
Les Mangemorts rirent. Et l'un de ces rires était celui d'une femme. Je reculais doucement et tentais de me cacher. Je ne voulais pas qu'elle me voie. Pas tout de suite. Pas devant les Gryffondors. "Je veux savoir où est Sirius! _ Je veux savoir où est Sirius! singea la femme.
Ses paroles... entendre sa voix... je sentais soudain la tête me tourner. Chaque mot qu'elle prononçait me faisait l'effet d'une plongée glaciale dans les télèbres.
Ron bougea. " Ne fais rien! lui conseilla Harry. Pas encore. _ Vous l'entendez? Vous l'entendez? Il donne des instructions aux autres mômes comme s'il pensait que nous allions nous battre! _ Tu ne connais pas Potter aussi bien que moi, Bellatrix."
Bellatrix. C'était bien elle. Je n'en avais jamais douté, mais entendre prononcer son nom était comme sentir une lame s'enfoncer en moi, comme sentir une plaie que l'on croyait refermée se rouvrir.
Harry dit quelque chose, mais je n'entendais plus rien. Je n'entendis pas plus la réponse de Lucius Malefoy, ni le dialogue qui s'ensuivit.
Je n'entendis que sa voix à elle. "Accio Proph... _ Protego! lança Harry. _ Oh! Il sait comment jouer, le petit bébé Potter, dit ma mère. Très bien, alors... _ Je t'ai dit non! s'écria Lucius Malefoy."
Ignorée de tous, je restais sans bouger. La haine et la peur se mélangeaient dans mon esprit.
Haine. Peur. Elle. Ma mère. Bellatrix Lestrange.
Elle donna un ordre à un Mangemort, qui s'empara de Ginny. Un instant, je crû que c'est moi qu'ils allaient prendre. Je criais, mais mon cri fut silencieux, fort heureusement.
Je ne la voyais toujours pas. Elle n'était qu'une ombre devant moi, cachée par Harry. Je sus qu'elle s'était rapprochée de nous et qu'elle avait enlevé sa cagoule, mais je ne la voyais pas.
Elle dit encore quelque chose. Harry tenta de gagner du temps. "Pourquoi Voldemort veut-il cette chose? _ Tu OSES prononcer son nom! murmura Bellatrix."
Harry s'apprêta à le prononcer encore, mais elle lui somma de se taire.
Il dit encore quelque chose, et sa réaction fut violente. "STUPEF... _NON!"
Je n'entendis plus rien à partir de ce moment précis. Plus rien d'autre qu'un bourdonnement dans mes oreilles. Même plus sa voix à elle. Je sombrais malgré moi dans une semi-inconscience. Ils criaient tous, autour de moi. Mais je ne les entendais pas.
Soudain, Harry nous fit un signe. "Quand je dirais: maintenant..."
Cela me réveilla. Je me relevais tout doucement, prête à courir.
J'attendis alors. Harry continua de discuter quelques instants. "MAINTENANT!"
Nous renversâmes les étagères autour de nous pour nous enfuir. Course. Panique. Fuite. A tout prix.
Je ne voyais plus rien. Je ne tentais pas de suivre les autres. La seule chose qui importait était de m'éloigner d'elle.
Je me retrouvais dans le couloir. Je devançai les autres. J'ouvris une porte au hassard et entrais dans une pièce sombre.
J'entendis des pas se rapprocher. Je les entendis fort, si fort...
Alors j'eu peur. Je craignis ce qui allait entrer. Je sentais la terreur resurgir. Ce serait elle. Elle. Ce ne pouvait être qu'elle.
Les pas poursuivirent néanmoins leur chemin. La porte ne s'ouvrit pas. Je restais là longtemps. J'écoutais, et je réfléchissais à ma position.
Loin de Drago, je commençais sérieusement à douter de moi-même, de mes capacités, de mes pouvoirs. Que serais-je, face à elle? Qu'étais-je, par rapport à elle? Rien. De la poussière. Je me rendais compte que je n'étais probablement pas apte à l'affronter, pas cette fois. Je ne la tuerais pas, pas aujourd'hui. Je ne pourrais même pas la combattre.
J'écoutais. J'écoutais les bruits de l'extérieur. Je les entendais tous. Tous. Cette salle était une sorte d'écho à elle toute seule, où résonnaient tous les bruits, toutes les voix, tous les cris du Ministère de la Magie. Je l'aurais volontiers nommée pièce-radio, mais ce mot est trop commique pour exprimer la terreur que je ressentais. J'entendis mes amis crier. Ils s'étaient faits prendre. J'entendis des Mangemorts crier. Des cris de rage. Puis un cri de victoire. Ils les avaient trouvé. Les Mangemorts les avaient trouvés, j'en étais sûre.
J'écoutais dans l'obscurité. Et j'entendais. "Londubat? J'ai eu le plaisir de rencontrer tes parents." "De leur dode pas, Harry!"
Des cris. De nouvelles personnes étaient arrivées. "Donne-la moi! Donne moi la prophécie!"
Encore des cris. Le cri de Neville.
Je ne pouvais plus sortir. Il faisait trop sombre. Mais je me décidais en entenda sa voix à elle, encore une fois. "Viens ici, tu peux faire mieux que cela!"
Elle ne s'adressait pas à moi, je le savais. Mais cela n'importait pas. C'était un défi.
Elle poussa un cri triomphant. Elle avait gagné son duel, apparemment. Cela ne fit qu'augmenter ma rage. Je voulais la combattre. Peu m'importait de perdre. Je voulais lui cracher toute ma haine à la figure.
Elle avait ordonné aux Mestlinn de me maudire. C'est elle qui aurait dû le faire.
Elle aurait dû me maudire, moi, le démon qu'elle avait créé avant de l'abandonner. Elle me haïssait. Et je la haïssais. Je voulais qu'elle me craigne. Je voulais qu'elle soit terrifiée par mon ombre comme j'avais été terrifiée par la sienne. J'allais la voir. J'allais lui parler. Enfin.
J'entendis Harry crier. "ELLE A TUE SIRIUS! ELLE L'A TUE! JE VAIS LA TUER!"
Non, il n'allait pas la tuer. Il ne pouvait rien contre elle. Mais moi, moi, je sentais qu'un jour, je serais de taille à l'affronter et à la tuer. Un jour, mais pas ce jour. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, j'allais me contenter de l'affronter, de me révèler à elle, de lui montrer qui je suis.
Je me levais et réussi à sortir malgré l'obscurité.
Il allait y avoir des règlements de compte.
J'entendis leur cri, le cri de Harry, son cri à elle. Je me cachais dans un couloir. Je comptais lui tomber dessus dès que Harry serait parti.
Mais j'entendis un autre cri. Toujours le sien, mais différent. "Maître, j'ai essayé, j'ai essayé... ne me punissez pas!"
Je sus alors qui était là. Lord Voldemort en personne. Je ressentis une grande joie, la joie de l'entendre souffrir. Je souhaitais d'abord qu'il la punisse, puis me ressaisit. Non, ce n'était pas une bonne idée. Moi seule devais assouvir ma vengeance. Moi seule. Il pouvait la punir, mais il devait me laisser la tuer. Il ne devait pas la tuer.
J'entendis... "AVADA KEDAVRA!"
Il allait la tuer. La punir. Je me révoltais, mais me calmais brusquement. Je n'aurais qu'à le tuer, lui aussi. A cette simple idée, je me sentais bizarre. Le tuer... les tuer tous... tuer les Mangemorts, tuer Voldemort... tueries... je pensais à mes discussions avec Drago. Rêves de vengeance. Pourquoi m'arrêter à Bellatrix Lestrange? Pourquoi ne pas tuer son maître, lorsque j'en aurais la force?
Et prendre sa place au sommet du monde... devenir une Dame des Ténèbres...
Je me ressaisis. D'abord elle.
J'entendis... "Quoi? Dumbledore!"
Je compris. Il n'avait pas tenté de la tuer, elle. Il avait tenté de tuer Harry. Je ricanais tout bas et me rapprochais d'eux. J'entendis ma mère crier. "MAITRE!"
Il était probablement parti.
Je m'approchais et regardais.
Je vis Dumbledore agenouillé auprès de Harry et lui parlant.
Je vis Bellatrix Lestrange non loin d'eux, affallée à terre. Elle se releva soudainement, à l'insu de Dumbledore.
Elle tourna la tête vers moi. Elle était consciente de ma présence...
Elle était grande, avec de longs cheveux noirs, des yeux froids aux paupières lourdes. Belle, bien entendu.
Elle s'approcha doucement. Dumbledore ne semblait pas faire attention à elle. Elle sortit de l'atrium et s'engouffrai dans le couloir où je m'étais tenue. Elle avait une démarche lente, décidée, déterminée, mais pleine de grâce, et qui me mettait soudain dans une terreur folle. Je reculais. Je reculais. Je m'engouffrais dans un autre couloir. Elle me suivit. Arrivée en face de moi...
Et voilà pour ces chapitre! Merci pour les reviews, désolée, je n'ai pas encore répondu, mais toutes les réponses aux reviews seront à la fin du 15e chapitre (qui sera le dernier!). Au fait, j'ai trouvé comment faire et j'accepte désormais les reviews anonymes! Avant c'était pas que je ne voulais pas, mais je n'avais pas vu que j'avait coché "ne pas accepter...", alors désolé pour tous ceux qui n'ont pas pû m'envoyer leurs commentaires! Je vous invite à le faire maintenant, si vous voulez toujours! Bisous en tout cas, et à bientôt! Prochain chapitre d'ici deux semaines environs... ça va peut-être faire enrager certains... mais je vous rappelle que si vous me tuez vous n'aurez pas la suite... nananère...
