Chapitre 3: Ste Mangouste
Hermione sortit de la chambre encore chamboulée. Ron l'attendait au bas
des marches, prêt à partir.
-Alors, on y va? demanda-t-il sans la regarder.
-Oui, répondit Hermione, puis elle ajouta avec un sourire: Tu sais Ron,
tu peux me regarder, je ne suis pas en sous-vêtements...
Le jeune homme rougit, mais au moins la regarda.
Ensemble, ils prirent un magicobus que Ron avait insisté à payer pour eux.
Ron parla tout le temps. Il lui parla de l'équipe de Quidditch, de
son entraînement, de Harry...
Hermione souriait à ses allusions drôles et fronçait les sourcils lorsqu'il
disait des conneries. 'Comme avant, pensa Ron. La différence est qu'elle
ne parle pas. Elle rit, lève les yeux aux ciel et elle est magnifique en
sous-vêtements et elle se fout que je l'ai vu à moitié nue...'
Une vieille sorcière, assise un peu plus loin dans le bus, ne cessait de
leur envoyer de petits regards doux. Ron s'écoeura de l'attitude de la
vieille et préféra détourner son attention sur la vue de l'extérieur.
Ils arrivèrent à Ste-Mangouste une demie-heure plus tard. Ils entrèrent
dans l'édifice et se dirigèrent tout de suite vers l'étage des Maléfices
Dangeureux. Une vieille sorcière-infirmière leur donna le numéro de chambre
de Mr. Granger; 341.Hermione était nerveuse, ça se voyait à travers ses yeux.
Ron lui prit la main. Elle se tourna vers lui et le fixa avec les mêmes yeux
qui avaient habités sa figure le matin en apprenant la guérison de son père.
Ron lui sourit et, ensemble, ils entrèrent dans la chambre.
C'était une petite pièce carrée pourvue d'une seule fenêtre recouverte
d'un rideau gris. Mr. Granger était installé dans un lit simple et un peu plus
loin, une grande table prenait quasiment tout l'espace.
Pendant qu'Hermione s'approchait de son père, Ron s'avança lentement vers
la table. Il y découvrit une multitude de petits flacons, de gros bèchers
et de longues éprouvettes. Des liquides de toutes sortes de couleurs et de
textures les remplissaient.
-Papa? murmura Hermione.
Ron se retourna vers son amie. Il quitta la table.
Hermione avait posée une main tendre sur le front de son père et jouait
avec ses cheveux qui s'abattaient sur son visage.
De fins poils blancs avaient apparu sur le côté de la tête de Mr.Granger.
Il semblait avoir aussi acquis quelques rides. Ron pensa qu'Hermione aussi
l'avait remarqué; elle traçait des trajets autour des lignes creusées sur
la figure de Mr.Granger du bout de ses doigts.
Soudain, la porte s'ouvrit brusquement. Hermione sursauta et Ron tira sa
baguette magique précipitament. Mais au seuil de la porte, se tenait un
homme costaud qui portait un sarro blanc. Il semblait épuisé et vieux.
-Bonjour, dit-il sans se rendre compte de l'émoi qu'il avait causé. Je
suis le Docteur Kloïn. Vous devez être Mlle Granger?
-Oui, répondit Hermione avec un sourire crispé par la douleur de voir son
père ainsi.
-Bien, l'infirmière à l'accueil m'a prévenu que vous étiez arrivé avec
votre petit ami... il se tourna vers Ron.
-Euh...Ron Weasley, déclara celui-ci en serrant sa baguette dans sa veste.
Mais je ne suis pas son petit ami.
-Vous devez savoir que cette chambre est surveillée, continua le docteur
sans prendre compte de Ron. Il y a souvent des transplanations ici. Des
sorciers assurés de surveiller votre père. C'est pour cette raison que
nous l'avons placé dans une chambre individuelle...
-Docteur, comment se porte mon père? coupa Hermione.
Le Dr.Kloïn se gratta le crâne dégarni et, sous le regard intense
d'Hermione...
-Comme je vous l'ai mentionné dans la lèttre, votre père est en sécurité,
il ne risque plus de mourir, affirma-t-il. Le sort qu'il a reçu ne s'est
toutefois pas dissipé, c'est un sort très puissant et... J'ai bien peur,
Mlle Granger, que votre père en reste marqué toute sa vie...
Hermione regarda l'homme avec un air de défi.
-Comment 'marqué'?
-Eh bien...Eh bien disons que le maléfice lui a puisé beaucoup
d'énergie...C'est pour ça, que pour l'instant, il ne peut pas se réveiller,
il doit gagner des forces. Plus tard, lorsqu'il aura assez de forces, il
se réveillera. Ce qui est certain, Mlle Granger, est que Mr. Granger, j'en
ai bien peur, ne retrouvera jamais toute son énergie.
Ron examina les rides et les cheveux gris du père d'Hermione. Il avait
vieilli d'un seul coup. Ron dirigea son regard vers Hermione. Elle avait
gardé ses yeux fermes, mais de grosses larmes coulaient le long de ses
joues roses.
-Je dois vous quitter, dis le docteur Kloïn. Nous vous tiendrons au courant
du développement de la guérisson. Bonne chance, Mlle Granger.
Et sur ce, il disparut après avoir lancé un regard discret sur Ron. Lorsque
la porte se referma, Hermione tourna dos à Ron, face au lit de son père.
Le trajet du retour se fit silencieusement. Hermione évitait toujours le
regard de Ron. Le jeune homme, lui, ne voulait pas la déranger dans ses
pensées...
En arrivant au Terrier, Hermione se précipita dans sa chambre.
-Qu'est-ce qui s'est passé? demanda Bill qui était assis au salon, seul.
-Son père...Il...il...
Ron se rendit compte qu'il retenait des larmes. Des larmes de colère, de
douleur et de découragement. Bill resta silencieux. Puis, voyant le malaise
de son plus jeune frère, dit:
-Je sais pas ce qui s'est produit, Ron, mais je sais que Hermione compte
sur toi plus que sur personne d'autre. Tu dois être fort.
-Mais je suis fort! s'exclama Ron, indigné.
-Oui, tu es fort. Mais je parlais pas de cette force-là. Je parlais de
la force intellectuelle. La force intellectuelle, continua Bill en voyant
le regard interrogateur de son frère, c'est quand quelqun est capable de
montrer ses sentiments et de comprendre ceux des autres personnes qui
l'entoure. C'est de ça qu'à besoin, Hermione!
Ron regarda Bill, ahuri. Il décida de monter dans sa chambre, avant que
sa mère l'appelle pour le souper. En passant devant la chambre d'Hermione,
il entendit des fracassements d'objets et des bruits de plaintes.
S'imaginant le pire, il entra en trombe dans la pièce mauve avec sa baguette
en sortie. Mais au lieu d'y découvrir des Mangemorts venus écorcher la
dernière Granger, il trouva celle-ci, les cheveux en bataille et les joues
rouges se tenant au milieu de la pièce. La chambre était dans un désordre
total. Les couvertures du lit reposaient sur le plancher, tandis qu'un
tas de livres déchirés avaient été lancés un peu partout.
-Hermione! Qu'est-ce qui te prends?
Hermione fondit en larmes. Elle s'écroula sur le lit dépourvu de couvertures
et se roula en boule. Le jeune homme s'avança. Il s'agenouilla à ses côtés
et retira quelques mèches qui recouvraient le visage d'Hermione.
-J'ai perdu l'esprit, déclara-t-elle. Je voyais tout noir...Je...Je n'en
pouvais plus...
Elle se remit à pleurer. Ron balaya de son regard la chambre et fit un
sourire timide.
-Tu aurais pu faire ça dans ma chambre, tu sais. Elle aurait eu l'air moins
en pagaille! taquina Ron.
La jeune fille sourit malgré elle. Il avait toujours sa main sur sa jour.
Elle posa la sienne sur sa tempe pourvue de tâches de rouseur. Ron, n'y
tenant plus, éclata en sanglots. Il essaya de se cacher derrière ses mains,
mais c'était trop tard.
Hermione se releva avec de grands yeux stupéfaits et remplis de douceurs.
-Ron? murmura-t-elle. Ron? Pourquoi pleures-tu? demanda-t-elle en posant
une main sur chacune de ses épaules. Elle s'acroupit elle aussi au sol, à la
même hauteur que Ron.
-C'est...c'est tellement injuste, Hermione, ce qui t'arrive!
-J'avais remarqué, dit la jeune fille en laissant couler des larmes sur
ses joues.
Elle était dépassée par les évènements, mais aussi charmée par la soudaine
attitude de Ron.
Hermione écarta les bras de Ron et se laisser glisser à l'intérieur du
nid qu'elle venait de se fabriquer. Ron la garda là jusqu'à ce qu'ils n'aient
plus aucune larmes. Reniflant encore de temps en temps, chacun se regarda.
-Je vais t'aider, Hermione! Je dois bien ça à ton père...
-Qu'est-ce que tu lui dois? demanda Hermione intriguée.
-Eh bien, sans lui, tu n'existerais pas...déclara Ron.
Hermione rougit violement sous le sourire séducteur de son ami. Il la
regardait et repensait à ce matin lorsqu'il l'avait trouvé nue. Elle était
ici exactement. Elle était si belle. Il caressa ses cheveux et baissa
légèrement sa tête vers l'avant. Il sentit Hermione frissonner, ce qui
lui donna encore plus de courage.
Leurs lèvres étaient qu'à quelques centimères lorsque la porte de la chambre
s'ouvrit à la vollée.
-Ron, Hermione! s'écria Harry, suivi de près par Ginny.
