Chapitre 9 Comprendre la mort
-Papa! s'exclama Hermione.
Il était assis dans son lit et lisait une revue de sorcier. Il semblait trouvé amusant de voir toutes ces images bouger ainsi. Il portait de vieilles lunettes qu'il failli perdre lorsqu'Hermione se lança dans ses bras.
Il l'entoura de ses bras et embrassa plusieurs fois sa tête qui sentait bon le shampooing. Tous les deux se regardèrent, les larmes aux yeux.
-Je suis si contente de te revoir!
-Moi aussi ma puce!
Ils se serrèrent encore longtemps, avant qu'Hermione se souvienne de ceux qui l'avaient accompagné.
-Papa, tu connais Mrs. Weasley, son fils, Ron, et Harry...
-Oui, dit Mr. Granger. J'ai eu la chance de vous voir à la gare.
Mrs. Weasley se pencha pour l'embrasser sur les deux joues. Harry lui serra la main et Ron en fit de même.
-Content de voir que vous allez mieux, Mr. Granger, dit celui-ci.
Mr. Granger était peut-être beaucoup affaibli par l'attaque des mangemorts, mais il n'avait pas manqué le changement de regard qu'avait eu Hermione lorsque le jeune roux lui avait serré la main.
-J'espère que vous aimez les Amugullées. Ce sont des fleurs de mon jardin, annonça Mrs. Weasley en faisant apparaître un pot pour y déposer ses fleurs. C'étaient de toutes petites fleurs, mais qui résidaient par trentaines sur une même tige. Elles étaient blanches et en forme de cloche.
-C'est très gentil à vous, remercia Mr. Granger. Je vous suis très reconnaissant pour les fleurs, mais surtout pour Hermione.
-Mais voyons! Ce n'est rien! Cette enfant est si adorable!
Hermione rougit et son père lui caressa le bras. Il la regarda droit dans les yeux quand il dit:
-C'est vrai.
De longues larmes coulèrent des yeux de la jeune fille.
-Nous allons vous laisser, déclara Mrs. Weasley.
Mrs. Weasley passa le seuil de la porte suivie par Harry et par Ron qui jeta un dernier coup d'oeil à Hermione qui lui rendit.
Mr. Granger fixa sa fille.
-Il te plaît? demanda-t-il sans gêne en ôtant ses lunettes pour les nettoyer.
Prise au dépourvue, Hermione rougit encore une fois. C'est alors qu'elle aperçut les lunettes
-Depuis quand tu portes des lunettes? s'inquiéta-t-elle.
Le regard de son père s'assombrit.
-Tu sais, expliqua-t-il. Avec ce sort, qui m'a affaibli, je dois porter des lunettes pour lire... Ça devait arriver un jour...
Hermione sembla désespérée. Comment son père pouvait-il lui poser des questions sur elle quand il allait mal à ce point.
-Tu ne m'as pas répondu! répliqua-t-il avec un sourire. Ce n'est pas qu'un simple ami, hein?
-Papa, comment peux-tu me parler de ça quand...quand tu souffres!?! Franchement! Est-ce que d'autres de tes sens ont été affectés?
Mr. Granger s'émerveilla face à cette fille qui, maintenant, était une femme. Son sourire disparut. Il la considéra gravement.
-Hermione, tu ressembles tant à ta mère. Tu lui ressembleras encore plus, je l'espère. Hermione, tu vis, c'est normal que je te questionne sur toi et ton rouquin!
-Ce n'est pas mon rouquin! dit-elle les dents serrées. Et toi aussi, papa, tu vis!
Les sourcils de l'homme s'abaissèrent et il fit signe que non de la tête.
-Je suis un vieux chien qui souffre et qui attend de se faire anesthésier. Toi, ma petite Mione, tu es une chenille qui s'est fait un cocon. Tu en es un peu sortie durant cet été, mais sincèrement, je crois que pour que tu t'en sortes définitivement, je dois y laisser ma vie.
Depuis le début de son discours, Hermione avait laissé des larmes coulées, mais à cette dernière phrase, la rage s'empara d'elle.
-Tu...Tu n'as pas le droit de dire ça!
-Hermione, calme-toi! lui chuchota son père en la prenant dans ses bras.
-Tu n'as...n'as pas...pas...le droit de me fai...faire ça!
Des sanglots et des reniflements avaient torturés ses mots, mais ils avaient autant de sens lorsque Mr. Granger tenait dans ses bras sa fille tremblante.
-Chut! murmura-t-il. Hermione, tu dois comprendre... Je suis si faible.
Elle n'aurait jamais voulu le croire, mais c'était vrai. Ses bras si puissants autrefois, ne faisaient que l'entourer sans aucune force. Son visage était vieux et meurtri par les sentiments bousculés dans cette pièce trop petite.
-Je ne veux pas que tu partes... souffla-t-elle secouée par des sanglots.
Dans les bras minces et sans forces de son père, Hermione s'endormit avec quelques reniflements.
Mr. Granger étudia sa fille. Ses longs cheveux étaient soyeux et ondulaient jusqu'au milieu de son dos. Elle avait les mêmes longs cils que lui. Elle avait bronzé et semblait en santé.
Mr. Granger ne voulait pas croire ce qu'il lui avait dit. Mais il ne voulait surtout pas vivre une vie dans la faiblesse et encombrer sa fille unique. Il l'embrassa sur le front. Il savait qu'elle était en sécurité chez les Weasley. Il se demandait seulement comment il allait vivre maintenant sans sa femme.


Il se souvint de s'être réveillé une nuit alors qu'une infirmière ou une sorcière, il ne savait pas trop, lui lavait la figure. Elle avait sursauté et fait venir immédiatement un docteur. Un grand et vieux sorcier était apparu. Il souriait et le regardait comme s'il comprenait tout ce qu'il pouvait ressentir. Ses yeux brillaient derrière ses lunettes en demi-lune.
-Merci, Mademoiselle, dit-il calmement à la dame.
Elle partit, les laissant seuls.
-Où suis-je? avait demandé Mr. Granger en essayant d'ignorer la douleur à ses tempes.
-Vous êtes à Ste-Mangouste, hôpital pour sorciers, répondit l'homme sans donner plus de renseignements.
-Et...euh...Je suis ici depuis combien de temps?
-Voilà presque deux semaines que vous dormez dans ce lit.
-Où sont ma femme et ma fille?
-Hermione est chez son ami Ronald Weasley. Elle va très bien. Bien sûr, elle est angoissée de vous savoir dans cet état
-Et ma femme? s'inquiéta le malade en remarquant que sa voix tremblait.
L'homme s'était assis et ne le regardait plus avec des yeux doux, mais des yeux sombres et navrés.
-Vous avez eu de la chance, commença-t-il, mais Mr. Granger n'entendit pas la suite, la douleur ne lui importait plus. Sa femme était morte c'était tout ce qui le préoccupait maintenant.
-Qu'est-ce qui est arrivé? souffla-t-il en voulant cacher ses larmes.
-Des mangemorts, des disciples de Lord Voldemort, se sont introduits chez vous et vous ont jeté des sortilèges avant même que vous vous rendiez compte qu'ils étaient présents. Je suis vraiment désolé. Si cela peut vous rassurer, elle n,a pas souffert.
Et là, il s'était rappelé que ce matin-là, ils étaient particulièrement plus heureux vu l'imminent retour de leur fille. Des larmes lui brouillèrent les yeux et il voulut être seul tout à coup. Comme s'il l'avait compris, l'homme se leva.
-Vous devrez être fort pour Hermione, dit-il. Pour elle et pour vous. Le plus dur est de comprendre des choses qui nous dépassent.
Mr. Granger le regarda et le remercia du regard.
-Comment vous appelez-vous? demanda-t-il en méprisant la douleur de la tristesse et physique.
-Albus Dumbledore, Mr. Granger.
Mr. Granger n'eut le temps de le remercier, il s'était évanoui.

'Le plus dursera de réaliser les choses qui ne sont pas évidentes.' Au début, Mr. Granger avait cru que le sorcier devait parler de la mort sa femme, mais il avaitcomprit que c'était desa propre mort dont il était question.
On cogna à la porte discrètement. Hermione se redressa chancelante, les jambes en fourmis.
Mrs. Weasley, Harry et Ron entrèrent.
-Mes chers, je suis désolée de vous apprendre que nous devons partir... commença Mrs. Weasley sur la défensive.
Hermione regarda son père, très inquiète.
-Je vais revenir, dit-elle en le serrant dans ses bras et en constatant sa maigreur.
-Je te crois, répondit-il.
Elle desserra son étreinte et en continuant de le fixer allarmée par les propos de son père.
-Je t'aime, rassura-t-il.
-Moi aussi, papa...
-Alors, tu respecteras mes choix, chuchota-t-il pour elle.
-Mais...
-Et tu vas me promettre de profiter de la vie qui s'étend devant toi, coupa Mr. Granger.
La jeune fille était bouleversée, mais elle finit par souffler un faible:
-Promis.
Elle s'écroula dans les bras de son père.
Lorsqu'ils quittèrent la pièce, les trois autres étaient embarrassés par le comportement d'Hermione et son père. Ils entrèrent dans une pièce remplie de cheminée. Mrs. Weasley se dirigea vers l'une d'elle et acheta de la poudre de cheminette à un préposé. Les billets de magicobus étaient trop chers pour quatre personnes. Mrs. Weasley partit la première.
-Le Terrier!
Harry la suivit et disparut à son tour.
Ron profita de leur solitude. Elle tremblait de la tête aux pieds. Il l'a pris dans ses bras et frottant son dos.
-Il va mourir, déclara-t-elle.
Pris au dépourvu, Ron ne répondit pas tout de suite. Ce n'est que lorsqu'elle le répéta qu'il comprit qu'elle ne devenait pas folle.
-Mais voyons, Hermione. Ton père est hors de danger, c'est le docteur en personne qui nous l'a dit.
Hermione lui expliqua ce qui venait de se passer. Ron l'écoutait stupéfait. C'était ce que Bill lui avait dit: la force intellectuelle.
-Ton père est fort, Hermione. Tu ne comprends pas? Il fait ça pour toi. Il te donne la vie.
Hermione le regarda avec un tel dégoût, qu'il vint à penser qu'il devait avoir un veracrasse sur la figure.
-C'est toi qui ne comprends rien! s'écria-t-elle.
Et avant qu'il ait pu la retenir, elle était entrée dans la cheminée et s'était exclamée, les larmes aux yeux:
-Le Terrier!