Chapitre
10 Un goût de larmes
Harry
avait vu sa meilleure amie arriver en pleurs et se diriger dans sa
chambre sans adresser la parole à personne. Ron était
entré dans le salon, l'humeur boudeuse. Harry ne dit rien.
Tous les deux s'assirent sur le sofa et regardèrent le feu
dans la cheminée, en attendant le souper.
Il
arrivait quelques fois que Ron pousse des grognements et des
'...Bill...il va me le payer...la force intellectuelle...ouin...'
Tout
à coup, Ginny apparut devant eux.
-Qu'est-ce
que tu as fait, petit imbécile? s'exclama-t-elle.
Ron
tourna vers elle un regard rageur. Sa face était rouge et ses
poings serrés. Malgré tout, Harry remarqua les yeux
rouges et humides de Ron.
-Alors,
maintenant c'est moi! s'emporta-t-il en se relevant pour faire
face à sa soeur. Je n'ai fait que dire ce que je croyais! Je
ne savais que ça pourrait la blesser.
-C'est
ça! s'écria Ginny. Si tu es trop con pour ne pas
savoir ce qui peux faire mal à une fille, la prochaine fois tu
te la fermeras! Maintenant, à cause de toi, Hermione ne répond
pas à sa porte!
-
Mêle-toi de tes affaires, si tu ne sais pas de quoi tu parles!
beugla Ron.
Le
frère et la soeur se faisaient face. Ginny était
beaucoup plus petite que Ron, mais semblait dégager tant de
caractère et de colère qu'on en oubliait la hauteur
des deux Weasley. Avant que cela tourne mal, Harry se leva et les
sépara.
-Ça
suffit! articula-t-il. Ron, calme-toi! Au lieu de te morfondre, tu
devrais aller voir Hermione!
Ginny
tira sa langue à Ron.
-Et
toi Ginny, continua Harry. Tu devrais te mêler de tes affaires,
au lieu de provoquer d'autres disputes!
Harry
n'aimait plus voir deux personnes se chamailler. Il ne voulait rien
savoir de la moindre chose qui pourrait se rapporter à une
guerre. Cela lui faisait devenir tellement triste et désespéré
qu'il en perdait les nerfs.
Mais
lorsqu'il vit les yeux de Ginny le fixer avec tant d'accablement,
il comprit qu'il avait été un peu dur.
Elle
allait partir, mais Harry la retint par le bras. Ron les regarda
suspectant quelque chose.
-Je
vais voir, Hermione, dit-il.
Harry
et Ginny se tenaient debout dans le salon.
-Je
suis désolé d'avoir été brusque,
indiqua Harry.
Ginny
le dévisageait intensément. Ses yeux se remplissaient
de larmes. Harry était très mal à l'aise.
-Ça
va, murmura-t-elle. Je n'avais pas à... Je crois avoir
beaucoup de difficulté avec les gars qui...les gars qui sont
aveugles, reprit Ginny en baissant la tête.
Harry
ne savait pas s'il avait compris ce qu'elle voulait dire, s'il
y avait un message.
-Ginny,
je...
Mais
il fut interrompu par les lèvres de Ginny qui s'étaient
posées sur les siennes. Elle l'embrassa tendrement, mais il
ne bougea pas. Il ne remua pas ses lèvres. Ginny s'écarta
rapidement.
-Je
suis désolée, s'excusa-t-elle toute rouge. Je ne sais
pas ce qui m'a pris.
Mal
à l'aise à cause de son embarras, Harry s'approcha
d'elle et posa ses mains sur ses épaules.
-Ginny,
je suis vraiment touché par...par ce que tu peux ressentir
pour moi, dit-il. Mais je ne suis pas prêt. Je ne peux pas
m'embarquer dans une histoire d'amour, pas maintenant.
Ses
yeux étaient sombres et tristes. La vérité était
que Harry aimait bien Ginny. Peut-être aurait-il pu mieux la
connaître et peut-être en serait-il tomber amoureux, le
vrai amour. Mais Harry avait peur. Toutes les personnes qu'il
aimait, mouraient ou perdaient des proches. Et avec les paroles de la
prophétie, qui le hantaient, il ne pouvait se rajouter une
autre responsabilité.
-Je
comprends, dit Ginny. Je vais aider ma mère.
Et
elle partit aussi vite qu'elle était apparue. Harry se
rassit sur le divan et regarda désespéramment le feu du
foyer. Il essaya de se remémorer le goût des lèvres
de Ginny. Un goût de larmes et de désir.
Hermione
était couchée sur son lit et pensait à son père.
Ses yeux étaient rouges et ses cheveux mouillés de
sanglots. Elle ne voulait pas que son père meure. Il n'avait
pas le droit de lui faire ça. La seule personne à qui
elle avait eu le courage d'en parler était Ron et il n'avait
pas compris.
Toc,
toc, toc...
-Va
t'en Ginny! s'écria-t-elle.
La
porte s'ouvrit doucement. Hermione se redressa dans son lit et fixa
la tête de Ron qui apparut dans l'embrasure de la porte.
-Dégage!
Le
jeune homme entra sans faire attention aux remarques d'Hermione.
-Je
ne m'appel Ginny. Ça veut dire que je peux rentrer,
conclut-il.
-Ça
veut seulement dire que je déteste encore plus! s'emporta
Hermione.
Ron
referma la porte et la fixa durement.
-Je
suis désolé, souffla-t-il. Je ne veux pas que tu me
déteste...Je t'aime! Je veux savoir ce qui te rend triste,
je suis juste un garçon, je ne peux as tout comprendre...
Hermione
le considéra quelques minutes. Il semblait si désemparé.
Si malheureux.
-Je
ne veux pas que mon père meure, dit-elle. Mais lui le
désire...
Elle
ne pu continuer sa phrase. La peur et le désespoir s'étaient
emparés de son esprit clair et sérieux. Ron n'hésita
pas; il se rapprocha et l'a pris dans ses bras.
Elle
était si bien dans ses bras. Elle s'accrocha à son
cou en oubliant toute la colère qu'elle avait pour lui. Il
l'embrassa doucement sur le front et plaça son menton au
dessus de sa tête.
-Je
déteste te voir pleurer, murmura-t-il.
Elle
redressa sa tête et le fixa avec un regard plein de passion.
Hermione
l'embrassa doucement. Elle se souvenait de ce matin, dans la
douche. Ils s'étaient longuement admirés, tous les
deux nus. Sous l'eau chaude, ils s'étaient toucher et
embrasser, mais n'étaient pas allés plus loin.
Maintenant,
elle avait le goût qu'il s'enfonce en elle. Elle avait
envie d'explorer des sentiments nouveaux.
Elle
lui enleva son chandail et se mit à embrasser son torse. Le
jeune homme déposa ses mains en dessous du chandail de la
jeune fille et caressa doucement sa peau. Lorsqu'ils furent nus,
Ron la consulta du regard. Il était sur elle et semblait
attendre sa réponse.
Elle
releva légèrement la tête et l'embrassa.
-Fais-moi
l'amour, l'implora-t-elle.
Il
s'exécuta après l'avoir embrassé. Il
s'allongea sur elle et bougea lentement. Elle enfouit sa tête
dans son coup en produisant de petits gémissements. Au bout
d'un moment, il accéléra le rythme. Elle se mit à
haleter.
Un
grand sentiment de pouvoir et de passion le submergea. Les mains
d'Hermione serraient son dos sans ménagement et des larmes
de douleur coulaient sur les joues de Ron, mais cela lui importait
peu. Il continua jusqu'à ce que la fatigue les prenne. Il
s'écroula sur le lit à côté d'elle. Le
temps passa et elle se retourna vers lui pour l'embrasser. Elle fut
émue de constater que ses lèvres avaient un goût
de larmes.
