Voici le deuxième chapitre ! Pas très long, et pas très clair non plus, mais les explications viendront. En tous cas, merci pour vos reviews !

Hermione2005 : hem… Tu voulais le second chapitre dans la journée… Je crois que c'était raté ! Mais j'espère que tu l'aimeras quand même.

Polgara86 : Hé, je suis une grande fan de la belgariade (et de toute la série, d'ailleurs) ! Merci.

4rine : voilà, voilà. Merci de lire aussi cette histoire.

Lady Lyanna : Je ne suis pas sûre que ce chapitre t'aide à comprendre, mais ça viendra dans les suivants.

Watterlily et Dragonfly : Il y a deux personnes différentes ? En tous cas, merci beaucoup, je n'ai jamais autant rougi de ma vie.

Tobby : désolée. Je te comprends, tu sais moi aussi je suis dans les révisions.

Tatiana Black : C'est pas tout à fait ça, tu comprendras par la suite, et puis James n'est pas si débauché que ça, juste une baisse de régime de temps en temps (il n'a pas eut la vie facile, le pauvre !). Merci beaucoup.

Anonyme : merci !

2. Les couleurs du paradis

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Le monde était gris. Gris, le ciel que les étoiles ne réchauffaient plus gris, l'air au goût poussière gris, le sol glacé gris…

Un long murmure courait dans la brume, chant d'un vieux fantôme égaré. Un cimetière. Des séries de croix parfaitement alignées, muettes, tournaient leurs visages impassibles vers les ténèbres. Le silence nocturne pesait comme une chape sur leurs faibles épaules.

Nul n'entend le sifflement du vent, en cet instant pourtant sa voix est aiguë et glaciale, une voix qui transperce les âmes. " Vous vous relèverez… Bientôt… ".

Mais personne n'entend. Ici, les âmes ont disparu depuis bien longtemps déjà.

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Le soleil coulait à flot dans la petite chambre. Il pouvait sentir la chaleur sur ses paupières closes. Il avait plu pendant des semaines.

" Harry ? "

La voix ne l'atteignit pas, elle s'évapora quelque part au milieu de la pièce. Le sommeil ne lâchait pas prise. Trop tôt, bien trop tôt…

" Harry… "

Après tout, c'était quand même les vacances, non ?

" Harry ! "

Le son effleura son esprit, une main se posa sur son épaule, imprimant une légère secousse. Il poussa un vague grognement et enfouit son visage dans l'oreiller. Beaucoup trop tôt !

" Allez Harry, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! "

Il entrouvrit un œil, la lumière le heurta cruellement.

" Je te le laisse. ", marmonna t'il, les yeux envahis par les points colorés.

" Du monde est arrivé cette nuit. ", annonça Sirius, espérant gagner son intérêt.

Il rouvrit les yeux les deux, cette fois.

" Du monde ? "

" Ouais. Le petit déjeuné est prêt. "

" Qui est là ? "

" Tu verras bien. Tu devrais te dépêcher, on lève le camp dans deux heures "

Sur ce, Sirius disparut. Harry resta un moment hébété, à fixer la porte, jusqu'à ce que les derniers mots de son parrain prennent brusquement un sens.

On lève le camp dans deux heures ?

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La petite cuisine était pleine de gens qu'il ne connaissait pas. L'air résonnait encore des " Harry Potter ? C'est Harry Potter ! " qui avaient salué son entrée quand Lupin, assis à côté de lui, se décida à faire les présentations.

" Est ce que nous allons quelque part ? ", demanda t'il après avoir serré une dizaine de mains.

" Ouais. ", répondit Maugrey Fol-œil, occupé à beurrer une tartine, " Nous t'emmenons chez les Weasley ordre de Dumbledore. "

" Il pense que ce sera plus simple, comme on est à quelques jours de la rentrée des classes. ", expliqua Lupin.

" Et toutes ces personnes vont faire le voyage ? "

" Nous sommes ta garde rapprochée, mon garçon. ", dit un sorcier dont Harry avait oublié le nom.

" C'est aussi un ordre de Dumbledore ? "

Autant de gens pour rejoindre le terrier ? Cela lui semblait un peu extrême, comme mesure de précaution.

" Dumbledore m'a dit de faire ce que j'estimait nécessaire pour assurer la sécurité. ", répliqua Maugrey.

De l'autre côté de la table, Sirius croisa son regard, un léger sourire au coin des lèvres.

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Il ouvrit péniblement les yeux. Une étrange sensation l'avait réveillé, c'était comme des picotements sur sa joue.

Deux immenses yeux bruns envahirent son champ de vision surpris, il fit un bon en arrière. Le brusque mouvement le déséquilibra, et il tomba à bas du sofa.

Le hibou grand duc s'approcha de lui à petits pas mesurés, curieux de la cause de cette agitation soudaine. Voyant que l'homme sur le sol semblait calmé, il lui tendit sa patte.

Le message était très court.

" Mr Grahams,

La rentrée scolaire approche et votre présence est nécessaire pour mettre au point les derniers détails et vous familiariser avec les lieux et les autres professeurs aussi, le directeur souhaiterait vous voir à Poudlard dès que cela vous est possible.

Bien cordialement.

Minerva McGonagall

Directrice adjointe. "

James relut la lettre, étonné. La rentrée n'était que dans trois semaines et puis, si le directeur tenait à le revoir si vite, pourquoi ne pas le lui avoir dit la veille ?

En soupirant, il se releva, repoussant l'oiseau au passage, et se mit à la recherche de ses vêtements, perdus dans le désordre du salon.

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" Bonjour, Mr Grahams. "

Poudlard. Il avait passé de longues minutes à errer dans le château avant de rejoindre la grande salle. Il voulait se préparer il savait ce qu'il aurait à affronter, il lui fallait être prêt. Il n'avait pas peur, il connaissait le pouvoir des souvenir, cette nostalgie acide qui lui était devenue si familière avec le temps.

" Ravie de vous connaître, Mr Grahams. "

Il n'avait pas pensé à ça en acceptant la proposition de Dumbledore, que chaque jour il lui faudrait cohabiter avec de vieux fantômes, retrouver les chemins du passé.

" Bienvenue à Poudlard, Mr Grahams. "

Il était parti sans parler à Jenny elle n'était pas dans la maison, alors il avait laissé un mot sur la table. C'était une pratique qu'elle détestait, elle disait que ça lui donnait l'impression d'être sa secrétaire.

" Enchanté, Mr Grahams. "

Les visages étaient souriants autour de lui, les mains se tendaient naturellement, mais allez savoir ce qu'ils pensaient réellement…

Non que ça ne l'inquiéta. Sa popularité au sein des professeurs de Poudlard était loin d'être sa préoccupation première. Non, c'était simplement de la curiosité.

" Bonjour, Mr Grahams. "

Et il souriait, de ce sourire figé qui lui était presque devenu étranger et il serrait les mains tendues.

" Parfait. ", dit Dumbledore, " Les présentations sont faites. Comme vous devez vous en douter, Mr John Grahams est notre nouveau professeur de défenses contre les forces du mal. Tout le monde est présent, à part Hagrid et notre maître des potions, mais ils sont excusés. "

Maître des potions ? Il ignorait que ça existait encore.

Dumbledore se lança ensuite dans ce que James imagina être son habituel discourt pré-rentrée scolaire. Ce à quoi il fallait être attentif, ce qu'il valait mieux tolérer, ce qu'il ne fallait pas laisser passer…

Le petit speech d'usage terminé, Dumbledore fit une remarque étrange.

" Vous avez certainement tous entendu parler des événements du début de l'été, et j'aimerais vous demander à tous de vous souvenir que votre travail ici est d'enseigner, et que les jeunes gens que vous aurez en face de seront vos élèves, et qu'ils devront être traités comme tels, tous, sans exceptions ; et ce, quelles que soient vos convictions. "

James resta stupéfait. Il était évident qu'il y avait un sous-entendu là-dessous, mais il lui passait au-dessus de la tête. Mais ce n'était pas le cas des autres, nota t'il en observant ses futurs collègues : certains semblaient choqués d'autres, pensifs le professeur McGonagall affichait un air curieusement satisfait.

Dumbledore frappa trois fois dans ses mains et la table à côté d'eux se couvrit de biscuits et de gobelets pleins de jus de citrouille.

Les personnes présentes dans la salle se dirigèrent vers le buffet, bavardant joyeusement. Dumbledore retint James par le bras.

" Mr Grahams ? "

James le regarda, étonné. Personne ne les écoutait, pourquoi utiliser ce nom ?

" Oui ? "

" Vous êtes nouveau, ici, et il y a certaines choses dont j'aimerais vous parler. Si vous avez cinq minutes, bien sûr. "

James hocha la tête, incertain à quoi jouait-il ? Etait-ce simplement pour la mise en scène ?

" J'imagine qu'on a du vous le dire : à Poudlard, le poste de défenses contre les forces est du mal à tendance à porter malheur. "

James haussa un sourcil. Dumbledore sourit.

" Ne vous inquiétez pas, je penses que vous survivrez. Ecoutez, comme je l'ai dit tout à l'heure, la situation est particulière en ce moment."

Mais de quoi parlait-il ?

" Il y aura très certainement des conflits, entre les élèves, même les plus jeunes mais ils doivent à tout prix être préservés, vous me comprenez ? "

Non, il ne comprenait plus rien, mais il acquiesça néanmoins. Soit Dumbledore avait une bonne raison d'agir ainsi, et James comprendrait plus tard soit il était aussi cinglé que le disait Jenny, et là il ne pouvait plus rien pour lui.

" J'aimerais aussi vous remercier, les professeurs de défenses contre les forces du mal se font rares vous nous sauvez la vie, alors bienvenue à Poudlard ! "

En le regardant s'éloigner, James se demanda soudainement pourquoi il restait persuadé que le vieux professeur avait encore toute sa tête.

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Le monde était noir. Des ténèbres vides, que nul n'avait encore touché. Lui le ferait tout était prêt. Noires, les pierres de glace noir, le sang de ceux qui peupleraient bientôt l'endroit noir.

La salle est si grande que le regard d'un homme n'atteindrait pas le fond. Un puis de silence. La mort rode, les couvant du regard d'une mère. Le cri résonnera encore longtemps après son passage, aigu et glacial.

" Vous vous relèverez… Bientôt… "

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La gargouille restait immobile.

Tout était décidément trop étrange. Il avait passé un quart d'heure à tourner et retourner cette étrange réunion dans sa tête et il comprenait de moins en moins.

Après avoir rangé ses affaires dans la pièce que McGonagall lui avait indiqué, il avait décidé d'aller voir Dumbledore, pour tirer tout ça au clair. Il se trouvait à présent devant la gargouille.

Qui restait immobile.

James soupira. Il n'était pas ici depuis trois heures qu'il sentait déjà la lassitude revenir. Pourquoi ne pas rentrer chez lui ? Aller trouver Jenny et s'excuser, reprendre sa vie muette et vierge de toute douleur, coincée entre l'ombre et la lumière.

" Oh, c'est vous, Mr Grahams ! "

" Professeur McGonagall ! J'allais voir le directeur, mais j'ignore… "

" Oh, bien sûr. J'y allais aussi, vous n'avez qu'à m'accompagner. "

Il approuva d'un signe de tête.

" Fizwizbiz ! ", lança t'elle.

Docile, la gargouille pivota, révélant le passage. James grimpa les marches à la suite de son ancien professeur.

" Professeur ? "

Dumbledore n'était pas seul dans la grande pièce, il était en grande conversation avec un homme aux cheveux noirs. L'homme en question se retourna en entendant la voix du professeur McGonagall.

James fronça les sourcils. Il connaissait ce type, il en était sûr mais ça devait remonter à très longtemps.

Dumbledore leur sourit.

" Mr Grahams, je vous présente notre professeur de potions, Severus Rogue. "

Rogue ? Ca lui rappelait quelque chose. Rogue… Rogue…

" Severus, voici John Grahams, notre nouveau professeur de défenses contre les forces du mal. "

James croisa un regard sombre en serrant la main tendue, et la lumière se fit.

Alors Servilus, envie de finir la tête dans ton chaudron de potions ? C'est fou ce que t'es mignon avec de la purée verte plein les cheveux …

A vrai dire, il n'avait plus entendu parler de ce type depuis qu'il avait quitté Poudlard. Il n'aurait jamais pensé qu'il deviendrait professeur.

Il marmonna un vague " Enchanté. ", se demandant quelle tête aurait fait Rogue s'il avait pu le reconnaître.

" Professeur Dumbledore, je venait vous parler des préfets, en ce qui concerne les cinquième années. "

" Vous avez fait un choix ? "

" Ce n'est pas certain, et en ce qui concerne les serpentards ? "

Elle s'adressait à Rogue.

" Le professeur Rogue est le chef de cette maison. ", expliqua Dumbledore à James.

Non, sans blagues ?

" Parkinson… "

McGonagall grimaça imperceptiblement.

" … Et Drago Malfoy. "

La grimace s'accentua mais elle ne semblait pas surprise.

" Et en ce qui concerne Griffondor ? ", demanda Rogue avec un sourire douloureux.

" Pour la préfète, Hermione Granger. "

Rogue leva les yeux au ciel, Dumbledore hocha la tête.

" Sans surprise. ", dit-il simplement.

" Et pour son collègue… Eh bien, cela peut vous sembler surprenant, mais… Le nom qui s'impose est… "

" Est… ? ", pressa Rogue.

" Potter. "

James sursauta. Pour une raison étrange, cela ne surprit personne. Il observa tour à tour McGonagall et Dumbledore, comment un enfant portant son nom pouvait-il être à Poudlard ? Il avait beau ne pas les voir souvent, il s'en serait souvenu si l'un de ses cousins lui avait dit avoir un fils.

Rogue semblait furieux.

" C'est impossible ! Ce stupide gamin a fait perdre à sa maison plus de point que tous les élèves de cette école ! "

" Il en a aussi fait gagner plus que tous les élèves de cette école. ", répliqua froidement McGonagall.

" Mais enfin, vous n'allez quand même pas… "

" C'est mon problème, Mr Rogue ! Croyez-vous vraiment que j'approuve vos choix ? "

" Mais ça ne… "

" Ca suffit ! ", intervint Dumbledore.

Tout le monde se tut.

" Minerva, j'aimerais que vous choisissiez quelqu'un d'autre. "

" Mais… "

" Ca n'a absolument rien à voir avec le comportement de Harry Potter. Je pense qu'il serait tout à fait capable de remplir cette fonction mais je ne veux pas qu'il soit préfet, je… Vous vous sentez bien, Mr Grahams ? "

Il mit un moment à réagir.

" Je… Oui… Tout va… Je vous prie de m'excuser. "

Il quitta le bureau en courant presque, sous leurs regards abasourdis.

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Il s'appuya contre un mur, hors d'haleine. Ses genoux tremblaient. Il a dit Harry Potter ! Non, non c'était impossible, son esprit lui jouait des tours, ou alors il devenait fou… Non ! Il l'a dit Il l'a dit Il l'a dit ! Alors c'était quelqu'un d'autre. Harry était un prénom banal, non ? C'était même l'argument qu'il avait opposé à Lily. Il a dit Harry Potter ! Il y avait sûrement d'autres Potter dans ce pays. Des grands oncles, des arrières petits cousins… A moins que je ne sois de venu dingue. C'était une hypothèse à considérer.

" Tiens, salut, on se connaît, non ? "

James cligna des yeux. Devant lui se tenait…

" Mais c'est impossible… "

Le vieil homme de son rêve.

" Quoi donc, mon ami ? "

" Vous ! Vous ne pouvez pas être là, vous n'existez pas ! "

" Ce n'est pas très gentil de dire ça. "

James ferma les yeux, de toutes ses forces. C'était sûr, s'il les gardait assez longtemps fermés, le monde redeviendrait normal, Dumbledore n'aurait pas à statuer sur l'éventuelle condition de préfet d'un garçon nommé Harry Potter et le vieil homme aurait disparu. Tout ce qu'il avait à faire c'était de garder les yeux fermés.

" Vous êtes sûr que ça va ? "

L'étrange personnage était toujours là. Jenny se plante complètement ce n'est pas Dumbledore qui est malade, c'est moi.

" Vous n'existez pas… "

" Dis donc, toi, quand tu as une idée derrière la tête… Je pensais que tu voudrais savoir. "

" Savoir quoi ? "

" A propos de ton fils, bien sûr ! "

James se redressa, un tourbillon commençait à se former dans son estomac.

" Que pouvez-vous me dire ? "

L'inconnu cligna des yeux.

" De quoi parlez-vous ? "

" Mais de mon fils ! ", James criait presque.

" Vous avez un fils ? Félicitations ! Comment s'appelle t'il ? "

" Vous n'allez pas recommencer ! "

Frustré, il abattit son poing sur le mur.

" Comme tu veux, mon grand. Dis, tu ne saurais pas ce que je fais ici ? "

" Vous ne le savez pas ? "

" J'ai parfois des trous de mémoire. "

" Vous êtes cinglé, oui ! "

Ou alors, c'est moi.

" Eh, pour qui tu te prends ? ton sort dépend de moi, alors à ta place, je resterais poli. "

" Mais je croyais que vous ne me reconnaissiez pas ? "

" Mais bien sûr que si enfin, pourquoi serais-je ici, sinon ? Tu ne réfléchis jamais, toi. "

James avait envie de hurler. Voilà à quoi il en était réduit à se disputer avec un personnage tout droit sorti de son imagination. Pouvait-on encore faire quelque chose pour lui ?

" Je te montre un autre chemin. Tu vas voir, je suis sûr que ça va te plaire. "

" Un autre chemin ? "

" Oui, tu es sourd ? "

" Et je verrais mon destin ? "

" Je vous demande pardon ? "

" Ce chemin me montrera mon destin, c'est de ça que vous parliez hier soir ? "

" Je ne vois pas ce que vous voulez dire, monsieur. Nous nous connaissons ? "

" Vous êtes dingue ! "

" Enfin, je vous en pries. "

James donna un autre coup dans le mur.

" Je m'en vais. J'en ai assez, vous n'existez pas ! Vous n'existez pas et cet endroit est en train de me rendre fou ! "

" Non, attends ! "

Il se retourna une dernière fois.

" Quoi, encore ? "

" Ton fils, il aurait besoin de toi. Ne cherche pas à comprendre pourquoi, ça ne te mènera nulle part cherche plutôt à savoir ce que tu dois faire… Pour l'aider. Et pour t'aider toi. "

" Attendez ! "

James resta seul dans le couloir, envahi par l'exaspération, la crainte et l'incertitude. Et par un autre sentiment, aussi, qui frémissait comme la flamme d'une bougie un sentiment si ancien et si vague qu'il ne pouvait lui donner de nom.

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Le monde était blanc. Blanc incandescent, comme le métal qui brûle. Blanc comme la douleur. La plaine n'a plus de souffle, les arbres sont morts. Le chant du diable court dans les herbes blêmes, rampe sur le sol stérile. Il se rit de la lune impuissante dans l'éclat de la nuit qui l'aveugle.

Son cri, aigu et glacial, monte vers le ciel pâle et mort.

" Vous vous relèverez… Bientôt… "

Nul ne l'entendra.

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