Réponses aux reviews

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Hermione2005 : Je suis d'accord, ça doit faire drôle, pauvre James ! J'espère que la suite te plaira.

Seleme59 : Merci !

Watterlily : merci beaucoup ! Moi aussi je commence à bien l'aimer, ce vieux bonhomme.

Polgara86 : Je suis une grande fan de Silk et de Belgarath ! Mais j'aime beaucoup Polgara, aussi (surtout dans les préquelles). Rencontre James-Harry dans le chapitre suivant, c'est promis ! (sauf que Harry n'est au courant de rien.). Et puis si James vas rester avec son fils… Je ne vais quand même pas te le dire tout de suite ! (et le suspense, alors ?)

Mayura : merci beaucoup ! Je vais essayer d'alléger un peu l'atmosphère dans la suite. J'espère que ça te plaît toujours.

Pitite ame égarée : voilà, il suffit de demander !

Herm'021 : Ca m'étonnerais que ce chapitre t'éclaire, mais ce n'est encore que le début.

Sybel 26 : Merci ! Comme je l'ai dit un peu plus haut, la rencontre sera pour le chapitre suivant. Harry est en cinquième année (mais de toutes façons tu l'aurais compris en lisant ce chapitre).

Petites sorcières : J'espère que tu vas mieux comprendre, c'est vrai que pour le moment c'est pas très clair, mais je ne sais pas trop comment donner des explications sans révéler toute l'histoire. J'espère que tu aimeras ce chapitre !

Tobby : Merci beaucoup ! Bonne lecture !

Tatiana Black : D'accord, j'aime bien qu'on se creuse la tête en lisant ce que j'écris (j'avoue), mais de là à te donner la migraine… Je suis vraiment désolée. J'espère que ça va mieux ! T'inquiète pas, ce chapitre est moins tordu que les deux autres (je pense).

Ayael de Riva : Quel honneur, merci beaucoup ! Riva ? Encore un lecteur (ou une lectrice) d'Eddings ? J'espère Que tu vas aimer ce chapitre.

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Merci à tout le monde et gros bisous ! ! !

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3. La théorie du chaos

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La jeune femme est assise devant la porte-fenêtre, appuyée contre le montant de bois clair. Les doux rayons du soleil matinal s'aventurent prudemment dans la maison – sa maison ?

Sa main effleure doucement son ventre rebondit. Elle sourit, offrant à l'enfant à venir la caresse chaude de la lumière.

" Tu ne dors pas ? "

Elle ne répond pas. Cette question ne demande pas de réponse, il l'a posée juste pour dire quelque chose, pour signaler sa présence.

Comme elle le regarde, il s'approche aussi calme et silencieux que le soleil. Sa main vient rejoindre la sienne dans la lumière.

" A quoi tu penses ? "

" A rien, je l'écoute. Il me parle. "

Il ne dit rien. Peut-il seulement comprendre ?

" Il me parle souvent, tu sais. Je suis un peu triste, il ne me parlera plus comme ça quand il sera né. Ca me manquera. "

" Il fera plein d'autres choses. Des sourires et des baisers… Et des dessins, même des bêtises... Un tas de bêtises… "

" C'est vrai, tu as raison. "

Elle redresse la tête, croise son regard.

" Quoi ? ", souffle t'il.

" C'est drôle, je penses toujours à lui comme à mon enfant, mais je ne pense jamais à moi comme à sa mère. Est-ce que je peux être une mère ? "

Alors, il sourit. Cette question-là, il comprend. Il sait comment répondre, c'est facile.

" Certainement, que tu peux. "

Il doit avoir l'air un peu trop sûr de lui. Elle lui jette un regard en biais.

" Ah, et comment tu peux le savoir, toi ? "

" Parce que… Parce que c'est comme ça… Tu es une mère, tu es sa mère. "

Comment l'expliquer ? Il essaie encore.

" Tu vois, quand il sera grand, et qu'il sera malheureux parce que… Parce que ça petite amie l'a laissé tombé, ou parce qu'il a raté ses examens, il… Il se souviendra. Il se souviendra de quand il était tout petit, et qu'il pouvait se blottir dans tes bras et que là, la douleur disparaissait, tout était parfait. "

Il la regarde dans les yeux. Il sent qu'il a donné la bonne réponse.

" Il se souviendra, et il se sentira plus fort. "

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Abott Hannah, annonçait le dossier. Né(e) le : 17 octobre 1980… Maison : Poufsouffle… Et ça continuait : responsable légal, nombre de frère et sœurs, options choisies… Les banalités habituelles.

Il passa à la page suivante : appréciations des professeurs. Seules les quatre premiers cadres étaient remplis. James parcourut rapidement les cases intitulées " défenses contre les forces du mal " il n'y avait ni nom, ni signature sous les courtes appréciations mais il était évident qu'elles ne venaient pas du même professeur : lors de sa première année, Hannah Abott était " une élève timide qui faisait des efforts pour s'investir ", l'année suivante elle était devenue " une élève passionnée, mais c'est sûrement du au professeur ! ", professeur qui devait avoir une assez haute opinion de lui-même. Dans le cadre suivant, on pouvait lire : " légères difficultés en début d'année mais à fait de gros progrès. " enfin, concernant sa quatrième année, il y avait simplement : " niveau moyen malgré beaucoup d'efforts. ".

Vaguement agacé, James reposa le dossier sur la pile marquée élèves de 5ème année. Comme se faire une idée de ses futurs élèves dans ces conditions ? D'accord, n'importe quel professeur digne de ce nom lui aurait fait remarqué que ce n'était pas avec un dossier scolaire qu'on pouvait connaître quelqu'un mais ça devrait aider un peu, non ?

Au fond, il se leurrait lui-même. Ce n'était pas pour connaître le niveau en défenses contre les forces du mal d'Hannah Abott, de Dennis Crivey ou d'Ellen Madison qu'il était là, et il le savait très bien. Pourquoi s'obstinait-il à retarder l'échéance ?

Brusquement décidé, il attrapa la pile des cinquièmes années.

Il écarta vivement le dossier de Hannah Abott, puis celui de Susan Bones, puis Lavande Brown, et il continua. Les noms se suivaient, tous lui étaient étrangers, Finch-FletcheyGrangerMacMillanParkinson… On y arrive. PatilPatil… Un dossier en double ? Non, des jumelles. Perks… Et enfin…

Potter. Harry Potter.

Il était là. Il existait il était vivant il était même élève à Poudlard. Impossible Impossible Impossible Impossible ! Ses mains crispées sur le vieux parchemin, ses yeux clos, il ne savait pas s'il devait se raccrocher de toutes ses forces à cette lueur ou s'enfuir très loin très vite.

Il existe.

Je suis fou. Je suis en train de rêver. Il existe ! Ce qui se passe n'est que le fruit de mon imagination Il existe ! en réalité je suis interné à St Mangouste depuis des semaines.

Presque à contrecœur, son regard se posa sur la page de garde. Nom : Potter. Jusque là, rien de nouveau. Prénom(s) : Harry, James. Une boule se forma dans sa gorge Harry James Potter ? Né(e) le : 31 juillet 1980. La boule dans sa gorge menaça de se transformer en souaffle pire que ça, même : en cognard. En cognard qui fonce dans toutes les direction en même temps. Sa vision se troubla. Combien de Harry James Potter auraient pu naître le 31 juillet 1980, en dehors de son fils ? Pas beaucoup. Il prit une profonde inspiration, et le cognard se calma un peu. Il se força à poursuivre sa lecture.

Maison : Gryffondor… Responsable légal : Dursley Vernon. Mais d'où est-ce qu'il sortait celui-là ? juste en dessous, il était mentionné " orphelin ". James lâcha la page comme si elle l'avait brûlé.

Mais qu'est ce ça voulait dire ? Il avait perdu son fils presque dix ans plus tôt, et tout d'un coup un stupide dossier venait prétendre que c'était son fils qui n'avait plus de père ! De nouveau, il ferma les yeux. C'était le monde à l'envers et ce n'était pas qu'il avait de l'affection à revendre pour le monde à l'endroit, mais il avait au moins le mérite de ne pas le faire passer pour un dingue.

Je suis fou… Une infirmière passe toutes les deux heures pour me donner une potion qui fait dormir… Sirius passe me voir un week-end sur deux pour me répéter combien il regrette tout ce qui m'arrive… Et Jenny vient tous les jeudis avec un journal et des biscuits à l'orange…

Non, c'était stupide. Il n'était pas fou, pas plus que n'importe qui. Avec un soupir, il ramassa le dossier qu'il avait fait tomber.

Et je déteste les biscuits à l'orange…

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Rien ne se passait jamais dans le calme avec les Weasley, c'était une chose que Harry avait apprise après presque quatre étés passés en leur compagnie.

Selon lui, c'étaient des gens animés, avec lesquels on ne s'ennuyait pas. Les avis étaient partagés sur ce point : selon Sirius, c'étaient tout simplement des fous. Sirius les avait probablement connus avant ses années d'emprisonnement, quoiqu'il y ait peu de chances pour qu'ils aient fait leurs études ensembles : Molly Weasley n'aurait certainement pas laissé Sirius veiller sur son filleul pendant presque un mois si elle avait entendu parler des maraudeurs.

C'était un vendredi matin. Le vendredi 1er septembre jour de la rentrée scolaire.

Ce matin-là, Harry fut réveillé par un long hurlement, suivit d'un " BOUM ! " sonore. Le cri, c'était Mme Weasley qui venait de se rendre compte qu'à dix heures passées, les garçons n'étaient toujours pas descendus le bruit, c'était Fred qui, réveillé en sursaut, avait fait une chute du plus haut des lits superposés, installés dans la chambre de Ron parce que Sirius, Charlie et Lupin occupaient celle des jumeaux.

Mme Weasley choisit cet instant pour ouvrir la porte de la chambre à la volée et ce fut à peu près à ce moment que leurs ennuis commencèrent.

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Une demie heure plus tard, deux voitures, réquisitionnées par Maugrey, se garèrent devant la maison. Harry avait tout juste eut le temps d'entasser pêle-mêle dans sa valise livres et vêtements, ignorant le regard condescendant d'Hermione ainsi que ses " je-t'avais-bien-dit-de-ranger-hier-soir ", de se doucher tandis que George tambourinait à la porte en lui hurlant de se dépêcher, de convaincre Hedwige de réintégrer sa cage et de renverser sa tasse de thé sur son tee-shirt propre.

Il était dix heures trente-sept à la montre de Ron quand les voitures quittèrent enfin le terrier. Le trajet jusqu'à la gare se fit en un temps record un peu trop peut-être aux yeux de Mme Weasley, qui poussait un drôle de cri étranglé à chaque fois que son mari prenait un virage un peu trop serré.

A onze heures moins cinq, tout le monde était devant la barrière qui permettait d'accéder à la voie 9¾ un fait qui, aux yeux de Harry, tenait du miracle.

" Plus que cinq minutes ! ", annonça Lupin, " Allez, on y va. Ce serait dommage que vous manquiez le train maintenant ! "

Il franchit la barrière avec Ginny et Hermione. Mr et Mme Weasley passèrent derrière eux, suivis de Charlie et des jumeaux, puis de Maugrey et Sirius, sous sa forme de chien pour l'occasion.

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Au moment où Harry et Ron allaient les suivre, un employé moldu s'approcha d'eux, regardant les cages contenant Hedwige et Coq d'un air désapprobateur.

" Je peux vous aider ? Qu'est ce que vous faites avec cette barrière ? "

" Rien. ", répondit Harry, un peu vite, " Nous attendons quelqu'un. "

" Ici ? Vous êtes sûrs ? "

" C'est un point de rendez-vous qui en vaut un autre. ", répondit Ron.

Il consulta sa montre, un peu nerveux. L'employé semblait soupçonneux.

" Je peux voir vos billets ? "

Harry grimaça. Les billets indiquant Poudlard Express, voie 9¾ feraient sûrement mauvais effet.

" Nous ne les avons pas acheté, pas encore, nous… Nous attendons nos amis, et on ira avec eux, après… "

" Pourquoi attendre sur les quais, alors ? Et pourquoi avez-vous ces oiseaux ? "

Harry sentit l'exaspération le gagner : le train partait dans moins de cinq minutes, et un stupide moldu qui les prenait pour des fauteurs de troubles les empêchait de passer.

" Monsieur ? Excusez-moi, monsieur !"

Un drôle de petit vieillard apparut devant eux, agitant son billet sous le nez de l'employé.

" Vous travaillez ici, n'est ce pas ? "

L'employé désigna le badge sur sa poitrine d'un air moqueur.

" Il me semble, oui. "

" C'est parfait ! ", s'exclama l'autre sans relever le sarcasme, " Vous aller m'aider, alors regarder, sur mon billet, il est écrit voie 13, mais c'est la seconde fois que je remonte le quai, et je peux vous dire que la voie 13 n'existe pas !"

" Effectivement, il n'y a que douze voies. "

Le petit homme le regarda d'un air effaré.

" Mais alors, qu'est ce que je vais faire ? "

L'employé se gratta le crâne, visiblement ennuyé. S'il n'avait pas été à trois minutes de manquer son train, Harry aurait sans doutes éclaté de rire.

" Où avez-vous eut ce billet ? "

L'homme eut l'air choqué.

" Mais au guichet, comme tout le monde ! Je peux savoir ce que vous insinuez ? C'est incroyable ça, d'abord, je dois prendre un train qui part d'une voie qui n'existe pas, puis on m'accuse d'utiliser un faux billet ! Non, mais franchement ! C'est vraiment la dernière fois que je… "

" Enfin, enfin, calmez-vous ! Je n'ai pas dit que… "

" Accompagnez-moi au guichet ! "

" Pardon ? "

" Après de telles accusations, c'est la moindre des choses ! "

" Mais… Ces garçons… "

" Laissez donc ces garçons tranquilles, ils m'ont l'air tout à fait sympathiques ! "

" Je… Bien, si vous insistez… "

Et il suivit l'homme vers le guichet. Une dernière fois, il se retourna.

" Vous deux ! ", lança t-il à Harry et Ron, " Vous avez intérêt à avoir déguerpi d'ici quand je reviendrais ! "

" Ne vous inquiétez pas pour ça. ", marmonna Harry quand ils eurent disparu, " Allez, Ron, je te suis. "

Et Ron traversa la barrière.

Juste avant de s'engager derrière lui, Harry vérifia d'un coup d'œil que personne ne l'observait, et croisa un regard brillant.

Il sursauta, surpris. C'était le vieil homme au train qui n'existait pas.

Il lui adressa un bref clin d'œil et sourit.

" Tu devrais te dépêcher, Harry, tu vas rater ton train. "

Et le côté moldu de la gare de King's Cross disparut.

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" Allez, Mandy chérie, mange, s'il te plaît ! "

Catherine Bergsten agitait la cuillère devant le visage du bébé depuis au moins cinq minutes, mais la petite fille refusait obstinément d'ouvrir la bouche.

" Enfin, mon ange, qu'est ce que tu as, ce matin ? "

Mandy secouait furieusement la tête. Catherine tâta son front, inquiète, mais l'enfant ne semblait pas malade. De guerre lasse, elle reposa la cuillère.

" Tant pis pour toi. Pourtant, je suis sûre qu'elle était très bonne, cette purée ! ", lui lança t-elle en rangeant l'assiette dans le réfrigérateur.

La fillette gazouilla en réponse. Apparemment, elle avait retrouvé sa bonne humeur à présent que sa mère avait renoncé à la nourrir de force.

Catherine sourit, la sortit de sa chaise pour bébé et se dirigea vers le salon.

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Cinq minutes plus tard, la petite fille jouait tranquillement dans son parc, et Catherine commençait déjà à s'ennuyer.

Ca faisait tout juste deux mois qu'elle avait emménagé ici, avec son mari et Mandy. Au départ, l'idée de déménager loin de Londres, où elle avait sa famille, son travail et ses amis, était loin de la séduire. Mais le poste qu'on avait offert à Andrew était vraiment avantageux, et puis il leur avait semblé préférable que Mandy grandisse à la campagne, loin du bruit et du stress des grandes villes.

Mais Catherine avait du mal à se faire à sa nouvelle vie. Elle avait cessé de travailler : le salaire qu'Andrew gagnait à présent était suffisant pour les faire vivre tous les trois, et elle pouvait s'occuper de leur fille. Elle ne connaissait personne dans le petit village : leurs voisins se comportaient tous d'une étrange manière.

Ils n'avaient ouvert leur porte qu'à regret le jour où Catherine était allée se présenter, et avaient semblé très pressés de la voir repartir. Ils ne leur parlaient pas, et ne se donnaient même pas la peine de saluer Catherine quand ils la croisaient avec son bébé dans le petit supermarché.

Selon Andrew, ce comportement s'expliquait par son travail : en effet, les habitants s'étaient fermement opposés à la construction de l'usine juste à côté de leur village, et ils n'éprouvaient certainement aucune sympathie pour des gens qui y travaillaient et qui, en plus, avaient emménagé tout près de chez eux.

Il n'empêchait que, même si elle était légitime, cette animosité pesait à Catherine, et que l'animation londonienne lui manquait beaucoup.

" Mandy chérie, si on allait se promener ? "

La petite fille battit des mains à ces mots et tenta de se lever en s'aidant des barreaux du petit parc, à grand renfort de gazouillis. Catherine sourit devant son enthousiasme et monta chercher de quoi l'habiller plus chaudement. Le vent soufflait fort ce matin-là.

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Ce fut depuis la fenêtre de la chambre d'enfant qu'elle les aperçut la première fois. Au départ, elle les prit pour des ombres puis, en s'approchant de la vitre, elle vit leurs silhouettes noires qui se détachaient derrière les arbres.

Le vent… Dans les arbres… Les feuilles tournent tournent…

Une crainte irraisonnée s'empara d'elle. Qui était ces types ? Qu'est ce qu'ils voulaient ? Serrant le petit manteau de Mandy contre elle, elle se précipita au salon.

Le vent… Rien que le vent, n'aie pas peur...

La petite était toujours là, jouant tranquillement avec un chat en peluche. Elle se mit à rire quand elle vit sa mère entrer en coup de vent dans la pièce.

Catherine s'efforça de se calmer. Il y avait certainement une explication logique, ils devaient avoir une bonne raison d'être là, ou peut-être même qu'elle avait rêvé.

Serrant sa fille dans ses bras, elle passa en tremblant devant la baie vitrée du salon. Elle ne put s'empêcher de regarder dehors.

Dors, mon tout petit, maman te protège… Dors…

Il y en avait d'autres. Des dizaines, dans le jardin. Un petit cri étranglé lui échappa, surprenant Mandy qui l'observa d'un air curieux. La peur remontait à toute vitesse.

Retenant son souffle, elle attrapa le téléphone et composa le numéro à toute vitesse.

" Allô ? Allô ? C'est toi Andrew ?… Oh, Steve ! Où est Andrew ? Il faut que je lui parle ! C'est vraiment très urgent ! "

" Je suis désolé, ", répondit Steve, " mais il n'est pas là. "

Catherine eut l'impression de dévaler des montagnes russes.

C'est comme un manège… Le vent tourne, tourne… Et toi tu t'envoles…

" Quoi ? "

" Il est parti il y a dix minutes, je… "

Loin… Si loin…

Une autre voix retentit derrière elle.

" Cat ? Cathy, où es tu, chérie ? "

" Andrew ! "

Le ciel est gris… Mais tu n'as pas peur…

Elle lâcha le combiné. La voix de Steve ressemblait maintenant à celle d'un personnage de dessin animé.

" Andrew, je suis là ! "

Il faut fermer les yeux… Maintenant…

Il se précipita vers elle, le visage marqué par l'angoisse, et la serra dans ses bras. Ecrasée entre ses deux parents, Mandy poussa de petits cris indignés.

" Cat, il faut partir d'ici, tout de suite ! Il veulent nous faire du mal ! "

L'heure de dormir…

" Quoi ? Mais qui ça ? De quoi est ce que tu parles ? "

" Cathy, dépêche-toi ! "

" Andrew, tu me fais peur ! "

Maman est là… Ce n'est que le vent… Dehors…

Il s'exhorta au calme. Son regard était envahit par la peur, Catherine sentait la panique la gagner.

" J'ai vu des choses… Que je n'aurais pas du. Ils savent, Cathy, ils savent ! Il faut s'en aller, je t'expliquerais ! "

Il entraîne les ombres dans son sillage… Dehors…

" Mais ils sont déjà là… ", bégaya Catherine d'une voix faible.

" Comment ? ", il plissa le nez, fronça les sourcils, " Mon Dieu, c'est quoi, cette odeur ? Chérie… Chérie, est ce que… Tu as laissé quelque chose sur le feu ? "

Pour toujours… Elle ne reviendront plus…

Elle secoua la tête, incapable parler.

Dors mon petit ange…

Alors ils ne leur resta plus que la terreur, la terreur absolue.

Rien que le vent…

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" Salut ! "

" Bonjour. ", marmonna James.

" Tiens, j'existe, aujourd'hui ? "

James haussa les épaules.

Il observa le vieil homme un moment.

" J'aimerais que tu me donnes des réponses. ", tenta t-il.

L'autre ne répondit rien. Pour se donner une contenance, James attrapa son verre et le pichet de jus de citrouille resté sur la table.

" D'accord. Poses tes question, on verra bien. "

James reposa le gobelet.

" Est ce que c'est mon fils ? "

Il désigna le dossier Harry Potter.

" Ouaip. ", répondit le vieillard, " Et même plus que tu ne le crois. "

" Qu'est ce que ça veut dire ? "

" Rien. ", répliqua l'autre.

" Rien ? "

" Question suivante. "

James remplit son verre et prit une inspiration.

" Suis-je mort ? "

Le vieil homme le détailla d'un air curieux.

" Tu devrais le savoir, non ? Je veux dire, moi, si j'étais mort, je serais au courant… Enfin, je crois… Non ? "

" Mais il est écrit là-dedans que je suis mort… Est-ce que je suis dans un autre monde ? Est ce que c'est de ça que tu parles ? "

" C'est d'un autre chemin, que je parles. Tu ne m'écoutes jamais, hein ? "

" Mais qu'est ce que ça veut dire quand tu dis que tu me montre un autre chemin ? ", objecta James, " Tu dis ça tout le temps, et tu ne l'expliques jamais ! "

" En fait ", ajouta t'il après réflexion, " Tu n'expliques jamais rien. Est-ce que c'est une autre réalité, quelque chose comme ça ? "

Le vieil homme sortit un paquet de bonbons de sa poche.

" Tu parles d'une dimension parallèle ? Tu te crois dans un roman de science fiction ? "

" Un quoi ? "

" Laisse tomber. Tu voudrait comprendre ce qu'il se passe ? "

" Oui ! J'aimerais bien, effectivement ! "

" En fait, je ne peux pas t'expliquer, pas vraiment. Le problème, c'est que tu n'es pas censé te concentrer là-dessus, ça viendra en temps voulu. "

" Ne pas me concentrer là-dessus ? Mais comment pourrais-je faire autrement ? Je ne sais même pas si tout ce qu'il y a autours de moi est réel ! "

" Je ne sais pas si je peux t'aider. "

" Mais tu es là pour ça apparemment, non ? Enfin, pendant les moments où tu souviens de quoi tu parles… "

" Oh, et pourquoi pas, après tout ? "

James retint son souffle.

" D'accord, ce qu'il y a, tu vois, c'est que tout ce qui est autours de nous n'existe pas, c'est une illusion. En fait, la terre a été ravagée par une guerre, il y a des années. Une dragée ? "

Il lui tendit le paquet. James commençait à se sentir mal. Une guerre ? Quelle guerre ?

" C'était une guerre nucléaire… Des bombes, quoi ! ", poursuivit-il d'un ton tranquille, " Mais personne n'est au courant ce sont les machines – qui, d'ailleurs, contrôlent ce qu'il reste de la planète – qui ont créé cette illusion pour pouvoir nous utiliser elles se nourrissent de nos cadavres et… Attends une minute… "

" Quoi ? ", fit James d'une voix tremblante.

" Oh mais non, ce n'est pas ça du tout ! Désolé, mais j'ai du mal à m'y retrouver. Ce n'est pas de ma faute, tu sais, avec tous les scénarios catastrophes qu'on peut voir, de nos jours… Dis, tu as vu Matrix ? C'est un super film ! Et en plus, il y a… Hé, ça va ? Tu es aussi vert que ton jus de citrouille ! "

Vaguement perturbé, James observa un moment son gobelet. Le vieil homme attrapa une chaise et s'assit à l'envers, le menton appuyé sur le dossier.

" D'accord. ", dit-il d'une voix douce et calme, une voix qu'on prend pour s'adresser à un déficient mental, ou à un enfant de trois ans – voire à un enfant de trois ans déficient mental.

" Reprenons depuis le début. Pouvez-vous me dire, avec précision, quel est votre problème ? "

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Il ferme les yeux un moment. Il sait très bien qu'elle est là, ombre parmi les ombres, mais il ne peut se résoudre à entrer. Cet endroit qui semble l'appeler, elle, de tous ses vœux lui donne l'impression, à lui, d'aspirer son âme. Ou ce qu'il en reste.

" Chérie ? "

Il reste près de la porte, s'agrippant au chambranle. Pour ne pas être emporté.

" Chérie, tu ne devrais pas venir ici. "

Il croise son regard dans l'obscurité. Elle sourit. De ce sourire qui lui parait en même temps si beau et si effrayant.

" Pourquoi pas ? J'aime être ici. "

Pas moi, tu sais… Oh non.

Les longs voiles bleus pâles encadrent encore le petit lit, désormais vide. Sur le parquet, un petit éléphant en peluche veille sur le sanctuaire. Leur sanctuaire.

" Il me parle ", lui dit-elle.

Toujours ce sourire. Parfois, elle lui glace le sang.

" Il faut bien que je l'écoute qui le fera, sinon ? A qui pourra t'il raconter ses cauchemars ? "

Il tente de sourire, il essaie vraiment. Peine perdue, les larmes lui brûlent déjà les yeux.

" Peut-être… Peut-être qu'il ne fait pas de cauchemars… ", souffle t-il.

A qui veux-tu faire croire ça ?

" Bien sûr que si, il en fait. ", répond-elle, d'une voix lointaine.

Et tout s'arrête.

Alors, il referme la porte et s'éloigne à pas de loup, l'abandonnant à un monde qu'il ne pourra jamais atteindre.

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