Merci aux reviewers !
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Andromede : voilà, voilà ! Que personne ne chante (il fait si beau…)
Watterlily : Ch'uis désolée, voulais pas te faire pleurer… Avec celui-ci, ça devrait aller mieux, promis ! Combien de chapitres au juste ? Excellente question, je ne sais pas encore, mais dès que j'ai un estimation, je te le dis, promis (Bis) !
Beru ou bloub : D'accord, je sais qu'il y a pas mal de points que je n'explique pas, mais quand même, tu m'intrigues. Quelles sont donc tes questions ?
Princesse magique : Merci !
Fanny-44 : et voilà, désolée de t'avoir fait attendre.
Kritari : merci à toi, mais désolée, je ne réponds pas à cette question (cela dit, on s'en doute un peu, non ?)
Et un grand merci à Leila, Elsa, Ielena, Ryatt, alieonor, et Gaelle griffondor ! ! !
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7. Corps étrangers.
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Le mince dossier cartonné atterrit sur le bureau de Rains avec un claquement sec.
"L'incendie était bien d'origine criminelle, chef," annonça Danny Gilberston, la mine sinistre "c'est confirmé."
Rains hocha la tête. Ce n'était pas comme s'il l'ignorait.
Sans attendre d'y être invité, Danny se laissa tomber dans le fauteuil.
"Mais qui a pu faire ça ?" grommela t'il pour lui-même.
C'était probablement la question qui le hantait depuis douze jours, tout comme Rains, d'ailleurs. Frustré par l'inaction, il se leva et se mit à faire les cent pas.
"O.K. Danny, qu'est ce qu'on sait ?" il s'adressait plus à lui même qu'au jeune policier "D'après le voisine, Bergsten quitte sa maison à sept heures quarante-cinq, comme il le fait d'habitude, vraisemblablement. Mais on sait qu'il n'arrive à son boulot qu'à neuf heures, or, selon son collègue Steven McPheon, il arrive d'habitude vers huit heures et quart, huit heures vingt, en comptant large ; au cas où il ait eu un pépin sur la route, on peut dire la demie, voir moins vingt. Ce qui veut dire qu'il a, au minimum, une heure et vingt minutes de retard ; premier détail qui cloche."
Danny confirma d'un hochement de tête.
"Ensuite," reprit Rains "On sait que, une fois arrivé là-bas, il se comporte d'une manière très étrange : il semble inquiet et très agité, et, au bout d'à peine un quart d'heure, il dit à McPheon de pointer pour lui, et il détale."
"Il lui a dit de pointer pour lui ?" s'étonna Danny.
Rains acquiesça.
"Puis, dix minutes après son départ, McPheon reçoit un appel de Catherine Bergsten, complètement paniquée, qui demanda son mari. Et d'après ce que McPheon a entendu, Bergsten a rejoint sa femme alors qu'elle était encore au téléphone, puis la ligne a été coupée."
"Il lui a dit de pointer pour lui ?" répéta Danny.
"Exact, Gilberston," grogna Rains "tu es dur d'oreille, maintenant ?"
Danny ignora la remarque, son visage rond se plissa alors qu'il réfléchissait.
"Mais… Pourquoi a t'il fait ça ? Je veux dire, si on admet qu'il ait su, d'une manière ou d'une autre, que sa famille était en danger, pourquoi demander de pointer pour lui ? A sa place, j'aurais filé et c'est tout."
Rains hocha la tête et s'appuya contre le bureau.
"En fait, il n'y a pas que ça qui n'est pas clair, Danny. Moi, je me demande carrément pourquoi il s'est rendu sur son lieu de travail. Si tu pense que ta femme risque de se faire agresser, tu files au bureau, toi ? Bien sûr que non…"
"Peut-être qu'il avait simplement un doute…" proposa Danny "Peut-être que, pour une raison ou une autre, cette possibilité lui trottait dans la tête, vous savez, un mauvais pressentiment, ou une connerie de ce genre… Il se dit "Bon, je vais voir, histoire d'en avoir le cœur net", il demande à son pote de pointer, parce qu'il compte revenir, et il rentre."
"Mouais," fit Rains "ça se tient, si on imagine que Bergsten était mouillé dans un truc louche. Mais quand même, d'après McPheon, il était sérieusement flippé, bien plus qu'un type qui a un mauvais pressentiment… A moins d'être madame Irma. Et c'était la première fois qu'il était en retard ! Non, je pense qu'il a du se passer un truc, ce matin-là, mais quoi, ça, mystère."
"Chef." souffla Danny.
"Quoi ?"
"On a toujours pas retrouvé son corps, à Bergsten."
"Et on ne le retrouvera sans doutes pas, ce doit être un tas de cendres sous une poutre."
"Vous ne pensez pas qu'il pourrait…"
"Etre encore en vie ? Non, je ne crois pas."
Danny fronça le nez.
"Pourquoi ça ?"
"Parce que ça voudrait dire qu'il aurait abandonné sa femme et son bébé dans les flammes, et ça, je ne le sens pas. Appelle ça un pressentiment si ça te chante…"
Danny hocha la tête et se plongea dans la contemplation de ses chaussures, l'air morose.
"En tous cas, " reprit Rains "Il faut découvrir ce qu'il s'est passé, d'une manière ou d'un autre. Je refuse que mon fils aille à l'école chaque matin dans une ville où un maniaque s'amuse à faire cramer un couple et son bébé."
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Septembre avançait et l'automne s'installait tranquillement à Poudlard. Le feuillages des immenses arbres qui peuplaient la forêt interdite, d'un vert éclatant le jour de la rentrée, avait viré au rouge et les nuages au dessus du grand lac se teintaient de gris. James se faisait à sa nouvelle vie avec une facilité qui le déconcertait parfois. Les gens et les lieux lui étaient familiers, et il se sentait comme réveillé d'un long cauchemar. Il en venait même à douter de l'existence de "son" monde, celui qui s'enlisait dans les ténèbres, celui qui avait vu mourir sa femme et son fils unique.
Trois semaines s'étaient déjà écoulées depuis la rentrée, trois semaines rythmées par les plaisanteries des jumeaux Weasley, les brèves apparitions du Vieux Fou et la présence de Harry sous la fenêtre chaque lundi matin. En seulement trois semaines, l'univers d'où il venait et les dix années d'obscurité qu'il avait vécues avaient filé loin, bien loin de sa nouvelle routine.
Mais ce qui se passa ce matin-là se chargea de lui renvoyer ses doutes et son ancienne vie à la figure.
C'était un samedi matin. Un matin normal et tranquille, un matin où le timide soleil perçait par delà les nuages de la fin du mois de septembre, un matin qui ne laissait rien présager d'inhabituel.
James…
Tout d'abord, il crût que la voix était un simple produit de son imagination, comme tous ces rêves que la douce Lily était venue visiter. Une voix fantôme, une voix des souvenirs.
James…
Il n'ouvrit pas les yeux, s'abandonnant pour quelques ultimes secondes à cette douce irréalité. Puis, il sentit les draps bouger autours de lui, et l'air matinal ébouriffer ses cheveux. Avec un grognement, il enfouit son visage dans l'oreiller.
"James."
La voix se teintait d'impatience, et James commença à douter, quel genre de fantasme fallait-il être pour s'énerver sur un dormeur ?
"James !"
C'est alors qu'il reconnut la voix, et manqua de tomber du lit. Littéralement.
"Jenny ?"
Il ouvrit les yeux, et reconnu la lourde chevelure brune, le regard sombre.
Jenny.
"Mais qu'est-ce que tu fais ici ?" s'exclama t'il, sincèrement stupéfait.
Visiblement mortifiée, la jeune femme fit un pas en arrière.
"Et où voudrais-tu que je sois, hein ?" répliqua t'elle, mordante.
Mais James était bien trop surpris pour lancer une dispute. Péniblement, il se redressa et examina la pièce autours de lui. C'était sa chambre, ou plutôt leur chambre, le reprenait toujours Jenny, et rien ici ne rappelait Poudlard.
"James ?" répéta Jenny, d'un ton plus incertain, cette fois, "Ca va ?"
Il acquiesça lentement, toujours silencieux. En face du lit, la grande armoire était ouverte et il aperçut son reflet dans le miroir de la porte. Ses cheveux couleur de sable étaient redevenu des épis sombres et désordonnés, et le bleu de ses yeux avait disparu.
Mais qu'est-ce qu'il se passe ?
Jenny l'observait toujours, de ce même air intrigué.
"Chéri ?"
"Ca va… Tout va bien." répondit-il en forçant un sourire, ce qui sembla l'inquiéter plus que tout le reste "J'ai juste fait un drôle de rêve."
"Si tu le dis… Ecoute, il faut que j'y aille. Sirius t'attend dans le salon, c'est pour ça que je suis montée te réveiller."
"Sirius… Que tu y ailles ?"
"Oui, j'ai une réunion, ce matin. Tu n'as quand même pas oublié, si ?"
"Mais non." assura t'il tout en se demandant de quelle réunion elle pouvait bien parler.
Son expression indiquait clairement qu'elle n'était pas dupe, mais elle ne dit rien. Au lieu de cela elle prit le regard résigné de celle qui aura pourtant tout essayer, et transplana après un "au revoir" presque inaudible.
Seul dans la grande chambre vide, James resta assis à fixer l'armoire, hébété, en se disant que pour la première fois, il aurait été content qu'apparaisse le Vieux Fou, ne serait-ce que pour injecter un peu de réalité dans le monde des chimères.
Après quelques minutes de délibérations, il finit par s'habiller et descendre au salon où, comme l'avait annoncé Jenny, Sirius l'attendait.
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"T'as pas vraiment l'air au mieux de ta forme." commenta James en entrant dans la pièce.
Et ce n'était qu'un doux euphémisme. Sirius était très pâle et des cernes bleutés soulignaient ses yeux sombres, ses vêtements étaient tout chiffonnés et ses cheveux noirs pendaient tristement sur son front.
"Drôle de façon d'accueillir son meilleur pote." répliqua t'il.
Il n'y avait aucune trace d'humour dans sa voix. James serra les dents. C'était le Sirius des mauvais jours.
"Navré." grogna t'il en se laissant tomber dans le canapé "Je ne suis pas d'humeur très accueillante."
Sirius s'assit en face de lui.
"C'est à cause de Jenny ? Je l'ai vue, ce matin, et elle ne semblait pas ravie."
"Jenny n'a rien à voir là-dedans…"
"T'es sûr ? Parce que tu sais, je la comprends parfois, t'es pas toujours un mec des plus agréables."
Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
"Moi au moins, je ne couche pas avec n'importe qui."
"Peut-être qu'elle préférerait ça…"
James sentit l'exaspération le gagner, et puis qu'est ce que Sirius pouvait bien en savoir, hein ?
"Ecoute, ça m'étonnerais que tu aies fait tout ce chemin pour entendre parler de ma vie de couple, si ? Parce que si c'est le cas, la prochaine fois contente-toi d'envoyer un hibou à Emy Andrews. Maintenant s'il te plaît, qu'est ce qui t'amène ?"
Sirius ne sembla pas s'émouvoir de ce changement de ton, il se contenta de hausser les épaules.
"Je viens de la part de Maugrey."
Manquait plus que ça… James inspira à fond, tentant de réintégrer l'ancienne réalité. Ce n'était pas si difficile, déjà les vieux sentiments revenaient à la charge : le découragement et la fatigue, ainsi que cette impression latente de n'être jamais réellement présent… Est-ce qu'il avait vraiment oublié tout ça ?
"Et qu'est ce qu'il veut ?"
"Comme d'habitude." répliqua Sirius, le visage dénué de toute expression "Son Auror préféré lui manque."
"Il s'est passé quelque chose ?"
Sirius acquiesça.
"Des gamins sont morts, à Pré-au-Lard, des gosses de Poudlard. Les corps ont été retrouvée près de la rivière. Ils ont été…"
La voix de Sirius sembla s'altérer l'espace d'une seconde.
"Démembrés." acheva t'il.
James sentit un frisson lui parcourir l'échine.
"Maugrey m'a envoyé te porter la nouvelle, il a du se dire que peut-être elle raviverait la vieille flamme. J'ai même des photos, si tu veux."
James sentit un souffle glacer l'envahir de la tête aux pieds. Il se demanda un moment si ces enfants étaient des cinquièmes années de Gryffondor.
Mais quand il parla de nouveau, sa voix ne tremblait pas.
"Et bien, tu es venu pour rien."
Sirius releva les yeux, imperturbable.
"Je sais."
James enfouit son visage dans ses mains, sentant les griffes acérées d'un début de migraine lui chatouiller la nuque.
Peut-être que je suis bel et bien cinglé, finalement.
Dommage, cette idée agaçante avait pourtant fini par lui sortir de la tête.
"Pourquoi, James ?"
Il redressa la tête, laissant ses mains pendre dans le vide.
"Hein ?"
"Pourquoi arrêter ?"
James fronça les sourcils.
"Tu sais quoi ? Le fait que ce soit toi qui me pose cette question, ça me déprime."
Etrangement, sa répartie sembla ramener un peu de couleur dans le regard de son ami. Sirius laissa échapper un de ses éclats de rire qui sonnaient comme un aboiement.
"Quoi, comme dans "personne ne me comprend" ?"
Mais James n'y voyait rien de drôle.
"Tu sais très bien pourquoi j'ai arrêté."
L'amusement de Sirius passa aussi vite qu'un arc-en-ciel. Il haussa les épaules, comme si, finalement, la question n'avait plus grande importance.
"Et ouais, ta vie n'est qu'un gigantesque drame… Comme bien d'autres, d'ailleurs."
Malgré lui, James réprima un ricanement.
"Tu sais, le jour où j'aurais vraiment besoin qu'on me remonte le moral, ce n'est certainement pas à toi que je rendrais visite…"
Leurs regards se croisèrent.
"Tu veux un café ?"
Sirius se leva, frottant ses paumes contre son jean froissé.
"Non… Il faut que j'y aille."
"Oh…"
"Oui, je…" il semblait pressé de partir, tout d'un coup "Des truc à faire…"
Il se tut un moment, hésitant, cherchant les mots.
"Ca m'a fait plaisir de te voir." dit-il finalement.
James haussa un sourcil.
"Je ne me suis pourtant pas montré très aimable…"
L'ombre d'un sourire effleura le visage de Sirius.
"Ca n'a pas vraiment d'importance…"
L'ombre seulement, et il disparut.
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"James…"
Et voilà que ça recommence…
Cette fois, il reconnut la voix tout de suite : c'était celle du Vieux Fou. Il se redressa brusquement, n'ayant aucun souvenir de s'être endormi, ni même de l'endroit où il pouvait se trouver.
La première chose qu'il vit fut… Un hibou. Le hibou qui apportait le journal.
Puis il reconnut le petit bureau de bois sombre, les lourds rideaux rouges et la cheminée de marbre.
Poudlard.
Mais c'est à devenir dingue !
Le Vieux Fou n'était nulle part en vue.
"Et voilà," grogna t'il "j'imagine déjà les gros titres du prochain numéro de la gazette : l'ex Auror James Potter a officiellement pété les plombs. A présent nous en sommes certains ; il entend des voix, côtoie des morts et discute avec…"
Son regard retomba sur le hibou. L'oiseau inclina la tête et lui lança un regard curieux.
"… Des hiboux."
Partagé entre l'exaspération et cette étrange impression d'avoir oublié jusqu'à son propre nom, John Grahams s'empara de la gazette et se hâta de quitter la chambre.
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Ce matin-là, le lourd silence qui pesait sur le dortoir des garçons de sixième année de Serpentard fut rompit par un long cri aigu.
Avec un grognement, Matthias "Matt" Claw ouvrit les yeux et roula sur le côté pour tenter de comprendre ce qu'il se passait. Mal lui en prit.
La première chose qu'il vit fut le visage massif de Roger Kumberg, il nota la petite lueur de joie mauvaise dans son regard et sut tout de suite qu'il allait arriver quelque chose de désagréable.
"Bonjour, Claw, bien dormi ?"
Matt tendit aussitôt la main vers sa table de nuit, mais Mickael Range le devança. D'un geste vif, il s'empara de la baguette et la tint hors de portée de Matt.
"Rends-moi ça, crétin !"
"Allons, allons," fit Kumberg d'un ton faussement ennuyé "ce n'est pas très gentil, ce que tu viens de faire. Tu n'aurais quand même pas peur de nous Claw, si ?"
Il leva sa propre baguette.
"C'est vrai, après tout, ce n'est pas parce qu'on aime bien s'amuser qu'on a envie d'être méchant avec toi…"
"Allez vous faire foutre."
Matt ne le quittait pas des yeux, cherchant un moyen de contrer l'attaque qui n'allait certainement pas tarder.
"Vervasus !"
Il fut aveuglé un instant puis sentit quelque chose de froid éclabousser ses cheveux et dégouliner sur ses épaules. Il essuya ses yeux et découvrit sur ses doigts une mousse verte et collante, qui dégageait une odeur désagréable.
Range et Kumberg s'esclaffèrent bruyamment.
"Oh comme il est mignon !" se moqua Kumberg, feignant d'essuyer une larme d'attendrissement.
"On devrait envoyer une photo à sa mère !" renchérit l'autre.
De l'autre côté de la chambre, Jonathan Turps et Benjamin Land, en train de s'habiller, observaient la scène d'un air amusé.
Furieux mais impuissant, Matt s'essuya le visage à l'aide de sa manche. Kumberg, toujours hilare, levait de nouveau sa baguette, quand on frappa à la porte.
"Oui ?"
"C'est nous."
Matt reconnut la voix traînante de Jordane Tilson. Sans attendre d'être invitée, la jeune fille pénétra dans le dortoir. La vue de Jonathan Turps et Benjamin Land à demi vêtus ne sembla pas l'émouvoir.
"Qu'est ce qu'il lui arrive, à Claw ?" s'enquit-elle d'un ton parfaitement indifférent.
Sophia Moore était entrée derrière elle. A la vue de Matt, elle se mit à glousser sans pouvoir s'arrêter. Matt sentit ses joues devenir brûlantes.
"Il a prit une douche." répondit Kumberg.
"Qu'est ce que vous voulez ?" demanda Benjamin Land.
Sophia remarqua alors le garçon et son regard se posa sur son torse nu. Son rire mourut dans sa gorge.
"Sophia voulait qu'on vous attende pour aller déjeuner."
Matt reconnu la voix et se sentit rougir de plus belle. Appuyée contre l'embrasure de la porte, Amy Hayden laissa glisser son regard sur les quatre garçon, puis sur Matt, toujours couvert de cette étrange purée verte. Elle ne riait pas.
"Et bien, nous sommes prêts, princesse." répondit Turps tandis que Land enfilait un tee-shirt.
"Et bien magnez-vous, " répliqua Jordane "je commence à avoir faim."
Range lâcha la baguette de Matt, qui heurta le sol et rebondit sous son lit, avant de rejoindre Amy près de la porte. Kumberg, lui, semblait hésiter. Matt sentit sa gorge se nouer.
"Dites, les gars, c'est pas très sympa ce qu'on à fait à Claw… On pourrait peut-être… L'arranger un peu…"
Sophia fut de nouveau saisie d'une irrépressible crise de gloussement et Range eut un sourire.
"Laissez Matt tranquille." siffla Amy "Vous en avez assez fait."
Au comble de la honte, Matt crispa les poings sur les draps.
"La princesse s'énerve, Kumberg." commenta Land.
"Mais ai-je envie d'obéir à la princesse ?" murmura Kumberg en jaugeant Matt du regard.
"Fiche-lui la paix !" ordonna Amy en s'approchant.
"Et j'ai faim." rappela Jordane.
Amy se planta devant Kumberg, le regard mauvais. Pas vraiment impressionné, l'autre la détailla un moment, l'air amusé.
"Mais comme tu voudras, princesse." sourit-il.
"Parfait, on peut y aller, maintenant ?" grommela Jordane.
Amy fut la première à sortir, sans un regard pour Matt. Les autres suivirent. Au moment de passer la porte, Kumberg se retourna et lui envoya un baiser, le regard moqueur.
Et Matt resta seul dans le dortoir, fulminant et dégoulinant de mousse verte. Avec un cri de rage, il envoya son poing dans le mur en souhaitant que le monde entier disparaisse.
Mais rien ne trembla et le château garda ses tours bien droites. Alors, Matt, résigné, se coucha à plat ventre sur le sol dans une flaque gluante pour tenter de récupérer la baguette qui avait roulé sous le lit, ignorant l'odeur répugnante qui lui soulevait le cœur.
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Une lettre destinée à Sirius à la main, Harry filait d'un bon pas en direction de la volière. Il était seul : Hermione était restée introuvable - probablement à la bibliothèque - et Ron avait décrété dans un marmonnement endormi qu'il refusait de "se lever aux aurores un samedi matin pour une stupide lettre".
Comme toujours un matin de week-end, les couloirs étaient vides. La plupart des élèves étaient en train de prendre leur petit déjeuner dans la grande salle, quelques uns - dont Ron - traînaient encore au lit et quelques courageux - dont Hermione - attaquaient déjà leurs devoirs. Harry préférait largement ne croiser personne à la volière, ne voulant annoncer le nom du destinataire - Sirius - à Hedwige en présence d'oreilles indiscrètes.
Pourtant, quand il déboucha sur la coursive du troisième étage, celle qui courrait juste en dessous du plafond magique, il y avait déjà quelqu'un.
Accoudé à la balustrade, le professeur Grahams observait pensivement la grande salle bruyante en contrebas. Il n'avait pas remarqué Harry et ce dernier, mal à l'aise sans trop savoir pourquoi, hésita à signaler sa présence.
"Bonjour, professeur." dit-il finalement.
John Grahams eut un léger sursaut, se retourna et sourit en découvrant Harry.
"Oh, bonjour Potter. Je ne vous avais pas entendu arriver."
"Je ne voulais pas vous déranger…"
Le professeur Grahams éclata de rire.
"Ne soyez pas idiot, vous avez autant que moi le droit de vous promener dans le château. Et où allez-vous comme ça ?"
"A la volière." répondit Harry, montrant sa lettre.
Le professeur hocha la tête sans répondre.
Maintenant qu'un semblant de conversation était engagée, Harry hésitait à s'en aller, craignant d'être impoli. Pour se donner un contenance, il leva les yeux vers le plafond magique, qui était maintenant d'un bleu éclatant. Il réalisa alors que c'était la première fois qu'il le voyait d'aussi près.
"J'avais une amie que appelait cette coursive 'le chemin des anges'"
Harry reporta son attention sur son professeur. Etrangement, les mots remuèrent quelque chose en lui.
"Elle disait que c'était parce qu'on avait l'impression qu'elle conduisait au ciel."
Harry se força à sourire.
"C'est joli."
John Grahams acquiesça et un ombre traversa son regard. Harry se demanda pourquoi il avait parlé de cette amie au passé : était-ce simplement parce qu'il l'avait perdue de vue ou bien…
"Vous… Vous êtes allé à Poudlard ?"
Le professeur Grahams eut un rire qui parut un peu nerveux.
"Oui, bien sûr, comme la grande majorité des sorciers anglais."
"Bien sûr." répéta Harry.
Cette drôle d'impression s'accentua, un étrange malaise qu'il ne s'expliquait pas. La soudaine sensation d'avoir pénétré les émotions de quelqu'un d'autre, et une vague inexpliquée de nostalgie et de regrets, un peu comme le mal du pays, comme aurait pu le ressentir quelqu'un qui n'a plus de foyer nulle part, l'impression d'être étranger partout.
Effrayé, il fit un pas en arrière, prêt à s'en aller.
"Professeur, il faut que…"
Mais le professeur Grahams ne sembla pas l'entendre.
"Qui est-là ?" demanda t'il brusquement.
Harry le regarda, surpris.
"Quoi ? Que…"
"Ce n'est que moi, professeur." répondit une voix doucereuse.
Harry se retourna et vit, émergeant du même couloir que lui quelques minutes plus tôt, la silhouette longiligne de Mickael Goldstein qui sortait de l'ombre.
"Vous êtes le professeur John Grahams, n'est-ce pas ?"
"Exact."
Goldstein se tourna vers Harry.
"Et voici Harry Potter…"
Une indéfinissable lueur s'alluma dans son regard quand Harry confirma d'un signe de tête.
"Vous n'imaginez pas le nombre de rumeurs étranges qu'on peut entendre circuler sur votre compte, Mr Potter." il eut un bref sourire "Je suis même sûr que certaines vous amuseraient."
Son ton était condescendant, à la limite du mépris, comme si Harry avait été un jeune enfant sans importance ou un adolescent complètement idiot.
"La gazette m'a donné un aperçu des rumeurs qui semblent provenir du ministère." répliqua Harry "Je ne les ai pas trouvées très drôle."
Goldstein parut surpris, mais il se reprit bien vite.
"Vous devez faire erreur, mon garçon. Le ministère a certainement mieux à faire que discuter du cas d'un écolier avec les journaliste."
Harry ne répondit pas.
"Je suis ici pour une petite… Inspection," poursuivit-il d'un ton beaucoup plus professionnel "je suis aussi chargé d'interroger professeurs et élèves, comparer les points de vue, ce genre de choses…"
Son regard s'arrêta de nouveau sur Harry.
"M'accordez-vous une entrevue, Mr Potter ?"
Mais Harry n'en avait aucune envie.
"Je suis désolé," répondit-il calmement "j'ai du courrier à envoyer."
"Allons, allons, je suis certain que cela peut attendre un moment… Je vous retiendrais pas longtemps."
"Il m'a semblé que c'était urgent, au contraire." intervint le professeur Grahams d'une voix claire.
Il fit un pas en avant et posa la main sur l'épaule de Harry.
"Harry Potter n'a aucune obligation envers vous, Mr Goldstein. De plus, il y a plusieurs centaines d'élèves dans cette école, je suis sûr que vous parviendrez à en trouver au moins un qui aura envie de discuter."
Harry songea brièvement à Drago Malfoy.
Goldstein perdit son sourire aimable.
"Comme vous voudrez, Mr Grahams." répondit-il plutôt sèchement "Loin de moi l'envie d'importuner l'un de vos élèves. A bientôt, Potter."
Son regard s'attarda quelques secondes de plus sur Harry, et il tourna les talons.
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"Ce Goldstein ne me plaît pas du tout." annonça Harry à Ron et Hermione lors du repas de midi.
Ron releva les yeux de son assiette, étonné.
"Comment ça ? Tu lui a parlé ?"
Harry acquiesça et résuma à voix basse leur rencontre de la matinée. Ron l'écouta attentivement avant de se tourner vers Hermione.
"C'est plutôt normal qu'il ait voulu lui parler, non ? Après tout," ajouta t'il à l'intention de Harry "tu dois être à l'origine d'une belle pagaille."
"Voldemort doit être à l'origine d'une belle pagaille." rectifia t'il d'un ton farouche.
Ron blêmit et la fillette qui était assise à côté de Harry s'écarta ostensiblement.
Harry les ignora tous les deux.
"Tu sais quelque chose sur lui ?" demanda t'il à Hermione qui était restée silencieuse.
Hermione acheva de remplir son assiette de purée avant de répondre.
"J'ai fait quelques recherches sur lui, un peu après la rentrée, il y des exemplaires des bulletins officiels du ministère à la bibliothèque. Mais je n'ai rien trouvé d'extraordinaire."
"C'est à dire ?"
"C'était un bon Auror, il a eu deux, trois récompenses, mais rien d'extraordinaire. Je ne crois pas qu'il ait eu de problèmes, et s'il c'est lui qui l'a envoyé, Fudge doit en être content."
"Et nous savons tous que c'est le plus beau critère de réussite." ironisa Ron.
Hermione haussa les épaules.
"Il est tout a fait possible que ce type ait une dent contre toi, Harry. Tu devrais l'éviter."
"Rassure-toi," grogna t'il "j'en ai bien l'intention."
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Pour Harry, Ron et Hermione, l'après-midi s'écoula sans autre incident notable. D'ailleurs, ces trois premières semaines de cours s'étaient écoulée sans incident notable, hormis les colères de Rogue, les blagues de jumeaux et les bévues de Neville. Le monde autours d'eux était, depuis le mois de juin, en ébullition, mais c'était une ébullition silencieuse, sans tempête ni éclat.
Les rumeurs se taisaient dès que Harry entrait dans une pièce, les professeurs le regardaient parfois un peu bizarrement mais ils ne faisaient jamais de commentaires - ils n'abordaient jamais le sujet, et même Goldstein, le digne représentant du malaise ministériel, s'obstinait à rester invisible.
Et si Harry appréciait cette relative tranquillité, elle avait quelque chose de dérangeant. Il s'était plus ou moins attendu à être pris dans la tempête dès la rentrée, entre ceux qui voudraient savoir et ceux qui le traiteraient de fou furieux, il s'était attendu à ce que Colin Creevey se pende à sa manche en piaillant "Alors, c'est vrai ? Dis, dis Harry ! C'est vraiment vrai ?", à ce que les Serpentards l'accueillent avec des "J'espère que t'as fait ton testament, Potter" à chaque détour de couloir ; mais Colin n'avait rien dit et les Serpentards se contentaient de leurs habituels regards moqueurs.
Toutefois, Harry était bien placé pour savoir que, en ce qui le concernait, la tranquillité ne durait jamais. Et, effectivement, ce fut lors de ce samedi soir qu'il se produisit finalement quelque chose.
Une demie heure avant le dîner, abandonnant temporairement Hermione à ses devoirs d'arithmancie, Ron et Harry avaient rendu visite à Hagrid. Hagrid qui les avait accueilli avec un grand sourire et un regard brillant d'excitation, ce qui, le plus souvent, ne laisser rien présager de bon.
" Vous tombez bien, je voulais vous en parler ! " leur cria t'il du plus loin qu'il les aperçu " Ils sont arrivés ce matin. "
Ron fit la grimace.
" On n'aurait peut-être pas du venir aujourd'hui. " souffla t'il à Harry " Je paries qu'il a encore récupéré des sales bestioles. "
Bien qu'il ait eu la même pensée, Harry se força à l'ignorer et parcourut au pas de course les derniers mètres le séparant de la cabane.
" Qui est arrivé ce matin, Hagrid ? "
Hagrid tentait de faire taire Crockdur, son énorme chien, que l'arrivée des deux garçons semblait rendre particulièrement enthousiaste. Son sourire s'élargit un peu plus.
" Une bande de spélotoms. "
Ron émit un grognement exaspéré, et Harry fronça les sourcils.
" Une bande de quoi ? "
" De sales bestioles. " répondit Ron " Maman en a eu une colonie dans son jardin, une fois ; on a du appeler des effaceurs pour les faire partir. "
" Des quoi ? " répéta Harry.
" Les effaceurs sont des agents chargés de réguler la magie " expliqua Hagrid.
" Et les spélotoms ? "
" C'est un genre de spectres, comme des boules d'énergie magique. " répondit Ron.
" En fait, " ajouta Hagrid " ils se forment à partir de résidus de magie. On ne sait pas trop comment, l'énergie magique élémentaire – comme celle qui reste après un sort assez puissant – se condense et donne naissance à un spélotom. "
" Alors, ils ne sont pas vivants ? " observa Harry.
" Ils sont magiques. " répliqua Ron, comme si ça expliquait tout.
" Mais ils n'ont pas… d'esprit ; si ? "
" Ca, je l'ignore. " fit Hagrid en se grattant le crâne " Ca fait sûrement parti des choses que nous auront à découvrir cette année. " conclut-il d'un air réjouit.
" Génial. " grogna Ron, sans enthousiasme.
" Qu'est ce que tu leurs reproches ? " s'enquit Harry " Ca n'a pas l'air bien méchant, si ? "
" Ce sont de vraies plaies. Ils n'arrêtent pas une secondes, bougent dans tous les sens et peuvent faire un tas de dégâts. En plus, ils font un drôle de bruit qui me fait dresser les cheveux sur la tête. Dites, Hagrid, j'espère qu'ils ne se baladent pas en toute liberté… "
Hagrid secoua la tête.
" Non, Je leur ai créé un volière, à l'entrée de la forêt interdite. Le problème, c'est qu'il faut aller la couvrir à la tombée de la nuit. "
" Pourquoi ? "
" Les spélotoms sont lumineux. "
" Oh. "
Harry avait vraiment du mal à imaginer à quoi pouvait bien ressembler un spélotom.
" Vous voulez une tasse de thé ? " proposa Hagrid.
Sans attendre leur réponse, il remplit la bouilloire et sortit trois tasses. Il posa également sur la table une boîte en fer blanc qui contenait des biscuits faits maison, auxquels Harry et Ron se gardèrent bien de goûter.
" Alors, " demanda Hagrid tout en s'activant " comment s'annonce cette nouvelle année ? "
" Pas bien différente des autres. " répondit Harry en jouant avec sa tasse.
" Hum… Et tu t'attendais à ce qu'elle le soit ? "
Il eut un bref sourire.
" Faut croire. "
Hagrid posa la bouilloire sur la table.
" Vous savez, " dit-il " ce n'est pas parce qu'on entend parler de rien que personne n'agit… Et je parle pour les deux côtés. "
" Est-ce que vous savez quelque chose ? " s'enquit Ron avec un froncement de sourcils.
Hagrid haussa les épaules.
" Je sais juste que beaucoup de choses se préparent. " répondit-il en remplissant sa tasse.
" Et ça aussi, j'imagine ça vaut pour les deux côtés. " marmonna Harry.
" C'est probable. " approuva Hagrid.
Voyant que le moral des deux garçons semblait sensiblement plus bas qu'à leur arrivée, il fit un effort pour alléger l'atmosphère.
" Vous ne m'avez pas dit ce que ça donnait, à Poudlard, " reprit-il d'un ton enjoué " ce nouveau professeur, il vous plaît ? "
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" James… James ! "
" Oui ? "
Le petit homme leva les bras vers le ciel, l'air à la fois soulagé et exaspéré.
" Ah, enfin te voilà, on n'a pas idée de se cacher comme ça… "
James fronça les sourcils.
" Je ne me cachait pas, j'étais à la bibliothèque. "
" Mais je ne savais pas que tu y étais, donc ça revient au même. " répliqua t'il.
Allons bon… songea James.
" Tu me cherchais ? " s'enquit-il poliment.
Le Vieux Fou acquiesça vigoureusement.
" Ouaip. Et pas le temps de blaguer, mon grand, ton fils a des ennuis ! "
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" Je crois qu'il est temps de retourner au château. " fit remarquer Hagrid après un regard au ciel qui s'assombrissait " Le dîner ne devrait plus tarder. "
Ron approuva d'un signe de tête et Harry se leva, ramassant leurs tasses.
" Je dois aller couvrir la cage des spélotoms avant, vous m'accompagnez ? "
" C'est d'accord. " approuva Harry.
La description que Ron et Hagrid avaient fait de ces créatures avait piqué sa curiosité.
Ron, lui, ne semblait pas particulièrement emballé, mais il acquiesça néanmoins.
" Parfait, alors on y va. Toi, Crockdur, tu restes là. "
Le chien se coucha sur le vieux tapis, au pied du lit. Hagrid extirpa d'une armoire massive de grandes pièces d'étoffe sombre, qui semblait étrangement légère, et leur fit signe de les suivre.
Le temps qu'il traversent le parc, et le soleil était pratiquement couché quand ils atteignirent la forêt. Harry sentit un frisson lui parcourir l'échine, vue d'ici, la forêt interdite semblait constituée d'ombres.
Il la soudaine impression que l'atmosphère autours d'eux s'assombrissait en même temps que le ciel. Mal à l'aise, il fit signe à Ron qui se laissait distancer d'accélérer l'allure et allongea le pas pour rester à la hauteur de Hagrid.
" Ha, nous y voilà ! " s'exclama celui-ci.
Il s'engagea dans un étroit sentier qui semblait s'enfoncer dans la forêt, Harry et Ron sur ses talons. Au bout de quelques mètres, ils atteignirent une minuscule clairière où se trouvaient d'immenses cages faites d'un matériaux transparent comme le verre dans lesquelles voletaient les créatures les plus étranges qu'Harry eut jamais vu.
" Par Merlin, Hagrid, " souffla Ron " vous en avez récupéré un sacré nombre ! "
Les spélotoms ressemblaient à de petits tourbillons transparents, aux couleurs éclatantes, filant dans tous les sens à une vitesse effarante. Ils paraissaient pouvoir s'allonger et se déformer à volonté et une vive lumière émanait d'eux. Ils semblaient aussi " pousser " de petits cris aigus qui rappela à Harry les dessins animés idiots que son cousin regardait durant leur petite enfance.
" Ceux qu'on avait eu dans notre jardin n'étaient pas si agités. " observa Ron.
Hagrid fronça les sourcils.
" Ils ne sont pas comme ça, d'habitude. " il haussa les épaules " Il doit y avoir de l'orage dans l'air. "
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James entra en trombe dans la grande salle et s'immobilisa près de la porte. Fébrilement, il parcourut les quatre tables du regard, cherchant l'adolescent au cheveux noirs désormais familiers.
Allez, Harry… Où es-tu ?
Mais son fils n'était pas là. La gorge serrée, James reconnut Hermione Granger, plongée dans un livre au bout de la table des Gryffondors.
La jeune fille sursauta quand il lui agrippa l'épaule. Sa surprise se changea en inquiétude quand elle croisa son regard.
" Qu'est ce qu'il y a ? " bredouilla t'elle.
" Harry. " haleta James " Où est-il ? "
Elle se rejeta en arrière, s'écartant de James, l'air inquiet.
" Pourquoi ? "
" S'il vous plaît, Mlle Granger, c'est important, où est Harry Potter ? "
James avait du mal à reprendre son souffle.
" Il est parti avec Ron, " répondit finalement Hermione " ils sont allés voir Hagrid. "
Et James détala sans prendre la peine de la remercier, ignorant ses protestations.
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Prenant chacun une des extrémités de la grande bâche, Hagrid et Ron la tendirent au-dessus des cages transparentes. Le reste du tissu dans les bras, Harry s'écarta pour leur laisser le champ libre, reculant vers les arbres.
" Tire-la un peu plus sur la droite ! " lança Hagrid à Ron.
" Oups, pardon Harry. "
Harry fit encore quelques pas en arrière, pour éviter Ron.
Sous la toile, les spélotoms continuaient à s'agiter furieusement.
" Mais enfin, qu'est ce qu'ils ont ? " grogna Ron entre ses dents.
Harry observa encore un moment son ami en train de se débattre avec le tissu avant de se décider à aller l'aider. Mais au moment où il déposait son fardeau dans les feuilles mortes, un bruissement lui fit dresser l'oreille.
" Qu'est ce que tu as, Harry ? " lui demanda Hagrid qui l'observait.
Le bruit se précisait.
Harry sortit sa baguette de sa poche.
" Je crois qu'il y a quelqu'un… "
Le bruit n'avait à présent plus rien de discret. Quelqu'un marchait dans leur direction, quelqu'un qui ne prenait pas la peine de se cacher. Du coin de l'œil, Harry remarqua que Ron avait également sortit sa baguette et que Hagrid avait à la main un grossier couteau de poche.
Un homme émergea des buissons. La première chose qui frappa Harry fut sa haute taille et l'éclair sauvage de ses yeux. Puis, il nota le crâne rasé, et la brûlure sur le front.
Harry serra le poing sur sa baguette quand l'homme s'approcha de lui. Hagrid bondit en avant, poussant Ron sur le côté, mais il ne fut pas assez rapide. L'inconnu atteignit Harry, paralysé, agrippa son épaule et…
S'effondra.
Trop surpris pour réagir, Harry le vit s'effondrer dans l'herbe avec un choc sourd, la respiration haletante.
" Qu'est ce que… " bégaya Ron.
Harry s'accroupit, et l'homme entrouvrit les yeux.
" Poudlard… " souffla t'il.
" Qui êtes-vous ? " demanda Harry.
Hagrid s'approcha à son tour.
" Il n'a pas l'air bien. " marmonna t'il.
" Poudlard… " répéta l'homme.
Hagrid déboutonna le col de sa chemise déchirée, à la recherche de blessures.
" Ron ! " s'exclama t'il " Va chercher Dumbledore, et préviens aussi Madame Pomfresh ! "
Ron parut hésiter.
" Vite ! " insista Hagrid.
Ron resta un moment immobile, puis acquiesça et partit en courant.
" Harry, aide-moi à lui ôter cette chemise. "
Harry s'exécuta, écartant le tissu le plus délicatement possible. Une main glaciale se referma sur son poignet.
" Qui êtes-vous ? " la voix était rauque, ce n'était qu'un râle.
" Harry. Je m'appelle Harry. "
L'homme le serra plus fort, et Harry sentit le froid remonter dans son bras. L'inconnu avait beaucoup de force pour quelqu'un qui semblait si épuisé.
" Est que… Est que je suis… A Poudlard. "
" Oui. " répondit Hagrid " Oui, et on va s'occuper de vous. "
Il acheva d'enlever la chemise, révélant le torse de l'homme, dont la peau semblait gravement brûlée.
" Mais que vous est-il arrivé ? " souffla Harry.
Mais même s'il avait eu l'intention de répondre, l'homme n'en eut pas le temps ; car, au même moment, une série de cris suraigus explosèrent.
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James sentait ses mollets faiblir et ses poumons devenir brûlant. Pourquoi fallait-il que ce parc soit si grand ? Il lui semblait que la petite cabane du garde-chasse se trouvait à des kilomètres.
Il aperçu soudain une silhouette, qui, courant au moins aussi vite que lui, remontait vers le château. Il reconnut vite la chevelure flamboyante de Ronald Weasley.
Oh mon Dieu, que s'est-il passé ?
Le garçon arriva à sa hauteur. Sans un regard pour James il se laissa tomber au sol. Rouge et essoufflé, il mit a un moment avant de pouvoir parler.
" Dumbledore… " haleta t'il " et… Madame Pomfresh… On a trouvé un homme… blessé… "
" Où ça ? " pressa James
" La forêt… "
Ron désigna les bois en contrebas.
" Oh mon… Mais qu'est que… "
Une vive lueur illumina brusquement les arbres. Ron poussa un cri.
" Weasley, qu'est ce que c'est que ça ? "
Mais Ron semblait aussi stupéfait que lui.
" Ils sont là-bas… " murmura t'il " Harry et Hagrid… "
James sentit son sang se glacer.
" Weasley, vous pouvez continuer jusqu'au château ? "
A côté de lui, le garçon semblait avoir du mal à reprendre son souffle. Il acquiesça néanmoins.
" Parfait, allez trouver Dumbledore. Ne perdez pas votre temps avec l'infirmière, trouvez-moi Dumbledore. "
Ron fit signe qu'il avait compris.
" Et vous, professeur ? "
" Moi, je vais voir ce qu'il se passe. "
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" Mais qu'est que c'est que ça ? " hurla Harry pour couvrir le vacarme, les mains plaquées sur ses oreilles.
" Les spélotoms " répondit Hagrid sur le même ton " Je ne sais pas ce qu'il leur prend ! "
Et Harry sentit brusquement le froid l'envahir.
Inquiet, il pensa tout d'abord à des détraqueurs. Puis il sentit le sol trembler sous ses pieds et il chassa bien vite cette idée. Des détraqueurs n'auraient pas eu cet effet-là.
La petite clairière s'illumina soudainement, une lumière aveuglante, et il entendit un souffle gigantesque, une rafale. Il serra sa baguette plus fort, de peur qu'elle ne lui échappe.
" Mais qu'est ce qu'il se passe ? " cria t'il.
Les spélotoms crièrent encore plus fort, il avait l'impression que ses tympans allaient éclater.
" Je ne sais pas. " dit Hagrid " Mais je crois qu'on ferait mieux de filer d'ici. Aide-moi à l'emmener. "
L'homme ! Harry l'avait presque oublié. Ses yeux étaient grands ouverts mais il aurait été incapable de dire s'il était conscient ou non.
Hagrid l'attrapa par l'épaule et le redressa. Harry agrippa l'autre bras, et péniblement ils contournèrent les cages. Une nouvelle rafale balaya le visage de Harry et manquèrent d'emporter ses lunettes. Les cris provenant de la cage s'amplifièrent encore. Harry plaqua sa main libre sur son front.
" Dépêche-toi " hurla Hagrid
Soudain, une autre silhouette émergea des arbres, juste devant eux. La lumière empêchait de distinguer le visage. Surpris par la brusque apparition, Harry perdit l'équilibre, un bras le retint.
" Mais qu'est ce qu'il se passe, ici ? "
Harry reconnut la voix du professeur Grahams.
" On ne sait pas ! " cria t'il en réponse.
Il vit la forme de son professeur prendre la bras de l'inconnu, puis il le poussa en avant.
" Il faut sortir des bois, et vite ! Vous êtes prêt, Hagrid ? "
Hagrid confirma d'un grognement, et tous les deux traînèrent le blessé jusqu'au sentier. Harry suivait péniblement, aveuglé, trébuchant à chaque pas.
" Courage Harry, on y est presque… " l'encourageait la voix anxieuse du professeur.
En effet, de là où ils étaient, Harry apercevait vaguement les derniers arbres. Sans qu'il puisse se l'expliquer, il naquit en lui la certitude qu'ils leur suffisait de sortir de la forêt pour être en sécurité. Comme si les éléments ne se déchaînaient qu'entre les arbres.
Ils y étaient presque.
Mais un grondement furieux les arrêta soudain. Clignant des yeux, Harry distingua une forme massive au milieu du sentier.
" HALTE ! " gronda une voix inhumaine.
On dirait un énorme animal, songea Harry. La lumière l'empêchait de bien voir. Hagrid, lui, le reconnut, probablement à sa voix.
" Alsan ? Alsan, laisse-nous passer ! "
Mais le gros fauve ne bougea pas d'un pouce.
" NON. "
La voix résonna, couvrant le bruit du vent. La sensation de froid s'amplifia, quelque chose approchait.
" Alsan, qu'est ce qu'il te prend ? "
La stupéfaction était palpable dans la voix de Hagrid. Et Harry réalisa quelque chose.
" Laisse-nous passer, enfin ! Tu ne vois donc pas ce qu'il se passe ? "
Quelque chose qui le terrifia encore plus.
" Il n'est pas dans son état normal, Hagrid ! " hurla t'il
Le froid provenait en partie de la créature.
" Quoi ? "
Non, le froid avait comme envahi la créature.
" Il a… "
" TAIS-TOI, MISERABLE FILS D'HOMME ! "
D'un bon souple, la créature fut devant Harry, et il identifia enfin son espèce.
Un sphinx.
Il en avait déjà vu, l'année passé, mais, alors que l'autre avait des yeux emprunt de douceur et de mystère, le regard sombre de celui-ci brûlait d'un feu froid. Harry leva sa baguette, certain qu'Alsan allait le déchiqueter sur le champ.
Mais rien ne se produisit.
Le sphinx resta figé, puis il fit volte-face.
Et Harry découvrit Dumbledore.
Dumbledore était arrivé à temps.
Le plus grand sorcier des temps modernes brandit le poing vers ce qu'il restait du ciel obscur, articulant des mots étrangers à l'accent rauque, semblant combattre les vents.
Quelque chose à l'intérieur même d'Alsan parut se débattre, sa forme se brouillant dans la lumière insoutenable. Mais ce quelque chose perdit la bataille.
Le corps d'Alsan retomba sur la sol. Harry sentit le froid le quitter. Le vent parut perdre un peu de force.
" Est ce qu'il est… "
" Non, Hagrid. " répondit Dumbledore " seulement inconscient. "
Le regard bleu du directeur rencontra celui de Harry. Et, si ce dernier y lut la confirmation que le danger présent était écarté, il ne se sentit pas vraiment rassuré pour autant.
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Le timide soleil de février ne parvenait à réchauffer l'air frileux. La neige d'un blanc immaculé entourait l'étang gelé comme du coton. Sur la berge, Harry, quatre ans et demi, regardait en crispant ses petits poings le ballon bleu qui roulait sur la glace, au gré du vent.
L'air sortant de sa bouche formait " des petits nuages ", comme disait maman, mais il n'y prêtait pas attention.
Il était furieux.
Oh, ce n'était pas pour le ballon ; il était en colère contre son père. Son père qui l'avait mis à la porte de son bureau. Oh, pas méchamment, non, il avait dit qu'il en avait pour une demi-heure, des dossiers à terminer, des dossiers-très-importants il en avait pour une demi-heure et après oui oui oui promis-juré il jouerait avec Harry.
C'était deux heures plus tôt.
Papa n'était pas sorti de son bureau et Harry était furieux. En plus, son ballon avait atterri sur la glace, où il n'avait pas le droit de s'aventurer, parce que c'était dangereux.
Il donna un coup de pied dans un petit monticule de neige, sans quitter le ballon des yeux.
Ca n'avait pourtant pas l'air si dangereux.
En fait, la glace semblait aussi solide que le chemin de terre, Harry avait du mal à imaginer ce qui pourrait bien arriver de si terrible si jamais il posait le pied dessus.
Un nouveau coup de vent poussa le ballon. Pour l'instant, le ballon n'était pas très loin de la berge, mais il s'en éloignait rapidement.
Et si tout le monde disait que c'était dangereux, alors personne n'irait le chercher avant le printemps ?
Il s'avança un peu, effleurant la surface gelée du bout de sa chaussure.
" Promets-moi de ne jamais aller sur ce foutu lac, Harry. " avait dit papa.
Et Harry avait promis.
Il posa son pied droit sur la glace. Vu d'ici, le ballon semblait vraiment tout près.
Mais Harry avait promis.
Oui, mais il était juste là. Et papa aussi avait promis, rappela une petite voix. C'était cette même petite voix qui le poussait toujours à faire des bêtises.
Il posa l'autre pied. Il était maintenant debout sur le l'étang, et rien d'horrible ne s'était produit.
Ca n'est pas dangereux du tout, réalisa t'il alors. Il n'y avait sûrement pas de quoi y laisser un ballon.
Il fit un pas, puis un autre. Ca n'était pas difficile, ses pieds glissaient tout seuls, c'était même plutôt amusant.
Il atteignit son ballon et il continua à avancer, faisant rouler la balle devant lui, s'amusant à marcher sans décoller ses pieds de la glace.
Mais tout d'un coup le jeu cessa d'être drôle.
Il y eu d'abord un grincement, puis de minuscules sillons se creusèrent dans la glace, tout autours de lui. Pris de panique, il tenta de s'écarter, mais les sillons le poursuivirent.
Il voulut se mettre à courir.
Mais son pied dérapa, et l'autre heurta violemment la glace, passant à travers.
Il eut a peine le temps de sentir l'eau glaciale envahir sa chaussure, que tout son corps plongeait.
La glace s'était brisée.
Terrifié, il tenta de hurler, mais l'eau s'insinua dans son nez et sa bouche, l'empêchant de respirer, lui brûlant les yeux et enfonçant dans ses membres des milliers de petites aiguilles.
Il ne savait pas nager.
Il se débattit, suffoquant, mais ses vêtements épais entravaient ses mouvements, l'entraînant vers le fond. Très vite, il ne parvint plus à garder la tête hors de l'eau.
Il se dit qu'il allait mourir.
Et il serait probablement mort, mais un bras plongea soudainement dans l'eau, brisant la glace qui se reformait déjà. Dans un sursaut d'énergie, il recommença à se débattre.
Une main agrippa ses cheveux et tira dans un mouvement brusque. Harry poussa un cri silencieux, la douleur sembla se dissoudre dans le froid.
Puis le vent froid lui mordit la peau, et quand il put de nouveau respirer, un éclair de douleur lui transperça la poitrine.
Il fut traîné vers la berge, tremblant et hoquetant. Il s'effondra dans la neige et quelqu'un posa quelque chose de merveilleusement chaud et sec sur ses épaules. Un manteau.
Alors, Harry releva les yeux vers celui qui l'avait sauvé. C'était un homme. Il n'était pas très grand, pour un adulte, et il devait être vieux, car ses cheveux étaient tous gris.
" Ca va, Harry ? " demanda t'il doucement.
Il hocha la tête en réponse, incapable de parler. Au même moment, un cri perçant s'éleva depuis l'autre côté de l'étang.
" HARRY ! "
Il reconnu la voix de sa mère. Il aurait voulu la rassurer, lui crier que tout allait bien, mais il était trop fatigué. Alors, il se contenta de regarder Lily qui venait vers eux en courant, le visage ravagé par l'angoisse.
" Il va bien, madame. " dit l'homme d'un ton rassurant.
Elle prit Harry dans ses bras, le serrant à l'étouffer. Pour une fois, Harry ne protesta pas.
" Mais qu'est ce qu'il s'est passé ? " murmura t'elle.
L'homme se gratta le sommet du crâne.
" J'ai vu le petit passer à travers la glace. Je n'ai eu que le temps de le rattraper, il coulait à pique. Sacré veine que j'ai pu l'avoir à temps. "
Sans lâcher Harry, elle se redressa et prit la main du vieillard.
" Vous lui avez sauvé la vie… "
Il y avait des larmes dans sa voix. Le vieil homme devint tout rouge.
" Allons, ma petite dame… "
" Oh si, vous lui avez sauvé la vie. Oh mon Dieu… Je vous doit tout, vraiment ! "
A ces mots, quelque chose changea dans le vieil homme. Il se redressa sensiblement, et son regard se fit plus intense, emprunt de tristesse.
" Non, madame, vous ne me devez rien. On ne me doit jamais rien, à moi. Sachez que c'est un honneur d'avoir pu aider cet enfant, même si ça ne change pas ce qu'il se produira dans l'avenir. "
Il serra plus fort la main de Lily.
" Même si je voudrais vraiment, je ne le peux pas. Soyez heureux, tous les deux. Je vous le souhaite. "
Son regard s'attarda sur la mère et l'enfant, puis il leur sourit. Sans un mot, il tourna ensuite les talons et s'éloigna dans la neige.
Lily baissa alors la tête vers son fils et Harry leva les yeux vers sa mère. Un même étonnement se lisait dans leurs regards identiques.
" Je ne comprends pas ce qu'il a voulu dire. " murmura Lily.
Harry baissa la tête, là-bas, derrière les arbres, la silhouette du vieil homme se fondait dans les bois.
" Je crois que quelqu'un va mourir. " dit-il tristement.
Sans répondre, Lily le serra encore plus fort, un peu comme si elle craignait de le voir disparaître pour toujours.
Au milieu de l'étang, la glace se reformait déjà, emprisonnant le ballon bleu oublié.
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Et voilà, encore un chapitre de terminé ; quoique celui-ci ne me plaît pas trop. J'ai du mal avec le point de vue de Harry, et la scène d'action de la fin me parait tomber comme un cheveu sur la soupe. Hum…Hum… Mais bon, il fallait bien qu'il finisse par arriver à Poudlard, non ? (mais si…). Bref, j'ai remanié ce chapitre comme je le pouvais, et cette version me paraît atteindre péniblement la mention potable, alors allons-y.
En espérant que (pour une fois !) vous ayez réussi à comprendre ce que je racontais.
Bisous à tous et merci d'être arrivés jusqu'ici !
Bluehawk.
