Réponses aux reviews :

Cixy : Un monde de déprime ? Faut quand même pas exagérer ! Quoi qu'il n'est pas très joyeux, c'est vrai. Ce qui est arrivé à Lily et à l'"autre" Harry, tu le sauras un peu plus tard ; mais c'est possible de le comprendre maintenant, j'ai quand même laissé de gros indices pour tous les deux. Et sinon, le petit détail à remarquer dans la liste n'était pas dans ce que tu as cité, mais pour certains trucs, tu tombes juste. Par contre, les noms qui commencent pas G c'est un pur hasard, je n'avais pas remarqué.

Merci également d'avoir reviewé mon one-shot Qu'aujourd'hui… ton message m'a beaucoup touchée.

Princesse magique : la plupart des "petites histoires" sont liées à l'intrigue principales, mais certaines sont juste là pour expliquer le passé de James ( même si, en fait, ça aussi c'est lié à l'intrigue principale… euh…C'est compréhensible, ce que je dis ?"). En tous cas, merci pour ta review.

Kritari : hum… J'ai hâte de l'écrire, cette scène. En même temps, elle ne viendras pas avant un bout de temps…

Andromède : Pas de chanson ? Je dois avoir un ange gardien quelque part… Contente que t'aies tout compris.

Aliéonor, : Voilà. Merci !

Elsa : merci d'être passée.

Leila : Merci à toi aussi.

Ryatt : Idem.

Beru ou Bloub : Humph, j'imagine que j'aurais du le voir venir… Ben non. Merci quand même !

8. Le principe d'incertitude.

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La table s'enflamma dans un craquement sinistre. Avec un cri de terreur, Harry fit un bon en arrière, protégeant de son bras la femme et l'enfant auprès de lui.

"Recule, recule !" s'écria t'il.

Sa femme ne répondit pas. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, elle fixait le brasier, tétanisée. Sans la petite fille hurlante dans ses bras et les larmes au coin de ses yeux, Harry aurait pu croire qu'elle s'était changée en pierre.

Il se mit à tousser, déjà; la fumée envahissait ses poumons. Les flammes dévoraient la cuisine et le couloir, ils s'étaient réfugiés dans le salon, mais il était déjà trop tard.

Sa fille cria encore plus fort. L'espace d'une seconde, il se dit qu'il aurait bien aimé pouvoir faire pareil. Hurler, hurler de peur sans vraiment comprendre, hurler au secours sans savoir que nul ne viendrait. Il les fit reculer encore, sa hanche buta contre la télévision, et il la repoussa avec l'énergie du désespoir. Le poste heurta le sol et l'écran se brisa sous le choc.

Brusquement, l'enfer se déchaîna. Il entendit le bruit d'un souffle gigantesque, puis le feu envahit le salon, dévorant les meubles. Les cris du bébé cessèrent : elle suffoquait. Harry eut l'impression qu'un poing lui étreignait le cœur quand il réalisa qu'ils étaient piégés: le couloir était en flammes depuis déjà de longues secondes, l'escalier se trouvait de l'autre côté et un rideau de feu empêchait d'atteindre la vitre.

Il toussa de nouveau, les larmes lui envahissaient les yeux, il ne voyaient plus rien. Il sentait le bras de sa femme contre le sien, pourtant, il se sentait à des kilomètres de là.

De l'immense baie vitrée, il ne distinguait plus qu'un petit coin de ciel bleu, en haut à droite. Un brouillard incandescent masquait le reste.

"Je vais mourir" pensa t'il "Ca y est, je vais mourir…"

Le bébé poussa un cri déchirant qui s'acheva dans une quinte de toux. Il réalisa tout à coup que sa femme pleurait, le bruit de ses sanglots couvrant à peine celui des flammes.

"No-on-on !"

Harry ignorait qui avait crié, de lui ou d'elle. Le désespoir l'envahit totalement, le laissant sans forces. Il serait tombé s'il n'avait pas déjà été au sol. Son visage le brûlait et, malgré ses larmes, il avait l'impression que les flammes le dévorait déjà. Sa femme et sa fille hurlèrent de nouveau, suppliantes. "Elles vont mourir…" réalisa t'il brusquement. A cette pensée, il cria plus fort lui aussi, mais sa voix le trahit. "Que quelqu'un nous aide, par pitié…" il hurlait. "S'il vous plaît…" non, il s'imaginait qu'il hurlait, il n'était plus capable d'articuler le moindre son "S'il vous plaît, je ne veux pas qu'elles meurent… Je ne veux pas qu'elles souffrent"

Peut-être l'avait-on entendu quand même parce que, près de lui, les hurlements se turent.

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"Aaaaaaaaaaaaaargh !"

Toussant et suffoquant, Harry se redressa dans son lit, réveillé par son propre cri. Tremblant, il appuya son front brûlant sur ses genoux relevés contre sa poitrine.

"Harry ?"

Toujours haletant, il redressa la tête.

"Ca va ?" fit Ron d'un ton inquiet.

Harry acquiesça, essuyant son visage humide de sueur et de larmes mêlés.

"Un cauchemar…" souffla t'il.

Ron fronça les sourcils.

"Ca n'a pas un rapport avec… Avec…"

Mais Harry se hâta de le détromper.

"Non, ce n'était… Rien qu'un cauchemar. J'étais prisonnier d'une maison en flammes."

Ron grimaça.

"Pas très cool."

Harry ne put qu'approuver, frissonnant.

Puis il remarqua que son ami était déjà habillé. Il parcouru le dortoir du regard. Dans le lit voisin, la silhouette endormie de Neville faisait une bosse sous les couvertures, mais les lits de Dean et de Seamus étaient vides.

"Dis donc, quelle heure est-il ?"

"Huit heures passées." répondit Ron "Je venais te réveiller, si tu veux déjeuner, tu devrais te dépêcher."

"Vous avez déjeuné, vous ?"

"Pas moi." répondit Ron "J'étais à l'infirmerie."

Harry fronça les sourcils. L'infirmerie ?

"Je voulais des nouvelles du type de samedi soir."

"Il s'est réveillé ?"

Ron haussa les épaules.

"Non, il est toujours inconscient."

"Ha bon… Et est-ce que…"

"TA-DAAM !"

D'un même mouvement, les deux garçons se tournèrent vers la porte, qui s'ouvrit à la volée. D'un pas majestueux, Fred Weasley entra dans le dortoir des cinquième années, drapé dans une étrange cape qui luisait comme un feu liquide.

"Qu'est ce que c'est encore que ce truc ?" grogna Ron.

Georges, qui lui était vêtu de manière plus conventionnelle, entra à la suite de son frère.

"Allons, allons, petit frère, un peu de respect." ricana t'il "Après tout, notre dernière trouvaille est tout bonnement exceptionnelle !"

"Tu parles !" fit Ron, blasé.

Mais Harry ne put s'empêcher d'être curieux.

"Qu'est ce que c'est ?"

George se frottait les mains, une expression proche de l'exultation inscrite sur son visage.

"Content que tu t'y intéresse, Harry."

"Pas comme l'autre petit prétentieux." approuva Fred d'un air hautain.

"D'ailleurs, je suis sûr qu'il fait semblant." confia George à Harry.

"Pour ne pas avoir à reconnaître notre génie." ajouta Fred.

Ron leva les yeux au ciel.

"Vous allez nous dire ce que c'est, ou quoi ?"

Fred éclata de rire en agitant un peu sa cape.

"Pas si prétentieux que ça, finalement… Ceci, mes amis, est une cape illusionesque"

"Une cape illusionesque ?" répéta Ron, mi-incrédule, mi-moqueur.

"C'est bien le nom que nous lui avons donné." confirma George.

"Pas très commercial." commenta Harry.

"Pas très commercial !" répéta George, outré "Attends de voir de quoi cette petite merveille est capable… Fred, montre à ces innocents !"

Fred fit une révérence si exagéré que son front frôla les chaussures de George, puis recula vers le centre de la pièce. Harry nota du coin de l'œil que malgré son air exaspéré, Ron ne quittait pas son frère du regard.

"Prêt ?" s'enquit Fred.

Et, sans attendre leur réponse, il tira sur la cape et s'en recouvrit la tête.

Durant quelques secondes, il ne se passa rien du tout, puis, avec un splach un peu répugnant, la silhouette de Fred commença à se déformer. Il grandit et enfla, puis la couleur de la cape vira au gris sombre. Il semblait se muer en un gros animal.

"Mais… Qu'est ce que c'est ?" bégaya Ron.

"Je ne sais pas encore." répondit calmement George.

"Quoi ?"

"On n'a pas encore réussit à trouver un moyen de contrôler la forme."

Fred grossissait encore. Il avait à présent la taille et l'aspect d'un jeune éléphant. Son arrière-train rencontra le montant du lit de Harry puis, avec un nouveau splach, sembla l'engloutir. Ron s'écarta d'un bon pour éviter une lourde patte.

"Ne t'en fait pas, Ron " lui lança George "il n'est pas solide."

Pourtant, il en avait l'air, songea Harry en observant le gros animal. Fred - ou l'illusion-Fred - emplissait à présent la moitié du dortoir.

"Mais comment avez-vous fait ça ?" souffla Ron.

"Rien de plus simple," lui répondit George "Enfin, rien de plus simple pour nous. Fred ne s'est pas vraiment transformé, ce n'est qu'un sort d'illusion."

" Mais que…"

Ron ne put achever sa phrase, car, à ce moment-là, un drôle de gargouillis se fit entendre sur leur droite. Neville, que leurs voix avaient réveillé, fixait d'un air à la fois incrédule et effrayé l'éléphant dont la trompe retombait à quelques centimètres de son visage.

"Bonjour Neville !" lui lança joyeusement George, comme si de rien était.

"Mais que… Mais que… Qu'est ce que c'est que ça ?"

"Un éléphant." répondit calmement Ron.

La trompe effleura les cheveux de Neville et le garçon fit un bon de côté.

"Mais qu'est ce que vous avez encore fait ?" s'écria une autre voix.

La porte claqua de nouveau. Hermione. Contournant l'éléphant, elle s'approcha des garçons, les sourcils froncés.

"George ? Où est Fred ?"

"Où est Fred ?" répéta Ron, stupéfait "Il y a un éléphant dans le dortoir et la question que tu te poses c'est où est Fred ?"

Hermione l'ignora. Soudain, avec un troisième splach, l'éléphant disparut et il ne resta plus que Fred au milieu de la pièce, sa cape sur l'épaule.

"Alors ?" lança t'il d'un air réjoui "Ca en jette, non ?"

Neville le regardait fixement, le visage blême. Il semblait avoir perdu l'usage de la parole.

Hermione s'empara de la cape et l'examina minutieusement.

"C'est un sortilège d'illusion ?"

"Un peu trafiqué." confirma Fred.

"Il ne nous reste plus qu'à trouver le moyen de choisir la forme avant de l'utiliser." Ajouta George.

Fred approuva d'un hochement de tête.

"Pour l'instant, c'est encore un peu aléatoire."

Le froncement de sourcil d'Hermione s'accentua.

"Et comment comptez-vous l'utiliser ?" s'enquit-elle d'un ton qui évoquait à s'y méprendre celui du professeur McGonagall.

"Oh, pour pas grand chose…" répondit Fred.

Mais son sourire démentait le ton innocent.

"Rien de mal." renchérit George.

"Quelques plaisanteries bien innocentes…"

"Uniquement sur des gens qui les mérites…"

"Les effrayer un petit peu…"

"Vous ne feriez pas ça ?" les coupa Hermione, l'air inquiet.

Mais Harry se dit que les jumeaux n'avaient sûrement pas inventé les capes illusionesques uniquement pour épater la galerie.

"On a dit les effrayer un petit peu, pas leur filer une attaque." rappela Fred d'un ton qui se voulait rassurant.

"Oui, comme coller un énorme serpent sous le nez de Montague…" proposa George.

"Ou une bouteille de shampooing sous celui de Rogue…"

Hermione leva les yeux au ciel et rendit la cape à Fred.

"Je crois que je préfère ne rien savoir."

"Voilà une excellente politique." approuva George.

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Le visage était blanc, lisse et froid. Comme taillé dans la pierre. Sur le front, les marques de brûlure s'estompaient. James se fit la réflexion que l'homme avait quelque chose qui faisait froid dans le dos.

La porte s'ouvrit doucement derrière lui. Plus discret qu'un papillon, son fils aux yeux d'émeraude se glissa dans l'infirmerie.

James ressentit l'habituel pincement au cœur en croisant son regard.

"Tiens donc !" fit l'infirmière "C'est bien la première fois que je vous vois ici en tant que visiteur, Potter."

Harry lui adressa un sourire poli, dans lequel il n'y avait aucune trace de moquerie. Tout juste cette ombre d'insolence tranquille que les adolescents affichent presque inconsciemment face à des adultes trop protecteurs ou trop autoritaires.

James le salua d'un signe de tête, un peu trop solennel, peut-être.

"Est ce qu'il va bientôt se réveiller ?" demanda Harry.

"Bien sûr." lui répondit madame Pomfresh "Ses blessures ne sont pas si graves, mais il n'avait plus de forces, quand il est arrivé ici."

"Vous avez une idée de ce qui lui est arrivé ?" s'enquit James

"Non, pas vraiment. Il porte de nombreuse traces de brûlure, mais d'autres blessures plus récentes, également."

Elle poussa un soupir.

"J'imagine que lui seul pourra nous éclairer, quand il se réveillera."

"Madame Pomfresh ? Il y a quelqu'un ?"

James se retourna en reconnaissant la voix de Hagrid. Il n'avait pas eu l'occasion de lui parler depuis les événements du samedi précédent.

"Bonjour Harry ! Professeur."

James vit alors qu'il tenait quelque chose à la main. Vu d'ici, on aurait dit de petits animaux, comme des écureuils. Aucun ne bougeait.

"Dites, vous n'auriez pas vu le professeur Dumbledore ? On m'a dit qu'il était ici."

"Il est parti il y a moins de cinq minutes." lui répondit l'infirmière en déposant une brassée de draps propres sur le premier lit.

"Qu'est ce que c'est que ça ?" demanda Harry.

Madame Pomfresh parut alors remarquer les petits cadavres. Avec un grimace, elle déplaça ses draps immaculés sur le lit suivant, les éloignant de Hagrid. Les bestioles mortes et le linges tout propre ne font pas vraiment bon ménage, nota James.

"Des écureuils." Répondit Hagrid "Je les ai trouvés autours des cages des spélotoms, ce matin. Il y en avait des dizaines, j'ignore comment ils sont morts…"

James fronça les sourcils, était-ce les étranges événements du week-end précédent qui avaient provoqué ce massacre ?

"Il a du regagner son bureau." fit-il "Vous le trouverez sûrement là-bas."

Hagrid hocha la tête.

"'Z'avez sûrement raison, je vais aller voir."

Il se dirigea vers la porte.

"Hem… Hagrid ?" le rappela l'infirmière d'un ton pincé.

"Oui, madame ?"

"Vous devriez éviter de traverser la grande salle avec… ceci." dit-elle avec un geste en direction des écureuils.

"Oh… Oui, certainement."

Harry se redressa, lui aussi prêt à partir.

"Je crois que je vais vous laisser, moi aussi, il faut que j'aille en cours." annonça t'il "Je voulais juste prendre des nouvelles."

Madame Pomfresh, occupée à faire les lits, hocha la tête sans même le regarder, et Harry s'éloigna.

Après un rapide débat intérieur, James le suivit.

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"Potter ? Potter, s'il vous plaît !"

Harry s'immobilisa au beau milieu du couloir, avant de se tourner vers lui.

"Professeur ?"

James le rejoignit en quelques enjambées rapides.

"Je voulais… Je voulais simplement…"

Et voilà ! Il ne lui parlait depuis une minute qu'il se sentait déjà complètement idiot.

"Je voulais savoir comment vous vous sentiez, vous savez, à propos de ce qui s'est passé l'autre soir…"

"Oh… Et bien… Ca va."

Ca va. Voilà qui ne lui laissait pas beaucoup de marge de main d'œuvre pour entamer une discussion à battons rompus. Sans doutes la raison pour laquelle un professeur n'aura jamais l'idée d'arrêter son élève dans un couloir pour lui faire la conversation…

Et un père et son fils ?

"Dans ce cas, c'est parfait. J'avais peur que vous ne soyez un peu… choqué."

"Choqué ?" s'étonna Harry.

Et James revit mentalement les gros titre de la gazette. Harry Potter aurait assisté au retours de Voldemort…

Oui, bon… Peut-être pas choqué.

"Ca va, je vous assure." répéta Harry "Je suis simplement curieux."

Ah…

"Curieux ?"

Très bien, le ton, sois juste un peu plus naturel…

"Oui, j'aimerais comprendre… Ce qui est arrivé. Dumbledore n'a pas vraiment donné d'explications…"

James acquiesça. Lui aussi se posait pas mal de questions.

Harry le jaugea un moment de coin de l'œil.

"Vous pensez que les cadavres qu'Hagrid avait ce matin ont rapport avec ce qui est arrivé ?"

Là, c'était son fils qui semblait faire de son mieux pour paraître naturel.

"Je l'ignore." répondit James "Mais cette idée m'a traversé l'esprit. Je crois… Que quelque chose de vraiment mauvais rodait dans la forêt, ce soir-là…"

Harry se tourna brusquement vers lui.

C'est malin, voilà que tu lui a fichu la frousse ! Mais il ne semblait pas particulièrement effrayé.

"C'est un peu ce que j'ai ressentit." confia t'il "Quelque chose de froid…"

"De froid ?"

"Oui, au début, j'ai même pensé à des détraqueurs."

James se sentit parcouru par une vague d'angoisse tout à fait paternelle. Son fils s'était-il déjà trouvé en présence de détraqueurs ?

"Mais ça n'en était pas. Il y avait… Juste le froid, pas les souvenirs."

Son niveau d'anxiété monta encore d'un cran.

"Tu… Tu as déjà vu des détraqueurs ?"

Cette fois-ci, son ton était nettement moins naturel.

"Oui, bien sûr…"

Bien sûr ?

"Ils étaient chargés de surveiller Poudlard, l'année de l'évasion de S… de Sirius Black."

L'angoisse se transforma en vague panique. L'évasion de Sirius Black ? Qu'est ce que c'était encore que cette histoire…

"Enfin," conclut Harry "j'aimerais juste savoir ce qui s'est vraiment passé, et ce qui est arrivé à ce type."

James se força à sourire. Comment ça, l'évasion de Sirius Black ?

"Comme l'a dit Madame Pomfresh, j'imagine que lui seul pourra nous éclairer, quand il se réveillera."

Définitivement pas naturel.

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Les vieux bocaux poussiéreux s'alignaient sur des étagères branlantes. Des dizaines d'étagères, des centaines de bocaux. Tous étaient remplis du même liquide visqueux et translucide dans lequel flottaient… des choses. Mieux valait ne pas savoir quoi.

C'était une pièce minuscule au sommet d'une haute tour. Aux étages inférieurs, jusque sous la surfaces de la terre, il y avait de belles salles rondes, propres et claires. Mais cette pièce-là était petite, obscure, et des toiles d'araignées parcouraient le plafond. La raison était simple, nul autre qu'elle n'avait accès à cette endroit, et elle détestait faire le ménage.

Elle, on la nommait la Dame Grise. Nul ne connaissait son véritable nom, et très peu savaient qu'elle existait réellement ; pour la plupart, elle n'était qu'une légende de plus.

Et encore moins nombreux étaient ceux qui avaient accès à sa tour, c'est pour cela que, quant on frappa à la vieille porte de bois, elle su tout de suite de qui il s'agissait.

La porte s'ouvrit toute seul, sans doutes un de ses tours de sorciers. Mais ça ne l'avança pas beaucoup, car il ne put faire un pas dans la pièce. Rien que se tenir sur le seuil devait provoquer une douleur insupportable, elle le savait. Elle le savait, et elle s'en délectait.

"Que veux-tu, sorcier ?"

Il restait bien droit malgré l'évidente souffrance. Il trouva même la force de sourire.

"Tu ne m'appelais pas "sorcier", avant…"

"Tu ne te salissait avec cette race que tu exècre, avant."

Cette fois, il rit franchement.

"Allons, tout homme peut commettre une erreur."

Elle eut un sourire moqueur.

"Une erreur qui t'a coûté bien cher. Otho." lâcha t'elle d'une voix suave "Cette sang de bourbe a mis au monde ton héritier, n'est ce pas ?"

Il perdit aussitôt son sourire. Sentant qu'elle avait l'avantage, elle concentra le flux sur lui, crispant les poing sous l'effort. Elle fut récompensée par un cri de douleur.

"Arrête…" souffla t'il.

"Pourquoi arrêterais-je ?" demanda t'elle, hautaine.

Il parvint à grimacer un sourire. Malgré elle, elle s'émerveilla de sa résistance.

"Alors quoi, tu ne m'aimes donc plus ?" dit-il, feignant la tristesse.

Elle laissa échappé un rire puissant, guttural.

"Tu sais très bien que je ne t'ai jamais aimé…"

De nouveau, elle crispa les poings. Elle pouvait presque sentir sa souffrance, même s'il était fort.

"Si tu me tues," dit-il d'une voix faible "tu ne sauras jamais ce qui m'amène."

"Parce que ça devrait m'intéresser ?"

"Si ce n'est pas moi… Ce sera un autre."

"Hum… Et qui te dit que je ne préférerais pas quelqu'un d'autre ?"

Elle desserra les invisibles liens, le laissant respirer. Il tomba à genoux.

"Tu as cinq minutes." lui dit-elle d'une voix amusée "Je me dépêcherais de parler, à ta place."

"Je viens te proposer un marcher."

"De la part de ton maître ?"

"Plus ou moins…"

"Parle clairement, ou tu pourrais m'énerver."

Il était trop épuisé pour la provoquer. Dommage…

"De la part des mangemorts."

"Hum… Je n'ai pas l'habitude de traiter avec des sous-fifres…"

Il ignora l'interruption.

"Tu nous offre un poste d'observation…"

"Ici ?"

"Oui."

"Et qui resterait ?"

"Moi."

Elle eut un petit reniflement méprisant.

"Juste toi ?"

"Et quelques autres."

"Des hommes ?"

"Oui. Mais quelle importance ?"

"Est ce que je pourrais les choisir ?"

"Les choisir ?" répéta t'il sans comprendre.

Elle se laissa aller en arrière, contre la table, inclinant la tête sur le côté.

"Les nuits d'hivers sont bien longues, dans ces bois. Si je joues les hôtesses, il me faudra bien quelques petites… Compensations, tu ne crois pas ?"

Il ricana.

"Ils ont entendu parlé de toi. Peut-être ne seront-ils pas… Disposés à servir de compensation."

Elle se contenta de hausser un sourcil.

"Allons, tu es bien placé pour savoir que je peux me montrer très… Persuasive."

Et, pour ponctuer ses dire, elle serra le poing droit. Il crispa les mains sur sa poitrine, grognant de douleur.

"Tes cinq minutes touchent à leur fin, il serait peut-être temps de sortir ton argument de choc, chéri."

"Tu veux dire autre que quelques beaux mâles pour réchauffer ta couche ?"

"Bien qu'attrayante, une telle mise me semble un peu légère, pour acheter ma coopération."

Il sourit. D'un geste de la main, il embrassa les bocaux qui couvraient le mur.

"Et si je t'offrais de quoi compléter ta collection ?"

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L'homme, le type mystérieux, l'inconnu qui était arrivé à Poudlard en même temps qu'une drôle de tempête, s'éveilla trois jours plus tard.

Trois jours durant lesquels Harry, Ron et Hermione avaient passé des heures à discuter de cette étrange arrivée. Bien sûr, Harry et Ron avaient été fortement encouragés à garder pour eux ce qu'ils avaient vu - ou n'avaient pas vu- dans la forêt interdite ce soir-là, mais ils avaient vite découvert que cacher quelque chose à Hermione relevait de l'impossible.

Il s'était réveillé au début l'après-midi, mais Harry n'apprit la nouvelle que le jeudi soir. Il revenait d'un entraînement de Quidditch particulièrement éprouvant durant lequel les jumeaux Weasley avaient décidé de faire des autres membres de leur équipe les premières victimes des capes illusionesques. Ce qu'Angelina Johnson, leur nouveau capitaine leur avait fait payé par le seul moyen qu'elle avait à disposition : une séance d'entraînement particulièrement longue et épuisante.

"Harry, Harry !"

Ron s'agitait de l'autre côté de la salle pour attirer son attention, tentant en vain d'être discret. Quelques filles s'éloignèrent de lui, craignant sans doutes quelque folie contagieuse, et il laissa retomber son bras.

"Qu'est ce qu'il se passe ?"

"Votre Monsieur Mystère s'est réveillé." annonça Hermione derrière lui.

Ron lui fit une grimace.

"Eh, c'est moi qui suis passé pour un idiot en lui faisant des signes, tu aurais au moins pu me laisser le lui dire !"

Hermione haussa les épaules.

"Si ça n'avait pas été en lui faisant des signes…"

"Comment le savez-vous ?" intervint Harry.

"Crois-le ou non, vieux, c'était grâce à Malfoy." Répondit Ron.

"Comment ça ?"

"On l'a entendu raconter à Crabbe et à Goyle qu'il a été à l'infirmerie cet après-midi…" commença Hermione.

"Le pauvre chéri s'est prit un sort de pastèque dans l'œil."

"De melon, Ron. Enfin bref, il leur a dit qu'il avait du attendre des heures parce que Madame Pomfresh parlait avec un type au front brûlé."

"Dommage qu'elle ait trouvé le temps de le guérir," commenta Ron "j'aurais bien aimé le voir se balader avec un œil de la taille d'une pastèque."

"De la taille d'un melon, Ron."

Ron haussa les épaules.

"On peut peut-être aller voir." risqua Harry.

"Harry, ce type n'est pas une bête de foire, on ne vas pas aller le regarder sous toutes les coutures sous prétexte qu'il…"

"…Est apparut on ne sait comment en manquant de tuer Harry au passage ?" proposa Ron.

"Qu'il est un peu mystérieux. Et puis on ne sais pas ce qu'il s'est passé dans les bois, si ça se trouve, Harry ne risquait rien du tout."

"On en reparlera le jour où un sphinx tentera de te dévorer." proposa Harry en prenant mine de rien le chemin de l'infirmerie.

"Les sphinges ne mangent pas d'hommes, il n'aiment pas la chair humaine."

"Oh, alors c'était juste pour le sport ?" s'enquit Ron.

"Non plus, c'est contraire à leurs lois de tuer un humain."

"Ouais," commenta Harry "et bien celui-là n'avait pas l'air d'être au courant."

Il s'arrêta devant la porte de l'infirmerie.

"Oh, regarde Hermione, l'infirmerie !" lança Ron de sa voix la plus suave.

La jeune fille lui adressa une grimace et poussa la porte. Ron se tourna vers Harry.

"Tu as vu ça ? Et après elle vient nous dire que…"

"Ron !" coupa Harry.

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Archives Gazette du sorcier. Proclamait la petite pancarte. James retint un juron d'exaspération, pouvait-on vraiment qualifier d'archives un tas de journaux qui dataient de moins de deux ans ? Si la bibliothécaire n'avait pas été en train de le fixer de ses yeux sombres e sévère, il aurait probablement donné un grand coup de pied dans la pile.

"Salut, James."

Il sursauta. Son front heurta la deuxième étagère, il grogna sous la douleur. Parfaitement indifférente, la bibliothécaire lâcha un "Chhhhhhhhhh…" que sa voix grave rendait vaguement grinçant.

"Tu tombes bien, je te cherchais." murmura James, sa main plaquée sur la bosses qui se formait.

"Je sais."

"Tu sais ?"

"Je sais un tas de choses… Quand je ne les oublies pas."

"Ca tombe bien, j'ai besoin de renseignements."

"Non."

"Non ?"

"Je sais ce que tu veux savoir. C'est une erreur, le moment n'est pas venu."

"Quoi ? Tu ne peux pas dire ça ! Pour une fois que tu as toute ta tête… Tu refuses de me répondre. Je veux savoir ce qui est arrivé à Sirius."

"Tu es sûr ?"

"Evidemment, c'est mon ami…"

"Tu ne dois pas l'apprendre aujourd'hui, tu n'aurais que la moitié de l'histoire."

"La moitié, c'est mieux que rien !"

"C'est ce que tu crois. Je ne peux pas aller contre ta volonté. Je peux la contourner, mais je ne peux pas aller contre. Tu devrais réfléchir."

"J'ai réfléchit."

Le Vieux Fou eut alors un large sourire.

"Tant mieux pour toi."

"Ah non !" s'exclama James.

La bibliothécaire fronça les sourcils.

"Tu ne vas pas encore perdre la boule !" reprit-il d'une à voix basse "Je suis sûr que tu le fais exprès !"

"Voyons, monsieur, je n'ai jamais perdu la boule. Vous, en revanche, vous me semblez contrarié."

"Et j'ai de sacrées bonnes raisons ! Tu as dit que tu ne pouvais pas aller contre ma volonté !"

"C'est vrai, ma mère m'a toujours dit que c'était très impoli."

"Qu'est-il arrivé à Sirius ?"

"Le guitariste des Stars Park ? Il a fait une overdose, à ce qu'on raconte."

"Ca suffit, maintenant !"

"Chhhhhhhhhh…" fit de nouveau la bibliothécaire.

"Dis-moi ce qu'il s'est passé il y a deux ans !"

"Moins fort, la dame a dit Chhhhhhhhhh !"

"Mais je m'en fiche !"

"Eh, t'inquiètes pas pour Stars Park, d'accord ? Le guitariste, ils l'ont remplacé. Sûr, c'est un crétin, mais je suis sr qu'ils sortiront encore quelques bons trucs."

"Qu… Quoi ?"

"Bonsoir, James."

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"Qu'est ce que vous faîtes là, tous les trois ?" grinça madame Pomfresh.

Dans son dos, Hermione adressa une grimace victorieuse aux deux garçons. Sans doutes allaient-ils avoir droit à un couplet de "je vous l'avais bien dit" chanté sur tous les tons dès qu'ils auraient quitté l'infirmerie.

"On voulait des nouvelles de l'homme de samedi soir." Expliqua Harry.

"Il va mieux." Répondit sèchement l'infirmière "Maintenant, allez dîner !"

"Est ce qu'on pourrait le voir ?" demanda Ron.

"Pourquoi voulez-vous le voir, Weasley ?" s'enquit-elle, soupçonneuse.

Ron se troubla.

"Pour… Parce que…"

"On aimerait lui parler." coupa Harry "On ne l'ennuiera pas, promis."

Elle les considéra un moment, hésitante.

"Vous ne lui poserez pas de questions idiotes ?"

"Non." Assura Harry.

"Et vous ne lui direz rien qui puisse l'inquiéter ?"

"Non plus." Répondit Ron.

Madame Pomfresh fronça les sourcils.

"C'est que, voyez-vous, il ne se souvient de rien."

"De rien ?" répéta Harry.

"De comment il est arrivé à Poudlard, d'où il vient, comment il a été blessé… Si je vous laisse le voir, vous ne l'ennuierez pas avec tout ça… N'est ce pas ?"

"On vous le promet." affirma Hermione.

Avec un soupir, elle les conduisit dans le fond de l'infirmerie, jusqu'à un lit dont les rideaux étaient fermés.

"Monsieur ?"

"Oui ?"

Harry reconnut la voix rauque, comme celle de quelqu'un qui meurt de soif.

"Vous avez de la visite."

"Oh ! Mais qui…"

D'un geste, elle désigna Harry, Ron et Hermione. Il les dévisagea l'un après l'autre, d'un regard étrangement intense.

"Ron et moi étions dans la forêt quand… Enfin, c'est nous que vous avez trouvé."

"Potter." gronda l'infirmière.

"Non, ça va." fit l'homme "Tu es Harry, n'est ce pas ? Je me souviens de toi… Un peu."

"Oui, je suis Harry Potter. Et voici Ron et Hermione."

L'homme hocha la tête.

"Je m'appelle Andy. Je crois… Quelqu'un… M'a appelé comme ça."

Il attrapa le verre d'eau sur la table de nuit et le vida d'un trait.

"J'ai l'impression d'avoir tout le temps soif." sourit-il.

Son regard s'arrêta sur Harry. Les pupilles sombres semblaient luire d'un éclat surnaturel. Harry sentit sa gorge se nouer.

"Je vous remercie, tous les deux. Je crois que vous m'avez bien aidé."

Il reposa le verre.

"Il faudra remercier l'autre homme aussi…"

Sa voix sembla dérailler. Il se pencha brusquement en avant, secoué d'une quinte de toux.

L'infirmière attrapa Harry et Ron par l'épaule.

"Potter, Weasley, Granger, je crois que vous feriez mieux d'y aller."

"Nous remercierons Hagrid pour vous." lui dit Hermione.

Le visage rouge, il lui adressa un sourire.

"Et on viendra prendre de vos nouvelles." ajouta Ron.

Andy acquiesça et Madame Pomfresh les entraîna loin de lui, avant de refermer les rideaux.

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"Alors ça !" s'exclama Ron "C'est quand même pas croyable ! Ca fait des jours qu'on essaie de comprendre ce qu'il s'est passé, et lui… Il ne s'en souvient plus."

"Mais enfin, Ron," soupira Hermione "ce n'est pas de sa faute."

"A moins qu'il mente." objecta calmement Harry.

"Comment peux-tu dire ça !" s'indigna Hermione.

"Je dis que c'est possible. On ne sait rien de lui."

"Et l'amnésie, ça peut être très pratique." renchérit Ron.

"Mais vous avez bien vu ses blessures, non ?"

"Elles guérissent bien vite, tu ne trouves pas ?"

"Quoi ?"

"Je ne dis pas que c'est un criminel." intervint Harry "Mais peut-être… Qu'il cache des choses. Ce qu'il y a eut dans la forêt, c'était peut-être…"

"Après lui ?" proposa Hermione.

Il acquiesça.

Ron secoua la tête.

"Autant oublier tout ça pour l'instant, on n'en saura pas plus. Attendons au moins que Dumbledore l'interroge. Allez, venez, le dîner ne vas pas tarder : je viens de voir passer Malfoy-tronche de pastèque."

"De melon." rectifia machinalement Hermione "Oh, zut !"

"Quoi ?"

"Le livre du professeur Grahams sur les spélotoms, je devais lui rendre ce soir. Vous croyez qu'il est encore dans son bureau ?"

"Tu as emprunté un livre sur les spélotoms ?" s'étonna Ron "Mais pourquoi ? Ces trucs sont complètement stupides."

"Je voudrais savoir pourquoi ils se sont excités comme ça, samedi."

"Mouais." fit Ron "Ce ne serait pas plutôt un moyen pour le voir de plus près ?"

"Ron !"

"Parvati et Lavande font la même chose, je les ai entendu parler, ce matin."

"C'est n'importe quoi !"

"Alors pourquoi tu t'inquiètes tellement pour ce bouquin ? Ce doit être un truc de fille, tu crois pas, Harry ?" dit Ron en haussant les épaules.

"Puisque je te dis que c'est faux ! Harry, dis-lui que…"

"OK." soupira celui-ci "Donne-moi ce bouquin, je vais le rapporter."

Ron fronça les sourcils.

"A cette heure-ci, son bureau est sûrement fermé." fit remarquer Hermione en fouillant dans son sac.

"Parvati t'a communiqué son emploi du temps ?" s'enquit Ron.

"Oh, seigneur." Soupira Harry.

Il prit le livre que Hermione lui tendait et les abandonna dans le couloir.

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Si Hermione tenait effectivement ses informations de Parvati, cette dernière se trompait : le bureau du professeur Grahams était encore ouvert.

Lorsque Harry frappa, la porte s'entrouvrit légèrement.

"Professeur ?"

Personne ne répondit. Doucement, il poussa le battant.

"Professeur Grahams ?" appela t'il en passant sa tête dans l'entrebâillement.

La pièce était noyée dans la pénombre. Etrange, aurait-il oublié de fermer ? Harry hésitait à s'en aller ou à entrer et déposer le livre sur le bureau, quand il remarqua quelque chose.

Trois cahier avaient été jetés par terre, sur le tapis.

Intrigué, il fit un pas dans la pièce. Le bureau était tout en désordre, couverts de papiers, les tiroirs avaient été renversés.

"Il y a quelqu'un ?"

De nouveau, pas de réponse. Mais il perçut un mouvement furtif, sur sa droite.

Il fit un pas en arrière.

"Hé !"

Il lâcha le livre qui atterrit à côté des cahiers, et plongea sa main dans sa poche.

"Lumos !"

Il pointa sa baguette vers le coin opposé de la pièce. Une ombre renversa un vase.

"Stupefix !" lança une autre voix.

Harry fit un bon de côté pour éviter le sortilège. Il put enfin distinguer l'intrus.

"Tu n'aurais pas du faire ça." souffla t'il "Comment as-tu passé le champ de protection ?"

Harry voulut lever sa baguette, mais l'homme leva la main et il ne put plus faire un geste. L'homme attrapa son poignet, pointant sa propre baguette sur la gorge de Harry.

"Tu es le petit Potter, n'est-ce pas ? Comment as-tu passé le champ ?"

"Le quoi ?"

Harry tenta de se dégager, mais la pression sur son bras augmenta.

"Lâche cette baguette."

L'homme serra son poignet encore plus fort. Harry sentit un os bouger, la douleur remonta le long de son avant-bras. Ses doigts s'écartèrent et sa baguette lui échappa.

"Qui êtes-vous ?" demanda t'il

"Mon nom est Dran. Tu aurais du me laisser te stupéfixer, à présent, il est trop tard."

"Quoi ?"

"Tu as vu mon visage. Je vais devoir te tuer."

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En bas, il y avait les arbres, le lac, la petite cabane de Hagrid, il y avait ses copains, il y avait des filles, des préfets, des professeurs. De là où il se trouvait, tout lui semblait minuscule. Seul le ciel conservait son immensité. Il eut une pensée pour Lily ; après tout, la tour d'astronomie elle aussi était un "chemin des anges".

Il avait dix-sept ans et, perché sur la petite fenêtre de la plus haute salle de la tour, il dominait Poudlard. Il avait dix-sept ans et il avait foi en l'avenir, il était prêt à vivre et à se battre. Il avait dix-sept ans et, à sa manière, il était heureux.

"James ? Tu es là ?"

Sirius. Il ne prit pas la peine de répondre, Sirius l'avait vu.

"Mais qu'est ce que tu fabriques ici ?" s'étonna son ami en s'installant à ses côtés.

Il haussa les épaules.

"J'admire la vue…"

Sirius éclata de rire.

"C'est drôle, c'est ce que j'ai répondu à Emma Peterson tout à l'heure, quand elle m'a accusé de lorgner son décolleté d'un peu trop près."

Son rire s'éteignit, et il fit la grimace.

"Elle n'a pas vraiment apprécié, d'ailleurs."

"Tu m'étonnes." sourit James.

"Que veux-tu, les filles ne me comprendront jamais…" Il se pencha en avant "Remarque, c'est vrai qu'elle est chouette, la vue."

"Presque autant que le décolleté de Peterson ?"

"Ouaip. Tu te rends compte ? Eux tous, en bas, comme ils sont minuscules ?"

"Vas pas leur dire." soupira James en s'étirant "Ca pourrait les vexer."

"Sans blagues ?" sourit Sirius.

James baissa de nouveau les yeux vers le spectacle de la vie quotidienne ; en bas, sur la pelouse, des adolescents vivaient leur existence d'adolescent, Judy Nelson, désespérée, relisait son devoir de métamorphose essayant de comprendre ce qui lui avait valu un D, Emy Janes confiait à Joan Hicks qu'elle avait le béguin pour Jake Anders et Suzie Richards giflait Tom Tiers en l'accusant de sortir avec sa camarade de chambre dans son dos.

"Hé, Jamie ! Tu rêves ?"

"Non, pas vraiment. Qu'est ce que tu crois qu'ils deviendrons, tous ?" fit-il en désignant leurs camarades de classe.

"Oh, James, on a déjà joué à ce jeu des dizaines de fois…"

"Mais je ne joues pas… Je veux dire, vraiment ?"

Sirius haussa les épaules.

"Ils auront tous des vies banales et ennuyeuses, essayant de vivre sans faire de vagues…"

"Pas vraiment réjouissant." commenta James.

"On finira tous comme ça, sans doutes."

James sourit..

"Qu'as tu fais de "Nous sommes les maîtres du monde" ?" se moqua t'il.

"Je crois que c'est fini, le temps des rois. C'est dans le monde réel qu'on nous balance, vieux."

"Mais ça peut sûrement être mieux…"

"Si tu le dis."

Il se tourna vers lui, ses yeux sombres brillant intensément.

" Mais t'en fais pas. Quoi qu'on fasse, on le fera en équipe."

Et il asséna une grande claque dans le dos de James, manquant de le faire tomber de la fenêtre.

"Faut que je te laisses, je suis déjà en retard."

"Où ça ?"

"Je ne te l'ai pas dit ? J'ai un rencard avec Peterson !"

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Lorsque James entra dans la chambre, le journal l'attendait, posé sur le lit. Un vieux numéro de la gazette datant du premier août 1993. " l'assassin Sirius Black court toujours…"

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