Note : réponse aux reviews en fin de chapitre
fic bétalue par ma Delphine préférée (et tu n'es pas la seule que je connais ;p)
L'OMBRE DU PASSE
Chapitre 4
Sirius eut l'impression que le sol s'ouvrait sous ses pieds.
Severus…
Le jeune garçon se dirigeait vers la table des serpentards à pas lent, le visage obstinément baissé, sans lui jeter même un regard.
Severus…
Comment… Il savait… Il savait que c'était lui qui choisissait et non le choipeau, alors…
Severus…
Il avait choisi, alors…
SEVERUS !
Sirius se leva d'un bond, mais une poigne sévère le fit se rasseoir.
« Black ! La cérémonie n'est pas terminée ! »
James Potter le regardait avec perplexité.
Sirius hocha négativement la tête.
« Mais… Et Severus ?»
Severus Rogue ? Il est chez les serpentards… C'est pour lui que tu gardais cette place ? Bah… On ne peux pas savoir à l'avance dans quelle maison on va être, tu sais… »
Sirius baissa la tête… Il se sentait… Trahi.
Pourquoi ?
Pourquoi ce sentiment ?
Après tout, ils se connaissaient à peine…
Pourquoi ce sentiment de perte ?
Il ne pouvait quand même pas être déjà attaché à lui à ce point, n'est-ce pas ?
« Je pensais qu'il viendrait…»
«Ce sont des choses qui arrivent… On ne va pas pleurer un serpentard quand même ! » Renifla Peter Pettigrew avec hauteur.
« Allons, Pettigrew… Sirius… Je peux t'appeler Sirius au fait ? »
Au son de la voix douce et posée, le jeune garçon leva les yeux vers son origine. Remus lui souriait avec gentillesse. Pourtant son regard était lointain et triste…
Il hocha la tête sans mot dire.
« Eh bien Sirius, pourquoi es-tu triste ?»
«… Severus…»
«Parce qu'il va chez les serpentards ?»
«Oui… C'est mon ami…»
«Et ça change quelque chose ? » Demanda James.
« Quoi ?»
«Ca change quelque chose qu'il soit chez les gryffondors ou chez les serpentards ?»
«Ben…»
Vous étiez amis avant, il n'y a pas de raison que cela change juste parce que vous n'êtes pas ensemble 24 heures sur 24 quand même ? » Interrogea Remus avec une timidité soudaine.»
« Moi je dis que ça ne doit rien changer ! Vous êtes amis, quoiqu'il arrive ! » Renchérit Potter.
« Oui… Oui, vous avez tout à fait raison ! »
Sirius sourit de toutes ses dents, soulagé. Ils auraient l'occasion de se voir toute l'année, après tout…
« Nan… J'le crois pas… SIRIUS ! »
Si Harry avait pu bondir sur son parrain, il l'aurait fait sur le champ.
« Hmmm ?»
«Dis moi que ce que je viens de voir n'est qu'une illusion grotesque créée par SON esprit dégénéré ! Dis moi que c'est pas vrai, parrain ! TE PLAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIT ! »
Rogue se prit mentalement le front dans la main en imaginant Potter, les mains crispées sur le col de Black, le secouant comme un prunier.
« Tout ce que tu as vu est vrai Harry. A 11 ans, je considérais Severus Rogue comme mon meilleur ami… Beaucoup de temps a passé… Beaucoup de choses se sont produites… » Murmura Sirius d'une voix sans timbre.
« Oh oui ! Beaucoup de choses… » Renchérit Rogue d'une voix haineuse pour sa part.
« Alors… Tu étais ami avec ce… » Harry laissa sa phrase en suspens. Il n'arrivait pas à y croire. La première fois qu'il avait vu Rogue et Sirius ensembles, ils avaient failli se sauter à la gorge.
« Epargnez nous vos remarques inutilement injurieuses, Potter ! Il m'est suffisamment pénible de revivre ces événements par votre seule faute sans avoir en plus à supporter vos grossièretés ! Alors, n'en rajoutez pas ! Oh ! Et rappelez moi de vous tailler en pièce quand nous sortirons d'ici... »
Harry la boucla tout en ruminant… En ruminant… Ben, en fait Rogue n'avait pas tort. Il n'avait pas à se montrer si impoli avec lui, même s'il le détestait. Cela devait être sacrément humiliant que deux étrangers partagent ses pensées et ses souvenirs les plus intimes. Suffisamment intimes et douloureux, du reste, pour qu'il ait eu envie de se les cacher à lui-même.
Etrangers ? Oui, bon, ce n'était visiblement le cas pour Sirius… Harry était rongé par la curiosité. Se faisant l'effet d'être un voyeur il regarda à nouveau la scène.
Le repas s'achevait maintenant, mais Severus n'avait quasiment rien mangé. Ses voisins de table s'étaient montrés chaleureux mais… Mais… Ce n'était pas la même chose, n'est-ce pas ?
Il l'avait trahi… Il avait trahi Sirius…
« Dans la même maison ! »
Il revoyait son visage souriant, à ce moment là, ses yeux brillants, francs et sincères.
Il devait le détester, à présent.
Severus se leva, en même temps que les autres et avançant à pas lents, le cœur lourd.
Il avait trahi la confiance de la seule personne qui se soit jamais proposée spontanément de devenir son ami, et… Et…
Et quoi ? Il le connaissait depuis quoi ? 4 heures ? Et alors ? Il n'avait pas à ressentir du remords non plus ! Il n'avait rien fait de mal ! Il avait choisi la voie la meilleure pour lui devenir puissant, plus puissant que le sorcier qui avait assassiné ses parents !
Il n'avait de comptes à rendre à personne ! Et si Sirius ne le digérait pas, et bien tant pis pour lui et… Et…
Et cela ne le soulageait pas.
Il n'arrivait pas à oublier le visage de Sirius quand le choipeau avait hurlé, victorieux «SERPENTARD !». Les émotions se lisaient si facilement sur ce visage… De la surprise… De l'incompréhension… Et surtout il avait vu le visage de quelqu'un que l'on avait trahi… Et c'était sa faute.
Il l'avait blessé. Il le savait. Sirius s'était attaché à lui, dès le début. Sans qu'un seul mot n'ait franchi ses lèvres, il lui avait promis une amitié éternelle, comme seul un petit garçon de 11 ans pouvait le faire. Et lui l'avait trahi…
Il lui faudrait s'excuser. Même si Sirius ne pourrait jamais lui pardonner… Il…
Il releva les yeux en manquant de buter sur un élève figé devant lui et sursauta violemment.
Sirius était là, devant lui, souriant.
« Ca ne change rien.
«Huh ?»
On n'est pas dans la même maison ? Et alors ? Je l'ai compris, finalement : ce n'est pas si grave… On aura des cours en commun et toutes les récréations et les heures d'étude à passer ensemble. Moi, je veux qu'on reste amis ! »
Severus le regarda, bouche bée, un long moment. Puis il ferma la bouche pour la rouvrir. Une fois… Deux fois… Puis trois et quatre et…
« Tu vas nous jouer le poisson rouge encore longtemps ? »
Rogue déglutit avec difficulté, hésitant entre se mettre à pleurer et se jeter dans les bras de son ami.
Son ami.
Sirius Black était son ami.
« Alors… Amis ? » Renchérit Sirius avec cette fois une soudaine timidité.
« Ou… OUI ! » Cria presque Severus avec reconnaissance. Il ne lui en voulait pas ! Il voulait rester son ami !
Ils se sourirent un moment jusqu'à ce que deux préfets de Serdaigle ne viennent les houspiller pour qu'ils retrouvent leurs nouveaux compagnons de chambre respectifs. Ils se firent signe de la main avant de disparaître de la vue l'un de l'autre.
Ce fut donc après tous les autres que Rogue parvint aux quartiers des serpentards, cornaqué par un préfet mécontent. Un élève attendait à demi somnolent près du portrait sévère de la Dame aux roses noires qui se tenait roide dans son cadre sombre et jetait des regards méprisants au jeune garçon.
Severus frissonna en la voyant. Elle s'aperçut de sa présence et donna l'impression de pincer encore plus les lèvres tout en reniflant avec hauteur, ce qui eut pour effet de réveiller l'élève près d'elle.
« Rmmmpff ? Oh ? Salut Carter... C'est lui le retardataire ? »
Le préfet qui avait accompagné Severus haussa les épaules.
« Oui... On n'a pas eu de mal à le retrouver, il était encore à la porte de la Grande Salle. »
Il jeta un coup d'œil craintif à la Dame qui le fusillait littéralement du regard.
« OK, merci Carter, j'ai bien cru que j'allais passer la nuit à côté de cette harpie...
«OH ! » S'écria la vertu incarnée dans son cadre de chêne.
« ... Euh... Bien... Bon... Bonne nuit, Olsen...
«Ouais, bonne nuit Carter, et merci ! »
Le dit Carter fit signe au revoir sans se retourner, pressé de retourner dans sa salle commune, loin de cette vieille folle dans son cadre noir.
« Tu t'appelles comment ? » Demanda Olsen avec un sourire.
« … Euh... Je suis Severus Rogue... »
« Enchanté, moi c'est Olsen Woodland. Je suis en cinquième année... Oh, et je suis préfet aussi... Pas que je l'ai voulu, mais on ne m'a pas trop laissé le choix... Bof, un job peinard...
«Ah... » Rogue fixait le portrait de la Dame qui le regardait comme un cafard au milieu d'une table dressée de cristal, à savoir hésitant entre l'écraser avec sa chaussure ou le laisser par crainte de casser les verres...
« Oh, ne t'inquiète pas pour cette vieille peau... Elle garde notre porte mais elle ne sait pas nous sentir... Elle n'aime pas les enfants, c'est tout... Elle ne te fera pas de mal... Mais va savoir pourquoi, les élèves des autres maisons ont peur d'elle... Elle n'est pas méchante, remarque... Allez... «Ragondin » !
«Uh ?»
«Nan, pas toi... C'est le mot de passe : « ragondin ». Tu lui dis ça, et elle t'ouvre... Pas que ça lui fasse plaisir, remarque, mais c'est son boulot... Hein, la vieille ?»
«Vous êtes un garçon détestable ! » Siffla la Dame en ouvrant la paroi derrière elle.
«OUAIIIIS ! J'ai réussi à lui tirer plus de trois mots d'affilée ! Tu es témoin, hein ?»
«Heu...»
«C'est un jeu chez Serpentard : comme elle est résolument désagréable avec nous, on l'est avec elle... Plus elle parle, plus tu gagnes des points qui sont comptabilisés tous les 3 mois. Celui qui arrive à lui tirer le plus de mots gagne le droit de commenter le prochain match de quidditch. Pour le moment, je suis classé troisième.»
«Vous êtes la lie de Poudlard ! Vous êtes indignes du Grand Salazar Serpentard ! Attendez que son héritier suive ses traces… » Cracha la Dame, haineuse.
« 1,2,3... 20 mots de suite ! La vache ! Hé Sherman ! Elle vient de me lâcher deux salves de 5 et 13 mots chacune ! Je me classe combien ? » Beugla l'adolescent surexcité en entrant dans la salle commune alors que Severus fixait la Dame.
« Qui est Salazar Serpentard ? Et qui est son héritier ? »
La Dame le fixa avec froideur sans répondre.
Rogue laissa la porte se refermer sur le regard mortel, pensif.
Harry réfléchit intensivement.
« Heu... Un portrait qui garde les quartiers des serpentards ? Mais il n'y a rien sur le mur pourtant !
«Comment vous savez ça, vous ? » Trancha Rogue, la voix doucereuse...
« Heu... mais non je disais ça comme ça ;… » Harry se donna mentalement des gifles et se répéta en lui même qu'il avait intérêt à courir diablement vite lorsqu'il sortirait de ce foutu cache souvenir...
Severus cligna plusieurs fois des yeux et se pinça pour se convaincre que non, il ne rêvait pas ! les serpentards faisaient la fête dans la salle commune, au grand dam des préfets qui tentaient tant bien que mal de mettre un peu d'ordre et d'envoyer les plus jeunes au lit. Et la dite salle commune ressemblait plus à un champ de bataille qu'autre chose... Un champ de bataille mi polochon, mi magie.
« WOODLAAAAAAND ! Un coup de main c'est pas de refus ! » Beugla une préfète rousse, furibarde et couverte de plumes blanches.
« Allons, Sam... Laisse les petits s'amuser...»
«Mais ils doivent aller se coucher ! Ils ont cours demain et... TREMERSON ! JE TE REVOIE ENCORE UNE FOIS POINTER TA BAGUETTE SIFFLEUSE SUR MON OREILLE ET JE TE FAIS BOUFFER TON BALAI ! » Eructa la jeune fille, hors d'elle.
« ... Elle n'est vraiment pas faite pour être préfète... Pas assez zen pour le job... » Murmura pensivement Woodland en la regardant poursuivre le gamin.
« ... Je croyais que c'était un boulot tranquille... » Fit remarquer Severus, qui recula d'un pas en voyant deux élèves se poursuivre sur des carpettes volantes, non homologuées, évidemment...
« Bah... Faut pas s'en faire... Ces petits monstres pourraient nous rendre la vie infernale, si on les laissait faire... Il faut juste savoir quand les laisser relâcher la pression et quand mettre le holà... »
Il s'éclaircit la voix et pointa sa baguette sur sa gorge et murmura, un sourire pervers sur les lèvres :
« Sonorus ! »
La dénommée Sam, qui avait enfin attrapé Tremerson et le traînait vers une chaise se retourna sur lui, vive comme un serpent.
« Woodland ! Tu n'as pas le droit d'utiliser ce sort ! Tu...»
«BARON SANGLANT ! VENEZ DONC VOIR NOS NOUVEAUX ELEVES ! »
Sa voix résonna dans la pièce comme répercutée par les échos d'une montagne et les élèves se figèrent, soudain silencieux. Ils se reculèrent tous quand une tête surgit du sol, suivie de prêt par le reste de son corps.
L'être fantomatique, la robe pâle couverte de sang fusilla du regard le jeune préfet.
« Hum ? Woodland ! Que diantre me voulez vous ! Ho ? De nouveaux élèves ? bien, bien... »
Le fantôme sourit méchamment en observant chacun des nouveaux élèves, les anciens, qui au demeurant étaient à l'origine du chahut, s'étaient déjà précipités dans leurs chambres pour se cacher.
« Bien... Bien... De la graine de sorcier... Quel dommage de gâcher de tels talents dans toutes ces bêtises. » Gronda finalement le Baron en disparaissant à travers le plafond, histoire d'effrayer les élèves planqués sous leurs lit...
Calmés, les élèves rangèrent la pièce commune avant d'aller se coucher.
Sam profita de la trêve pour houspiller Woodland.
« Tu as utilisé un sonorus ! Tu n'as pas le droit, c'est un sort réservé aux dernières années ! »
Il la dévisagea froidement, toute la gaieté et l'insouciance qui marquaient son visage envolés, laissant place à une glaciale détermination.
« L'important est que le calme soit revenu, non ? Si je n'étais pas intervenu, Wilfried Tremerson t'aurait déjà rendue à moitié sourde et tu serais encore en train de le poursuivre en te tapant l'oreille pour la déboucher... De plus, je maîtrise parfaitement ce sort, je ne vois pas de raison de ne pas l'utiliser... Il n'y a aucune honte à avoir du talent et à l'utiliser. Tu sais très bien ce qu'en pense le professeur Finch... »
La rousse rougit à nouveau de colère mais ne trouva rien à redire à cela. Elle tourna les talons et emmena un groupe de fille dans leur dortoir.
Olsen nota soudain la présence de Severus.
« Oh ? Rogue... désolé, je t'avais oublié... Je t'emmène à ta chambre si tu veux... »
Il souriait à nouveau, semblant perdre du coup plusieurs années.
Severus se laissa conduire sans mot dire... Quel étrange endroit...
« Il n'y a aucune honte à avoir du talent et à l'utiliser »
Oui, il était finalement très à sa place ici...
(à suivre...)
Chris : Oui, je vais la finir cette bon dieu de fic. Elle est restée longtemps en parenthèse parce que je voulais la réecrire avant de la continuer, donc là c'est bien parti .
Artemis, latitefraisedesbois & Tia : merci pour vos encouragements
Arca : Mais tu es un monstre ! Comment as tu pu trahir ton amie de cette manière ? C'est horrible, argh! Espèce de... Espèce de Snape va . Hum, bref, en tous cas merci pour la review. J'aime être cynique et puérile dans la même phrase ;p.
Snapye : Non, je ne passe pas sur les 7 années, je n'ai pas assez d'imagination pour ça et ça deviendrait vite chiant. Comme Rogue a mis dans le Cache-souvenir les souvenirs qui l'avaient marqués et dont il ne voulait plus subir les conséquences émotionnelles, il n'y aura que les scènes les plus marquantes (rooooooooh la sale excuse de celle qui n'a AUCUNE imagination ). Merci pour la review .
