Note : réponse aux reviews en fin de chapitre.
L'ombre du passé
Chapitre 6
Les images devinrent à nouveau floues, donnant la nausée à Harry, déjà pas très sûr d'avoir compris ce qui s'était passé entre les deux adolescents.
Le tourbillon l'emporta sur une vague de sentiments contradictoires, ceux de Severus, dont l'humeur s'assombrissait constamment.
« Pourquoi tu ne me dis rien ! »
Sirius dévisagea son ami et se mordit les lèvres.
Severus pouvait l'aider. Il pouvait aider Remus. Mais... Il avait promis.
Le visage de son ami était tordu de colère et de tristesse.
« Je croyais qu'on était amis... Qu'on se disait tout ! »
Severus repoussa sa conscience qui le traitait de fieffé menteur.
« Je sais... Pardonne moi, je ne peux rien dire. »
« Sirius... Tu n'as pas confiance ne moi ? Je croyais... »
« Tu es mon plus cher ami, mais je ne peux pas... Comprends moi, s'il te plaît... J'ai promis...»
Severus se détourna, blessé.
Voilà 2 mois, depuis la rentrée de septembre, que Sirius le fuyait, qu'il complotait avec ses trois amis de Gryffondor, qu'il se taisait soudainement lorsqu'il arrivait près d'eux.
2 mois qu'ils ne se voyaient presque plus.
2 mois que Sirius avait passés en constante compagnie du « Dieu du Quidditch ».
2 mois qu'il souffrait le martyre sans oser s'avouer ce qui se passait devant ses yeux.
Alors il avait coincé le jeune homme dans un couloir désert, pour s'expliquer une bonne fois pour toutes. Pour savoir, enfin, la vérité. Pour souffrir, pour en finir en coupant net, sans plus se torturer davantage.
« S'il te plaît, Sirius... Si tu... Si tu as confiance en moi, dis moi ce qui se passe... »
« ... Pardon, Sevy... Je n'ai pas le droit, je suis désolé, je n'ai pas le droit... Tu comprends ? »
Ses yeux bruns brillaient d'espoir.
« Oui... Je comprends. »
Rogue tourna les talons et se dirigea d'un pas furieux vers la maison Serpentard.
« C'est fini, Rogue. »
Il se retourna, prêt à frapper, aveuglé par la colère et tomba nez à nez avec Pettigrew. L'avorton renifla de mépris et enfonça les mains dans ses poches, souriant d'un air canaille.
« Tu dois bien comprendre qu'il n'y a pas d'amitié possible entre un Gryffondor et un Serpentard. Rien n'est possible entre Sirius et toi... Ce serait tellement... »
« Tellement quoi, minus ? »
Peter eut un petit sourire entendu.
« ... Contre nature... Et de toute façon, tu n'as aucune chance, Sirius est bien trop obnubilé par son cher James... Laisse tomber, Rogue. »
Il s'éloigna en sifflotant, laissant derrière lui un jeune homme perplexe.
Perplexe et furieux.
Oh non, il ne laisserait pas tomber, jamais ! Il en aurait le cœur net, même si ça devait le tuer.
Il se mit à filer Sirius, constamment, du matin au soir.
Quand le jeune homme sortait de la maison Gryffondor, quand il allait déjeuner, quand il allait en cours, quand il allait aux toilettes, quand il retournait dans la salle commune.
Severus était là, comme une ombre, épiant, écoutant, délaissant ses cours pour savoir.
Chaque minute achevait de lui enfoncer un pieu de glace dans le cœur.
Chaque fois qu'il croisait le regard désormais hostile de Sirius, son âme hurlait d'une douleur que son esprit embrasé de haine refusait d'entendre.
Il saurait coûte que coûte.
Sirius, au milieu du couloir, discutait à voix basse avec James et Peter.
C'était la pleine lune, ce soir.
Remus allait, à nouveau, comme chaque mois, se terrer dans son antre de solitude et de douleur.
Comme il devait souffrir.
Il avait fini par leur avouer son secret, contraint et forcé. James était revenu de ses dernières vacances avec un précieux cadeau de son père : une cape d'invisibilité. Elle leur avait servi, le mois précédent, à suivre silencieusement leur ami dans son exil, alors qu'il était accompagné du professeur Dumbledore. Après le départ du directeur, Ils avaient enlevé la cape et frappé d'un bâton le nœud du saule cogneur, comme ils avaient vu le vieil homme faire. Et ils avaient rejoint le jeune garçon.
Remus, terrifié, les avait suppliés de partir immédiatement, qu'il leur expliquerait tout, maintenant qu'ils avaient découvert sa cachette et ils s'étaient enfuis en entendant les premiers hurlements de bête blessée qu'avait tirés au pauvre garçon sa métamorphose.
Il y avait deux mois de cela… Deux mois au cours desquels ils avaient cherché le moyen d'aider leur pauvre ami… Et ce soir… Ce soir, ils essaieraient, de toute leur force, de toute leur âme, de tout leur cœur de se transformer eux même de façon à pouvoir rester près de lui, pour le soutenir, pour l'aider, vu que rien ne pourrait jamais refaire de lui un être humain.
Ils étaient excités comme des puces. Quelle surprise ce serait pour Remus ! Une bonne surprise, espéraient ils.
Sirius leva les yeux et croisa le brasier qui illuminait les yeux gris de Severus.
Il déglutit avec difficulté. Comment Severus pouvait-il le haïr à ce point ? Car c'était bien de la haine qui transparaissait dans ce regard, aussi clairement qu'y avait brillé de l'affection quelques mois plus tôt.
Sirius se rembrunit.
Peter se tourna à demi, observa un court moment Rogue et revint à ses amis.
« Quoi ? » Demanda James, un peu à coté de la plaque.
« Rien, la fouine est encore là… »
James se retourna et observa le jeune homme.
« … Je ne comprends pas comment Rogue a pu changer à ce point… C'était ton ami, Sirius.»
Le jeune homme lança un regard impénétrable à James.
« … Les gens changent… Severus appellerait ça l'entropie… »
« Mais tout de même… »
« Je vous l'ait dis et redis… Rogue est le toutou servile de Malefoy. »
« J'ai encore du mal à y croire… » James secouait la tête négativement.
Sirius pinça les lèvres, les yeux rivés sur Severus.
Peter fronça les sourcils et continua.
« James… J'ai surpris une conversation entre eux… Je te l'ai déjà racontée… Rogue doit essayer de nous prendre la main dans le sac en train de faire une entorse, grave de préférence, au règlement, histoire que, d'une manière ou d'une autre, tu sois exclu des prochains match de Quidditch, James… Finch étant responsable de tout ce qui touche au Quidditch, il se fera une joie de faire virer le principal opposant à l'équipe de sa maison… Toi exclu, l'équipe des Serpentard ne peut que gagner… Ils sont prêts à tout pour la victoire… Seulement, Malefoy et Rogue ne savent pas que nous avons nos deux atouts en poche… »
Il eut un sourire éclatant.
« Quels atouts ? »
« Notre carte des maraudeur et ta cape d'inv… »
« Apprend à te taire Pete ! » Grinça Sirius en lâchant du regard son ancien ami.
Ca lui faisait mal, mais…
Il devait bien l'admettre, Peter avait raison. Depuis 4 ans, il n'avait cessé de le mettre en garde contre Severus et il ne l'avait pas écouté.
Lui aussi avait surpris des bouts de conversations bizarres avec Malefoy, Sevy essayant de lui faire avaler qu'ils ne faisaient que parler de Grace, mais…
Sevy… Surnom affectueux, chipé à Grace, par jalousie.
Il avait tellement changé en quelques mois…
Cette façon de mettre en avant leur amitié pour lui extorquer un secret qu'il n'avait pas le droit de révéler…
Et il les suivait comme une ombre. Cachés sous la précieuse cape de James, ils l'avaient vu, en pleine nuit, fureter sur leurs traces et siffler de dépit en ne trouvant rien. Il était à quelques mètres d'eux, plongeant dans l'obscurité son regard aigu et si… Si rempli de fiel.
Ce regard le clouait sur place. Toute cette haine…
« On fait comme on a dit. Ca marchera.
Et la fouine ? »
Sirius fusilla Peter du regard.
Le jeune garçon se contenta de répondre d'un sourire torve.
« Je m'occuperais de lui, au besoin. »
« Héééééééé ! Mais ne me dites pas que vous avez avalé les bobards de ce traître de Pettigrew. »
« Chaque mot… Chacune de ses paroles… J'ai tout cru… Toi aussi, Severus… »
« … Oui. »
« Mais… »
« Silence Potter ! Profitez donc du spectacle de la déchéance d'un homme… »
Le ton brisé du professeur démentait l'ironie contenue dans ces mots. Harry se tut donc, respectueux devant la stupeur et la douleur des deux hommes…
La scène avait changé.
La saison semblait plus clémente. Les premières chaleurs de juin laissaient présager la douceur de l'été à venir.
Le soleil se couchait et les élèves riaient en retournant dans leur chambre.
La salle commune des Serpentards résonnait des cris des enfants ayant hâte de voir la fin des examens ouvrir la porte aux vacances. « Encore un mois ! Un mois à tenir ! »
Rogue était penché sur un livre, étudiant apparemment avec application, mais l'esprit tendu vers ce moment où la salle serait déserte, le moment où il pourrait se glisser à l'extérieur et, enfin, confondre Sirius.
Il lui échappait toujours, mais il le rattraperait un jour et ce jour là, il devrait s'expliquer.
Le jeune homme leva ses yeux cernés vers la lune, pleine et ronde dans le ciel, semblant l'appeler à la rejoindre.
« Oui… Lune… Un jour, je serai assez puissant pour venir à toi… Assez puissant pour te fendre en deux… Assez puissant pour rendre la mer folle au point de se déchaîner sur ces fourmis d'humains… »
Il avait chuchoté ces mots d'une voix haineuse.
Il était temps d'en finir avec Sirius, de libérer son esprit de telle façon qu'il se redresse, qu'il redevienne ce qu'il était avant, tendu vers un seul but, une seule voie…
« Sevy… »
Il sursauta et portant son regard brûlant sur la personne qui l'avait appelé.
Grace.
Toute haine le quitta devant le visage inquiet de la jeune fille.
« Tu ne vas pas bien, Sevy… Tu ne veux pas me parler ? »
Il lui prit la main et la caressa en souriant avec douceur.
« Tout va bien… Tout ira bien maintenant… Vas te coucher, j'ai juste besoin de solitude pour me remettre les idées en place. »
Elle se redressa et se dirigea vers l'escalier, non sans lui lancer fréquemment des regards indécis.
La salle était vide.
Il se leva.
Dans le couloir, il regarda de chaque coté avant de s'éloigner.
« Vous sortez ? »
« Taisez vous donc, Dame aux roses noires… »
La femme lui jetait un regard froid mais non dépourvu d'intérêt.
« Si vous passez cette étape, l'héritier de Salazar pourrait bien avoir un allié de choix… »
« Je ne vous écouterai que quand vous vous serez décidée à parler autrement que par énigmes… »
Elle lui lança un sourire sibyllin et se mura dans le silence, altière mais visiblement intéressée...
Il la dévisagea un instant avant de se mettre à courir avec légèreté vers la fenêtre qu'il ouvrit prestement d'un claquement de doigt, sans le moindre égard pour la serrure prétendument inviolable, qui, au passage, prit très mal ce manque total d'égard envers sa ferronnerie prestigieuse. Elle avait été forgée par les nains de Kodtosz bordel !
Severus ferma les yeux et tendit la main.
« Cadenassis inverso… »
Chuchota-t-il avant de lancer, plus fort :
« ACTIO balai ! »
Un balai fusa de la réserve désormais ouverte et se positionna juste en dessous de la fenêtre, attendant son maître.
Le jeune homme enjamba l'appui de fenêtre et s'installa sur sa monture, la dirigeant directement vers le saule cogneur que ses déductions désignaient comme étant le lieu de rendez vous des 4 Gryffondors.
Il ne faisait pas de Quidditch car ce sport revêtait pour lui l'intérêt de l'étude des amibes en pleine période de reproduction, mais il ne craignait personne sur un balai, surtout pas James « je suis le dieu du Quidditch et je vous proutte tous » Potter !
Les yeux brillants, il identifia Sirius, en train d'attendre non loin de l'arbre psychopathe.
Il sauta à bas de son balai avant même de toucher le sol et fondit sur Sirius qui blêmit en l'apercevant.
« Bon dieu ! Severus qu'est-ce que tu… »
« Et toi ? Je suis préfet, je pourrais te faire renvoyer de Poudlard dans l'instant. »
Black se cadenassa dans le silence, le défiant du regard.
« Alors ? Et où sont tes trois amis ? »
« … »
« Sirius… JE VEUX SAVOIR CE QUI SE PASSE ! »
Le jeune homme releva le menton, les yeux pleins de défi.
« Si tu ne me dis pas tout de suite ce que toi et Potter faites depuis septembre dernier, je te jure qu'il ne fera plus jamais de Quidditch à Poudlard ! »
Il s'en voulut immédiatement de ses paroles.
Il n'avait pas à menacer Potter, il n'avait rien à voir dans…
Il revit Sirius et James, front contre front en train de discuter à voix basse, les yeux rivés l'un sur l'autre.
Son regard lança des éclairs.
Sirius sentit le sol se dérober sous ses pieds.
Peter avait raison… Son seul but…
Il ouvrit la bouche et lança, mécaniquement :
« Tu n'as qu'à prendre le passage secret sous le sol. Tu presses le nœud sur la racine du milieu avec un bâton et le saule se calmera. Tu pourras entrer dans le passage. Et tu sauras tout. Tu sauras plus que ce que tu ne souhaites… Hé bien, qu'attends tu ? Vas y donc ! »
Rogue détailla le jeune homme devant lui et se baissa brusquement pour saisir une branche. Il s'approcha de l'arbre avec précaution, identifia à la lumière de la lune le nœud et le pressa du bout de son bâton. Le saule cogneur se figea.
Il jeta un coup d'œil à Black qui n'avait pas bougé, une expression indéchiffrable sur le visage. Il haussa les épaules et pénétra dans le passage qui venait de s'ouvrir.
« Lumos. »
Dit-il en relevant sa robe pour descendre au sein même de l'arbre.
Remontant l'étrange tunnel, il écouta attentivement les bruits inquiétants résonnant au loin.
Qu'est ce que les « 4 fantastiques » pouvaient bien cacher dans ce terrier ? Il verrait de lui-même et surtout, il tirerait les vers du nez de Sirius en sortant de là.
Il avança encore.
Les bruits se faisaient plus proches.
« TU AS FAIT QUOI ? »
« Arrête de me secouer, Jamie… »
Potter dévisagea avec horreur le visage apathique de son ami qui se dégageait avec lenteur de sa poigne.
« Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Sirius… Sirius ! SIRIUS ! »
Devant le manque de réaction du jeune homme, James le lâcha, jurant et sacrant, pour se précipiter dans le saule cogneur. Avant de disparaître dans le tunnel il lança :
« Queudver ! Ramène le ! »
Il courut comme un dératé dans le tunnel et accéléra encore sa course en entendant un hurlement non loin.
Severus se rencogna contre le mur, jetant des regards affolés vers la porte, seule issue de secours, que bloquait un loup immense.
L'animal le dévisageait en grondant, l'anticipation de la curée couvant dans ses yeux dorés. Les muscles jouant sous le pelage brillant, il se mit à faire les cent pas devant sa proie, s'amusant de sa terreur.
Au milieu du brouillard d'horreur obscurcissant son esprit, Rogue se dit que ce n'était pas là le comportement d'un loup normal. Affamée, la bête se serait déjà jetée sur lui, alors que là, elle semblait vouloir jouer.
Incapable de se contrôler, il hurla en voyant le loup se ramasser, prêt à bondir.
« Pardon, Remus ! ILLUMINATIS CECROPS ! »
Le loup couina devant la lumière éblouissante et se recula, laissant juste le temps à Potter de saisir le poignet de Rogue pour le traîner hors de la pièce à sa suite.
Aveuglé, Severus ne pu que courir dans le sillage du jeune homme, se rattachant à la seule sensation de cette main serrant son poignet, s'efforçant de ne pas trébucher dans le tunnel. Il entendait les grognements et les hurlements du loup derrière lui et avait parfois la sensation horrible de sentir son haleine sur son cou.
Au bout de ce qui lui sembla une course interminable, il sentit enfin l'air frais courir sur son visage.
Potter farfouilla prés de l'arbre avant de l'entraîner un peu plus loin.
« Pardon pour tes yeux. Il fallait que j'aveugle… Le loup pour te sauver. »
« C'est Lupin, n'est-ce pas ? » Demanda Severus, la tête encore toute étourdie.
James garda le silence un moment.
« Il ne faut pas en parler, » commença-t-il. « C'est… »
« A qui en parlerais-je ? Comment est-ce que je pourrais expliquer ma présence hors de ma chambre après le couvre feu ? Rassure toi, Potter. Ton « secret » est bien gardé. »
Il se leva, ignorant consciencieusement les éblouissements qui papillonnaient devant ses yeux, reliquat du sort de Potter. Il retrouva son balai et le chevaucha tant bien que mal, laissant son sauveur se débrouiller pour rentrer chez lui.
Une fois revenu, il se glissa comme une ombre dans sa chambre et s'allongea dans son lit, fermant les rideaux du baldaquin.
C'était « ça » le secret de Sirius ?
C'était « ça » qu'il lui cachait ? Un secret aussi ridicule ? Lupin était un loup garou, visiblement, et, d'une manière ou d'une autre, ses trois amis le rejoignaient à chaque pleine lune. Bien, la belle affaire…
Sirius n'avait pas eu assez confiance en lui pour lui en parler.
Pire, il l'avait… Il l'avait… Il l'avait envoyé à une mort certaine.
Sirius… Avait… Essayé… De… Le… tuer…
Il ferma les yeux à ses larmes et son cœur à sa douleur.
Nausée.
Distorsion.
Des images.
Des scènes.
Une scène.
« Tu ne viens pas au match, Sevy ? »
Le jeune homme de 18 ans releva la tête, rejetant d'un mouvement brusque du cou les cheveux désormais trop longs qui lui obscurcissaient la vue. Le geste eut une efficacité toute relative, les mèches grasses lui collant à la peau. Sa peau était cireuse et ses yeux brillaient d'une lueur mesquine, profondément enfoncés dans leurs orbites. Son expression rigide achevait de donner une première esquisse du professeur détesté qu'il serait quelques années plus tard.
« Non. J'étudie. »
Grace hocha la tête, son beau visage marqué d'inquiétude.
Rogue ne fit pas un geste pour la rassurer, regardant avec une pointe d'ennui la jeune fille qui se troubla.
« Bon. Je te laisse alors… Bon courage, Sevy. »
Il se pencha à nouveau sur son livre, l'esprit vide.
Bientôt les examens.
Il les réussirait.
Il serait même major de promotion et récompensé pour avoir obtenu les meilleurs résultats 7 ans de suite.
Ramassis de fadaises…
Quel était l'intérêt d'être le meilleur d'une bande de gamins ineptes ?
« Il n'est pas bon de rester enfermé toute la journée, monsieur Rogue… »
Agacé, le jeune homme leva ses yeux gris pour les planter dans ceux du professeur Finch.
« J'étudie, monsieur. »
« Et vous pâlissez davantage chaque jour… Vous ne prenez plus aucun soin de vous-même et négligez cette jeune fille qui s'inquiète tant pour vous. »
« J'étudie, monsieur. » Répéta obstinément Rogue, le ton plus sec, désormais.
« Et visiblement, vos études n'améliorent pas votre loquacité. Vous êtes brillant, vous le savez, mais ça ne suffit pas. Comme il ne suffit pas de vous acharner à la tâche sans réfléchir… »
« Ah ? Ca ne suffit pas à quoi ? »
« Pas à quoi… Pour quoi… Ca ne suffit pas pour devenir un grand sorcier. Vous abrutir de connaissance ne fera pas de vous le plus puissant de tous… »
« … Qu'en savez vous ? Vous n'êtes qu'un obscur professeur de potion qui se terre dans son bureau chaque jour que Dieu fait… »
La glace remplaça la sollicitude
« Severus… Je vais mettre cela sur le compte de la fatigue et oublier vos propos. Serpentard n'aura pas à pâtir de… »
« Qu'ai-je à faire de la maison Serpentard ? Vous pouvez enlever autant de points que vous le souhaitez, cela m'est bien égal… Vous pouvez me faire renvoyer de Poudlard juste avant les examens, je n'en ai cure… Ces diplômes ne signifient rien pour moi et… »
Il glapit alors que Finch le saisissait par sa tignasse, histoire d'amener le visage du jeune homme à hauteur de ses yeux.
« Maintenant, vous allez m'écouter, petit imbécile ! J'ignore ce qui vous a fait changer à ce point en deux ans et je m'en moque éperdument ! Mais je ne vous laisserai pas jeter aux orties votre talent par orgueil mal placé ! Vous allez vous reprendre et passer vos examens brillamment ! Après vous ferez ce que vous voudrez de votre vie, vu que je serai terré dans mon bureau pour reprendre vos propres mots ! »
Finch lâcha son élève qui rebondit sur le coussin de son fauteuil.
Rogue le fusilla du regard puis se calma, ses yeux gris prenant un éclat glacial et dépourvu d'émotion.
« Je souhaite étudier, professeur. »
« Désirez vous de l'aide ?
« Si cela vous agrée. »
Finch hocha la tête et approcha un siège.
A suivre…
Chris : merci pour tes encouragements. Maintenant que j'ai les corrections de Delphine (merci à elle ), je vais updater plus vite.
Latitefraisedesbois : waouh ! Comparer ma fic à celle d'Arca .
Hum,bref, ça me gêne beaucoup (d'autant que je suis fan, elle a tellement de talent pour l'écriture, j'adore sa mise en perspective et sa construction).
Pour l'ambiance chez les serpentards, je n'aime pas le côté manichéen "serpentards froids"/"gryffondors chaleureux"ni "serpentards top super cool & intelligent"/"gryffondors total crétins qui ont plus de c que de cervelle". Oui, dans le 2ème bouquin c'est comme ça,mais je préfère me dire que c'est parce qu'une ambiance de soupçon règne là bas suite à la défaite de voldemort. Aprés tout, quasiment tous ceux qui étaient aux ordres de voldemort étaient des serpentards, c'est bien ce qui se dit, non ? Bref, c'est de la ségrégation. Je sais que je m'éloigne beaucoup du canon, mais comme j'ai commencé à écrire ça avant que le 5ème bouquin ne sorte ;;;.
