Chers lecteurs et lectrices, ce que vous trouverez ici est une fantaisie sortie de mon imagination fertile (certains diraient délirante...) et de mes lectures assidûes et répétées du Seigneur des Anneaux... L'Orient inconnu de la Terre du Milieu a toujours exercé sur moi un attrait considérable... Je me demandais et me demande encore ce qu'il peut bien avoir là-bas... Est-ce si terrible que ceux qui y vont n'en reviennent pas (les Ithryn Luin) ou changés en mal (Saroumane)...?
J'apporte ma réponse à ces questions que je me pose, en espérant que vous prendrez autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire...
Enfin, l'essentiel des noms concernant le Gondor, que ce soient des lieux ou des personnages proviennent du Seigneur des Anneaux, de JRR Tolkien, auquel je rends grâce de m'avoir - bien malgré lui - fourni autant d'inspiration...
TarK (as Matt)
Journal de voyage
Je suis Taríkh, fils de Mardúk, un riche marchand du Harad. Je suis né en 31 IV A, quelques années après la fin de la Guerre de l'Anneau, dans un petit royaume, Hyarris, dans l'ouest du lointain Harad, sur les vertes collines au pied de l'Ered Hyarmistë, les Montagnes Grises du Sud. Je passe sur mon enfance, paisible et heureuse, bien que les absences répétées et prolongées de mon père pour ses affaires aient quelque peu troublé la sérénité de ces années tranquilles. Je grandis donc entre ma mère Chelínya et mon oncle Haserik, le frère de mon père, le chef de la Garde Royale et ancien soldat dans l'Armée du Harad ; ma mère me dorlotait et me choyait, mon oncle m'abreuvait de récits de ses voyages et de ses combats passés.
Pourtant, mon imagination se contentait fort bien de notre petite ville et de ses alentours. J'étais curieux sans être téméraire et le démon de l'aventure m'avait oublié en passant par chez nous.
Après une adolescence sans histoire vint l'âge de choisir une profession. Je n'avais pas tellement le choix : je pouvais suivre les traces de mon père en devenant son apprenti ou bien entrer dans l'armée, ce que je choisis, n'ayant à cette époque que fort peu le goût du voyage. Grâce à mon oncle, j'entrais dans la Garde. Les épreuves et l'entraînement se passèrent vite et de manière satisfaisante et au bout des quelques semaines, je me retrouvais affecté aux portes de la Vieille Forteresse comme sentinelle.
Un an, puis deux passèrent… Un jour, soudainement, les nouvelles de mon père cessèrent de nous parvenir… La surprise fit place à l'inquiétude, l'inquiétude à l'angoisse, puis à la résignation… Toujours rien. Nous n'avions aucun moyen d'engager des recherches : juste avant de cesser, ses lettres nous parvenaient de Fornost, à des milliers de lieues dans le nord, au cœur de l'Arnor et même si nous n'étions pas pauvres, nous ne pouvions pas entreprendre le voyage : même en ces temps de paix, il aurait fallu des mois de voyage et de recherches sans aucune certitude de réussite. Nous adressâmes une demande aux services royaux puis nous attendîmes… rien. Un an s'écoula, mon père fut déclaré mort et ce fut la fin des recherches. Cela troubla nos vies bien rangées ; ma mère jusque là très active et chaleureuse se renferma sur elle-même, mon oncle eut progressivement l'air vieilli de plusieurs années. Quant à moi, je me mis à passer le plus de temps hors de la maison, fuyant l'atmosphère parfois sinistre qui y régnait.
Cela faisait maintenant trois ans que je faisais le pied de grue devant la Citadelle, et pour tout dire, même si l'ambition ne me dévorait pas, j'aurais bien voulu être promu : tout plutôt que de passer encore dix années de ma vie raide comme un piquet, une hallebarde rouillée à la main, à saluer tous les passants qui allaient et venaient – comme si elle avait besoin d'être gardée, cette fichue porte !
L'occasion tant espérée vînt enfin deux semaines plus tard, mais pas de la manière espérée : le Corps des Rôdeurs du Sud recrutait… En effet, même si le Harad s'était soumis au Nord victorieux après la Guerre, certains chefs s'étaient rebellés avec leurs partisans et ces bandes armées écumaient le pays, rendant parfois les longs voyages entre les Cinquante Royaumes plus périlleux que nécessaire…
Ma décision était prise… Mais elle ne fut pas du goût de ma mère et de mon oncle. Ma mère, qui venait de perdre son mari, ne pouvait se résigner à me voir partir pour de longues et dangereuses missions. Quant à mon oncle… Ha ! Inutile de dire que le Capitaine de la Garde Royale du Hyarris ne voyait pas d'un bon œil son neveu s'engager au service du pays des Navigateurs… L'inimitié entre nos pays ne datait pas seulement de l'époque où les Haradrim rebelles du Nord ayant juré allégeance à Sauron s'enrôlaient à son service pour aller combattre les Nordiques, mais remontait aux Temps Anciens, lorsque les navires du Pays du Don venaient sur nos côtes pour y prélever des tributs… A la fin de la Guerre de l'Anneau, le Roi Elessar avait entrepris la Guerre de Soumission et avait vaincu par deux fois les armées du Sud, à la suite de quoi le Harad avait juré allégeance au Gondor, de plus ou moins bon gré, mais ce n'était pas pour autant que la cohabitation était devenue amicale et ceux qui se mettaient au service du Roi étaient mal vus – certains furent même bannis de leurs familles.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui... Faites-moi savoir ce que vous en pensez ! Merci...
