Troisième Chapitre : En route vers le Refuge

Après un petit déjeuner rapide, Elfwen et les Hobbits partirent à la marche de Bree avec quelques provisions, gracieuseté de queue. Il y eut peu de conversation entre la guerrière et les quatre compagnons jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent dans les Terres Sauvages à la lisière d'une petite forêt. Elfwen alluma un feu et ce fut le temps de raconter des vieilles histoires des Temps Anciens. Elfwen leur raconta l'histoire de Beren et Lùthien mais ne répondit pas aux questions des hobbits sur ses origines. Après que le guide des hobbits ait fait un résumé du conte, Frodon leur raconta ce qu'il savait sur le dernier Haut Roi des Noldor, Gil-Galad. Peu après les Hobbits s'endormirent un à un pour se perdre dans les contes qui ont été racontés tandis qu'Elfwen restait aux aguets...

Au milieu de la nuit, Frodon se réveilla sortant d'un cauchemar. Elfwen lui demanda :

-Qu'est-ce qui se passe ?

-R. Rien...seulement un mauvais rêve. Répondit Frodon

-Rendormez-vous, ce n'est pas encore l'aube. Nous...

Mais Elfwen fut interrompue par un bruissement de feuilles, elle tira son épée tout en se levant. Elle se dirigea dans les bois. Frodon était terrifié pensant que leur guide n'allait jamais revenir jusqu'à ce qu'elle sorte l'air alarmée. Elle s'exclama :

-Nous devons partir immédiatement ! Nous n'avons pas de temps à perdre ! Réveillez vos amis et emportez vos affaires.

Ils quittèrent le plus rapidement qu'ils ont pu le camp et Elfwen était au pas de course ce qui rendait la tâche difficile pour les Hobbits. Ils ne firent aucune halte jusqu'à ce qu'elle se retourne et leur dit :

-Nous allons camper sur le Mont Venteux ce soir...c'était avant la Grande Tour de Garde d'Amon Sûl.

Quelques instants plus tard ils aperçurent une grande plaine couverte de ruines. Cet endroit avait l'air aussi vieux que l'arrivée des Hommes en Terre du Milieu. Enfin arrivés sur la colline, les Hobbits se laissèrent choir par terre plus fatigués que jamais. Mais Elfwen ne perdit pas de temps et leur dit qu'elle allait explorer les environs. Frodon se laissa tout de suite emporter par le sommeil mais ses autres compagnons allumèrent un feu pour se faire un bon souper, peut-être pas un festin mais quelque chose de mangeable ;). Lorsque Frodon se réveilla, du à l'éclat du feu, Elfwen n'était pas encore arrivée mais elle avait interdit aux Hobbits d'allumer un feu de peur d'attirer les Nazgûl. Le Porteur de l'Anneau s'écria :

-Mais bon sang ! Qu'est-ce que vous faites ! Éteignez ça tout de suite , tout en essayant d'éteindre le feu

-Bah ben merci t'as mis des cendres sur mes tomates ! s'écria Pippin

Pippin aurait mieux fait de se taire puisqu'un cri perçant déchirant la tranquillité de la nuit se fit entendre. Frodon accourut sur les bords de la colline et aperçut cinq formes noires s'approcher du mont. N'ayant aucune armes, les Hobbits ne savaient que faire et priait pour qu'Elfwen revienne. Mais elle n'arriva pas à temps puisque, déjà, les Nazgùl étaient arrivés devant les Hobbits épées en main. Merry, Pippin et Faramir s'écartèrent avec beaucoup de chance mais la vraie cible des Cavaliers Noirs était Frodon qui portait l'Anneau Unique, objet tant voulu des Nazgùl. Colline pensant qu'il n'avait aucune chance de s'en sortir, tomba par terre et essaya de reculer le plus qu'il pouvait. Une des créatures démoniaques s'avança en tirant un poignard. Ne sachant que faire, Frodon enfila l'Anneau à son doigt mais ne fut pas invisible pour les Nazgùl devenus spectres. Ainsi, Frodon vit les vraies formes des Nazgùl, des images de Rois de l'ancien temps tous humiliés et tombés dans l'ombre. Frodon ne put contrôler sa main qui approchait dangereusement de celle du Nazgùl. Heureusement, Frodon put rapprocher sa main vers sa poitrine mais le Nazgùl, las, lui planta son poignard dans l'épaule gauche. Frodon cria de douleur même s'il était invisible et, tout à coup, Elfwen apparut une torche de feu dans une main et son épée dans l'autre et se battait contre les Nazgûl. Frodon enleva l'Anneau et ses compagnons se précipitèrent à son secours tandis qu'Elfwen faisait fuir les Nazgûl grâce au feu. Lorsqu'elle planta sa torche dans le dernier Nazgûl, elle accourut près de Frodon et prit le poignard appartenant au Nazgûl qui a blessé Frodon. Elle déclara :

-C'est un poignard de Morgul, plus mortel que jamais. Cette arme est empoisonnée, c'est au dessus de mes capacités de médecine, il faut arriver à Fondcombe le plus vite possible. Suivez-moi et ne traînez pas !

Aussitôt fait, aussitôt dit, Elfwen installa Frodon sur son dos puisque le hobbit n'avait pas la force pour marcher et les autres compagnons au pas de course avec l'équipement de voyage. Ils finirent par prendre une pause à un endroit où se trouvait des Trolls changés en pierre. Faramir essayait de réconforter le pauvre Frodon mais, rien à faire, le blessé devenait de plus en plus pâle. Elfwen savait que Frodon n'allait pas tenir jusqu'à Fondcombe et ordonna à Faramir d'essayer de trouver de l'Athelas, la feuille des rois. En parcourant les bois des environs minutieusement mais avec rapidité, la Rôdeuse trouva enfin la plante qu'elle cherchait. Lorsqu'elle allait couper les mauvaises herbes avec sa dague, quelqu'un la prit par derrière par surprise...

Elfwen se retourna vivement mais tout ce qu'elle pu voir c'était une étincelle de lumière laissé par la personne. Un sourire de soulagement se dessina sur ses lèvres et elle accourut au camp avec les herbes de médecine.

Au moment le plus inattendu, les hobbits virent arriver Elfwen mais aussi un cavalier dégageant une lumière pâle comme la lune monté sur un cheval de la même couleur. L'étranger angélique mit pied à terre et son beau visage sortit de la lumière. C'était un Elfe aux cheveux dorés et aux yeux argentés. Sa peau était pâle comme celle d'Elfwen et il n'était armé qu'une petite dague de chasse. Il parla d'une voix douce :

-Suilaid Elfwen Telcontar.

Il ajouta en plongeant son regard dans celui désorienté de Frodon :

-Frodon, Im Glorfindel, Telin le thaed (Frodon, je suis Glorfindel, je suis venue vous aider)

-C'est un Elfe ! s'écria Faramir

Glorfindel ne prit pas attention aux paroles de Faramir et se tourna vers Elfwen. Les deux s'agenouillèrent au côté de Frodon et Elfwen craqua les herbes puis les jeta dans l'eau chauffée par Faramir. Elle baigna ensuite la blessure de Frodon dans l'eau parfumée. Glorfindel lui dit :

-Il devient presque transparent. Il ne va pas tenir jusqu'à, nous devons immédiatement l'emmener à la Maison de ton grand-père.

Elfwen savait déjà tout cela et abandonna la tentative de le soigner avec de l'Athelas. Glorfindel prit dans ses bras Frodon et le monta sur son cheval tout en disant à Elfwen :

-Il y a cinq spectres de l'Anneau à vos trousses. Où sont les autres je n'en sais absolument rien.

-Où l'amenez-vous ! S'écria Merry

Une seconde fois les deux guerriers ne prêtèrent pas attention à la question de Merry. Glorfindel ajouta :

-Je vais l'emmener sur Asfaloth, sinon il ne tiendra pas.

-Non, je vais l'emmener. Je suis plus rapide cavalière. Répliqua Elfwen

-Andelu i ven (La route est très dangereuse)

Les Hobbits furent intrigués et fascinés par la langue étrangère que parlait Glorfindel et qu'Elfwen avait l'air de comprendre avec aise.

-Frodo fîr. Ae athradon i hir, tur gwaith Imladris hon. (Frodon se meurt. Si je parviens à franchir la rivière, le pouvoir va le protéger.)

Mais Glorfindel ne céda pas aux arguments de la Rôdeuse jusqu'à ce qu'Elfwen prenne un air de compassion et dit :

-Je ne les crains pas, Glorfindel.

L'Elfe plongea son regard dans celui de la guerrière et l'ombre d'un sourire apparut sur ses lèvres. Il examina la selle de sa monture et dégagea le passage :

-Be iest lîn (Comme vous le voulez...) dit Glorfindel

Elfwen alors monta sur Asfaloth et l'Elfe lui disa comme ultimes paroles :

-Elfwen, ne t'arrête pas chevauche le plus vite que tu peux. Le temps est précieux.

La Rôdeuse hocha la tête en guise de compréhension et s'éclipsa dans les bois vers la vallée de Fondcombe. Les Hobbits qui restèrent avec Glorfindel furent furieux qu'ils soient séparés de Frodon mais leur nouveau compagnon réussit à les calmer. Mais l'Elfe était inquiet de peur qu'Elfwen ne se fasse rattraper...Il emmena les Hobbits vers le chemin le plus sur vers Fondcombe...

Tandis que Glorfindel et les Hobbits partaient à la marche vers le refuge elfique, Elfwen chevauchait comme l'éclair sur les plaines de la région des Gués de Bruinen. La cavalière fut soulagée qu'elle ne fût pas poursuivie et pensa qu'elle allait arriver à sans trop de difficulté. Mais elle pensa trop vite puisque, quelques instants plus tard, six formes noires débouchèrent des forêts et s'approchaient dangereusement d'elle. En quelques minutes, déjà les Nazgùl poursuivaient de près la cavalière. Elfwen essayait d'accélérer de toutes ses forces mais elle pouvait aller plus vite avec sa propre monture. Par forêts et plaines, Elfwen essaya de les semer et les gardait à distance. Lorsqu'elle traversa la rivière Bruinen, les Nazgùl arrêtèrent leur course ayant une certaine peur pour l'eau. Mais la guerrière voulait les garder hors de combat pour un temps. Un des Cavaliers Noirs lui ordonna :

- Donnez-nous le semi homme ! Femme elfe !

-Si vous le voulez, alors venez le mériter ! répliqua Elfwen en tirant son épée, Isilànar, de son fourreau.

Les Cavaliers Noirs ne se le firent pas dire deux fois et pénètrent dans l'eau pour rejoindre Elfwen. Mais la guerrière ferma les yeux et récita ceci:

-répliqua o Chithaeglir, lasto beth daer, Rimmo nîn Bruinen dan in Ulaer ! Nîn o Chithaeglir, lasto beth daer, Rimmo nîn Bruinen dan in Ulaer! (Eaux des Montagnes Brumeuses entendez mon appel; Abattez la Grande Vague sur les Spectres de l'Anneau !)

Aussitôt, une grande vague en forme de troupeau de chevaux fonça vers les Nazgùl encore dans l'eau. Sous les yeux d'Elfwen, les Cavaliers Noirs furent engloutis par cette vague et aucune trace d'eux ne fut revue aux Gués de Bruinen. Elfwen remit son épée dans le fourreau et, lorsqu'elle allait se retourner pour continuer sa route, elle entendit Frodon respirer difficilement. Elle le déposa par terre et essaya de le secouer. Mais, rien à faire, il allait devenir un spectre. Cependant, Elfwen ne perdit pas espoir. Elle l'enlaça et regarda vers le ciel :

-La bénédiction des Elfes et des Hommes qui m'a été donné, laissez-la passer à lui, laissez-lui la vie, sauvez-le... dit-elle en fermant les yeux doucement

Frodon se réveilla. Il fut bien surpris quand il vit qu'il reposait dans une grande chambre propre et magnifique. Mais son coeur se réjouit encore plus lorsqu'il vit Gandalf à ses côtés il s'écria :

-Gandalf ! Où étiez-vous !

-Ah mon cher Frodon...J'ai eu...un délai. Répondit-il tranquillement

-Oui ça je le sais, mais où ?

-Il y a un temps et un lieu pour chaque chose à savoir, mon ami. Faramir va être bien content de vous voir, il vous a veillé toute la nuit, c'est un brave hobbit. Dit-il en souriant

Juste à ce moment, Faramir déboucha dans la chambre et il courut au côté de Frodon plus joyeux que jamais. Il s'exclama :

-Frodon ! Quelle joie de vous revoir en bonne santé !

-Mais qui m'a guéri ? demanda Frodon

-C'est le Maître Elrond, un des plus grand guérisseur de nos jours. Répondit Gandalf

Et Elrond entra dans la salle en saluant Frodon :

-Bienvenue à Fondcombe, colline de la Comté. Nous sommes heureux d'être votre hôte.

Frodon fut mis au repos pendant tout le matin pour qu'il puisse être en forme pour la fête du soir. Lorsqu'il put sortir, il alla enlacer ses frères Merry et Pippin. Mais, à sa plus grande joie, le hobbit pu revoir son grand-père l'Ancien. Ce fut un beau moment de retrouvailles entre les petits-fils et le grand-père...

Le soir venu, il y avait des festivités dans la Maison d'Elrond. Tout le monde était en fête du à l'arrivée des Hobbits dans leur demeure. Il y eut des chants, de la musique et un magnifique festin. Frodon voulant remercier Elfwen la chercha partout jusqu'à ce qu'il la trouve en pleine discussion avec colline et un autre homme qui n'avait pas l'air d'un Elfe. Celle qui avait sauvé Frodon n'était plus vêtue de ses habits de voyage mais seulement d'une tunique blanche et sa ceinture habituelle argentée pour soutenir son épée. Bien qu'Elfwen portait toujours des habits masculins et se battait, son visage et ses traits ne trahissaient jamais sa féminité. Colline s'avança vers eux et parla à Elfwen :

-Bonsoir Elfwen ! Je voulais seulement vous remercier de m'avoir sauvé la vie. Sans vous je serais un spectre à l'heure qu'il est.

-Vous n'avez pas à me remercier, Frodon. C'était par pure amitié que j'ai fait cela. Et sans Glorfindel nous ne serions jamais arrivés à temps.

L'homme en compagnie d'Elrond et Elfwen lançait un regard intrigué sur Frodon depuis qu'il était venu leur adresser la parole. Elfwen remarqua que les deux ne se connaissaient pas et dit :

-Oh ! J'avais oublié. Frodon, je te présente mon frère aîné Eldarion Telcontarì. Il est venu de Gondor avec quelques-uns de ses compagnons pour assister au Conseil d'Elrond. Eldarion, je te présente Frodon Gamegie celui qui a porté l'Anneau Unique de la Comté jusqu'ici. C'est un brave hobbit.

-Ravi de vous connaître dit le frère d'Elfwen

-Moi de même. Répliqua Frodon

Elfwen et Elrond laissèrent alors Frodon et Eldarion pour qu'ils puissent faire connaissance et Elfwen se retira pour aller parler dans le jardin avec Glorfindel revenu avec les Hobbits. Après une conversation joviale avec Eldarion, le jeune hobbit passa le reste de la soirée avec ses compagnons Faramir, Merry et Pippin ainsi que son grand-père l'Ancien. Ils chantèrent en choeur des chants chaleureux et se mêlèrent à la merveilleuse assemblée d'Elfes qui se trouvait à Faramir fut complètement émerveillé par la beauté et la grâce des Elfes. Il voulait en voir depuis toujours et son rêve se réalisa enfin. Le reste des festivités ne fut pas dérangé et, peu à peu, la salle se vida et ce fut le temps du sommeil dans le refuge...