L'Initiation

Résumé : Réponse au Défi #Y3 - Ombre et Folie : « Un élève inattendu vient demander quelques cours supplémentaires à Snape par un beau soir de printemps… »

Couple : SSHP

Rating : R, définitivement, d'ailleurs ça commence :D

Auteur : Myschka

Disclaimer : Quelle surprise, je viens de m'apercevoir que je ne m'appelle pas JKR, et que donc les personnages que je torture dans cette histoire ne m'appartiennent pas. Ca c'est bête.

Avertissement : Ceci est un slash, à savoir une histoire décrivant des relations homosexuelles explicites. Homophobes, allez vous faire pendre ailleurs. D'autre part, cette fic comportera probablement du SM (relativement soft) et pas mal de prises de tête, aussi âmes sensibles et romantiques de tous poils, sachez à quoi vous attendre.

Note préliminaire : Voici le troisième chapitre. Snape est en plein déni, Harry se débauche (vous constaterez que je fais une légère fixette sur les douches) et Draco décide de s'en mêler. Profitez-en, je ne pense pas que je ferai une habitude d'updater aussi vite…

RAR :

Le Saut de l'Ange : Je suis contente que le deuxième chapitre t'ait plu, vraiment flattée qu'une non-amatrice de slash apprécie ce que j'écris. Oui, notre petit Harry a les hormones en ébullition :D Toi aussi, tu trouves qu'Alan Rickman est génial ? J'adore cet homme, il est excellent dans tous ses films (as-tu vu Dogma ? Il est absolument fabuleux dedans). La grande classe. Alan, épouse moi ! (lol…hum, désolée) Ceci dit, je ne m'inspire pas particulièrement de lui pour cette fic…Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira ! Bises.

Lilly Margot : Merci à toi d'avoir apprécié le début de mon histoire :D J'espère que la suite te plaira tout autant. Bises.

Jenni944 : En effet, le pauvre Harry a bien du mal à se concentrer…Mais le connaissant, il réussira bien à s'en sortir :D Bises.

Nardy : Ooh, Nardy qui me laisse une review :D J'aime beaucoup ce que tu écris, je suis donc super flattée que tu apprécies ma fic ! Je pense pour le moment updater tous les jours ou tous les deux jours, donc patience, la suite arrivera très bientôt. En attendant, voici le troisième chapitre, j'espère qu'il te plaira. Bises, Myschka (gelée aussi).

Lola Reeds : Merci pour ta review :D Voilà, tu as tout compris, je manque de confiance en moi, donc pour le moment, j'attends de voir si j'en suis capable…Sinon, j'espère que le troisième chapitre te plaira autant que les précédents…Tu aimes les douches ? Tu vas être servie XD (non, non, non, je ne fais pas une obsession !) Bises.

Vyo : Merci pour ton compliment, ça me fait très plaisir :D Pour répondre à tes questions, un concombre chinois, c'est un peu plus petit qu'un concombre normal (en fait c'est une vieille private joke avec mon copain, qui a lu le début de ma fic et qui a commencé à partir dans un délire stupide). Et vespéral, ça vient de vêpres, qui est une messe dite au coucher du soleil. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps on sonnait encore les vêpres dans certains villages français :D La visite vespérale de Harry veut donc dire qu'il vient le soir au coucher du soleil. Sinon, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Bises.

Chapitre 3 : Les vapeurs de Potions sont dangereuses pour la santé mentale

Severus s'éveilla difficilement, et d'une humeur massacrante. Le pékin de base n'y aurait sans doute vu aucune différence avec le Severus Snape habituel, mais le fait était là : Il n'avait sans doute jamais passé une aussi mauvaise nuit depuis la défaite de Voldemort. Tout ça à cause de ce maudit gamin. Severus contempla avec fureur l'effrayante érection dont il avait refusé de s'occuper toute la nuit, et qui n'avait guère été arrangée par les rêves absolument obscènes dont il avait été victime. Parfaitement, victime. Comme s'il allait s'abaisser à fantasmer vulgairement sur un petit crétin de Griffondor. Snape occulta délibérément et avec une parfaite mauvaise foi le fait que le dit Griffondor avait des fesses sublimes, et s'empressa d'aller calmer l'ardeur de son membre, visiblement peu en accord avec les pensées hargneuses du Maître des Potions, sous la douche. Glacée, une nouvelle fois. °Heureusement que le temps est ridiculement chaud pour un mois d'avril°. Il se frotta énergiquement les cheveux avec du shampooing, espérant un peu stupidement que de cette manière Potter lui sortirait de la tête. Enfin, heureusement, aujourd'hui était mercredi, et l'Effroyable Sale Gosse avait entraînement de Quidditch. Severus pourrait passer une soirée tranquille à se morfondre sur la vacuité et l'inutilité de son existence, et se siffler peinard une bonne bouteille de bourbon. Il se dirigea, morose, vers la Grande Salle, fatigué à l'avance des piaillements des élèves.

xxxxxx

Harry s'éveilla difficilement, tentant par tous les moyens de faire taire son insupportable réveil- Vif d'Or qui lui volait autour et lui hurlait dans les oreilles depuis maintenant cinq bonnes minutes « DEBOUT HARRY POTTER ! IL EST TEMPS D'ALLER EN COURS ! ALLEZ, LEVE-TOI, FENEANT !». Une tête, hagarde et encore plus décoiffée que d'habitude émergea lentement des profondeurs du lit décoré aux couleurs des Griffondor, et le regard vert encore embrumé rencontra soudain celui, franchement rigolard, de son meilleur ami. Ron retenait visiblement un joyeux éclat de rire. Harry haussa un sourcil interrogateur, lorsque Seamus Finnigan lança avec son fort accent irlandais :

« Alors Harry, elle était bonne cette douche ? »

°Oh merde°. Harry replongea la tête dans ses oreillers.

« J'ai été si peu discret ? », marmonna-t-il, mortifié.

« Tu as réussi à réveiller Ron », intervint tranquillement Neville, en train d'enfiler ses chaussettes.

« La prochaine fois, lance un sort de silence », conseilla Dean Thomas, railleur.

« Allez, Harry, fais pas cette tête, et n'écoute pas ces crétins. Alors, c'est qui ? »

« Ron, putain ! », s'exclama Harry, choqué, mais souriant malgré lui.

Le rouquin haussa les épaules, d'un air de dire « De toute façon je finirai bien par le savoir », et annonça à son ami qu'il avait précisément un quart d'heure pour se doucher et s'habiller avant de gagner la Grande Salle. Harry poussa un juron étouffé avant de se précipiter dans la salle de bain, sous les moqueries potaches de ses camarades de dortoir. Il sortit de la Salle Commune les cheveux encore humides et la cravate mal nouée, sous le regard désapprobateur mais tendre de Hermione qui les attendait depuis déjà un moment. Durant tout le petit déjeuner, il put sentir sur sa nuque le regard insistant de son professeur de Potions, mais n'osa pas se retourner, de peur de se couvrir de ridicule. Hermione regarda d'un air perplexe son ami, qui semblait extrêmement mal à l'aise, mais ce dernier répondit à sa moue interrogative par un haussement d'épaule et un sourire contrit. La jeune fille n'insista pas, et pressa Ron de terminer au plus vite son assiette, pendant que Harry se lançait dans une discussion animée sur le Quidditch avec Ginny.

xxxxxx

La journée se déroula à une lenteur décourageante pour le Survivant. Il songea que faire subir aux étudiants des cours d'Histoire de la Magie et de Divination dans la même journée relevait du sadisme le plus complet. Une fois de plus, il essaya en vain de ne pas s'endormir à l'écoute du récit de la énième-révolte-des-Gobelins-d'il-ne-savait-plus-quelle-année, et ignora encore une fois les funestes prédictions de Trelawney concernant sa mort prochaine. A croire que cette dernière n'avait pas remarqué que Voldemort avait péri voilà maintenant un an et demi, et que le monde sorcier connaissait une période particulièrement paisible depuis. Il soupira de soulagement lorsqu'il s'aperçut que l'heure du dîner était enfin arrivée, et après elle, l'entraînement de Quidditch. De quoi lui permettre de s'écrouler dans son lit dès la session terminée, et de s'endormir d'un sommeil sans rêves. Harry voulait bien concevoir qu'il avait les hormones légèrement en ébullition, mais il n'avait pas tué le Seigneur des Ténèbres pour avoir encore des insomnies. L'entraînement se déroula parfaitement bien, et Harry se paya le luxe de voler quelques minutes seul sur le terrain avant de regagner les vestiaires, savourant la sensation du vent glissant sur ses vêtements et sur sa peau. Il évita poliment les quelques fans courageux qui avaient attendu la fin de l'entraînement, et se dirigea résolument vers les douches entièrement vides. C'était dans ces moments-là que Harry goûtait le plus la solitude. Il entra dans les douches et fit couler l'eau merveilleusement chaude.

xxxxxx

Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, immobile, ni à quel moment précis il laissa ses pensées dériver vers une paires d'yeux noirs et brûlants, c'est pourquoi il retint à peine un sursaut d'étonnement lorsque sa main vint de poser sur son sexe douloureux. Il poussa un soupir désespéré, et commença à se caresser sans douceur, presque avec rage. Il était tellement obnubilé par ces yeux, ces mains et surtout, surtout, cette Voix qu'il imaginait lui murmurer des choses incroyables, qu'il n'entendit pas les pas légers dans les vestiaires, et poussa un hoquet de surprise lorsqu'une main se posa brusquement sur la sienne, et qu'un corps chaud et nu vint se presser dans son dos.

« Un coup de main, Potter ? », chuchota une voix tout contre son oreille.

Harry tourna péniblement la tête, et rencontra, stupéfait, une paire d'yeux bruns et rieurs.

« Blaise ? », parvint-il à articuler faiblement. L'autre garçon commença à lui mordiller doucement le cou, arrachant un petit gémissement à Harry. « Qu'est-ce que tu fous là ? Je veux dire, non, Zabini, putain, arrête ! »

« Pourquoi, Harry ? Visiblement, tu as besoin de relâcher la pression, hmm ? ». Le jeune homme resserra sa main sur celle de Harry et commença à imprimer un mouvement lent à la base du membre dur. Harry poussa un cri étouffé, qui se transforma en halètement lorsque le jeune homme passa doucement son pouce sur le gland rougi où perlait déjà quelques gouttes de plaisir.

« Laisse-moi faire », murmura Blaise, son nez enfoui dans les mèches folles qui tombaient sur la nuque de Harry. « Tu sais, ça fait longtemps que tu me plais, et encore plus longtemps que tu n'as pas de copain…En fait, je ne t'ai jamais vu avec quelqu'un, et j'en ai juste tellement envie…Laisse-moi simplement te faire du bien, d'accord ? »

Harry ne répondit pas. Les paupières closes, il se mordait violemment la bouche, essayant sans y parvenir de retenir ses gémissements. Se laissant complètement aller contre le torse ferme de Blaise, il lui prit la main, et le guida, imprimant lui-même la cadence. Ses gémissements se firent plus forts, devenant des cris lorsqu'il sentit l'autre main de Blaise torturer délicieusement un de ses tétons, et l'érection du jeune homme se presser contre ses fesses. Il ne lui fallu que quelques courtes minutes pour jouir, dans un cri rauque, et il ne sentit pas les bras de Blaise relâcher leur étreinte. Il s'effondra sur le carrelage de la douche, pantelant. Il releva la tête après quelques secondes de silence gênant. Zabini le regardait d'un air étrange. Puis soupira, désabusé.

« Eh bien, Potter…Draco m'avait dit que tu suivais des cours de rattrapage avec Snape, mais je n'aurais jamais imaginé que les vapeurs des Potions t'abîmeraient la cervelle à ce point », lâcha Blaise d'un ton vexé.

Harry se rendit compte avec effroi qu'il avait prononcé, dans son…enthousiasme, le nom de son professeur. °Oh, non°.

« Zabini…je…oh, bon sang, Blaise, je suis désolé.

« C'est rien. Non, vraiment », s'empressa-t-il d'ajouter devant l'air affolé de Harry. « Je veux dire, ce n'est pas comme si j'étais vraiment amoureux de toi, ou un truc dans le genre. Je ne nie pas que j'aurais trouvé vraiment sympa d'être ton petit ami, mais, je ne vais pas t'en vouloir pour ça. Et puis là, je crois que je ne peux pas lutter, hein ? », ajouta-t-il, légèrement moqueur. « Quand même, pour fantasmer sur le Cauchemar Incontesté des élèves de Poudlard, il faut que tu sois légèrement dérangé. »

Harry lui répondit par un pauvre sourire.

« Ne le dis pas à Malfoy, s'il te plait. »

« Bien sûr que non ». Blaise tendit la main et aida Harry à se relever. « Je ne tiens pas à essuyer la première vague de fureur avant que tu ne te fasses tuer pour avoir fantasmé sur son parrain. Encore que quelque chose me dit qu'il y a des chances pour que ça le fasse mourir de rire. »

Harry renifla, dubitatif. Malfoy avait peut-être un sens de l'humour particulièrement tordu, il doutait tout de même que son rival apprécie l'ironie de la situation à sa juste valeur. Blaise laissa échapper un petit rire, puis embrassa doucement les lèvres du Survivant.

« Ne te prends pas la tête, personne ne saura que tu soupires après notre irascible Directeur de Maison. Et je ne t'en veux pas. Et puis », ajouta-t-il malicieusement, « je pourrais toujours me vanter d'avoir fait jouir l'Enfant Chéri du monde sorcier. Voilà qui va faire des envieux. »

Harry grimaça.

« Ouais. Je doute que ça rende Snape jaloux. »

« Eh, qui sait ? Snape est gay, et je ne connais personne qui n'ait pas reluqué au moins une fois dans sa vie ton joli petit cul. Tout est possible. »

« Snape est gay ? » Harry faillit en tomber à la renverse. Lui qui avait plutôt imaginé son redouté professeur comme un vampire se repaissant du sang de jeunes vierges effarouchées…°Moi je veux bien être une vierge effarouchée, dans ce - STOP ! Méchant Harry, rêver c'est mauvais pour la santé. C'est de Snape dont on parle, là. Il te DETESTE, n'oublie pas°.

Harry soupira, résigné.

« C'est gentil de me donner de l'espoir, Blaise, mais je crois que tu as raison. Les vapeurs des Potions ont du sacrément me monter au cerveau pour que j'imagine ne serait-ce qu'un seul instant que j'avais la moindre chance avec Snape. Je veux dire, il me hait, et, merde, je devrais juste entrer dans les ordres ou aller vivre en ermite dans la Forêt Interdite pour me punir d'avoir été aussi stupide. »

Blaise lui fit un petit sourire compatissant pendant que les deux amis se rhabillaient. Il paraissait évident qu'à première vue, Harry était sacrément dans la merde. Mais le jeune homme, lui, avait vu la façon dont le Maître des Potions regardait le Survivant ce matin au petit déjeuner. Exactement comme si Harry était un dessert particulièrement appétissant. Il résolut, malgré sa promesse, d'en toucher un ou deux mots à Draco, sous forme d'allusions. Cela promettait d'être intéressant.

Les deux jeunes gens se quittèrent sur une accolade amicale, et Harry regagna directement son dortoir. Il s'effondra sur son lit, et s'endormit immédiatement, sourd aux ronflements de Neville et Ron, déjà endormis depuis longtemps. Et cette nuit, aucun rêve ne vint perturber son sommeil.

xxxxxx

De son côté, Severus Snape faisait les cent pas dans ses appartements. Quelques jours. A peine quelques jours qu'il avait commencé à donner des cours à cet insupportable gosse. Seulement quelques leçons, et Severus avait compris dans quel merdier il s'était fourré. Se resservant un verre de FireWhiskey, il fixa d'un air furieux l'âtre vide de sa cheminée. Pourquoi, pourquoi fallait-il que Harry putain de Potter ait décidé de faire de sa vie à lui, Severus Snape, un enfer quotidien ? Pas qu'il n'ait pas l'habitude depuis sept ans, ceci dit. Mais là, on touchait vraiment au ridicule. Déjà, des rêves érotiques. °Porno, Severus, porno. Admets-le°. Oui, bon, d'accord, absolument, indéniablement et délicieusement pornographiques. Cela, déjà, relevait de la plus haute absurdité. Ensuite, le fait qu'il ait regardé l'Effroyable Sale Gosse ce matin au petit déjeuner comme si c'était le plus savoureux des gâteaux au chocolat (Severus adorait le chocolat, c'était son péché mignon. Bien entendu, personne n'était au courant - cela aurait ruiné à jamais son image -, sauf peut-être Albus Dumbledore. Mais Severus se demandait ce qu'Albus ignorait). Il en avait été tellement traumatisé qu'il avait pris ses autres repas dans ses appartements. Mais l'horreur absolue avait été atteinte quand il s'était retrouvé, en plein cours avec les quatrième année Serpentard/Griffondor, avec une érection particulièrement douloureuse à la simple pensée de Potter en train de déguster avec une lenteur insoutenable une Chocogrenouille. Severus s'était dit à ce moment-là qu'il ne pouvait pas tomber plus bas. Cruelle désillusion. C'était maintenant qu'il était en train de toucher le fond. Maintenant, à cet instant précis, alors qu'il aurait du tranquillement vider un verre de bourbon – par l'enfer, sa bouteille était vide. Il entama la bouteille de scotch – bref, alors qu'il aurait du tranquillement se soûler tout seul chez lui, et qu'à la place, il se demandait ce que pouvait bien faire Potter de sa soirée. °MERDE !°. Le verre vide alla se fracasser contre le manteau de la cheminée. Severus sortit, rageur et à moitié ivre, de ses appartements. Très bien. Ses hormones réclamaient du sexe ? Il allait leur donner du sexe, il se retenait depuis trop longtemps. N'importe quel bar gay du Londres sorcier ferait l'affaire. Du moment qu'il se trouvait un joli brun aux cheveux en bataille et aux yeux verts. Si possible avec des lunettes et un délicieux petit cul.

xxxxxx

Le lendemain au petit déjeuner, Harry constata avec étonnement que son redouté Professeur le regardait d'un air franchement mauvais. Enfin, encore plus que d'habitude. Et qu'il arborait des valises sous les yeux absolument impressionnantes. Tout à l'appréhension qu'il ressentait à l'idée de subir le soir même l'ire d'un Snape de particulièrement mauvaise humeur, il n'entendit pas les murmures excités qui parcouraient la Grande Salle, ni ne remarqua les regards à la fois curieux et envieux qui se posaient sur lui, encore plus que d'ordinaire. Pas plus qu'il ne s'attendait à entendre une voix traînante et légèrement moqueuse au creux de son oreille. Malfoy.

« Alors comme ça, Potter », fit tranquillement Draco en s'installant à côté de lui, « on se fait faire des gâteries par un beau Serpentard le soir dans les vestiaires de Quidditch ? » Les murmures baissèrent sensiblement dans la Grande Salle, tous les étudiants attendant ce qui allait suivre.

Harry s'étouffa avec sa brioche. Putain. Blaise y avait été très fort, tout de même. Malfoy se servit une généreuse tasse de thé en lui adressant un sourire goguenard, puis se détourna de son rival en proposant aimablement la théière à Lavande Brown, qui gloussa de plaisir. Hermione fit une moue sceptique, tandis que Ron tentait de ramasser sa mâchoire qui s'était malencontreusement éclatée dans son assiette. Et Seamus posa LA question.

« Eh, Malfoy, d'où tu sais ça toi ? Au fait, c'est qui ? »

« Ca ne te regarde pas, Finnigan », répliqua impassiblement Draco. « Mais si tu tiens tellement à le savoir, va donc poser la question à Blaise Zabini. »

« ZABINI ? » s'exclama Ron, qui avait retrouvé sa voix. « Alors c'était à lui que tu pensais, l'autre soir ? »

« Tu devrais le crier un peu plus fort, Ron », marmonna Harry complètement effondré. « Je suis sûr qu'il y a un sourd au Nicaragua qui ne t'a pas entendu. »

Toute la Grande Salle avait les yeux tournés vers eux à présent. Le Survivant aurait voulu pouvoir rentrer sous terre.

Ronald renifla dédaigneusement, alors que Ginny pouffait de rire dans sa barbe. Puis il se tourna vers son meilleur ami, ses yeux brillant d'une lueur dangereuse.

« Alors comme ça Harry, tu sors avec Zabini ? » demanda-t-il en retenant à grand peine un franc éclat de rire. « Et tu comptais nous annoncer la bonne nouvelle dans combien de temps ? Tu nous inviteras au mariage, j'espère ? Je pourrai être ton garçon d'honneur, dis ? »

« Ron », coupa sèchement Harry. « Je. Ne. Sors. Pas. Avec. Blaise. C'était juste… »

« Juste quoi ? » se moqua son ami, à présent réellement mort de rire. « Un accident ? »

« Voilà. C'est ça. Un accident. Qui ne se reproduira jamais. Je peux terminer mon petit déjeuner maintenant ? » demanda Harry, au bord du suicide.

Ron allait répliquer, toujours franchement amusé, lorsque Hermione se décida à prendre la défense du Survivant.

« Ron, laisse-le tranquille. Tu vois bien que Harry n'a pas envie d'en parler. Malfoy s'est déjà arrangé pour que tout Poudlard le sache, c'est suffisamment difficile comme ça. Quand Harry voudra nous en parler, il le fera. Maintenant, dépêchons-nous, MacGonnagall ne va pas nous attendre, elle. »

Harry fit un sourire reconnaissant à son amie, et Ron admit de bonne grâce qu'il avait été lourd, tout en enfournant à une vitesse impressionnante le contenu de son assiette.

« Tout de même », intervint Ginny, « je me demande pourquoi tu ne veux pas sortir avec Blaise, Harry. Il est super mignon, et drôlement sympa pour un Serpent - »

« GINNY ! DEGAGE !» s'exclamèrent en chœur les trois septième année, choqués. La dernière des Weasley s'enfuit en ricanant, sous les regards noirs du célèbre trio. Lequel sortit de la Grande Salle, cible des chuchotements des élèves.

Harry soupira. Même si Rita Skeeter lui avait accordé une paix royale depuis sa quatrième année, il s'imaginait déjà les gros titres des tabloïds sorciers du lendemain, quelque chose du genre « Le Survivant débauché » ou encore « Le sorcier le plus sexy de la planète en manque d'affection ! Entrevue exclusive avec son partenaire d'un soir ! ». Il se jura mentalement de faire très mal à Blaise au prochain match de Quidditch qui l'opposerait à Serpentard. Oh, et à ce maudit Malfoy aussi. C'est avec des fantasmes de tortures toutes plus imaginatives les unes que les autres que Harry se dépêcha d'aller en cours de Métamorphoses.

xxxxxx

Il était midi et Draco Malfoy réfléchissait, assis seul dans sa chambre de Préfet. Il repensait à la conversation qu'il avait eu avec Blaise la veille au soir. Ce dernier était venu le voir, l'air à la fois songeur et un peu ennuyé, et lui avait raconté l'incident des vestiaires. Bien évidemment, il avait refusé de dire à Draco, même au nom de leur sacro-sainte amitié (oui, les Serpentard pouvaient avoir des amis. Et Blaise était probablement le meilleur ami que Draco ait jamais eu), le nom qu'avait prononcé Potter, admettant seulement que c'était un autre membre de leur Maison (« Je te rassure, Draco, ce n'est pas toi »). Draco y avait tout de suite vu une excellente opportunité de se moquer du Survivant (il l'aimait bien, mais il adorait surtout l'emmerder le plus possible)…et un peu aussi de venger Blaise, qui sans s'être pris à proprement parler un râteau, s'était quand même reçu une sacrée douche froide. Car bien que ce dernier ne l'eût jamais admis, Malfoy savait parfaitement que son ami avait tout de même un gros faible pour le Survivant. °Chacun ses goûts après tout. Bon, je veux bien reconnaître que pour un mec, il est pas mal. Pas autant que moi, mais quand même pas mal°. Bien, sa petite blague avait eu beaucoup de succès. Maintenant, Zabini s'en remettrait, même si Draco songeait qu'il devrait peut-être le faire remplacer pour le prochain match contre Griffondor. Ce qui le préoccupait à présent, c'était de découvrir après qui soupirait sa Némésis. Ce n'était pas comme si le choix était vaste parmi les étudiants les plus âgés de Serpentard, même en y incluant les sixième année. Le blond passa mentalement en revue les candidats potentiels, en y incluant les hétéros. Après tout, Zabini n'avait pas précisé que l'objet des fantasmes de Potter était gay. °Enfin, heureusement que ce n'est pas moi. Encore que, ça aurait pu être follement drôle. Ouais. En fait non, pas vraiment.°. Bref. Le choix était très limité, considérant que Draco n'aurait jamais accepté de la part de son plus grand rival qu'il fasse preuve de mauvais goût. Et si quelqu'un s'y connaissait en matière de bon goût, c'était bien Draco Malfoy, qui était particulièrement exigeant quant au choix de ses petites amies (au point d'être célibataire depuis un bon moment déjà, mais ce n'était pas le sujet). Il y avait quelque chose qui clochait, mais il ne savait pas quoi. Blaise était-il sûr que le garçon était à Serpentard ? Parce qu'à part Zabini, et Malfoy lui-même, le jeune homme ne voyait personne qui puisse être à la hauteur de Harry Potter. Draco secoua la tête, agacé. Il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas dans cette histoire. Il résolut d'en reparler plus tard à Zabini, et rangea le problème dans un coin de son cerveau. Puis, il se décida à aller rendre visite à son cher parrain, qui semblait dans ses mauvais jours depuis quelques temps. Pour être tout à fait franc, Draco ne l'avait pas vu d'aussi mauvais poil depuis un bon moment, et il se demanda vaguement si la cause de cette humeur massacrante n'était pas les leçons de rattrapage qu'il devait donner à Potter. Draco songea qu'il devrait peut-être s'excuser auprès de Snape pour avoir conseillé au Survivant d'aller lui demander des cours particuliers. Puis il chassa cette idée de sa tête. Pas fou. Non, il allait plutôt l'embêter avec sa vie sentimentale. Son parrain devrait vraiment se trouver un copain. Ca le décrisperait peut-être…

xxxxxx

Voilà, voilà, le troisième chapitre...Je ne suis pas très contente de celui là, j'ai peur d'être passée un peu vite sur certains trucs. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! Bises à tout le monde...