Disclaimer: Naruto ne m'appartient pas, il appartient à M. Kishimoto qui est merveilleux et fait de ses persons de vrai régal pour les yeux et du fan service pour les yaoistes qui l'aiment.

Attention, toujours des spoils, et du yaoi.

Amusez-vous!

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Chapitre 5: Vie commune.

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Sasuke se réveilla en sursaut.

Il y avait quelqu'un dans son lit.

Naruto?

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Sasuke était fatigué. La journée avait été rude. Il avait travaillé d'arrache-pied sur l'exam de chuunin. Rajoutez à ça Naruto qui se prenait pour une mère poule et toute personne saine d'esprit comprendrait que le dernier des Uchiha soit fatigué.

A peine rentré il avait décidé de prendre un bon bain pour se reposer. Et les dieux savaient s'il en avait besoin.

Se réveiller en pleine nuit pour retrouver un Naruto dans ses bras avait de quoi se révéler choquant pour tout ninja normalement constitué. Sasuke laissa dangereusement vagabonder son esprit vers les évènements de ce matin. Il s'était réveillé quand une main lui était arrivée en pleine figure. Naruto de toute évidence bougeait énormément dans son sommeil. Il lui avait quand même fallut quelques minutes pour se rendre compte de l'incongruité de la chose. Il s'était couché seul et se réveillait avec l'homme de ses rêves dans son lit. Sana lui avait dit de remercier sa bonne étoile. Il l'avait envoyé cer comme d'habitude.

Le problème, une fois qu'il eût compris la situation était évidemment que faire? Devait-il réveiller Naruto en lui hurlant dessus? Devait-il le pousser du lit? Devait-il se montrer tendre ou dégoûté? D'ailleurs pour quelle raison était-il venu le rejoindre dans son lit. Un cauchemar? Une erreur? Une envie cochonne?

Tandis qu'il se posait toutes ces questions, l'horloge continuait d'égrener les secondes, la lune suivait sa course paisible, et le sommeil reprenait possession de lui. L'agréable poids du jeune renard sur lui, son odeur rassurante, la chaleur de son corps le replongèrent dans le sommeil.

Son réveil sonna à 5h50. Naruto avait envahi son espace vital. Il était maintenu au lit par un bras et une jambe mate. Naruto soufflait dans son cou. Il sentait contre sa cuisse à travers le pyjama quelque chose de chaud et dur. Il ne fallut pas longtemps avant que, par un effet de résonance Sasuke ne ressente une grande chaleur dans son bas-ventre suivi par une inconfortable érection qui frottait insidieusement contre la jambe de Naruto. Et m!

Les dieux étaient farceurs, mais ils devaient quand même aimer Sasuke. A six heures pétantes Naruto sauta du lit et s'étira comme tous les matins. Après avoir baillé copieusement, il prit conscience de son environnement.

- Ben Sasuke, qu'est-ce tu fais là? T'as fait un cauchemar?

- Idiot! C'est ma chambre!

- Whoé!

Naruto se mit à sourire comme un idiot et à se frotter le haut du crâne.

- Entraînement matinal, ça te tente?

Et ainsi Sasuke fut sauvé...

Mais maintenant, seul dans son bain, en repensant à la chaleur de Naruto, à son corps à peine séparé du sien par deux épaisseurs de tissus, Sasuke sentait revenir l'insidieuse chaleur.

- Non! Couché!

Hélas même les chiens sauvages répondaient mieux aux ordres de Sasuke que son propre corps! Vaincu par Mère Nature, Sasuke laissa sa main couler jusqu'au sabre de chair qui brûlait de trouver son fourreau...

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Sasuke assura la ceinture de son yukata en descendant l'escalier.

Des rires provenaient de la cuisine. Soit Naruto riait tout seul, ce qu'il faisait souvent, soit ils avaient des invités. Sasuke pria pour que ce ne soit ni Sakura ni Ino.

- Iruka-sensei!

Le chuunin se retourna en souriant.

- Sasuke-kun, comment te sens-tu? J'espère que tu nous pardonneras d'être arrivés à l'improviste.

Nous?

- Byakko, dis bonjour.

De grands yeux chocolat se levèrent vers Sasuke.

- Bonjour, comment allez-vous?

Byakko avait hérité de son père des cheveux d'un blanc argenté et de sa... euh... "mère" de grands yeux chocolat et un teint mat.

- Iruka-sensei est venu m'apprendre à faire des bento.

Naruto se retourna, spatule à la main, un énorme sourire lui mangeant le visage. Byakko retourna s'asseoir devant son verre de lait.

- Ça me rappelle quand Naruto est venu me voir pour apprendre à faire des chocolats pour la Saint Valentin...

- Oh la catastrophe!

- Ni lui ni moi n'avions la moindre idée de comment ça se faisait!

- Pauvre Iruka-sensei, l'état de la cuisine après...

- J'ai mis deux jours à m'en remettre...

Iruka sourit à Naruto comme une mère de famille nombreuse à l'un de ses petits. Sasuke sentit la morsure de la jalousie rogner son coeur. Il se sentait en trop dans cette ambiance familiale. Il passa au salon, s'assit sur le sol, et contempla le jardin. Le bassin des carpes était alimenté par un filet d'eau courante rythmé par un tube de bambou. Le bruit répétitif du bambou aidait à la contemplation disait toujours son père. Le soleil de l'été jouait avec les reflets des arbres dans l'eau. Tout était paisible dans le jardin. Les jambes dans le vide, Sasuke se laissa pénétrer par l'atmosphère paisible qui l'entourait et ferma les yeux.

Il ne le sentit pas approcher. Il ne se rendit compte de sa présence qu'au moment où il parla.

- Tu sens bon.

Le petit Byakko était à deux centimètre de son visage, l'examinant du fond de ses grands yeux doux. Puis il se fendit d'un sourire rappelant à la fois celui d'Iruka et de Naruto.

- Je t'aime bien.

Sur ces paroles décisives, Byakko s'installa dans le giron de Sasuke et se pelotonna pour dormir. Interloqué, Sasuke contempla l'étrange petite bête qui venait de lui tomber dans les bras. L'enfant était chaud, lové en boule sur ses genoux comme un gros chat, il irradiait la chaleur. Sasuke regarda son visage endormi, si semblable à celui d'Iruka-sensei et en même temps sensiblement différent.

Byakko était né pendant que Sasuke était au village du Son. D'après ce qui était arrivé jusqu'aux oreilles de Sasuke, Iruka s'était retrouvé "enceinte" après une folle nuit d'amour avec Kakashi-sensei. C'était le seul précedent dont Sasuke ait jamais entendu parler. Peut-être devrait-il lui demander conseil...

C'est ça, et demain les cochons voleraient!

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- Ils sont mignons.

Le visage souriant de Naruto apparut au dessus de lui.

Nyu pensa le Uchiha.

- Byakko est très rarement à l'aise avec les étrangers.

C'est alors qu'il réalisa qu'un gros chat était roulé en boule sur lui. De toute évidence, il avait fait comme le petit garçon de trois ans, il s'était endormi. Sasuke rougit devant cette nouvelle trahison de son corps fatigué.

- Byakko, chéri...

La voix douce d'Iruka ramena son fils du royaume des songes. Le petit s'étira gracieusement en baillant comme un félin.

- On va rentrer, maintenant, ton père doit avoir faim...

Byakko mit la main dans celle d'Iruka.

- D'accord.

Sasuke ravala son orgueil (fatigue oblige) et accepta l'aide de Naruto pour se remettre sur pied.

- Merci de votre accueil.

- Merci d'avoir bien voulu venir, Iruka-sensei.

Naruto et son professeur partagèrent un sourire plein de tendresse et de souvenirs. Est-ce qu'un jour Naruto lui adresserait ce sourire?

- Bon, allez, à table!

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La vie prit un rythme lent comme une feuille dorée tombant doucement de l'arbre en automne. On eut dit que le monde retenait son souffle.

Le matin devenait pour Sasuke synonyme de surprise. Il ne savait jamais s'il allait se réveiller seul ou non. Naruto semblait être devenu somnambule et certains matins, les oiseaux voyaient les deux jeunes gens blottis tous deux au fond du lit. D'autres matins, au contraire, il se réveillait seul avec une étrange tristesse au coeur et une impression d'absence difficile à supporter.

Etrangement, Naruto était d'une ponctualité presque surnaturelle, on aurait pu régler les horloges de Konoha sur le jeune homme. A six heures pile, il sautait du lit, quelque lit que ce soit, d'ailleurs.

Puis, toujours aussi bruyant, il venait réclamer à corps et à cris son duel matinal. La plupart des frustrations que Sasuke accumulait durant la nuit se résolvaient dans la clarté de ces entraînements matinaux. Leur jeu préféré était la course-poursuite. L'un d'entre eux partait avec cinq minutes d'avance et l'autre devait le retrouver, un combat acharné s'en suivait alors. C'était pour tous deux une manière de contrer le mauvais sort et de vaincre de mauvais souvenirs.

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Hinata Hyuga s'entraînait d'arrache-pied pour devenir forte. Son rêve était de devenir quelqu'un d'aussi fort que son idole et amour secret (enfin pour lui du moins) Naruto Uzumaki. Alors tous les matins aux aurores, elle demandait à grand frère Neji de l'aider à se perfectionner.

Depuis son plus jeune âge Neji ressentait pour sa jeune cousine des sentiments sur lesquels il évitait de mettre un nom. Il fut une époque où sa haine de la branche principale escamota ce qu'il avait toujours ressenti à l'égard de la douce jeune fille. En réfléchissant à cet affrontement lors de l'examen chuunin, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait été mordu par la jalousie en voyant que sa cousine était devenue forte pour un autre que lui...

Ce matin là, Hinata et Neji travaillaient sur le byakkugan. La vision d'Hinata était plus précise que celle de Neji, mais ce dernier pouvait voir beaucoup plus loin.

Leur pratique matinale était pour tous deux un grand moment de calme, un moment que Neji chérissait par dessus tout et qu'il essayait de maintenir malgré les sollicitations diverses dont il était l'objet maintenant qu'il était jounin. C'est pourquoi il ne prit pas bien qu'un individu s'aventure à la limite de leur terrain d'entraînement.

- Oh! Naruto-kun!

Malgré la distance, Hinata avait reconnu la couleur et le goût du chakra de Naruto. C'était une chose pour laquelle elle était naturellement douée, reconnaître les différents chakra. Neji lui, avait beaucoup plus de mal. Bien sûr il était le génie de la famille Hyuga donc il y arrivait en règle générale, mais Hinata était dans ce domaine bien meilleure que lui.

Neji regarda s'en aller son "rival" et tourna son attention vers Hinata. Comme à chaque fois qu'elle le voyait, une rougeur diffuse grimpait sur son visage.

- Hina...

La jeune Hyuga posa la main sur le bras de son cousin. Son visage était livide. Vif comme l'éclair, Neji sonda les alentours au byakkugan. Quelqu'un s'éloignait dans la direction qu'avait suivit Naruto... Un ennemi? Il regarda plus attentivement, la couleur et l'odeur du chakra lui semblaient familier. Il remarqua quelques fils de chakra d'une couleur différente au niveau de l'abdomen. Suivant des yeux l'intrus, il essaya de se souvenir.

Il y a des moments dans la vie de chacun où le ciel nous tombe sur la tête, où tous nos repères se perdent, où nous perdons pied. Quand il réalisa qui venait de passer dans son champ de vision, Neji eut très clairement l'impression que la terre s'était mise à tourner dans le mauvais sens. Il venait de voir passer Sasuke Uchiha et ce dernier portait un enfant... Un enfant qui d'après son chakra était celui de Naruto!

Le coeur de Neji était partagé. Partagé entre la peine qu'il sentait pour sa pauvre petite Hinata et la joie de savoir que cet amour ne serait jamais partagé, lui laissant une chance de trouver un jour grâce aux yeux de la jeune fille de ses rêves. Neji était devenu plus humain au cours de ces dernières années, et ce fut la tendresse et la peine qui l'emportèrent, il fallait qu'il console Hinata.

- Hinata, tu...

- Allons, Neji nii-san! Il faut continuer l'entraînement!

Elle lui dit ça un grand sourire aux lèvres, la voix ferme, comme si elle ne s'apercevait pas que son menton tremblait et que les larmes glissaient le long de ses joues.

Neji la prit dans ses bras. Par les dieux, quel courage avait sa Hinata!

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Naruto et Sasuke s'occupaient du petit déjeuner à tour de rôle tandis que leur douce moitié prenait sa douche. Puis ils filaient travailler. Kakashi n'arrivait bien sûr jamais à l'heure, mais tous les ninjas avaient compris qu'ils pouvaient commencer sans lui. Sakura surveillait l'avancement des travaux, agissant comme chef en l'absence du jounin au sharingan.

Kakashi, père de famille comblé, avait en effet décrété secrètement que ces matinées étaient consacrées à sa famille. Il petit déjeunait avec Iruka et Byakko puis jouait avec ce dernier avant de l'emmener chez l'une de ses nourrices, de vieilles kunoichis respectables, la plus respectable d'entre elles étant une vieille dame médecin avec le visage lisse d'une petite jeune. Tsunade disait qu'elle voulait connaître le visage des jeunes de Konoha, mais Iruka pensait que le charme incroyable de son fils avait séduit la vieille peau dès l'instant où elle l'avait tenu dans ses bras, quelques minutes après sa naissance.

Au début, Iruka avait hurlé contre son cher et tendre. C'était l'examen chuunin, il se devait d'être à l'heure! Mais Kakashi, habile comme un serpent avait réussi à le convaincre que c'était l'occasion où jamais de donner une chance à Sakura de montrer ses qualités de commandement qu'elle avait acquises auprès du Hokage. Iruka s'était laissé faire, il avait trop de difficultés à lutter contre les excuses stupides de Kakashi.

A l'heure du déjeuner, Sasuke mangeait le bentô chaleureusement préparé par sa douce et tendre moitié, sous les regards inquiets de Naurto, amusés de Kakashi, jaloux de Sakura et goguenards de Shikamaru. Quand il tardait à finir ses plats, Naruto avait l'impudence d'essayer de lui donner la becquée, ce qui provoquait un tollé de la part de Sakura et d'Ino. La plupart de ces déjeuners en plein air se soldaient par de grandes querelles entre un Sasuke irrité et rouge, un Naruto offusqué et une Sakura jalouse. Autant dire que Kakashi était heureux de revoir ce spectacle qui lui rappelait le bon temps.

L'après midi de travail était assez courte. Kakashi faisait en effet valoir le fait qu'il était un jeune père consciencieux et tous les ninjas étaient relâchés tôt pour que Kakashi puisse aller libérer les baby-sitters et entraîner son fils pour en faire un petit génie.

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Sasuke n'avait pas pour habitude d'être indécis, c'était la caractéristique d'un esprit faible, un homme fort savait toujours ce qu'il devait faire et le faisait sans attendre. Cependant voilà trois jours qu'il hésitait, qu'il rebroussait chemin à peine arrivé devant la maison. Et aujourd'hui qu'il avait trouvé la force d'aller jusqu'à la sonnette, il n'arrivait pas à appuyer...

Tu es faible, Sasuke.

Itachi avait raison, Sasuke était un être faible, il fuyait devant la moindre contrariété. Présentement il fuyait devant ce qui allait sûrement être la plus grande honte de sa vie.

Alors qu'il levait une nouvelle fois la main vers la sonnette, la porte s'ouvrit.

- Sasuke-kun, pourquoi n'entres-tu pas?

Iruka-sensei s'effaça pour laisser passer son ancien élève.

- Comment avez-vous...

- Un ninja a ses secrets...

En l'occurrence, le chuunin comptait sur l'instinct surdéveloppé de son fils.

- Installe-toi, je vais faire du thé.

Sasuke s'assit fébrilement. Il ne se sentait pas à sa place. Pas à sa place! Il regarda par la fenêtre dans le vain espoir de tenter de se calmer. Il n'aurait pas dû venir. Non, décidément, il aurait mieux fait de rester à la maison...

Une petite main se posa sur la sienne, le faisant sursauter comme une jouvencelle effarouchée.

- Bonjour Sasuke-nii-chan!

Byakko l'enserra de toute la force de ses petits bras. Sentir ce petit corps souriant se blottir contre lui ramena le sourire et la paix dans le coeur de Sasuke.

- Bonjour Byakko.

- Papa dit que tu savais faire le katon quand tu étais petit. Tu m'apprendras, dis? Grand frère Naruto a dit qu'il m'apprendrait le Sexy no Jutsu!

- Byakko! Laisse Sasuke et va donc jouer, ton père doit être caché, maintenant.

Pendant qu'Iruka versait le thé, Sasuke regarda s'éloigner le petit à la crinière blanche.

- Son père l'entraîne tous les soirs: lancé de shurikens, malaxage de chakra, taijutsu... Je crois qu'il ne fait que lui donner le même entraînement que celui qu'il a reçu lui-même, mais parfois je me demande si ce n'est pas un peu trop pour un enfant de cet âge... Sucre?

- Non merci.

- Il voulait lui faire passer l'examen chuunin à l'âge auquel il l'a lui-même passé, mais c'est beaucoup trop jeune. Je refuse que mon fils gâche son enfance. Il ira à l'école, il se fera des amis, il se trouvera des gens aussi indispensables pour lui que Sakura ou Sasuke-kun peuvent l'être pour Naruto...

Iruka lui tendit sa tasse, s'occupa de son thé et laissant enfin tomber ces mots tant craints de Sasuke:

- De quoi voulais-tu me parler?

Sasuke passa ensuite ce qu'il considéra comme les deux heures les plus humiliantes de sa vie pendant lesquelles il bafouilla misérablement des questions presque déguisées sur la grossesse d'Iruka. Iruka-sensei avait l'habitude de gérer les questions d'adolescents sur leur sexualité naissante, aussi répondit-il le plus calmement possible aux questions de son ancien élève. Après tout, apprendre que parfois un homme pouvait être "enceint" devait amener au dernier des Uchiha de nombreuses questions et angoisses. Ne s'était-il pas juré de restaurer son clan?

Au fur et à mesure que les questions devenaient plus précises et que Sasuke virait d'un pourpre beaucoup plus éclatant, Iruka comprit qu'il y avait plus dans cet entretien que de simples questions d'adolescents sur leur sexualité. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour additionner un plus un et en conclure que le jeune Uchiha n'était pas malade que des nerfs... Mais Iruka était un homme sensible qui n'aimait pas mettre les gens dans l'embarras, aussi fit-il semblant de n'avoir rien remarqué.

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Les fins d'après-midi à la maison se déroulaient selon un ronronnement inéluctable. Sasuke prenait un bain, mettait un yukata et s'asseyait sur la balustrade donnant sur le jardin. Il passait des heures à contempler le jardin. L'après-midi, il se sentait toujours plus lent, non pas fatigué, mais mou, comme si son corps était fait de guimauve tendre et molle. Son cerveau se contentait de vagabonder tranquillement tandis que son corps absorbait les rayons du soleil. Il se sentait en harmonie avec les fleurs, d'autres fois il avait l'impression d'être un chat blotti dans la lumière de l'été. Parfois il se demandait si c'était le bébé qui avait besoin de soleil, mais réfléchir était beaucoup trop douloureux alors il se laissait tout simplement aller à sa mollesse et atteignait la sérénité bouddhique avec une facilité déconcertante.

Naruto rentrait plus tard à la maison, il sortait avec ses copains, allait jouer avec Byakko, aidait Sakura à faire du shopping, ou faisait les courses. Mais Sasuke savait qu'il rentrerait forcément, tout sourire, bruyant et remuant, le tirant de sa rêverie en ramenant avec lui la joie dans la maison des Uchiha. Alors, au fond de lui, là où habitait encore Sana, là où se développait une nouvelle vie, Sasuke ressentait une chaleur inhabituelle qui faisait flotter sur ses lèvres un doux sourire.

Au fur et à mesure de leur vie commune, Sasuke apprenait beaucoup sur Naruto, par exemple ce dernier aimait chanter en cuisinant, ou encore regarder des feuilletons débiles le soir après manger dans lesquels ninjas et kunoichis se poursuivaient sur fond de traîtrises amoureuses et de rendez-vous manqués. Depuis quelques temps, Sasuke avait la larme à l'oeil en regardant ce type d'émission, décidément ces hormones ne lui jouaient que des sales tours.

Parfois, Naruto venait s'asseoir à ses côtés pour regarder le crépuscule dans le plus grand silence. Sasuke adorait ces moments, ils lui donnaient l'impression de former une vraie famille; plus d'une fois il avait dû se retenir de se laisser aller dans l'étreinte de Naruto. Bien sûr, ces grands moments de mollesse et de romanticisme passés, Sasuke tentait de se persuader que ce n'était que ses hormones qui lui brouillaient les sens...

A dix heures, Sasuke était envoyé au lit par Naruto avec cette atroce promesse d'une berceuse s'il n'acceptait pas d'aller se coucher tout de suite. Être mis au lit par Naruto avait l'étrange vertu de le ramener en enfance, à un âge où sa mère faisait de même. Seul dans son lit, il ressentait une étrange chaleur monter de l'intérieur.

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Le premier rendez-vous avec Tsunade ne s'était pas passé tout à fait comme le voulait le Hokage. En effet, la machine destinée à faire l'échographie avait obstinément refusé de fonctionner. D'après Tsunade s'était dû à une perturbation du chakra de Sasuke qui empéchait les capteurs de fonctionner correctement. La première échographie avait donc été remise à la semaine suivante.

Les jours séparant Sasuke de la première image de sa progéniture se passèrent dans une chaude routine qui ne fut absolument pas pour déplaire à la future maman en quête de chaleur et de douceur.

Ce fut par un beau jour ensoleillé que Sasuke se retrouva de nouveau dans la petite infirmerie attenante au bureau du Hokage. Cette fois, Tsunade avait fait régler sa machine en conséquence et commença par l'échographie. Les frissons parcoururent l'échine de Sasuke alors que Tsunade lui appliquait le gel glacé sur la peau.

- Ok, on devrait bientôt voir le bébé.

Sasuke regarda l'écran sans vraiment trop savoir ce qu'il fallait chercher.

- Ah! Voilà une tête, et...

Tsunade scruta l'écran avec circonspection. Elle se rapprocha de l'écran, bougea plusieurs fois le faisceau sur le ventre de la future maman... Sasuke commença à s'inquiéter. Soudain, elle se tourna brusquement vers lui, un énorme sourire de chat sur le visage.

- Félicitations, Sasuke, ce sont des triplés!

Sasuke essaya d'intégrer l'information, mais son cerveau semblait paralysé.

- Au fait, quand est-ce que tu penses dire à Naruto qu'il va être papa?