Chapitre 3 : Quand Bra débarque dans le monde du travail

Tout en baillant à s'en décrocher la mâchoire, Trunk quitta son lit et traîna des pieds jusqu'à la salle de bain. Il se dévisagea dans le miroir. Il avait une mine affreuse. Pas étonnant après sa soirée en boîte. Et dire qu'il avait gâché une bonne nuit de sommeil pour quoi ? Pour se retrouver à glander près du bar, le nez dans son verre, mainte fois remplie par le barman. Comment allait-il se remettre au travail après une nuit blanche ?

Son regard tomba alors sur sa montre qui reposait sur le lavabo. Il la prit et regarda l'heure.

- C'EST PAS VRAI !!!!!! JE SUIS GRAVE EN RETARD !

A la bourre, il expédia sa toilette en cinq minutes chrono et s'habilla en moins temps encore. Il sortit de sa chambre et passa dans la salle à manger où il ne découvrit que sa mère en pleine préparation du petit déjeuner.

- Bon sang ! Y'a personne dans cette foutue baraque pour me réveiller ?! Maman ! Toi, au moins, t'aurais pu y penser !

- Désolé, mon chéri, mais tu dois apprendre à gérer ta vie seul. Tu as passé la nuit dehors en sachant que tu travaillais le lendemain. Rassure-toi, il est huit heures. Tu peux te permettre d'arriver à neuf heures au bureau. Je ne crois pas qu'il y aura quelqu'un pour enguirlander le patron, sourit-elle.

- Oui, mais je dois donner l'exemple.

- Tadaaaah ! The star's here !

Bra venait de faire son apparition avec ses fameuses bottes roses, une micro jupe en jean et un débardeur. Un gavroche bleu jean coiffait ses cheveux séparés en deux couettes.

- Comment vous me trouvez ? demanda-t-elle en se pavanant tel un mannequin lors d'un défilé.

- Jolie, jugea Bulma. Mais où comptes-tu te rendre ainsi ?

- Et bien...

- C'EST QUOI CETTE TENUE ?!!!!!!!!!!

Ils se tournèrent tous en direction de la porte où Végéta se tenait. Il rentrait de son entraînement matinal. La colère se lisait sur son visage. Bra alla se réfugier derrière sa mère, sous l'oeil amusé de Trunk. Sa soeur allait passer un sale quart d'heure. Et pour rien au monde, il n'aurait manqué ça.

- Mais papa...

- Y'A PAS DE "MAIS PAPA" QUI TIENNE !!!!! C'EST QUOI CA ?!!

- C'est ce qui se porte, en ce moment, chez les filles, répondit Trunk en chipant une crêpe sur le plateau. C'est très tendance à ce qu'il parait.

- JE M'EN FOUS DES AUTRES ! BRA, VAS T'HABILLER!

- Mais je suis habillée, plaida-t-elle, en se tenant toujours éloigné de son père.

- C'EST CA QUE TU APPELLLES « HABILEE» ? TU CACHES TES ORTEILS ET TU DEVOILES LE HAUT. C'EST PAS LE CONTRAIRE D'HABITUDE ?

- Végéta, calme-toi, intervient Bulma, au bord de la crise de rire. Tu vas encore réveiller les voisins.

- J'ai rien à faire des voisins ! dit-il néanmoins plus calmement. Je te préviens, Bra, si tu ne vas pas me rallonger cette... Ce tissu, je t'enferme dans une capsule et je t'envoie à l'autre bout de la galaxie !

- T'oseras pas. Je suis ta petite fille chérie, après tout.

- Dépêche-toi ou...

En voyant la lueur déterminée briller dans les yeux de son père, Bra comprit qu'il valait mieux ne pas discuter avec lui pour le moment. Elle courut hors de la pièce, en sanglotant.

Bien que visiblement atteint par les larmes de crocodiles de sa fille, Végéta n'en laissa rien paraître. Il alluma le poste de télévision et commença à zapper. Bulma se remit à sa cuisine.

Trunk chipa une autre crêpe sur le plateau quand son attention s'arrêta sur les informations de la télévision. Hercule, le président, était interviewé par les journalistes au sujet d'une affaire qu'il suivait depuis deux ans. Elle concernait plusieurs grandes entreprises qui avaient été délestées de plusieurs millions de dollars sans que personne ne sache comment et où l'argent s'était volatilisé. Malgré la bonne volonté des services de polices, jusqu'à maintenant les recherches pour mettre la main sur les coupables - car ils étaient forcément plusieurs pour ce coup de maître - s'étaient révélées infructueuses.

"Les différents chefs d'état et moi même avons décidé d'agir face à cette vermine qui pillent nos entreprises de leur profit, déclara Hercule. Il est évident que les actions individuelles de chacun ne mèneront à rien si nous avons effectivement à faire à une bande organisée. Il nous a donc paru plus logique d'unir nos forces pour démasquer les coupables.

- Vous comptez donc rassemblez les différents services secrets du monde. Cependant cette mesure ne sera-t-elle pas difficile à mettre en oeuvre d'un point de vue logistique et humain ?

- Effectivement, les barrières pour la mise en place de cette mesure existent. Nous serons certainement opposées à certaines résistances de la part de quelques pays, mais je suis certain qu'au vu des intérêts financiers, qui sont en jeu, chacun y mettra plus que du sien.

- Certaines rumeurs circulent à propos de l'émergence d'une mafia qui s'est opérée depuis deux ans. Cela pourrait-il avoir un rapport avec notre affaire ?

- Comme vous le dite si bien : ce ne sont que des rumeurs. Mais s'il y a effectivement une activité mafieuse, nos polices seront y mettre un terme. Je vous remercie, dit-il en entrant dans sa voiture.

- Une autre question, monsieur le président !"

Végéta zappa de chaîne, sans émettre d'avis sur l'intervention si sérieuse d'Hercule, puis lorsque Bulma lui posa son assiette sous le nez, il commença à manger.

- Il serait peut-être temps de partir, non ? dit-il à son fils.

- Ouais. Bon à ce soir !

- Attends-moi, Trunk !

La main sur le poignet de la porte, il dévisagea sa soeur. Que lui voulait-elle encore ?

Au moins, elle a écouté papa... C'est flippant, ça ! D'habitude, y a pas moyen de lui faire entendre raison. Ça cache forcément un truc. J'en mettrais ma main au feu. Et c'est quoi ce sourire à la Candy ? Elle veut me demander un service. Je le sens. Je le sens trop. Faut que je me tire d'ici avant qu'un iceberg me tombe dessus.

- Bra ! cria Végéta.

- Oui, papa ?

Il avait quitté la salle à manger pour voir la nouvelle tenue de sa fille.

Végéta étudia d'un oeil critique le pantalon en jean, qu'elle avait enfilé sous la jupe, et le tee-shirt blanc à l'effigie d'Hello Kitty, sous lequel on devinait le débardeur.

C'est quoi cette idée de mettre des trucs par dessus d'autre trucs en été ? Elle va crever de chaud. Bon, c'est pas grave. Du moment qu'elle porte des choses décentes, je vais pas me plaindre.

- Alors, c'est bon ? demanda-t-elle candide.

- Oui, répondit-il.

- Alors je peux accompagner Trunk ?

- Ca va pas la tête ! s'écria son frère. Je vais travailler, moi ! J'ai pas le temps de me traîner une gamine ! Va faire mumuse sur la plage avec tes copines !

- S'il te plait frérot, implora-t-elle. Je me ferai toute petite et discrète.

- Toi discrète ? Je passerai plus discrètement avec un éléphant qu'avec toi !

- Papa, dit-elle en le suppliant avec une moue de petite fille, fais quelque chose.

- Ah, non ! tonna Trunk. Si tu me la mets entre les mains, papa, je te jure que...

- Bra, accompagne ton fère. Et pas de discussion, Trunk.

Et tandis que Bra sautait au cou de son père, Trunk marcha en direction de la voiture, qui l'attendait depuis un bon moment, en tirant une gueule de trois mètres de long. Il claqua la portière droite au moment où Bra ouvrait celle de gauche.

- Roulez, Harris !

- Bien mademoiselle, Bra.

- Je peux savoir pourquoi tu viens ? demanda Trunk.

- Pour rien. Je voulais juste voir comment travaillait mon frère chéri.

- C'est ça. Allez crache le morceaux ou j'ouvre la portière. Tu seras un peu écorchée après cette chute, mais bon t'es une saiyen après tout.

- T'es énervant ! Continue comme ça et tu vas ressembler à papa.

- Je vais lui dire.

- M'en fous, dit-elle en lui tirant la langue. Il te croira pas.

Un point pour elle. Ça a toujours été sa parole contre la mienne.

- Tu promets de rien dire, hein ?

- Je t'écoute, dit-il.

- Et bien, je suis tombée amoureuse.

- Et alors ? Je vois pas ce que je viens faire dans ton histoire.

- Il se trouve que j'ai rencontré un charmant et beau jeune homme, pas comme toi. Il est châtain, les yeux vert comme des émeraudes, musclé et...

- Je veux pas de détails, coupa-t-il. Va directement aux faits.

- Il se trouve que par le plus heureux des hasards, c'est l'un de tes employés.

Et vlan ! Le Destin ! Pourquoi il m'a zappé pour s'occuper de Bra ? Il a fallu qu'elle rencontre un mec qui se trouve être un de mes salariés. J'y crois pas. J'ai la poisse ou quoi ?!

- ... Trunk !

- Quoi ?

- Tu peux éviter tes voyages sur la lune ? Un jour, ton manque d'écoute va te jouer un fâcheux tour, le réprimanda-t-elle.

- Et comment tu sais qu'il est un de mes employés ?

- C'est ce que je t'expliquais, se fâcha-t-elle. Ca fait une semaine que je le suis à la trace grâce à Pan. Je sais tout ce qu'il fait, où il va, ce qu'il aime...

- T'as impliqué Pan dans ton délire ?

- En vol, c'est plus facile de tracer quelqu'un. J'allais pas payer un détective alors que j'avais une amie bien plus experte dans ce domaine.

- Et tu pouvais pas le faire toi-même ?

- Tu n'y penses pas ! J'aurais eu l'air de quoi ? D'une pauvre fille qui suis un mec parce qu'elle a peur de l'aborder ? C'est pas "in" du tout !

- Ca sert à rien de parler avec toi, dit-il en passant ses deux mains dans ses cheveux. T'en reviens toujours à la mode.

- La mode, c'est très important pour une fille. Si tu ne le comprends pas, tu ne comprendras jamais comment fonctionne une fille.

- Je pense pas que toutes les filles soient comme toi, et heureusement.

- Et pourtant c'est avec ce genre de fille que tu sors, mais en pire, bien sûr. T'es plein de paradoxes, grand frère.

- ...

Je ne sais pas quoi lui répondre. Moi-même, j'ignore pourquoi je me tourne vers les filles superficielles. C'est peut-être parce qu'au fond, elles ne sont pas compliquées. Tu leur offres quelques fleurs, des bijoux à chaque fête importante, et tu les complimentes un bon coup pour qu'elles te fichent la paix. A bien y réfléchir, j'ai toujours cherché les histoires faciles. Et c'est peut-être là que vient le hic. Une relation sérieuse, c'est compliqué comme tout. Te sentiments sont à mettre en jeu tout comme ta fierté car il faut savoir faire des concessions énormes même quand on à raison. Je dois me remettre en question et très vite si je veux trouver ma Juliette.

Il détourna les yeux de la vitre pour se tourner vers Bra. Et là, il comprit pourquoi elle s'était si vite inclinée face à leur père. La demoiselle ôtait son tee-shirt pour découvrir son débardeur. Ensuite, elle s'attaqua à son pantalon. Elle ôta ses bottes puis fit glisser son pantalon.

- Qu'est-ce que tu fais ?!

- Je me prépare à rencontrer mon futur mari, dit-elle tout en remettant ses bottes.

- Papa va te tuer quand il apprendra que tu t'es joué de lui !

- Je ne vois personne, à part toi bien sûr, pour jouer les mauvaises langues auprès de papa.

- Tu vas tout de même pas passer les portes de ma compagnie habillée aussi...

- Sexy ? Bah, si. Pourquoi ?

- Promet-moi de ne pas te pencher et de ne pas croiser les jambes lorsque tu seras assise.

- T'inquiète, je sais me tenir.

Ils arrivèrent cinq minutes plus tard devant la compagnie. Ils s'extirpèrent de la voiture. Puis Bra, passa son bras sous celui de Trunk. C'était la première fois qu'elle s'aventurait dans l'univers de son frère et elle avait un peu le trac à l'idée de faire la connaissance de tant de monde en même temps.

Dès qu'ils passèrent le hall, les regards des gardiens et des personnes de l'accueil se rivèrent sur eux. Trunk les salua puis mena sa sœur vers l'ascenseur. Celui-ci menait directement au centième étage sans s'arrêter aux différents étages. C'était bien pratique pour éviter de perdre du temps. Lorsque les portes se refermèrent sur eux. Bra émit un long soupir de soulagement. Trunk la regarda, interrogateur. Il avait senti sa crispation. Malgré sa veste, son bras ses souvenait encore de ses ongles enfoncés dans sa chair.

- Je... C'est lui.

- Qui lui ?

- Mon futur mari ! T'es idiot ou quoi pour pas comprendre.

Il y avait exactement six personnes dans le hall. Deux femmes à l'accueil. Quatre hommes devant l'autre ascenseur, mais ils n'appartiennent pas à la bonne catégorie d'âge. Et enfin, il y a les deux gardiens. L'un est métissé et l'autre... Non ?

- C'est lui ! s'écria-t-il.

- C'est ce que te je disais y'a pas une minute. T'as vu comment il m'a regardé ? Il est trognon, s'extasia-t-elle.

- C'est sûrement la jupe qui a fait son effet. Encore heureux que t'aies pas des jambes de singes, rigola-t-il.

- Très drôle, dit-elle en le frappant à l'épaule.

Les portes s'ouvrirent et, aussitôt, Trunk fut emprisonné par un cercle d'abeilles.

"Monsieur, la société TGD est intéressée par votre offre de rachat de ses parts. Son président voudrez savoir à quelle condition vous comptez les lui rachetez.

- Monsieur, le concurrent est en phase de lancer sa nouvelle gamme de capsules. Il nous faut votre accord pour commercialiser la nôtre et entamer la nouvelle campagne de publicité.

- Monsieur, les actionnaires demandent la réunion du conseil d'administration extraordinaire pour débattre de la sécurité de nos fonds. La crainte d'un détournement de fond s'installe dans les esprits après la déclaration télévisée du président.

- STOP !"

Bra, rouge de colère, poussa son frère à travers la foule. Sous les informations de son frère, elle trouva vite son bureau au bout du couloir.

A l'abri dans le bureau, Bra respira un grand coup. Ils étaient épuisants à parler tous en même temps.

- Comment t'arrive à supporter ce tintamarre ?

- Question d'habitude. C'est un rituel tous les matins. Pourtant, il y a quelque chose qui cloche.

- C'est quoi ?

Il se le demandait. Tous les matins, dès sa sortie de l'ascenseur, des dossiers lui tombaient sous le nez avec des recommandations. Mais là... C'était différent.

Il se frappa alors le poing dans sa paume.

- Ma secrétaire !

- Quoi ta secrétaire ?

- C'est elle qui me harcèle la première tout les matins pour me faire part de mes tâches pour la journée. Et là, c'était une véritable foule inorganisée. Elle doit être malade. D'ailleurs, hier, elle n'allait déjà pas bien.

Tu m'étonnes. Elle a passé la journée d'hier à sécher son poste pour aller je ne sais où.

- Et ben, pour tout l'or du monde, je voudrais pas être à ta place, déclara Bra en s'asseyant sur le canapé.

Elle étudia la décoration. Et la trouva vraiment banal. Aucune recherche de fantaisie. Tout le mobilier et la moquette étaient faits d'un bois qui donnait à la pièce une ambiance tout à fait masculine. Un seul tableau ornait le mur, et il représentait juste un port. Par contre, la vue que donnait la fenêtre était grandiose. Le canapé était bien placé pour admirer ce chef d'oeuvre naturel.

- Tu devrais revoir la déco.

- Tiens, c'est la deuxième fois qu'on me fait cette remarque en deux jours. C'est aussi nul que ça ?

- « Nul » est un bien faible mot pour décrire cette pièce. Qui a osé t'imposer ça ?

- En fait, j'ai approuvé sans vraiment savoir.

- Encore dans la lune ce jour là.

- Oui, avoua-t-il en baissant la tête comme un enfant pris en faute.

- Je peux t'arranger ça, si tu veux. Je vois une ambiance aérienne, fait de blanc et de transparent. Ce serait génial ! En plus, comme on est en été, la peinture séchera plus.

- T'as qu'à t'y atteler pendant la journée. Et tu me proposeras tes projets, ce soir. Tu peux t'installer dans le bureau de la secrétaire, en attendant.

- Tu vois que ma venue t'a servi à quelque chose. Avoue-le, être branché mode, ça aide parfois.

- Ouais, j'avoue.

Brusquement, la porte s'ouvrit.

Lorsque Bra vit la tronche que tirait son frère, elle se tourna pour apercevoir le responsable de cette scène si drôle. Trunk semblait avoir vu un fantôme.

Bra fut étonné de n'apercevoir qu'une jeune fille. Elle devait être moins âgée que Trunk, mais plus qu'elle. Bra lui donna, d'emblée, dix-huit ans.

- Bonjour, monsieur ! Je suis désolée de ne pas avoir pu vous accueillir à votre arrivée. J'avais quelques dossiers sur les bras. J'espère que vous me pardonnez. En fait, avez-vous passé une bonne nuit ? Il le faut car vous avez une journée très chargée, à savoir...

Lynn regarda sa montre.

- Un rendez-vous avec les directeur d'une de vos filiales dans environ une demi-heure. Ensuite à dix heures quinze, vous aurez à vous pencher sur les dossiers du jour, et ils sont nombreux. C'est à cause de ce qui se passe en ce moment. Vous savez les bandits qui volent les grandes entreprises. A treize heures, déjeuner avec le maire pour revoir les conditions d'achat de nos capsules. Ils comptent rééquiper les brigades d'interventions. A quatorze heures, reprise des examens des dossiers. Seize heures...

- Pitié, stop ! Dites-moi à quelles heures, j'aurais du temps libre ?

- Du temps libre ? s'étonna-t-elle. Mais vous êtes à la tête d'une énorme entreprise. Vous prendrez du bon temps lorsque vous serez en retraite.

- Au fait, puis-je savoir pourquoi vous vous comportez comme si vous étiez ma secrétaire ?

- Et bien, hier vous avez été d'accord pour que je passe ma période de stage à vos côtés. Je trouve plus palpitant de suivre un patron plutôt que de faire seulement des photocopies ou du café.

- Moi, j'ai accepté ?

- Bah, oui. Pourquoi ?

- Je ne m'en rappelle pas.

- Je vous ai clairement exposé la situation et vous avez dit : "euh, oui". Et ensuite, vous avez paru étonné que je vous remercie.

- C'était ça ?!

Oh, my God ! C'était pour ça les remerciements ? Dans quel pétrin je suis encore allé me fourrer. Je suis con, con, con et con. Un gos con, stupide. Un idiot. Tout ce que vous voulez. Mais ce qui est certain c'est que je suis un con fini. Je me trouve enchaîné à elle pendant deux moi. C'est la cata !

Bra se leva et alla poser une main réconfortante sur l'épaule de son frère dont le teint était livide. Puis, elle détailla la jeune fille plus en détail.

Cette fille a un sacré pouvoir sur mon frère pour le désespérer à ce point, songea Bra. Faut dire qu'elle parle pas, elle rap. La rapidité avec laquelle elle enchaîne les mots ferait peur à n'importe qui.

- Je suis sincèrement désolé pour toi, confessa Bra à l'oreille de Trunk. Et pour une fois, t'as une raison de ne pas l'avoir écoutée jusqu'au bout.

- C'est gentil de me dire ça mais ça ne m'aide pas.

- Je voulais ajouter, monsieur, reprit Lynn, que votre secrétaire a démissionné.

- Quoi ? Et personne ne me l'a dit ?

- Elle a été dans l'incapacité d'attendre votre venue. Raison familiale, à ce que j'ai pu comprendre. Elle a déposé sa lettre de démission au directeur adjoint. J'ai donc proposé de tenir sa fonction en attendant que le service des ressources humaines engagent une personne compétente. Sachez, monsieur, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas vous décevoir le temps de ma présence. Avez-vous besoin de quelque chose en attendant que votre premier rendez-vous se présente ?

- Un café, réclama Trunk en s'affaissant sur son siège. Un café très très noir et sans sucre.

Alerte rouge, pensa Bra. Quand mon frère décide de se noyer dans cette boisson infecte, c'est que le cerveau grille. J'espère qu'il va pas péter un câble et détruire le mur. C'est pas bon, ça. Faut que je calme le jeu.

La nouvelle secrétaire sortit du bureau.

Bra posa ses mains sur les tempes de son frère, puis les massa.

- Tu peux la virer si tu y tiens.

- Je sais. Mais va savoir quand je trouverai le temps de le lui dire.

- D'habitude quand tu n'apprécies pas quelqu'un, tu la rayes de ta liste d'amis ou de contacts. Qu'est-ce que t'attends avec elle ?

- A la base, c'est une stagiaire. Je me vois mal la jeter alors que ce stage compte pour ses études.

- Elle en trouvera un autre.

- On ne déniche pas de stages en claquant des doigts. Il lui faudra renvoyer des CV et tout. Et elle perdra du temps. Non, sérieusement, je peux pas lui faire ça.

- T'as bien des relations parmi les directeurs de sociétés. Fais jouer ton carnet d'adresse.

- On peut dire que tu sais réfléchir pour te débarrasser de quelqu'un, ironisa-t-il.

- C'est pour ton bien, Trunk. Je me montre parfois égoïste en captant l'attention des parents sur moi, mais je sais quand tu vas mal. Et là, c'est le cas.

- J'ai qu'à me dire que c'est un entraînement pour éprouver les nerfs. Si je survis à ses deux mois avec elle, je pourrais me dire que je n'ai plus rien à envier à papa et à Songoku question mental.

- Ouais, ce sera ça de gagner... Méfie-toi, tout de même.

- Pourquoi ?

- J'sais pas. Y'a un truc qui me dérange chez elle à commencer par ses cheveux, son maquillage, et sa façon de se tenir sur des talons.

- Tu te fous de moi ?

- J'ai l'impression qu'elle veut jouer les blondes superficielles et bavardes comme dans le film la revanche d'une blonde. Ce genre de fille pipelette maîtrise parfaitement l'art du make-up, pourrait jouer au funambule avec des hauts talons et enfin sait pertinemment que la mode est au blond miel et pas au blond vénitien qui est franchement dépassé. Cette fille là, a tout faux, crois-moi. Je ne sais pas... Peut-être qu'elle veut simplement bien se faire voir pour ce stage. En tout cas, elle est pas très convaincante, du tout.

- Merci pour ton analyse pertinente, Bra, se moqua-t-il. Je tenterai d'y donner un écho.

- J'essaie de te rendre service et toi... !

Furieuse, elle traversa la pièce en direction de la porte qu'elle ouvrit.

- Comme tu es vilain avec moi, je remettrai notre projet de déco à plus tard ! Je vais à l'accueil !

Elle lui tira la langue puis claqua la porte.

Il était toujours consterné et amusé de voir sa sœur passer du mode "sérieux" en mode "gamine". Elle était un vrai cinéma à elle toute seule.

Tout à son hilarité, Trunk ne remarqua pas la venue de Lynn.

Elle dut tousser plusieurs fois pour ramener l'attention sur elle. Trunk se rassit convenablement sur son siège et dévisagea la jeune fille en face de lui. Elle lui tendit son café qu'il mit de côté.

- Merci, dit-il.

- C'est votre petite amie ?

- Bra, ma petite amie ? Il manquerait plus que ça ! Non, c'est ma vilaine petite soeur.

- Vous exagérez. Elle est très belle. Et puis, il faut vraiment être bien dans sa peau pour oser porter ce qu'elle porte.

- Vous ne le pourriez pas ?

- Moi, non. Ca dépend des autres...

Elle s'arrêta avant de dire une bêtise.

- Je vais voir si votre rendez-vous n'est pas arrivé.

Que déduire du comportement de Lynn ? Il avait l'impression que ces dernières phrases prononcées l'avaient été par une autre personne. Ses traits s'étaient marqués d'un voile de retenue qu'il n'imaginait pas déceler chez elle. Les paroles de Bra lui revinrent en mémoire. Et si sa soeur avait raison au sujet de Lynn ? Il ne savait plus quoi penser. De toute façon, il ne pourrait pas cogiter sur la question, maintenant.

Comme pour lui donner raison, la porte s'ouvrit et un homme en costume cravate entra.

Ma journée de forçat commence. Haut les coeurs !