Chapitre 7 : Le septième jour, tu te reposeras

- WOuaaah ! C'est génial ! s'extasia Bra.

- J'adore ! s'écria Pan.

Les deux jeunes filles, les mains agrippées à la rambarde du balcon, contemplaient l'horizon. Le soleil se levait à peine et ses reflets glissaient sur la mer alors que le ciel prenait une belle teinte rosée. Ils avaient eu raison de rouler pendant la nuit pour éviter les embouteillages et profiter ainsi de ce spectacle si envoûtant.

Malheureusement, cet avis n'était pas partagé par tout le monde. Toutes en forme, les femmes composées de Bulma, Chichi, Videl, Bra et Pan s'activaient déjà dans la maison, tandis que les hommes (de pauvres êtres si fragiles, n'est-ce pas mesdemoiselles ?) composés de Végéta, Songoku, Songohan, Songoten et Trunk étaient tassés les uns sur les autres sur les deux canapés du salon et ronflaient à en faire trembler les murs.

- Et qui va nous aider à sortir les cartons de provisions des voitures ? demanda Bulma.

- Eux, répondit Videl en désignant la montagne d'hommes. Mais il faut trouver un moyen de les réveiller.

- Autant prier Dieu pour qu'il vienne nous aider, rétorqua Bra, en croisant ses bras sur sa poitrine.

- On a qu'à leur crier dans les oreilles, proposa Pan.

- Je peux vous certifier que ça ne marchera ni avec Songoku ni avec mes fils, leur assura Chichi.

- Si C18 n'était pas en voyage avec sa famille, elle aurait pu les réveiller avec un bon coup de poing, dit Bulma.

- Je peux le faire, moi ! cria Pan.

- Non, ma chérie, s'opposa Videl, tu ne parviendrais qu'à les chatouiller sans plus, et tu le sais.

- Que faire ? s'enquit Bra.

- Cuisiner un plat ! proposa Chichi. A son odeur, je vous parie mes casseroles qu'ils se réveilleront illico.

- Allons-y, dit Bulma. Bra et Pan allez-nous chercher un boîte d'oeuf, du beurre, de la farine, bref tout ce qu'il nous faut pour faire des crêpes.

- Bien, m'mam !

Et tandis que Bra s'attelait à sa tache, les autres femmes entrèrent dans la cuisine.

- Alors, dis-moi où est cette jeune fille dont tu nous parlais, dit Chichi en sortant un bol.

- Je ne sais pas, répondit Bulma. Elle aurait normalement dû nous rejoindre. Comme, elle est très matinale, je pensais que nous la retrouverions, ici. Mais, apparemment, elle a dû avoir un empêchement.

- Ne vous inquiétez pas. Elle a encore toute la journée pour venir, nota Videl.

Bra et Pan posèrent les ingrédients sur la table et elles commencèrent à préparer la pâte à crêpe, dans une ambiance joyeuse. Pan, à treize ans, était toujours aussi joueuse et entraînait les adultes dans sa folie. La cuisine se salit en moins temps qu'il ne fallut pour le dire.

Lorsque l'odeur de la première crêpe emplit la cuisine, elles entendirent les premiers grognements depuis le salon. Puis la deuxième, la troisième allèrent rejoindre le plateau. Peu à peu toute la maison exhala une bonne odeur de crêpe.

Sans crier garde, un troupeau d'éléphants se pressa sur le pas de porte. Ils cherchaient à passer mais aucun ne voulait laisser l'autre passer devant lui par crainte qu'il n'engloutisse toute la nourriture.

- Doucement, râla Songohan, Vous allez m'arrachez un bras.

- Végéta, laisse-moi passer ! le pria Songoku. Je suis prioritaire.

- Et on peut savoir pourquoi ? C'est moi le prince ici.

- Vous n'avez pas honte de laisser vos enfants crever la dalle ? s'offusqua Songoten.

- Et bien sans nous, dit Songoku, vous ne seriez pas là. Alors place aux anciens.

- Du calme, se moqua Bulma, il y en aura pour tout le monde.

Songoten parvient à se frayer un chemin entre les jambes des autres. Puis se fut le tour de Songohan de passer alors que Végéta et Songoku se chamaillaient.

- De toute façon, si vous voulez manger, vous devrez nous aider à sortir les paquets des voitures. Alors dépêchez-vous ! ordonna Chichi.

- Où est Trunk ? demanda Bulma étonnée de ne pas voir son fils.

- Il n'était pas avec nous lorsqu'on s'est réveillé, répondit Songoten. Et s'il n'est pas dans la cuisine alors que sa sent si bon, c'est qu'il doit être dehors.

- Bon, tout le monde à sa tâche ! ordonna Bulma. Le petit déjeuner ne va pas se faire sans rien.

Ils sortirent par la porte de derrière et aperçurent alors Trunk penché sur la vitre d'une voiture noire. Ils restèrent au pas de la porte à écouter la discussion :

"... D'ailleurs, vous avez sûrement autre chose à faire que de venir passer une journée avec ma famille.

- Je ne peux tout de même pas me montrer impolie en repartant sans avoir pu remercier votre mère.

- Envoyez lui des fleurs demain. Je vous en conjure Lynn, vous avez été parfaite cette semaine et vous avez besoin de vous reposer."

Trunk s'écarta lorsque la portière s'ouvrit. Lynn sortit.

Loin des impératifs du bureau et de ses règles, elle avait quitté le traditionnel tailleur pour une tenue plus décontractée composée d'un débardeur et d'un jean. Ses cheveux blonds retombaient librement dans son dos sans son habituel crayon.

- Ecoutez, monsieur, je sais très bien que ma venue vous embête. Et cela parce que vous espérez sûrement profiter de mon absence pour vous laisser aller. Ne le niez pas car j'en suis certaine ! Je ne tiens pas à ce que réduisiez tous mes efforts à néant. Après tout, j'ai mis beaucoup de moi-même ces derniers jours. Si vous saviez comme je me sens si exténuée. Mais c'est parce que je sais à quel point vous êtes volontaire que je mets en quatre pour vous. De plus...

C'est perdu d'avance. Je le sais. J'ai beau l'écouter et ce qu'elle dit est vrai. Et puis, faut avouer que je ne suis pas si fâché que ça de la voir ici. Sa compagnie n'est pas si désagréable, finalement.

- ... Vous me suivez donc ?

- Oui, soupira-t-il.

- Alors allez vous changez, dit-elle en souriant. Nous allons commencer ce jogging...

- QUOI ?!!!

- Vous avez accepté de maintenir notre programme, aujourd'hui.

- C'est pas vrai, Lynn ! Nous sommes dimanche ! Même le Seigneur se repose le dimanche !

- Je vous ai demandé si vous vouliez me suivre, et vous avez dit oui. Vous revenez sur votre parole ?

- ... Je vais me changer.

- Bien. Je vous suis car je dois également me changer.

Elle sortit son sac de sport et un autre sac de voyage qu'elle tendit à Trunk qui les prit tandis qu'elle refermait sa portière. Et là ! Il vit le groupe attroupé devant la porte qui les regardait visiblement intéressé.

Trunk marmonna quelques phrases dans sa barbe tout en se dirigeant vers la maison. Il passa entre eux sans un mot et entra. Et là, il cria : "Y'a plus rien à voir alors déguerpissez !"

Lynn s'avança, gênée, devant Bulma.

- Je suis désolée d'être en retard, madame.

- Appelez-moi Bulma. Je vais vous présenter. Voici dans l'ordre : Chichi, Songoku et leur fils Songoten, mon mari et ma fille que vous connaissez déjà, puis Videl, Songohan et leur fille Pan.

- Bonjour, dit-elle.

- Les amis, je vous présente Lynn.

- Bonjour, dirent-ils en choeur.

- Alors, c'est vous la perle...

Bulma donna un coup de coude à Chichi.

- Je voulais dire, la secrétaire et le coach de Trunk ?

- Oui. Je suis ravie de faire votre connaissance à tous. J'espère que nous passerons tous une journée agréable et inoubliable.

- Lynn, je vous attends ! cria Trunk depuis le salon. Je vous préviens que c'est vous qui teniez à ce jogging matinal !

- Désolée, mais mon cher patron me réclame. Nous nous reverrons dans une heure.

Elle entra et elle suivit Trunk jusqu'à la chambre où il avait déposé ses affaires.

Pendant ce temps, la troupe s'activait près des coffres de voitures. Les provisions furent rentrées dans le silence. Mais dès qu'ils furent tous réunis autour de la table, la conversation s'alimenta.

- C'est vraiment la secrétaire de Trunk ? Elle ne doit pas faire son âge parce qu'on dirait une étudiante, remarqua Songoten.

Bra leur expliqua avec humour les derniers événements.

- C'est elle la stagiaire trop bavarde ! s'écria Songoten. Il m'a dit qu'elle était moche, avec des lunettes et avec un appareil ! Le menteur ! Elle est ravissante... Je vais le tuer !

- Je crois comprendre pourquoi il a édulcorer la réalité, se moqua Bra, t'es un vrai coureur de jupon.

- Et alors ? T'es jalouse comme ton frère ? Qu'est-ce que ça peut vous faire que je demande à Lynn de sortir avec moi ?

- A moi, rien ! rétorqua-t-elle visiblement blessée.

- Trunk n'est pas un frère mais un traître ! renchérit Songoten.

- Peut-être que c'est parce qu'il l'apprécie, dit Pan.

- Qui te dit ça ? lui demanda Songohan.

- Tu sais, papa, je connais Trunk. Et je crois qu'il est pas si fâché que ça de l'avoir dans les pattes un dimanche.

- En es-tu certaine ? s'enquit Bulma.

- Tu sais que la vérité sort de la bouche des enfants, dit Songoku la bouche pleine.

- C'est génial ! cria Bulma.

- Qu'est-ce que tu manigances, encore ? se méfia Végéta.

- Rien. Je me faisais juste du souci. Je suis une mère, après tout.

- Faut-il les attendre ou commencer sans eux ? s'enquit Videl.

- Lynn prépare elle-même les repas de Trunk, répondit Bulma.

- Une vraie petite épouse, se moqua Bra.

- Epouse ou pas, Trunk va m'entendre, marmonna Songoten.

Ils couraient depuis une demi-heure mais dès le début Trunk remarqua une différence dans l'allure de Lynn. Elle qui d'habitude prenait la tête et parlait à tord et à travers pour le pousser à accélérer le train, là elle était à la traîne. Normal, il avait repris sa forme d'autan. Il était donc normal que Lynn ait du mal à suivre. Néanmoins, ce n'était pas la seule raison.

Trunk ralentit sa course pour se tenir à la hauteur de Lynn. Elle était fatiguée, il en aurait mis sa main au feu. Pas étonnant ! Elle se tuait à la tâche en venant chaque jour frapper à sa porte à cinq heures du matin alors qu'elle ne rentrait chez elle le soir que vers vingt deux heures. Et il était certain qu'une fois chez elle, elle se plongeait dans le planning du lendemain. Elle ne devait dormir que trois heures par nuit.

Il s'arrêta.

Lynn continua pendant quelques mètres avant de stopper sa course et de se retourner.

- Etes-vous déjà fatigué ? demanda-t-elle.

- S'il y a une personne dans cet état, c'est vous.

- Je vais très bien. Je vous l'assure.

J'ai juste du sommeil à rattraper, c'est tout, se dit-elle

Trunk se rapprocha d'elle puis lui tourna le dos et plia légèrement les jambes.

- Que...

- Montez, dit-il.

- Mais...

- C'est un ordre du patron ! Un refus et je vous licencie de suite.

Pour Lynn, il n'était pas question de rater sa mission pour une chose aussi stupide. Elle monta sur son dos puis plaça ses bras autour de son cou.

- C'est pas très malin de ma part, dit-elle en se laissant aller.

- Qu'est-ce qui n'est pas très malin ? demanda Trunk en reprenant le chemin de la maison.

- Je n'ai pas l'habitude de me montrer aussi faible. Si on l'apprenait, je devrais vous tuer sur le champs, dit-elle les paupières à moitié closes.

- Vous êtes bien dangereuse comme fleur.

- Je ne suis pas une fleur mais un chat sauvage. Une fleur c'est bien trop fragile, trop pure et trop ravissant. Ce que je ne suis pas... Alors qu'un chat sauvage, c'est sale, ça griffe et ça a perdu tout espoir d'être apprivoisé donc socialisé.

- Et c'est ce que vous êtes ?

- Oui. Je ne suis pas quelqu'un de fréquentable. Un seul parent et il mourra. Un seul ami et il succombera. Un seul petit ami et il souffrira milles morts. Ma vie rime avec solitude. Le plaisir, je n'ai pas le droit de le ressentir. Et rire m'est inaccessible... Je suis une morte vivante.

- Vous n'exagérez pas un peu ? tenta de plaisanter Trunk, rendu mal à l'aise face à cette subite confession.

- Je le voudrais... Je voudrais redevenir moi-même. Je ne peux pas... Un contrat est un contrat. Et avec le diable, mieux vaut s'y tenir.

Le silence s'installa entre eux après cette phrase. Il marcha sans se presser. Il tenait à prolonger ce moment.

Les questions autour de Lynn s'accumulaient. Ses dernières paroles ne concordaient pas du tout avec le caractère de la Lynn qui la dirigeait depuis quelques jours. Il n'avait jamais ressenti cette mélancolie chez elle ni cette solitude et encore moins cette tristesse au fond de son coeur. Elle avait crié à l'aide. Il en était certain. Elle n'avait rien contrôlé. Ses mots étaient sortis sans qu'elle ne s'en rende compte. Comment pouvait-il ignorer cette inconnue qui s'était dévoilée à lui le temps d'une conversation ? Il découvrirait ce qu'elle cachait. Et cela, même s'il devait mettre tous les détectives et les polices sur sa piste.

Il entra discrètement par la porte, en tentant de ne pas faire de bruit pour ameuter ses amis. Mais, il négligea le fait que certains de ses proches pouvaient ressentir son énergie.

Alors qu'il posait un pied sur la première marche menant à l'étage, Songoten débarqua furieux.

- Tu me dois des explications, Trunk ! tonna-t-il.

- Fais moins de bruit, imbécile, chuchota-t-il. Lynn s'est endormie. Je vais la déposer sur un lit et je reviens.

- Te défile pas.

- De toute façon, je gagne toujours contre toi, fit-il avec un clin d'oeil.

Il entra dans la chambre qu'il occupait lorsqu'il venait dans cette maison, et s'approchant du lit, il voulut déposer Lynn, mais il était obligé de la réveiller.

- Lynn, réveillez-vous. Il y a un lit qui vous attend.

Elle glissa de son dos.

- J'ai pas envie de dormir, dit-elle somnolente.

- Ca se voit, dit-il avec un sourire. Allez venez, dit-il en lui prenant la main.

Il la dirigea vers le lit et elle s'allongea. Il lui ôta ses basket puis posa un drap léger sur elle. Ensuite, il sortit non sans avoir auparavant poser un regard doux sur elle.

- Alors ?

- Quoi alors ? demanda-t-il en passant devant Songoten.

- Je croyais qu'elle était moche. C'est ce que tu disais d'elle, non ?

- J'ai dit ça, moi ? Je devais parler d'une autre per...

BONG

Trunk se tient le crâne.

- T'es fout ou quoi ? On frappe pas les gens comme ça !

- Et encore, c'est que le début pour m'avoir mener en bateau.

Leur entrée dans la cuisine fut aussi bruyante que lorsqu'ils étaient enfants.

- Pas de bagarre, ici, prévient Chichi, sinon...

- Il n'avait pas qu'à commencer ses cachotteries, plaida Songoten.

- J'allais pas te laisser importuner une de mes employées, rétorqua Trunk.

- D'habitude, ça te gêne pas.

- Et ben là, c'est pas pareil ! Lynn est MA secrétaire et elle s'occupe de MES affaires. Une relation avec toi, la détournerait de sa tâche et tu me ferais courir à ma perte.

- Excuse bidon. Dis plutôt que tu veux la garder pour toi.

- Lâche-moi, Songoten. Tu deviens lourd à la fin. Si tu veux tenter quelque chose avec Lynn, fais-le mais si tu te prends un râteau, faudra pas venir pleurer.

- On verra qui pleurera.

- Vous êtes idiots tous les deux, dit Bra. Où est Lynn ?

- Elle dort à l'étage, répondit Trunk en s'attablant. Elle a failli dormir debout. J'ai dû la porter jusqu'ici.

- C'est inhabituel de sa part, remarqua Végéta.

- Ca prouve surtout qu'elle est bien humaine, dit Trunk. (Feylie : et toi, tu l'es qu'à demi, mon vieux. Trunk : on se passerait bien de tes commentaires. Feylie : je sais °°). Je croyais qu'elle ne ressentait pas le besoin de se reposer. Ce qui est génial, c'est que je vais pouvoir manger ce que je veux, dit-il en prenant dix crêpes.

Il aurait sans doute dû se méfier du silence de sa famille qui ne l'empêcha pas de saisir les crêpes. Trop heureux, il les avança vers sa bouche grande ouverte quand soudain :

« Reposez ça, monsieur ! »

- Et merde ! dit-il en croquant dans le vide.

Il tourna la tête vers la porte pour apercevoir Lynn qui semblait avoir repris du poil de la bête. Elle se remettait drôlement vite. Rassurée, il posa les crêpes en feignant une moue boudeuse.

Le soleil était haut dans le ciel. La plage se trouva rapidement investie par les touristes. Les parasols, les transats, les serviettes poussaient tels des champignons sur ce terrain de prédilection. Les cris d'enfants résonnaient ainsi que les recommandations de leurs mères.

Sur un coin de la plage, trois femmes doraient sous les rayons du soleil.

- Et si nous restions quelques jours de plus ? Proposa Bulma.

- Je le voudrais mais Songohan doit tenir son cabinet. Même pendant l'été, il y a hélas des malades, répondit Videl. Je ne peux pas le laisser rentrer tout seul.

- Moi, je veux bien, répondit Chichi. Si tu veux Videl, Pan peut rester avec moi.

- C'est une bonne idée. Elle qui refusait d'aller dans des centre de loisirs. Elle appréciera d'être avec sa grand-mère dans un endroit aussi idyllique. Et je pourrais souffler. Pan est intenable. Et je n'aime pas la voir questionner les patients de son père.

- Elle s'informe, dit Bulma. Elle suivra peut-être les traces de son père.

- Je ne pense pas, dit Videl. Elle préfère les métiers où le danger est omniprésent.

- Et Bra ? Dans quelle voie va-t-elle se diriger ?

- Tout ce qui aura un rapport avec l'esthétique et la mode, répondit Bulma. Elle est douée pour le dessin. Le stylisme lui conviendrait bien. Mais je doute que Végéta soit d'accord pour qu'elle entre dans une école qui se trouve de l'autre côté de la ville. Il a du mal à la voir grandir.

- Comme tous les pères lorsqu'il s'agit de leur fille, dit Chichi. Cependant, avec deux garçons, je ne peux pas me vanter de savoir ce que c'est.

- Maman !

Elles se relevèrent en même temps en entendant la voix paniquée de Pan qui accourait vers elles.

- Que se passe-t-il, ma puce ? demanda Videl.

- C'est grand-père ! Il veut à tout prix que je monte sur ses épaules. Et puis papa s'y ait mit aussi. Je vais avoir l'air ridicule si on me voit ! Je suis plus une gamine quand même ! Dis-leur, maman !

- Pan !

L'adolescente se réfugia derrière sa mère alors qu'elle et les deux autres riaient. Songoku s'arrêta devant elles, amusé.

- Pan, tu tiens tant que ça à t'ennuyer avec ta grand-mère, ta mère et tante Bulma ?

- C'est mieux que de perdre sa réputation. Si quelqu'un de ma classe me voit, je suis grillée pour toute la rentrée prochaine. S'il te plait grand-père ?

- Très bien, Pan. La prochaine fois que nous partons dans l'espace, je demanderai à Bra de nous accompagner puisque tu ne veux plus t'amuser avec nous.

- Oh, non, alors ! Je viens avec toi ! s'écria-t-elle en lui sautant au cou.

Lynn dans un jolie deux pièces de couleur pourpre.

Lynn qui s'amusait.

Lynn qui le délaissait.

Assis sur un rocher, Trunk regardait Songoten jouer son rôle de séducteur avec Lynn. Il lui montrait des techniques de combat. Et Lynn regardait les mouvements avec intérêts.

Elle fait quoi, là ? Sincèrement, ça se voit que c'est une blonde. Elle est vraiment idiote pour tomber dans le piège flagrant de cet imbécile de Casanova. Elle voit pas qu'il flambe un max ? Je comprendrais jamais les filles qui s'entichent de mecs aussi doués pour la séduction et qui les laissent aussitôt qu'ils ont ce qu'ils veulent. J'aurais dû rester avec les autres. Au moins, je me serais marré avec les folies de Pan.

Mais qu'est-ce qu'il fait, là ?

Songoten était à quelques centimètres de Lynn.

Trunk se leva pour aller empêcher un désastre quand il vit son ami être facilement mis à terre.

Aussi choqués l'un que l'autre, ils dévisagèrent la jeune fille.

- Pardon, dit-elle, je voulais vous montrer que je maîtrisais ce que vous m'aviez appris. Je ne voulais pas vous blesser.

- Ce n'est pas grave, dit Songoten en se relevant. J'aurais dû rester sur mes gardes. En tout cas, bravo ! T'apprends vite.

- Depuis quand tu la tutoie ?

- Depuis qu'elle me l'a permis. T'as un problème ?

- T'es chiant ! Voilà mon problème.

- Doucement ! dit-elle en s'immisçant entre eux. J'ai horreur de la violence. Je ne permettrais pas de débordement de la part d'aucun d'entre-vous. Songoten voulez-vous m'apportez de quoi me désaltérer ? J'ai vraiment soif.

- Tout de suite ! dit-il. Je reviens... Et n'en profite pas, lâcha-t-il menaçant à l'attention de Trunk.

- Je ne suis pas comme toi pour draguer tout ce qui bouge, répliqua Trunk.

Songoten fit une grimace puis s'éloigna.

- Vous êtes un peu méchant avec votre ami, dit-elle en s'adossant contre un rocher.

- Il me tape sur les nerfs à...

Trunk s'arrêta juste à temps pour ne pas dire une bêtise.

- C'est vrai, j'abuse un peu, admit-il. Mais il me cherche et je réponds. C'est juste un jeu entre vieux amis ou plutôt entre frères. Je l'ai toujours considéré ainsi, et comme je considère Pan comme ma nièce. Nos deux familles sont tellement liées que nous avons toujours considéré n'en former qu'une.

- C'est donc une très grande famille que vous avez.

- Oui et j'en suis heureux. Peut-être que mon père ne me témoigne pas autant d'amour que je le voudrais, mais ce qui est certain c'est que je suis bien entouré.

- Vous admirez votre père ?

- C'est un faible mot. Je le vénère. Il est très fort, il assume ses choix qui n'ont pas toujours été bons.

- Lui aussi doit être fier de vous.

Trunk répondit par un rire désabusé.

- Ca, je ne pense pas. Je ne suis pas devenu l'homme qu'il espérait que je devienne.

- Il arrive qu'on ne soit pas à l'image que les autres se faisaient de nous.

- C'est plus compliqué avec moi. Comment vous le dire ? Imaginez que vous puissiez rencontrer votre enfant, celui du futur. Vous voyiez à quoi il ressemblera et vous en êtes si fier que vous imaginez que l'enfant du présent sera ainsi plus tard. Mais le problème est que cet enfant du présent ne connaîtra pas le futur de son double. Dans ce cas, l'enfant que vous aviez vu courageux, n'est plus celui que vous verrez grandir. C'est compliqué à expliquer. Ce que je veux dire est que je n'ai rien de ce fils que mon père croyait que je deviendrais. Je ne suis pas aussi fort que ce moi d'un futur différent, je ne suis pas aussi charismatique. Bref, je suis nul. Et c'est ainsi que mon père me voit.

- Nul ? C'est ce que votre père vous a dit ?

- Pas vraiment. C'est juste un sentiment que j'ai.

- Vous êtes idiot ! Désolée de vous le dire aussi durement, monsieur. Vous avez encore une famille et un père. Au lieu de vous démonter le crâne avec des stupidités, vous devriez profitez de votre chance d'avoir vos deux parents pour leur dire à quel point vous les aimez, même si eux ne le disent pas. Sinon, un jour le destin vous les prendra et il sera trop tard...

Trunk prit son menton entre ses doigts et le leva.

- Et vous ? Avez-vous avoué votre amour à vos parents ?

- Je n'en ai pas eu le temps. Ils sont partis trop tôt... C'est toujours comme ça, dit-elle en tentant de sourire, il y a des choses importantes qu'on remet à demain, et des choses futiles qu'on s'oblige à faire dans la minutes. Moi, je n'ai pas su faire le tri. Ca arrive quand on est pas encore en âge de comprendre ce qu'est vraiment la mort et ce qu'elle implique.

Pourquoi me faire croire que ces paroles ne t'atteignent pas ? pensa-t-il amer. Je le vois dans tes yeux que tu souffres. Je voie ces larmes que tu tentes de garder derrière le rideau de tes longs cils. Pourquoi sourire si tu souffres. Je comprendrais que tu t'écroules en larme. Je serai prêt à te consoler même si d'habitude je n'aime pas voir une fille pleurer. Je t'en conjure, Lynn, ne garde pas ça en toi.

Mais, toujours égal à elle-même, Lynn enterra ses larmes, et sourit.

Le coeur serré, Trunk la prit dans ses bras.

Lynn s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage. Elle avait besoin d'une épaule amie qui ne serait en rien liée à l'organisation. Pourtant, elle refusait de perdre pieds au risque de fissurer sa carapace.

Vivement, elle l'écarta de lui.

Trunk ne fit aucune remarque. Mais il la dévisagea intensément.

- C'est étrange mais je ne parviens toujours pas à vous voir en blonde.

- Pourtant, je le suis bel et bien.

- C'est stupide de ma part de dire ça.

- Selon vous quel est la couleur qui me conviendrait le mieux ? demanda-t-elle espiègle.

- Vous seriez redoutable en brune. Cela ferait ressortir ces deux diamants qui glacent vos prunelles.

- Mon patron est un poète. Je suis flatté de l'apprendre.

- Un mauvais poète, alors s'il vous plait gardez ça pour vous.

- Et si je refuse de garder le silence sur votre exploit ?

- Et bien...

Il s'approcha de son oreille.

- C'est moi qui irai vous réveiller un matin, murmura-t-il.

Elle frissonna en sentant son souffle sur elle. Son coeur cogna douloureusement contre sa poitrine. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Trunk avait réussi à la déboussoler.

Elle fit un pas en arrière mais le rocher derrière elle empêchait toute retraite. Elle plongea alors son visage dans ses mains.

Cette attitude, assez déconcertante de la part de Lynn, figea Trunk. Il avait l'impression de taquiner une collégienne. Etait-ce encore un de ses rôles ou était-ce la véritable Lynn qui s'intimidait ?

La vraie semble blessée au plus profond de son être. Elle est seule et à peur de se lier à quelqu'un. C'est la vraie Lynn. J'en suis certain. Et c'est elle que je veux faire revenir.

- Lynn ?

- Oui, monsieur, dit-elle en gardant son visage dans ses mains.

- J'ai dans mes mains une délicieuse glace à la fraise que je m'apprête à...

- Oh, vous !

Elle s'immobilisa en voyant le sourire malicieux de Trunk.

- Jusqu'à preuve du contraire, les glaces ne tombent pas du ciel.

- Je vous déteste, dit-elle en tentant de le frapper.

- Non, vous m'aimez trop, dit-il en courant.

- Ce n'est pas vrai ! répliqua-t-elle en le poursuivant.

Tellement pris à leur jeu, ils ne se rendirent pas compte de la distance qu'ils avaient parcourue sur la plage. Les entraînements du matin portaient leurs fruits sur Trunk qui ne faiblissait pas. Quand à Lynn, elle avait des années d'entraînement physique derrière elle.

- Mais c'est pas Trunk ? remarqua Pan en pointant l'horizon.

En effet, il courait sur la plage en riant. Et sur ses talons, Lynn criait à s'en égosiller.

- Que disent-ils ? demanda Bulma.

- Lynn veut tuer ton fils, répondit Végéta. Et lui... Il se moque d'elle.

- Je vais le...

- C'est juste un jeu, dit Bra, en soulevant ses lunettes de soleil. Je crois qu'ils ont amorcé le stade deux.

- Et c'est quoi le stade deux ? s'étonna son père.

- Je t'aime moi non plus, répondit Songoten en serrant la cannette dans sa main.

Après avoir passé des minutes à faire la queue devant un vendeur de boisson, il était retourné près des rochers mais aucune trace de Trunk ni de Lynn. C'est en survolant la plage qu'il les avait vu courir l'un après l'autre. Il n'avait pas eu la force de les déranger. Ils semblaient si bien ensemble.

- On dirait bien que t'a perdu, dit Bra.

- Je ne perds jamais, objecta Songoten. Je lui concède juste une avance.

- Mon oeil.

- Commence pas ou je...

- Un mot de travers, prévient Végéta, et tu auras de mes nouvelles. C'est compris ?

- Toujours aussi papa poule, toi, se moqua-t-il.

- Viens te battre !

- Non, merci, j'ai un rendez-vous qui m'attend.

Et ce fut au tour de Songoten de déguerpir à toute jambe.

A suivre…

J'espère que ça vous suffit pour le moment. Oui, je suis certaine que oui. Lol.

Je ne sais pas quel est le degré de popularité, si je puis dire, de cette fic vu que j'ai pas trop de commentaires dessus. Allez ! Booster vous un peu pour un p'tit commentaire !!!!! Remarque, je vais pas non plus vous ficeler sur une chaise pour y obliger. Mais Trunk a vraiment besoin de savoir si je lui fais vivre cette aventure pour rien

Trunk : ça c'est vrai !!

J'enverrai la suite dans une semaine et qui s'intitulera « qui es-tu ? »

Devinez un peu qui se posera cette question si importante pour lui.

Bon, je vous laisse ! Merci !