To make a song and dance - 1
Titre : La différence s'appelle l'amour
Auteur : Prêtresse schtroumphique
Rating : G
Pairing : Sirius Black/ Rémus Lupin
Note : cette fic est inspirée d'une soirée de spleen passée à écouter des chansons tristes, dont 'Tout s'efface' de Bruel. Les paroles de la fin en sont tirées.
Dédicace : à Madame Grouyère, qui est plus Chou que Chou. Mais je ne saurais dire pourquoi.
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Ils s'étaient mis ensemble presque deux ans auparavant, lorsque Rémus, prenant son courage à deux mains- et la Bierraubeurre alcoolisée de la cérémonie de remise des diplômes de Poudlard aidant- avait avoué à Sirius non seulement son penchant pour les hommes, mais surtout son penchant pour le genre d'homme que son ami était.
Il s'était un peu embrouillé dans ses explications à l'époque, mais l'essentiel était passé, et avant que Rémus n'ait pu finir totalement son bafouillage, Sirius l'avait embrassé à pleine bouche.
Le loup-garou gardait de ce moment un souvenir vague et trouble. Il regrettait amèrement cela maintenant, mais la cérémonie de fin d'études avait eu lieu quelques jours à peine après la pleine lune, et par conséquent, l'alcool qu'il avait pu ingéré avait eu un effet assez notable sur lui.
Au cours des deux années qui s'étaient écoulées, Rémus n'avait que rarement repensé à cette soirée, notamment parce que tout imbibé d'alcool qu'il était, il n'en avait pas vraiment profité : à peine eut-il échangé quelques baisers avec l'Homme De Sa Vie qu'il s'effondrait en ronflant dans ses bras. Pas vraiment la meilleure chose à faire pourrait-on dire, mais Sirius en avait toujours plaisanté. Les rares fois où ses pensées s'égaraient de ce côté-là, un sourire niais apparaissait sur son visage, ce qui est le cas pour tous les amoureux repensant à leur premier baiser, soyons honnête.
Depuis quelques temps pourtant, repenser à tout cela lui amenait un goût amer en bouche.
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Pendant ces deux années où il avait profité de son bonheur avec Padfoot, il n'avait pas voulu voir ce qui pourtant crevait les yeux. Jusqu'au jour des vingt ans de Peter, où tous les quatre, augmentés de Lily, ils avaient évoqués ce qu'ils feraient dix ans plus tard. La tradition, la banale habitude de tous les jeunes à cet âge. Mais pour Rémus, la soirée n'avait pas été banale.
Quant son tour était venu, Sirius avait déclaré qu'il se voyait bien Auror, dans une maison confortable, mais pourvu d'un grand jardin pour les parties de Quidditch, avec ses amis et son partenaire du moment à ses côtés.
Rémus s'était senti comme s'étouffant dans un marais puant à ce moment-là, puis s'était repris, et quand son tour était venu, il avait réussi à sortir le même genre de souhait. Mais en rentrant chez lui, après avoir décliné l'invitation de Sirius à partager son lit, ses résistances avaient lâchées.
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Cela s'était passé deux semaines plus tôt. Rémus avait revu Sirius à la va-vite quelques fois, mais n'avait rien dit.
Sirius devait venir dîner chez lui ce soir, Rémus l'y avait invité. Il devait lui parler, maintenant, parce que tout garder pour lui le faisait trop souffrir. Il savait pourtant qu'il souffrirait bien plus encore en parlant avec Sirius, il savait que ce qu'il redoutait, et dont il essayait encore de douter parfois, ne faisait en fait pas de doute.
Pendant deux ans, il avait été aveugle, sans doute volontairement, bien qu'inconsciemment, parce qu'il était trop heureux avec Sirius pour vouloir voir les choses en face. Mais maintenant que ses yeux avaient été ouverts, il voyait clairement toutes ces choses, tout ces petits riens qui trahissaient que ses sentiments étaient bien plus forts que ceux de Sirius.
Rémus n'arrivait pas à lui en vouloir pourtant.
Sirius avait toujours été tellement inconstant ; oh jamais infidèle, mais très souvent butinant de-ci de-là, passant d'un garçon ou d'une fille à l'autre si souvent que sa relation de deux ans avec Rémus tenait du miracle pour beaucoup.
Sirius avait besoin d'être aimé, admiré, tout le temps et par tout le monde. Sans doute une conséquence fâcheuse de son enfance où il avait été constamment rejeté. Etre aimé ouvertement d'une seule personne ne pourrait jamais lui suffire totalement, sans même qu'il se rende compte du mal qu'il pouvait faire à cause de cela.
Rémus avait voulu oublier tout cela, et il avait réussi pendant quelques temps. Mais finalement, le bel écran de bonheur était tombé et Rémus ne voyait plus que la réalité.
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Sirius avait écouté, avait tenté de comprendre ce qui ne rentrait pas dans ses cadres de compréhension : que Rémus aurait voulu vivre toujours avec lui, n'aimer et n'être aimé que de lui.
Il voyait bien, même à la lueur incertaine du feu de cheminée qui éclairait uniquement la pièce, que Rémus avait mal, mais qu'il préférait avoir très mal maintenant plutôt que plus tard.
Et alors qu'il comprenait cela, il comprenait aussi qu'il tenait à Rémus.
Il n'y tenait pas comme on tenait à son grand amour, non, il voulait juste rester avec lui. Encore. Mais pas toujours.
Rémus le savait.
Et Rémus pris sa décision, et la lui dit.
Même si je sais que tout s'efface, tu restes là, et rien ne passe
Tu m'aimes bien, je t'aime tout court,
La différence s'appelle l'amour
Tu veux pas de moi, tu veux pas me perdre
Alors ce choix je le fais pour toi, c'est moi qui part.
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Mêmes si c'est un one-shot, des reviews seraient les bienvenus… (air innocent qui ne trompe personne).
Vous m'encouragez à poursuivre ce recueil, ou il vaut mieux que je laisse tomber ?
