Bon, salut tout le monde !

On passe au "coucou" habituels :

- Laloune : c'est vrai ke c'était pas simple à capter ces derniers chapitres. Un vrai supplice pour le cerveau. Mais l'essentiel suffit puisquele chaton sauvagepréférée de notre Trunk (inter)national est sauvée ! Pour toutes autres explications, n'hésite pas à me poser des questions. ma p'tite Laloune.

- Princesse desayens : grâce à toi, j'ai découvertle problème ki gâchait ma fic, à savoir la mise en page. Je vais y remédier pour ces chapitres. Et si tu as une autre remarque hésite pas à m'en faire part. Et je suis contente de ne pas t'avoir déçu sur la fin précédente. Et là... ? J'angoise, là !

- Cornett : mercipourta review. Je suis hyper contenteke tu ais ri.Végéta/Bra, ou Végéta/Goten, c'est vraiment les couples ki font rire.Remarqur, moi aussi je suis tjs secoué qd j'écris ces passages si... euphorisant !

Sur ce, Bonne lecture à tous!

Chapitre 19 : L'ange aux ailes noires

Minuit, et ils semblaient seuls au monde sous une pluie artificielle, incapable de camoufler les bruits de leurs baisers.

Sa main ouvrit le robinet d'eau chaude pour atténuer le froid. Mais, avait-il vraiment besoin de se réchauffer alors que la fièvre les emportait tous les deux ?

Enivré par le vin du désir et le parfum de l'amour, Spynner était à mille lieux de pouvoir réfléchir, tant ce rêve qu'il croyait éteint ressurgissait avec force entre ses bras. Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais eu la chance de frôler un tel paradis. Il fallait qu'il l'étreigne encore plus fort pour se prouver qu'elle était bien là. Pas un fantôme né de son imagination mais bien une femme de chair et de sang.

L'esprit troublé, il se laissait entraîner avec elle vers le précipice, la limite qu'il s'était pourtant promis de ne jamais franchir sans être certain des sentiments de son ange.

Un alcool.

Un poison.

Elle était plus qu'une drogue pour avoir autant d'emprise sur ses sens, et lui ôter tout pouvoir de réflexion.

Depuis des mois qu'il attendait l'incroyable et qu'il priait l'impossible, elle était enfin de retour pour son plus grand bonheur mais surtout son malheur. Que pouvait-il espérer d'une fille qui en aimait un autre ?

Et soudain, le sérum de la raison dissipa le trouble qui s'était emparé de lui. Qui était cette femme qui, entre ses bras, se conduisait aussi impudiquement ? Ce n'était pas celle qu'il avait connue. Elle se respectait trop pour aguicher autant un homme.

Il saisit ses poignets et l'écarta d'elle.

Elle tenta de l'embrasser mais il dévia la tête.

Elle le fixa interloquée.

Il la relâcha.

- Qui es-tu ? demanda-t-il froidement.

- Tu ne me reconnais pas ?

- Non. J'ai connu un ange pas un démon tentateur.

- Les gens changent, non ? rétorqua-t-elle en tentant de lui ôter sa chemise.

- Ne fais pas ça !

- Pourquoi ? Je ne te plais plus ?

Un voile gris d'amertume voilait ses yeux bleus et ternissait son sourire. Par le passé, ce masque s'était bien posé sur son visage, mais là... Il semblait s'être posé sur son âme. Aucune lueur d'espoir même infime ne filtrait à travers ses prunelles obscurcies.

Elle était vide à l'intérieur.

Il posa sa main sur sa joue puis la fixa une dernière fois avant de sortir de la cabine. Il saisit une serviette et revint vers la jeune femme.

Il mit fin à cette eau qui coulait abondamment sur son corps en refermant les robinets puis posa la serviette autour des épaules de la jeune femme.

- Attends-moi dans la chambre, dit-il.

- Je...

- C'est un ordre.

De mauvaise grâce, elle sortit et referma la porte derrière elle.

Enfin seul, Spynner laissa sa colère éclater.

La vitre de la douche tomba en morceaux. Il aurait voulu tout détruire pour apaiser la rage qui grondait en lui.

Combien de jours avait-il passé à culpabiliser ?

Quoiqu'il fasse, il se sentait coupable d'avoir précipité son malheur. Combien de fois avait-il regretté cette jalousie ? Combien de fois s'était-il reproché d'avoir dévoilé la relation de Lynn à son père ? Il n'aurait jamais pu imaginer qu'un père sacrifierait sa fille simplement pour ses intérêts.

Il avait été à deux doigts de tout laisser tomber à la mort de son ange. De quitter cette organisation sans intérêt.

Et voilà que maintenant...

Où es-tu Lynn ?

Les questions affluaient mais les réponses tardaient à venir. Il n'était pas là par hasard. Le boss savait très bien ce qu'il faisait.

Mais pourquoi bon sang ! Pourquoi ce cinéma ! C'est pas toi, ça !

Il ressortit de la salle de bain avec en tête le visage de deux femmes aussi différentes que le jour et la nuit. Il voulait découvrir pourquoi.

La chambre était éclairée par la seule lueur de la lampe de chevet.

Elle était débout devant la fenêtre, le nez dans les étoiles.

Il s'approcha.

- Je voudrais qu'il neige, dit-elle en posant ses mains contre la vitre. Je voudrais voir autre chose que du noir.

Il saisit une mèche de ses cheveux.

- Tu as coupé et teint tes cheveux, pourquoi ?

- Une page est définitivement tournée... Mais je ne pense pas que dans mes futures pages, il y ait grand-chose à écrire, non plus.

- J'ai vraiment cru que t'étais morte... Où t'étais ? Je ne comprends plus.

- ...

J'ai fait un voyage dans un pays où la neige a une couleur si rouge qu'elle a taché mes mains.

Il leva son visage qu'elle tentait de garder baissé.

- Dis-moi ce qu'ils t'on fait ? Dis-moi... Lynn.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas été appelée ainsi.

Elle sourit timidement mais reprit rapidement une mine attristée.

- Je suis contente de te revoir, dit-elle en se réfugiant dans ses bras.

Il demeura longuement à s'interroger sur les paroles et le comportement de Lynn.

- C'est ton père qui t'a demandé de faire tout ce spectacle ?

- ...

- Lynn ! dit-il en l'écartant. Qu'est-ce qui s'est passé !

- Rien !

- Rien ! Tu te moques de moi ! Je te croyais morte et quatre mois après, tu reviens comme si de rien n'était en jouant les putains devant moi !... Ne me dis pas que cette tueuse qui a abattu les chefs de bandes, c'était toi ?

- ...

- Lynn ! dit-il en la brusquant par les épaules. Répond-moi, merde !

- Il le fallait bien ! dit-elle en le poussant. Je n'avais pas le choix ! Pas le choix... !

Elle s'assit sur le lit et fixa ses mains qu'elle gardait liées.

- ... J'avais vraiment pas le choix... pas du tout le choix...

Il s'agenouilla à ses pieds.

- ... J'avais pas le choix... tu me comprends, toi, hein ? Dis-moi que tu comprends... !

Elle passa ses bras autour de ses genoux et commença à se balancer d'avant en arrière tout en répétant la même rengaine.

Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, Lynn ? Pourquoi j'ai l'impression que cette fois-ci tu es bel et bien tombée dans ce ravin que tu as toujours craint ?

Il leva son visage et posa un baiser sur son front.

Qu'est-ce que j'ai fait ? C'est moi le responsable de ce qui t'arrive, Lynn. J'aurais pas dû en parler à ton père. J'aurais dû garder ça pour moi. j'aurais dû tenir ma jalousie en laisse et laisser faire le temps... Tu aurais peut-être quitté ce milliardaire, tôt ou tard, de ton plein gré.

Il prit ses mains entre les siennes, mais soudain alors qu'il caressait ses poignets, il sentit sous ses doigts la trace d'une cicatrice. Aussitôt, Lynn lui ôta ses mains et les garda derrière son dos comme une petite fille qui souhaite cacher une bêtise.

Spynner la regardait comme s'il découvrait, pour la première fois, toute l'horreur de ce masque qu'elle portait.

Horrifiée à l'idée d'avoir été découverte, Lynn se leva brusquement. Mais Spynner la fit se rasseoir, fermement décidé à la faire parler.

- Tu vas enfin me dire ce qui s'est passé ! Si tu veux garder le silence, j'irais voir ton salopard de père et je lui demanderais des comptes !

- Ne fais pas ça ! C'est la mort que tu veux, imbécile !

- C'est toi qui as fait ça ? demanda-t-il plus calmement, en lui saisissant le poignet.

- ...

Face au refus évident de Lynn de coopérer, Spynner se leva.

- Où vas-tu ? demanda-t-elle inquiète.

- Voir ton père.

- N'y va pas ! T'es fou ! Je vais te le dire... C'est moi... ! C'est moi qui ai fait ça...

Spynner garda le silence face à cet aveu qui signifiait tant de chose.

Elle a voulu en finir avec sa vie ? C'est pas Lynn…

- … Pourquoi ? demanda-t-il sans émotion.

- Parce que j'avais une décision à prendre et que je l'ai prise.

- Une décision ? T'as décidé comme ça de te suicider ! cria-t-il en la saisissant par les épaules. Je t'ai connue téméraire et volontaire pas... T'es pas du genre à baisser les bras comme ça... T'as connu pire dans le passé. Et t'as jamais craqué... Qu'est-ce qui a été si dur pour que tu décides un truc aussi… ?

- Je ne voulais trahir personne ! coupa-t-elle. Ils m'ont demandé de choisir... C'est moi qui ai mis en péril la sécurité de l'organisation, je devais bien payer... ! Je pouvais pas trahir mon père ni le trahir...

- Qui t'a demandé de choisir ?

Lynn ne l'écoutait pas. Elle murmurait des explications qu'il ne comprenait pas.

- ... Soit j'acceptais de les rejoindre en trahissant mon père, soit je refusais et c'était la mort de... Je ne pouvais pas choisir l'un des deux, alors j'ai préféré décider de mon sort pour ne pas causer de tort à personne...

- Alors, tu as...

- C'était pas difficile, dit-elle ironique. J'ai seulement fait croire à ces bandits que j'acceptais et puis quand ils ont bien voulu m'apporter un verre d'eau, j'en ai profité. Ils ont été un peu bête sur ce coup là, dit-elle en riant amèrement, à moins qu'ils espéraient mon geste... Je ne savais pas qu'en réalité, ils étaient les hommes de mon père.

Cette fois-ci, il saisit toute l'histoire. Elle avait été bernée par son père.

- Lesquels ?

- Sid et Teddy. Je ne les avais jamais rencontrés avant. C'était juste un piège qu'ils m'ont tendu avec mon père. On peut dire que là, ils ne pouvaient pas se montrer plus pervers pour s'assurer de ma fidélité. Ils ont tellement été bluffés par mon acte que j'ai eu le droit à une remise de peine... Belle consolation, hein ?

- Ils m'ont fait croire que tu étais morte. Où est-ce qu'ils t'ont gardée pendant ces derniers mois ?

- Ca tu n'as pas besoin de le savoir...

- Tu plaisantes ! Tu ne peux pas me laisser comme ça sans explication !

- ... C'était encore dans le noir... Et du noir, je suis passée au rouge. Mais j'ai survécu puisque je suis encore là, dit-elle en lui souriant tristement. On ne peut pas me tuer comme ça... J'ai peut-être plus les ailes blanches mais mes ailes ne peuvent plus se noircir davantage... Je suis devenue un vrai corbeau comme toi.

- C'est pas ça que je voulais... Excuse-moi Lynn. C'est de ma faute si...

- Non, c'est moi. Je devais bien me douter que mon père ne me laisserait pas vivre ma vie loin de l'organisation.

- C'est pas un père ! T'as vu à quoi il t'a conduite ! A quoi il t'oblige !

- Je sais... Mais que veux-tu que je fasse ? Il n'hésitera pas à tuer celui qui osera m'éloigner de lui... Je sais qu'il me considère comme un pion dans son jeu. Tant que je lui sers, ça va... D'ailleurs, tous ces hommes sont des pions entre ses mains.

- Pas moi.

Elle rit amère.

- C'est ce que tu crois ? Tu penses peut-être que nos retrouvailles ce soir sont le souhait du destin ? Arrêtons d'être naïfs ! Il m'a tenue éloignée dans une prison ! J'aurais été incapable de dire quel moment de la journée on était. Je ne savais même pas ce que tu étais devenu, ce que LUI il était devenu... Mais il m'a promis que je sortirais si j'acceptais mon nouveau poste... Tu vois, j'ai sacrifié la vie de plusieurs hommes pour gagner ma liberté... Quelle liberté de merde, oui ! Je suis toujours surveillée ! Je le sens ! Dès que je termine une mission, je dois retourner dans cette prison... Et cette nuit, quand on m'a dit que je pourrais te revoir... Revoir une tête amie... C'était... Je n'y croyais vraiment pas ! Mais, en fait ces retrouvailles… c'était surtout pour l'intérêt de mon père.

- Il t'a ordonné d'agir comme tu l'as fait ? Pourquoi ?

- Il veut que j'oublie complètement... Et il veut surtout te garder à porter de la main pour que tu lui succèdes un jour. Il a agi avec nous comme le destin le ferait. On a été des marionnettes entre ses mains, et ça depuis des années, depuis le jour où tu m'as sauvée de ce salaud qui tentait de me violer... Mon père n'est pas un père. Je m'en rends vraiment compte aujourd'hui. Ce n'est qu'un monstre qui ne se soucie que de ses intérêts... Et moi, je suis... rien... rien... Je ne suis qu'un jouet ! Mes sentiments ne comptent pas ! Mes espoirs encore moins ! Et mes rêves... Il a même pris soin de me garder une place en enfer avec lui... Pas de vie, pas d'âme et pas de paradis... j'ai été maudite depuis ma naissance... Et le seul bonheur que je croyais avoir, je l'ai...

- T'aurais été prête à coucher avec moi ?

- Tu es bien le seul homme que j'aurais accepté près de moi.

- J'ai été responsable de ta chute et toi...

- C'est moi qui me suis montrée cruelle en n'étant pas franche avec toi à propos de... J'aurais dû t'en parler puisque tu étais un ami, le seul que j'ai jamais eu. Et puis, tu ne l'as pas tué malgré ce que tu disais.

- Ne me prends pas pour un gentleman. Je suis pas aussi sympa. C'est seulement que ton père m'a interdit de le tuer. Il voulait surtout pas risquer une enquête de police. Je comprends aussi le pourquoi de cette mascarade. Ils ont effacé ta trace pour plus de sûreté. Adieu la brune Wildcat, bonjour la Raven décolorée ! Ton père est bien un immonde salaud !

- Ce qui est fait est fait.

- Je ferai tout mon possible pour te venger, Lynn.

Merci Spynner. Merci de te préoccuper de moi. Tu es désormais ma seule famille. Ne me lâche jamais la main sans quoi je vais véritablement tomber.

- Lynn ?

- Quoi ?

- Tu l'aimes toujours, hein ?

- ...

- Tu évites de dire son nom depuis tout à l'heure, pourquoi ?

- Il faut que je l'oublie. Si je ne le fais pas, je sais que quelqu'un se chargera de le tuer. Et puis, je sais que lui, il m'a oubliée.

- Tu crois vraiment qu'un mec serait assez fou pour t'oublier ? C'est impossible, crois-moi. Je sais de quoi je parle.

- Je suis si exceptionnelle que ça ?

- Encore plus que ça...

- De toute façon, ça te va toi... Si je le raye de ma mémoire, je resterai avec toi. Alors, d'un côté... la vie n'est pas si moche que ça.

Elle se calla contre lui et posa sa tête sur son épaule.

Si, la vie est moche, pensa-t-il amer. Je t'aime mais tu en aimes un autre. Je voudrais vraiment me réjouir du fait que tu t'éloignes de ce mec, mais je peux pas. Si tu t'obliges à l'oublier après quatre mois de séparation, c'est que tes sentiments pour lui sont encore bien trop forts. C'est pas ce que je veux. Je te veux entière et pas à moitié. Je veux ton corps, ton cœur et ton âme et pas seulement ton amitié... Qu'est-ce que je dois faire ?