Chapitre 30 : Travail d'équipe

Le réveil sonna six heures.

La main de Trunk tâtonna en direction de sa table de chevet pour éteindre l'objet sonore. Lorsque enfin, il cessa de sonner. Il laissa son bras se balancer dans le vide. Il tourna la tête et aperçut un oreiller. Il referma les yeux puis les rouvrit brusquement.

Il s'assit et observa la place vacante à ses côtés.

Lynn ne s'était pas allongée près de lui. De cela, il en était certain.

Il se leva et se dirigea à grand pas vers le salon puis vers la cuisine. Mais ne vit nulle part la trace de la jeune fille. Il repassa par les couloirs pour rejoindre la salle de bain. Mais sans succès non plus.

« - Tu as perdu quelque chose ? » demanda Végéta.

« - Tu n'aurais pas aperçu Lynn ce matin ? »

« - Je ne l'ai pas vue depuis son départ hier soir. Pourquoi ? »

« - Je crois qu'elle n'est pas rentrée, et ça me tracasse. Je n'aurais peut-être pas dû la laisser sortir seule alors que son père représente toujours un danger. »

« - Effectivement, tu n'aurais pas dû. Mais tu t'inquiètes trop. »

« - Je ne pense pas. Elle a tout de même passé la nuit dehors ! Et ça m'étonnerait qu'elle soit chez une amie puisqu'elle n'en a pas ! »

« - Et l'autre ? »

« - L'autre ? »

« - Bah, oui, celui qui s'est fait soigner par ta mère. Comment il s'appelait déjà ? »

« - Spynner ! »

« - Oui, c'est ça. Qui te dit qu'elle n'est pas avec lui... en tout bien tout honneur, ajouta-t-il en voyant la jalousie de Trunk enflammer ses prunelles. »

« - Non, je ne vois pas ce qu'elle irait faire avec lui ! »

« - Attendons un peu avant de nous inquiéter, d'accord ? »

Lorsque l'horloge sonna huit heures, ils n'avaient toujours aucune nouvelle de Lynn.

Mais vingt minutes plus tard ce fut le portable de Trunk qui résonna.

« - Lynn ! »

« - Désolé, ce n'est que son père. On dirait que vous avez perdu notre bien à tous les deux. Heureusement que j'ai pu mettre la main dessus avant qu'un accident fâcheux ne lui arrive. »

Trunk dut faire preuve d'un grand sang-froid pour ne pas briser l'objet qu'il tenait dans la main.

« Vous êtes un homme mort », dit-il entre ses dents.

« - Pour le moment, je suis plutôt celui qui peut se permettre d'insulter et de menacer, alors brider un peu vos ardeurs, mon garçon. »

« - Je ne suis pas votre garçon ! Dites-moi ce que vous voulez ! »

« - Même pas le temps de saluer son futur beau-père. Vous faites un mauvais gendre, Trunk. »

« - Je n'ai vraiment pas de temps à perdre avec vous ! »

« - C'est la maladie de ce siècle. Toujours cette pression causée par la perte du temps qu'on ne rattrape pas. Vous voyez, c'est un peu ce qui se passe avec ma fille. Je n'ai pas pris le temps de la connaître et de l'aimer comme l'aurait dû faire un véritable père. J'aurais pu me montrer aimant envers elle mais je n'ai jamais eu la fibre paternelle... Quoiqu'il en soit, il est dommage qu'on ne se soit pas compris, Lynn et moi. »

« - Je ne vais pas vous prendre en pitié, alors dites ce que vous avez vraiment à me dire et qu'on en finisse ! »

« - Je veux que vous me revendiez toutes vos actions que vos avez indûment acheté à mes anciens partenaires. Ensuite, je veux posséder, disons… 30 de vos actions Corps. Ce n'est pas énorme, vous en conviendrez ? »

« - Attendez que je mette la main sur vous et vous le regretterez ! »

« - Un conseil, ne tentez pas de venir chercher ma fille. J'ai fait en sorte de l'éloigner de la ville et de ce pays. Je sors toujours gagnant de mes batailles… Vous allez vite vous en apercevoir. Je vous contacterai dans la journée. »

Il raccrocha.

Furieux, Trunk jeta son portable contre le mur devant les yeux étonnés de sa famille.

« - Il va falloir en racheter encore un autre », soupira Bra pour tenter de détendre l'atmosphère.

Trunk quitta la pièce en lançant un : « je reviens dans cinq minutes».


Lynn se réveilla, la rage au coeur et l'esprit embué. Un mal de crâne l'empêchait de crier toute la rage accumulée depuis des heures.

La porte s'ouvrit sur une ancienne connaissance.

« - Comme on se retrouve ! »

Elle ne prit pas la peine de répondre.

« - Il me semble que tu apprécies décidément les caves grouillant de rats. Tu ne pouvais pas rester bien sagement chez ton milliardaire, il a fallu que tu joues les têtes brûlées comme à ton habitude. »

A l'évocation, de ces petits rongeurs se faufilant dans les recoins de cette pièce étroite et sombre, leurs murmures lui revinrent aux oreilles. Lynn tira une grimace de dégoût.

« - T'es vraiment pas possible comme fille ! »

« - C'est bon ! J'ai compris ! Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie... »

« - Je disais ça comme ça », dit-il amusé.

Il lui sourit.

Elle lui sauta au cou.

« - T'es vraiment con, Spynner. »

« - Et toi, t'es dingue, Lynnie. Bon sang de bon soir ! Pourquoi il a fallu que tu te ramènes ! Tu savais bien comment ça allait se passer, non ? »

Elle s'assit sur le matelas de misère et croisa les bras sur sa poitrine, en faisant mine de bouder.

« - Et alors ? »

« - Et alors ! J'ai pas mis ma jalousie de côté pour que tu reviennes entre les mains de ton père ! T'étais pas bien chez le PDG ? »

« - Il a un nom. »

« - Je sais mais j'ai pas envie de le dire. Je t'ai quasiment poussée dans ses bras, je vais pas non plus faire copain-copain avec lui. »

« - C'est grâce à toi que j'ai pu le revoir. Merci Spynner. »

« - Trouve-moi une place chez ton mec et on sera quitte. »

« - Encore faut-il que je sorte d'ici », soupira-t-elle.

« - Mais pourquoi t'es venue voir ton salaud de père ! »

« - Parce que je voulais l'affronter. »

« - Et tu croyais sérieusement gagner contre lui ? Ton séjour chez les bourges t'a enlevé tout sens des réalités. Tu pensais qu'il arriverait quoi ? Que tu sonnerais à sa porte et que vous auriez une conversation normale de père-fille ? T'es tombée sur la tête ! »

« - Je savais très bien que ça se passerait comme ça alors pas la peine d'en rajouter ! »

« - Je te comprends de moins en moins. »

« - Trunk tient mon père. Il a réussi là où les autres ont échoué. »

« - Alors, c'est vrai ? Le patron est dans une mauvaise passe. Chapeau le PDG ! »

« - Arrête un peu d'écouter aux portes ! Je peux te garantir que ça ne plait pas aux deux gorilles. Je le sais parce que j'en ai fait les frais y' a pas longtemps. »

« - Ca explique pas ton retour qui va certainement pas plaire à ton chéri. »

« - J'en avais assez de me reposer sur lui. J'ai pas l'habitude de confier ma vie à quelqu'un d'autre. »

« - C'est ce qui se passe dans un couple. Vous êtes deux et chacun doit pouvoir se reposer sur l'autre. »

« - Tu sais ça, toi ? » demanda-t-elle ironique.

« - Très drôle. »

« - J'ai appris quelque chose sur lui et sa famille... Ce sont des gens honnêtes qui ont risqué leur vie pour nous. Et moi… je n'ai pas vraiment ma place parmi eux... J'ai du sang sur les mains, j'ai passé ma vie à voler les autres et en plus je voulais tuer sa famille... Non vraiment ça ne colle pas. »

« - On t'a jamais dit qu'un ange et un démon, c'était très tendance comme couple ? »

« - Si... Je vais essayer de me racheter une conduite et retrouver ma combativité ! »

« - Et comment ? demanda-t-il en s'adossant contre le mur. Je te signale que t'es emprisonnée. »

« - A ce propos, on peut savoir ce que tu fais là ? Mon père a accepté que tu viennes me rendre visite ? »

« - Il ne risque pas grand-chose. »

« - Pourquoi ? »

« - Je ne vois pas comment on pourrait s'enfuir. »

« - C'est simple ! Tu me donnes les clés et le tour est joué. »

« - Désolé de casser tes plans, Lynnie, mais on est au QG. »

« - QUOI ! dit-elle en se relevant. C'est pas vrai ! »

« - Si. »

« - Et merde ! J'y avais pas pensé ! »

Elle marcha de long en large, furieuse contre elle-même.

« - Je vois que tu n'imaginais pas que ton père agirait aussi... vite. C'était quoi ton plan du départ ? »

« - Bah en fait, j'en avais pas vraiment. Je savais bien que je ne passerais pas les portes de sa maison sans recevoir un bon coup sur la tête. C'était bête mais je voulais juste montrer à mon père que je ne le craignais plus et qu'il n'aurait plus d'influence sur moi. Je comptais bien m'enfuir après, d'une manière ou d'une autre. Mais si on est à la base... »

« - A moins que tes talents ne soient vraiment exceptionnels, je ne vois pas comment tu pourrais quitter cette île pleines de gros bras armés. »

Lynn ne l'écoutait pas, se parlant à elle-même à voix basse.

« - ... Il craignait que Trunk ne fasse appel à la police après ma disparition. Ils auront beau fouiller la maison, les flics ne me retrouveront pas puisque je suis sur une île. Bien joué "papa" », railla-t-elle.

«- … Lynn ! »

« - Oui ! »

« - Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? »

« - M'enfuir, tiens ! »

Ils entendirent des pas dans le couloir.

D'un seul coup d'oeil, ils se comprirent.

Spynner leva la main et frappa Lynn au visage.

Elle chancela.

« - J'espère pour toi que le patron te fera payer ta trahison ! T'es qu'une pute, Lynn ! Moi qui croyais que tu serais pas comme les autres ! Mais il a fallu qu'un mec friqué se ramène et te fasse les yeux doux pour que tu te jettes dans son lit ! Tu me dégoûtes ! »

Spynner levait le bras pour frapper Lynn à nouveau lorsque une main retient son poignet.

Il tourna la tête.

« - C'est bon, laisse-là, ordonna Teddy. T'auras tout le temps de te venger sur elle. Pour le moment, le patron veut la voir. »

« - Bien », répondit Spynner.

Il dévisagea une dernière fois Lynn qui le regardait avec une colère feinte, puis il sortit.

Il avait le coeur serré. Frapper Lynn... Cela le dégoûtait.

Même si c'était pour ton bien, songea Spynner en s'éloignant, j'espère que tu m'en voudras pas trop pour cette gifle et les mots que j'ai prononcé. Pour moi, il n'y a pas de femmes plus dignes que toi.

Il s'immobilisa puis réfléchit alors que Teddy et Lynn s'éloignait à l'opposer.

Je suis lâche de lui tourner le dos. Elle s'est toujours montrée courageuse et aujourd'hui encore, elle le prouve, même si c'est son impulsivité qui la conduite ici. Je dois lui prouver que je vaux ce qu'elle est.

Il fit volte-face.

« - Hé, Ted ! » appela-t-il en marchant vers le couple.

« -Quoi Spynner ? »

Teddy eut juste le temps de se retourner qu'un coup l'atteignit à la nuque.

Il s'effondra.


« - Maintenant, vous savez tout », termina Trunk.

Son assemblée composée de sa famille, de celle de Songoku et de Songohan, garda encore le silence durant quelques minutes.

Il s'était enfin décidé à raconter à sa grande famille, toute l'histoire de Lynn, aussi bien ses meurtres que ce qu'elle avait subi, et la vendetta qu'il avait entreprise à l'égard du père de Lynn. Il avait sans mal pu réunir le "club" grâce à un seul mot : bataille. Ils avaient rappliqué en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

« - Je suis désolé de vous avoir pris votre temps, ce matin, et surtout je suis désolé de vous avoir caché TOUT ce qui concernait Lynn... Mais je voulais vraiment agir seul parce que je pensais que cette histoire ne concernait que moi. »

« - C'est vrai, elle concerne votre couple, dit Bulma, mais Lynn est devenue un membre de notre équipe. »

« - Elle fait désormais parti de la famille, renchérit Chichi. Et si elle a des ennuis, nous devons lui venir en aide. »

« - Et on peut savoir ce qui t'a décidé à nous dire tout ? demanda Songoten. Parce que tu sais... Tu aurais pu aller, toi-même, casser la gueule à cet escroc. Parce que maintenant, on est tous de la partie et il restera sans doute plus rien de ce con quand j'aurais mis la main sur lui. »

« - Désolé, Songoten mais je me réserve cet enfoiré, objecta Trunk. Si je me suis décidé à vous en parler c'est parce que je sais désormais qu'entre Lynn et moi, c'est sérieux. Et je veux lui faire comprendre qu'elle ne sera plus jamais seule puisque nous serons là. »

« - La principale raison de cet aveu ? » demanda Végéta.

« - Je ne sais pas où se trouve la base du Ruban rouge, avoua Trunk. Je suis allé voir leur résidence et leurs bureaux, mais rien. Ils se sont bel et bien volatilisés durant la nuit. Plus de trace ! Et comme maman et Songoku sont les seuls à avoir trouvé par le passé cette organisation, je me demandais s'ils n'auraient pas une petite idée sur la question. Parce que j'ai vraiment pas envie d'attendre que ce salaud me rappelle pour m'exposer son chantage. Je vais le faire taire une bonne fois pour toute ! »

« - Leur QG se trouve logiquement dans un coins reculé, à l'abri des regards indiscrets... »

« - Songoten ! Si c'est pour nous sortir des choses évidentes, ferme-là ! »

« - Toi, t'es d'une humeur massacrante, rétorqua-t-il. T'es frustré d'avoir passé la nuit loin de Lynn ? ajouta-t-il moqueur. »

« - Dès que cette histoire sera réglée, je me chargerai de toi. »

« - Des menaces, toujours des menaces. Je suis le plus fort, avoue-le. »

« - Je te bats à chaque fois ! »

« - C'est même pas... »

« - Du calme les garçons, les interrompit Chichi. Gardez donc votre énergie pour ces méchants voyous. Regardez-moi, je me prépare... »

« - Tu ne viens pas, maman ! » s'opposa fermement Songoten.

« - Mais si ! Mes casseroles sont prêtes à servir ! Ils vont voir de quel bois je me chauffe ! »

« - Tu vas provoquer une catastrophe ! »

« - Songoten a raison, maman, reprit Songohan. Ca peut être dangereux. »

« - Mais non, dit Bulma. On peut très bien vous aider sans rien risquer. Après tout, ce ne sont pas des Cell, des Bou ou des cyborgs mais juste des humains comme nous. »

« - Ils ont des flingues », rétorqua Songoten.

« - Moi, je trouve que ce serait assez drôle, ajouta Songoku. Pour une fois, elles agiraient et on regarderait. »

« - Je n'aime pas jouer les spectateurs, répliqua Végéta. Et puis pas question qu'on s'encombre de femmes ! »

« - Tu as dit quelques chose, Végéta ? » demanda Bulma avec un air sévère.

« - Euh... non... »

« - Alors, on vient ! »

« - Ce sera l'occasion de remettre mon costume comme autrefois, dit Videl. N'est-ce pas mon chéri, dit-elle à l'attention de son mari. »

« - Ca va pas la tête ! cria Trunk. On ne va pas à une fête déguisée ou à une surprise partie ! On va sauver ma fiancée ! Je vous préviens, si vous risquez sa vie, je vous jure que je ne vous adresserai plus la parole à tous ! »

« - Ton fils est un rabat-joie », dit Chichi à Bulma.

« - Je sais. Dès qu'il s'agit de Lynn, il devient vraiment trop sérieux. »

Trunk s'avachit sur son siège et soupira.

J'aurais pas dû leur dire pour Lynn, pensa-t-il. Ils vont me la tuer avec leurs bêtises.

En voyant la mine si défaite de son fils, Bulma compatit.

« - Très bien, mon chéri, dit-elle. Nous allons sagement rester à la maison. »

« - Bulma ! s'opposa Chichi. On pouvait enfin s'amuser. »

« - Et bien ce sera pour une prochaine fois. En attendant, nous préparerons un bon festin. Et pour se faire pardonner, ces machos auront une dette envers nous. »

« - Je crains le pire », dit Songoku.

« - Moi aussi », acquiesça Songohan.

« - A tous les coups, on devra les conduire dans un de leur salon... AH NON ! cria Végéta en quittant le mur où il était adossé. Pas question ! Elles viennent avec nous ! »

« - Végéta ? Pourquoi reviens-tu sur ta décision ? » demanda Bulma amusée.

« - Je sais ce que tu projettes de faire ! Tu crois que j'te connais pas ! Ca fait deux mois que t'arrêtes pas de me bassiner avec ton salon sur le mariage. Pas question que tu me traînes là-bas ! Y'aura que des bonnes femmes, des robes et des fleurs ! Mon dieu, je préfère encore que vous veniez avec nous, quitte à vous laisser devant les portes à ramasser les restes ! »

« - Je suis jamais allé dans un tel salon, dit Songoten, mais si Végéta réagit comme ça... c'est que... »

« - C'est super ! ajouta Bra. Un vrai paradis pour toute femme désireuse de se marier. »

« - Ne regarde pas le crève-la-dalle de cette manière, s'énerva Végéta. Pas question que tu l'épouses ! »

« - Je disais pas ça pour moi mais pour Lynn », répliqua Bra boudeuse.

« - Elle va épouser qui ? » demanda Songoku.

Les regards se tournèrent vers Trunk qui rougit aussitôt.

« - On a une affaire plus urgente à régler, non ! Là on s'attarde pour rien. Maman, est-ce qu tu as une idée sur l'endroit où on devrait aller ? »

« - Survolez toutes les îles vers le sud. Je pense qu'ils n'ont pas dû changer depuis la dernière fois. »

« - Bon et bien allons-y ! »

Trunk se leva suivit de Songoten, Végéta, Songohan, de Songoku, puis de Bra.

« - Où tu vas ? » demanda Végéta en fronçant les sourcils.

« - Avec vous, tiens ! »

« - Dans tes rêves ! » cria Trunk.

« - Papa... s'il te plait... Dis oui ! »

« - NON ! Ca te va comme réponse ? »

« - T'es méchant ! T'es un méchant et pas gentil papa ! »

« - Je m'en fous ! Tu viens pas, un point c'est tout !

Les cinq hommes sortirent de la maison avec Bra sur leurs talons.

« - Si je viens pas, je te jure que je profite de ton absence pour me laisser séduire par les méchants voyous de... »

Végéta saisit le poignet de Bra.

« - Tu viens avec nous. »

« - Mais papa ! Tu vois pas qu'elle joue avec toi ! »

« - Toi, tu te la fermes et on y va ! »

Et ce fut sur cette injonction qu'ils s'envolèrent.


Spynner s'agenouilla et prit l'arme près du corps de Teddy puis le fouilla. Il découvrit une autre dissimulée sous son pantalon au niveau des mollets. Il la tendit à Lynn.

« - Pourquoi t'as fait ça ? bredouilla-t-elle. T'es fou ! Mon père va vouloir ta peau ! »

« - Je pouvais pas rester les bras croisés pendant que ce salaud allait encore t'utiliser comme monnaie d'échange. Cette fois-ci, il va plonger pour de bon ! »

« - Une question : tu sais comment on va s'y prendre pour quitter la base ? Parce que c'est pas évident comme tu le disais tout à l'heure. »

« - T'as oublié qu'on peut utiliser le moyens du bords. »

« - Avec toute la cavalerie à nos trousses ? Non, il va falloir attraper le sale rat. »

« - Qui ? »

« - Mon père. Il va être notre clé pour sortir vivant de cette prison. Et pendant qu'on y est, trouvons des documents qui pourraient lui garantir la prison à vie. »

« - Ma Lynnie est revenue ! »

Elle plaça son arme, derrière son dos, sous la ceinture de son jean.

« - Le premier obstacle... »

« - Sid, termina Spynner. Toujours fourré avec son patron. »

« - Tu penses qu'il y a combien d'hommes vers l'aile est ? »

« - D'habitude, il y en a pas mal. »

« - Il faudrait les ramener ici. »

Ils regardèrent le corps inerte de Teddy.

« - Si on joue bien, c'est possible. »

« - Vas-y, dit Lynn. Donne l'alerte. »


« - Patron, il semblerait qu'il y ait un problème », dit Sid en éteignant son portable.

« - Lequel ? »

« - C'est Spynner. Il dit que des hommes ont pénétré la base et qu'ils auraient tué Teddy. »

« - Quoi ! Et la gamine ! »

« - Elle est avec lui. »

« - Comment se fait-il que la sécurité n'ait rien remarqué ? Donne l'ordre à tous nos hommes de... »

La porte s'ouvrit brusquement.

« - Patron ! »

« - Quoi encore ! »

« - Nos satellites ont repéré des intrus qui survolaient la base. »

« - Ils sont hors ou dans la base ? C'est quoi ce bric-à-brac ? demanda Sid. »

« - Envoyez un de nos hélicoptère et qu'il les abatte en plein vol ! »

« - Patron… C'est que... Ils ne semblent pas... comment dire... Il semblerait qu'ils volent. »

« - Comment ça "ils volent" ? Sois plus précis ! »

« - Ben, patron... Ils ne sont pas en hélicoptère… Mais ils volent comme des oiseaux. »

« - Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ! Je veux voir des hommes les abattre dès qu'ils auront posé les pieds sur la plage ! Sid, appelle Spynner et dis-lui de se ramener au plus vite avec ma fille ! Et je veux qu'on prépare un hélico ! Ne me regardez pas comme ça ! Dépêchez-vous ! »


« - L'accueil laisse à désirer, dit Bra en regardant l'hélicoptère partir en fumée et couler dans l'océan. Mais heureusement, rajouta-t-elle, leur comité nous a facilité la tâche. Voler autant près du soleil, c'est très mauvais pour la peau. J'aurais pas pu continuer plus longtemps les recherches.»

Ils soupirèrent.

Ils quittèrent l'épave des yeux pour observer la forêt qui s'étendait devant eux.

« - Avant d'aller plus loin, commença Trunk en jouant les lieutenants, je veux que tout soit bien clair. »

« - Comme quoi ? demanda Songoten qu s'impatientait. Tu vois pas qu'ils nous attendent ! »

« - Pas de "kaméhaméha" à tord et à travers ! D'un, parce que ce sont des humains. Et de deux, parce que Lynn se trouve entre les murs de la base et on ignore où exactement. Donc, je veux de la tempérance. »

« - On est pas tes salariés, coupa Bra. Tu le sais ça ? Tes ordres, tu peux… »

« - Songoten, tu fais équipe avec ta chère et emmerdante copine qui est hélas aussi ma sœur. »

« - Je vais dire à maman ce que tu viens de dire ! »

« - Songoku ira avec Songohan. Et moi, je reste à mon père. »

« - Je peux y aller tout seul », objecta Végéta.

« - Non, je te connais. J'ai pas envie que Lynn crame dans cette putain de base parce que tu te seras énervé ! Bon, tout le monde a compris ? On utilise que nos poings comme n'importe quel humain, et pas comme vous le faites avec la machine d'Hercule à chaque Tournoi. C'est entré dans vos têtes ? »

« - Oui », maugréèrent-ils.

« - Bien. »


L'arme pointée vers la tempe de Lynn, ils se dirigèrent vers le bureau de leur patron. Sur le chemin, ils ne cessèrent d'appréhender chaque homme qu'ils croisaient. Mais ils furent surpris de voir que ces derniers couraient tous à l'autre bout de la base, ne leur donnant aucune attention comme s'il y avait un danger plus grand.

« - C'est étrange. On passe complètement inaperçu. C'est pas normal » remarqua Lynn.

Spynner baissa son arme.

« - A mon avis, il y a un véritable problème et c'est pas celui du cadavre de Teddy qui peut agiter autant d'hommes. Car le patron aurait agit plus discrètement s'ils voulaient mettre la mains sur les fantômes qu'on a inventé. »

« - De toute façon, ce mouvement de panique joue pour nous. Dépêchons-nous de trouver le patron », dit-elle.


« - Et voilà ! » déclara-t-elle gaiement en tapotant ses deux mains l'une contre l'autre comme si elle venait de terminer une tâche importante.

« - Et voilà quoi ? »

« - Je me suis débarrassée d'un sale voyou », dit-elle ravie en regardant l'homme évanouie à ses pieds.

« - Tu parles ! Tu l'as appâté et j'ai frappé », rétorqua Songoten.

« - Et alors ? J'aurais très bien pu le faire moi-même, mais je ne voulais pas risquer de me casser un ongle. Je suis passée hier chez la manucure et je n'ai pas... »

« - Bra ! On peut savoir pourquoi tu tenais tant à venir ? »

« - Pour rassurer Lynn. Il faut bien qu'il y ait une présence féminine à ses côtés lorsque vous la sauverez. Heureusement que je suis là pour penser au plus important. »

« - Bon on y va ! » dit-il.

Bra regarda les escaliers obscur qui menait vers les caves Il n'y avait rien de sécurisant.

Ma pauvre Lynn, songea-t-elle. Et dire que tu es peut-être là dedans.

Des gouttelettes d'eau s'écoulaient lentement à travers le plafond humide tandis que le vent hurlait dans les galeries. Elle détestait ce genre d'endroit où l'on risquait à tout instant de tomber nez à nez sur une chose indéfinissable. Une chose qui l'engloutirait dans ses entrailles. Elle s'imagina perdue au fin fond des boyaux d'une créature visqueuse... Elle frissonna de dégoût à cette pensée. Elle était bien trop belle et trop jeune pour finir dans l'estomac d'un monstre !

« - Dépêche-toi, Bra ! » cria Songoten depuis le bas des escaliers.

« - Je suis claustrophobe ! »

« - Depuis quand ? » railla-t-il.

Il s'apprêtait à remonter la chercher de force, lorsqu'un corps se cogna contre le sien.

« - Bra ! »

« - J'ai oublié que j'avais un rendez-vous chez le coiffeur dans la journée. Si je n'y vais pas, je sais que demain Cheryl aura une nouvelle coiffure. C'est pas à elle de lancer la mode, mais à moi ! Ce mois-ci, j'ai pensé au court grâce à Lynn... »

Songoten soupira et laissa sa copine s'éloigner dans la galerie faiblement éclairée. Et comme à son habitude, elle continuait à papoter toujours autant.

Mais qu'est-ce qui m'a pris de tomber amoureux d'une fille pareille ! songea-t-il en s'asseyant aux bas des marches. Je vais la laisser faire. Je suis certain qu'elle va faire fuir tous les hommes présents dans cette base avec sa manie de parler pour ne rien dire.

Au bout d'un moment, il entendit des bruits qui résonnaient dans la galerie.

« - Bra ! » cria-t-il en se levant.

« - Oui, mon chéri ? »

Elle arriva en courant près de lui puis remonta en quatrième vitesse les escaliers.

« - Pourquoi tu cours ? »

« Attrapez-les ! »

Il tourna la tête vers la galerie et aperçut une troupe d'hommes qui brandissaient leurs armes. Ils avaient l'air pressé d'en découdre avec eux.

Songoten remonta les marches avant que les premières balles ne l'atteignent.

« - On peut savoir pourquoi on s'enfuit alors qu'il suffirait de leur casser la gueule à coup de points ? » demanda-t-il à Bra qui continuait sa course.

« - Moi si je cours c'est pour chercher Lynn. Et toi ? »

Il stoppa sa course avec l'impression d'être un parfait idiot.

« - Là, tu exagères ! »

« - J'ai rien fait ! se défendit-elle en faisant du sur place. Je te laisse faire le petit boulot et moi je vais chercher Lynn ailleurs. A tout à l'heure mon chéri ! »

Elle lança un baiser du bout des doigts puis reprit sa course.

Elle me fait vraiment tourner en bourrique, pensa-t-il en se retournant.

Une vingtaine d'homme se tenait devant lui avec un sourire narquois sur les lèvres.

Au boulot mon vieux.


Ils couraient devant les balles qui giclaient dans tous les sens.

Impossible de se retrouver entre les murs de ce QG qui semblaient être un vrai dédale de couloirs et de portes.

« - J'en ai vraiment marre ! » s'énerva Végéta en stoppant subitement sa course.

Il tendit alors sa main vers le mur et envoya une vague d'énergie qui le démolit.

Les hommes, qui les poursuivaient, fixèrent avec stupeur le trou béant, observèrent Végéta et son air furieux, puis promptement s'enfuirent sans demander leur reste.

« - Voilà ! C'est mieux comme ça ! »

« - Mais papa ! cria Trunk. J'ai bien dit de ne rien détruire ! Imagine que Lynn se soit trouvée derrière ce mur ! Elle serait morte à l'heure qui l'est ! »

« - J'ai pas l'habitude de m'enfuir devant mes adversaires ! On a l'air de quoi à courir comme des fillettes ! Et pourquoi tu laisses Songoku faire ce qu'il veut ? »

« - Parce qu'il sait se contrôler. Toi tu vas nous en tuer un. »

« - Mais bien sûr ! Je sais aussi me contrôler, je te signale ! Y'a pas que Songoku qui peut le faire ! »

« - Très bien, souffla Trunk. Je te donne carte blanche mais si tu mets cette base en miette avant que Lynn n'ait été retrouvée, je te... »

« - On dirait ta mère, se moqua Végéta. Continue comme ça et tu vas finir par lui ressembler totalement. »

« - Tu veux que je dise à maman que tu te moques d'elle derrière son dos ? »

« - Fils ingrat ! » déclara Végéta avant de s'aventurer dans le trou qu'il avait fait quelques minutes plus tôt.

Trunk entendit son père ronchonner encore quelques mots avant d'entendre une autre explosion et donc un autre mur voler en éclat.

« - Mais ils veulent me tuer Lynn ou quoi ! »


La porte s'ouvrit brusquement et un homme en sortit précipitamment.

Spynner et Lynn s'interrogèrent du regard avant d'entrer.

Elle n'avait jamais vraiment aimé ce bureau aux murs ternes et qui, comme toutes les autres pièces de cette base, ne possédait pas de fenêtre. La seule particularité résidait en la présence des copies de tableaux que son père affectionnait tant et qui atténuaient l'austérité des lieux.

Flid coupa le fil de sa conversation pour observer le couple. Sid, qui était assis sur le seul canapé de la pièce, se releva.

« - Le retour de l'enfant prodige », railla-t-il.

« - Allons-y ! ordonna Flid.

« - Où ça ? » demanda Spynner.

« - Loin d'ici, répondit-il en s'approchant du couple. J'espère que tu es fière de toi, ajouta-t-il en saisissant le menton de Lynn entre ses doigts. Je crois que ton copain a réussi à te retrouver. Mais je le laisserai pas réduire à néant le travail de plusieurs années ! »

Savoir que Trunk était sans doute celui qui provoquait un tel désordre au sein de la base, la fit sourire. Si seulement, son père savait que rien ne servirait de fuir désormais. Qu'ils s'enfuient en bateau ou en hélicoptère, Trunk les rattraperait.

« - Je vous promets de venir vous rendre visite lorsque vous serez derrière les barreaux ... »

Elle s'interrompit sous le coup de la gifle qu'elle venait de recevoir.

Elle soutient le regard de son père. Il pensait qu'elle se tairait, elle le voyait dans ses yeux. Il la croyait encore fragile et prête à lui obéir. Elle s'amusait déjà à l'idée de le voir déchanter.

« - ... Pour voir quelle loque vous serez devenu, termina-t-elle en souriant narquoisement. Vous êtes fini, père. »

« - Tu crois que parce qu'il est là, il réussira à venir à temps pour te sauver ? Ne rêve pas. Nous serons déjà loin. »

« - Vous croyiez ? rétorqua-t-elle en dirigeant ses mains vers l'arrière de son pantalon. »

« - Ferme-là ou... »

Une arme se pointa sous son nez.

En voyant que Lynn menaçait son patron, Sid sortit également son arme et la tendit vers Lynn.

« - T'as plus aucune chance alors lâche ça, gamine ! » ordonna Sid.

Flid éclata de rire.

« - Tu croyais vraiment pouvoir m'avoir aussi facilement ? » dit-il sûr de lui.

« - Quelqu'un va devoir lâcher son jouet, dit Lynn, mais c'est certainement pas moi. »

A ses mots, Spynner sortit son arme et la dirigea vers Sid.

La tension était palpable.

Un étrange triangle s'était formé. Spynner tenait en respect Sid qui lui menaçait Lynn. Et cette dernière gardait son père en joue.

« - Si tu veux pas devenir orphelin Sid, lâche ça ou ton patron va passer l'arme à gauche ! »

« - Parce que tu crois vraiment que ma fille va oser me tuer ? demanda Flid. Elle m'aime trop, n'est-ce pas, mon chou ? »

« - Vous croyiez, père ? Pour moi, vous êtes déjà mort. »

« - Tu oserais commettre un parricide ? »

« - Je ne suis pas à un péché près. »

« - On va se calmer ! »

« - Désarme-toi d'abord, Sid, répliqua Lynn, et on pourra parler tranquillement comme des gens normaux.

« - Entendu », acquiesça Sid en se penchant pour poser son arme à terre.

Mais au lieu de se relever complètement, il se jeta sur Spynner qui surpris ne put répliquer.

Ils s'affalèrent tous les deux sur le sol. A cheval sur Spynner, Sid lui porta plusieurs coups avant que Lynn ne se décide à réagir.

« - Reste tranquille Sid ou j'abats ton patron ! » cria Lynn.

Voyant qu'il ne parviendrait à rien contre une arme, Sid se releva. Spynner en fit de même et bien que la douleur se faisait bien ressentir, il était décidé à redonner les coups qu'il avait reçus.

Il détendit sa jambe et atteignit Sid à l'estomac. Ce dernier chancela en arrière tombant sur le canapé. Spynner passa à l'offensive et cogna à son tour. Chacun fournissait un gros effort pour prendre l'avantage sur l'autre.

A un contre un, c'est moins facile de me mettre KO, hein ? railla Spynner tout en essayant de reprendre son souffle.

Du sang coulait du nez de Sid et les ecchymoses ne se comptaient plus sur les visages des deux hommes.

Ils entendirent alors une exclamation.

Spynner porta un coup d'oeil rapide vers Lynn mais il dut reporter son attention sur Sid. In extremis Spynner esquiva le poing de Sid. Il répliqua et atteignit Sid qui s'écroula à terre, évanouie.

Un coup de feu retentit soudain.

Spynner grimaça de douleur en ressentant la douleur fulgurante à l'arrière de sa cuisse droite.

Il se retourna.

Près du bureau, son cher patron tenait Lynn en joue avec une arme tandis que l'autre était dirigée vers Spynner.

« - Il faut toujours penser à fouiller son ennemi et le désarmer complètement. Ensuite, ne jamais relâcher son attention. Je t'ai déjà appris ça, non ? Tu te ramollie vraiment, Lynn... Reste là où tu es, Spynner ! Ne joue pas les héros pour rien. »

« - Laissez Lynn ! Nous sommes deux à pointer une arme sur vous. Vous croyiez vous en sortir vivant ? »

« - Non, mais est-ce que Lynn s'en sortira vivante ? Tirez mais je serai plus rapide. Deux corps s'écrouleront et Lynn en fera partie. C'est ce que tu souhaites, Spynner ? Voir celle que tu as tant protégée, mourir aussi stupidement alors qu'il suffirait que tu me laisses partir ? »

Spynner semblait hésiter.

Quand tout à coup une explosion fissura le mur et le fit voler en éclat. Mais la surprise fit réagir Flid qui tira sur les deux jeunes gens.


Bravo ! s'écria Trunk.

« - Quoi encore ! s'énerva Végéta. Ma méthode est bien plus pratique que celle qui consiste à ouvrir toutes les portes, une à une ! J'ai pas que ça à faire, moi ! »

Trunk ne prit pas la peine de répliquer. Il attendit que le brouillard de poussière se dissipe pour passer par le trou béant.

La scène qu'il découvrit n'atténua pas sa colère déjà grande.

Spynner se tenait le bras où l'on devinait la sang rougir le tissu de sa chemise. Flid gardait, quant à lui, sa main gauche baignée de sang dans l'autre.

Trunk tourna la tête vers sa droite et vit Lynn qui pointait son arme vers son père. Il distingua une légère entaille sur le haut de son épaule gauche.

Sans réfléchir davantage, Trunk fondit sur Flid. Il le prit au col, le souleva puis l'éjecta. Flid retomba de toute sa masse sur son bureau, le brisant sous son poids.

« - C'est pas toi qui a dit "tempérance" il n'y a pas une heure ? fit remarquer Végéta. Si c'est ça ta tempérance, et bien je retourne voir les autres et je rajoute ce qui a manqué à leur correction. »

Trunk obligea l'homme à se relever puis le plaqua violement contre le mur.

« - Vous allez voir si je suis du genre à plaisanter avec les salauds de votre espèce ! »

Il lui décocha un coup de poing en pleine figure.

« - Arrête Trunk, tu va finir par le tuer. »

« - C'est ce qu'il mérite ! Je vais lui faire payer tout ce qu'il a fait à Lynn ! »

Il leva la main pour la frapper de nouveau mais elle fut saisie au vol.

« - Ne fais pas ça. »

La voix de son père n'était pas sévère ni implorante mais pleine de retenue.

« - Il n'en vaut vraiment pas la peine. Je te l'assure. Et puis, si tu le tues je pense qu'il y a une certaine personne qui t'en voudra toute sa vie. »

Lynn s'était rapprochée de Spynner qui gardait tant bien que mal l'équilibre.

« - Très bien, dit Trunk en soupirant. Mais... »

Il porta un coup de poing dans le ventre de l'ex-patron du Ruban rouge qui, sous l'effet de la douleur, s'évanouit.

« - ... J'aime pas le travail bâclé. Là au moins, il est bien sonné. »

« - Et dire que je voulais terminer, dit Songoten en arrivant avec Bra et des autres. De nos jours, les escrocs sont de vraies petites natures. »

« - Et si on rentrait maintenant ? Je vous préviens que j'ai l'esthéticienne à voir ! »

« - Je croyais que c'était avec ta coiffeuse que tu avais rendez-vous ? » s'étonna Songoten.

« - Oui, mais en voyant dans quel état est Lynn... Il lui faut à tout prix une nouvelle manucure et un bon massage ! »

« - Et moi, j'ai vraiment faim, dit Songoku. J'espère que le repas sera prêt quand on rentrera. »

Songohan porta un coup d'oeil sur sa montre.

« - Ca m'étonnerait. »

« - Zut, alors ! »

Ils sortirent.

« - Sérieux, Bra ! Tu devrais arrêter avec toutes ces futilités. »

« - Tu veux peut-être que je devienne un thon ? C'est ça ? »

« - C'est pas ce que j'ai dit. »

« - Et bien soit content d'avoir une miss univers auprès de toi ! dit-elle en sortant avec Songoten sur ses pas. Tout le monde n'a pas cette chance. »

« - Je prends ces deux là, dit Végéta en tenant Field et Sid par leur col, avant de sortir à son tour. »

« - Et ben... C'était quoi ça ? » s'étonna Spynner.

« - Mes amis, répondit Lynn, et ma nouvelle famille », rajouta-t-elle en croisant le regard de Trunk.

Ce dernier saisit Spynner par le bras et l'aida à marcher.

« - J'ai du mal à l'admettre mais... Merci pour tout. »

« - C'est pas pour vous que j'ai fait ça. »

« - Je m'en doute. Sans Lynn vous m'auriez laissé agonir ici. »

« - Plutôt deux fois qu'une ! »

« - Je m'en doutais. Vous me considérez comme un rival sérieux; y'a de quoi parce que... ! »

Sans prévenir Trunk le lâcha. Surpris, Spynner perdit l'équilibre.

« - Hé ! Vous êtes pas bien ! Je suis blessé ! »

« - J'aide pas mes rivaux. »

« - Trunk », supplia Lynn.

« - Dis-lui de se taire et je lui viens en aide. »

« - Spynner... »

« - D'accord, je me tais ! Mais c'est bien parce que c'est toi. »

A contre cœur, Trunk l'aida à se relever.

« - Je dois être la fille la plus chanceuse du monde. J'ai deux soupirants qui font tout ce que je veux. Et si je vous demande de mourir pour moi ? »

« - Rêve pas ! » dirent-ils en s'éloignant.

« - Et ben dis donc ! C'est ça qu'on appelle des mecs ! »

Un éclat de rire les secoua et remplit la base, mais il fut bientôt couvert par un bruit sourd.

« - C'est quoi ce raffut ? »

« - Sûrement mon père qui se défoule sur la base. Dépêchons de sortir avant qu'il nous enterre ici. »

« - Il le ferait ? » s'étonna Spynner.

« - Vous ne connaissez pas mon père, répliqua-t-il. Vu qu'il n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, il va détruire tout ce qui se trouve sur cette île. Et lorsqu'on rentrera, je le vois bien embarquer Songoku dans la salle d'entraînement pour un long match. »

« - Il aime se battre, on dirait. »

« - Si seulement tu savais de quoi ils sont réellement capables », dit Lynn en prenant la main libre de Trunk.

Ils se sourirent puis sortirent de la base.

Les rayons du soleil les éblouirent, aussitôt.

A ce moment, Lynn eut la sensation agréable de sortir enfin des ténèbres après une vie en enfer.

Ils rejoignirent les autres sur la plage. L'ambiance était toujours aussi animée.

Songoten tentait d'expliquer à Bra que la vie ne se résumait pas à la mode, tandis que Végéta se disputait avec Songoku parce qu'ils ne parvenaient pas à tomber d'accord sur le nombre exact d'hommes qu'ils avaient chacun mis à terre. Et Songohan gardait un oeil sur Flid et Sid qui dormait toujours.

A bout de nerfs, Végéta saisit les deux hommes et s'envola, suivit de Songoten puis de Bra, et enfin de Songohan. Songoku s'approcha de Trunk et saisit Spynner puis s'envola à son tour alors que ce dernier tournait enfin de l'oeil sous ce dernier exploit surhumain.

Lynn contempla la mer durant un moment en humant l'air marin.

J'ai enfin retrouvé mon identité.

Je me suis épanouie.

Je suis vivante !

Sa course poursuite avec la dame au capuchon noir se terminerait - un jour ou l'autre - par sa mort. Mais, elle ne comptait pas quitter ce monde sans avoir accompli son destin... celui qu'elle écrirait aux côtés de Trunk.

Elle avait tout appris... elle apprendrait encore tant qu'elle vivrait.

« - Qu'importe les souffrances et les peines si la joie et le bonheur sont également de la partie, murmura-t-elle à voix basse. Je suis vivante ! cria-t-elle heureuse. »

« - Ca on l'avait compris », répliqua-t-il en l'enlaçant.

Elle lui sourit tout en entourant ses bras autour de son cou.

Ils se regardèrent longuement.

Un dernier baiser scella leur promesse silencieuse avant qu'ils ne s'envolent vers le ciel.

"- Trunk ?"

"- Quoi ?"

"- Je crois qu'on a oublié quelque chose."

"- Et quoi ?"

"- Tous les documents sont partis en fumée", dit-elle en regardant par dessus son épaule.

"- Ne t'inquiète pas. J'ai déjà ce qu'il faut. Et puis, après les coups qu'il vient de recevoir, ça m'étonnerait que ton père tente encore de rejouer aux petits malins avec nous."

"- Si tu le dis. Je te fais confiance."

"- Enfin !"

"- Mieux vaut tard que jamais, comme on le dit."