Merci aux personnes qui ont laissées une review ^_^ voici la suite, en espérant qu'elle ne vous déçoive pas !

Le syndrome de Stockholm

Chapitre 2

Merci à Luna pour sa correction.

« Alors, c'est toi ? ».

Trowa se statufia devant la porte qu'il allait franchir puis se retourna pour croiser un regard perçant et amusé. Il reconnut immédiatement la personne : son chef. Il garda son calme puis fit un petit sourire.

« De quoi voulez-vous parler ? ».

Kahiara agrandit son sourire puis s'approcha de lui, l'examinant avec attention.

« Tu es encore plus jeune que je ne l'imaginais. Mais j'avais entendu dire que les pilotes de Gundam n'étaient que des enfants ».

Trowa décida de voir ce que l'autre savait et continua à faire semblant.

« Je ne vois pas de quoi vous parler, monsieur… ».

« Je pense qu'au contraire, tu sais très bien ce que j'insinue. Mais, allons dans mon bureau, nous serons plus à l'aise pour discuter ».

Trowa hésita, mais d'un autre côté, c'était le seul moyen de vraiment entrer en contact avec cet homme. Il suivit le blond puis ils pénétrèrent dans une large pièce qui ressemblait plus à un salon qu'à un bureau. Ils s'installèrent face à face sur de longs canapés recouverts de coussins.

« Comment t'appelles-tu ? ».

« Yuki Mey ».

« Hum, très joli prénom. Je suppose que l'un de tes parents devait être d'origine japonaise pour avoir un tel prénom… ».

Trowa ne perdit pas son sang froid et acquiesça.

« Mon père… ».

« Hum…Et quel caractère Chinois pour Yuki ? »

Il remercia intérieurement Heero pour ses cours de Japonais, il pouvait aisément répondre à la question.

« Le caractère du pardon… ».

« Oh, c'est étrange à te voir j'aurai plutôt parié sur la neige ».

Il fit un petit rire puis le fixa avec plus de sérieux.

« Bien, après cet interlude, j'aimerai savoir ton vrai nom ».

Trowa pencha légèrement la tête sur le côté.

« Pourquoi croyez-vous que je vous mente ? ».

« Cela me paraît évident. Il y avait un certain système de sécurité pour entrer dans ce bâtiment, et je ne crois pas avoir entendu l'alarme se mettre en marche. Donc j'en déduis que d'une manière ou d'une autre, tu es parvenu à la neutraliser. Et je ne pense pas qu'un vulgaire secrétaire de gestion puisse effectuer ce petit travail ».

Trowa le regarda avec admiration puis dit avec ironie :

« Oh, mais c'est que vous êtes très intelligent ! ».

L'homme se leva instantanément et s'approcha de lui. Une lueur de colère brillait dans ses aigues-marines et Trowa crut un instant que l'autre allait le frapper. Ils se fixèrent un long moment puis le blond secoua la tête.

« Tu es encore plus doué que je ne le pensais. Je ne croyais pas que quelqu'un puisse me faire perdre patience aussi rapidement. Je me demande quel est ton niveau intellectuel ».

Trowa ne répondit pas mais continua à le regarder. Apparemment, la passion du chercheur pour les intellects était réelle. Il se demanda vivement s'il ne pouvait pas exploiter cette faiblesse pour parvenir à ses fins et découvrir où se cachait l'arme biologique. Il décida de suivre cette voie.

« Que voulez-vous ? ».

Naoto se rassit puis joignit les doigts devant lui comme il avait l'habitude de le faire.

« Je devrais appeler la police et te faire inculper pour effraction mais je pense que discuter avec toi peut m'être plus profitable. Bien entendu, tu devras rester enfermé dans l'une des pièces du bas. Mais mon hospitalité est connue pour être appréciée ».

Trowa sentit un léger frisson le parcourir. Même s'il avait l'air sympathique, cet homme avait crée une bombe capable de décimer une colonie entière. Il devait rester prudent et faire attention à ses démarches.

« Je suppose que je n'ai pas le choix ? Mais mes amis vont s'inquiéter si je ne leur donne pas de nouvelles ».

Le scientifique sourit puis secoua la main devant lui.

« Ce n'est pas un problème, il y a de plus en plus de disparition de nos jours. Et si je laisse traîner une lettre quelque part, bien en vu, aucun problème ! ».

Le machiavélisme calculé du blond était effroyable. Il se demanda s'il avait bien fait d'agir ainsi et de ne pas prévenir Heero de sa décision. Mais maintenant tout était déjà amorcé et revenir en arrière était impossible.

*O*O*

Heero regarda un instant le vide de la chambre puis se dirigea vers la cuisine. Duo était assis sur l'un des hauts tabourets qu'il affectionnait. Sa tête reposait sur ses bras étendus sur la table et il semblait réfléchir profondément. Heero admira le profil de son amant puis s'approcha de lui.

« Duo ? ».

« Hum ? ».

Heero l'étreignit, il avait besoin de sentir son corps contre lui. Duo fronça les sourcils puis se leva pour apprécier plus entièrement le contact. C'était si rare que ce soit le brun qui amorce une approche. Il resta silencieux et profita de l'étreinte. Il avait toujours cru que le soldat parfait n'avait pas besoin de réconfort ou de quelque chose dans le genre mais cette attitude lui prouvait le contraire et ce fait lui mit du baume au cœur. Mais la raison pour laquelle ce revirement existait devait être à cause de Trowa et cela le faisait réfléchir. Heero semblait toujours, comme perdu, si le châtain n'était pas près d'eux, près de lui. Par moment, il avait surpris des regards envers Trowa qu'il n'avait jamais eu lui même. Heero, il pouvait le dire, semblait beaucoup plus tenir à l'acrobate qu'à lui. Il se serra encore plus contre le brun, ne voulant pas croire ce raisonnement qu'il venait d'avoir. Heero l'aimait, il en était persuadé, mais peut-être que son amour était moins fort que celui qu'il portait à Trowa ? Peut-être était-ce là le problème ? Mais s'il réfléchissait encore plus, il savait que lui aussi s'inquiétait plus pour Trowa que pour Heero. Car le jeune châtain était beaucoup plus fragile que le pilote de Wing ou lui-même.

« Je suis certain que tout va bien ! Il y a eu un recensement des personnes du bâtiment et Trowa n'était pas dedans ».

« Oui, je sais, mais j'aurai aimé savoir où il est maintenant ».

« Il nous contactera dès qu'il le pourra ! Alors tu cesses de t'inquiéter maintenant ! ».

« Oui, tu as raison. Mais n'empêche, on ne sait même pas où se trouve le bâtiment principal de cette organisation et on ne pourrait pas intervenir en cas de danger ».

Duo se mordit légèrement les lèvres. Il ne savait pas quoi répondre. Voir Heero dans cet état était la dernière chose à laquelle il aurait pensé.

« Trowa sait se défendre aussi bien que toi ou moi. C'est un grand garçon. Heero, je suis même certain qu'il se bat mieux que toi au corps à corps ! Alors arrête de t'en faire ! Tout va bien se passer ! Il va te contacter aussitôt qu'il le pourra ! J'en suis certain ! ».

Il ponctua sa déclaration par une légère pression de ses mains dans le dos du brun. Celui-ci soupira puis approcha ses lèvres de celles de son compagnon. Duo les accepta aussitôt et accentua son étreinte. Si Heero avait besoin de réconfort, il pouvait mettre ses réflexions de côté et s'occuper de lui.

Faire l'amour avec Heero était complètement diffèrent de faire l'amour avec Trowa. Cela l'avait choqué la première fois qu'il l'avait fait avec le châtain. Avec Heero cela était passionné, fort et très souvent rapide. Mais avec Trowa, cela devenait doux, savoureux et long. Il ne saurait dire laquelle des deux manières il appréciait le plus, mais il prenait autant de plaisir avec l'un qu'avec l'autre. Aujourd'hui, il décida d'appliquer la façon douce, il ne l'avait jamais fait avec lui. Sur le coup, il se demanda comment Heero se comportait avec Trowa. Ils auraient pu faire l'amour à trois, mais ils n'avaient jamais osé franchir le pas. Ils dormaient le plus souvent séparément, ne partageant le même lit tous les trois que très rarement. En fait, le plus souvent, le dernier à rentrer à l'appartement se contentait de laisser les autres dormir et allait dans sa propre chambre. Il arrivait même que ce soit Heero. Et Duo profitait de la chaleur de Trowa dans ces moments-là. Il ne savait pas comment les étreintes se passaient entre ses deux compagnons.

Heero fut d'abord surpris puis il se détendit sous les caresses légères du natté. Pour lui, partager son corps avec l'un ou l'autre de ses amants devait être rapide et passionné. Il aimait franchir le point de non retour, et se sentir sortir de son corps. Tous les préliminaires étaient inutiles et ne servaient qu'à prolonger un moment désiré. A sa grande surprise, il avait laissé Duo maître de leurs jeux dès le début et le natté s'était rapidement montré un amant attentif et avait compris qu'Heero aimait aller droit au but. Par contre avec Trowa, cela avait été différent, le châtain s'était montré plus évasif quant à ses préférences et Heero avait appliqué les siennes. Trowa n'était pas réellement passif, mais il se laissait toujours faire sans complainte. Heero lui avait même demandé un jour s'il appréciait vraiment faire l'amour. Et Trowa lui avait dit qu'avec lui, 'il n'y avait pas de problèmes'. En y réfléchissant, il ne lui avait pas vraiment répondu. Il avait donc continué ainsi, avec chacun des deux.

Mais aujourd'hui, Duo semblait vouloir autre chose. Il allait doucement, caressant chaque parcelle de son corps, lui procurant un plaisir anticipé. Il ouvrit les yeux après un moment et croisa les améthystes interrogatrices de Duo. Il donna son accord et le natté continua son parcours passant des doigts à sa langue. Tout à coup, une idée lui traversa l'esprit. Et si c'était ainsi que cela se passait avec Trowa ? Peut-être que Duo avait compris comment le jeune homme aimait partager son corps. Il bougea involontairement et Duo murmura:

« Chut…Je vais te faire découvrir un plaisir que tu n'as fait que frôler, mon Heechan ! ».

Heero ne répondit rien mais se laissa bercer par la voix rauque de son amant. Il ferma les yeux et laissa son corps réagir aux sensations apportées. Il réussit à oublier son inquiétude pour Trowa l'espace d'un moment passé dans les bras de Duo.

*O*O*

« Je pense que nous pouvons instaurer certaines règles entre nous. Je ne veux pas que tu te sentes prisonnier, cela fausserait notre entretien ».

Trowa fit un sourire forcé puis acquiesça sans rien dire. Il avait déjà passé une nuit dans le bâtiment. Sa 'chambre' était une petite pièce sans fenêtre située derrière plusieurs portes blindées. Il avait déjà repéré un moyen pour se sortir de là au cas où. Il y avait une trappe au plafond qui devait mener au système d'aération. Donc si la situation devenait périlleuse, il pourrait toujours tenter de s'enfuir.

Naoto lui servit un verre puis s'installa confortablement dans le canapé. Ils se trouvaient dans le bureau du blond. Trowa décida d'examiner l'endroit. Il ne l'avait pas fait la première fois. La pièce était très large et une longue baie vitrée s'étalait sur tout un pan du mur. Un bureau se trouvait au milieu ainsi que les deux canapés sur lesquels ils étaient installés. Une table basse, trois armoires emplies de livres et un bar complétaient le mobilier. Aux murs, il apercevait divers diplômes encadrés ainsi que quelques tableaux dont il ne connaissait pas le nom ou le peintre. On lui avait souvent dit que le bureau ou la chambre d'une personne en disant long sur son propriétaire. Il pouvait donc deviner que l'homme face à lui était ordonné, ambitieux et sans aucun doute perfectionniste.

Il replaça ses émeraudes sur le scientifique et remarqua son sourire.

« Tu aimes cette pièce ? ».

Il haussa les épaules et répondit :

« Cela a de l'importance ? ».

« Je pense que oui. Les goûts et les envies sont différents selon les personnes, mais quand on a quelque chose en commun, il est plus facile d'entrer en contact ».

« Je la trouve jolie, surtout la baie vitrée ».

« Oui, je souhaitais qu'elle soit bien éclairée. Je crois avoir réussi mon coup ».

Trowa hocha de la tête puis ils se fixèrent longuement.

Naoto avait longtemps réfléchi à la meilleure manière de discuter avec le jeune homme. Il devinait que cela ne serait pas chose aisée, mais il n'abandonnait que très rarement. Si Yuki était vraiment un pilote de Gundam comme il le pensait, l'approche serait très difficile car le châtain avait dû recevoir une formation d'espion hors du commun et parvenir à le démasquer serait une prouesse. Mais d'un autre côté, il pouvait exploiter le fait qu'il était très doué dans le maniement des pensées des gens, il n'était pas psychiatre pour rien. Il fallait simplement qu'il trouve sa faiblesse et ensuite tout coulerait de source. Il devait instaurer un climat de confiance et il était certain d'y parvenir. Yuki ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans et sa jeunesse ne lui permettait pas de connaître tant de chose que ça de la vie. Enfin c'est ce qu'il croyait.

« Connais-tu le jeu des questions/réponses ? ».

Trowa haussa un sourcil d'étonnement et secoua lentement la tête montrant son ignorance. Naoto parut surpris mais expliqua les règles :

« C'est vraiment très simple. Je te pose une question, tu y réponds et ensuite tu me poses une question. On peut avoir certain joker, si on souhaite ne pas répondre mais dans ce cas, celui qui a posé la question peut en poser une seconde mais le joker ne peut pas être utilisé deux fois de suite… ».

Trowa baissa la tête, il se demandait s'il devait entrer dans ce jeu.

« Vous en apprendrez sur moi, mais moi, qu'y gagnerai-je ? ».

« Mes secrets ? ».

Trowa croisa le regard bleu et sentit immédiatement où voulait en venir l'autre. Il pourrait donc comprendre pourquoi l'homme avait créé cette bombe et peut-être déterminer où elle se trouvait.

« Comment peut-on savoir que l'autre dit la vérit ? ».

Naoto sourit.

« On ne peut pas, mais avec l'avancement du jeu, les questions deviennent de plus en plus précises et les mensonges sont vite remplacés par la réalit ».

Trowa hésita encore mais de toute façon avait-il seulement le choix ? Et puis, il n'avait franchement pas grand chose à cacher mis à part sa mission dans ce complexe et le fait qu'il soit un pilote de Gundam.

*O*O*

« Bien, je pense que l'on peut commencer. Voici ma première question : quel est ton vrai nom ? ».

« Vous êtes vraiment intéressé par cette réponse ? Je ne vois pas ce que cela va vous apporter ».

Naoto sourit puis pencha la tête.

« Et bien, une première approche entre deux êtres humains se fait souvent par la présentation de soi-même. Pour ma part, je ne commence jamais une conversation sans que l'autre ne sache qui je suis ».

« Mais, un nom peut être changé, si je vous en dis un, comment pouvez-vous être certain que ce sera le mien ? ».

« Il s'agit d'un feeling. Croyez-vous que Naoto soit mon vrai prénom ? ».

Trowa le fixa un instant réfléchissant. Un feeling ? Cela lui rappelait un peu l'empathie de Quatre. Peut-être était-ce de cela que le scientifique parlait. Il n'avait pas l'air d'un Japonais, plutôt Européen du Nord. Comme un Allemand ou un Scandinave. Peut-être que tout comme lui, il avait changé de nom pour passer inaperçu.

« Je ne crois pas… ».

Naoto incurva ses lèvres et demanda :

« Qu'est-ce qui te fait dire ça ? ».

« Vous avez l'air aussi Japonais que moi… ».

Le blond fit un léger rire puis le regarda à nouveau avec attention.

« Sans doute…Alors ? Vas-tu répondre à ma question où veux-tu déjà utiliser un joker ? ».

Trowa secoua la tête puis énonça tranquillement, le défiant de ses émeraudes :

« Je ne connais pas mon nom… ».

Naoto faillit répliquer puis comprit que c'était la vérité. On ne plaisante pas avec ces choses-là et la lueur dans ses yeux ne pouvait pas mentir. Il ne put s'empêcher de demander :

« Vraiment ? ».

Trowa hocha doucement la tête puis décida d'entrer dans le jeu tel qu'il l'avait compris.

« Je me suis retrouvé orphelin très jeune et j'ai grandi pratiquement seul. Personne ne m'a jamais donné de nom jusqu'à peu. On m'appelait souvent 'nanashi', 'le gamin' ou 'toi'. J'avoue que je ne me sentais pas diminué pour autant même si parfois j'aurai souhaité savoir qui j'étais. Mais je n'ai jamais eu de complexe de ne pas avoir de nom…A quoi cela sert-il quand on est seul ? ».

« Mais maintenant, tu en as un ? ».

« J'ai rencontré des personnes qui m'ont fait comprendre l'importance des autres. Au début, je ne parvenais pas à leur faire confiance mais petit à petit un lien s'est créé et aujourd'hui je comprends l'utilité d'avoir un nom à soi, même si ce n'est pas celui qui vous a été donné à la naissance ».

« Tu as l'air de beaucoup tenir à ces personnes…Mais je te poserai cette question plus tard. Donc comment t'appellent tes amis ? ».

« Trowa… ».

Naoto répéta le prénom puis sourit. Il le trouvait intéressant, à la fois original et pourtant singulier. Le chiffre trois, un peu comme un nom de code, un mystère qu'il désirait résoudre.

« Puis-je vous posez la même question ? ».

« Mon vrai nom est Shahel Moun ».

Trowa ouvrit de grands yeux et murmura :

« On dirait un prénom oriental ».

« Ma mère était d'origine Arabe, mon père Suédois ».

« Hum…Vous êtes né sur Terre ? ».

« H ! C'est à moi de te poser une nouvelle question ! Où as-tu grandi ? ».

« Sur Terre. Je pense que quand je me suis retrouvé seul, je devais avoir à peu près deux trois ans. J'y suis resté jusqu'à mes quatorze ans et ensuite je suis allé dans les colonies… ».

« Hum…Une en particulier ? ».

Trowa haussa les épaules et secoua la tête.

« Pas vraiment. Mais je suis resté longtemps sur un satellite d'exploitation comme… ».

Il stoppa net et regarda Shahel. Celui-ci fronça les sourcils et l'interrogea :

« Comme ? ».

« Ce n'était pas votre question. J'y ai déjà répondu… ».

Le blond éclata à nouveau de rire puis dit :

« Tu es perspicace. Très bien à toi… ».

« La même question… ».

Shahel hésita puis prit sa décision. Après tout, le jeune homme était à sa merci et lui divulguer cette information ne le gênerait en rien.

« Sur L4, j'y ai grandi et y suis resté jusqu'à il y a environ neuf ans. Ensuite je suis venu m'installer sur Terre où j'ai ouvert ce laboratoire. Tu as dit que tu t'es retrouvé seul vers trois ans, mais quelqu'un t'a bien pris sous son aile ? ».

« Des mercenaires…Ils se sont occupés de moi jusqu'à ce que je sois capable de me débrouiller tout seul. Ils m'ont appris à survivre en temps de guerre ».

Shahel sentit son cœur battre plus vite. Il avait fait une erreur de jugement. Trowa avait sans aucun doute déjà vécu beaucoup de chose et devait avoir une expérience unique de la vie. Tout de même, un enfant de trois ans parmi des grosses brutes. Cela ne devait pas être facile tous les jours. Peut-être l'une des raisons de ce mystère qui l'entourait.

« Pourquoi avez-vous quitté L4 ? ».

Shahel sortit de ses pensées et frissonna. L'autre était plus que perspicace, il n'aurait jamais cru aborder ce sujet dès la première entrevue. Il décida de dire la vérité, après tout Trowa ne lui avait pas menti, il le sentait.

« Une personne qui m'était très chère est morte. Je n'ai pas supporté la séparation ».

Trowa acquiesça silencieusement. De fil en aiguille, il en vint à la conclusion que la mort de cette personne avait déclenchée quelque chose chez le scientifique, d'où la bombe. Il devait trouver un moyen de savoir qui était cette personne et comment elle était morte.

« Revenons à ta vie dans les colonies…Que faisais-tu sur ce satellite ? ».

« De la mécanique pour la plupart du temps, de la maintenance aussi. Les mercenaires m'ont formés sous plusieurs disciplines afin que je puisse m'en sortir. Ils étaient plutôt…intelligents. Je leur dois beaucoup… ».

Trowa connaissait donc plusieurs domaines et Shahel sentait qu'il devait les maîtriser à la perfection. Il devinait que le jeune homme savait aussi se battre. Mercenaire était équivalant à assassin dans son esprit. Il est vrai que les émeraudes devant lui étaient souvent froides et que l'allure générale du châtain était plutôt raide, il était comme prêt à se défendre, de toutes ses forces.

« Cette personne était votre femme ? ».

Shahel faillit soupirer. Bien entendu, c'était normal que Trowa s'intéresse à cette information. Mais il n'avait franchement pas envie de revenir sur le passé. Il prit sur lui et décida de continuer tout de même :

« Non. C'était mon tuteur. Il m'a permis de réussir dans la vie en m'offrant une seconde chance. Peut-être un peu comme toi et les mercenaires ».

Trowa hocha de la tête. Un simple tuteur ? Cela devait être plus que ça. Peut-être un père spirituel ou autre. On ne tuait pas pour un être qui ne vous a qu'élevé. Sauf si le mot tuteur a une autre définition dans l'esprit de Shahel. Celui-ci se leva en se frottant doucement les mains.

« Bon, je crois qu'il est l'heure de déjeuner. Tu dois avoir faim ! ».

Trowa hocha de la tête et se leva pour suivre le blond. Au moins ce début ne lui déplaisait pas trop. Il n'avait pas vraiment dit grand-chose sur lui et avait déjà appris un peu sur l'autre.

Shahel ressentit la même conclusion.