Chapitre 2

Harm hésita un instant.

Il ne pouvait pas partir sans rien faire. Il devait essayer d'arranger les choses. Il décrocha le téléphone et composa le numéro de portable de Jack. Il tomba sur la messagerie vocale. Il décida de laisser un message. Il ne savait pas quoi dire, il improvisa et dit à peu près tout ce qui lui passait par la tête.

- Jack, je sais que ce que je vais dire sera n'importe quoi, mais s'il te plaît écoute ce message jusqu'au bout. Je ne veux pas que notre amitié se termine comme ça. Depuis le temps qu'on se connaît, on ne devrait pas s'engueuler comme ça. Il faut que je parte, je ne sais pas pour combien de temps mais à mon retour, j'essayerai de t'appeler.

Harm reposa le téléphone un peu déçu. Il savait que Jack n'avait pas voulu lui parler. Le répondeur ne s'était pas déclencher tout de suite ce qui signifiait que le portable était allumé. Il sortit de chez lui et monta dans sa voiture. Sur la route qui l'emmenait au JAG, il n'arrêta pas de penser à ce qu'il avait fait. Il avait tellement l'esprit ailleurs qu'il évita de justesse un cycliste en envoyant sa voiture dans un poteau. Sa tête heurta le volant et il perdit conscience.

Jack arriva peu après les filles et apercevant Sam, les rejoignit. Il s'assit sans rien demander ce qui étonna Mac. Elle allait lui demander qui il était et ce qu'il faisait quand Sam dit :

- Vous êtes en avance, mon colonel.

- Bonjour major.

- Major ! s'exclama Mac, tu ne m'avais pas dis que tu étais autant gradée.

- Tu ne me l'as pas demandé. Mac je te présente le colonel Jack O'Neil, mon supérieur. Mon colonel, voici Sarah Mackenzie.

- Lieutenant-colonel, précisa Mac

- Je vois que vous avez déjà fait connaissance.

- Je connais Mac depuis le collège.

Jack, toujours pressé, ne laissa pas le temps à Mac d'approfondir le sujet.

- Qu'est-ce qu'on attend ? demanda-t-il.

- Mon collègue, le capitaine de frégate Harmon Rabb.

- Harm bosse ici ?

- Vous connaissez le capitaine Rabb ? interrogea Mac.

- Il se disait être mon ami…

Apparemment Jack ne tenait pas spécialement à parler d'Harm. Il évitait soigneusement ce sujet en ne répondant pas aux question des deux filles.

- Colonel, parler de mon collègue vous dérange tellement ?

Jack s'énerva. Il se leva brusquement.

- Votre collègue comme vous dites… oh ! Et puis laissez tomber, ça ne vous regarde pas !

- Mon colonel, calmez-vous.

- Major, taisez-vous.

- Mais, mon colonel…

- C'est un ordre Major.

Sam ne dit plus un mot et se rassit en espérant que Jack se calmerait tout seul. Elle n'aimait pas le voir dans cet état. Jack voulu ajouter quelque chose mais, la sonnerie d'un portable l'en empêcha. Il fouilla dans sa poche et en sortit son téléphone, mais il l'avait éteint après l'appel d'Harm.

- Ce n'est pas le mien, dit-il tout simplement.

Pendant ce temps, Mac avait répondu à l'appel. Lorsqu'elle raccrocha, son visage étaie pâle. Elle avait le regard vide. Cette conversation l'avait totalement métamorphosée.

- Mac, ça va ? demanda Sam.

Mac ne répondit pas, elle restait muette de stupeur.

- Colonel ! cria Jack

Mac sursauta et sortit de sa torpeur.

- Harm, murmura-t-elle.

- Quoi Harm ? s'énerva Jack.

- Il a eu un accident.

Sa voix était tellement faible que seule Sam avait entendu. Elle le répéta à Jack. Mac ne bougeait de nouveau plus. Elle ne voulait pas croire ce qu'elle venait d'apprendre.

- Merde, dit Jack lorsqu'il comprit la situation. On peut faire quelque chose ?

Mac n'eut pas le temps de répondre. Un militaire, apparemment haut-gradé, approchait. Mac reconnu l'amiral Chegwidden, son supérieur.

- Le mieux Colonel, serait de venir dans mon bureau.

- AJ ! s'écria Jack, je ne savais pas que tu travaillais au JAG.

- Major, vous pouvez- vous occuper d'elle, s'il vous plaît ? demanda l'amiral en désignant Mac.

Sam répondit par un signe de tête. Elle regarda les deux hommes se diriger vers le bâtiment et se rapprocha de Mac. Elle voulut faire réagir son amie mais n'y parvint pas. Sam lui parla simplement et calmement. Elle savait que Mac l'écoutait.

- Mac, ce n'est certainement pas grave. Harm est un militaire, et même s'il n'est qu'avocat je suis sûre qu'il s'en sortira.

- Il est pilote, murmura Mac.

- Il n'est pas avocat ? interrogea Sam, trop contente de l'avoir fait parler.

- Si, mais il était pilote avant.

- Où l'ont-il emmené ?

- Je ne sais pas.

Mac frissonna.

- Viens, rentrons, lui dit Sam.

Mac se leva et se dirigea vers les bureaux suivie de très près par Sam. Elles se rendirent dans le bureau de l'amiral. Celui-ci était en pleine discussion avec Jack. Il s'interrompit en voyant le major et le colonel entrer. Il leur désigna des sièges et Jack céda le sien. Sam laissa Mac le prendre et resta debout juste derrière.

- Vous êtes sûre que ça va aller colonel ?

Mac acquiesça mais n'ouvrit pas la bouche. Elle avait peur de parler. Elle ne voulait pas que les autres entendent sa voix chevroter. Elle ne voulait pas montrer ce qu'elle ressentait pour Harm. Elle n'arrivait pas à l'imaginer étendu sur un lit sans connaissance. Elle ne parvenait pas à accepter que, lui, son pilote, qui avait été jusqu'en Russie pour retrouver son père et sauver son frère, soit dans un hôpital pour un simple accident de voiture. Elle qui essayait depuis longtemps de renier ses sentiments, ne parvenait plus à se maîtriser. Ses lèvres tremblaient. Elle désirait ardemment le voir mais elle n'avait même pas eu la présence d'esprit de demander où on l'avait emmené. Elle, d'habitude si attentive, était tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'écoutait pas l'amiral. Il la rappela plusieurs fois à l'ordre mais rien n'y fit. Sam secoua légèrement son épaule. Mac sursauta.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Colonel, avez-vous entendu ce que je viens de dire ? demanda l'amiral.

- Non, je suis désolée…

- Vous n'avez pas à être désolée, vous avez à écouter en quoi consiste votre travail.

- Amiral… plaida Mac.

L'amiral l'ignora totalement et s'adressa à Sam.

- Major Carter, avez-vous bien compris en quoi cette affaire consistait ?

- Oui monsieur.

- Vous lui expliquerez en route.

- A vos ordres monsieur.

- Rompez.

Sam fit un signe à Mac et elles sortirent accompagnées de Jack. Une fois dehors, Jack les emmena à une voiture garée non loin de là. Il s'installa au volant, Sam et Mac montèrent à l'arrière. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait à Sam de prendre place à l'avant. Elle ne voulait cependant pas laisser son amie toute seule.

- Mon colonel, ne serait-il pas possible de faire un détour par l'hôpital ?

- C'est là que nous allons, Carter.

Sam regarda Mac. Elle crut déceler l'ébauche d'un sourire sur son visage.

A suivre…

Alors ? Vous en pensez quoi ? dites-moi tout !