Chapitre 4

- Le Major Carter est demandée à l'accueil. Le Major Carter est demandée à l'accueil par le docteur Fraiser.

Sam rentra suivie de Mac. Elle se dirigea rapidement vers l'accueil.

- Janet !

- Sam, que s'est-il passé ?

- Je vous expliquerai un peu plus tard, il faut déjà s'occuper du blessé.

Elle conduisit Janet à la chambre d'Harm. Ce dernier s'était rendormi. Il respirait toujours aussi difficilement. Janet étudia la plaie dans ses moindres détails. Elle allait expliquer à Sam ce qu'elle avait découvert lorsqu'elle remarqua Mac pour la première fois.

- Qui est-ce ? demanda-t-elle à Sam

- Janet je vous présente le Colonel Mackenzie.

- Sarah Mackenzie ? interrogea Janet, étonnée.

- Oui, c'est moi répondit l'intéressée.

- J'ai beaucoup entendu parler de vous. Je suppose que le capitaine Rabb est dans les parages.

- C'est lui que vous venez d'examiner, dit Sam.

- J'aurai du m'en douter...

Sam regarda Mac, une fois de plus. Elle avait peur de sa réaction, elle ne voulait pas que son amie découvre la vérité sur son travail et pourtant elle n'aimait pas lui cacher. Elle entraîna Janet à l'écart. Janet lui fit part de ses conclusions.

- Il faut l'emmener d'urgence au SGC.

- Mais, il n'est pas en état de supporter un tel transport.

- Nous n'avons pas le choix, Sam. S'il reste ici, il ne survivra pas. Je ne suis même pas sûre qu'il passe la nuit.

- Nous devrions peut-être informer Mac.

- Je ne pense pas. Il ne faut pas oublier que notre base est secrète.

- Je sais mais nous ne sommes obligés de lui dire toute la vérité.

- Que voulez-vous dire, Sam ?

- Je veux dire que Mac n'est pas obligée de savoir ce qui se passe dans la base. Il suffit juste de lui dire qu'Harm est transféré dans un hôpital plus compétent.

- Je ne pense pas qu'elle accepte de le laisser.

- Pourquoi dites-vous cela ?

- Enfin Sam, ouvrez les yeux !

Sam voyait très bien où Janet voulait arriver. Elle avait remarqué que Mac tenait à son collègue plus qu'elle ne l'aurait dû. Mais elle avait également remarqué la photo de l'Australien. Elle avait vu dans les yeux de cet homme ce qu'elle aurait aimé voir dans ceux de Jack. Elle avait compris l'amour qu'il portait à Mac. Elle savait que cet amour n'était pas réciproque. Mac ne l'aimait pas, elle le respectait.

Sam ne répondit pas à Janet et revint près de Mac. Celle-ci était au chevet d'Harm. Elle interrogea Sam du regard.

- Il est mal en point, nous devons le transférer.

- Dans son état ! s'écria Mac.

- Il n'y a pas d'autre solution, il ne peut pas rester ici. Ils n'ont pas les moyens de le soigner correctement. Je suis désolée, Mac, mais s'il reste ici, il ne passera pas la nuit.

Mac ne put rien répondre. Les paroles de Sam lui avaient coupé la respiration. Elle jeta un regard empli de tristesse à Sam. Janet fit son entrée et allait annoncer quelque chose d'assez important aux filles lorsque Harm se réveilla. Il se retourna pour voir qui était dans sa chambre. Il réprima un cri de douleur. Il avait horriblement mal à l'épaule. Il ne se souvenait plus de rien. Il essaya de nouveau de bouger et ne put retenir un autre cri. Mac, qui s'était levée suite aux paroles de Sam, se précipita.

- Harm, que se passe-t-il ? demanda-t-elle, inquiète.

- Mac... réussit-il à articuler.

- Je suis là, Harm. Je ne vous laisserai pas, ne vous inquiétez pas.

- Sam ! avertit Janet.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Les visites sont interdites et je ne suis pas autorisée à rester plus d'une demi-heure avec lui.

- Où est le problème ?

- Ca fait bientôt une heure et demie que nous sommes ici et un médecin s'approche.

- Partez, détournez son attention, je reste avec lui. Je ne le laisserai pas tout seul surtout si on ne peut rien faire pour lui, intervint brusquement Mac.

- Mac ! Enfin qu'est-ce que tu racontes ! On peut le soigner mais pas ici.

- Sam, elle a raison, occupez le doc pendant que je téléphone au général.

Sam sortit, elle ne pouvait pas lutter. Elle ne gagnerait pas contre elles deux. Elle alla vers le doc, tête baissée comme quelqu'un plongé dans ses pensées. Elle le heurta de plein fouet et se retrouva par terre. Le doc se pencha aussitôt.

- Excusez-moi, dit-il, je ne vous ai pas vu.

- Moi non plus.

- Il n'y a pas de casse ? demanda-t-il un peu inquiet.

- Je crois que je me suis tordu la cheville.

- Venez, je vais vous examiner.

Sam n'en espérait pas tant. Elle suivit le doc en boitant. Il le remarqua et l'aida en lui servant de béquille. Il l'installa sur un lit et commença à délacer sa chaussure. Sam se demandait comment il allait réagir lorsqu'il s'apercevrait qu'elle n'avait rien. Elle s'en moquait bien du moment qu'elle faisait gagner du temps à Janet. Cette dernière devait avoir suffisamment de temps pour appeler la base et obtenir toutes les autorisations. Sam fit semblant d'avoir mal lorsque le doc lui enleva sa chaussure ce qui eut pour effet de le stopper immédiatement. Il la regarda bizarrement. Il était plutôt mignon reconnut-elle.

- Je ne sais même pas votre nom, dit-elle

- John Carter, répondit-il.

- C'est marrant...

- Qu'est-ce qui est marrant ?

- Nous avons le même nom de famille.

- Carter est un nom plutôt courant.

- Cependant nous n'avons pas le même prénom.

- Je ne pense pas, en effet. Je vous vois mal vous appeler John.

- Non, c'est Samantha, dit-elle en souriant, mais tous mes amis m'appelle Sam. Enfin presque, soupira-t-elle.

- Puis-je vous appeler Sam ?

- Carter !

Le cri retentit dans le couloir vide de l'hôpital. John et Sam regardèrent tous les deux dans la direction d'où semblait venir le cri. Sam reconnut aussitôt son colonel. John, lui reconnut le docteur Benton. Ils s'approchaient rapidement. John, assis sur un tabouret pour mieux examiner son pied, se releva. Sam remis sa chaussure et la laça. Elle sauta à bas du lit sans aucune difficulté ce qui étonna John. Elle ne fit pas attention à lui et rejoignit son colonel. John, lui, ne bougea pas. Il préférait attendre. Il ne savait pas qui avait appelé qui mais il pensait que Benton n'était pas là par hasard.

- Carter, ça fait dix minutes qu'on vous a bipé ! Qu'est-ce que vous foutez ?

- Major, ça fait une heure que je vous cherche !

John ne répondit pas et baissa les yeux, on l'avait bipé quand il avait bousculé Sam. Il n'avait pas voulu partir, il était attiré par cette séduisante jeune femme. Benton s'adressa à John.

- Carter, descendez immédiatement aux urgences, ils ont besoin de vous.

- Qui ? demanda John.

- Mark et Cléo.

John obéit et sans jeter un regard à Sam, lui tourna dos et disparut au bout du couloir. Les portes de l'ascenseur qui l'amènerait aux urgences se refermaient lorsqu'il vit le regard éloquent de Sam.

Benton suivit de près son ancien élève et prit un autre ascenseur pour se rendre au bloc.

- Carter, excusez-moi. Je me suis emporté. Comment va-t-il ?

- Janet dit qu'il faut le transférer d'urgence, elle doit d'ailleurs être en train de téléphoner à la base.

Les excuses du colonel étonnaient fortement Sam. Elle ne l'avait jamais entendu s'excuser et elle se demandait pourquoi il venait de le faire. Elle était loin d'imaginer que Jack ne voulait pas la blesser. Elle ne voyait pas ou elle ne voulait pas voir la lueur dans les yeux de Jack quand il la regardait.

Jack détestait faire des excuses, il ne voulait pas reconnaître ses erreurs. Il venait pourtant de le faire. Il ne supportait pas de voir Sam blessée. Il ne voulait pas la blesser. Il ne voulait pas non plus se conduire différemment à son égard. Elle n'avait jamais reparlé de "leurs révélations". Il ne lui avait posé de question à ce propos et c'était certainement mieux ainsi.

- Colonel, Major, je viens d'avoir le général, il n'y a pas de problème, on peut le ramener à la base, annonça Janet qui revenait de téléphoner.

- Et pour Mac ? demanda Sam.

- On l'emmène aussi.

- Et comment est-on censé le transporter ? Quand même pas dans la voiture ?

- Non Colonel, la base nous envoie un van.

Jack n'ajouta et rejoint la chambre d'Harm. Il expliqua à Mac ce qui allait se passer. Sam et Janet discutèrent quelques instants dehors.

- Alors, ce doc comment était-il ?

- Plutôt mignon, je l'avoue.

- C'est tout ?

- Non, il porte le même nom que moi.

- Samuel ?

- Non, je n'ai pas dit prénom, mais nom. Il s'appelle John Carter.

- Carter ? C'est pas le doc formé par Peter Benton ?

- Je n'en sais rien mais toi tu as l'air de connaître.

- Oui, j'ai beaucoup lu sur ce qu'ils ont fait.

- Benton est noir ?

C'était plus une affirmation qu'une question.

- Oui, vous êtes devine Sam ou quoi ?

- Eh non Janet ! Je l'ai juste croisé dans le couloir. Il passait un savon à John.

- Alors comme ça vous l'appelez déjà par son prénom.

- Non mais... ça me fait bizarre de l'appeler Carter, bredouilla-t-elle en se cherchant une excuse.

- Je ne vous ai pas demandé de justification, vous êtes libre à ce que je sais.

Sam n'ajouta rien, elle ne voulait pas se lancer dans un discours de ce style avec Janet. Elle avait peur de montrer ses véritables sentiments. Elle haïssait ce règlement qui interdisait la fraternisation entre militaires. Mais elle ne pouvait pas le contourner sans se retrouver dans un tribunal, d'autant plus que Jack était son supérieur. Cependant, si Mac se révélait aussi bonne que le disait l'amiral, et si elle devait passer devant un juge, elle l'embaucherait certainement.

Janet la tira brusquement de ses pensées et lui montra le colonel qui sortait accompagné de Mac.

- Le van vient d'arriver, dit-il tout simplement.

- J'ai des oreilles Jack, répliqua Janet.

- Je ne disais pas ça pour vous mais pour Carter.

- Que se passe-t-il mon colonel ? demanda-t-elle en sortant à nouveau de ses pensées.

- Rien Major, laisser tomber.

- A vos ordres mon colonel.

Sam était vraiment ailleurs, elle ne réagissait plus. Elle ne voyait qu'une seule chose : un visage jeune, des cheveux bruns et des yeux magnifiques. Sam en oubliait même le colonel. Elle ne pensait plus qu'à John. Elle s'interdisait de violer le règlement mais rien ne l'empêchait de sortir avec un médecin à partir du moment où elle ne divulguait aucun secret. Elle se promit de revenir si elle en avait le temps. Elle suivit en automate Jack pendant que Mac et Janet se chargeait de trouver ce dont ils avaient besoin pour le transport.

- Carter que se passe-t-il ?

- Rien mon colonel.

- Carter ne me mentez pas, je ne suis pas aveugle !

- En quoi cela vous regarde ? demanda Sam sur la défensive.

- Vous êtes sous mes ordres et je dois savoir ce qui vous passe par la tête...

- Avec tout le respect que je vous dois, mon colonel, ma vie privée et mes pensées ne vous regardent pas ! lança Sam, hargneuse.

- Du calme Major !

- Non je ne calmerai pas et si vous n'êtes pas content, c'est la même chose.

- Je vous rappelle que nous sommes en mission et je ne demandais cela que parce que je tiens à ramener mon équipe entière.

- Je ne vois pas le rapport, notre mission consiste juste à ramener deux avocats à la base.

- Non major, nous ne devions pas leur montrer la base mais nous n'avons plus le choix.

Jack ne laissa pas le temps à Sam de répliquer et monta dans le van. Sam s'installa à la place du passager et ne chercha pas à relancer la discussion. Jack conduisit le van devant la porte des urgences. Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Janet et Mac aidées par John poussaient un brancard sur lequel était allongé Harm. Elles l'installèrent au mieux à l'arrière du van. Janet demanda à Sam de monter avec elle. Elle avait besoin de son aide. Quand Sam descendit pour prendre place à l'arrière, son regard croisa celui de John. Elle comprit immédiatement que ce qu'elle éprouvait pour lui était réciproque. Elle ne voulait cependant pas le montrer. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à Jack mais comme cet amour n'était pas concevable...

- Sam ?

- John ?

- Comment puis-je faire pour vous revoir ?

- Ne cherchez pas à me revoir...

- J'ai fait quelque chose de mal ?

- Non, ce n'est pas dirigé contre vous, si un jour, je repasse dans le coin, je vous ferai signe.

- Je ne suis pas particulièrement patient, alors...

- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas du genre à m'accrocher pendant cent sept ans.

Le tutoiement avant autant surpris John que Sam. Elle ne voulait pas le voir souffrir à cause d'elle. Elle ne pouvait rien lui promettre. Elle ne voulait rien devoir à quiconque.

- Ecoute Sam, je ne peux rien promettre mais j'attendrai le plus longtemps possible.

- John... murmura-t-elle.

Elle allait ajouter quelque chose quand Jack la rappela à l'ordre.

- Carter, on va pas y passer la nuit.

- J'arrive mon colonel, répondit-elle en montant dans le van.

Le véhicule s'éloignait mais Sam ne se résignait pas. Elle continuait de fixer John. Elle ne pouvait et ne voulait pas le quitter des yeux. Quand elle fut trop loin, même pour distinguer sa silhouette, elle porta son regard sur Harm. Il est mal en point, constata-t-elle.

A suivre…

Un léger cross avec ER, désolée, j'ai pas pu résister au jeu des noms entre Sam et John. J'espère que ça vous a plu !