Disclaimer : Non, rien n'est à moi ici, tout est à JK Rowling...

Note : Bon, et bien voilà le second chapitre... Chapitre qui m'a donné beaucoup de fil à retordre et qui a pris un malin plaisir à me mener la vie dure : j'ai l'impression (justifiée) de ne pas avancer dans l'histoire, je me suis donnée un mal de chien pour écrire des dialogues qui ne me satisfont pas, je n'arrive pas à trouver de ton qui me convienne... Vous pouvez me croire quand je dis que ça a été un combat épique entre la pauvre- petite-auteuze-sans-défense et l'affreux chapitre-qui-ne-voulait-pas-se- laisser-écrire, mais après des jours et des jours de lutte acharnée j'ai enfin réussi à remporter la victoire... Enfin je crois...

Tout ça pour dire que ce chapitre m'a donné beaucoup de mal et que ça me ferait super plaisir que vous me laissiez une review pour me dire ce que vous en avez pensé et quelles sont les (nombreuses) choses qu'il y aurait à améliorer.

En parlant de review, je tiens à remercier tous ceux qui m'en ont laissé une pour le premier chapitre : rien ne réchauffe autant mon petit cœur glacé que de trouver une petite review dans ma boîte aux lettres et je voulais vous dire à tous un énorme MERCIIIIIIIIIIIIIII et j'espère que je ne vous décevrai pas avec ce deuxième chapitre. Pour répondre aux quelques questions que l'on m'a posées :

Onalurca : Je ne sais pas encore si je vais faire une séquelle au « Revenant », au départ je n'avais pas prévu de faire de suite mais puisqu'on me l'a demandé je pense que je vais essayer d'en écrire une... Ca dépendra selon si je trouve ou pas un poème qui m'inspire pour la suite... Et si je trouve l'inspiration tout court...

Mifibou : Pourquoi « Sur le bout de la langue » ?... Et bien, d'abord parce que le problème de Draco est avant tout un problème de communication... Et pour des explications plus précises... Mmmhh... Désolée mais je ne crois pas que je puisse te le dire pour l'instant... Normalement ça devrait arriver avec la suite de la fic...

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Les deux garçons s'observèrent un moment en silence, Harry ouvrant des yeux ronds abasourdis. Malfoy avait été assez stupide pour jouer avec les effets d'une potion d'Increodisias ? Plus que tout autre, il aurait dû savoir quels dangers impliquait l'utilisation de la magie noire ! Le Serpentard était donc si arrogant qu'il avait cru pouvoir la manipuler impunément ? Un sourire moqueur menaçait d'éclore sur les lèvres du Garçon-qui-a-survécu au fur et à mesure qu'il réalisait la situation dans laquelle s'était fourré son pire ennemi. Le parfait petit Mangemort avait été pris à son propre piège ! Harry faillit éclater de rire en imaginant la tête que ne manquerait pas de faire Lucius Malfoy en apprenant la nouvelle.

Debout dans l'embrasure de la porte, Draco fit courir son regard sur la pièce avec indifférence, ignorant superbement la présence de Dumbledore. Une expression de profond ennui embuait ses prunelles grises et une moue légère barrait la ligne fine de ses lèvres. Il était l'image même de la nonchalance affectée. Mais lorsque ses yeux se posèrent sur Harry, il se figea et un tressaillement à peine perceptible crispa ses traits pâles, une étincelle furieuse s'allumant dans son regard.

Harry réprima un sourire en reconnaissant les mimiques familières de son ennemi juré. L'héritier des Malfoy avait toujours été un bloc d'orgueil et de mépris qui se croyait au-dessus du commun des mortels, au-delà des sentiments les plus élémentaires tels que la peur, la colère ou la haine. Et il n'avait toujours fallu à Harry que quelques mots bien placés pour faire éclater ce masque de glace. Malfoy pouvait bien essayer tant qu'il voulait de ressembler à son père, il ne serait jamais le grand méchant Mangemort qu'il rêvait d'être. En tous cas pas tant qu'il ne serait pas capable de maîtriser ses émotions et sa haine. Et à la seule vue de Harry Potter, Draco perdait inéluctablement son sang froid.

Le Griffondor se mordit les lèvres pour ne pas sourire. Il savait bien qu'il n'aurait pas dû se réjouir des malheurs du blond... Mais comment aurait-il pu ne pas ressentir une petite pointe de satisfaction après tout ce que Malfoy leur avait fait subir, à lui et à ses amis ? Au bout de six années de guérilla acharnée, il se sentait le droit de ne pas faire de concessions.

Les deux ennemis s'affrontèrent un moment du regard, les vieilles haines remontant à la surface et emplissant l'atmosphère d'une intensité menaçante. Puis une grimace méprisante tordit les lèvres du blond qui renifla dédaigneusement et s'assit face à Dumbledore.

« Potter... Décidément, les choses ne vont qu'en s'améliorant, ce soir...

- Oh, mais moi aussi je suis ravi de te revoir, Malfoy... » siffla Harry entre ses dents, chargeant sa voix d'autant de sarcasme qu'elle pouvait humainement en contenir. Derrière les deux étudiants, Albus Dumbledore et Severus Rogue échangèrent un regard entendu. Harry réalisa qu'il avait probablement parlé en fourchelangue sans s'en apercevoir. Cela lui était déjà arrivé plusieurs fois auparavant, comme ce jour d'été six ans plus tôt quand il avait accompagné les Dursley au zoo pour l'anniversaire de son cousin Dudley, alors qu'il ignorait encore tout du monde sorcier et de Poudlard.

Le Griffondor soupira. S'il avait parlé en fourchelangue, les deux professeurs n'avaient vraisemblablement rien compris à ce que Malfoy et lui venaient de dire. Dans cette affaire, il était le seul à pouvoir communiquer avec le blond et toute la responsabilité reposait donc sur ses épaules. S'il voulait se montrer à la hauteur des attentes de Dumbledore, il lui fallait mettre de côté toutes les vieilles rancunes et surtout essayer de garder son calme... Ce qui, avec Malfoy, ne se présentait pas comme une mince affaire... Résigné, Harry se tourna de nouveau vers le Serpentard et tenta de ramener la conversation sur des bases plus civiles.

« Ecoute Malfoy, je ne suis pas là pour me battre avec toi, alors fais-moi plaisir et oublie un moment ton jeu de petit prince outrag ! » Bon, on avait déjà vu mieux comme entrée en matière pour essayer de diminuer les tensions... Rester calme, Harry, rester calme... "Tout ce que je te demande, c'est de m'expliquer ce qui s'est passé pour que tu ne puisses plus parler autre chose que le fourchelangue. Peut-être que je me trompe, mais tu ne me parais pas être le genre de personnes à se lancer dans des expériences de magie noire sans raison, juste pour passer le temps. C'est dangereux et tu le sais, alors explique-moi pourquoi tu as fait ça. »

Malfoy se redressa brusquement, une nuée d'étincelles furieuses brisant la surface anthracite de ses prunelles.

« - Je ne sais pas ce que Rogue t'a dit exactement, Potter, mais je te préviens : ne fourre pas ton nez dans mes affaires ou je te ferai regretter d'avoir survécu six fois au Seigneur des Ténèbres...

- C'est un peu tard pour ça, Malfoy. On m'a demandé de fourrer mon nez dans tes affaires ! Ou plus exactement de voir comment je pourrais t'aider à te tirer du guêpier dans lequel tu t'es si admirablement fourré. Et que ça te plaise ou non, c'est exactement ce que je vais faire. Alors explique-moi pourquoi tu avais besoin d'une potion d'Increodisias. Tu avais bien une idée derrière la tête pour te lancer à tête baissée dans une opération de magie noire, non ? Ou bien c'était juste histoire de faire comme papa Lucius ?

- Je t'interdis de prononcer le nom de mon père, Potter !

- C'est un sujet qui fâche, n'est-ce pas ? Je ne comprends toujours pas comment tu peux encore ressentir le besoin de le défendre après tout ce qu'il a fait. Tu pourras toujours essayer de dire le contraire, mais le fait est que ton père est et restera un assassin...

- Peut-être, mais moi au moins j'ai un père... »

Harry sentit une boule de douleur exploser dans sa poitrine tandis qu'un voile de rage obscurcissait ses prunelles émeraude. Malfoy savait toujours où frapper pour faire le plus mal possible, et il ne s'en privait pas. Même si cette fois-ci il l'avait un peu cherché... La colère menaçait de plus en plus de disloquer les fragiles résolutions du Griffondor et il inspira profondément, tentant de garder à l'esprit le regard plein de confiance et d'espoir qu'Albus avait posé sur lui. Malfoy, petite ordure... Ne pas se laisser submerger par la colère, surtout rester calme...

Quand Harry reprit la conversation, sa voix ne tremblait pratiquement pas.

« Je ne veux pas me battre avec toi, Malfoy. Tu as besoin d'aide, et c'est pour ça que je suis là. Pour t'aider...

- Et qu'est-ce qui te fait croire qu'il y a la moindre chance pour que j'accepte ton aide ? Il faudrait que je sois tombé bien bas pour mendier le secours d'un Griffondor au sang impur amoureux des Moldus et dont la seule ambition est de lécher les bottes de Dumbledore ! »

Harry explosa et se leva d'un bond, ses yeux verts étincelant de rage. Le blond resta immobile, les bras croisés et l'air pincé, son regard froid et gris fixant obstinément le mur. Le Griffondor se tourna vers Dumbledore.

« Je regrette, professeur, mais j'ai changé d'avis. Je ne peux pas aider Malfoy ! Je ne comprend même pas comment vous avez pu me demander de faire ça ! Lui et moi sommes ennemis depuis le jour où je suis entré à Poudlard et jamais...

- Je te croyais suffisamment mature pour comprendre que ce genre d'inimitiés est sans importance quand la vie d'une personne est en jeu, Harry. »

La voix de Dumbledore était calme et neutre. Harry tressaillit et pâlit légèrement. Il connaissait trop bien le vieil homme pour ne pas sentir ce qu'impliquait le choix devant lequel on le plaçait. S'il refusait, Dumbledore lui faisait clairement comprendre qu'il perdrait à la fois un peu de l'estime et de la confiance qu'il avait placées en lui. Ce n'était rien de moins que du chantage affectif... Le Griffondor serra les dents, accusant le coup. Le directeur de Poudlard avait parfois tout du parfait Serpentard... Tentant de faire taire le déluge d'émotions révoltées qui faisait rage en lui, Harry décida de se concentrer avant tout sur le problème Malfoy.

« Il ne s'agit pas de savoir si j'accepte ou pas, professeur. » siffla le garçon d'une voix serrée par la rage. « Il s'agit plutôt de savoir si lui voudra ou pas de mon aide.

- Je ne crois pas que Mr Malfoy ait véritablement le choix dans cette histoire, non ?

- Ca, c'est à lui qu'il faut le dire, pas à moi. C'est lui qui s'obstine à refuser de m'écouter. Je ne vais tout de même pas m'humilier en le suppliant de me laisser l'aider, non ? Alors laissez-moi en paix et trouvez quelqu'un d'autre pour vous servir d'interprète !

- Nous ne pouvons pas trouver quelqu'un aussi facilement que ça, Harry. Les Fourchelangues ne poussent pas sur les arbres, tu sais...

- Oh, mais s'il ne s'agit que de trouver un autre candidat je peux facilement vous en recommander un, professeur... Après tout Malfoy clame sur tous les toits qu'il veut devenir Mangemort, non ? Voldemort ne devrait pas être trop difficile à convaincre... »

Dumbledore écarquilla les yeux, fixant avec une sorte d'épouvante fascinée le sourire mauvais qui retroussait les lèvre du Griffondor. Puis il éclata d'un rire sonore.

« En effet, c'est une façon de voir les choses, Harry ! Tu me surprendras toujours, mon garçon... Mais tu n'as pas tout à fait tord... A présent, si tu pouvais expliquer la situation au jeune Mr Malfoy comme tu viens de le faire pour moi, je suis sûr qu'il ne poserait plus autant de difficultés... La plupart du temps, la réaction que l'on a devant une chose dépend en grande partie de l'angle depuis lequel on la considère. »

Perplexe et interloqué, Harry ouvrit la bouche pour protester mais Dumbledore le prit de vitesse, essuyant d'une main distraite une larme de rire qui coulait sur sa joue parcheminée.

« Non, Harry, ne pose pas de questions je t'en prie... Fais simplement ce que je t'ai demandé. »

Le Griffondor se tourna en grognant vers Malfoy, ne comprenant pas où Dumbledore voulait en venir. Le vieil homme avait beau être un mage puissant et respecté dans tout le monde sorcier, il fallait avouer que la frontière était mince entre excentricité et folie...

« Je suppose que tu n'as rien compris ce que nous venons de dire, Malfoy ? Bon... Pour te résumer la situation, j'ai expliqué à Dumbledore que l'idée même d'accepter mon aide déclenchait chez toi des réactions allergiques violentes et dangereuses. Ce à quoi il a répondu en me faisant remarquer que nous n'avions pas le choix étant donné que je suis la seule personne à pouvoir « communiquer » avec toi. »

Le blond tourna vers son ennemi un regard inexpressif.

« Si c'est comme ça que le vieux fou espère me convaincre, dis-lui de ne pas gaspiller sa salive.

- C'est exactement ce que je lui ai dit : que tu accepterais plus facilement l'aide de Voldemort que la mienne. C'est d'ailleurs ça le cœur du problème, vu que Voldemort et moi sommes à ce jour les deux seuls fourchelangues connus en Angleterre. Si tu refuses mon aide, il ne restera plus que lui pour s'occuper de tes ennuis. Mais là n'est pas la question. Ce que Dumbledore n'a pas l'air de comprendre, c'est que nous demander de nous entraider est aussi antinaturel que d'essayer d'apprendre à voler à un pingouin unijambiste. Je lui ai dit que tu ne voudrais jamais reco... Euh... Malfoy ?... »

Le brun s'interrompit et fixa un regard curieux sur son ennemi. Le Serpentard s'était figé, la mâchoire crispée et le teint visiblement plus pâle. Ses prunelles grises s'étaient voilées d'une ombre troublée. Harry le dévisagea d'un air perplexe, une moue boudeuse sur les lèvres.

« Malfoy ? Tu m'écoutes ? Maaaaalfoy ! All ? La Terre à Malfoy, prière de rétablir la liaison de toute urgence ! Houston, nous avons un problème ! Maaaaaalfoooooooy !!! »

Le blond sembla enfin revenir à la réalité et il fusilla le Griffondor du regard.

« Qu'est-ce que tu racontes, Potter ? Y'a vraiment des fois où je me demande si tes parents n'ont pas oublié de cocher la case « cerveau » à ta naissance... Quoique, la réponse est sûrement négative de toutes façons vu que tu es un Griffondor. Et ce n'est pas la peine de me regarder comme ça, Rogue t'arrêtera sûrement avant que tu aies eu le temps de m'infliger des blessures irrémédiables avec ce coupe-papier.»

Harry étouffa un grognement et détacha son regard du coutelas argenté qui reposait sur le bureau de Dumbledore, tournant vers Draco un sourire carnassier.

« Peut-être que non, mais je ne parierais pas là-dessus si j'étais toi... »

Draco détourna la tête, gêné par la lueur psychotique qui brûlait dans les prunelles d'un vert sombre de son ennemi. Les Griffondors n'étaient pas censés avoir ce genre de regards...

« Serais tu assez aimable pour transmettre un message de ma part au vieux fou ? Dis à Dumbledore que je suis disposé à accepter toute l'aide qu'on pourra m'apporter, y compris la tienne, si tu es toujours d'accord pour le faire bien sûr. »

Harry ouvrit des yeux ronds, doutant soudain de ses capacités auditives. Malfoy avait changé d'avis ? C'était une première dans toute l'histoire de Poudlard...Si Colin Crivey avait été là, il aurait sûrement manqué mourir de bonheur devant un tel scoop...

« Potter ? Aurais-tu l'amabilité d'arrêter de me fixer comme un poisson rouge qu'on aurait sorti de son bocal ? Potter ! Je suis vraiment désolé de devoir te tirer de ta léthargie mais pourrais-tu prendre deux minutes de ton temps si précieux pour traduire ce que je t'ai demandé à Dumbledore ? »

Harry grogna quelques paroles inintelligibles et traduisit machinalement la réponse de Draco, cherchant à se remémorer ce qu'il avait bien pu dire pour provoquer ce brusque revirement de situation. Dumbledore le savait visiblement depuis le début puisqu'il avait fait allusion au fait que Malfoy allait changer d'avis alors que rien ne le laissait encore présager... Harry avait la désagréable impression de jouer un rôle dans un jeu dont on ne lui aurait pas expliqué les règles. Et il n'y avait rien qu'il déteste davantage que d'être manipulé...La voix de Dumbledore ramena le garçon à la réalité.

« Parfait ! Jusqu'à que Minerva et Severus trouvent une solution à notre problème, un arrangement provisoire va être mis en place. Un lit supplémentaire sera apporté dans le dortoir des Griffondors. A partir de demain, Mr Malfoy suivra les même cours que toi et tes camarades, Harry. Je suis vraiment désolé de devoir t'imposer la compagnie de ton pire ennemi, mais c'est la seule solution que nous puissions trouver. Dis-toi qu'avec un peu de chance, le problème sera réglé d'ici à une douzaine de jours et les choses reviendront à la normale... »

Harry hocha la tête, les dents serrées, ne parvenant pas à se défaire de l'impression agaçante qu'il s'était fait piéger en beauté. Il lui semblait qu'une fatigue inhumaine s'était tout à coup abattue sur ses épaules. Lorsque le professeur Mc Gonagall se leva pour raccompagner les deux élèves à la tour de Griffondor, le garçon salua de la tête son directeur et son professeur de Potions et se dirigea sans protester vers la sortie. Malfoy lui emboîta le pas, un froncement de sourcils interrogateur sur le visage.

« Où allons-nous, Potter ?

- A la tour de Griffondor. C'est là que tu vas loger en attendant qu'on trouve un remède à tes bêtises. »

Harry attendit avec lassitude le sifflement de colère et le chapelet d'injures qui allaient fatalement suivre l'annonce de la « mauvaise nouvelle ». Un Serpentard obligé de séjourner en plein territoire Griffondor, et en plus pour une période indéterminée ? Impensable... Curieusement, seul le silence répondit à Harry qui s'en trouva singulièrement mal à l'aise. A sa droite, le Serpentard gardait la mâchoire serrée, un pli perplexe barrant son front pâle. Les deux garçons suivirent un moment leur professeur de métamorphose sans dire un mot. Puis la voix de Draco brisa de nouveau le silence.

« - Potter ?

- Oui ?

- Il y a une question que je voulais te poser depuis tout à l'heure, dans le bureau de Dumbledore...

- Quoi encore ?!

- C'est quoi, Houston ? »

° ° °

Le Serpentard considéra d'un œil sceptique le matelas esseulé qui devait lui tenir lieu de lit pendant son séjour parmi les Griffondors. Ils ne s'attendaient tout de même pas à ce qu'il dorme là-dessus ?... Même s'il portait seul la responsabilité des derniers évènements, Draco n'avait pas mérité une telle humiliation ! Il restait avant tout un Malfoy et les Malfoy ne dormaient pas sur des matelas décrépis rongés par l'humidité. C'était une règle assez simple à laquelle personne dans sa famille n'avait dérogé depuis des générations. Jusqu'à présent Draco avait toujours cru que le reste du monde la connaissait et la respectait aussi comme l'un des préceptes de base sur lesquels reposent toutes les sociétés civilisées, une loi aussi inébranlable que la loi de la gravité. Manifestement, Minerva Mc Gonagall ne faisait pas partie du « reste du monde », le regard froid qu'elle posait sur lui le mettant clairement au défi de protester devant l'austérité de la literie que les Griffondors mettaient à sa disposition.

Draco la fusilla du regard, réprimant de justesse le grondement animal qui menaçait d'échapper de sa gorge. Il se tourna vers Potter, passant automatiquement en mode offensif, mais se figea en voyant l'inquiétude résignée qui distordait les traits du Griffondor. Un sourire mauvais tordit les lèvres du Serpentard.

« Dis-moi Potter, tu espères vraiment me faire dormir sur cette loque ou bien c'est seulement une farce grotesque mise au point par ton brillant esprit Griffondorien pour me souhaiter la bienvenue ? »

Le brun poussa un long soupir consterné, grimaçant et secouant la tête avec fatalité. Il savait que ça allait arriver... C'était tout simplement contre nature de demander à un Malfoy de dormir sur un matelas de camping sans réveiller tous les démons de l'enfer avec ses cris et ses protestations outragées... Après tout, aucune force terrestre n'avait jamais empêché Draco de se comporter en petit prince arrogant et capricieux... Il n'y avait aucune raison pour que ça commence aujourd'hui... Harry inspira profondément, essayant de toutes ses forces de rester calme.

« Ce n'est qu'une solution provisoire, Malfoy. Vu qu'il n'était pas prévu que nous devions partager notre dortoir avec un Serpentard, nous avons dû improviser et c'est la seule solution que nous ayons trouvée pour l'instant. Si ça ne te convient pas, tu peux toujours retourner dans les donjons, mais là-bas il faudra que tu te fasses à l'idée de ne pouvoir communiquer avec aucun de tes petits amis. Ici tu es entouré de Griffondors, mais au moins si tu as besoin de quelque chose je suis là pour faire la traduction.

- Tu n'as pas l'air de comprendre le problème, Potter. Il ne s'agit pas de décider si je vais ou non survivre au milieu d'une bande de Lionceaux décérébrés. Le problème, c'est que dans tous les cas de figure il est hors de question que je dorme sur ce paillasson. Je suis un Malfoy, au cas où tu l'aurais oublié. Pas un Weasley. »

Harry serra les dents, furieux.

« C'est un matelas, pas un paillasson. Et je te jure que si tu insultes encore un fois Ron, sa famille ou n'importe lequel de mes amis, je t'abandonne à ton triste sort quoi qu'en dise Dumbledore. »

Draco eut un sourire mauvais, levant les bras dans une parodie de capitulation.

« Je vois que St Potter ne me laisse pas vraiment le choix, n'est-ce pas ? Si tu espères m'intimider avec tes menaces tu te trompes, Potty. Je n'ai pas l'intention de changer mes habitudes pour tes beaux yeux, et je continuerai de traiter tes amis la Belette et la Sang-de-Bourbe comme il me plaira. Bonne nuit, petit Griffondor... »

Là-dessus, le blond se laissa tomber en arrière sur le matelas poussiéreux sans prendre la peine de se changer ou de défaire les draps que les elfes de maison y avaient installés. Repliant les mains derrière la tête, il se cala contre l'oreiller de plume et ferma les yeux comme pour signifier que la conversation était close. Harry ravala juste à temps le grondement rauque qui cherchait à se frayer un chemin hors de sa gorge. Il bouillait littéralement de rage. Serrant les dents, il rajouta mentalement une douzaine d'éléments nouveaux à la liste des choses-extrêmement-douloureuses- et-barbares-qu'il-devrait-faire-subir-à-Malfoy-le-jour-où-celui-ci-se- retrouverait-enfin-seul-et-sans-défense-entre-ses-mains. Au bout de six années la liste en question commençait à prendre des proportions inquiétantes, à croire qu'il n'y avait pas que la capacité à parler Fourchelangue que Voldemort avait transmise à Harry le soir de la mort de James et Lily Potter à Godric Hollow.

Considérant d'un œil résigné ses deux élèves, le Pr Mc Gonagall secoua la tête avec lassitude.

« Je vais vous laisser vous installer à présent. J'ose espérer que j'aurai la chance de vous retrouver en un seul morceau demain matin... Bonne nuit, Mr Potter, Mr Malfoy... »

Harry suivit un moment du regard son professeur de métamorphoses qui l'abandonnait lâchement à son triste sort. Puis il se jeta à plat ventre sur son lit, enfouissant son visage dans l'oreiller comme pour s'y noyer. Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar... Les images des dernières heures passaient et repassaient derrière ses paupières closes comme un mauvais rêve. Près de lui, allongé sur le matelas, Draco restait toujours immobile, feignant le sommeil avec une arrogance appliquée.

Quand l'air commença à lui manquer, Harry releva la tête et s'assit sur son lit. Il murmura un « Nox » à peine perceptible et toutes les lumières s'éteignirent dans la pièce. Seule la clarté blanchâtre de la lune répandait encore une faible lueur sur le dortoir. Le Griffondor posa sa baguette et ses lunettes sur sa table de chevet avant de se glisser sous les couvertures, se débattant un moment pour enfiler son pyjama. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il n'avait plus du tout envie de dormir. Les derniers évènements avaient provoqué en lui une telle poussée d'adrénaline qu'il avait l'impression qu'il ne pourrait pas fermer l'œil avant au moins trois semaines, d'autant plus que sa main blessée l'élançait toujours furieusement. Eh bien, s'il ne pouvait pas profiter des dernières heures de sommeil qui lui restaient avant l'aube, autant consacrer son temps à une activité constructive...

« Malfoy...

- Mmmhh...Quoi encore ?...

- Moi aussi il y a une question que je voulais te poser...

- Une question ? De quoi est-ce que... Ah. Non, je ne peux pas te dire quels genres de sous- vêtements porte Rogue.

- Quoi ?!!

- Je suis au courant que vous autres, Griffondors dégénérés, vous fantasmez sur Rogue à longueur de journée et je sais aussi que des sommes astronomiques ont été engagées dans des paris pour déterminer s'il mettait des slips, des caleçons ou des portes-jarretelle. Mais même si je le voulais, je n'aurais pas le droit de te révéler la vérité, Potter. Il en va de l'honneur des Serpentards.

- Eugh... En fait, ce n'était pas ça ma question...

- Oh... »

Un silence gêné s'installa entre les deux garçons tandis qu'Harry essayait d'assimiler ce qu'il venait d'entendre. Le Griffondor ne se souvenait pas qu'aucun de ses camarades lui ait jamais parlé d'un pari de ce type, mais comme il ne s'intéressait pas beaucoup à ce genre de choses il était possible qu'ils n'aient pas jugé utile de le mettre dans la confidence... Curieusement, imaginer Dean ou Seamus en bookmakers véreux ne lui semblait pas aussi invraisemblable que ça. L'image fugitive d'une Ginny Weasley débattant avec ferveur de la couleur des sous-vêtements de Rogue traversa l'esprit de Harry et il l'en chassa avec précipitation, frissonnant. Il lui fallait arrêter de penser à ce genre de choses s'il voulait conserver un semblant d'intégrité mentale... De toutes façons, connaissant l'esprit tordu des Serpentards, Malfoy avait certainement inventé toute cette histoire de paris... N'est ce pas ?...

« En fait je voulais te demander pourquoi tu as changé d'avis, tout à l'heure.

- De quoi est-ce que tu parles, Potter ?

- Et bien au départ tu m'avais clairement dit qu'il était hors de question que tu acceptes mon aide, et tu semblais vraiment ne pas vouloir démordre de ta décision... Et puis tout à coup, sans prévenir, tu as changé d'avis. Pourquoi ? »

Draco garda le silence une minute, pensif. Cela ne le surprenait pas vraiment que Potter pose cette question. Il s'y était plus ou moins attendu et il avait même plus ou moins redouté ce moment. Même maintenant, il ne savait pas vraiment ce qu'il devait répondre. Finalement, il soupira et décida de dire simplement la vérité. Du jamais vu pour un Malfoy...

« Tu m'as posé un ultimatum, Potter, tu te souviens ?... Choisir entre toi et Voldemort... Aussi étrange que cela puisse paraître à tes yeux, dans ce cas précis c'est toi que je choisis. Si on me demandait de choisir entre toi et la mort, je répondrais sans hésiter que je préfère mourir. Mais entre toi et Voldemort, c'est vers toi que va ma préférence, et de loin...

- Oh... Je suppose que je dois me sentir flatté...

- Certainement pas ! Quand on donne le choix à un mourant entre la peste et le choléra, la peste ne se sent pas flattée d'être choisie ! »

Harry fit la moue, levant les yeux au ciel et faisant mine d'être vexé, même si au fond de lui il ne parvenait pas à se sentir insulté. Après tout, c'était Malfoy qui parlait : les sarcasmes et les provocations faisaient partie inhérente de sa façon d'être...

« Est-ce que ça veut dire que tu n'as pas l'intention de devenir un Mangemort ?

- Non, ça veut simplement dit que pour l'instant je n'ai pas fait de choix définitif. Je ne soutiens aucun des deux camps parce que cela voudrait dire que je me soumets entièrement à leurs idées et à leurs décisions. Or je poursuis avant tout mes propres buts, donc je m'efforce de rester indépendant vis-à-vis à la fois de Dumbledore et du Seigneur des Ténèbres.

- Peut-on savoir quels sont ces buts que tu poursuis ? »

Draco réprima un sourire. Il ne doutait vraiment de rien, ce Potter...

« Ca c'est une question un peu trop personnelle pour que j'y réponde... »

Harry fit la moue, jurant intérieurement de découvrir un jour la vérité.

« Donc pour résumer, tu as changé d'avis et tu as accepté mon aide parce que tu n'avais le choix qu'entre moi et Voldemort, et qu'avec Voldemort tu n'aurais pas pu poursuivre tes petits projets personnels ?...

- C'est à peu prés ça, oui...

- Ah. C'est un raisonnement qui se tient, je suppose. Très Serpentard, mais relativement cohérent... »

Les deux garçons gardèrent le silence un moment, puis Harry se tourna sur le côté dans son lit, mal à l'aise.

« Malfoy... Tu es conscient que c'est la première fois que nous avons une conversation civilisée depuis presque six ans ?...

- Première et dernière fois, Potter... Ca ne se reproduira pas, tu peux me faire confiance là-dessus.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, crétin !

- Je sais très bien ce que tu voulais dire, mais il me faudra plus qu'une misérable potion de magie noire pour me dissuader de faire de ta vie un enfer comme je m'y suis employé durant les six dernières années. Ce n'est pas parce que j'ai besoin de toi que je vais changer d'attitude à ton égard. »

Harry fit la moue, profitant de ce que Draco ne puisse pas le voir dans l'obscurité pour grimacer et lever les yeux au ciel. Le Serpentard était insupportable...

« Je ne voulais pas dire ça... Essaie un peu de comprendre ce que je dis au lieu de toujours y chercher les injures et les affronts ! Je suggérais simplement qu'étant donné que nous allons être obligés de passer un certain temps ensemble, ce serait une bonne idée de conclure une trêve. »

Un long silence s'ensuivit, durant lequel Draco sembla considérer la question. Pour la première fois depuis très longtemps, il se sentait fatigué de l'hostilité qui régnait en permanence entre lui et Potter. Mais d'un autre côté, conclure une trêve maintenant revenait presque à admettre sa défaite. Et ça, Draco ne pourrait pas le supporter. Il n'avait déjà fait que trop de concessions...

« Une trêve ? Mmmhh... Laisse-moi réfléchir... La proposition est alléchante, mais la réponse est non.

- Non ? Mais pourquoi ? » s'écria le Griffondor, le désarroi et l'exaspération presque palpables dans sa voix. Draco se redressa sur son lit, tremblant de rage.

« Tu me demandes pourquoi ? Tu crois peut-être que ce n'est pas déjà suffisamment humiliant d'avoir une dette envers toi, Harry Potter, mon ennemi jur ? Il faudrait en plus que je joue les toutous bien dressés et que je te mange dans la main comme le reste de tes admirateurs ?

- Mais je ne te demande pas de renier ta Maison ou de faire semblant d'aimer les Griffondors, je te propose juste de renoncer pour un temps aux insultes pour qu'on puisse travailler plus efficacement à trouver un remède à ton problème ! »

Un sourire typiquement malfoyien étira les lèvres du blond tandis qu'une étincelle maligne de mauvais présage s'allumait dans son regard.

« Le problème, Potter, c'est que je n'ai aucune envie de renoncer aux insultes en question... Après tout, c'est tout ce qui me reste dans la pénible situation qui est la mienne. Etre obligé de pactiser avec l'ennemi... Que me resterait-il si je ne pouvais même pas te pourrir l'existence ?... »

Draco poussa un long soupir mélodramatique tandis qu'Harry le considérait avec fureur, une rage froide brûlant dans ses prunelles vertes.

« C'est ça qui t'embête, n'est-ce pas Malfoy ?... Etre obligé de pactiser avec un Griffondor...

- En fait, on ne peut même pas vraiment appeler ça pactiser, tu sais. Le principe du pacte c'est que chaque partie apporte quelque chose à l'autre. Or dans ce cas précis, toi tu m'apportes ton aide mais moi je ne t'apporte rien en échange. Ce n'est même pas un pacte, c'est plutôt une aumône... »

Le Serpentard avait craché ces derniers mots comme si le fait même de les prononcer lui écorchait la bouche, ce qui n'était pas loin d'être le cas. L'idée de devoir quémander l'aide d'une personne qu'il haïssait blessait le jeune Malfoy dans son orgueil plus profondément qu'aucune lame n'aurait pu le faire dans sa chair. Rien qu'à y penser, il se sentait pris de nausées...

« Donc tu te sentirais mieux s'il s'agissait d'un pacte, Malfoy ? »

Draco ricana doucement, amer. Même si ces rares éclairs de génie se comptaient sur les doigts de la main, il arrivait parfois à Potter d'être bien trop malin pour son propre bien... Mais cela, il était hors de question que Draco le lui dise jamais, sous quelques conditions que ce soit.

« Tu as trouvé ça tout seul, Potter, ou c'est ton petit doigt qui te l'a soufflé à l'oreille ?

- Tais-toi et écoute-moi. Tu veux un pacte : très bien, faisons un pacte ! Je promets de t'aider à retrouver ta forme humaine le plus vite possible, et tu jures de ravaler tes sarcasmes jusqu'à ce que le sort soit levé. Ca te convient ? »

La voix du Griffondor était sèche et dure, calme mais vibrante d'exaspération contenue. Draco réfléchit un moment, considérant cette fois sérieusement la proposition.

« Ca pourrait marcher, oui... Mais il y a un seul problème dans cette histoire : les enjeux du pacte se doivent d'être équivalents pour que le pacte soit équitable. Sans ça l'accord ne peut pas être valable. Un pacte véritable doit permettre aux deux parties d'obtenir une chose dont elles ont besoin. Moi j'ai besoin de ton aide, mais toi... Tu es sûr qu'il n'y a rien dont tu aurais besoin et que je puisse te procurer ? »

Harry réfléchit un instant.

« Eh bien... Disons que ce ne serait pas de refus si tu pouvais m'aider en Potions... Tu es l'un des élèves les plus doués dans cette matière, et vu mon niveau actuel je n'aurai jamais des notes suffisantes aux Aspics pour pouvoir commencer une formation d'Auror après Poudlard... »

Le visage de Draco s'éclaira d'un large sourire.

« Dans ce cas, c'est entendu ! Tu m'aides à me sortir de ce guêpier, et je t'aide à rattraper ton retard en Potions. »

Harry hésita, puis il hocha doucement la tête en signe d'acquiescement avant de se rendre compte, un peu gêné, que Draco ne pouvait pas le voir dans l'obscurité.

« Marché conclu, Malfoy. Et aussi longtemps que notre accord durera, nous devrons tous les deux faire des efforts pour ne pas nous entretuer. Donc, insultes et provocations interdites.

- Je t'en donne ma parole d'honneur en tant que sorcier. »

Harry tira de nouveau les draps vers lui, satisfait. Ils avaient conclu une trêve. Avec un peu de chance, les prochains jours ne seraient pas aussi invivables qu'il l'avait redouté...

« Une dernière question, Malfoy...

- Mmhh ?...

- Ce que tu m'as dit tout à l'heure à propos de Rogue et des paris sur ses sous-vêtements... Tu as tout inventé, n'est-ce pas ?

- Bien sûr que non, tout est véridique.

- Oh...

- ...

- ...

- ...

- Il porte quoi alors comme sous-vêtements ?

- Je n'ai pas le droit de te le dire, Potter...

- ...

- ...

- Pfff... Je suis sûr que vous autres Serpentards vous n'avez jamais eu le cran d'aller vérifier...

- Je crois que c'est une des tentatives de manipulation mentale les plus minables que j'aie jamais entendues...

- ...

- ...

- Alors, slip ou caleçon ?...

- Franchement Potter, j'aurais vraiment cru que tu saurais faire preuve d'un peu plus de perspicacité. Ce n'est pourtant pas difficile de deviner que Severus Rogue est toujours nu sous ses robes. »

En entendant Harry manquer de s'étouffer sous le choc dans le lit voisin, Draco se dit que finalement ce séjour chez les Griffondors n'allait pas être si désagréable que ça.

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Bon et bien voilà pour ce deuxième chapitre... Je vous avais prévenu que je n'étais pas contente de moi et que les choses n'avançaient pratiquement pas... Enfin bon la bonne nouvelle dans tout ça c'est que je ne devrais pas avoir trop de mal à faire mieux pour le troisième chapitre. Si vous êtes parvenus jusqu'ici, svp laissez-moi une petite review pour me donner votre avis...