Disclaimer : Est-il encore besoin de le dire ?... Oui ? Bon... Rien n'est à moi, tout est à JK Rowling qui, j'espère, ne m'en voudra pas trop d'avoir emprunté ses merveilleux personnages.
Notes : Alors tout d'abord un énorme PARDON JE SUIS DESOLEE D'AVOIR MIS SI LONGTEMPS A UPDATER......... Ce n'était vraiment pas prévu que je mette autant de temps à écrire le troisième chapitre, mais plus j'avançais et plus je trouvais de choses à écrire et plus ça prenait de temps et... Enfin bon, le résultat est là : un chapitre qui fait le double des précédents et un retard de... euh... Je crois qu'il vaut mieux ne même pas en parler...
Tout ça pour dire que je suis vraiment désolée de vous avoir fait autant attendre, surtout avec toutes les reviews adorables que vous m'avez laissées... J'essaierai de ne pas mettre autant de temps pour le chapitre 4...
Réponses aux reviews :
Artémis : C'est bien je te retrouve à chaque fois que j'édite un nouveau chapitre ! Je voulais juste te remercier et j'espère que le chapitre 3 te plaira !
Cheshirecat : Ben merci ! Je suis très contente que ça te plaise et j'espère que la suite ne te décevra pas, même après avoir mis si longtemps à updater... argh je suis vraiment désolée de vous avoir fait attendre aussi longtemps et je promets d'essayer de faire mieux pour le chapitre 4 !...
YunaFab : mdr c'est la question que nous nous posons toutes... Pour l'instant j'ai le regret de te dire que je ne peux pas y répondre : si tu veux vraiment le savoir il va falloir que tu ailles vérifier par toi-même... Quoique ça doit pas être si désagréable que ça comme vérification... Un gros merci pour tous tes encouragements et oui, je continue à me donner du mal (pask ces grmpff de chapitres ne veulent jamais m'obéir et que je vais finir par croire que mon stylo plume est hanté s'il continue à n'en faire qu'à sa tête...mpfff et après c'est les délais d'updatage qui en pâtissent... Voilà ! Eurêka ! En fait c'est la faute de mon stylo si je suis tjrs en retard ! Adressez vous à lui pour les réclamations...) et j'espère que le chapitre 3 te plaira (même si la scène du réveil et des réactions des Griffondors n'est pas si longue que ça... dsl...)
Top-cerise : lol merci beaucoup ça me rassure que tu me dises ça parce que j'avais l'impression que ça piétinait un peu... Et t'en fais pas pour le « Yabababadou » : on a tous connus ça un jour ou l'autre... Encore merci et j'espère que tu aimeras la suite.
Céline402 : lol oui Chef ! Je me mets à la forge tout de suite...euh... au boulot... Et je suis désolée si je passe mon temps à me critiquer, c'est juste que quand je viens de terminer un chapitre je n'en suis jamais contente et je ne peux pas m'empêcher de lui trouver tous les défauts du monde. Et celui là ne fait pas exception à la règle : j'ai l'impression que la trame de l'histoire part dans tous les sens, que mon Hagrid est complètement OoC, que Draco et Harry ont un niveau de langage de retraités arthritiques alors qu'ils ont tout juste 17 ans... Ok ok j'arrête et je me remets à écrire illico presto... Merci beaucoup pour tes encouragements et j'espère que ce chapitre te plaira.
Coline la retameuse : ptdr comment peux-tu rester insensible au charme trouble de l'irremplaçable Severus Snape ? Surtout que tu n'en trouveras pas bcp dans l'œuvre de JK Rowling, des beaux bruns ténébreux au cynisme mordant dont on finit même par voir le caleçon ! Enfin bon je suppose que ça doit être une affaire de goûts, vu que le nez crochu et les cheveux gras ça plait pas à tout le monde... En tous cas un grand merci pour ta review, je suis vraiment désolée d'avoir été si longue à updater et j'espère que ce chapitre te plaira.
Mirrabella : eheheh qu'est-ce que tu veux, ils font avec ce qu'ils ont les pauvres petits Griffondors... Et puis ça aurait pu être pire : imagine si le pari avait concerné les sous-vêtements de Mc Gonagall ou la vie sexuelle de Rusard... Encore désolée d'avoir été si longue et j'espère que le chapitre 3 te plaira.
Sevie Snake : Non non non j'ai pas tué ma fic, c'est juste que le chapitre 3 avait pris des hormones de croissance et qu'à chaque fois que je lui disais « Tu vas faire cette taille-là » il me répondait « Non ! Attend ça serait bien si tu rajoutais ça, et ça, et puis ça aussi... » et qu'il m'a fallu du temps pour réussir à le mater. C'est comme ça qu'on se retrouve avec un chapitre qui fait le double de taille des autres et presque 2 mois de retard... Ne t'inquiète pas, ma fic n'est pas morte et ce n'est pas la peine de me dénoncer à l'AFP (Amicale des Fics en Péril) Donc un gros merci pour ta review et j'espère que le chapitre 3 te plaira !
Et un énorme merci à manehou, lisha0401, Hayden, Taria Felton, greeneyes, draconnia, Pithy, l'ange de l'apocalypse et Phénix.
Chapitre 3:
Le lendemain matin, ce fut un Harry Potter aux épaules basses et à la mine défaite qui fit son entrée dans la Grande Salle, talonné de prés par un Draco Malfoy blême de rage contenue. Intrigués par la sombre aura de désespoir qui irradiait de leur Survivant bien-aimé et de sa némésis personnelle, une bonne partie des élèves interrompit son petit déjeuner pour les suivre des yeux avec une curiosité non dissimulée. Harry ne prêta même pas attention aux murmures qui s'élevaient sur son passage. Il avait bien autre chose en tête, surtout après le fiasco par lequel s'était soldé la confrontation de ce matin avec ses camarades de Griffondor...
Indifférent au concert de chuchotements qui l'entourait, le jeune homme s'assit en silence, Malfoy prenant place près de lui. Il ne releva même pas la tête quand Ron Weasley pénétra lui aussi dans la Grande Salle, Hermione agrippée à son bras comme pour le dissuader de faire une bêtise, et s'installa à l'autre extrémité de la table.
La journée avait bien commencé, pourtant... Malgré la nuit plutôt agitée qu'il avait passée, Harry s'était réveillé avec une incroyable sensation de bien-être, se sentant plus frais et dispos qu'il ne l'avait été depuis des semaines. Il avait l'impression qu'un poids avait été retiré de ses épaules, comme si un dilemme qui pesait depuis longtemps sur son esprit avait enfin été résolu ou qu'une situation qui était bloquée depuis des mois avait finalement évolué, pour le meilleur ou pour le pire. Pour la première fois depuis bien longtemps, Harry s'était senti en paix avec lui-même et débordant d'énergie pour commencer la journée.
Et puis les cris de Ron avaient commencé à retentir dans le dortoir. Harry s'était redressé en sursaut, avait tâtonné quelques secondes pour attraper ses lunettes sur sa table de chevet et les avait posées sur son nez, son autre main glissant déjà sous l'oreiller pour saisir sa baguette. La vision qui s'était alors offerte à lui lui avait glacé le sang.
Encore vêtu de son pyjama jaune à motifs de Cognards et de Vifs d'or, Ronald Weasley pointait sa baguette sur Malfoy, son visage convulsé de rage arborant une belle couleur rougeâtre assortie à ses cheveux. Emergeant tout juste des couverture, le Serpentard n'avait pas l'air de vraiment comprendre ce qui lui arrivait. Les cheveux blonds en bataille, les yeux gris à demi fermés embués de sommeil et les sourcils froncés, Draco présentait un spectacle si désolant que le Griffondor aurait sûrement éclaté de rire s'il n'avait pas été occupé à essayer d'arracher la baguette des mains de Ron. Réveillé par les hurlements du rouquin, un attroupement s'était formé à l'entrée de la chambre, suivant avec intérêt l'évolution de la bagarre.
Il avait fallu à Harry une bonne douzaine de minutes pour réussir à désarmer Ron, et surtout pour le convaincre d'écouter ce qu'il avait à dire. Et c'est là que les ennuis avaient commencé. Harry avait une confiance sans borne en ses amis et il ne doutait pas une seconde qu'ils comprendraient la position délicate dans laquelle il se trouvait. Après tout, ils n'avaient pas hésité une seule seconde à l'accompagner dans le Département des Mystères du Ministère de la Magie pour affronter Voldemort ! A côté de ça, accepter la présence de Malfoy chez les Griffondors ne devrait être qu'une promenade de santé, n'est-ce pas ? Visiblement ce n'était pas le cas...
Lorsqu'Harry avait terminé son récit, un silence de plomb s'était abattu sur la pièce. Puis Ron avait dégluti péniblement et lui avait demandé, très pâle, comment il avait jamais pu penser que les Griffondors accepteraient d'aider Malfoy-la-Fouine-Bondissante. Le Garçon-qui-a-survécu s'était trouvé assommé sous un bombardement de questions et de protestations indignées. On n'allait quand même pas les obliger à accueillir un Serpentard parmi eux, non? Le père de Malfoy était un des Mangemorts les plus recherchés du pays! Pourquoi devraient-ils donner asile à Draco? Pourquoi lui auraient-ils fait confiance ? Et qu'est-ce qui leur disait qu'il n'était pas lui aussi un Mangemort? Qu'il n'allait pas en profiter pour les espionner ou les assassiner dans leur sommeil? Malfoy s'était toujours vanté d'être un des partisans les plus fervents de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ils n'allaient quand même pas remettre leurs vies entre ses mains !
Harry s'était tout à coup senti très las. Bien sûr, il ne pouvait pas en vouloir à ses camarades puisque lui-même avait eu exactement la même réaction quelques heures plus tôt. Mais ne pouvaient-ils pas au moins essayer de comprendre ? Il n'avait pas le choix dans cette affaire !
Après plus d'une demi heure de discussion agitée, la majorité des Griffondors avait fini par accepter à contrecœur la présence du Serpentard dans leur dortoir. Hermione et Ginny avaient promis de le soutenir quoi qu'il advienne. Dean, Seamus et Neville avaient jugé plus intéressant de voir où tout cela allait mener plutôt que de chasser dès maintenant Malfoy de la tour de Griffondor. Ron n'avait pas cédé un pouce de terrain dans sa désapprobation acharnée.
"Tu ne vois pas ce qu'il essaie de faire, Harry?" avait hurlé le rouquin. "Il veut juste endormir ta méfiance pour te tuer dans ton sommeil! C'est un Mangemort comme son père! Il a été envoyé pour te livrer à Tu-sais-qui et si tu le laisses dormir dans le même dortoir que toi tu te réveilleras un matin avec sa baquette pointée sur toi et un sortilège Impardonnable sur ses lèvres! C'est un piège grossier, Harry!"
Le jeune homme avait essayé de calmer les hurlements de son meilleur ami, mais Ron ne l'écoutait même plus. A la fin, le rouquin s'était figé, les lèvres pincées et lui avait asséné d'une voix glaciale :
« Mais bien sûr, je comprendrais que tu préfères faire confiance à Malfoy plutôt qu'à moi. Après tout, ce n'est pas parce que tu as pris ma main et pas la sienne en première année que tu n'as pas le droit de changer d'avis. Rien ne t'en empêche. En tous cas moi je ne t'en empêche pas. »
C'étaient les dernières paroles que lui avait adressées Ron depuis le matin.
Harry poussa un long soupir désespéré et s'effondra dans son assiette de porridge. Près de lui, Draco haussa un sourcil amusé et observa avec curiosité les petites bulles qui remontaient à la surface du liquide grumeleux. Potter n'arrêtait-il jamais avec ses gamineries?..
Le Serpentard était encore furieux d'avoir dû subir les insultes de Ron sans même pouvoir se défendre. Il avait beau ne pas avoir compris un mot de ce qui s'était dit au cours de la dispute, il était prêt à parier que la Belette n'y était pas allée de main morte. Et il n'avait pas besoin de parler anglais pour reconnaître le ton agressif et hargneux que Weasley avait emprunté pour hurler à la figure de Potter. Draco se sentait d'une humeur largement assez massacrante pour noyer le rouquin sous les Sortilèges Impardonnables avant de déchiqueter son cadavre avec les dents...
Le chapelet de bulles qui perçait encore à la surface du porridge se fit plus fin, puis il disparut complètement. Draco le fixa avec une moue perplexe. Cela ferait bientôt 5 minutes que Potter était là-dessous. On pourrait dire ce qu'on voudrait, mais il fallait bien reconnaître que le Griffondor avait de sacrés poumons... Ou alors... Mais non, le petit héros adoré de Dumbledore n'aurait quand même pas été jusqu'à se noyer dans son porridge... Si?... Une bouffée de panique s'empara de Draco et il saisit avec hâte le bras de Potter, le secouant brutalement.
"Potter! Potter! HARRY! Qu'est-ce que tu..."
Le brun releva la tête et s'essuya le visage avec une serviette, clignant des yeux sans comprendre.
"Qu'est-ce qui se passe, Malfoy? Ce n'est pas la peine de t'énerver, je suis juste là!"
Draco poussa un long soupir de soulagement, se traitant mentalement de crétin pour s'être laissé emporter par la panique. Il inspira profondément, tentant de calmer les battements affolés de son cœur après la minute de terreur dont il venait de faire l'expérience. Et tout ça parce qu'il avait cru que Potter était mort... Merlin... Depuis quand l'idée de la mort d'Harry Potter lui était-elle devenue insupportable ? Il se maudit intérieurement de sa faiblesse. Ce qu'il pouvait détester se trouver totalement dépendant d'une personne...
Draco releva la tête juste à temps pour plonger son regard dans celui, vert sombre, d'un Griffondor déconcerté. Le garçon le dévisageait sans comprendre, notant avec une certaine inquiétude son teint trop pâle et ses mains tremblantes. De l'inquiétude? Potter se faisait du souci pour lui? Draco aurait sûrement laissé échapper un reniflement dédaigneux s'il n'était pas déjà trop occupé à essayer de réprimer le tremblement nerveux qui agitait sa lèvre inférieure.
"Malfoy? Tout va bien?"
Le blond hocha la tête, dédiant au Griffondor un sourire qui manquait de conviction. Il fallait vraiment que Rogue et Mc Gonagall trouvent très vite une solution s'il ne voulait pas perdre la tête avec ces crises d'angoisse irrationnelles qui lui donnaient l'impression d'avoir de nouveau 4 ans...
"Ca va... Je voulais juste que tu remontes à la surface avant de te noyer dans ton bol. Si tu mourrais aussi bêtement, Dumbledore serait capable d'interdire le porridge au petit déjeuner à Poudlard. Et j'adore le porridge..."
Harry cilla, le regard fixé sur le visage sérieux du blond, cherchant à comprendre ce qui se tramait dans son esprit tortueux de Serpentard. Décidant finalement qu'il préférait ne pas le savoir, il soupira et se leva de table, glissant quelques mots à Hermione qui acquiesça d'un hochement de tête tandis que Ron détournait le regard et faisait mine de n'avoir rien entendu.
Malfoy regarda Potter s'éloigner sans un mot, perplexe. Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ? Avait-il dit quelque chose qui l'avait vexé ? Draco ne comprendrait décidément jamais rien aux Griffondors... Le blondinet, se mordit la lèvre, hésitant quant à la conduite à tenir. Suivre Potter ? Il n'avait même pas terminé son petit-déjeuner ! Le laisser partir et rester ici, à a table des Griffondors, alors qu'il ne comprenait pas un traître mot de ce qui se disait autour de lui? Le Serpentard poussa un juron et s'élança à la poursuite du brun.
"Potter! Où est-ce que tu vas comme ça? Mais ralentis, par Merlin!"
Harry s'arrêta, laissant à Malfoy le temps de le rejoindre et de reprendre son souffle.
"Bon sang, Potter, ça t'arrive souvent de laisser les gens en plan comme ça au beau milieu d'une conversation ? Si tu veux jouer à ça, aie au moins la politesse de me dire pourquoi tu es en colère contre moi ! »
Le Griffondor le dévisagea avec un air de totale confusion.
"Euh... Non je... Je ne suis pas en colère contre toi. Ecoute, je suis désolé, Malfoy. J'avais seulement besoin d'être seul quelques minutes. Je n'avais pas l'intention de te laisser en plan. C'est juste que je ne pensais pas que ça te gênerait de rester seul jusqu'au début du cours. Je croyais que tu n'aurais pas besoin de moi jusque là..."
Draco rougit jusqu'aux oreilles.
"Ce n'est pas ça... Mais à la façon dont tu t'es précipité hors de la pièce sans même me dire où tu allais, j'ai juste eu l'impression que tu étais... contrarié..."
Le regard d'émeraude du Griffondor s'assombrit en un instant.
"Contrarié ? Pour quelle obscure raison voudrais tu que je sois contrarié, Malfoy? Tu viens seulement de mettre ma vie sans dessus dessous en moins de deux heures, de monter contre moi mon meilleur ami et de me faire passer pour un crétin fini devant l'ensemble des Griffondors ! Tu sais quoi? « Contrarié » est un bel euphémisme pour décrire l'état dans lequel je me trouve en ce moment. Tu n'as jamais réussi à me pourrir autant la vie que depuis que nous avons fait ce stupide pacte! Tu viens de me faire passer une des pires matinées de mon existence, et tu n'as même pas eu besoin de bouger le petit doigt pour ça! Alors franchement je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit d'être "contrari", comme tu dis!"
Draco avait gardé le silence, les poings serrés. Le masque calme et impassible de son visage offrait un contraste saisissant avec celui, tremblant de fureur, du Griffondor.
"Je veux bien croire que ma présence chez les Griffondors te cause des problèmes, Potter, mais n'essaie pas de me faire croire que c'est contre moi que tu es en colère en ce moment. Tu savais parfaitement ce que cela impliquait quand tu as accepté de m'aider. Tu savais que tes petits copains auraient du mal à croire à mon histoire, tu savais que ton rouquin adoré serait furieux, tu savais que la moitié de Poudlard manquerait mourir d'une attaque cardiaque. Ce qui te met en rogne, c'est que tu croyais que Weasley finirait par admettre raison et se ranger de ton côté. Tu es déçu de voir qu'il place sa colère et sa haine envers moi plus haut que votre amitié dans l'ordre de ses priorités. Alors acharne toi sur lui tant que tu veux, mais ne viens pas t'en prendre à moi pour quelque chose dont je ne suis pas responsable, pour une fois."
Harry eut un rictus méprisant.
"Voyez-vous ça, notre cher petit Malfoy veut jouer au psy...
- Si tu veux briser la trêve, continue comme ça, Potter. Mais ne viens pas te plaindre après coup parce que tu en seras l'unique responsable."
Harry serra les dents. Le visage tordu par la rage, il avait l'air d'être sur le point d'exploser et Draco dut se raidir de toutes ses forces pour ne pas reculer d'un pas. Après tout, Potter avait toujours été un sorcier incroyablement puissant et Merlin savait ce qui se passerait s'il perdait le contrôle de sa magie...
Puis la menace qui planait dans l'air disparut subitement et le Griffondor soupira d'un air défait.
"Tu as raison, Malfoy. Ce n'est pas contre toi que je suis en colère. C'est juste que j'en ai assez de toutes ces histoires, et c'est vrai que j'en veux à Ron de ne pas comprendre. J'ai eu tord de m'en prendre à toi. Je m'excuse."
Le Serpentard dévisagea intensément le jeune homme brun, fixant son visage comme s'il cherchait à y creuser un trou par la force de son seul regard. Harry avait les épaules basses et il semblait soudain très fatigué. Une ombre de désespoir avait obscurci ses prunelles vertes et Draco aurait pu jurer que si le brun mordait sa lèvre inférieure avec une telle férocité, c'était pour ne pas trahir le tremblement qui l'agitait. Potter était vraiment à bout de nerfs, ces derniers temps. Cela se voyait facilement pour quiconque prenait la peine de l'observer vraiment : il y avait les cernes sous ses yeux, la rapidité avec laquelle il répondait à toutes les provocations des Serpentards, le manque de prudence élémentaire dont il faisait preuve en Potions... Le blond aurait dû se sentir heureux de sa victoire sur le Griffondor, mais étrangement cela ne lui apportait aucune satisfaction.
"Excuses acceptées."
Un silence gêné s'installa entre les deux garçons. Il était encore tôt et les couloirs de l'école étaient presque déserts, tous les étudiants étant rassemblés dans la Grande Salle. Draco se racla la gorge, mal à l'aise.
"Et maintenant, que comptes-tu faire? Tu nous as traînés hors de la Grande Salle presque une heure avant le début des cours: tu as une idée pour tuer le temps?"
L'ombre d'un sourire passa sur les lèvres du Griffondor.
"En fait, j'avais l'intention de rendre visite à Hagrid avant d'aller en cours."
Une grimace méprisante tordit le visage de Draco.
"Mais nous avons déjà Soin aux créatures magiques en première heure! Toute une période avec cet abruti surdimensionné ça ne te suffit pas?!"
Le masque glacial retomba aussitôt sur le visage de Harry et c'est d'une voix lourde de menaces qu'il murmura:
"Je croyais t'avoir déjà prévenu, Malfoy: n'insulte plus jamais mes amis. Pour cette fois-ci je ferai comme si je n'avais rien entendu, mais je te jure que si ta langue dérape encore je te ferai ravaler tes insultes définitivement."
Harry frappa trois coups secs contre la porte de la hutte du demi-géant. Seul le silence lui répondit. Une boule d'angoisse serra sa gorge à l'idée que peut-être, Hagrid n'était pas chez lui. Après tout, il n'était pas rare ces derniers temps que Dumbledore confie au garde-chasse des missions de courte durée pour le compte de l'Ordre du Phœnix... Le demi-géant s'absentait alors parfois pendant plusieurs jours, et c'était le Professeur Grubbly-Plank qui prenait en charge les cours de Soins aux Créatures Magiques.
Après son expédition chez les géants, Hagrid avait commencé à jouer un rôle de plus en plus actif au sein de l'Ordre -le plus souvent en tant qu'émissaire auprès des peuples non-humains, qui l'écoutaient avec une oreille peut-être plus complaisante qu'ils ne l'auraient fait si le messager avait été totalement humain. Il croyait dur comme fer à la cause de Dumbledore et sa détermination s'était révélée être un argument de poids dans bon nombre de négociations serrées. Les élèves avaient fini par s'habituer à ses absences répétées et s'étaient faits à l'idée qu'Hagrid et le professeur Grubbly-Plank se « partageaient » désormais le poste de professeur de Soins aux Créatures Magiques. Néanmoins, Harry ne pouvait s'empêcher de se faire du souci pour le demi-géant. Et s'il avait été blessé au cours de sa mission pour l'Ordre ? S'il avait été capturé par Voldemort, ou même pire encore?...
Le Griffondor ne put retenir un long soupir de soulagement quand la porte s'ouvrit et que la silhouette massive du garde-chasse apparut dans l'embrasure.
"Harry? Mais qu'est-ce que tu fais là? Le cours ne commence pas avant une heure..."
Le Griffondor dévisagea l'homme de la tête aux pieds, notant avec inquiétude les déchirures ensanglantées qui zébraient ses vêtements sales et poussiéreux. A demi dissimulée sous la lourde veste de peau du professeur de Soins aux Créatures Magiques, une tâche brunâtre qui ressemblait suspicieusement à du sang s'élargissait doucement sur la chemise élimée. Et plus inquiétant encore, le visage ordinairement franc et joyeux de Hagrid arborait une expression d'épuisement et de souffrance qu'Harry ne lui avait encore jamais vu.
"Vous êtes blessé, Hagrid... Que s'est-il passé ? Vous étiez en mission pour le compte de l'Ordre?"
Un éclair de panique traversa les prunelles sombres de l'homme et il lança un regard assassin au Griffondor, désignant d'un mouvement rapide de la tête Draco qui se tenait légèrement en retrait de la scène, appuyé contre le mur et observant le paysage avec une grimace blasée.
"Oh... Ne vous en faites pas, Malfoy ne comprend pas un mot de ce que nous disons... C'est d'ailleurs pour ça que je voulais vous voir: pour vous expliquer la situation et vous demander quelques conseils. Mais je crois que ce n'est pas vraiment le moment... Vous voulez que j'aille chercher Mme Pomfresh?"
Hagrid fronça les sourcils, perplexe, puis sa bouche s'arrondit dans un « Oh » de compréhension.
" A cause de cette égratignure? Non, Harry, je te remercie mais ça ne sera pas nécessaire. Et si tu as des questions à poser, autant le faire maintenant. Entre et assieds-toi, je suis à toi dans une minute."
L'homme s'effaça pour laisser passer Harry et Draco, qu'il fixa un moment avec un froncement de sourcils interrogateurs avant de hausser les épaules. Les deux élèves s'assirent en silence autour de la petite table de bois. Hagrid leur servit à chacun une tasse de thé avant de s'éclipser à l'arrière de la cabane. Il réapparut quelques minutes plus tard, ayant échangé ses haillons couverts de sang pour des vêtements propres. Harry ne put s'empêcher de s'inquiéter en constatant que le garde-chasse n'avait toujours pas l'air d'être au sommet de sa forme et qu'une grimace de douleur déformait ses traits à chaque fois qu'il faisait un mouvement un peu trop brusque.
«Vous êtes certain que vous ne voulez pas que j'aille chercher Mme Pomfresh ?
- Ne t'en fais pas pour moi, Harry, ça peut attendre... J'irai la voir moi-même après le cours, mais pour l'instant rien ne presse. Dis-moi plutôt quel est ce problème dont tu voulais me parler.
- Pas avant que vous ne me disiez où vous étiez et ce qui vous a valu cette vilaine blessure... »
Hagrid eut un sourire fatigué et obtempéra sans protester, à la grande surprise de Harry. Dumbledore avait-il enfin jugé bon de le considérer comme un membre de l'Ordre à part entière et non plus comme un gamin sans défense ? Il fallait croire que oui : sans ça jamais Hagrid n'aurait accepté de lui raconter son voyage sans en avoir référé au directeur. Et cette fois-ci, Harry n'avait pas d'histoire de Détraqueurs à marchander en échange de la vérité comme il l'avait fait lors de sa cinquième année... Le jeune homme écouta avec attention le récit du demi-géant, se mordant la lèvre avec nervosité.
Encore une fois, l'enjeu de la mission de Hagrid avait été de rallier à la cause de Dumbledore les peuples non-humains qui risquaient de se ranger aux côtés de Voldemort. Il s'agissait à présent ni plus ni moins de se préparer du mieux qu'on le pouvait à la bataille qui s'annonçait, et il fallait rallier le plus grand nombre de soldats possible. Le monde sorcier était en guerre et il était désormais impossible d'ignorer la sombre menace qui planait sur Poudlard comme ailleurs...
Harry se sentit tout à coup très las. Il lui semblait que c'était il y a des siècles qu'il avait pour la première fois pénétré dans l'école de magie, naïf et insouciant. Ses seules préoccupations étaient alors de savoir comment il pourrait survivre à son cours de potions ou de combien de points Griffondor pourrait battre Serpentard lors du prochain match de Quidditsch. Et en parlant de Serpentards...
Le jeune homme jeta un coup d'œil rapide en direction de Malfoy et se figea, intrigué. Sagement installé dans son fauteuil, Draco regardait autour de lui avec intérêt, faisant calmement l'inventaire des bizarreries diverses qui encombraient la cabane sans prendre la peine de cacher l'étincelle de curiosité qui brillait dans ses prunelles grises. C'était la première fois qu'il entrait chez Hagrid et il fallait avouer que le joyeux fouillis qui régnait là avait de quoi surprendre le visiteur non-averti...
Le regard glacé du Serpentard glissait sur les meubles de bois griffé, s'attardait sur l'antique cheminée de pierre, s'accrochait avec perplexité aux instruments étranges que le demi-géant utilisait pour s'occuper de ses « protégés ». Prés de la cheminée, la lourde lanière de cuir hérissée de pointes qui avait servi de laisse à Touffu, l'énorme chien à trois têtes qui avait pendant un temps gardé l'accès à la pierre philosophale, gisait dans la poussière avec des allures de monstre endormi. Un peu plus loin, les cages de cuivre des diablotins d'Anthracie s'entassaient en un amoncellement sinistre que l'on aurait cru tiré d'une salle de torture médiévale, ou d'un mauvais film d'horreur Moldu.
Harry observait avec fascination le visage de son ennemi, débarrassé du rictus de mépris arrogant que le jeune homme affichait habituellement vis à vis des « classes inférieures ». Se croyant à l'abri des regards, le Serpentard relâchait enfin son attention et laissait glisser, aussi légèrement que ce soit, son masque de froideur. Le reflet pâle et lumineux qui se dessinait dans les prunelles grises du Serpentard était celui d'un sentiment qu'Harry n'aurait jamais cru trouver sur le visage de Draco : l'innocence. Qui aurait cru que le blond avait encore une parcelle d'humanité sous ses grands airs de gosse de riche pourri gâté...
Harry se gifla mentalement, n'appréciant pas particulièrement le cours que prenaient ses pensées. C'était de Malfoy qu'il s'agissait ! Il n'allait quand même pas prendre son vieil ennemi en pitié, non ? Pas après tout ce qu'il avait fait...
Ne s'étant apparemment pas rendu compte que son interlocuteur n'écoutait plus un traître mot de ce qu'il lui disait, Hagrid continuait à expliquer à Harry les détails de sa visite aux korrigans de Stonehenge.
« En bref, pour l'instant ils sont d'accord pour nous apporter leur aide, mais pour ce qui est de vraiment compter sur eux... Les korrigans restent avant tout des créatures instables et capricieuses qui ne savent pas faire la différence entre le bien et le mal dès qu'il s'agit de s'amuser. Ce sont de vrais gosses... Des gamins qui savent manipuler la magie élémentale la plus puissante, mais des gamins quand même. Et si Tu-sais-qui leur propose un rôle plus attrayant que celui que nous leur avons donné dans cette guerre, ils se rallieront à lui. Ils se fichent éperdument de ce qui est juste ou pas, tout ce qu'ils veulent c'est rigoler un bon coup. Quelle importance pour eux si des centaines de personnes innocentes se font tuer dans l'histoire ?...
- Mais pour l'instant, c'est à nous qu'ils se sont ralliés. C'est plutôt une bonne nouvelle, non ? »
Hagrid eut un haussement d'épaules désabusé, passant sa main énorme dans sa barbe dans un geste plein de lassitude.
« Oh ça oui, ce sont nos amis... Mais des amis auxquels on ne peut pas tourner le dos dans une bataille... Ce qu'il faut à Dumbledore, c'est des personnes sur qui on puisse compter ! De ce côté là, on peut oublier les korrigans : incapables de se concentrer, trop capricieux... Tout le contraire des vampires de ce côté-là ! Oui, c'est surtout la mission du professeur Lupin qui va faire la différence... S'il réussit à nous rallier les vampires des Carpathes, là nous aurons marqué un point contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ! »
Harry écarquilla les yeux, la voix étranglée de stupeur.
« De quoi parlez-vous, Hagrid ? Remus est parti en Transylvanie pour essayer de rallier les vampires à Dumbledore ?... »
Hagrid ouvrit la bouche, la referma, puis l'ouvrit et la referma de nouveau d'un air coupable avant de bégayer :
« Oh non... Je crois que je n'aurais pas dû dire ça... »
Harry se leva d'un bond, renversant presque sa chaise dans le mouvement. Encore une fois, Dumbledore avait « négligé » de lui faire part d'informations décisives, et ces informations le touchaient de très prêt. Remus en mission... Dans les Carpathes !...
Le jeune homme avait l'impression qu'on lui avait décoché un coup de poing dans l'estomac. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait à un rythme rapide, irrégulier, et il s'appuya contre la lourde cheminée de pierre pour ne pas perdre l'équilibre. Il serrait les poings si fort que les articulations en blanchissaient et un tremblement irrépressible le secouait de la tête aux pieds. Hagrid ne se souvenait pas l'avoir déjà vu aussi livide.
« Merlin, comment avez-vous pu le laisser faire ! Comment Dumbledore a-t-il pu être assez stupide pour le laisser partir ! Les vampires sont des créatures de la nuit, elles sont déjà dévouées corps et âme à Voldemort ! Envoyer un émissaire dans les Carpathes, c'est une mission suicide ! Rassurez-moi, vous n'avez pas eu d'autres idées brillantes comme celle-là, non ? Et comment avez-vous pu l'envoyer là-bas sans même m'en parler ! Remus est la dernière personne qui me reste que je puisse encore considérer comme « de ma famille », comment avez vous osé l'envoyer à la mort sans même me mettre au courant, et sans même me laisser lui dire au-revoir... Je... Je ne...
- Je t'en prie, Harry, calme toi... Si personne ne t'en a parlé, c'est parce que le professeur Lupin lui-même nous a demandé de ne pas le faire. Il ne voulait pas que tu t'inquiètes et comme il s'agissait d'une mission dangereuse il a préféré que tu...
- Une mission dangereuse ! » Harry cracha les mots avec dédain. « Ce n'est pas d'une mission dangereuse qu'il s'agit ici, Hagrid, c'est une mission-suicide, ayez au moins le courage de le dire !
- Ce n'est pas vrai, Harry... Dumbledore n'aurait jamais envoyé un de ses hommes à la mort. S'il a laissé partir Remus, c'est qu'il y avait une chance de convaincre les Transylvaniens. Le clan Dracul est connu pour être particulièrement orgueilleux et indépendant, ils refuseront de plier devant Tu-sais-qui. S'ils acceptent de nous aider, nous disposeront d'un atout majeur contre Lui. Les vampires sont des combattants hors-pair...
- Et ce sont aussi les ennemis héréditaires des loups-garou ! Puis-je savoir ce qui vous a fait croire que Remus était l'homme qu'il vous fallait pour cette mission ? Par Merlin, tout le monde sait que les vampires et les lycanthropes se mènent une guerre sans merci depuis des siècles !
- Dumbledore a dit qu'envoyer le professeur Lupin parlementer avec les Dracul tiendrait lieu de symbole, la preuve que par les temps qui courent l'union entre les peuples est plus que jamais nécessaire malgré toutes les vieilles rancœurs qui ont pu nous séparer dans le passé...
- Vous savez bien tout le respect que je porte à Dumbledore, Hagrid, mais je ne crois pas avoir jamais entendu un plan aussi stupide ! Tout ce que nous allons y gagner, ce sera de laisser Remus se faire tuer. Et sa mort aura été parfaitement inutile... »
Harry se figea, des sanglots plein la voix, les lèvres tremblantes et les poings serrés dans une lutte désespérée pour réprimer ses pleurs. Impassible, Draco le dévisageait curieusement, cherchant à comprendre ce qui se disait autour de lui. Le Griffondor ravala ses larmes, refusant de se donner en spectacle devant son vieil ennemi. Hagrid posa une main énorme sur son épaule, cherchant maladroitement à réconforter le jeune homme.
« Il ne faut pas désespérer, Harry... Dumbledore avait ses raisons pour envoyer le professeur Lupin là-bas. Je ne sais pas s'il te l'a raconté, mais quand il était plus jeune Remus était assez proche d'Adrian Dannefeyr, un prince de sang du clan Dracul. Il a des amis parmi les vampires et il est un des rares mortels à avoir une certaine renommée auprès des Transylvaniens. Et son amitié avec Dannefeyr lui tiendra probablement lieu de sauf-conduit. Si quelqu'un peut nous gagner le soutien des vampires, ce sera lui. C'est l'un des rares sorciers, peut-être même le seul, à avoir une véritable chance de sortir de là vivant. Et c'est lui qui s'est porté volontaire pour cette mission. »
Harry se laissa tomber dans son fauteuil, très pâle. Il se fichait pas mal des raisons qui avaient pu pousser Dumbledore à envoyer Remus là-bas. Tout ce qu'il voulait, c'était que Moony revienne... Le visage de Sirius apparut subitement derrière ses paupières et il ne put réprimer un sanglot. Il voulait qu'il revienne...
« Pourquoi a-t-il fait ça ? C'est une mission atrocement dangereuse, il n'avait pas besoin de prendre tous ces risques... Il n'avait pas le droit de me faire ça... J'ai déjà perdu Sirius, je ne supporterais pas de le perdre lui aussi. »
Hagrid gardait le silence, le cœur serré. Harry avait l'air si seul et si misérable, recroquevillé sur sa chaise comme un enfant perdu... Cela faisait déjà presque 18 mois que Sirius Black avait basculé derrière le voile, et pourtant la seule mention de son nom vidait encore Harry de toute gaieté aussi efficacement que l'aurait fait le plus vorace des Détraqueurs.
Depuis ce jour fatidique au Département des Mystères du ministère de la Magie, le jeune homme ne s'était jamais vraiment remis de la mort de son parrain. Il n'avait pas pu contempler de ses yeux le cadavre de Sirius, ni vraiment accepter l'idée de sa disparition, et il n'avait jamais vraiment pu faire son deuil. Les mois d'été qu'il avait passés à Privet Drive avaient été un véritable calvaire. Privé de la présence réconfortante de ses amis, abandonné à ses idées noires, le Griffondor s'était peu à peu refermé sur lui même et il avait passé ses journées prostré dans sa chambre, ne desserrant pratiquement jamais les lèvres. Il se nourrissait à peine, ne répondait que rarement lorsqu'on lui adressait la parole, se contentant de fixer le vide devant lui d'un regard étrangement fixe, désincarné, tant et si bien que les Dursleys eux-même avaient fini par s'inquiéter et avaient contacté Dumbledore pour qu'il prenne en charge le gamin.
Harry avait passé le restant de l'été à Poudlard et c'est uniquement grâce à Remus qu'il avait fini par surmonter cette mauvaise passe. Il avait trouvé chez le loup-garou une oreille attentive et compréhensive, et un miroir à ses propres problèmes. La mort de Sirius avait laissé une blessure profonde dans le cœur de l'homme comme dans celui de l'enfant et tous deux trouvaient du réconfort à se dire qu'ils n'étaient pas seuls à souffrir.
Harry était peu à peu revenu à lui-même et à la rentrée de la sixième année, rien n'aurait pu laisser paraître l'enfer par lequel il était passé pendant l'été. Rien sauf peut-être les cernes sombres qui encerclaient à présent des yeux verts voilés, hantés. Mais après tout, ce genre de choses était à attendre du Garçon-qui-a-survécu maintenant que le retour de Voldemort était avéré, non ?...
Et il y avait aussi eu les cauchemars. Au début, il ne passait pas une nuit sans qu'Harry ne se réveille en hurlant, le cœur battant la chamade, tandis que derrière ses pupilles dilatées de terreur il voyait encore une fois son parrain s'enfoncer derrière le voile sans pouvoir rien faire pour l'empêcher. Dès qu'il fermait les yeux, c'était le visage stupéfait de Sirius que le jeune homme voyait apparaître derrière ses paupières closes. Son visage et ses prunelles bleu sombre écarquillées de surprise alors que son corps disparaissait derrière le voile dans une glissade cauchemardesque... Puis peu à peu, les rêves s'étaient faits moins fréquents.
La vie avait repris son cours comme avant, à quelques différences prés. D'abord Sirius n'était plus là, et ce vide-là rien au monde n'aurait pu le combler. Ensuite, après l'apparition que Voldemort avait faite au sein du ministère, personne n'osait plus contester la réalité de son retour. Et enfin, les relations qui unissaient Harry et Remus avaient énormément évolué. Les deux hommes étaient désormais plus proches que jamais.
Les sentiments qui liaient le garçon et le loup-garou étaient complexes, un curieux mélange de l'affection que voue un élève à son professeur préféré, de l'amitié qu'un jeune homme peut porter à un des meilleurs amis de ses parents et de l'amour d'un enfant à celui qu'il considère un peu comme un père de substitution. Harry avait besoin de Remus, et ce besoin était réciproque. Le lien qui les unissait avait la force du désespoir et il était teinté par l'amertume qu'avaient laissé sur leurs lèvres la mort de Sirius, celles de James et Lily, celle de Cédric... Sans compter qu'ils étaient tous les deux des Survivants : Remus le dernier des Maraudeurs et Harry le Garçon-que-même-Voldemort-n'a-pas-réussi-à-envoyer-ad-patres.
Hagrid savait parfaitement à quel point Harry tenait à Remus et cela lui brisait le cœur de voir l'enfant qu'il avait connu pas plus grand qu'un veracrasse tenter sans succès de ravaler ses larmes, l'air misérable, les épaules tremblant convulsivement. Il tapota gentiment le dos du jeune homme, penaud.
« Tout va bien, Harry... Je suis sûr que Remus va revenir sain et sauf... Tout ira bien... »
Le Griffondor se jeta au coup du demi-géant, sanglotant doucement contre la poitrine massive de l'homme qui lui murmurait des paroles réconfortantes. Harry sentait sa rage fondre comme neige au soleil, laissant place à un abîme de désespoir. Il avait affreusement besoin d'une personne qui le console et qui lui dise que tout allait bien. Il se laissa aller dans les bras de Hagrid à verser toutes les larmes de colère et d'impuissance qui pesaient sur son cœur depuis si longtemps.
Devant la cabane, la petite troupe de Serpentards et des Griffondors de septième année était en train de se rassembler. Adossé à la fenêtre, Draco les regardait faire avec anxiété, se demandant s'il valait mieux ramener Potter à la réalité dès maintenant ou le laisser profiter en paix des dernières minutes avant le cours, auquel cas il serait sans doute obligé de rejoindre ses camarades et ses chers amis Granger et la Belette avec des yeux rougis de larmes. Il fronça les sourcils. Etait-ce bien de la compassion et de l'inquiétude qu'il éprouvait vis à vis de son ennemi de toujours ? Il fallait vraiment que Rogue trouve très vite une solution à son problème : fréquenter des Griffondors commençait à le ramollir sérieusement...
Pour une fois, Draco dut reconnaître que le cours de Soins aux créatures magiques était particulièrement intéressant. Hagrid avait préparé tout un exposé sur les salamandres d'Outrecendres, et le sujet avait le double mérite d'être passionnant et de ne pas mettre les élèves en danger de mort. Bien sûr, les salamandres n'étaient pas à proprement parler d'inoffensifs animaux de compagnie mais en comparaison avec certaines des créatures qu'Hagrid leur avait déjà présentées, elles faisaient figures d'adorables agnelets. Des agnelets qui mordaient et qui crachaient des flammes et de l'acide, mais des agnelets quand même.
Draco se glissa près de la cage massive qui trônait au beau milieu de la clairière où Hagrid avait décidé de faire cours aujourd'hui. Assis sur une souche d'arbre au moins aussi massive que lui, le demi-géant avait commencé sa leçon et sa voix basse et calme résonnait dans le silence de la forêt. Les élèves avaient fait cercle autour de lui et l'écoutaient avec attention, certains prenant même des notes. Draco s'accroupit prés de la cage, laissant retomber son masque d'arrogance hautaine pour observer avec une curiosité pleine de tendresse les petites créatures qui s'ébattaient dans leur prison d'acier.
Le corps souple et filiforme comme celui d'un serpent, la peau lisse et écailleuse luisant d'un éclat moiré, les salamandres portaient sur le dos de fines ailes membraneuses d'un blanc nacré. De petites griffes noires et acérées armaient leurs pattes maigres et gracile et une rangée de pointes menaçantes luisaient dangereusement à l'extrémité de la queue. La tête délicate et chevaline semblait trop étroite pour contenir les yeux immenses, sans pupille, telles deux tâches d'encre d'un noir abyssal que brisait seulement l'étincelle d'une intelligence farouche. Une langue serpentine dardait avec grâce hors du museau effilé, laissant entrevoir la barrière d'émail tranchante d'une dentition redoutable.
Malgré leur petite taille –de 30 à 50 centimètres d'envergure- les salamandres étaient des prédateurs meurtriers et implacables, capables d'abattre des animaux pesant jusqu'à 20 fois leur propre poids. Véritables machines à tuer d'une efficacité mortelle, elles semblaient avoir été conçues avec une précision sans faille par un savant fou avide de sang et de perfection. Draco avait toujours adoré ces petits monstres gracieux qu'il couvait à présent d'un regard rêveur, une vague de nostalgie et de regrets s'abattant subitement sur ses épaules.
Assis en tailleur prés de lui, Potter ne quittait pas Hagrid des yeux tout en prenant des notes sur une feuille de parchemin froissé. Une goutte de sueur perlait à son front que barrait un large pli de concentration et il semblait un peu dépassé par les évènements, ne parvenant pas à la fois à suivre le cours, à prendre des notes et à jouer son rôle de traducteur-fourchelangue. Draco devait admettre que ce n'était pas un exercice facile et qu'il ne s'en sortait pas si mal que ça... Dommage que tous ces beaux efforts ne servent à rien, vu que le Serpentard n'écoutait de toutes façons pas un mot de ce que le brun lui disait. Pourquoi aurait-il essayé de suivre le cours ? Tout ce qu'il y avait à savoir sur les salamandres, il le savait déjà depuis longtemps.
Les salamandres d'Outrecendres étaient considérées comme les lézards du feu par excellence, des Mangeurs de flammes qui vivaient au cœur même des volcans et que le froid ou la glace pouvaient briser en un souffle, même si, contrairement aux salamandres communes, elles étaient tout à fait capables de survivre hors des flammes plus de cinq ou six heures tant qu'elles trouvaient un foyer suffisamment chaud où passer la nuit. Mais ce qui en faisait des créatures si particulières aux yeux de Draco, c'est la parenté étroite qu'il y avait entre elles et les Grands Dragons. Si proche en fait qu'à une époque, le jeune Malfoy avait même envisagé d'en adopter une comme animal de compagnie...
Dès son plus jeune âge Draco s'était découvert une passion dévorante pour tout ce qui touchait, de près ou de loin, aux dragons. Il avait commencé par poser question sur question sur les grands reptiles, jusqu'au jour où son père avait jugé bon de lui montrer combien il était inconvenant de noyer les adultes sous les babillages stériles. C'est vers la bibliothèque du manoir Malfoy qu'il avait après cela dirigé ses interrogations, et il ne s'était plus jamais risqué à importuner Lucius avec sa curiosité déplacée.
A 10 ans, la passion de Draco avait eu tout le loisir de se changer en véritable obsession et il n'avait plus qu'une seule idée en tête. Comme d'autres enfants voulaient un chien ou un hamster, l'héritier des Malfoy rêvait d'avoir un dragon bien à lui. Mais face aux refus répétés de ses parents, il avait dû se résoudre à tempérer un peu son objectif. C'est à ce moment là que son intérêt pour les salamandres s'était fait le plus brûlant. Les Demoiselles d'Outrecendres présentaient toutes les caractéristiques d'un dragon miniature sans être aussi dangereuses qu'un Grand Dragon. Pour Draco, il s'agissait du compromis idéal et il avait supplié son père de lui en offrir une pour son anniversaire.
Malheureusement, Lucius avait là aussi refusé, prétextant que les bois entourant le manoir étaient beaucoup trop inflammables pour qu'on autorise un petit chalumeau sur pattes à y gambader en liberté. Le blondinet avait été mortellement déçu, blessé de voir que ses parents ne comprenaient pas sa passion pour les grands reptiles alors que c'était eux qui en avaient été la cause en l'appelant Draco- littéralement « dragon ».
Toujours était-il que le jeune homme, même s'il n'avait pas eu son « jouet », s'était forgé dans l'affaire une connaissance très poussée des salamandres d'Outrecendres et que le cours d'Hagrid lui semblait à présent d'un ennui mortel.
Et à chaque fois que Draco s'ennuyait, il ne tenait plus en place. C'était un peu comme si une force invisible le tirait en avant, le poussant le plus souvent à agir en dépit du bon sens. Et il n'y avait aucune raison pour que cette fois-ci fasse exception.
S'agenouillant prés de la cage, le Serpentard glissa une main entre les barreaux pour caresser l'une des quatorze salamandres. La créature se tourna aussitôt en sifflant, la tête dressée en signe de mise en garde, mais ne fit aucun autre mouvement pour refuser le contact. Le jeune sorcier resta immobile, savourant le moment, un frisson de plaisir parcourant son corps tendu comme un arc. La peau d'un gris pâle était froide sous ses doigts, et elle avait cette élasticité fluide et minérale si caractéristique des reptiles.
« Chhht... Tout doux, mon beau... Je ne te veux aucun mal, je veux juste te caresser... »
Les yeux noirs et sans pupille semblèrent s'élargir dans une expression de surprise qui disparut presque aussitôt. Pourtant, Draco aurait presque pu jurer que la salamandre lui souriait à présent...
« Tsssssssssss... Allons donc, un Sang-chaud qui parle le langage des écailles ! Cela ne s'était plus vu depuis bien longtemps, enfant... Mais si tu veux jouer au charmeur de serpents, il faudrait que tu commences par apprendre la politesse. Il est très vexant pour une jeune et jolie salamandre comme moi de se faire appeler « mon beau »... »
Draco manqua s'étouffer de surprise quand il entendit le serpent lui répondre. Il déglutit péniblement, effaré, se demandant quand et comment les salamandres avaient appris à parler anglais. Puis il se rappela que ce n'était pas le monde autour de lui qui avait changé mais que c'était lui, Draco Malfoy, qui avait avalé une potion de magie noire et s'était retrouvé coincé avec une âme à moitié dragon. Il pouvait donc parler fourchelangue. La « langue des écailles ». Finalement, toute cette histoire n'aurait peut-être pas que des inconvénients...
Le Serpentard jeta un coup d'œil inquiet autour de lui, vérifiant que personne n'avait remarqué son manège prés de la cage des salamandres. Heureusement, les Griffondors comme les Serpentards étaient trop occupés à boire les paroles d'Hagrid pour faire attention à lui. Prés de lui, Potter avait la main levée pour poser une question au demi-géant tandis que de l'autre il griffonnait furieusement des notes sur un bout de parchemin fripé. A croire qu'il avait décidé de battre Granger à son propre jeu... Il semblait avoir oublié la présence de Draco tant il était absorbé par ce que disait Hagrid. Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres pâles. Par-fait... Potter allait apprendre à ses dépens qu'il ne faut jamais laisser un Serpentard sans surveillance...
« Eh bien mon garçon ? Tu comptes rester encore longtemps planté ici, muet comme une carpe, ou bien tu vas te décider à me présenter des excuses ? »
Draco tourna toute son attention vers la demoiselle d'Outrecendres, passant automatiquement en mode-bourreau des cœurs.
« Je vous prie d'excuser ma grossièreté, douce dame, mais je n'ai pas vraiment l'habitude de passer du temps en compagnie de créatures aussi gracieuses que les salamandres d'Outrecendres et je ne puis que mettre ma méprise sur le compte de mon manque d'expérience. Il n'était pas dans mes intentions de vous insulter et je ne peux qu'implorer votre pardon : je ne pourrais pas me le pardonner si j'avais blessé par mon ignorance une aussi délicieuse demoiselle que vous... »
La demoiselle en question se rengorgea doucement. Les serpents étaient bien connus pour être des créatures vaines et arrogantes, et les salamandres n'étaient après tout que des serpents améliorés... Draco se retint à temps de passer la langue sur ses lèvres. Cela s'annonçait presque trop facile...
« Comment pourrais-je refuser quand c'est demandé si gentiment...Mais dis-moi, enfant, comment t'appelles-tu ? Je n'ai encore jamais entendu parler d'un Sang-chaud capable de parler aux Ecailles...
- Mon nom est Draco Malfoy, douce dame. Et le vôtre ?
- Je m'appelle Mäélyssah.
- Vous êtes une salamandre d'Outrecendres ? Une cousine des Grands Dragons ?
- En effet, enfant. Mais je n'ai eu de contacts avec mes cousins des montagnes qu'à de rares occasions. Tu sais ce que c'est : chacun a sa vie et ses problèmes, on promet de s'appeler, de se revoir et de dîner ensemble un de ces jours mais on ne trouve jamais le temps...
- Je comprends tout à fait, douce amie. Il est normal que les grandes dames soient des personnes très occupées : on ne peut pas s'attendre à ce qu'une créature aussi ravissante que vous n'ait rien d'autre à faire que de rendre visite à sa famille... »
- Vilain flatteur... » minauda Mäélissah, rougissante jusqu'aux écailles.
« Oh, mais ce n'est pas de la flatterie d'exprimer des évidences. Il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître en vous l'image parfaite de la beauté meurtrière et exquise des Enfants d'Outrecendres. » continua Draco, un sourire carnassier sur les lèvres.
«Mais tu as une langue de miel, enfant... Tous les Sang-chauds sont-ils comme toi ou es-tu seul à être passé maître dans l'art du compliment ?
- Je ne fais que décrire aussi exactement que je le peux ce que j'ai sous les yeux, douce dame. Ne convient-il pas d'admirer la beauté partout où on la trouve ?
- Je ne mets pas en doute ta bonne foi, petit ange. C'est juste que la plupart des hommes ne partagent pas ton enthousiasme et ton amour pour le peuple des écailles. Ils nous craignent et nous détestent, et je suis juste surprise de rencontrer un Sang-chaud qui sache apprécier la beauté froide des reptiles... »
Draco jubilait intérieurement. Un vrai jeu d'enfant... Il poussa un soupir à fendre les pierres, les sourcils froncés dans une mimique de douleur affectée qui aurait fait pâlir d'envie n'importe quel acteur de la Comédie Sorcière.
« Ils ne comprennent pas le peuple des écailles. Et ce qu'ils ne comprennent pas, les hommes ont toujours eu tendance à le craindre et le haïr. Je vous prie cependant de croire que tous les Sang-chauds ne sont pas de cet avis, même s'il en est encore parmi eux pour se comporter avec une grossièreté et un aveuglement si époustouflants que je n'oserais même pas vous raconter les extrémités où cela les conduit...
- Tu as l'air fâché, enfant. L'une de ces personnes t'aurait-elle offensée de quelque manière que ce soit ? »
Mäélyssah semblait à présent véritablement inquiète. Draco leva vers elle des yeux bleus pleins de larmes, une moue triste perdue sur ses lèvres fines.
« C'est que je ne voudrais pas vous ennuyer avec mes histoires... »
Harry crayonnait à toute vitesse sur sa quatrième feuille de parchemin, mordillant avec acharnement sa lèvre inférieure. Bon sang, mais comment faisait Hermione pour maintenir un rythme pareil à chaque cours ?! Il avait l'impression que sa tête allait exploser et il commençait presque à avoir une crampe au poignet. Et puis c'était tellement difficile de se concentrer en sachant ce que Remus était en train d'endurer en ce moment même... Harry avait l'esprit tellement embrouillé qu'il se demandait par quel miracle il arrivait encore à aligner deux idées cohérentes sur le papier. Malfoy devait avoir un mal de chien à comprendre ce que le Griffondor lui racontait sur les salamandres et les dragons parce que cela faisait maintenant plus de vingt minutes qu'il continuait à « traduire » sans avoir la moindre idée de ce qui sortait de sa bouche. Pas que ça ait la moindre importance : il s'agissait de Malfoy après tout...
Une bouffée de culpabilité envahit Harry et il rougit violemment quand il réalisa ce qu'il était en train de penser. Etait-ce vraiment lui, le héros de Griffondor, qui se laissait aller à ce genre de vengeances mesquines ? Avant d'être son ennemi juré, Draco était un élève de septième année qui avait besoin de suivre ses cours et qui devrait sûrement répondre à des questions sur les salamandres d'Outrecendres pour ses ASPICS à la fin de l'année. Et pour avoir une chance de réussir ses examens, il avait besoin de lui, Harry Potter. Le problème était simple, et il ne laissait pas de place pour les vengeances ridicules et puériles.
L'esprit empli de bonnes résolutions, le Griffondor se tourna vers Draco, résolu à prendre son rôle de traducteur un peu plus à cœur. Et se trouva face à un grand vide là où se tenait le Serpentard quelques minutes plus tôt.
Harry cligna des yeux, interloqué. Où était donc passé ce fichu blondinet ? Le regard d'émeraude glissa doucement sur l'ensemble de la classe, s'arrêtant rapidement sur une touffe de cheveux blond platine. Le Serpentard était accroupi à quelques mètres de là, une main appuyée nonchalamment contre les barreaux de la cage aux salamandres.
Harry s'approcha d'un pas souple et mesuré de chasseur à l'affût, toutes ses bonnes intentions subitement oubliées. Et puis quoi encore ?! Il n'allait tout de même pas continuer à culpabiliser alors que Malfoy ne prenait même pas la peine d'écouter le cours !
Une vague de murmures sifflants parvînt à son oreille et il se figea. Du Fourchelangue ? Avec qui le Serpentard était-il en train de parler ? Une seconde voix se fit entendre, stridente et haut-perchée.
« IL A DIT CA ?
- Et bien pire encore, douce dame, mais je craindrais trop de blesser vos chastes oreilles en vous répétant le reste de ses propos...
- Malfoy ? Qu'est-ce qui se passe ici ? Avec qui parles-tu ? »
Draco se retourna en sursaut, étouffant un juron. Devant lui se tenait un Harry Potter aux sourcils froncés, et étant donné sa mine furieuse le Serpentard était prêt à parier qu'il n'avait pas apprécié qu'on lui fausse compagnie... Maudits soient les Griffondors et leur manie de toujours apparaître au mauvais endroit au mauvais moment ! Il dédia au brun son plus beau sourire et se tourna vers Mäélyssah avec un moulinet théâtral, emplissant ses gestes de toute la grâce distinguée et nonchalante qu'il avait appris à cultiver lors des innombrables réceptions mondaines où l'avait traîné Narcissa.
« Douce amie, laissez-moi vous présenter le jeune homme dont je vous ai tant parlé. Voici Harry Potter, l'autre Sang-chaud qui peut, comme moi, parler le langage des écailles. Harry, je te présente Mäélyssah... »
La salamandre inclina doucement la tête en signe de bienvenue et Harry lui rendit son salut avec circonspection. Il ne savait pas à quoi jouait le Serpentard, mais son large sourire ne lui disait rien qui vaille. Il n'aurait jamais dû baisser sa garde... Il ouvrit la bouche pour parler mais Draco le prit de vitesse, toujours souriant.
« Mais je vois que l'heure tourne et que la fin du cours approche... Ne serait-ce pas trop vous demander que de me rendre dès maintenant ce petit service dont nous avons parlé tout à l'heure, douce dame ?
- Rien ne pourrait me faire plus plaisir, enfant, crois-moi. »
Harry fit un pas en avant, à présent complètement alarmé.
« Malfoy... »
Le blond resserra sa prise sur sa baguette et avant que le Griffondor ne puisse intervenir, il murmura : « Alohomora ! ».
La porte de la cage des salamandres s'ouvrit toute grande et Mäélyssah s'en échappa en un instant, poussant de longs sifflements aigus dans sa joie de se trouver de nouveau libre. Les autres salamandres ne furent pas longues à suivre son exemple. En quelques instants, la clairière se transforma en un véritable champs de bataille, les élèves se jetant à terre en poussant des cris paniqués tandis qu'Hagrid tentait en vain de calmer le chahut général.
« Du calme, tout va bien ! Ces créatures ne sont pas agressives, elles veulent juste sortir d'ici ! Ne faites aucun mouvement brusque dans leur direction et elles ne vous attaqueront pas ! Restez calme ! »
Le chaos était malheureusement si total qu'aucun des étudiants ne prit la peine d'écouter Hagrid, et les choses ne firent qu'empirer lorsque l'une des salamandres résolut de contredire le demi-géant en se jetant sur l'un des élèves qui ne l'avait pourtant pas provoquée.
Poussant des cris d'orfraie et se débattant de toutes ses forces, le jeune homme, un Griffondor, ne parvenait pas à se débarrasser de la petite peste volante qui tournoyait sans relâche autour de lui, arrachant de ses griffes de pleines poignées de cheveux, de tissus et de chair.
Il y eut encore quelques cris, un beau fouillis de serres et d'ailes, et enfin l'éclair de jade si caractéristique des flammes d'acide.
Et puis plus rien.
Le silence retomba sur la clairière et le petit groupe de Griffondors et de Serpentards resta un moment interdit, ne parvenant pas tout à fait à croire à la disparition des salamandres. Puis peu à peu, tous les regards se tournèrent vers la silhouette hagarde qui restait immobile au centre de la clairière, tremblant de tous ses membres, serrant contre elle son bras brûlé.
Hagrid se racla la gorge, ramenant vers lui l'attention de ses élèves.
« Le cours est terminé pour aujourd'hui. Nous nous reverrons mardi prochain, et vous me rendrez vos devoirs sur les salamandres d'Outrecendres, leurs habitudes alimentaires et leur habitat naturel. Trois rouleaux de parchemin minimum, n'oubliez pas. A la semaine prochaine. »
La plupart des élèves se précipitèrent en direction du château sans demander leur reste, semblant plutôt pressés de quitter le cours de Soins aux Créatures Magiques. Après tout, il n'y avait pas de raison pour que les salamandres ne décident pas soudain de revenir exterminer le reste des étudiants de Poudlard... Hagrid poussa un soupir à fendre les pierres et se tourna vers Ron Weasley qui était toujours accroupi sur le sol, les yeux agrandis de stupeur.
« Je suis vraiment désolé, Ron... D'habitude, les salamandres n'attaquent pas directement les êtres humains, ou en tous cas pas sans une bonne raison. Montre-moi ton bras... »
Le demi-géant grimaça en voyant la peau rougie et les cloques sanglantes qui commençaient déjà à apparaître sur l'avant-bras et la main du rouquin.
« Harry ! Hermione ! Est-ce que je peux vous demander d'accompagner Ron à l'infirmerie et d'expliquer à Mme Pomfresh ce qui s'est passé ? Il faut que je voie si je peux récupérer quelques unes de ces salamandres, ou au moins que je vérifie qu'elles ne causeront pas trop de dégâts... »
Les deux Griffondors hochèrent la tête en signe d'assentiment mais durent changer leurs plans lorsque Ron refusa la main qu'Harry lui offrait pour se relever avec un reniflement dédaigneux, murmurant entre ses dents qu'il n'avait pas besoin d'un traître pour l'accompagner à l'infirmerie.
Harry resta silencieux un moment, plongé dans ses pensées. Puis :
« Malfoy... C'est toi qui as lâché cette salamandre sur Ron, n'est-ce pas ? » Le ton était neutre, désintéressé. Draco hocha la tête en signe d'assentiment. A quoi bon nier, de toutes façons ?...
« Pourquoi ? Je croyais que nous avions fait un pacte...
- Et je n'ai pas brisé ce pacte. J'avais promis de ne pas te faire de mal, ni à toi ni à aucun de tes amis. Mais ces derniers temps, je ne crois pas que Weasley ait agi comme un véritable ami. Après la façon dont il s'est comporté ce matin envers toi, je pensais qu'il avait besoin d'une bonne leçon...
- Il est à l'infirmerie, Malfoy ! Tu ne crois pas que c'est un peu démesuré comme leçon ?
- Mäélyssah n'était pas censée faire ça. Je lui avais juste dit de lui prendre sa baguette pour le faire enrager un petit peu... Je suppose qu'elle a voulu faire un peu trop de zèle, ou bien que Weasley a failli la blesser et qu'elle a paniqué. Ca ne devait pas se passer comme ça... »
Harry fixait toujours l'entrée de la forêt Interdite, l'air absent.
« Et d'abord, comment as-tu fait pour te faire obéir au doigt et à l'œil d'une salamandre d'Outrecendres ?
- Voyons, Potter, depuis le temps tu devrais savoir que personne ne peut résister à mon charme... »
Le Griffondor se tourna vers le blond et le gratifia d'une grimace on ne peut plus explicite. Bon, d'accord, certains le pouvaient...
« J'ai juste raconté à Mäélyssah comment Weasley t'avait transformé en rat des champs et t'avait enfermé tout seul dans un placard avec Miss Teigne quand il avait appris que tu pouvais parler fourchelangue, puisque selon lui tous les amis des serpents sont des suppôts du Seigneur des Ténèbres. Ah oui !... Je lui ai aussi dit qu'il avait traité les salamandres d'Outrecendres d' « affreux lézards lobotomisés ».
La mâchoire de Potter se décrocha tandis qu'une expression d'horreur intense se peignait sur son visage.
« Mais... Mais Ron n'a jamais rien fait de tout ça ! »
Draco sourit d'un air satisfait. « Non. Mais il n'y avait personne pour me contredire, non ? »
Harry secoua la tête d'un air fatigué, se mordant la lèvre pour ne pas sourire. Il avait beau être en colère contre le blond pour avoir blessé un de ses amis, il ne pouvait s'empêcher de penser que Ron l'avait bien mérité. Et ce n'était pas désagréable de voir Malfoy utiliser ses « talents» de Serpentard pour prendre sa défense, pour une fois.
« Tu es vraiment un cas désespéré, Malfoy... »
Draco décocha au Griffondor un sourire rayonnant, et Harry se demanda comment il pourrait jamais en vouloir au blondinet quand il lui souriait comme ça. Puis il se rappela.
« Tant qu'on en est aux choses désagréables, est-ce que tu pourrais m'expliquer pour quelle obscure raison tu m'as faussé compagnie en plein cours de Soins aux Créatures magiques ? Je me donne un mal de chien pour que tu puisses suivre normalement en classe, et toi tu ne prends même pas la peine de m'écouter ?! J'espère pour toi que tu as une bonne explication parce que moi ça ne m'amuse pas de jouer les interprètes pour un gamin irresponsable qui n'a même pas la décence de prendre ses études au sérieux ! »
Draco leva les yeux au ciel, partagé entre l'amusement et l'irritation.
« Bon sang, Potter, mais écoute-toi ! Tu deviens pire que Granger ! Je sais déjà tout ce qu'il y a à savoir sur les salamandres d'Outrecendres. Je n'avais pas besoin d'écouter ton copain le demi-géant débiter ses banalités, j'ai préféré me consacrer à une activité plus... constructive.
- Constructive ? Parce que lâcher un lézard sanguinaire sur mon meilleur ami est une activité constructive ? »
Draco hocha la tête, son visage ayant retrouvé son masque d'arrogance habituel. Harry tremblait à présent de colère.
« Merlin, Malfoy, tu ne comprends vraiment rien à rien, n'est-ce pas ? Tout le monde essaie de t'aider à retrouver ta vraie forme, ou au moins à vivre le mieux possible pendant que tu es dans ta peau de demi-dragon, et toi tu trouves encore le moyen de tout gâcher et de nous pourrir la vie ! Tu ne pourrais pas essayer de te conduire comme un être humain raisonnable pour une fois au lieu de jouer au gosse ? On a nos ASPICS à la fin de l'année, au cas où tu l'aurais oublié ! »
Draco eut un reniflement dédaigneux.
« Tu te comportes comme une vraie mère poule, Potter ! Ce n'est pas d'avoir loupé un malheureux cours de Soins aux créatures Magiques qui va m'empêcher d'avoir mes ASPICS...
- Ah oui ? Et tu comptes les passer en fourchelangue ? »
Le Serpentard cilla, ne comprenant plus où Harry voulait en venir.
« Tu n'as vraiment rien écouté du cours, n'est-ce pas ?... Au bout de la première demi-heure, j'ai demandé à Hagrid s'il ne pouvait pas nous parler des dragons plutôt que des salamandres. Après tout, les deux sujets ne sont pas très éloignés et les dragons sont au programme pour les ASPICS. Et surtout, il me semblait que cela pouvait être utile d'en savoir plus sur la créature en laquelle tu es à moitié métamorphosé si on voulait avoir l'ombre une chance de te ramener à la normale. Et tu n'as même pas pris la peine d'écouter... »
La voix du Griffondor était lourde de reproches et d'amertume et Draco sentit une pointe de culpabilité lui serrer le cœur. Merlin, mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Il n'allait tout de même pas se sentir mal parce qu'il avait déçu Harry Potter ?! Le Griffondor n'était rien pour lui, rien ! Même pas un ami, même plus un ennemi, rien ! Un rien qui avait accepté de l'aider contre toute logique et qui avait affronté sa Maison toute entière et ses meilleurs amis pour qu'il ait une chance de redevenir humain, mais un rien quand même...
« Ecoute, Potter, ça me touche vraiment beaucoup que tu t'inquiètes pour moi mais tu peux me croire quand je te dis que je n'ai pas besoin d'en savoir plus sur les salamandres ou sur les dragons. Tu croyais vraiment que j'allais essayer de me changer en un animal sur lequel je ne m'étais pas renseigné auparavant ? Je m'intéresse aux dragons depuis que je suis enfant et j'en sais sûrement plus sur le sujet que n'en saura jamais ton cher Hagrid alors... »
A la grande surprise du Serpentard, Harry l'interrompit d'un grand éclat de rire.
« Tu ne changeras vraiment jamais, Malfoy... Un jour ton arrogance te perdra. Tu en sais toujours plus que tout le monde, n'est-ce pas ? Même plus que Hagrid, dont le rêve a été d'avoir un dragon depuis plus de quarante ans, et qui a même été jusqu'à ramener un œuf de norvégien à crête à Poudlard quand j'étais en première année? Et plus que Charlie Weasley, qui travaille avec les dragons en Roumanie? Oui, sûrement que oui... Tu n'avais vraiment pas besoin d'écouter ce cours... »
Draco était vexé à présent.
« Si tu doutes de ce que je dis, vas-y : explique-moi un peu ce que le demi-géant vous a raconté et je te dirai s'il en sait vraiment plus que moi. »
Harry eut une moue dédaigneuse.
« Je ne crois pas, non ! J'ai déjà pris la peine de te traduire ce cours et tu ne m'as pas écouté, je n'ai pas l'intention de me répéter. Si tu veux savoir ce dont Hagrid a parlé, voilà mes notes, et débrouille toi avec ça. »
Là-dessus, le Griffondor tourna les talons. Draco jeta un coup d'œil sur le parchemin qu'il tenait à la main et poussa un juron : les lignes d'encre noire dansaient devant ses yeux dans un fouillis d'arabesques indéchiffrables. Il se mit à courir pour rattraper Harry, furieux.
« Potter ! Espèce de Griffondor stupide, tu sais très bien que les serpents ne savent pas lire ! »
Le jeune homme laissa échapper un hoquet de rire narquois et accéléra le pas.
« Notes sur les dragons,
Cours de Soins aux Créatures Magiques.
Dragon : du latin draco, draconis : dragon, serpent.
Les premiers témoignages de l'existence des dragons nous ont été rapportés par des Moldus, qui considéraient traditionnellement le dragon comme un monstre fabuleux, un animal fantastique symbole de la vigilance impitoyable. On le représentait généralement avec des griffes de lion, des ailes d'aigle et une queue de saurien. Selon la légende, les dragons ne dormaient jamais et étaient employés pour garder des trésors sur lesquels ils exerçaient une surveillance jalouse et farouche. Les Moldus éprouvaient une crainte superstitieuse pour ces créatures redoutables. Les récits anciens comme les textes bibliques et mythologiques mentionnent à de nombreuses reprises l'apparition de grands reptiles, qu'il s'agisse d'Hercule tuant le dragon veillant sur les pommes d'or du jardin des Hespérides, de l'ange Michel terrassant l'antique dragon ou bien des chevaliers du Moyen-Âge qui affrontaient les dragons pour l'amour de leurs belles demoiselles.
Le mythe du dragon se répandit chez les Moldus avec une force peu commune et il devint même rapidement un des symboles les plus forts du Mal et du démon : un monstre infernal, le « Dragon de l'Apocalypse ». L'image du dragon était si omniprésente dans les esprits qu'il fallut attendre le 7ème siècle pour que le monde sorcier se décide à ne plus considérer les dragons comme une personnification de la peur des Moldus face au mal et à la fin du monde, mais plutôt comme une espèce de reptiles vivants et bien réels.
C'est à cette époque qu'un jeune Auror du nom d'Ethaniel Dantès prit la tête d'une expédition dans les régions les plus reculées d'Europe Centrale, espérant trouver le fameux temple d'Athek, où les Babyloniens auraient selon la légende déposé des documents contenant des renseignements sur la position de l'antique Atlantide. Les voyageurs ne trouvèrent pas de temple mais le nid d'un Magyar à pointes qui leur fit la démonstration de la vigilance légendaire des dragons quand il s'agit de protéger leurs œufs. Quand il rentra en Angleterre en compagnie des trois seuls autres survivants de l'expédition, Dantès dut tout d'abord faire face à une vague d'incrédulité face à sa découverte avant que le monde sorcier tout entier ne s'embrase et ne se lance dans une chasse aux dragons passionnée.
Le massacre se poursuivit jusqu'au milieu du 15ème siècle, date à laquelle les accords concernant la Protection des Dragons furent conclus à Cauterets. Ces accords furent renforcés plus tard en 1692 lorsque la Confédération internationale des sorciers mit finalement au point la fameuse convention de Godthaab (lors de laquelle il fut entre autres décidé que l'existence de certaines espèces de créatures magiques devrait désormais être dissimulée aux Moldus).
Depuis cette époque, les hommes n'ont eu de cesse d'étudier les Grands Dragons et si les connaissances que nous avons de ces créatures fascinantes n'ont cessé d'augmenter, le mystère qui les entoure n'en reste pas moins toujours épais comme de la purée de pois.
Il existe plusieurs espèces de dragons : Vert Galois, Magyar à pointes, Boutefeu chinois...Chaque espèce est dotée de caractéristiques physiques un peu différentes, adaptées à leur habitat naturel. Il existe une dizaine d'espèces de dragons différentes et ces créatures se trouvent à peu près sur toute la surface du globe. Cependant, nous ne nous intéresserons ici non pas aux particularités de chaque espèce, mais plutôt aux attributs que tous les dragons ont en commun.
D'une taille qui peut aller de 4 à 28 mètres de long, le dragon est un reptile, et donc une créature à sang froid. Il se caractérise par un corps assez fin couvert d'écailles plus dures que l'acier le plus solide, des ailes membraneuses et puissantes qui lui permettent de voler plus haut que la plupart des volatiles, et une queue de saurien capable de se transformer en une arme tout à fait redoutable.
Les dragons se différencient des autres espèces animales par l'affinité tout à fait exceptionnelle qu'ils semblent entretenir avec la magie. En effet ils n'ont pas été considérés de toute éternité comme des monstres dangereux uniquement à cause de leurs attributs de prédateurs redoutables, mais aussi parce que leurs écailles semblent leur procurer une sorte de bouclier magique naturel qui les protège contre la plupart des sorts mineurs et certains sorts majeurs.
Cette protection magique a longtemps laissé les spécialistes en Magizoologie perplexes : il est en effet hautement inhabituel de voir la magie réagir activement autour d'une espèce animale, même magique. Ce genre de réactions était jusqu'alors réservé aux peuples « pensants » tels que les centaures, les sorciers ou les Êtres de l'Eau. Ce problème a d'ailleurs alimenté des débats animés lorsqu'il a fallu décider dans quelle catégorie le Ministère de la Magie classerait les dragons : « animaux » ou « êtres pensants » ? Finalement il a été décidé qu'en l'absence de preuves concernant l'intelligence et la conscience hypothétiques des dragons, ils seraient considérés comme des créatures magiques ordinaires (la tendance qu'ils présentaient à dévorer tout sorcier assez imprudent pour s'approcher de trop près les rendant de toutes façons incapables de prétendre au titre de « peuple civilisé ». Pour de plus amples informations, voir « Le Ministère de la Magie et les peuplades non-humaines », par Andréas Darchantoore, éditions du Fourchu.)
Quoi qu'il en soit, cette protection magique fait des dragons une espèce tout à fait à part dans les annales du monde sorcier et le comportement étrange qu'adopte la magie autour d'eux ne fait qu'entretenir le mystère qui entoure ces grands reptiles. Pourquoi n'est-il pas possible pour un sorcier d'adopter la forme animagus d'un grand dragon ? Pourquoi le symbole du dragon est-il le seul à pouvoir éveiller la puissance nécessaire à l'usage de la nécromancie ? Pourquoi l'aura et la signature magique des dragons sont-elles aussi froide et minérales que celles d'un mort alors que la magie qui les protège est sans conteste celle du feu et de la vie ? Autant de questions qui n'ont toujours pas trouvé de réponses.
Si les pouvoirs qu'on leur attribue sont nombreux et variés, tous se recoupent sur un point : c'est la puissance dont disposent ces créatures. En potions par exemple, le sang de dragon est nécessaire pour la préparation de nombreux remèdes majeurs. Ajouter quelques grammes de poudre d'écaille dans un élixir d'Ambroçur démultipliera son efficacité par cent, et la salive de dragon est connue pour ses formidables propriétés curatives. Pour toutes ces raisons, les dragons ont longtemps été chassés et exterminés systématiquement jusqu'à ce qu'un mouvement commun des Ministères de la Magie partout dans le monde ne décrète la chasse aux dragons interdite. Aujourd'hui, ces créatures sont protégées et des chercheurs de tous les pays ont tout le loisir de les étudier en détails, ou en tous cas aussi en détail que les dragons eux-mêmes les autorisent à le faire... »
Ayé ! J'ai enfin terminé le chapitre 3 !
Comme d'habitude svp svp svp laissez-moi une review pour me dire ce que vous en pensez et vous vous attirerez ma reconnaissance éternelle...
J'aimerais aussi savoir s'il y avait quelqu'un parmi vous qui serait éventuellement d'accord pour me bêta-lecter parce que je pense que j'en aurais bien besoin...
Je vous fais tous de gros bisous et à très bientôt pour le chapitre 4 (enfin j'espère... j'essaierai de faire de mon mieux pour l'envoyer dans des délais raisonnables, mais même comme ça je ne suis pas très sûre de ce que ça va donner, surtout avec la rentrée qui approche... En tous cas je pense que je ne mettrai pas 3 mois pour updater cette fois-ci... J'espère.......)
