Pendant ce temps là au Nord de la Sibérie :

Hyoga : Pourquoi ???

Ce simple mot il le répétait à longueur de journée depuis maintenant deux ans. Il ne comprenait pas pourquoi son tendre et bien-aimé l'avait quitté... Il retournait ces faits et gestes et ne comprenait pas.

Ce qu'il avait vu était un simple baiser, pas de quoi partir et l'abandonner ainsi à son sort... Seul, triste, vivant dans les souvenirs de ces moments heureux.

Hyoga était seul et se gardait bien de vouloir de la compagnie, toute personne qui s'approchait un peu de lui avait à faire à un Iceberg, encore plus grand que celui qui à fait couler le titanic.

Le jeune homme se négligeait, il avait les habits déchirés, la barbe naissante (quoi que là elle soit déjà bien née la barbe), ivre la plupart du temps... Il noyait son chagrin dans l'alcool et cela ne regardait personne.

Tous les habitants du village étaient bien tristes de le voir ainsi et de ne rien pouvoir faire.

Un soir titubant en rentrant chez lui, il trébucha sur la première marche des escaliers du perron extérieur et s'ouvrit l'arcade. Il était sonné et rampa jusqu'à l'intérieur. Il posa son front brûlant contre la vitre glacée, les larmes coulaient à flot sur son visage et se mit à penser aussi fort qu'il le put en espérant que Shun l'entendrait, c'était stupide, une tentative désespérée de sa part de prendre contact avec lui en sachant bien qu'il ne décrocherait pas le téléphone ni ne répondait à ces lettres...

Hyoga (pensées) : Oh mon amour... Mon ange de pureté je regrette tellement, je n'avais aucunement l'intention de te faire souffrir et maintenant j'en paie le prix fort.

J'aimerai tellement que tu me croies, que tu comprennes que cet acte stupide, irréfléchi et irresponsable n'avait rien d'intentionnel... Je l'avoue c'était inutile et cruel de ma part...

Je ne sais pas ce que je voulais trouver à ce moment là mais je sais une chose c'est que j'ai perdu au même instant la seule personne qui donnait un sens à ma vie... Qui faisait battre mon cœur... Qui me faisait croire que j'étais quelqu'un d'important...

Ces pensées avaient de plus en plus de mal à ce faire claire dans son esprit, l'alcool y étant pour beaucoup.

C'est fou comme l'amour et l'absence d'un être aimer peut faire de l'homme le plus fort, le plus beau et le plus vivant, une véritable épave, triste, laide, morte sans aucune force intérieure.

Non seulement ce soir là il avait brisé sa vie, mais un autre couple en avait pâti... Il avait brisé deux choses, pour une raison stupide, un mot déplacer de quelqu'un et il s'était emporter... Comme d'habitude mais cette fois, c'était la fois de trop.

Une fois de plus il n'avait pas réfléchi et c'était laisser emporter... Malheureusement cette fois là il fut surpris... Mais enfin ça n'était qu'un baiser, un simple baiser... Pourquoi ?

Pourquoi faut-il que la vie soit aussi dure et cruelle ? Tu te crois enfin heureux, tu tiens ce bonheur entre les mains et en un quart de secondes plus rien... Le vide... Le néant... Le trou noir...

La neige tombait à présent et recouvrait de son manteau blanc les rues du village... Semblant tout purifier, le rendre immaculé... Pourtant ça n'avait aucun effet sur Hyoga, ni sur ce sentiment qui le tiraillait de l'intérieur, qui faisait que ces entrailles se déchiraient en mille morceaux et était transpercées par des milliers de tisonniers ardents...

Le soir quand il s'endormait, il voyait ce visage d'ange avec ces longs cheveux verts, ces yeux émeraude... Ce même visage qui hantait ses rêves et qui occupait toutes ces pensées...

Toute volonté avait été enlevée à Hyoga, comme s'il attendait que la mort vienne le prendre, il ne s'offrirait pas à elle, mais ne ferait rien pour vivre "normalement" sans son ange...

Bien sur au début; il s'était battu mais il n'avait pas comprit que la douleur que ressentait Shun était trop vive, trop intense... Et qu'il n'était pas disposé à lui pardonner.

Maintenant que le temps avait passé, il devrait essayer de le contacter de nouveau mais il ne supporterai pas l'échec... Pas une nouvelle fois, ça serait la fois de trop.

Pourtant un événement va peut-être tout changer...

Au petit matin, Hyoga se réveilla dans un pitoyable état... Il avait horriblement mal à la tête, elle le brûlait et il y avait cette douleur si intense... Il se leva et alla se regarder dans un miroir. Il vit alors la blessure de la veille et soupira exaspéré... Un coup de sang monta en lui et donna un coup de point dans le miroir... L'effet fut immédiat, le miroir se brisa et sa main était ensanglantée.

Hyoga : Manquais plus que ça... - soupira-t-il

Au même instant la sonnette de la maison retentit.

Hyoga : Pas si fort, pitié...

Il marcha tant bien que mal vers la porte, s'enveloppant la main dans un torchon sale.

Hyoga : Oui...

Femme : Vous avez du courrier.

Hyoga ouvra la porte et regarda la jeune fille.

Une jeune femme venait apporter le courrier et sursauta en voyant Hyoga, on l'avait prévenue mais elle ne s'attendait pas à ça.

Femme : Dure nuit n'est-ce pas ? - dit-elle en s'efforçant de sourire.

Hyoga la regarda d'un air exaspéré... : Ça fait deux ans que ça dure...

Femme : Vous deviez l'aimer celle qui vous à fait ça...

Hyoga : Pardon ?

Femme : Oui celle qui vous à mit dans cet état là, vous deviez beaucoup l'aimer.

Hyoga fit un drôle de sourire en comprenant soudain.

Hyoga : Ce n'est pas elle mais lui, Shun il s'appelait Shun. C'est quoi la lettre ?

La femme resta interdite sur le moment; elle ne s'attendait pas à cette réponse... elle le regarda la bouche ouverte.

Hyoga avait une once de plaisir à la voir comme ça, c'était le genre de phrase qu'il aimait sortir quand on lui parlait de son amour pour un homme. Il ne c'est jamais cacher et n'en ressentait aucune honte.

Hyoga : Bon alors c'est quoi ?

Femme : Qu... quoi quoi ? - elle reprenait ses esprits peu à peu

Hyoga : La lettre

Femme : A heu oui... La lettre... Tenez - elle la lui tendit.

Hyoga : Merci bonne journée - et il referma la porte au nez de la jeune femme.

Il ouvra la lettre et lut le mot de Seiya et Saori, il en rigola en pensant que c'était bien la dernière chose à laquelle il voulait assister, au bonheur des autres alors que lui ne ressentait que le néant.

Il jeta le mot et s'effondra contre le mur, se laissant glisser à terre et se mit à pleurer, il s'allongea sur le sol et se recroquevilla sur lui-même... Le sommeil l'emportant sur le reste...

Et les jours s'écoulèrent ainsi...