RAR "une saveur à découvrir" en fin de page
Repère : Il s'agit de l'interrogatoire de Peter, donc la scène se passe peu avant le dernier OS, sur Sirius et Nora.
Dédicace : A Lola, parce que c'est son coup de fil qui m'a ramené l'inspiration qui me faisait défaut depuis quelques jours "Merci ma muse !"; et à Carine, pour de nombreuses raisons aussi valables les unes que les autres ;-)
Et hop là ! Encore un p'tit OS de derrière les fagots rien que pour vous ! Bon, j'ai un peu dévié de mon idée d'origine en faitça part un peu un philosophie ce truc lol, mais ça m'a bien plu de prendre ce prétexte pour montrer une nouvelle facette de Remus, Sirius et Tara. Ah oui, avertissement, attendez-vous à voir Remus comme je ne vous l'ai jamais montré et comme je ne vous le montrerai jamais plus… quoi que… -D
Faiblesse et lâcheté ne sont pas mères de traîtrise
Plusieurs jours avaient passé depuis la capture du traître, et les informations récoltées, bien que faibles compte tenu du peu de confiance que mettait Voldemort dans l'homme, leur avait été d'une grande utilité pour confirmer de nombreuses suppositions. En soi, il n'y avait plus aucune raison de garder l'homme au Square Grimmaurd pour l'interroger, mais tout n'avait pas été dit. Depuis le début, l'homme leur cachait quelque chose, une chose qu'ils ne parvenaient pas à lui faire avouer, mais Sirius s'en moquait bien : plus il s'obstinerait à se taire et plus il aurait la possibilité de lui faire payer ses crimes.
Il ne faisait nul doute que si Sirius et Remus s'étaient retrouvés seuls avec Pettigrow, celui-ci n'aurait pas survécu ne serait-ce qu'une demi heure en ces lieux, mais les ordres de Dumbledore avaient été clairs et sans concession possible. Il autorisait les deux hommes à participer à l'interrogatoire à la seule condition qu'ils soient toujours accompagnés d'au moins deux autres personnes et qu'ils n'aient pas sur eux leurs baguettes. Mesure qui avait fait grogner Sirius mais que Remus jugeait nécessaire, ne se sentant pas lui-même d'avoir la force de résister à la tentation d'en finir avec ce traître.
Aujourd'hui, ils étaient six, sans compter Pettigrow, dans la cuisine transformée en salle d'interrogatoire. Jean Lamare était adossé au mur, observant attentivement la scène qu'offrait Sirius, en train de crier sur Peter, comme chaque jour, plus près des deux hommes, Arthur Weasley restait sur ses gardes, prêt à retenir Sirius au cas où leur prisonnier sortirait une phrase en trop. Assise en bout de table, Fiona tapait ses doigts sur la table en lançant des coups d'œil vers Tara, qui restait debout et écoutait sans regarder son ami, Remus se tenant près d'elle, les yeux fixés sur Pettigrow comme s'il ne pouvait pas s'en détacher.
L'ambiance était électrique entre les gémissements de Pettigrow qui se recroquevillait dans son coin pour s'éloigner le plus possible de Sirius et ce dernier qui vociférait dans sa direction, serrant les poings pour éviter de se jeter sur lui et de l'écharper à mains nues.
Sirius considérait que son attitude de ces derniers jours aurait bien mérité une médaille. Il se demandait lui-même comment il avait pu passer autant de temps en présence de ce… cette créature sans tenter de lui faire la peau. Les mots avaient beau défouler, il lui arrivait d'avoir du mal à se retenir de lui donner un coup de poing dans la figure – ce qui était arrivé le premier jour mais la menace de Dumbledore de l'empêcher d'assister à l'interrogatoire avait réfréné jusqu'à maintenant son envie de violence.
Le sorcier attendait quelque chose de celui qui avait jadis était son ami. Il ne désirait pas d'excuses, ni même des explications, cela ne changerait rien, il ne pourrait jamais lui pardonner, quoi qu'il arrive. Il se fichait pas mal de sa rédemption, ce qu'il désirait, c'était le voir souffrir, le voir honteux de lui-même pour que cela le ronge de l'intérieur jusqu'à sa mort, pour qu'il souffre autant qu'il souffrait de sa propre honte…
- Je vous ai tout dit, gémissait le traître, des larmes abjectes coulant sur son visage. Je n'ai rien à ajouter !
- A d'autres Peter ! rugit Sirius en se rapprochant de lui, le visage déformé par la colère et la haine. Tu n'as pas encore déballé tout ton sac et tu vas le faire, crois-moi, alors PARLE !
- Il n'y a rien d'autre ! geignit l'homme prostré. Je vous le jure !
Sirius éclata d'un rire tonitruant sans la moindre joie.
- Tu nous le jures Peter ? demanda-t-il avec mépris. Parce que tu crois que ta parole vaut quelque chose pour nous ? Tu crois peutêtre qu'on va tenir compte des serments d'une immondice telle que toi ?
Pettigrow tremblait de tous ses membres dans son coin et Remus pinça des lèvres lorsqu'il le vit ouvrir la bouche. Comment pouvait-il encore oser essayer de se justifier ?
- Je… Je ne… Tu sais bien que je ne le voulais pas Sirius, se plaignit-il en sanglotant. Je ne pouvais rien faire d'autre ! Je n'ai jamais été aussi fort et courageux que vous ! Je ne pouvais pas…
Le ricanement de Sirius le fit taire et Remus détacha pour la première fois depuis une heure ses yeux du traître. Il n'avait jamais entendu son ami ricaner de la sorte, mélange de rancœur, de mépris et de… remords ?
- Fort et courageux ? répéta l'animagus d'une voix bien trop basse.
Ses poings s'étaient desserrés et ses bras pendaient mollement le long de son corps, le regard qu'il avait posé sur Peter était froid mais aussi en partie vide.
- Qu'est-ce que tu en sais Peter ? demanda-t-il d'une voix rauque. Qu'est-ce qu'on en a à foutre de ta faiblesse et de ta lâcheté hein ? Tu n'as pas encore compris ? Je ne te croyais pas aussi crétin…
Une pause.
- Forts et courageux ? Par Merlin Peter, mais nous sommes tous des lâches ! lança-t-il en éclatant d'un rire sonore. Crois-tu vraiment que j'ai été fort en me laissant emporté par la mort de James et Lily ? Ne penses-tu pas que j'ai été lâche d'abandonner ainsi Harry à cette famille de Moldus dégénérés ? Je n'ai même pas eu la force de clamer mon innocence lorsqu'on m'a enfermé à Azkaban ! Je les ai laissé faire, je n'avais plus envie de me battre ! Faible et lâche ? Mais c'est notre credo Peter !
Le cri et le rire hystérique se Sirius se propageaient dans la pièce sous les regards médusés d'Arthur, Fiona et Jean, mais Remus et Tara, eux, trouvaient un écho en leur âme et conscience aux paroles de leur ami.
Lâche et faible, Remus l'avait été bien trop à son goût. Faible de se laisser emporter par ses sentiments, de ne pas chercher à se sortir des moments douloureux alors qu'on lui tendait la main. Lâche d'être resté immobile et de n'avoir rien fait, se servant de la belle excuse qu'était la douleur pour se justifier. Et cette honte qui l'étreignait…
Lâche et faible, Tara ne le savait que trop bien. Faible qu'elle avait été de céder à Hargow alors que d'autres solutions auraient sûrement pu être trouvée, d'avoir trop parlé de son pouvoir pour en pas avoir à le supporter seule. Que dire de cette immonde lâcheté dont elle avait fait preuve, croyant implorer la force de ne pas la laisser, elle se laissait guider par sa fuite si involontaire. Et cette honte qui la rongeait…
- Nous sommes tous des lâches et des faibles, poursuivit Sirius en se rapprochant bien trop près du visage de Peter. Nous avons tous en nos cœurs une honte qui nous tue à petit feu, qui cherche à nous faire succomber sous le poids de nos erreurs. Des fautes, nous en avons tous commis, et nous devrons vivre avec, quoi qu'il arrive. Nous avons fui, tous autant que nous sommes, nous avons fui la réalité et abandonné les gens que nous aimions parce que nous n'étions pas assez fort pour en supporter plus. Nous t'aurions pardonné Peter, si seulement tu avais fui, comment aurions-nous pu t'en vouloir d'un crime dont nous étions nous-mêmes coupables ? Un ultime recours…
Il baissa la tête un instant et regarda de nouveau Peter, mais cette fois ses yeux lançaient des éclairs.
Ça n'a pas été ton ultime recours, gronda-t-il. Tu n'as pas fui Peter, tu as trahi. Tu as trahi en connaissance de cause, tu as trahi de toute ton âme et de tout ton être, tu as trahi telle que ta nature te hurlait de le faire !
Il criait tellement fort à la figure de Pettigrow que celui-ci avait certainement les oreilles bourdonnantes, mais personne n'intervint, même si en l'instant, il était plus qu'improbable que Sirius puisse se retenir de le massacrer purement et simplement.
- Tu avais le droit d'être lâche ! Tu avais le devoir d'être faible pour prouver ta peur ! Mais ta trahison Peter, ce n'est pas cela ! Combien de force faut-il pour jouer constamment la comédie auprès des gens que tu espionnes ? Quel courage as-tu dû rassembler dans la crainte que nous découvrions ton double rôle ? Tu avais le choix Peter ! TU AVAIS LE CHOIX ET TU L'AS FAIT !
- Non ! hurla Peter, plus qu'effrayé désormais. J'ai essayé de vous protéger ! pleura-t-il. C'est pour ça qu'Hargow…
Il se tut brusquement, se recroquevillant encore plus en réalisant ce qu'il venait de dire, lançant un regard terrifié vers Sirius. L'homme s'était apprêté à répliquer, mais le nom d'Hargow l'avait bloqué dans son élan. Il se redressa lentement en clignant plusieurs fois des yeux, incrédule, espérant que cet imbécile n'avait pas dit ce qu'il avait entendu. Avec une lenteur inquiétante, il tourna les yeux vers Remus et ses espoirs furent réduits à néant : il avait parfaitement compris les paroles de Queudver.
Un silence pesant, uniquement troublé par les geignements de Pettigrow s'abattit sur la cuisine et les regards s'étaient pour la majorité portés sur Remus et Tara. La femme semblait avoir encaissé un choc, les yeux grands ouverts, la respiration difficile, elle fixait toujours un point invisible dans le vide mais l'horreur s'était peinte sur son visage alors qu'elle assimilait ce que signifiaient ces quelques mots du prisonnier. Quant à Remus…
L'homme avait figé. Littéralement. Il s'était avancé vers Sirius pour le calmer lorsque Peter avait pris la parole et s'était statufié au milieu de son geste, son cerveau tournant au ralenti. Etrangement, il ne parvenait à penser à rien, pas même à la phrase que venait de dire son ancien ami, sa tête était comme vidée de toute substance… jusqu'à ce qu'une haine insidieuse pénétra dans son cœur en un flot lent et continu.
- Qu'est-ce que… Hargow… vient faire… ici ? demanda-t-il dans un effort manifeste, toujours immobile.
Le traître releva la tête et sembla retrouver tous ses mots en voyant l'expression insondable sur le visage de Remus, une expression qu'il ne lui avait vu qu'une fois et qu'il savait annoncer un danger immédiat s'il n'obtenait pas ce qu'il désirait. Sirius semblait lui aussi avoir senti les risques carà la surprise de M. Weasley et Jean Lamare, il se recula lentement, fixant son ami avec prudence.
- J'ai fait ça pour vous ! lança-t-il rapidement, les mots se bousculant dans sa bouche. Tu-Sais-Qui aurait compris que je lui cachais quelque chose et il aurait fini par comprendre tout ! En éloignant Tara, je m'assurais de votre protection, il ne pouvait pas vous atteindre ! Alors comme je savais pour Hargow, j'ai été le voir et je lui ai dit en lui recommandant de partir loin, mais je voulais juste vous protéger !
- Comme tu as protégé James et Lily ? demanda Siriusécoeuré, une expression de dégoût sur le visage.
- Mais je…
- C'était plusieurs mois avant la naissance de Harry et Séléné, dit Remus d'une voix bien trop calme et mesurée qui fit frissonner Pettigrow. Peter ? Depuis combien de temps étais-tu au service de Voldemort ? Nous pensions que c'était depuis la naissance de Harry, mais visiblement…
Sirius regarda son ami avec étonnement, se demandant comment il pouvait faire pour garder autant de calme, mais quand il vit ses mains qui commençaient à trembler furieusement, il songea que Peter risquait de passer un très mauvais quart d'heure d'ici quelques instants. Ses yeux dévièrent sur Tara et il sentit sa propre colère – qui s'était atténuée du fait de l'inquiétude qu'il ressentait pour Remus – revenir en force dans ses veines.
La femme semblait tout bonnement anéanti et Sirius comprenait pourquoi. Depuis son retour, ils avaient eu tôt fait de se rendre compte que la façon dont Hargow avait pu être au courant de son don la hantait. Peutêtre auraient-ils dû penser à Peter, mais comme venait de le faire remarquer Remus, pour eux, celui-ci n'avait changé de camp qu'à la naissance de Harry. Parallèlement, Tara avait été bouleversée en apprenant toute l'histoire, car tout ce qu'elle avait pu apprendre en Australie, c'était que James et Lily étaient morts et que Harry était devenu le Survivant. Jusqu'à son retour, elle ne savait rien de l'affaire Black, des épreuves qu'avaient dû traverser Sirius et Remus, et cela l'avait fait encore plus culpabiliser sur ses choix, alors apprendre maintenant que Peter était aussi responsable de cette séparation douloureuse…
- Je… il est venu me voir un mois avant que Tara… Je ne savais pas pourquoi jusqu'à ce que j'apprenne l'existence de la prophétie, alors…
Mais Peter ne put terminer sa phrase car Remus se jeta brusquement sur lui. L'agrippant par le col et le projetant violemment contre le mur, il approcha son visage à deux millimètres du sien.
- NOUS PROTEGER éructa-t-il en cognant la tête de l'homme contre le béton. LA SEULE PERSONNE DE QUI ON AURAIT DU SE PROTEGER, C'EST DE TOI ESPECE DE SALAUD ÇA T'A AMUSE DE JOUER AVEC NOS VIES ? J'ESPERE AU MOINS QUE TU AS PRIS TON PIED EN DETRTUISANT NOS VIES ! ALLEZ PETER ! DIS LE A QUEL POINT ÇA T'A ECLATE DE BRISER NOTRE BONHEUR ! FAIS MOI CE PLAISIR ! DIS MOI QUE NOTRE MALHEUR A AU MOINS SERVI A FAIRE TA JOIE !
Il jeta l'homme à terre tout en continuant à le tenir férocement et le plaqua au sol, l'attrapant par le cou et faisant rebondir sa tête contre le sol, les yeux et l'esprit aveuglés par des larmes la rage, alors que Pettigrow poussait des cris de douleur aigus.
- POURQUOI TU NE DIS RIEN, HEIN ÇA N'AURA MEME PAS SERVI A ÇA ? ALORS POURQUOI PETER ? POURQUOI ?
- Remus arrête !
Arthur et Jean avaient repris leurs esprits en même temps et se précipitèrent sur le lycanthrope pour le retenir alors que celui-ci se débattait, tentant de donner des coups de pieds au traître dont l'arrière du crâne était ensanglanté.
- LACHEZ-MOI ! LAISSEZ MOI LE TUER ! LAISSEZ MOI FAIRE SOUFFRIR CETTE ORDURE QUI SOUILLE NOTRE VUE ! QU'EST-CE QUE ÇA PEUT FAIRE QU'IL CREVE HEIN ? LACHEZ MOI !
- Calme toi ! Tu vas le regretter si tu fais ça ! hurla Arthur.
- Putain Sirius ! Mais aide nous ! rugit Jean qui avait de plus en plus de mal à tenir prisonnier l'homme enragé.
Le diable semblait avoir pris possession de Remus alors qu'il tentait de se dégager avec plus de force que jamais, mais Sirius n'intervenait pas. Le regard haineux, il fixait le sang qui s'écoulait en fine rigole du crâne de l'homme gémissant à terre, plus loin, Tara n'avait pas réagi et Fiona s'était agenouillée face à elle, inquiète, craignant une rechute de son état de l'an passé tellement son regard était vide.
M. Weasley se plaça devant Remus et lui agrippa les bras avec force, le forçant à le regarder dans les yeux.
- Reprends tes esprits ! lui dit-il sèchement. Tu dois être lucide Remus ! Regarde moi. Regarde moi ! CALME TOI ! Calme toi ! Remus Ça va aller d'accord ? Remus ?
Peu à peu, la respiration désordonnée du sorcier se calma et ses yeux semblèrent enfin se fixer sur ceux d'Arthur.
Ça va aller ? Je te lâche mais dis-moi d'abord.
Un silence s'installa sans que les tremblements de Remus ne cesse et il hocha la tête.
Ça va, dit-il d'une voix grinçante. Ça va…
Avec le recul, M. Weasley se dirait qu'il aurait dû attendre que ses tremblements cessent et que la lueur dangereuse dans son regard disparaisse, mais avec le temps, il se dirait aussi qu'il ne regrettait vraiment pas cette erreur…
Avec prudence, il relâcha les bras de l'homme, et comme celui-ci ne réagissait pas, Jean Lamare se décida également à desserrer lentement cette étreinte. Un moment passa dans l'immobilité la plus totale, si ce n'était le corps tuméfié de Pettigrow qui rampait à terre pour retourner se réfugier dans un coin. Tout se passa alors très vite.
Trop rapidement pour qu'Arthur ou Jean puisse réagir, Remus attrapa sa propre baguette, que M. Weasley avait gardé dans une de ses poches durant l'interrogatoire, et la pointa sur Peter, une haine sans commune mesure se peignant sur son visage.
L'homme le sentait dans son cœur, cet insidieux poison qu'il avait jusqu'alors contenu débordait et se déversait en cascade dans la moindre de ses veines, brûlant ses entrailles et consumant son esprit sans pitié, et il l'accueillait avec le bonheur froid et total des tueurs achevant leur victime. Cette haine qu'il n'avait pas osé accepter, qu'il avait rejetée au plus profond de lui, s'était nourrie durant toutes ces années de ses doutes et de ses craintes, et maintenant qu'elle avait des certitudes pour s'enflammer, elle en avait profité et il l'y avait aidé. Maintenant, il était temps qu'elle sorte et détruise le destructeur.
- Exdegustus !
Un rayon jaunâtre surgit de la baguette et frappa de plein fouet Pettigrow, qui poussa une plainte si déchirante que Fiona porta sa main à son cœur, une expression horrifiée sur le visage. Arthur retira aussitôt la baguette des mains de Remus en le repoussant mais il était déjà trop tard.
Au sol, Pettigrow gémissait comme un homme sous torture. Il roula sur le dos et tous purent voir ses yeux exorbités, sa bouche tordue dans un rictus d'agonie, jusqu'à ce que…
- L'anti-animagus ne fonctionne plus ! s'écria Jean en se précipitant vers l'homme, mais Sirius le retint d'une main ferme.
- Ce n'est pas son animagus, se contenta-t-il de dire sans quitter le traître des yeux.
Le journaliste le regarda avec étonnement mais Sirius gardait obstinément ses yeux rivés sur le spectacle abject et horrifiant qui se jouait devant eux. Le corps de Pettigrow se transformait peu à peu mais il y avait quelque chose d'étrange dans cette métamorphose, parce que rien n'évoluait proportionnellement, son tronc gardait sa taille habituelle alors que ses membres régressaient et sa tête prenait la forme d'un rongeur en ne rapetissant pas assez. Sa plainte cessa brusquement alors que ses yeux devenaient deux billes noires et, quelques instants plus tard, tout cessa, son corps restant à moitié métamorphosé seulement.
Incertain, Jean se baissa sur le corps immobile et attrapa ce qui était désormais à moitié une patte pour sentir son pouls.
- Mais… qu'est-ce que vous lui avez fait ? demanda-t-il, abasourdi, regardant Remus.
- Ce qu'il méritait, répliqua froidement l'homme.
- Tara ? Tara répond moi.
La voix de Fiona sembla brusquement ramener ses esprits à Remus. L'éclat de rage disparut brusquement de son regard et ses traits fondirent en inquiétude alors qu'il se précipitait vers Tara, s'agenouillant devant elle.
- Tara ?
Elle leva les yeux vers lui et il se rendit compte qu'ils étaient remplis de larmes. Brusquement, l'ampleur de ce qu'il venait faire le saisit et il baissa la tête, serrant entre ses mains celle de son aimée.
- Pardon, murmura-t-il d'une voix tremblante. Pardon d'avoir fait ça.
Tara lui releva le menton et secoua ma tête alors qu'une larme roulait sur sa joue.
- Tu n'as pas à t'excuser, dit-elle d'une voix faible. Tu n'as fait… que ce que tu devais faire…
Elle passa ses bras autour du cou de l'homme et le serra contre elle avec force en laissant couler ses larmes sans retenue.
Il existait des mots qu'elle devait dire, des paroles qu'elle devrait un jour prononcer, mais pas maintenant, car cela la détruirait. Ces pensées dont elle avait honte, qu'elle sentait impur et ignoble au fond d'elle, qui la faisait se dégoûter d'elle-même, un jour viendrait où elle les dirait, mais pas maintenant, pas si tôt, car elle avait encore trop de honte en son cœur pour ne pas en mourir si elle en rajoutait.
Remus la fit se lever et la soutint pour qu'ils sortent, personne ne s'interposant, mais Tara le fit s'arrêter sur le seuil de la cuisine et se tourna pour regarder Sirius.
- Viens.
Un mot. Simple. Unique. Même pas une invitation, ni une supplication. Juste un mot.
Sirius enjamba le corps du traître et rejoignit ses deux amis, passant son bras autour de la taille de la femme en jetant un coup d'œil à Remus, qui lui sourit faiblement.
Ils montèrent ainsi jusque dans la chambre de Tara et Remus et restèrent silencieux un long moment avant que Sirius ne prenne la parole.
- Je n'aurai pas dû faire de généralités, tout à l'heure. Je parlais pour moi mais je vous ai inclus et…
- Et tu as eu raison, le coupa Tara. J'avoue que je ne te connaissais pas si bon orateur, ajouta-t-elle avec un petit rire.
Remus avait enfoui son visage entre ses mains et poussa un soupir las. Sirius s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule.
- T'as rien à regretter, mon vieux. Il a eu que ce qu'il méritait.
- C'est bien là le problème Sirius, répondit-il d'une voix neutre, je crois bien que je ne pourrais jamais regretter…
Son ami poussa un grognement.
- Te prend pas la tête avec ça. Tout ce que je veux… Ouais, tout ce que je veux maintenant, c'est mettre de côté ce crétin. Je veux me souvenir de James et de Lily, mais lui, je refuse qu'il régisse encore une partie de notre vie. Il en a déjà trop fait.
- Il me faudra juste un peu de temps, sourit faiblement Remus.
Il se leva et regarda par la fenêtre.
- Vous croyez qu'on pourra être fort un jour ? demanda-t-il dans un souffle. Vous croyez qu'on pourra chasser nos démons et ne plus être faible ou lâche ?
Sirius et Tara échangèrent un regard et l'homme passa une main derrière sa nuque, ne sachant quoi répondre.
- Je ne pense pas non, dit alors Tara. En tous cas, moi, je ne le voudrais pour rien au monde. C'est vrai que nous avons commis des erreurs à cause de ça, des erreurs ignobles qui nous rongent, mais cette faiblesse et cette lâcheté que nous avons au fond de nous est une preuve que malgré toutes ces épreuves, nous gardons une part de ce que nous avons été. Même si c'est une part qui peut sembler mauvaise, même si c'est douloureux, je ne voudrais la perdre pour rien au monde, parce que tant que je combattrais cette faiblesse et cette lâcheté, James et Lily, et tous ceux qui sont morts et mouront dans cette guerre, vivront en moi. Si je n'ai plus de faiblesses, contre quoi lutterai-je ? Comment ferai-je pour ne pas sombrer ? Alors, même si j'en ai honte, même si ça fait si mal que j'ai parfois l'impression que j'en mourrais, je veux garder cette lâcheté et cette faiblesse qui n'appartiennent qu'à moi. Je veux… juste savoir qu'elles sont là pour pouvoir les affronter…
Un sourire s'ébaucha sur les lèvres de Remus et Sirius haussa les épaules d'un air moqueur.
- En tous cas, t'es toujours aussi bizarre, toi, lança-t-il avec un clin d'œil à Tara. Bon ! Je crois que je vais aller manger un trucça m'a donné faim toutes ces émotions. J'vous laisse les tourtereaux !
- Sirius ?
L'homme arrêta sa main sur la poignée et tourna un regard interrogateur vers Remus.
- On s'en fout… D'avoir fui et tout le reste, on s'en fout…
- Ouais Lunard, tout çaça a pas d'importance. C'était juste pour lui mettre les points sur les i, confirma Sirius en sachant que les paroles de son ami n'appelaient pourtant aucune réponse.
Il sortit et resta un moment adossé au mur, un sourire désabusé aux lèvres. Bien sûr que ça avait de l'importance, ils le savaient tous, mais un jour ça n'en aurait plus, et les mots de son ami n'étaient qu'une promesse pour l'avenir.
- Merci Remus, souffla-t-il en s'éloignant.
En descendant, le sorcier marqua une pause devant la porte du salon et il grimaça franchement. Faible et lâche, d'accord, mais humble… Il poussa un profond soupir avant de poursuivre son chemin. Il ne la laisserait pas en profiter, foi de Sirius Black !
Fin…
Il est court, je sais, mais c'est un OS après tout ;-) Allez ! A la prochaine !
RAR (une saveur à découvrir) D'accordça remonte à un moment vos reviews, vous les avez sans aucun doute oubliées, mais, dîtes, j'ai pas fait les RAR pour rien, hein /regard de chien battu potté issu de la mutation des yeux d'un petit n'enfant qui demanderait un câlin à sa mère, son père, ses frères ou ses sœurs… Whoho ! Ce serait le bonheu-eur !… Oui, je suis folle, on ne s'inquiète pas/
Milady2 : ENCORE ? Mais il te les faut tous ! lol Ben t'es pas Nora paske t'es toi… (attention, je viens de sortir ma phrase philosophique du semestre, je vais avoir besoin de repos pour rafraîchir mon cerveau après la surchauffe -P) Bon, dans tous les cas, heureuse que tu trouves Sirius biença me rassure -)
Hlne : Ah ben non ! tu me rassures pas en disant « peutêtre » ! (comment ça y'a atteinte à la liberté d'expression ? Je fais que donner mon avis ! Oui, bon, je sais que c'est moi qui ait demandé TOUTES les critiques, mais c'était ma personnalité impartiale qui écrivait à ce moment, là je suis la mauvaise foi -P) Ah vi ! Le masque, déjà, c'est mieux ! lol Plus sérieusement, c'est un peu ce que j'ai voulu retranscrire, quand on pense à tout ce qu'il a vécu, il doit forcément se retenir parfois pour ne pas céder au poids de son passé. Aaah ! Valà qui est mieux ! En effet, c'est tout à fait lui ! C bien Hlne ;-P 2 semaines de tranquillité ! Wééé ! Sauf que j'ai pas pu en profiter vu que je révisais :'( Le monde est trop injuste ! C'était l'autre but de cet OS, développé Nora, que je ne fais que survoler, en tant que perso, dans le MdP, on sait juste que c'est une forte tête en fait lol. Ouuuuuuuuuuuuuuf ! Je respire là ! ;-)
Lola : Tout à fait ! Fight Nora ! Vas-y ! T'es la plus forte ! Montre lui voir à Sirius ! lol Ben oui, du bonheur, ils en méritent tous (si, si Lola, même Séléné) Pk tant de haine ? (moment de réflexion TRES bref) PARCE QUEEEEEEEEEEEEEEE ! (C moi qui l'ai décidé… PTDR !) Un autre OS ? Pour dans pas longtemps très chère (à noter que ma notion du temps est très distordu par rapport à l'ordinaire lol)
Mimichang : (Mince ! Je croyais t'avoir semé, eh ben même pas !) Voui, j'ai bcp aimé écrire Sirius de cette manièreça change et (après relecture) je me rends compte que ça ne choque pas vraiment avec son caractèreça le complète, en fait. Hé hé hé ! La "trahison", déjà bcp de suppositions de part et d'autres et plus farfelues les unes que les autres, surtout que… Allez, je te le dis à toi, "trahison" est utilisé abusivement par Remus, mais chhht ! faut pas dire. Pk abusivement ? Ben comme tu dis, RDV en quatrième année et le p'ti "incident" ;-) (va devenir culte, le p'ti "incident" lol) (La fille qui s'y croit trop et qui va décevoir tout le monde, elle le sent bien -.-… Ké manque de confiance -P)
Audery : Bon, finalement, tu te l'es fait toi-même cet OS Lily/Sev, et avec talent en plus ! remet toi au clavier quand tu veux -P Voici la souffrance de Peter. Je suppose que vous allez râler parce qu'il ne souffre pas assez, mais je ne vais pas faire devenir Sirius et Remus des tortionnaires pour ce… truc lol.
Diony -P Oui, ils vont bien ensemble en effet petit soupir heureux et plein de cœurs qui volettent alentours Mmmh ? Ah oui, ma RAR, pardon. Je disais donc que du romantismeça peut faire de mal à personne ! Bon, là, on change un ch'ti peu de genre… Raaah ! Peter ! Grrr ! lol
Nouna : Je m'éclate avec leurs répliques, et puis ça me fait croire que j'ai de la répartie… Je suis une éternelle rêveuse… mdr ! Ce qui m'éclate encore plus, c'est qu'avec eux, on ne peut jamais savoir s'ils sont vraiment amoureux ou si c'est encore un jeu, même moi je sais pas ! ;-P Mais c'est comme ça qu'ils vont le mieux ensemble après tout, non ? ;-)
Manehou : /Profond soupir de soulagement/ Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuf ! Ah ben ça va alors pour Sirius -) Heureuse que ça t'ai plu, on va essayer de faire en sorte qu'il en soit de même pour ce que j'écris d'autre ;-P
