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Tu sera tombé dans le cristal
Parfois trop seul parmi les brutales
A deviner que tout est fragile
Découvrir que c'est trop difficile
Je me souviens que tu faisais
Parfois comme si tout était vrai
(…)
Juste un signe de toi qui s'enfuit
Je m'endors nos lèvres unies
Bientôt
Si tôt
Invisible en notre nuit
Tu t'endors et tu nous oublies
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Comateen I
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C'était un jour comme les autres.
Le bus arrivait en retard, l'école était assommante, Dudley était stupide.
La vie n'avait pas changé après tout, pourquoi aurait-elle changé ? C'était sans doutes comme ça que les choses étaient censées se passer. Vous vivez des événements qui bouleversent votre vie, qui vous transforment jusqu'au plus profond de votre être, alors qu'autours de vous le monde continue d'être le même, imperturbable. Les bancs et les portails vous regardent, l'air de dire : non mais qu'est ce que ça peut bien faire ?
Ce n'était peut-être pas si important : bientôt, il aurait oublié bientôt, il prendrait le bus le matin sans plus aucune pensée pour un étrange professeur qui détestait les nuits de pleine lune ou pour un vieillard qui pensaient que le ciel appartenait à tout le monde, ni même pour une fille dont les yeux noirs étaient remplis d'étoiles. Est-ce qu'il redeviendrait comme avant ?
Quelque part, au fond de lui-même, il savait que non. Tout changera un jour. Il avait beau n'être qu'un enfant, même s'il ne parvenait pas encore à comprendre, il gardait cette certitude. Sa vie ne se résumait pas cela, non il suffisait d'attendre, attendre que la grande roue le frôle pour qu'il puisse enfin la saisir. Il serait prêt.
Une vague étrange le poussa vers le parc, vers le vieux banc de bois. Il oublierait ces dernières semaines alors autant rendre un dernier hommage.
Le banc était devant lui, immuable comme la vie. Tristement, il laissa sa main courir sur le bois peint. Tu as promis de ne pas pleurer. S'il ne pouvait plus penser à eux, qui le ferait ? Est-ce qu'ils existeraient encore après avoir quitté ses pensées ?
Ca peut te sembler bizarre, mais, tu sais, il y a des fois où c'est mieux d'oublier.
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