Réponses aux reviews:
¤
Leila: Suffit de demander!
Watterlily et Dragonfly: OK, on va y aller doucement (!)
Tout d'abord, merci beaucoup d'être passées, et je suis d'accord avec Watterlily: une review ne fait jamais de mal! (sauf si c'est pas gentil du tout).
D'où me vient mon pseudo? Et bien, des histoires que moi et une amie inventions quand nous étions toutes petites: mon personnage fétiche était une princesse qu'on appelait le faucon bleu (bluehawk, en anglais). Le ".c", c'est parce qu'il y avait déjà un ou une bluehawk sur le site, et je n'avait pas envie d'être un numéro. La lettre c est la première qui m'a traversé l'esprit. Voilà, vous savez tout.
Et non, le journal noir n'a aucun rapport direct avec Tom Jedusor. Par contre, je préfère le dire si vous n'avez pas deviné; l'auteur est le "fils" du premier chapitre.
Et vous n'aimez pas mon directeur? Tant mieux, il est là pour ça; sauf qu'il est plus crétin que méchant. Encore une fois; merci!
Miss-nymphadora: ben voilà. Dis-moi ce que tu en penses!
¤
¤
¤
4. Les intouchables
¤
¤
¤
Oh comme des cygnes
Comme toi et moi comme des étoiles
Nous resterons si pâles
Oh comme des cygnes
Juste toi et moi un peu trop sales
On n'a rien fait de mal
Et on s'enfuit et on voudrait
Rester en vie tout essayer
Aimer la pluie et les fleurs noirs
Rêver nos vies sans trop y croire
Nous sommes le signe
Que toi et moi comme le métal
Nous resterons si mal
Nous sommes le signe
Juste toi et moi notre arsenal
On n'a rien d'anormal
¤
Juste toi et moi.
¤
¤
¤
¤
Intouchable, n : en Inde, hors-caste, paria qui ne peut être touché.
¤
¤
Le journal noir, sixième page.
¤
Il a déjà pris du retard. Les ténèbres sont là, mais il ne les voit pas. La vérité, c'est qu'elles ont toujours été là, il ne sait simplement pas où regarder.
Bientôt la destinée va s'accomplir.
Bientôt le sort de l'enfant sera fixé, précipitant le leur.
Pourquoi s'accorder une seconde chance ? Les hommes sont incapables de changer. Celui qu'ils ont envoyé possède peut-être une lueur de sagesse, mais il ne pourra jamais comprendre la véritable nature du péril qui menace l'enfant.
Un péril qu'ils ne peuvent combattre.
Et ils tomberont. C'est inévitable, s'ils n'ont pas comprit après tant d'années, alors ils ne verront jamais.
Aveugles. Et stupides.
Ils tomberont, et je les regarderais.
Je connais ma mission, je n'interviendrais pas.
Je regarderais.
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
¤
¤
¤
16 Mai 1990.
¤
" Il est là, juste à droite ! "
Harry courait très vite.
" Dans Magnolia Crescent, on va l'avoir ! "
Ce n'était pas quelque chose d'inné ; non, c'était une aptitude qu'il avait acquise avec la pratique. Non qu'il s'entraîna pour le plaisir, ou pour participer à une quelconque compétition ; non, en fait, c'était plutôt une question de survie.
" Plus vite, les gars ! "
Seulement, malheureusement pour lui, si son cousin peinait en arrière, Malcom et Gordon étaient plutôt rapides.
" Gordon ! ", cria Dennis, " Fais le tour ! On va le coincer après le pâté de maison ! "
Harry sentit la panique le gagner. Il avait toujours pensé, et ce n'était pas près de changer, que Dudley et ses copains étaient les crétins les plus stupides que la galaxie ait jamais vu ; mais, étrangement, ils parvenaient toujours à développer une forme de stratégie en pleine poursuite. L'instinct du chasseur, peut-être. Ces types avaient sûrement du sang de requin dans les veines : quand ils avaient repéré une proie, ils étaient prêts à tout pour la mettre en charpie.
Il accéléra l'allure. Sa seule chance, c'était de contourner le pâté de maison avant Gordon n'ait remonté la rue parallèle. Le problème, c'était qu'il avait plus de chemin à parcourir.
C'était le genre de choses qui arrivait fréquemment à Harry. Il connaissait la séquence par cœur, comme un film qu'il aurait vu et revu des dizaines de fois. Ca commençait en général à la sortie des classes, dès qu'il avait passé le portail, les soirs où Dudley insistait pour que sa mère le laisse rentrer à pied avec ses amis. A partir de là, c'était invariablement la même chose : les cinq garçons le prenaient en chasse dans les rues de Little Whining en riant et en lui criant des injures. Parfois ils le rattrapaient, parfois non. Mais quelle qu'était l'issue de cette stupide course-poursuite, Harry pouvait être sûr que tout recommencerait au mieux la semaine suivante.
Il fallait voir le bon côté des choses ; au moins, ces soirs-là, il économisait des tickets de bus.
" Vas-y Potter, cours ! On va t'avoir, de toutes façons ! "
Un soir, deux ans plus tôt, son professeur avait demandé à sa tante s'il avait beaucoup d'amis, ce à quoi Pétunia avait répondu d'un ton dégoûté : " Aucun, c'est un asocial, de toutes façons. ". Le lendemain, à l'école, Harry avait consulté le dictionnaire ; Asocial, adj et n : inadapté à la vie en communauté. Pour la première fois de sa vie, il s'était dit que pour une fois sa tante avait peut-être vu juste à son sujet ; peut-être qu'il n'était pas fait pour vivre en communauté, peut-être que c'était la cause de ses ennuis : il n'était pas fait pour l'école, pas fait pour Privet Drive, pas fait pour vivre chez son oncle et sa tante.
En fait, si on y regardait de plus près, il n'était pas fait pour la vie qu'il menait ; ce qui pouvait poser de sérieux problèmes, étant donné qu'il devrait vivre cette vie-là grosso modo jusqu'à sa majorité. Et puis, le fait de connaître son problème ne le résolvait pas : qui pourrait comprendre que Harry n'était pas fait pour le monde dans lequel il vivait ? Et, de toutes façons, qui est-ce que ça pourrait bien intéresser ?
" Foncez, les gars ! "
Harry était presque au bout de la rue quand la silhouette massive de Gordon apparut devant lui, menaçante. Résigné, sans même prendre la peine de regarder derrière lui, Harry crispa les poings, se préparant pour une bagarre qu'il n'avait aucune chance de gagner.
C'était un jour sans.
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
¤
¤
¤
L'obscurité l'accueillit.
Les volets étaient tirés, comme d'habitude. Après le soleil éclatant de l'extérieur, les ombres semblaient encore plus grandes.
Il y avait une bouteille entamée sur la table, elle ne savait pas trop ce que c'était. A l'étage, la chaîne stéréo de Connor vomissait ses décibels à pleins poumons.
" Déjà là, gamine ? "
Sarah sursauta. C'était Neil. Elle ne l'avait pas vu, il était assis dans l'ombre, derrière le frigo. Il la regardait avec une étrange lueur dans les yeux. Neil avait toujours les yeux bizarres, ils était comme envahit d'une flamme vacillante : tantôt il s'illuminaient brusquement, tantôt ils devenaient si noirs qu'on aurait pu les croire morts.
" Tu le vois bien, non ? ", crâna Sarah.
C'était dangereux de répondre, elle le savait bien ; mais ça aurait été plus dangereux encore de montrer qu'elle avait peur.
Parce qu'elle avait peur.
" Joues pas à ça avec moi, gamine. "
Il s'approcha d'elle. Son pas était lourd à cause de sa cheville blessée, son visage était marqué par les cicatrice, jusque dans son regard ; les traces de ses guerres, il disait.
La grande main lui frôla la joue, presque tendrement.
" Amy tient à toi, gamine. ", souffla t'il, " C'est sans doute la seule raison pour laquelle Mitch accepte de te garder ici. "
Il se pencha, plus près d'elle, grimaçant un peu à cause de sa cheville.
" Mais dis-toi bien que moi, j'en ai rien à foutre. "
Les yeux sombres la brûlèrent. Elle essaya de soutenir son regard, elle essayait toujours. Mais elle finissait toujours par baisser les yeux.
Il lâcha son bras ; elle ne s'était même pas rendu compte qu'il le serrait très fort, il y avait une trace rouge sur sa peau nue.
C'était fini pour aujourd'hui ; elle s'en tirait à bon compte.
" Où est-elle ? "
" Qui ça, gamine ? "
" Ma mère. "
Il lui lança un regard moqueur, guettant sa réaction.
" Où veux tu qu'elle soit ? Elle est en haut ! "
Sarah s'apprêtait à quitter la cuisine, lorsqu'il la rappela d'une voix douce. Trop douce.
" A ta place, gamine, je n'irais pas. "
Elle se figea.
" Mitch est avec elle. "
Il éclata de rire. Sarah sentit la nausée l'envahir.
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
¤
¤
¤
" Il n'y a rien de plus déprimant qu'une classe vide. ", songea Rémus en relevant le nez de ses copies.
Le tableau portait encore les traces du problème de maths qu'il avait donné pour le lendemain, une chaise était renversée, d'autres se tenait perdues au milieu des rangées, repoussées là par des élèves pressés de sortir qui n'avaient pas prit la peine de les aligner sagement contre les bureaux. Quelqu'un avait oublié sa trousse ; à en juger par la place, il s'agissait de Daniel Hayles, l'ami de Harry.
C'était comme un arrêt sur image, comme si quelqu'un avait figé le temps au beau milieu de la journée et fait disparaître tous les personnages de la scène.
" Vous êtes encore là, Mr Kyles ? "
Linda Wind était apparue près de la porte, elle le regardait d'un air surpris.
" Oui, j'ai des copies à corriger ; je préfère le faire ici. "
Elle haussa le sourcil.
" Oh, et vous faîtes ça souvent ? "
" C'est une habitude. ", répondit-il sobrement.
Elle en avait probablement déjà déduit qu'il n'avait aucune vie sociale, de toutes façons. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule attrapa la copie qu'il lisait.
" En deux pages, décrivez ce que vous aimeriez être plus tard. ", lut-elle, " Plutôt bateau comme sujet. Je détestait ce genre de devoirs quand j'étais gamine ; je trouvais débile de baratiner sur ma vie pendant deux pages. " Elle sourit " Et de qui est cette prose ? "
" Harry. Harry Potter. "
Elle reposa la feuille sur le bureau.
" Et qu'est ce qu'il raconte de beau ? "
Rémus soupira.
" Pas grand chose. Il m'a écrit deux pages pour noyer le poisson, mais ça revient à ça : il n'en sait rien et il s'en fiche. "
" Et oui. C'est un petit malin. "
Il la regarda d'un air surpris.
" Si vous voulez mon avis, ", ajouta t'elle, " tout ce qu'il veut c'est se tirer d'ici. "
" Pourquoi ? "
Elle le regarda comme si elle doutait de sa santé mentale
" Vous l'avez seulement regardé ? "
Il fronça les sourcils, réfléchit un moment.
" Que savez-vous de lui ? ", demanda t'il, l'air pensif.
Elle fronça le nez.
" Pourquoi me demandez-vous ça ? "
" Il a peut-être besoin d'aide. "
Elle leva les yeux au ciel.
" Oh non, je vous en prie ! Ne me dîtes pas que vous êtes ce genre de prof qui se prend pour le sauveur des élèves en perdition ! Seriez-vous le type qui va miraculeusement changer leurs vies, transformer les cancres en élèves modèles, envoyer les méchants parents devant la justice et rendre heureux les pauvres petits gosses maltraités ? "
Il sursauta.
" Harry est battu ? "
Elle haussa les épaules.
" Battu, je ne crois pas. Mais j'imagine qu'il existe d'autres formes de maltraitance. "
Il était stupéfait.
" Vous le savez ? Et personne ne fait rien ? "
Un éclair de colère traversa son regard. Elle se pencha en avant, et quelques boucles brunes retombèrent sur ses lunettes.
" Ici, Mr Kyles, on n'a pas pour habitude de se mêler des affaires des autres. Si la vie de Harry Potter vous passionne tant que ça, allez donc fouiller dans la corbeille de linge sale ; mais laissez-moi vous prévenir : il n'en sortira rien de bon. Pour vous comme pour lui. "
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
¤
¤
¤
Où veux-tu qu'elle soit ? Elle est en haut !
Les bruits avaient cessé. La pièce était maintenant silencieuse. Roulée en boule sur son lit, Sarah écarta son visage de l'oreiller ; de l'autre côté du couloir, des pas lourds indiquèrent que Mitch quittait chambre de sa mère. Connor s'en était rendu compte, lui aussi : la musique se tut brusquement.
Sarah restait immobile. Elle ne voulait pas aller voir sa mère, pas maintenant. Mitch descendait les escaliers. La voix de sa mère était toujours différente quand elle allait la voir juste après. Et elle n'aimait pas cette voix.
Et ce n'était pas la seule raison. Pelotonnée sur son lit, ses mains serrées contre son ventre, elle le sentait. La chose se réveillait. Sarah n'avait jamais réussit à trouver de mot pour décrire l'animal qui était né au creux de son estomac. Tout ce qu'elle savait, c'était que certains soirs il revenait à la vie et faisait claquer ses mâchoires ; et elle n'avait d'autre choix que de lui obéir.
Alors elle se levait. Elle savait qu'elle devait descendre. Si elle arrivait en bas sans que Mitch ne la voit, tout irait bien. Il fallait qu'elle se lève, il fallait qu'elle se dépêche ; parce que si elle attendait, elle n'aurait plus assez de forces, et elle avait bien trop peur de ce qui pourrait se passer à ce moment-là.
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
¤
¤
¤
1er janvier 1999.
¤
L'attente continuait. C'était un peu comme d'attendre la fin d'un procès, songea Rogue. Le souvenir de son propre procès, qui avait eu lieu à la fin de ce que l'on appelait à présent la première guerre – avant, quand il n'y avait pas de " deuxième guerre ", c'était juste la guerre – était encore frais dans son esprit ; le genre d'horreurs que rien, pas même d'autres horreurs, n'efface.
Dumbledore avait renoncé à lui faire la conversation. Il restait assis en face de lui, jouant distraitement avec sa plume.
Attendre, attendre la fin, la sentence.
Attendre l'inéluctable.
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
¤
¤
¤
16 mai 1990.
¤
Il était sept heures et demie du soir. Le soleil se couchait lentement derrière l'Entrepôt, abandonnant comme à regret son emprise sur les ombres.
C'était un paysage plutôt banal pour une petite ville de banlieue tranquille ; du sable et des gravillons ; un reste de matériel livré aux intempéries avec pour seule protection une vieille bâche en plastique ; quelques arbres, tordus et maladifs, le genre d'arbre qui peut survivre n'importe où, puisant on ne sait comment des réserves d'énergie dans des sols secs et stériles ; et, trônant fièrement au milieu du tableau, l'Entrepôt.
L'Entrepôt était un reste d'usine qui avait connu son âge d'or vingt ans plus tôt. Fondée au début des années soixante par un gros bonnet de l'industrie qui avait " trouvé le coin sympa " et " sentit un potentiel ", la société Stoak inc. avait façonné des pièces métalliques pour véhicules en tous genres pendant près de vingt-cinq ans avant de péricliter, officiellement suite à la faillite du réseau automobile Maxton & co qui était leur principal acheteur, officieusement parce que le principal associé de Stoak avait passé les huit dernières années de leur collaboration à détourner les fonds de la société avant de s'évanouir dans la nature.
Depuis, l'énorme monstre noir qu'était l'Entrepôt, après avoir avalé puis recraché consciencieusement 450 ouvriers par jour pendant vingt-cinq années, sommeillait paisiblement au milieu du no man's land local qu'était devenue la zone séparant les beaux quartier des rues dont les gens " sans histoires " préféraient oublier l'existence, des ces rues où survivaient tant d'intouchables.
Ce n'était pas un endroit fréquentable, non, vraiment pas. A l'Entrepôt, il s'y passait de drôles, aux dires de certains, ouaip, surtout dès la tombée du soir. Avec pour seules traces dans le jour rassurant quelques seringues hypodermiques traînant dans les recoins les plus sales, improbables témoins d'invisibles ténèbres.
Il était sept heures et demi du soir et le soleil se couchait. C'était l'heure du loup, l'heure la nuit se préparait à engloutir les ombres, l'heure où l'étrange faune qui peuplait l'Entrepôt revenait à la vie.
¤
¤
¤
L'homme était vêtu d'une manière fort étrange: son corps était enveloppé d'un cape sombre, de celles qu'on peut voir dans les manuels d'histoire, qui descendait jusqu'à ses chevilles, et une cagoule dissimulait ses traits. Non que son accoutrement eut pu lui attirer des ennuis ou des remarque, ici, nul ne prêtait attention aux autres.
Il poussa la porte de fer. La chaîne rouillée qui était censée la maintenir fermée avait été brisée bien des années auparavant. Et il entra, il avança sans regarder autours de lui, contournant froidement les créatures de la nuit qui gisaient ça et là, quelques drogués, un couple d'enfants à demi nus, des ivrognes…
Il grimpa le vieil escalier, qui protesta d'un grincement métallique. En haut, là grande salle au plafond bas était presque vide. Presque. Celui qu'il cherchait était là, il suffisait de le trouver. Il contourna une pile de caisse, souleva une vieille bâche. Pas plus compliqué.
Il était là.
Il observa l'adolescent avec un mélange de dégoût et de fascination. A peine conscient, le gosse, qui ne devait pas avoir plus de seize ans, leva sur lui un regard trouble.
"Vous deviez arriver avant la nuit.", lança t'il au nouveau venu en guise d'accueil.
"Et toi, tu devais être dans ton état normal, Connor."
Le regard confus se précisa.
"J'aurais pas été stone, si vous aviez été là à l'heure.", se buta t'il.
"Si tu le dis.", répliqua l'homme en se laissant tomber près de lui, "Tu as ce que je veux?"
D'un geste du menton, il désigna une enveloppe de papier kraft à côté de lui.
"Tout est là. Tout ce que j'ai pu avoir."
"Parfait.", l'homme écarta un pan de sa cape et sortit une autre enveloppe, froide et blanche.
"C'est le fric?", s'enquit Connor.
L'homme eut un léger rire.
"Tu ne poserais pas cette question si tu étais dans ton état normal, petit. Prends, rappelles-toi ce qu'il se passera si tu en fais mauvais usage."
"Ca va, j'ai pigé."
Alors, l'homme ramassa l'enveloppe de kraft et se leva, prêt à partir.
"M'sieur?", le retint Connor.
"Oui?"
"Quand j'ai prit ces trucs, dans les affaires de Mitch, j'ai pas pu m'empêcher de regarder. On dirait… des trucs occultes… Y a ces dessins, là… Comme une secte…"
"C'est un peu ça."
"J'comprends pas… Vous lui voulez quoi, à Mitch? D'ac, c'est un pourri, mais… Vous êtes flic?"
"Non."
"Alors pourquoi…?"
L'autre le considéra un long moment. Mais, à cause de la cagoule, Connor ne pouvait deviner ce qu'il pensait. Et puis de toutes façons, sa vision était trop trouble pour qu'il puisse déterminer quoi que ce soit, tout juste s'il pouvait formuler des pensées cohérentes.
"Parce qu'on m'a envoyé ici pour protéger quelqu'un.", répondit finalement l'homme, avant de s'éloigner.
¤
¤
¤
¤
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
