Chapitre 5
Je t'aime, Draco Malfoy !


Draco regarda l'oeuf de dragon qui était sur sa table. Selon tout observateur extérieur, il semblait absorber par ce qu'il avait sous les yeux. Ce qui n'était vrai qu'à moitié. Il était absorbé par quelque chose, vrai, mais par un plan de vengeance. C'était le matin du 12 octobre, les serdaigles et les gryffondors avaient soins avec Hagrid. Un cours théorique, la raison pour laquelle ils se retrouvaient dans une salle de cours. Avant-hier, Draco avait eu un anévrysme en voyant le travail de trois ans parti en fumée. Hermione s'était rasée la tête, sa tête. Il avait su qu'elle tenterait quelque chose pour se venger de la douleur qu'il avait pu procurer à Ron à cause de sa "séparation", mais il n'avait pas cru qu'elle aurait touché aussi près. Il lui tirait son chapeau pour avoir pris ce qu'il lui avait dit et s'en être servi contre lui. Maintenant, il allait lui rendre la monnaie de sa pièce. Personne ne touchait à ses cheveux et s'en tirait facilement. Personne.

Hermione souriait largement, en écoutant attentivement Remus. Bon, elle n'était pas heureuse du fait qu'ils s'étaient trompés. Trelawney l'avait regardé comme si elle avait trois bras lorsqu'elle avait frappé à sa porte. Draco n'avait pas de cours de divination. Il ne voulait rien savoir de ce cours, pour une raison qui échappait à Hermione. La jeune gryffondor tournée en serpentard était contente pour les bouleversements qu'elle avait provoqués. Draco avait perdu connaissance en la voyant. Blaise avait poussé un hurlement en la voyant. Isis s'était étouffée avec sa tasse de café en la voyant. Vincent et Gregory avaient trébuché dans les escaliers en la voyant. Pansy n'avait fait que la fixé du regard, par contre... Harry avait hurlé de rire. Lucius avait laissé tomber sa cuillère dans sa soupe, s'éclaboussant par le fait même, lorsqu'elle avait passé les portes pour déjeûner, hier matin. Tout le monde la regardait avec différentes expressions sur leur visage. Ce qui ne la dérangeait pas trop, puisqu'elle savait qui ressentait plus durement ces regards.

Pourtant, il y avait une ombre sur son bonheur. Draco ne lui avait rien dit. Il ne lui avait pas hurlé après. Hier après-midi, ils s'étaient trouvés à la bibliothèque pour leur recherche et il ne lui avait pas jeté un regard de dégoût. Elle savait qu'il pensait à une vengeance et elle l'attendait de pieds fermes. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire pour lui faire payer sa prochaine atteinte, mais elle l'attendait de pieds fermes. Elle allait essayer de ne pas réagir, comme lui en ce moment. C'est ce qu'aimait les serpentards, voir les gryffondors réagir à leurs attaques, elle n'allait plus lui donner cette satisfaction.

Hagrid ne comprenait pas pourquoi Hermione était si tête en l'air et sur les nerfs. Elle ne l'écoutait pas, elle se retrouvait seule dans son coin et elle ne parlait pas. Il s'inquiétait pour la jeune fille et il l'avait fait comprendre au directeur qui lui avait souri tout simplement. Dans la salle des professeurs, il avait appris qu'il n'était pas le seul à croire qu'Albus était devenu fou. Minerva et Sarm discutaient souvent des conversations qu'ils avaient avec le directeur. Le dernier, professeur des études moldues, avait un bachalauréat en psychologie, il recevait les confidences de plusieurs élèves envoyés par des professeurs inquiets, était le plus inquiet, même s'il se refusait à le montrer. Il avait demandé au directeur s'il devrait avoir une discussion avec Hermione et Draco. Albus lui avait conseillé d'attendre qu'il se passe quelque chose de plus troublant ou qu'ils viennent d'eux-même le voir. "Aucun élèee ne sait que je suis un psychologue, ils l'apprenent lorsqu'un professeur me les envoie," s'était-il dit désappointé en sortant du bureau du directeur. Neville Longbottom avait été le seul à être venu le voir de lui-même en début d'année, après une rencontre impromptue.

Flash-back


Le professeur avait des habitudes étranges. L'une d'entre elles étaient de se tremper les pieds dans le lac en plein milieu de la nuit avant d'aller se coucher, à chaque début de semaine. Il avait vécu au bord de l'eau lorsqu'il avait été un gamin et cela lui manquait des fois. Il était toujours tenté de se laisser plonger, mais... Il n'était pas très à l'aise avec l'idée de se retrouver avec des hommes-poissons. Malgré toutes ses études, il n'arrivait pas à se départir d'un malaise au ventre lorsqu'il rencontrait des créatures magiques, ceux qu'il avait vus dans ses livres de contes de fées quand il était gosse.

Il était minuit passé et il n'arrivait pas à dormir, il avait décidé de faire trempette au lac. Ce fut aux abords du lac qu'il vit Neville agenouiller, la tête penchée, les épaules tremblantes. Il s'était approché de lui, il ne le connaissait pas vraiment. Il savait pour sa maladresse en potion et il avait entendu les bons mots des Sonia Sprout à son égard pour ses cours d'herbologie, ce qui était très peu. Il s'assit aux côté du garçon et attendit un moment avant de parler.

"Je ne dirai rien pour le couvre-feu parce que je vois que tu ne sembles pas bien. Veux-tu parler ?
- De quoi ? murmura Neville en se redressant, les joues luisantes de larmes.
- De ces larmes, serait un bon début, non ?
- Peut-être... Mais je ne veux pas en parler, souffla-t-il en frottant ses bras.
- Mmm ! Tout le monde devrait avoir quelqu'un à qui parler... Si tu ne le sais pas, je suis Sarm Derrick, professeur des études moldues. Tu me retrouveras au quatrième étage si tu veux me parler. J'ai une bonne écoute, il paraît et ce que tu me diras restera entre nous, dit le noir en se levant. Je suis psychologue, si tu veux savoir...
- Psicolog ?
- J'aime à penser que je suis un médecin de l'âme.
- Vous avez des pansements pour l'âme, dit Neville avec sarcasme, se mettant debout aussi.
- Non, comme tous médecin, j'aide le patient à se guérir, sourit l'homme, en se penchant pour retirer ses souliers.
- Que faîtes-vous ?
- Je vais aller tremper mes pieds dans le lac...
- Pourquoi ?
- Parce que. Chacun sa manie, je suppose.
- Je suis un cracmol, dit soudainement Neville, jaugeant la réaction du "docteur".
- Félicitations ! répondit l'homme en retroussant les pans de son pantalon.
- Vous vous moquez de moi... Aussi...
- Pourquoi m'avoir dit cela si tu ne t'attendais pas à une moquerie ? fit le professeur s'assoyant au bord du quai et glissant ses pieds dans l'eau froide avec un soupir d'aise.
- ...
- Tu voulais voir ma réaction... Je suis moldu tourné en sorcier, dit-il sous le même ton qu'avait employé Neville qui s'assit à ses côtés.
- ...Félicitations...
- Pour ma nomination, je sais, je sais, blagua-t-il en secouant la main comme pour chasser tout autre compliment.
- Pourquoi je ne vous ai jamais vu auparavant ?
- Nous nous sommes vus, mais nous ne nous portons pas attention. Tu veux me parler, maintenant ? Ou tu veux un rendez-vous ?
- Les restes de Trevor sont enterrés là, dit Neville, sans préambule, en pointant dans la direction où il avait été agenouillé.
- Oh ! Hum ! J'ai entendu ce qui est arrivé... Tu l'aimais tant que ça ? Je n'ai jamais pu comprendre les personnes qui donnaient plus d'importance à des animaux qu'à des humains.
- Les humains blessent facilement et exprès, les animaux sont plus simples.
- Mmm ! Je suppose... C'est une façon de ne pas créer de liens, de ne pas rechercher la proximité de ses semblables. Pourtant cette vie n'est pas faites pour les solitaires... Même dans le règne animal.
- Je me fais blesser trop facilement, avoua le blond en regardant le lac.
- Parce que tu te laisses blesser facilement... Pourquoi ?
- Je n'en sais rien... Je donne trop d'importance à ce que peuvent penser les autres de moi.
- Mmm !
- Lorsque j'essaie de me conformer à leurs attentes, je fais quelque chose de stupide... Je dois y aller, les cours commencent demain, dit-il précipitemment en se redressant.
- ...Bonne nuit !
- Quand est-ce que je peux vous voir ? questionna Neville avec une légère hésitation.
- Les lundi et vendredi, je n'ai pas de cours. Tu me retrouveras toujours dans mon bureau après dix-huit heures.
- Merci, m'sieur, souffla Neville, la voix rauque.
- Au plaisir de se revoir, jeune homme."

Sarm ne le regarda pas s'éloigner Il barbotait ses pieds dans l'eau les sourcils froncés, la mine songeuse. Il poussa un soupir en se penchant plus vers l'avant. Il haussa un sourcil en voyant une énorme queue de poisson passer.

Fin


"Attendre que quelque chose de plus inquiétant se produise ? se dit Hagrid avec une moue, en pensant à sa conversation avec Sarm. Est-ce qu'il faut attendre qu'Hermione fasse comme le jeune Malfoy pour que l'on réagisse ? Pff ! Tant que professeur Snape continue à faire ses recherches..." se dit le demi-géant, sa moue se prononçant dans sa barbe. Le professeur de potion avait semblé fatigué et anxieux. Hagrid sourit largement lorsque la cloche sonna. Il laissa partir sa classe sans devoir. Juste une lecture pour préparer leur prochain cours.

En sortant, Hermione ne manqua pas de sourire à Remus Lupin qui lui rendit une grimace incertaine et étonnée. Elle haussa des épaules et continua sa route. Isis McQueen et Blaise l'entourèrent, assez vite.

"Vieux, depuis quand tu te soucies de ce que peux bien penser l'animal ? demanda l'indienne en regardant ses ongles manicurés noirs.
- Depuis que je sais que c'est un professeur qui a mon avenir estudiantin en jeu, dit Hermione en fronçant des sourcils.
- ...
- ...
- Drake, tu te fous de cette école depuis ton entrée, s'exclama doucement Blaise.
- Je ne devrais pas, tu as vu mes notes ?
- Euh ! Drake ? Tu es l'un des meilleurs de notre année, marmonna Isis.
- ...Tu plaisantes ? J'ai vu un 19 sur 30 pour un devoir de transfiguration... Votre niveau doit vraiment être nul !
- Il nous fait le coup de l'étudiant modeste, dit Vincent
- Je n'ai rien à dire... marmonna Hermione avec une moue.
- Si tu te forçais, aussi, grogna Isis. Tu en donnerais pour son argent à Miss-Je-Sais-Tout.
- Bof ! Il n'en a pas besoin, dit Gregory qui lui frappa l'épaule. Tu as reçu une réponse ?
- ...Euh ! Oh ! Seigneur, de quoi il parle ? N...on ?
- Oh ! Tu nous annonceras la nouvelle en temps et lieu, dit Blaise en lui souriant. Hé ! C'est Granger. Qu'est-ce qu'elle a à te regarder comme ça ?
- Faut dire que la coupe, mon vieux, s'esclaffa Isis. Les ciseaux ont gagné... Pourquoi tu ne fais pas un repousse-vite ?
- Oh ! J'essaie quelque chose de différent... C'est assez ennuyant ce poid dans mon dos après ma douche.
- Mouais ! Mais ils étaient si jolis, soupira Blaise.
- Pourquoi tu te les teints en noir, alors, lui demanda Gregory en ouvrant les portes.
- Bah ! Je voulais une autre tête et... cela a fait suer le père, ria le nouveau noiraud.
- Tu veux une photo, Granger, hurla Vincent.
- Pourquoi pas ? siffla-t-elle, malgré la main de Harry sur son épaule. Je fais une collection d'animaux pour mon album-zoo.
- ...
- Hermione, calme-toi, voyons ! maugréa Harry, en laissant derrière eux les serpentards qui leur jetaient des regards venimeux.
- Pourquoi ? Le gros m'a cherchée.
- Tu n'as jamais perdu patience de la sorte.
- ...
- Euh ! Maintenant... Hum ! Tu vas expliquer ce qui t'es arrivée avant-hier ?
- Des effets secondaires de l'accident ?
- Je te crois, dit Harry en tournant des yeux, mais laissant tomber pour l'instant. Il a l'air affreux avec son crâne de la sorte...
- Pardon ! siffla Draco en colère.
- Oh ! S'il te plaît, on ne va pas recommencer ? Tu as perdu connaissance en le voyant. Il a dû te faire peur en putain.
- J'étais sous le choc... Je croyais que ses cheveux étaient ce qu'il y avait de plus important pour lui. La salope m'a coupé les cheveux ! C'était plus qu'un choc, j'avais envie de mourir !
- Il faut dire que lui aussi a changé...
- Vraiment ?
- Il ne m'a pas insulté une seul fois depuis jeudi dernier.
- ...
- Vraiment, il faut parler à Neville.
- Qu'est-ce qui te dis qu'il sait quelque chose ? Être dans ce corps pour le restant de ma vie... Mais, et... et mon héritage ? Ma famille ?
- Hermione ! Tu vas bien, s'écria Harry en voyant de grosses larmes s'amasser dans les yeux de son amie.
- Ouais, sniffa Draco en essuyant rapidement ses joues. Ouais !
- Her... Euh ! Bonjour, madame Sprout !
- Bonjour les enfants !"

Draco se mit dans le fond, loin de Harry pour ne pas répondre à ses questions, et regarda intensément son large pot de terre. Ils allaient planter des droseras gingantos et les voir grandir. Il haussa des épaules, sa mère en avait plus d'une dizaine dans le manoir et sa serre. Il leva la tête lorsque Hermione s'assit à ses côtés. "Finalement, je peux comprendre pourquoi tout le monde pense qu'elle me drague, mais avons-nous le choix ? Nous sommes tous les deux dans cette merde et sommes les seuls à pouvoir comprendre ce qui nous arrive... Personne..." Il soupira à cette pensée. Il regarda Hermione lorsqu'elle lui siffla tout bas :

"Draco, qu'est-ce que tu portes ?
- De quoi je me mêle ? Pour l'instant, c'est mon corps, j'en fais ce que je veux... siffla-t-il, le regard mauvais.
- Tire la jupe plus bas, seigneur ! Elle arrive presque à mi-cuisses lorsque tu t'assois...
- Et alors ? demanda-t-il perplexe.
- Oh ! Je vois, dit-elle. Tu essaies de faire plus de mal à Ron. Tu veux lui faire croire que je cherche... Espèce de salaud... Sache que...
- T'es folle ! Mais tu me prends pour qui ? J'ai autre chose à faire que de penser à ton Ron... Toi, à quoi tu pensais quand tu t'es coupé mes cheveux ?
- À Ginny et Isabelle. À Neville, aussi. Je pense toujours que c'est en grande partie de ta faute ce qui nous arrive.
- Pff ! Je croyais qu'on avait une entente pour ne pas toucher le corps de l'autre ?
- Je te ferais remarquer que tu as enfreint cette entente par deux fois ?
- Quoi ? C'était avant que l'on se mette d'accord...
- Pour que l'on se connaisse mieux... Il n'y avait aucun point stipulant ce que l'on ne pouvait pas faire avec le corps de l'autre.
- Vraiment ? Si je me jettes dans les bras de... Vincent, par exemple, ça ne ferait rien !
- Toi, tu oses me faire un coup pareille et... je... trouve un moyen pour te faire réellement tomber amoureux de Millicent Bulstrode !
- Non ! Tu n'oserais pas !
- Fais quelque chose que je n'aimerais pas avec mon corps et tu verras.
- Tu as coupé mes cheveux !
- Je sais... dit-elle changeant de sujet rapidement. Et tu ne m'as pas répondu, j'ai oublié de poursuivre après le départ de monsieur Remus.
- Quoi ? fit Draco perdu.
- À quoi ça sert de vivre si tu n'espères rien de ton entourage ? Si ta vie est si glauque ? Et pourquoi tu nous donnes tant d'importance ?
- Elle le fait exprès ?... Pas le temps... Le cours commence...
- Malfoy !
- Madame Sprout ! Malfoy me déconcentre exprès, dit Draco à voix haute, faisant rougir Hermione d'horreur.
- Toi !
- Monsieur Malfoy, allez vous asseoir à côté de Neville, il y a une place de libre."

Enragée et morte de honte, Hermione se leva sous les rires des gryffondors et s'assit à côté de Neville. Elle lui offrit un sourire stressé, mais se retourna vers Draco pour lui jeter un regard écoeuré avant de pouvoir voir celui étonné que lui jeta Neville.

Neville décida de cesser de s'appitoyer sur son sort. Il avait peur qu'il ne vômisse de nervosité à un moment inopportun, tant il était tendu. Depuis l'accident, il s'était morfondu sur sa malchance et son incapacité à faire quelque chose de bien. Après sa conversation avec Blaise et le professeur Derrick, il avait décidé d'observer ce qui inquiétait tant le serpentard. Cela lui changerait les idées, ce que voulait le professeur. Il se versa à nouveau un verre de jus de fruits. Il regarda dans la direction de la nouvelle place d'Hermione depuis sa séparation avec Ron, elle était vide. La jeune femme n'était pas présente pour dîner. Il n'avait rien remarqué d'étrange chez elle. Peut-être les oublis en classe, mais il mettait cela sur l'accident.

Il se tourna vers Draco Malfoy. "Par contre lui... Il a beaucoup changé... Tout d'abord, il me demande pardon de m'avoir mis en colère... devant son père et Dumbledore, en plus. Ensuite, il me donne l'acollade ? Il attaque physiquement Hermione et il se rase le crâne. Je me disais que cela pouvait être dû à la potion, mais... Si de tels changements se sont procurés chez Draco, pourquoi pas Hermione ?" pensa le gryffondor en remarquant le regard nerveux de Draco. Il avait aussi constaté que le serpentard semblait s'éloigner de ses camarades de classe. Il semblait montrer plus d'incompréhension, de sarcasme et de dégoût à leur encontre et devant tout le monde. Neville, comme tout le monde depuis la nommination de Lucius Malfoy, avait cru que les serpentards s'étaient sévèrement ressérés les coudes, en tout. Oh ! Il y avait toujours les compétitions en classe, il ne pouvait qu'y avoir un seul "meilleur", selon eux.

Le blond soupira en se tournant vers Ron. Finalement, il devait s'avouer que cette séparation le chiquotait. Elle était sortie de nulle part. Personne n'avait remarqué de problème de prime à bord. "Pas même Ron, si j'ai compris ses hurlements... Le pauvre... J'aimerais tellement pas être à la place de Malfoy à leur prochaine rencontre..." soupira Neville en mâchouillant son sandwich au poulet. Il tourna la tête vers la table principale, celle des professeurs.

Dumbledore mangeait paisiblement, comme si le ministre n'était pas assis à côté de lui. Lucius ne mangeait pas, enfin peu. Il prenait une bouchée ici et là, mais c'était tout. Il ne quittait pas des yeux son fils, attendant une prochaine révélation, une prochaine attaque à son esprit. Minerva, le visage pincé par la fatigue et l'irritation, grignotait comme une souris, elle ne mangeait pas beaucoup non plus. Par contre, elle ne levait pas la tête, elle ne voulait pas voir ses élèves. Remus et Sirius mangeaient comme si c'était la première fois qu'ils voyaient de la nourriture en deux semaines. Neville pouvait comprendre pour le premier, la pleine lune approchait, mais le second ? Severus qui était assis à côtés de Remus avait les traits tirés, le regard embué et lointain. Neville haussa un sourcil en constatant que ses yeux bleus foncés depuis l'année dernière, avait pâli. "C'était vrai ? Je n'aurais jamais cru qu'un homme tel que lui puisse avoir tant de problèmes qu'il prenne de la drogue... Mes soucis semblent bien anodins... Ne pense pas comme ça, Neville et continue à observer," se dit-il en passant les autres professeurs qui semblaient tous fatigués et préoccupés par la présence de Lucius Malfoy. Le professeur Derrick mangeait paisiblement, en lisant un livre. Pourtant, Neville remarqua un léger tremblement à la main qui tenait le livre moldu.

"Hé, Nev ! dit Ginny en s'assoyant à côté de lui.
- Hum ! Gin !
- Je remarque que je ne t'ai pas parlé depuis jeudi dernier... Depuis...
- L'accident, dit Neville rapidement, ne voulant pas entendre l'autre évènement.
- Mmm ! J'étais tellement ancré en moi-même que je ne t'ai pas demandé comment tu allais ?
- Hun ?
- Oui... Mon frère m'a dit que tu avais la face dans la fumée rouge, tu vas bien ? Je veux dire... Tu es le seul qui semble normal des trois... Malfoy bat une fille et se tond les cheveux et mon ex-futur-belle-soeur casse avec mon frère, comme cela, pour rien...
- Je vais bien, Ginny, murmura Neville les yeux baissés.
- Mmm ! Je suppose que c'est un peu trop tôt et que cela semblera très hypocrite après ma réponse, mais... Tu veux sortir avec moi, ce samedi au Pré ?
- Qu... Quoi ?
- Non, je ne joues pas avec toi, mais... Je croyais que l'on pourrait se parler, se connaître... Tu remarques que je ne sais rien de toi ?
- ..."Mon vieux, il faut que tu sortes de cette carcasse. Tu es en train de disparaître, c'est pas joli !" Hermione a raison... Je suis ici depuis sept ans et tout le monde me connaît seulement comme la terreur des cours de potion... Je... Pou... Pourquoi pas ?
- Super ! fit la rouquine en souriant largement.
- Tu veux y aller à quelle heure ?
- Vaudrait mieux y aller tôt, le couvre-feu et tout... On peut partir d'ici à dix heures ?
- Parfait avec moi !
- Je suis contente, dit-elle, en secouant la tête. Je dois y aller. Un travail d'équipe à faire, à tout à l'heure !
- À plus, murmura Neville, petit sourire étonné sur les lèvres, en la regardant se réinstaller à sa place d'arrivée. Un rendez-vous ? Moi ? Dire que je croyais cela impossible..."

Un large sourire fendit son visage. Il se remit à manger avec plus de coeur, oubliant pour un moment ce qu'il s'était décidé à faire.

Cela faisait plus de trente minutes que le dîner avait commencé et Draco n'avait toujours pas fait son apparition. Ce qui rendait Hermione acerbe de nervosité. Elle ne cachait plus l'animosité qu'elle ressentait envers les serpentards. "À quoi bon tout faire pour les garder comme "amis" quand stupide Malfoy chamboule ma vie sociale ? De toute façon, il ne tient pas à eux... Où est ce crétin ? Je sais qu'il me prépare quelque chose, mais quoi ? S'il vous plaît, faîtes que ce ne soit pas quelque chose de trop humiliant... Me rendre la monnaie de ma pièce en me coupant les cheveux ?" pensa-t-elle soudainement avec horreur. Elle se dit que Ron allait détester. Elle enfonça son couteau dans la chair de son morceau de veau en jetant des regards noirs dans la direction de la porte de la Grande Salle. Elle se contrefichait des regards haineux qu'elle recevait de son ancien petit ami, elle ne pouvait se préoccuper de cela pour l'instant.

Blaise se mordit la lèvre inférieure en regardant son meilleur ami. Il sentait la tension radié du corps de Draco, elle arrivait par vague vers lui. "Si j'avais été empathe, je serais mort ! C'est comme s'il attendait à tout moment la venue de Voldemort... Il ne me parle, même plus ! J'ai dû engagé la conversation au cracmol de gryffondor pour comprendre légèrement ce qui se passait entre Hermione et lui..." se disait-il avec aigreur.

"Draco, qu'est-ce qui se passe ? demanda sèchement Isis, qui commençait à avoir un mal de tête en le voyant.
- Rien, siffla Hermione, en lui jetant un regard venimeux.
- Ne me regarde pas comme ça, grogna la jolie brune. Dis-nous ce qui t'arrive ! La façon dont tu regardes les portes, elles vont partir en flammes !
- J...
- Tu attends l'arrivé de quelqu'un ? marmonna Pansy en regardant autour d'elle.
- ...
- Hé !" s'écria Blaise en pouffant de rire, en pointant du doigt.

Hermione sentit son ventre se tordre en entendant l'exclamation de Blaise.

Draco avait pris tout son temps pour descendre les escaliers. Il avait pris cinq minutes pour se décider sur la vengeance approprié. Tellement approprié que Hermione déclarerait défaite et dresserait le drapeau blanc pour une trève aux attaques. Il l'avait trouvée. Idée en tête, il avait pris plus de vingt minutes pour vider son esprit dans une méthode de relaxation apprise par Silver Zhao Wei. Devant les portes de la Grande Salle, il prit un souffle, secoua la tête et pencha le corps en avant. Des larmes se mirent à rouler sur ses joues. Il mit un doigt sur ses lèvres moites. Il ne s'était pas maquillé cette fois. Il prit un dernier respire et poussa les portes de toute ses forces. Il n'avait pas sa baguette avec lui, il allait devoir hurler ce qu'il avait besoin de dire pour embarrasser Hermione.

Plusieurs exclamations s'élevèrent lorsque les portes s'ouvrirent dramatiquement pour laisser passer une Hermione en pleur, les cheveux en broussailles, les joues en feu, les yeux hagards et pieds nus. Neville se leva lentement en voyant comment Hermione semblait perturbée. Elle tenait le devant de sa longe cape si fortement, que ses jointures en étaient blanches. Comme il était le gryffondor le plus proche, il allait s'approcher quand ce qui sortit de sa bouche l'arrêta net.

"Draco Malfoy ! Âme infable ! Monstre aux yeux d'argent ! Criminelle à la chevelure dorée. Je ne puis comprendre pourquoi ce sacrifice à ta grande beauté, mais elle ne change en rien mes sentiments pour toi. Je... Je me suis décidée à me l'avouer, malgré toutes les douleurs occasionnés et celles à venir, je dois le dire à voix haute, sinon de me sentir étouffée. Je t'aime, Draco Malfoy !... Et la cerise, pensa Draco en lâchant le morceau de cape qu'il tenait dans ses mains, se dévoilant tout nu devant l'assemblée Hogwarts. Prends-moi ! Je suis tienne !" hurla-t-il en se laissant tomber à genoux.

Blaise, Neville et Harry se tournèrent vers Draco qui était devenu d'une telle pâleur que les fantômes se mirent à se poser des questions.

Neville se tourna avec un hoquet d'horreur vers Ron qui était debout, le visage figé, le souffle court.

Le blond sursauta en entendant un verre tomber au sol. C'était Lucius qui s'était levé, le visage blême de rage.

Continuant son assession de la situation, Neville vit avec un malaise grandissant Minerva et Severus échanger un coup d'oeil. De même que Remus et Sirius. Il vit le sourire désabusé de Sarm, le regard de total incomréhension d'Hagrid. Les yeux du petit Filius allés de gauche à droite. Orna plissé des yeux. Loky se penché vers Sarm pour lui faire part d'un commentaire étrange. Nosie penché la tête sur le côté calculant les évènements. Les yeux de Sibyll se perdre à l'horizon. Sonia levé ses petites mains potelées sur ses joues d'effarement. Yanna continué à manger sans problème.

Cela pris moins de quinze secondes avant qu'Hermione ne pousse un hurlement de rage. Elle se leva, sauta par dessus la table et fonça vers Draco qui se redressait. Elle l'attrappa par le bras, se pencha pris la cape et couvrit son corps nu, en un temps record. Elle le tira hors de la Grande Salle.

"Je vais devoir leur concéder ce point. J'envoie un message à Dominic et je donne la permission à Sarm Derrick de parler aux deux jeunes gens," pensa Albus un petit sourire amusé sur ses lèvres. Il n'aurait jamais cru Hermione si crédible. "Elle devrait faire du théâtre. Tiens... Une idée à explorer..." se dit le vieil homme en se rasseyant et retournant à son assiette.

Lucius ne finit pas de manger. Il se leva et sortit de la Grande Salle en trombe. Ce ne fut pas long avant que Blaise, Vincent, Gregory, Isis et Pansy ne fassent de même. Ils avaient à discuter. Avant de quitter la salle, Blaise lança un regard accusateur dans la direction de Neville qui était toujours debout. Harry était assis et discutait avec Ron, tout bas. Le murmure de conversation excitée repris.

"Lucha, je ne sais plus quoi faire.
- Tu as essayé de lui parler ?
- Ce n'est pas une chose que je fais facilement, je le sais, mais... Je lui ai parlé, mais je n'arrive à rien retirer de lui. Et cette sang-de-bourbe...
- Tsk ! Tsk !
- Cette fille qui ose se moquer de lui devant toute l'école !
- J'trouve ça marrant ! J'aurais aimé qu'une fille me fasse ce coup-là.
- Tu es impossible !
- Bah ! Que veux-tu que je fasse de plus ? Tu lui as parlé, il t'a dit que rien ne se passait entre lui et Hermione, que tout allait bien...
- Je veux que tu viennes ici pour que tu puisses le surveiller et lui parler. Si tu pouvais discuter avec cette... Hermione... Je ne crois pas pouvoir le faire sans lui lancer un mauvais sort.
- Calme-toi. Je vais venir. Ah ! soupira la blond, en regardant derrière lui. J'étais occup... Oui ?... Non ! Mon jumeau !... Quoi ?... Ha ! ria-t-il avant de se tourner vers Lucius. Hé, Luce ! Cela te dit une partie à trois, un de ces quat' ?
- ...Tu plaisantes, j'espère. Je ne te ferais même pas remarquer que nous sommes frères, je suis marié.
- Pff ! Comme si cela l'empêchait, elle, marmonna le cadet, en s'étirant.
- Qu'est-ce que c'était ? demanda Lucius, les sourcils froncés ne comprenant rien de ce qu'il venait de dire, mais ayant une idée.
- Comme si cela comptait, ma belle... Bon... Tu veux que j'arrive quand ?
- Demain, serait bien !
- Gee ! On se calme ! À t'entendre, on dirait que p'tit Dray va mourir ! Je suis en Italie...
- Laisses ta pute et amènes tes fesses, ici ! siffla Lucius, en colère.
- Lucy, tu devrais te calmer. Tu vas mourir plus rapidement que dans mes prédictions si tu continues dans cette direction. Je serai là pour samedi. Fin viroir.
- Attends... Salaud ! Fin viroir."

Lucius se leva et se mit à faire les cents pas. Il ne se souciait plus de se jouer le personnel de l'école, il ne se souciait plus de Harry Potter, il ne pensait plus à son maître disparu. Il était inquiet et perturbé. Très peu de chose pouvait l'ébranler, il avait pour habitude de tout laisser glisser sur lui, mais ce qui s'était passé ce dîner... Qu'une fille se laisse aller de la sorte pour l'amour de son fils, tandis qu'elle n'éprouvait que du dégoût pour lui ! Non, l'accident avait causé d'énorme dégât. Il devait faire ses recherches. Il avait plus de ressources que Severus. Il n'attendait que l'arrivée de son frère pour débuter. Il ne faisait qu'espérer que rien de plus n'arrivait.

"Malfoy, si tu n'étais pas dans mon corps, si je n'avais pas plus peur de ce que peut me faire Ron, je te tuerais ! grinça Hermione en serrant de ses mains les bras de Draco. Comment as-tu pu faire une chose pareille ? Ce ne sont que des cheveux ! Tu viens de salir mon nom et ma réputation...
- Pff ! Je voulais frapper fort ! Tu ne peux rien faire de pire, maintenant. Tu abandonnes ?
- Quoi ? N... D'accord. Mais il faut que tu reprennes ce que tu as dit.
- Pourquoi ?
- Je te ferais remarquer que tu as dit devant tout le monde que tu m'aimais... Ron va me tuer. Je ne pourrais plus sortir seul, sans protection.
- Si tu te défendais aussi.
- Tu voudrais que je fasse cela comment ? Je ne sais pas me battre et Ron semble plus fort que moi, soupira la jeune femme en se jetant sur une chaise, mains dans les cheveux.
- Pff ! J'expliquerai que ce n'était qu'une folie passagère, dit-il en s'assoyant au bureau en face de celui d'Hermione.
- Tu as tout fait pour rendre ma vie misérable. Si je compare ce que je t'ai fait et ce que tu m'as fait, je suis la plus grande perdante.
- Raah ! Arrête de te plaindre, tu l'avais vu venir.
- Je pensais que tu t'aurais coupé les cheveux ou que tu aurais annoncer ton amour pour Harry ou quelque chose, mais... pas ça. C'est étrange qu'aucun professeur ne t'ait arrêté.
- Tu aurais dû les voir, ils étaient trop pétrifiés de voir qu'une élève aussi terre-à-terre que toi pouvait tomber si bas.
- Mais... Je ne comprends pas, siffla Hermione en se redressant, les yeux gris plissés par la colère. Tu n'as pas honte. Pour les prochains jours, tu vas devoir faire face à tout le monde qui a vu "ton" corps.
- Bof ! Je ne suis pas prude.
- Pardon ?
- Hé ! Mon grand-père m'a forcé dans un camp de nudiste moldu, sans baguette, à l'été de mes quinze ans.
- ...
- Ferme la bouche, Hermione. J'ai l'air bizarre de cette manière.
- Je... Ta famille est composée de malades ! Vous êtes tous toqués !
- Comment tes parents font pour tes inhibitions ?
- Mes quoi ?
- Tes blocages ? Des évènements qui te nuisent à l'application d'un travail.
- Je sais ce que c'est. Je ne vois pas ce que te forcer dans un camp de nudiste a avoir à quoi que ce soit.
- Je n'ai pas apprécié l'éducation de mes grands-parents... Je suis plus difficile à torturer, à intimider et je n'ai pas peur de me mettre à nu si le besoin s'en ressent.
- ...Euh !
- De bonnes caractéristiques pour ce qu'ont en tête mes grands-parents.
- Ce sont tes grands-parents qui t'ont élevé ?
- Mes parents sont des gens occupés... Toi ?
- Ils le sont, mais ils ont toujours trouvé du temps à me consacrer.
- Bon pour toi.
- La façon dont tu parlais, l'on aurait dit qu'ils élevaient le parfait petit soldat ?
- J'ai peur de très peu de chose. Surtout après ma première et ma seconde année ici.
- Mmm ? soupira la gryffondore en se rasseyant.
- Lors de ma retenue avec Potter, je l'admets, j'ai jamais couru aussi vite. Tant de chose compliquée et sinistre dans cette forêt.
- Si tu étais resté avec lui tu aurais fait la rencontre d'un centaure, marmonna-t-elle, la tête ailleurs.
- J'en ai déjà vu. Mais je te dirais pas où, pensa le "brun" avec une moue en ressérant la cape autour de ses épaules. On va rester cachés ici longtemps ?
- Oui. Tant que tout le monde en parlera, on restera cacher.
- C'est ridicule ! Ils vont en parler jusqu'à mathusalem, grogna-t-il en se levant.
- Je sais, fit-elle cachant son visage dans ses mains, les épaules tremblantes.
- Euh ! Hermione... Tu pleures ?
- Je te déteste... dit-elle sauvagement en pensant à Ron.
- ..."

Draco ne dit rien. Il détestait les gens qui pleuraient. Pansy et Blaise étaient les seules personnes qu'il connaissait qui pleuraient au moindre mal. Il poussa un soupir et regarda la porte de classe. Il n'allait pas le dire à Hermione s'il voulait garder sa tête sur ses épaules, mais il avait été émoustillé par le regard de tout ce monde sur "son" corps nu. Il eut un petit sourire. Il se promettait de se rendre dans un club de nudiste, pour le plaisir cette fois-là. La dernière fois, il n'avait pas apprécié le programme bondage, sang et fouet. Il n'avait plus les marques sur son corps, gracieuseté de sa mère, mais il grimaçait intérieurement en y repensant. Il poussa un autre soupir et déposa sa main sur l'épaule d'Hermione, mais elle la frappa rudement.

"Bon, peut-être que j'y suis allé un peu fort... Mais j'avais besoin qu'elle cesse ses attaques, soupira-t-il.
- ...Malfoy !
- Quoi ? marmonna-t-il. Bon, elle doit avoir trouvé le moyen de me faire payer... Qu'est-ce que je peux faire pour qu'elle s'arrête ? Ces gryffondors sont trop résilients...
- Ma... Draco ! s'écria Hermione, les yeux grands ouverts.
- Sèches tes larmes... J'ai l'air trop... Innocent ?
- Tu es loin d'être innocent, dit-elle avec un rictus.
- ...Tu...
- Je n'avais jamais remarqué...
- Lire dans mes pensées ? Cela s'est déjà produit ?
- Oui, je croyais que tu essayais de m'interrompre quand j'ai fait mention au professeur Lupin des milles filaments d'Edison.
- ...Vrai. Je n'y avais pas prêté attention. Cela marche souvent ? Sinon, j'aurais dû entendre tes autres pensées, non ?
- Peut-être que oui, peut-être que non. Essayons de nous distancer et de se concentrer. Peut-être que cela ne marche pas si l'on ne projette pas ses pensées l'un à l'autre.
- Mmm ! L'on devrait essayer avec les autres. Peut-être que nos pensées seront comprises. Une autre tentative, donc. Tu m'entends toujours ?
- Ouais !
- On a cours dans moins de quinze minutes, peut-on essayer cela plus tard ?

- D'accord. On se retrouve au terrain de quidditch à quatre heures, dit Hermione en ouvrant la porte, regardant à gauche et à droite. Bien. N'oublies pas d'expliquer ce qui t'as pris aux autres.
- Ouais, ouais. J'commençais à geler.
- Qui t'a dit de me faire ce coup ?
- Mon crâne rasé m'y a poussé. Plains-toi à lui.
- Toi, mon... saltimbanque ! médisa-t-elle en prenant les marches pour la maison des serpentards.
- Euh ! C'est une insulte ?
- Pour Ella Rymes, oui... Salaud !
- Pff ! Tu ne sais pas... We... Ginny !
- Hermione, où étais-tu ? J'aurais cru que tu serais dans ton dortoire, mais... Malfoy... fit la jeune Weasley, entourées de ses amis, les regardant l'un après l'autre.
- ...
- ...J'imagine déjà ce qu'elle croit... bouda Draco en montant les escaliers se contrefichant de "ses" camarades de maison.
- ...Moi aussi... N'oublies pas ! Ce n'est pas ce que vous pouvez vous imaginer, dit Hermione.
- Vraiment ? demanda Colin.
- Je vous assure, dit Hermione, se retenant à peine de supplier.
- Pff ! fit Ginny, sourire glacial aux lèvres. Qui se soucie de tes assurances, Malfoy. Elles sont pareilles au vent... Passager.
- Gin...
- T'as pas cours ? demanda Draco, interrompant Hermione.
- Ouais..."

Elle courut dans les escaliers, s'éloignant le plus qu'elle pouvait des yeux qui "la" détestaient. Draco ne se préoccupant pas des appelles de Ginny et Colin s'éloigna tout aussi rapidement. Il avait cours avec Remus : "Et voilà, une mauvaise fin de journée en perspective. Pourquoi est-ce que tous les professeurs s'attendent à quelque chose de moi ?... Va falloir que j'en parle à Hermione... Hermione ? Hermione ? Tu m'entends ?... Okay ! On dirait que cela ne fonctionne pas à trop grande distance..."

SLAP ! PAF !

"Merde ! Maudit !
- Ha ! Ha ! Moustique... Beaucoup... Ha ! Ha !
- Mouais !"

Voldemort regarda le visage buriné et souriant de son guide avec haine. Le guide retourna à sa piste. Le mage noir soupira en se frappant le cou à nouveau. Il avait perdu le compte des morsures d'insectes qu'il avait reçues depuis son arrivé en Amazonie. Il s'était fait mordre par des serpents, avait failli avoir son urètre envahi par un poisson inconnu et il s'était fait attaqué par des primates et autres animaux hostiles. Comme si tous ensemble, ils s'étaient passé le mot pour lui rendre la vie misérable. Était-ce si dur de demander le calme et la paix pendant qu'il cherchait le temple aztèque ? Et le guide qui parlait très peu l'anglais qui ne cessait de montrer ses dents pourris, comme s'il ne se faisait pas manger aussi. "Avec ma chance, il ne doit rien lui arriver. Par Lazare, je croyais que ce repoussant marcherait. Pff ! Une chance que ce chaman sans vergogne est mort... Nagini avait faim," pensa-t-il morbide en caressant le lourd poid qui lui entourait la taille et le corps.

Il tira, à nouveau, la carte qui tombait en morceau à cause de l'humidité étouffante. S'il avait su à quoi ressemblait le temple en question, il n'aurait fait qu'apparaître à l'endroit. Ces deux dernières années, il avait passé son temps à chercher plusieurs solutions à son problème Dumbledore-Potter. Il avait trouvé dans les endroits les plus étranges des cartes et des indices pour des lieux inimaginables, légendaires, voir mythologiques. Ce qui l'avait intéressé était le calice des dieux. La version "grecque" du saint-graal. Pour le second, il était trop mauvais pour pouvoir y toucher, mais le premier. Quand la légende disait "dieux", les lignes voulaient plus dire "démons". Voldemort sourit lentement. Il ne vit pas le guide brézilien s'arrêter. Il poussa un petit cri de rage en se cognant contre lui. Il détestait qu'on le touche. Seul le corps froid de Nagini avait la permission de le frôler, tant qu'il avait quelque chose sur lui. Son masque bougea, ce qui fit trembler et vibrer son visage comme une réflection sur une surface liquide pour tout observateur extérieur. Et le guide le vit. Il fronça des sourcils et se mit à bégayer en portuguais qu'il avait en face de lui un démon, qu'il aurait dû croire sa femme. Que les anges aient son âme, que le démon ne pouvait rien contre lui, sa foi en Dieu était ferme. Il poussa un horrible hurlement lorsque le liquéfactio de Voldemort le frappa.

Légèrement ennuyé par la fumée et l'odeur de chaire bouillie et fondue, le mage noir s'approcha de l'inscription qu'il y avait sur le mur caché par plusieurs lianes et feuillages. Il mit la main à sa bouche et fit plusieurs pas.

"Merde ! Pourquoi l'ai-je tué ? se dit-il en se tournant vers les maigres chevaux qui paîtraient à côtés. Je vais devoir les envoyés par l'entrée," soupira-t-il.

Malgré tous ses pouvoirs, il n'avait jamais pu réussir à se faire comprendre des animaux, seuls les animagis et les serpents. Il eut une moue en regardant son énorme serpent se déroulé de lui. Elle était trop intelligente pour qu'il puisse lui ordonner de passer l'entrée lorsqu'elle serait franchissable. Il se dit, pour la deuxième fois dans sa longue vie, qu'il aurait dû essayer le druidisme quand il en avait eu l'occasion. Il haussa des épaules, leva sa baguette pour nettoyer le sol des restes du guide et se mit au travail. Il devait découvrir l'entrée du temple.