Chapitre 2 Tournons en rond

L'atmosphère était brumeuse. On ne voyait pas à deux mètres devant soi. Pourtant, elle était là. Elle se dirigeait vers l'immense bâtisse noire. Celle que tous craignaient. Celle que tous les sorciers espéraient pouvoir éviter jusqu'à la fin de leurs jours. Celle que tous espéraient ne voir qu'en cauchemar. Celle que tous espérait n'être qu'une légende qu'on raconte autour d'un feu par une chaude nuit d'été alors que la lune est pleine et que les étoiles tombent du ciel.

Un vieil homme en gardait l'entré. Une autre partie de la légende. Le genre d'homme qu'on évite religieusement. Dans la légende, il aurait probablement eut un bandeau sur le visage pour cacher la plaie d'un œil perdu. Il aurait eut de multiples cicatrices partout sur le corps, résultat d'une guerre dont personne n'a jamais entendu parler. Il aurait sans doute laissé échapper de nombreux rires sans raison. Les rires d'un psychopathe. Les rires d'un homme rongé par la folie.

Mais cet homme éborgné n'existait pas. Pas sur cette île du moins. Le gardien des enfers, comme ils se plaisaient à l'appeler, n'était qu'un vieillard comme un autre. Il était maigre et se tenait le dos voûté, le poids des années pesant sur son dos fatigué. Ses longs cheveux gris encadraient son visage ridé. Dans le fond de ses yeux ont pouvait deviner une lassitude. Las d'être sur cette île. Las d'être sur cette terre. Las d'être en vie et de voir toutes ces âmes tourmentées par le fantôme de ceux qu'ils étaient jadis.

Il avait passé beaucoup d'année en ces lieux. Il accueillait les quelques visiteurs et s'assurait que les prisonniers n'avaient pas échappé à la garde des détraqueurs. Depuis l'évasion du criminel Sirius Black, il était la seule mesure qu'avait prise le ministère pour renforcer la garde.

- Bonjour, Cerbère. Comment va la santé ?

- Je resplendit de santé, ça se voit, non ?

- Vraiment ?

- Non. Question stupide, réponse stupide.

- Désolée. Je suis venue voir le…

- … Le prisonnier 174 517.

- Oui.

- Tu m'étonnes, grommela-t-il.

Il ouvrit l'immense portail et la fit entrer. Il la conduisit à travers les couloirs sordides et crasseux. L'air était froid et humide. La saleté s'accumulait depuis bon nombre d'années dans les longs couloirs de la prison. L'impression d'y entrer pour ne plus jamais en ressortir commença à la gagner. C'était toujours comme ça. C'était à cause des détraqueurs. Parfois, elle sentait qu'ils n'attendaient qu'un prétexte minime pour lui voler son âme. La paranoïa, un autre symptôme. Elle comprenait un peu mieux ses clients, leurs habitudes étranges. Mais le prisonnier 174 517 était de loin le plus étrange. Parfois lucide, parfois fou. Par moment, elle avait du mal à déterminer son état.

Ils montèrent plusieurs escaliers pour enfin arriver au dernier étage où ils empruntèrent un escalier en colimaçon qui menait au sommet d'une immense tour. Trois cellules s'y trouvaient. L'une était vide. L'autre détenait un homme endormit. La dernière renfermait un homme assis en tailleur sur ce qui avait dû être un lit. Dans une autre vie. C'était lui qui l'intéressait. Il l'a fixait intensément, comme chaque fois qu'elle arrivait. Cerbère ouvrit la porte grinçante de la cellule et la fit entrer. Il la referma en un grand fracas derrière elle. Comme toujours. Il aimait la faire sursauter. Chaque fois, elle s'y faisait prendre.

- Quand tu voudras sortir, tu n'auras qu'à hurler. Peut-être que quelqu'un t'entendra un jour, grommela-t-il.

Elle sortit un rouleau de parchemin et une plume de son sac et les installa pour qu'ils puissent prendre des notes pendant l'entretient. Elle entreprit d'inspecter les lieux, comme à chaque fois. Son regard s'arrêta sur un mur. À sa gauche. Il y avait un trou dans le mur. Elle regarda le détenu. L'une de ses mains était blessé. Du sang séché la recouvrait.

- Vous souvenez-vous de moi ? demanda-t-elle.

- Parfois.

- Pardon ?

- Parfois.

Elle se demanda alors pourquoi elle posait encore cette question. La réponse était toujours la même. Peu importe la fréquence de ses visites, la réponse restait toujours inchangée. Il se souvenait parfois.

- Je suis Aemelia Aegir, psychomage. J'ai été chargée par la cour d'évaluer votre état psychologique.

- C'est à cause de Potter.

- Pardon ?

- Le trou. C'est à cause de Potter.

- Mr. Potter est venu ici ?

- Il est trop vieux, c'est pour ça.

Il recommençait, c'était toujours la même histoire. Toujours. Ils tournaient en rond. Chaque rencontre était le maigre reflet de la précédente. Pourtant, elle revenait, encore et encore.

- Mr. Malefoy, j'aimerais que vous répondiez à mes questions. Est-ce que Mr. Potter est venu ici ?

- Vous êtes jeune. Et votre nom est Aegir. Si j'étais encore en liberté, vous seriez sans doute morte. À cause de votre père. C'est un auror. Il a travaillé avec Potter. Vous voyez, c'est encore à cause de lui.

- Mr. Malefoy, je crois que vous n'êtes pas conscient de l'importance de la procédure en cour. Si je ne réussi pas à déterminer votre état psychologique, c'est le baiser du détraqueur qui vous attend.

- Dîtes-moi, combien de temps a passé depuis mon emprisonnement ?

- Treize ans.

Elle commença à voir le début d'une explication. «C'est à cause de Potter. Il est trop vieux.» Il avait perdu la notion du temps. Il ne savait pas combien de temps avait passé. Et il avait vu Potter. Un Potter bien différent de celui qu'il avait gardé en souvenir. Le trou. Sur le mur, il y avait des lignes. Cerbère lui en avait parlé une fois. Pendant qu'ils faisaient route vers la cellule, il lui en avait parlé. Comme la plupart des prisonniers, il avait finit par perdre le fil. Ils le faisaient tous, pendant un certain temps. Après, leur horloge biologique se détraquait et il n'arrivait plus à mesurer la durée d'une journée, d'une nuit. Malgré les fenêtres, ils ne distinguaient plus rien. Le jour, la nuit. Sur cette île, il n'y avait pas de différence. Tout était pareil. Tout était noir et gelé. Tout était mort ou destiné à l'être dans un avenir proche.

- Mr. Malefoy, le gardien m'a parlé de vos transes.

- C'est pour oublier.

- Oublier quoi ?

- Que je suis ici, mais je me suis perdu. J'ai tout confondu et j'ai oublié de me souvenir.

- Oublié de vous souvenir de quoi ?

- Il y a des choses que je ne voulais pas oublier, comme le temps, mais j'ai oublié de m'en souvenir.

- Mr. Malefoy, vous souvenez-vous de notre dernière rencontre ?

- Peut-être.

- Peut-être ?

- Parfois, j'oubli que je me souviens. C'est parce que je me suis perdu.

- Je ne comprends pas.

- Moi non plus. Pourtant, je comprenais hier.

- Mr. Malefoy, je ne peux pas vous aider si…

- C'est vrai, vous ne pouvez pas m'aider. Pour m'aider, il faudrait que vous compreniez. Pour comprendre, il faudrait que vous ayez vécu ici treize ans. Cerbère, le gardien, il comprend. Il comprend toujours tout. Les aurors se moquent de lui, mais dès qu'ils me voient, je les ramène sur terre. C'est à cause de mes yeux, ils ont peur. Il y a tellement d'histoires qui circulent sur mes yeux. S'ils connaissaient la vérité, ils ne voudraient pas les voir de peur que leur seul vu tache leur âme à jamais. Mais Cerbère lui, il n'a pas peur. Il est habitué. Alors, quand ils sortent, ils le respectent. Parce qu'il n'a pas peur. Mais ils oublient. Alors quand ils reviennent, tout est à recommencer. Un jour, ils seront mes victimes.

- Vous les tuerez ?

- Non, la mort est trop douce. La vie, elle, c'est le véritable châtiment. Dans la vie, il y a la souffrance et la peur. Je tuerai leurs femmes pour qu'ils en souffrent. Pour qu'ils aient peur que je m'en prenne à leurs enfants. Et quand ils auront oublié d'avoir peur, je tuerai leurs enfants, pour leur rappeler d'avoir peur. L'être humain est fait pour souffrir. Il s'attache à des gens en sachant qu'il les perdra un jour. Il se condamne à souffrir. Alors je ne dois pas être humain. Je ne m'attache à personne. S'attacher, c'est de montrer qu'on est faible. C'est de montrer qu'on ne peut pas vivre seul. Qu'on a besoin d'un appuie même si ça veut dire souffrir.

- Mr. Malefoy…

- Drago.

- Pardon ?

- Mon prénom, appelez-moi par mon prénom. Appelez-moi Drago, sinon j'oublierai. Je confondrai tout et me prendrai pour mon père.

- D'accord, je vous appellerai Drago.

Elle était déconcertée. Jamais il n'avait paru si perdu. Si perturbé. Bien sûr, il était étrange. Mais jamais il ne l'avait été à ce point. Il oubliait souvent. Elle s'y était faite. Il était toujours un peu rêveur. Glissant des allusions à son passé. À son présent. À un univers où il était libre. À un temps qui n'existerait jamais. C'était à cause de ça qu'il oubliait. À cause de ses transes. Ce temps. Ce temps qui n'existait pas, il se l'était inventé. Alors, il y vivait, mais oubliait de revenir. Il oubliait que ce temps n'existait pas. Elle voulait qu'il lui en dise plus sur ce monde, sur ses transes, mais chaque fois c'était un échec. Alors, elle repartait avec des réponses qu'elle n'avait pas attendu et avec des questions qui ne trouveraient sans doute jamais de réponse.

- Drago, quand vous faites vos transes, à quoi pensez-vous ? Qu'est-ce que vous y faite ?

- J'erre.

- Vous quoi ?

- J'erre. Vous passez votre vie à chercher. Moi, je me contente d'errer. Parfois, c'est mieux que de chercher. Quand on cherche, on peut être déçu de ne rien trouver. Quand on erre, on n'est jamais déçu car on ne cherche rien. Alors, quand on trouve sans chercher, c'est encore mieux. Quel âge avez-vous ?

- Vingt-sept ans. Drago, qu'avez-vous trouvé ?

- Beaucoup de chose. Peut-être trop. Quand on erre dans sa tête, on apprend à mieux se connaître. On peut regarder son passé et y trouver ses erreurs. Ce qu'on aurait voulu dire où faire. Alors on réinvente ces scènes et on découvre qui on est vraiment. On découvre qu'on n'est pas vraiment ce qu'on laissait croire. Vous êtes jeune pour traîner dans un endroit pareil. Quoique, moi, à votre âge, j'y entrais. Mais moi, j'y étais obligé. Ce n'était pas par choix. Enfin, peut-être un peu. Je savais que je me ferais prendre un jour. Ça leur a prit beaucoup de temps, mais ils y sont quand même arrivés. Mais vous, vous avez vraiment choisi de venir ici. C'est à se demander qui est le plus fou des deux. Moi au moins, j'ai fait quelque chose pour qu'on m'y enferme et j'y étais préparé. Je n'étais pas aussi fragile que vous. Je m'étais endurci à force de combattre, à force de tuer, à force de vivre. Avez-vous déjà tué quelqu'un ?

- Non, qu'avez-vous appris sur vous ?

- Que j'étais stupide. Quand j'étais jeune, j'étais stupide. Stupide et aveugle. Je croyais tout savoir mieux que tout le monde alors que je ne savais même pas regarder. Mais mon père m'a appris. Il m'a appris à voir. À voir enfin tout ce que je ne voyais pas. En regardant quelqu'un, on peut apprendre tellement de choses sur lui. A sa manière de marcher. À sa manière de respirer. À sa manière de bouger. À sa manière de regarder. Il m'a tout appris. Parce qu'enfin j'ai su le regarder. J'ai enfin su voir ce que je ne voyais pas. Mais je n'ai pas su voir ce qui causerait sa perte. Parce qu'il était humain, lui. Ho, oui. Il l'était. S'il m'a tout appris, c'est parce qu'il m'a laissé voir. Mais il y a une chose qu'il ne m'a pas laissé voir. Une seule. Sa faiblesse. Il ne voulait pas que j'apprenne la faiblesse. Vous devriez essayer un jour.

- Essayer quoi ?

- De tuer quelqu'un.

- Pourquoi ?

- Vous comprendriez mieux la vie. Vous comprendriez mieux les tueurs comme moi.

- Sa faiblesse à votre père, c'était quoi ? Vous le savez ?

- Oui, sa faiblesse, c'était moi. Ma mère pouvait mourir, tant que je restais en vie, c'était ça l'important. Il ne voulait pas que je meure stupidement tué par un auror, alors il a changé de camp. C'est à cause de moi qu'il a commis cet acte aussi stupide. De moi. Quand on s'attache, on fait des choses stupides. Alors je ne m'attache pas. Je ne veux pas commettre de stupidité. Heureusement, lorsque Voldemort a été défait, j'ai eut une idée. Une idée brillante. Mon père m'avait appris à voir. Alors je me suis souvenu. Potter m'avait appris à faire souffrir. Je m'en suis servit pour semer la terreur. Ce serait utile pour votre travail.

- Quoi ?

- Tuer quelqu'un. Mieux comprendre vos clients.

- Potter vous a appris à faire souffrir.

- C'est à cause de son parrain, Sirius Black, il est mort. Potter souffrait, plus que si c'était lui qui était mort. Parce que quand on est mort, on ne souffre plus. Quelques années plus tard, je me suis souvenu. À l'époque, je n'oubliais jamais.

Elle soupira. Cette conversation était certes très intéressante, mais elle ne menait nulle part. Enfin, pas là où elle le désirait.

- Vos yeux.

- Vous ne voulez pas savoir.

- Oui.

- Non, quel âge j'ai ?

- Quarante, je veux savoir.

- Treize ans de différence entre vous et moi. Treize ans que je suis ici.

- Je veux savoir.

- Treize ans de différence. À notre âge, ce n'est pas tant que ça. Si je vous dis pour mes yeux, vous coucherez avec moi ?

- Non.

- Je vous avais bien dit que vous ne vouliez pas savoir.

Elle le regarda abasourdi. Il l'avait encore fait. Il l'avait encore eut. Il l'avait une fois de plus amené là où il le voulait. Il avait tout prévu, encore. Ils tournaient en rond. Encore et encore. Toujours et à jamais. Tourner en rond, elle y était condamnée. Chaque rencontre, le pâle reflet de la précédente, toujours et encore. Condamnée à voir toujours et encore les mêmes images défiler devant elle. Condamnée à n'être que l'actrice d'un scénario déjà tout écrit d'avance par un esprit tordu. Un esprit tordu mais moins fou qu'il le prétendait.

Elle aurait peut-être dû écouter les conseils que Cerbère lui avait donnés lors de sa première visite. Il avait eut pitié d'elle, l'avait regardé comme on regarde quelqu'un qui ne sait visiblement pas dans quoi il s'embarque. Et c'était vrai. Elle ne savait pas, mais maintenant, il était trop tard. Trop tard pour reculer. Trop tard pour se retirer sans en tirer les railleries de ses collègues qui ne cessaient de lui répéter que c'était une cause perdue. Elle tâcha donc de se remémorer les paroles du vieillard. «Ne répond pas à ses questions. C'est de se couper le pied avec une hache que de faire ça. Il faut se contenter de poser ses questions et d'attendre patiemment les réponses. Ça peut prendre des heures comme des jours. Ou elles peuvent venir directement s'il compte te mener ailleurs avec elles, mais surtout, ne répond jamais. Il se souviendra, même s'il oubli, il se souvient. Alors oubli de répondre et souvient toi de questionner.»

- Où allez-vous pendant vos transes ? reprit-elle.

- Vous devriez vraiment essayer de tuer quelqu'un, dit-il en se levant. Sentir le dernier souffle de vie de votre victime. Entendre son dernier battement de cœur. Voir la mort faucher son existence d'un jet de lumière. Sentir l'air emplir vos poumons comme si c'était la dernière fois, comme si ce meurtre allait vous tuer. Sentir votre cœur s'arrêter quelques instants en un ultime moment de silence pour le défunt. Sentir votre sang se figer, glacer telle une rivière en hiver, comme si le temps s'arrêtait pour contempler votre œuvre. Votre âme s'entache lentement. Prenant la couleur du meurtre. Lentement, votre conscience intervient, mais rapidement, votre instinct primaire prend le dessus. Votre âme est condamnée, pourquoi vous arrêter maintenant ?

Il s'était approché d'elle. Tournant autour d'elle tel un prédateur s'amusant avec sa proie. Elle surmonta le sentiment de profond dégoût qui la submergeait et continua l'interrogatoire. Elle devait continuer.

- Où allez-vous pendant vos transes ?

- Ailleurs.

Il s'arrêta devant elle.

- Où ? insista-t-elle.

- Peu importe, pourvu que ce soit loin d'ici.

- Vous savez que ça vous fait oublier, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi continuez-vous ?

Il lui tourna le dos et fixa le mur troué. Elle savait qu'elle n'en tirerait plus rien. C'était toujours comme ça. Dès qu'il lui tournait le dos, il se taisait. Et la prochaine fois serait pareille. Il l'amènerait ailleurs, là où il le voulait. La conversation lui échapperait, c'était inévitable. Peu importe les précautions qu'elle prendrait, c'était inévitable, c'était écrit. Elle aurait le début d'une réponse et il lui tournerait le dos. C'était toujours comme ça.

Elle était condamnée. Condamnée à être guidé dans une valse conduite par un esprit tourmenté. Un esprit refermé sur lui-même. Un esprit qui s'est convaincu lui-même qu'il est fou. Fou de croire que tout ce en quoi il croit pourrait devenir réalité. Alors, il s'enferme en lui-même et tente d'oublier qu'il existe quelque part dans une prison un homme qui ne cesse de tourner en rond avec une psychomage. Un homme qui valse avec les questions. Une valse où pour chaque pas en avant, il en faut deux en arrière. Un homme qui ignore la douleur parce qu'il ne veut pas exister. Un homme qui voudrait tellement oublier, qu'il cesse parfois de se souvenir. Un homme qui s'est tellement répété qu'il est fou qu'il a finit par le devenir. Un homme tellement fou qu'il ne peut que détenir une vérité. Une vérité que lui seul connaîtrait. Une vérité tellement lointaine qu'elle n'apparaîtrait que comme une ombre sur un mur pour ceux qui ne la détiennent pas. Mais qui transformerait notre monde en ombre pour celui qui la détient. Alors, en ce monde d'ombre, l'homme tente de vivre et de se persuader que tout est faux. De se persuader qu'il est fou parce que la vérité lui fait mal. Mal aux yeux par sa lumière. Mal au cœur par ses conséquences.

Cet homme dans sa prison s'est perdu. Perdu quelque part entre sa vérité et le mensonge. Quelque part entre la réalité et l'imaginaire. Quelque part où qu'importe ce qui est vrai et ce qui est faux, l'important est d'exister sans se soucier de ce qu'on a oublié parce que le passé et le futur n'existent pas. Il n'y a que le présent parce que le passé ne reviendra jamais et que le futur est incertain. Cet homme était perdu, mais n'en souffrait que lorsqu'il revenait dans la réalité. Alors, il courait se perdre à nouveau.

Si la psychomage était condamné à valser avec l'homme, alors lui était condamné à vivre seul avec sa vérité jusqu'à ce que la mort vienne le prendre. Si seulement elle avait su tout cela, peut-être aurait-elle mieux comprit. Si seulement il s'était souvenu de tout cela, peut-être aurait-il tenté de l'aider. Peut-être aurait-il tenté de s'aider. Mais il avait oublié à force de se perdre. Il était fatigué à force de courir se cacher de la réalité. À force de fuir le mensonge et la vérité.

Si seulement… Si seulement ils avaient su, ils auraient compris son crime. Si seulement ils avaient su valser avec lui, ils auraient appris à voir. À voir ce qui est et ce qui n'est pas. Si seulement ils avaient bien voulu lui laisser mener la danse, ils auraient su voir la vérité au fond de ses yeux. Des yeux qui font mal à regarder. Des yeux qui renferme une vérité qui nous blesse par sa lumière. Une vérité qu'on ne veut pas voir, parce qu'on n'y est pas prêt. Parce qu'on n'y sera jamais prêt. Beaucoup trop enlisé dans notre mensonge. Un mensonge apaisant. Une vérité douloureuse. Une réalité qui ne veut pas de lui. Un imaginaire lointain. Un esprit tourmenté prit dans un tourbillon au milieu de quatre mondes oubliés.


Désolé pour le retard. Dans la dernière semaine avant les Fêtes, les profs se sont donnés le mot pour nous donner plein d'examen, sans compter la production écrite du ministère. J'ai pas eut deux secondes à moi pour écrire, mais là, j'ai tout mon temps.

J'espère que ce chapitre là vous a plu. J'ai dû le réécrire trois fois.

Ysia


RAR

Hinari : Inquiète toi pas, je vais la finir ma fic (ben je vais essayer (ben non ctune joke)). Heureuse que ça t'ait plu ! Et je vais essayer d'être plus rapide la prochaine fois pour la mise en ligne des chapitres.

Lady Volderine : Bah heu, arrête tu vas me faire rougir ! Des reviews comme celle-là y me semble que j'en prendrais à la tonne. Et pour la vérité, va falloir attendre un petit peu beaucoup.

Merci beaucoup à mes deux revieweuses ! En espérant en avoir d'autre pour ce chapitre là, hi hi.