Réponse au défi de Surimi :
Résumé : Réponse à une proposition de Surimi, ayant pour thème, je la cite : « Comment se fait-il que l'on soit généralement attiré par quelqu'un dont le corps nous hurle "Si tu me touches, je te bouffe" (Les plus fins d'entre vous auront bien entendu remarqué la délicate allusion au maintenant classique L'âge de Glace...) ». OS, POV Severus Snape exclusivement.
Couple : SSHP
Rating : R (ça surprend quelqu'un ?). Un peu PWP quand même.
Auteur : Myschka
Disclaimer : Tout à moi. Ben quoi, j'ai le droit de rêver non ? Non ? Bon, rien n'est à moi, les personnages et les décors sont à une vague inconnue nommée JKR, l'idée est de Surimi, seul le texte sort tout droit de mon pauvre petit esprit torturé. Voilà, z'êtes contents ?
Avertissement : Ceci est un slash, à savoir une histoire décrivant des relations homosexuelles explicites. Homophobes, allez vous faire pendre ailleurs. Ignorants qui n'ont pas compris ce qu'un rating R impliquait, retournez donc regarder des Disney.
Note préliminaire : Une petite séquelle…plutôt, la même histoire, mais du point de vue de Harry. Vraiment sans prétention…
RAR :
Crackos : Merci ma belle pour tes deux reviews (oui, j'avais bien reçue la première, je ne sais pas pourquoi elle ne s'affiche pas). Je suis heureuse que ma fic t'ait plu. Non, je ne compte pas en rester là, j'ai un projet de fic inspiré d'une idée de défi de Lola Reeds, que je compte écrire pour le fanzine de Tiayel, le Troisième Œil (allez hop ! un peu de pub)…En ce qui concerne les fics publiées sur FFnet, je ne sais pas encore, mais je n'ai pas l'intention de m'arrêter là ! Et oui, je continue les SSHP, même si je ne pense pas me cantonner à ça. En attendant, j'espère que le parallèle de ce petit OS te plaira…Bisous !
Nardy : Sandy, ma douce, merci pour tous ces compliments ! Je ne sais plus où me mettre ! Contente en tout cas d'avoir éclairé ta journée XD J'espère que le POV de Harry te plaira autant. Je t'embrasse. (Tiphaine, heureuse d'avoir eu du soleil aujourd'hui, et de si jolies reviews dans sa boîte aux lettres)
Le Saut de l'Ange : Coucou toi ! Merci pour ta review, je suis contente que ça t'ait plu…J'espère que tu aimeras la narration du côté de Harry ! Bisous.
Mi chan : Ma petite RonRon, merci pour ton commentaire :D Je suis heureuse que ça t'ait plu et que tu aies occupé ton insomnie à me lire…Alors comme ça je t'ai contaminée hein ? Muhahahahahah ! Voici une petite suite, j'espère que tu aimeras, bisous.
Garouf : Hello Miss ! Merci pour ton commentaire ! Pour Msn, en fait, je t'avais juste ajoutée à mes contacts courrier, mais j'ai du cocher une case de trop…Bref, pas grave si tu n'es pas souvent connectée, moi non plus de toute façon…Huhuhu, moi aussi j'aime les Disney, mais cette phrase (qui n'est pas de moi mais d'une copine), m'avait beaucoup fait rire, donc, rassure toi, tu es normale…Enfin, comme tout le monde ici, quoi. Hum, bref. Pour ton information, Torquay est une ville balnéaire du sud de l'Angleterre, en Cornouailles si mes souvenirs sont bons. Pour Harry, j'avoue que je me suis un peu inspirée de ma propre attitude le matin (ne JAMAIS m'adresser la parole le matin avant que je n'aie bu mon thé et pris une douche)…lol. Je vois que je ne suis pas la seule…J'espère que ma petite suite te plaira, bisous.
Alexiel.v : Coucou et merci pour ta review ! Je suis contente que tu aies adoré XD Que demander de plus ? Hum, un petit POV de Harry, peut-être ? Bisous !
Surimi : Yeah ma belle ! Je suis contente que tu aies aimé…Et que le râteau de Dray t'ait fait rire aussi (sentirais-je comme une pointe d'agacement envers notre blond Serpentard ?). Merci à toi pour l'idée et bisous !
Oxaline : Que d'enthousiasme ! Je suis flattée XD Merci beaucoup à toi, et bisous.
Black Moon : Merci beaucoup pour ta review ! Je suis heureuse que tu aies aimé…Tous tes compliments m'ont fait très plaisir, je suis touchée. Bisous.
Lola Reeds : Hello Miss ! Merci beaucoup pour ta review, je suis heureuse que ça t'ait plu ! Je sais pas si ça existe des comme ça en vrai, mais les garçons que j'ai connus qui se rapprochaient le plus de cet état d'esprit étaient en réalité super pénibles à vivre XD Mais notre Sevy , ah…c'est une autre histoire…lol. Bisous !
SNAPESLOVE : Merci ma belle XD Je suis contente que ça t'ait plu ! J'espère que la suite te contentera, et puis, pas de souci, je ne compte pas m'arrêter ! Bisous, et à bientôt sur le forum.
Attraction-répulsion
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POV Harry.
Je déteste le matin. Sérieusement. Entre Hermione qui ne sait que me demander si j'ai fais mes devoirs – on s'en fout, bordel ! – et Ron qui a la fâcheuse habitude de parler la bouche pleine, déjà, j'ai du mal. Je les adore, mais ils n'ont manifestement pas compris – au bout de sept ans – que tant que je n'ai pas avalé mes trois tasses de thé au petit déjeuner, je ne suis bon à rien. Ajoutez à ça, une Grande Salle bruyante et pleine de gens – tous ces gens ! Qui rigolent en plus ! Ils sont tous fous, c'est le matin, merde ! – et la perspective de devoir passer la journée en cours, voilà qui n'est pas pour améliorer mon humeur.
Merde, Malfoy vient de rentrer. J'ai pas envie de lui parler. Je sais qu'il regarde vers moi. Bien. Esquivons, esquivons. Je l'aime bien, mais il me fatigue. Déjà que je ne dors pas beaucoup ces derniers temps…OK, pour être tout à fait honnête, ça fait déjà quelques mois que j'ai du mal à dormir. A cause de lui. Non, pas Voldemort, lui je n'ai même plus envie d'en entendre parler. Il n'existe plus. Même si parfois, j'en viens presque à regretter le temps où c'était lui qui me donnait des insomnies. Au moins, l'Occlumencie pouvait régler le problème. Mais là…Là, allez expliquer à vos hormones que de temps en temps vous avez besoin de sommeil, comme tous les étudiants normaux. Croyez-le ou pas, elles s'en tamponnent royalement.
Ouf, j'ai réussi à sortir sans que Draco ait le temps de m'adresser la parole. En passant la Grande Porte, je ricane doucement. Ca y'est, je suis réveillé. Mione et Ron sont là, ils m'attendent, impatients. C'est bon, les gars, j'arrive. En les dépassant, je soupire. J'ai encore réussi à ne pas lever les yeux sur lui. Je suis fier de moi. Une seule érection matinale, c'est suffisant. Bon, on arrête tout de suite les images mentales. C'est pas que, mais j'ai des examens à passer d'ici deux semaines, moi. Au boulot. Motivation, motivation !
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Non, mais je rêve ? Il me fait quoi, là ? Draco, Draco, ma petite Fouine, qu'est-ce qui se trame dans ton petit crâne tordu de Serpentard ? Tu peux pas déjeuner à ta table, comme tout le monde ? Hum. Apparemment, non. Toujours à part, hein ? Même si j'admets que tu peux être sympa quand tu veux, ton orgueil m'hallucinera toujours.
« Granger, Weasley. Salut Harry. Tu es…époustouflant aujourd'hui. » C'est quoi cette voix qu'il a pris ? T'es malade ?
Attends, attends…C'est moi ou tu es en train de – oui, je crois bien que c'est ça – me draguer ? NON MAIS CA VA PAS LA TETE ? Mon vieux Malfoy, si tu t'attends à trouver une vierge rougissante, tu vas tomber de haut. Bon. Restons serein. Allez, on prend une grande inspiration. On enlève son bras de mes épaules, gentiment. On se lève, calmement. Et on lui explique les choses de façon diplomatique. Je peux le faire.
« Malfoy, je t'aime bien. Mais si tu me touches encore une fois comme ça, je te bouffe. »
Hum. D'accord, c'était pas très subtil. Mais au moins tu as compris. Faudrait peut-être que je m'en aille, maintenant. Quelque chose me dit qu'il va m'en vouloir un peu, dans les jours qui vont suivre. Bah, ça lui passera. Il va vite trouver quelqu'un d'autre à ennuyer. Nous le savons tous les deux, Draco, tu es attiré par moi uniquement parce que tu t'imagines dans ta petite tête pleine de suffisance, que je suis le seul qui te vaille. C'est sûr qu'être le mec du Sauveur du monde sorcier, ça fait bien sur le curriculum vitæ. Mais si tu avais pris la peine de me connaître vraiment, ma petite Fouine, tu saurais que tu n'en aurais rien retiré. Moi, tout ce que je veux, c'est retomber dans l'anonymat, ou au moins mener une vie à peu près normale. Oh, et accessoirement, m'enfermer pour le reste de mes jours dans une chambre avec lui. Rassure toi, mon petit Prince, ton joli cul et toi trouverez bien vite de quoi te satisfaire. Je ne m'en fais pas pour toi.
Tiens, on dirait que…non. Ce doit être encore un coup des hormones. Il ne peut pas rire de ce qui vient de se passer avec Draco, n'est-ce pas ? Je dois être tombé dans une autre dimension. Définitivement un coup des hormones. Mon pauvre Harry, ce serait bien que tu changes de disque, un jour. Au fait, c'est quoi le prochain cours ?
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Merde. Merde. Merde. Pourquoi est-ce que j'ai décidé de continuer Potions après mes BUSE ? Ne me regardez pas comme ça, s'il vous plait. Je vais encore rater ma Potion. Je ne peux pas me concentrer quand il m'observe avec cet air-là. Déjà que Malfoy n'a pas l'air très content du râteau que je lui ai mis…Je n'ai pas besoin que vous me montriez votre haine en prime. Ca fait déjà suffisamment mal comme ça. Allez martyriser quelqu'un d'autre. S'il vous plait. Sinon, le premier truc que je vais devoir faire en sortant d'ici, c'est me ruer vers les toilettes les plus proches, et Ron et Mione font finir par se poser des questions, à force.
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Je ne sais même plus quand tout ça a commencé. Quand j'ai commencé à avoir envie de lui. Il y a eu cette fois, où nous sommes revenus blessés d'une attaque de Mangemorts, avec d'autres membres de l'Ordre. La vision de son corps nu et pâle étendu sur un des lits de l'infirmerie m'avait fait un choc, bien plus que je ne l'aurais avoué. Comme de la compassion, et puis la conscience aiguë à la fois de sa vulnérabilité et de son courage. Ca m'a fait bizarre à l'intérieur. Et cette autre fois, un jour d'été tellement étouffant qu'il en avait délaissé ses éternelles robes noires pour ne porter qu'une simple chemise blanche aux manches retroussées et un jean noir. Le fait qu'il m'ait retiré des points pour avoir enlevé mon propre t-shirt – trempé à cause d'une attaque particulièrement vicieuse des Serpentard – m'avait énervé, mais je crois que j'étais bien plus agacé par le trouble qu'il provoquait en moi. A l'époque, je m'étais dit que c'était parce qu'il me rappelait la façon que Sirius avait de s'habiller…avant. Je lui en avais voulu de me jeter ce souvenir à la face, mais au fond de moi, je savais qu'il y avait autre chose. Je ne voulais tout simplement pas le reconnaître.
Ca m'a pris du temps pour l'admettre.. Au début, j'ai juste nié. C'étaient les vacances, les premières que je passais entièrement avec Ron et sa famille, alors je n'ai tout simplement pas pris le temps d'y penser. De toute façon, je ne voulais pas y réfléchir. Et puis, j'ai été bien trop occupé à expliquer aux jumeaux que je n'avais pas envie de sortir avec Bill. J'aurais eu l'impression de me taper mon frère. Brrr. Quoi qu'il en soit, à part quelques rêves que je me suis dépêché d'oublier – ça a été difficile vue la barre de rire de Ron le lendemain au réveil…heureusement qu'il n'a pas entendu de nom – il n'est pas revenu me perturber.
C'est pourquoi je n'ai pas été préparé au choc, le jour de la rentrée en septième année. Quand je l'ai vu, qui semblait si seul au milieu de tout ce monde, j'ai eu l'impression que mon cœur essayait de migrer vers mon estomac. Evidement, je me suis dit que c'était parce que je le haïssais. Et ça ne m'a pas du tout fait rire quand Luna s'est approchée de moi et m'a chuchoté à l'oreille « Ferme la bouche, tu vas finir par marcher sur ta langue. » Brave Luna. Si j'étais hétéro, je pense que je tomberais amoureux d'une fille comme elle. Ca aurait sans doute été plus simple. Je crois que c'est la seule à avoir deviné tout de suite. En tout cas, c'est la seule à qui j'en ai parlé après. Peut-être Mione se doute-t-elle de quelque chose – ça ne m'étonnerait pas, cette fille sait toujours tout – mais je n'ose pas aborder le sujet avec elle.
En tout cas, plus les jours passaient et moins j'arrivais à me dire que je le détestais. En réalité, j'étais fasciné. Alors, j'ai commencé à l'espionner. J'en ai encore honte aujourd'hui. Mais le soir, à l'abri sous ma cape d'invisibilité, je le suivais silencieusement lors de ses promenades nocturnes dans les couloirs du château. J'aimais bien ça, et avec le recul, je me dis que c'était sans doute parce que j'avais l'impression de partager quelque chose avec lui, même si j'étais le seul à le savoir. Je ne l'ai jamais suivi jusque dans ses appartements. Pour le coup, ça aurait été un viol de son intimité, et je l'ai toujours trop respecté pour ça. Et l'épisode douloureux de la Pensine me revenait inlassablement en mémoire, pour les fois où l'envie de le suivre devenait un peu trop forte.
Et puis, sans que je sache vraiment comment, la fascination est devenue de l'obsession. Sans que je m'en rende compte, toutes mes pensées étaient tournées vers lui. J'avais – et j'ai encore – sans arrêt son visage dans un coin de ma tête. Ca faisait déjà un moment que je ne le trouvais pas laid, surtout depuis que je l'avais vu en vêtements moldus. Mais à présent, je le trouvais beau. Et je rêvais de voir un jour un sourire éclairer son visage. J'ai eu honte – tellement honte ! – le jour où je me suis demandé quel visage il aurait au moment de jouir. Et encore plus honte de mon érection douloureuse à cette pensée.
Je suis passé par des moments d'abattement total. Et par des périodes où je ne pouvais pas le croiser sans imaginer des choses obscènes. J'avais l'impression d'être une chienne en chaleur – littéralement – et je ne voulais qu'une chose, qu'il me baise encore et encore jusqu'à l'épuisement. Oui, j'aurais aimé être sa chose, j'aurais voulu qu'il m'utilise, et dans ces moments-là je ne voulais même pas qu'il m'aime, juste qu'il fasse de moi sa putain, et son sexe à l'intérieur de moi. Pathétique. Je sais. Des fois encore, je pense à lui de cette manière. Et je me dégoûte pour ça. Et je le déteste pour me faire ressentir ça.
Je savais qu'il m'aurait méprisé pour ça. De toute façon, je n'ai jamais su être docile face à lui. Ca aurait pu me valoir d'innombrables retenues, mais heureusement – ou malheureusement, tout dépend si on se place du point de vue de mes hormones ou pas – cette année, il m'a laissé tranquille, se contentant de m'enlever des points sous n'importe quel prétexte, comme d'habitude. Il faut dire aussi que je me suis rendu compte que ça ne servait à rien d'entretenir le conflit, et qu'il valait mieux que je fasse des efforts en cours, puisque j'avais décidé de garder cette option pour les ASPIC. Et puisque je ne voulais pas qu'on me prenne pour un enfant trop gâté par ses admirateurs – partisans, amis, peu importe en réalité – alors autant éviter de me comporter comme tel. Je sais bien qu'avec lui, ça ne fait aucune différence, mais je ne suis pas immature au point de ne faire les choses que pour lui.
Et puis, je crois que j'ai atteint le fond quand je me suis rendu compte que j'étais tombé amoureux. J'étais effondré, et j'en ai parlé tout un après-midi avec Luna. Ou plutôt, j'ai passé l'après-midi à vouloir me noyer au fond du lac, et elle à m'expliquer que ce n'était pas une bonne idée. Mais quelque part, c'était inévitable. Comment ne pas admirer son intelligence ? Comment ne pas aimer son courage ? Comment ne pas comprendre les souffrances qu'il a vécues alors que les miennes sont tellement similaires ? Et même si j'ai été en colère contre lui un nombre incalculable de fois à cause de sa partialité, au fond je lui en suis reconnaissant. Il est le seul qui m'ait jamais traité comme quelqu'un d'ordinaire, de normal. Le seul qui m'ait jamais fait ressentir ma propre vulnérabilité, qui m'ait fait prendre conscience de mes faiblesses. Et même si de son point de vue c'était uniquement par obligation, c'est tout de même à lui que je dois le fait de n'être pas devenu fou à cause de Voldemort. Pour tout cela, je devrais lui baiser les pieds tous les jours jusqu'à ma mort.
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Malheureusement, à cause de ça, aujourd'hui je me meurs d'amour pour la seule personne qui ne voudra probablement jamais de moi. La seule personne qui me méprise si fort qu'elle ne peut pas rester plus de quelques minutes en ma présence. Son attitude, son corps tout entier, me hurlent de ne pas l'approcher. Je repense à ma réplique stupide, l'autre jour avec Malfoy. « Si tu me touches, je te bouffe. » Merlin, cette phrase s'applique tellement bien à lui, ce serait risible si je ne trouvais pas ça aussi triste. Je ne peux pas le croiser sans qu'il se crispe à mon approche. Ca fait mal.
Aujourd'hui encore je l'ai remarqué. Il n'a même pas attendu la fin du match contre Serdaigle pour quitter les tribunes. En fait, après m'avoir observé voler quelques minutes, il a eu l'air furieux, dégoûté, et il est parti. Le problème c'est qu'il a emporté mon cœur avec lui. Rends-le moi, s'il te plait. Tu n'en n'as pas besoin, alors arrête de le piétiner comme ça. Je t'en prie. Je ne me souviens même pas de la fin du match. Pas comme si c'était important de toute façon. Nous avons gagné, mais c'était prévisible, attraper le Vif d'Or n'a été qu'une simple formalité. Depuis que Cho a quitté Poudlard, l'équipe de Serdaigle est nettement moins menaçante. On pourra lui reprocher ce qu'on veut, cette fille était vraiment une bonne Attrapeuse. Et puis, quelque part, c'est grâce à elle que je me suis rendu compte que j'étais gay. Je lui dois au moins ça, et puis je ne peux honnêtement pas lui en vouloir de ne pas s'être remise de la mort de Cédric.
J'en ai marre. Pourquoi est-il aussi bandant, même en mangeant simplement son dessert ? J'ai envie d'être son dessert. Ce serait une belle mort. Pff, n'importe quoi. Vivement que cette année se termine, je n'en peux plus. Si ça se trouve, c'est juste parce que je le vois tous les jours. Oh, honnêtement, à qui j'essaie de faire croire ça ? On peut toujours rêver, ceci dit je ne vois pas ce qui pourrait me l'enlever de la tête. Mais au moins quand je serai parti, je ne l'aurai plus sous les yeux, et je n'aurai plus à me retenir de lui hurler mon amour à chaque fois que je le vois. Ce sera déjà ça.
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Voilà, on y est. J'ai eu mes examens, la cérémonie de remise des diplômes est terminée. Demain je vais prendre le Poudlard Express pour la dernière fois de ma vie. C'est bizarre de voir à quel point ça sonne comme la fin d'une époque. A la rentrée, je vais plonger dans l'inconnu. Jusqu'à présent les murs de Poudlard étaient presque mon seul univers, il m'aura fallu attendre 18 ans pour vivre comme un sorcier ordinaire. J'ai accepté la proposition de l'entraîneur des Tottenham Comets, je pense que je me plairais bien dans la ligue professionnelle de Quidditch.
Merde, des journalistes. Peuvent pas me laisser tranquille ceux-là ? Je ne veux pas leur parler. Et c'est reparti pour la bonne vieille méthode d'esquive.
Je l'ai vu sortir de la Grande Salle. Il n'avait pas l'air content – pléonasme quand on parle de lui, je sais. S'il avait pu foudroyer ces grattes-papier du regard, je crois qu'il l'aurait fait. En n'oubliant pas de me compter dans le lot. Cadeau bonus pour les Enfers. Je ne peux pas croire que je ne le verrai plus. J'ai pas envie de partir.
Il faut que je lui dise. Si je ne lui dis pas, je le regretterai. Et puis peut-être que j'arrêterai de rêver une bonne fois pour toute quand je me serai fait humilier et ridiculiser. Tiens, moi qui me demandais à quoi pouvait bien ressembler son visage quand il rit, c'est l'occasion où jamais.
J'y vais ou pas ?
J'y vais pas. Ca sert à rien.
J'y vais. Peut-être qu'avec un peu de chance il me tuera vite et sans douleur.
Je veux pas y aller.
Oh, et puis merde.
J'y vais.
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J'ai eu du mal à trouver. Il ne pouvait pas habiter encore plus loin de tout dans ce foutu château ? C'est tout lui, ça. Espèce d'ours des cavernes. J'espère au moins qu'il est chez lui. Allez, Harry, respire. Voilà. Maintenant, frappe. Très bien. Merde, il a répondu. Je crois que je n'ai plus le choix maintenant.
C'est beau, chez lui. C'est…chaleureux. Je ne l'aurais jamais cru. Mais bizarrement, ça lui va bien. Oui, c'est tout à fait lui, paradoxalement. Hum, il n'a pas l'air heureux de me voir. On pourrait presque croire qu'il est mal à l'aise. Fébrile serait le mot. Oh, il boit du thé blanc. J'adore ça.
Merde, je crois qu'il se – me – demande ce que je suis venu faire ici. J'étais venu pour quoi déjà ?
« Monsieur Potter. Auriez vous l'obligeance de m'expliquer pourquoi vous êtes venu me voir ? »
Vous pourriez me regarder quand vous m'adressez la parole, vous savez. C'est blessant d'être ignoré comme ça.
« Excusez-moi, Monsieur. » J'ai du mal à parler. « Je ne voulais pas vous déranger. »
Ouais. Pas terrible comme entrée en matière. Je sais ce que vous pensez, allez. Je reprends.
« Je suis venu vous dire au revoir. Nous ne nous reverrons plus désormais alors je tenais à vous dire toutes ces choses que je n'ai pas su vous dire jusqu'à maintenant. »
Il fait la grimace. Je crois que ça ne va pas vous plaire, ce que je vais vous dire, vous savez. Ou, pire, vous vous en foutez. Seulement moi je m'en fous pas. Regardez-moi, bordel !
« Je voudrais vous remercier. Pour tout. Pour votre méchanceté avec moi, pour les cours d'Occlumencie, pour m'avoir toujours traité comme quelqu'un d'ordinaire, de normal. Je voulais vous dire aussi…Même si vous me haïssez…moi, je ne vous déteste pas. Vous vous en fichez sûrement, mais je pense que vous êtes quelqu'un de bien. »
Cachez votre joie surtout, hein. Je me doutais bien que ça n'allait pas vous faire grimper aux rideaux, mais j'avais au moins espéré que ça vous fasse un peu plaisir. Merlin, c'est tellement difficile. Regarde-moi, Severus. Dis-moi que tu ne me détestes pas. S'il te plait. Ne me déteste pas, il faut que je te le dise.
« Je suis amoureux de vous. »
Il lève enfin les yeux. Oh. Non. Pas ça.
« Sortez immédiatement de chez moi, Potter », siffle-t-il. « Je ne doute pas que vos petits camarades et vous trouviez très drôle cette ignoble farce, mais moi, je ne goûte pas la plaisanterie. »
Non. Non. Attends. Ce n'est pas une blague, je te jure ! Je t'en prie, crois-moi.
« Je vous ai dit de sortir de chez moi ! »
Je ne peux pas bouger. Je suis anéanti. Est-ce que tu sais que tu viens de me briser le cœur ? S'il te plait, ne me fais pas ça. Je ne veux pas que tu penses que je me moque de toi. Arrête de me dire de partir ! Je ne bougerai pas tant que tu n'auras pas compris.
Qu'est-ce que…qu'est-ce que tu fais ?
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Sa bouche sur la mienne et ses mains qui tirent mes cheveux me font mal. Il croit que je vais fuir, c'est ça ?
« Eh bien, Monsieur Potter ? » murmure-t-il contre mes lèvres, « Cela ne devrait pas vous choquer, si, comme vous le prétendez, vous m'aimez. »
Tu veux jouer à ça ? Très bien. Tu m'as donné l'opportunité de te prouver que ce n'est pas une plaisanterie bête et méchante. Je t'aime. Tu comprends, ça ? J'enroule mes bras autour de son cou, et je réponds à son baiser brutal. Il a les lèvres incroyablement douces. Il ne bouge plus, il est surpris. Il en a même lâché mes cheveux. J'en profite pour caresser doucement sa lèvre supérieure. Qu'est-ce que tu vas faire maintenant, Severus ? Ne me repousse pas, s'il te plait. Ca me ferait trop mal.
Il a répondu. Il a répondu. Merci, Merlin. Dieux, il embrasse merveilleusement bien. Il sent l'orange et la menthe, c'est bon. Et ses cheveux sous mes doigts sont tellement doux. Encore, encore. Embrasse-moi encore, touche-moi. J'ai envie de sentir ton corps contre le mien. De tes mains qui s'agrippent à mes hanches, de ton sexe dur contre mon ventre. J'ai envie de ta peau contre la mienne. Maintenant.
Je crois qu'il a compris où je voulais en venir. Nous n'avons pas besoin de parler. Je le suis dans sa chambre en silence. Et maintenant que nous y sommes, je ne te lâche plus. Tu sens tellement bon, mon amour. Je veux te voir nu. Je n'en peux plus. Il faut que j'enlève cette robe. J'espère qu'il ne va pas m'en vouloir de l'avoir déchirée. Je m'en fous, j'y penserai plus tard.
Seigneur. Il est magnifique. Les sculpteurs grecs seraient allés recouvrir leurs statues, de honte, en le voyant. Regarde-moi, mon amour. N'aies pas honte de cette marque sur ton bras. Je m'en moque, tant que je sais que tu ne lui es plus soumis. Je dépose un baiser sur ton tatouage. Je suis quand même un peu jaloux.
« Tu es à moi. » lui dis-je en plongeant mes yeux dans les siens.
C'est faux. Tu n'appartiens à personne. C'est moi qui suis à toi. Depuis longtemps.
Je frémis lorsqu'il embrasse ma cicatrice. J'ai compris pourquoi tu fais ça. Moi aussi, je veux oublier. Il n'a plus sa place dans nos vies. Et en ce moment, dans ma vie, il n'y a plus que toi. J'en ai assez de ces vêtements qui te couvrent, qui te cachent à mon regard. Assez de mes propres vêtements. Je veux sentir ta peau. D'un geste je fais disparaître le tissu qui nous recouvre.
Tu es tellement beau. Je pourrais passer des heures à apprendre les contours de ton corps, tu sais. Si tu m'en donnais la permission. Tu ne peux pas imaginer à quel point j'aime te voir étendu sur ce lit, sous moi, à quel point j'aime t'entendre soupirer sous mes baisers, gémir sous mes coups de langue, crier quand je te suce. J'ai tellement envie de te voir jouir, mon amour.
Mais pas tout de suite. Tu me fais rire quand tu protestes comme ça, comme un adolescent. Ne m'en veux pas. Je veux te sentir en moi. Et avant, je veux encore te toucher, connaître ton corps par cœur. Et je veux que tu me touches. Exactement comme tu le fais.
Je crois que j'ai perdu le fil. Je crois que j'ai perdu pied. Il me serre contre lui, comme si…comme s'il avait peur de me perdre. Je ne m'en irai pas. Jamais. Et ses mains, ses grandes mains si blanches et un peu rugueuses sur mon corps, j'en veux encore. Et sa bouche, sa bouche tellement douce, sa langue traîtresse qui explore chaque centimètre de ma peau comme s'il voulait me dévorer. Mange-moi. J'aime quand tes lèvres emprisonnent mon membre. Dieux, c'est tellement…bon…que…j'en ai mal. Oui. Oui. OUI !
Tu es fier de m'avoir fait perdre mes moyens, n'est-ce pas ? Mais moi, j'ai pas fini avec toi, mon amour. Je suis de nouveau sur lui, et je le regarde comme s'il était la chose la plus merveilleuse du monde. Pour moi, il l'est. Je bois encore son souffle sur ses lèvres pâles, je touche encore sa peau, celle si fine et si sensible entre ses jambes. J'aime te montrer à quel point j'ai envie de toi. Dis, ça t'excite de me voir comme ça ? Ca t'excite de me voir me caresser, me pénétrer pour toi ? Dis-moi. Dis-moi à quel point tu me veux, mon amour.
« Tu es le péché. » Il a du mal à parler, sa voix est rauque. Montre-moi à quel point tu me désires, Severus. Montre-moi à quel point je te tente.
« Baise-moi. Maintenant.»
Oui, baise-moi maintenant. J'aime ton expression quand je me laisse glisser sur ton membre. J'aime ta respiration haletante, ton visage perdu, tes yeux si noirs voilés par le plaisir. J'aime ma douleur. Tu sais que c'est à toi que je donne ma virginité ? Tu le sais, dis ? Fais de moi ta putain, ta chienne, prends-moi encore. Plus fort. Encore, encore, encore. Dis-moi que tu m'aimes. Dis-moi que tu ne me repousseras pas, après. Dis-moi que tu m'appartiens autant que je t'appartiens. Ne t'arrête jamais, jamais, jamais. Dis-moi que tu m'aimes, encore. Redis-le moi. Oui. Oui. Oui.
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« Severus ? »
« Hmm ? »
« Tu regrettes ? »
« Non. »
Je suis content. Je suis tellement bien dans tes bras, je pourrais y rester toujours, tu sais.
« Tes amis vont se demander où tu es passé. »
« Je m'en fous. »
« Ah. »
C'est vrai. Je m'en moque. Je ne veux plus jamais partir. Je veux rester avec lui.
« Où vas-tu aller cet été ? »
Dis-moi que je peux rester avec toi.
« Je ne sais pas. Je ne veux pas…je ne veux pas retourner là-bas. »
Dis-le moi, s'il te plait.
« Viens avec moi. Tu aimes la mer ?. »
« …Oui. »
Tu sais, n'est-ce pas ? Que ma réponse est forcément oui.
Fin.
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