Larmes


Il pleut.
Cela va faire une semaine qu'il pleut.
Une semaine que le ciel crache ses larmes.
Une semaine qu'elle est morte.

Si elle avait survécue jusqu'à aujourd'hui, elle aurait eu douze ans.
Puis treize. Puis quatorze, et quinze.
Mais là, elle a seulement onze ans. Pas douze, onze.

Onze ans pour l'éternité.

Elle s'appelait Clémentine.
Un nom remplit de douceur et de soleil.
De pureté.
De reve.

Rien n'était trop beau pour elle.
Nulle n'était trop bien pour elle.

Clémentine.

Ma petite Clémentine.

Ma petite soeur...

Elle est morte. A jamais.
Aucun mot ne pourra jamais exprimer ma souffrance.
Ni ma haine

Jamais je ne lui pardonnerais

Hier elle voulait devenir médico-mage chez les licornes. Aujourd'hui elle aurait voulu être Sage-femme chez les elfes. Et demain botaniste avec les centaures. Et encore, encore après elle aurait voulu milles-et-un autres métiers.

Milles-et-uns autres avenir.
Onze ans, c'est trop jeun pour mourir.

Les murs de la maison sont froids, gris, ternes.
Papa et maman les ont recouverts de milles photos de toi. Autant de merveilleuses grimaces.
Sourires que tu n'auras plus.

Sourires que je n'aurais jamais pu.

Clémentine. Un visage comme une Perle.
Une pierre précieuse.
Un joyaux.

Un visage tout doux.
Avec des perles dans les cheveux

Reflet de ton innocence
Reflet de toi.

Princesse de mes jeux et de mon enfance,
Rien était assez beau pour toi.
Nul n'était assez bien pour toi.

Surtout pas lui.

Merde de connard, fils de mangemort et mangemort lui-même, qui plus est.
Malfoy. Connard en sa puissance.

Il n'aurait jamais du poser ses lèvres sur toi. Jamais.
Et toi encore moins répondre à son baiser.

Tu méritais mieux. Mille fois mieux que lui !
Alors pourquoi l'embrasser?

Pourquoi ce regard surpris quand a tes bras je l'ai arraché ?
Pourquoi ce regard lorsque je lui ai ouvert le crâne ?
L'ai éventré.
Eviscéré

Je me suis couvert de sang pour que tu reste pure à Jamais.
Alors pourquoi tant de haine dans ton regard ?

Je l'ai fait pour ton bien.
Pour que tu reste ma petite sœur à jamais.
Pour que tu reste pure à jamais .
Pour que tu me reste, ma petite Clémentine

Clémentine

Parce que personne ne te mérite.
Ne te comprend.
Ne te connais
Seul moi le peut.
Seul moi ai ce droit sacré.

Pourquoi si peu de reconnaissances ?

La dernière fois que tu m'as adressé la parole, c'était dans ta lettre.
La dernière lettre que tu as écrite.
La dernière lettre que tu écriras jamais .

Pour restée innocente à jamais, tu as choisi la mort
Cela ma Clémentine, j'en suis sur.
Alors pourquoi avoir écrit :
Pour me fuir à jamais ?
Sur une feuille tachée de ton sang, qui depuis n'a plus jamais coulé.

Et maintenant je suis là, assis sur une chaise.

Mes points sont liés.

Les membres du ministère m'entourent.

Un détraqueur sur moi se penche.

Aspire mon âme, dans sa bouche glacée.

Dans la mort tu voulais me fuir, dans ma mort je te rejoins à jamais.
Ô ma sœur, Ô Clémentine Crivey.