CHAPITRE 40 : Les nerfs qui craquent !

Ron et Hermione allèrent ensuite manger à la taverne des Trois Balais. Hermione lisait attentivement le menu, quand elle remarqua que Ron la fixait avec insistance.

- Qu'est ce qu'il y a ? Lui demanda-t-elle, surprise

- Et bien je te regarde… Pourquoi, ça te pose un problème ?

- Le rouquin s'était accoudé à la table, le visage posé sur ses mains.

- Euh… non mais… pourquoi ?

- Parce que tu es très très belle aujourd'hui…

- Aujourd'hui ? Ce n'est pas vraiment un compliment, répondit-elle, vexée

- Et bien, vu que je t'aime chaque jour encore plus, il est normal que chaque jour je te trouve encore plus de charme…

- Ravie, la jeune fille rougit.

- Ron…

- Oui ?

- Arrête de me fixer comme cela, tout le monde nous regarde !

Ron regarda autour de lui, et son œil jaloux détourna subitement l'attention des personnes aux alentours.

- Voilà, ils ne nous regarderont plus…

- Tu n'es vraiment pas sortable, dit elle en riant.

Se réchauffant dans la pièce chauffée par une immense cheminée, Hermione enleva ses pulls, et se retrouva en petit chemisier, légèrement entrouvert.

Ron ne détournait toujours pas son regard de la jeune fille, qui décidemment, riait de son insistance. Sur le ton de la plaisanterie, ellelui dit :

- Ron, si tu continues comme ça, on s'en va d'ici…

- Impossible !

- Et pourquoi donc ? Railla-t-elle

- Parce que si je me lève, tu auras la honte de ta vie…

La jeune fille le fixa, interloquée, et son petit ami lui répondit en chuchotant :

- Tu vois, cela fait 10 minutes que je pense à tout ce que je te ferai si on était tout les deux, dans un endroit tranquille… Alors forcément…

- Oh Ron ! Tu… Elle se reprit, et lui demanda avec un sourire en coin : Tu ferais quoi ?

Jouant le jeu, il lui susurra tout bas, ses lèvres effleurant le lobe de ses oreilles :

- Je te déshabillerai, doucement, faisant tomber un à un tes vêtements par terre. Je ferai glisser ta culotte le long de tes jambes, en les caressant au passage avec mes mains, tout le long…

Hermione devenait de plus en plus rouge.

- Puis après, je ferai remonter mes mains, et je poserai ma bouche sur…

- Ron, Hermione, comme je suis content de vous voir !

La voix rude de Hagrid, qui les regardait innocemment, fit sursauter Hermione, qui rougit encore plus.

- Merde ! dit Ron

- Pardon ? Hagrid le regarda, étonné.

- Non, mais tu m'as fait une de ces peurs… Il se força à sourire. Vois tu, j'ai sursauté, et me suis cogné le tibia sous la table…

Hermione, qui savait parfaitement où étaient les jambes de Ron, puisqu'elles se trouvaient entre les siennes, le regarda, amusée de ce mensonge.

Rassénéré, le demi géant s'assit à côté d'eux et commanda une bierraubeurre. Ron soupira, exaspéré, tandis que sa petite amie reprenait une couleur normale.

- Bon, vous savez, ça me manque de ne plus vous avoir comme élèves, commença les géants. Il y en a des sympathiques, mais cela ne sera jamais plus pareil… Il soupira, faisant s'envoler les serviettes en papier qui se trouvaient sur la table.

- C'est vrai que les cours de soins aux créatures magiques étaient vraiment intéressants, dit Hermione. Mais ce n'est plus au programme en 6ème année ! Dis toi qu'au moins tu ne t'occupe plus de Drago non plus… C'est un gros plus ça non ?

Hagrid éclata de rire, regarda autour de lui, inquiet, et rit de nouveau :

- Ca, tu peux le dire. Encore qu'il était…

- Plus embêtant qu'un veracrasse ? Demanda Ron

- Non, même mes veracrasse je les aimais bien…

Il engloutit en une gorgée le reste de sa bierre, puis leur confia, d'un ton qui se voulait discret :

- De toute façon, celui là, il finira comme son père. Et il est aussi discret…

- Qu'est ce qu e tu veux dire par là ? Hermione le regardait, intriguée.

- Ce petit blondinet ne doit pas trouver le château assez sur… Il sont au moins une quinzaine à se rassembler dans une vieille cabane désafectée.

- Où ça ? Hermione cria presque.

- Vous vous rappelez la remise que j'avais construite, pour abriter le carrosse de Mme Maxime, il y a deux ans ?

- Oui

Le géant haussa les épaules :

- Ca fait quelques fois que je les vois roder par là. Et à l'intérieur, il ont fait des bancs, avec des planches. Je ne sais pas ce qu'ils font, mais bon. Ce qui me fait rire, c'est que je les vois passer en essayant d'éviter ma cabane, mais on ne la fait pas à Hagrid !

L'ancien garde chasse se leva :

- Bon, je vous laisse, je dois aller voir Remus, il revient tout juste de Mexico… Oh ! Oubliez je…

- De Mexico ? Hermione le scruta des yeux

- Oh, non d'un veracrasse ! J'ai rien dit, je m'en vais !

Hagrid, visiblement très énervé de sa gaffe, fit une sortie fracassante…

Les deux jeunes gens se retrouvèrent seuls à nouveau, mais la magie de l'instantétait cassée. Ron était dépité, et Hermione avait l'air plongée dans ses pensées… Mais après quelques minutes de réflexion, la jeune fille demanda à son petit ami, qui marmonnait dans sa barbe (NDA : naissante la barbe !)

- Tu m'as l'air tracassé Ron…

- J'en ai marre figure toi !

- Marre de quoi, demanda la jeune fille, pâlissante, mais devinant à peu près ce qu'il allait dire

- Marre de ne jamais être tranquille avec toi, de ne jamais pouvoir passer toute une nuit entière avec toi, de…

Il tapa du point sur la table, si fort que même la serveuse le regarda en biais.

- J'en peux plus de me cacher, de… J'en ai même marre de l'école à cause de ça ! Pourquoi on ne peut même pas avoir quelques minutes sans que quelqu'un nous dérange ? On s'est vu combien de fois tout seuls ces dernières semaines ?

Touchée, car elle ressentait des sentiments identiques, Hermione resta la bouche close. Elle n'avait aucun réponse à lui donner, elle-même regrettait l'heureux temps du square Grimmaud, où ils pouvaient s'isoler comme il le voulaient… Le rouquin lui prit la main et la posa sur sa joue, dans un geste câlin :

- Si tu savais comme j'ai besoin d'intimité Hermione…

La jeune fille l'embrassa doucement :

- Nous allons trouver une solution…

Déçus et dépités, ils quittèrent les Trois Balais et s'en retournèrent tristement vers le château, dont les hautes tours qui se détachaient sur le ciel gris leur apparurent comme les donjons d'une prison.


Harry et Ginny restaient introuvables. Ron alla dépenser sa colère sur son balais, malgré la pluie qui s'était mise à tomber à grosses gouttes.

Hermione restait dans son fauteuil fétiche, près du feu, Pattenrond sur ses genoux. Elle souffrait de la peine de Ron, dont le sujet lui était également très sensible. Un souci de plus. Et les devoirs qui s'amoncelaient, et ce professeur bizarre qui l'avait rendu malade, Dumbledore qui ne voulait rien dire, et les serpentards avec leurs conneries de réunions de sang purs de merde… Et Voldemort qui voulait s'en aller en Amérique du sud, manger des fajitas et dégoter des sortilèges pour tuer tout le monde. Et maintenant, Ron qui lui faisait la tête, ou la faisait tout seul, ce qui revenait au même, parce qu'ils ne pouvaient pas se voir tout els deux !

A ce moment, un élève de première année buta sur ses pieds et répandit sur sa jupe et son chat un verre de jus de citrouille.

Alors que Pattenrond gronda en lui labourant la cuisse de ses griffes, pour ensuite s'enfuir dans l'escalier qui menait au dortoir des filles, Hermione s'écria :

- Espèce de petit troll ! Tu ne peux pas faire attention ?

A ces mots, tous les élèves présents se turent et la regardèrent, étonnés d'entendre ces mots dans sa bouche. Hermione Granger, ancienne préfête, sûrement préfête en chef l'année prochaine, insulter un élève. Et un élève de première année encore ! Alors qu'elle se mettait à rougir, les conversations reprirent doucement. Ecoeurée de s'être donnée en spectacle, elle prit le chemin de son dortoir, et s'écroula sur le lit en pleurant…

Ses nerfs avaient été mis à rude épreuve ces derniers temps. Tant de choses à gérer…Et tout ce retard qu'elle avait pris… Ces cours qu'elle suivait en plus… Sans le retourneur de temps, donc avec des journée surchargées. Il lui restait tant de devoirs à faire ! Si seulement elle avait un endroit à elle. A elle toute seule…

La tête plongée dans son oreiller, elle se rappela soudainement un petit détail. Quelque chose qu'elle avait lu dans L'histoire de PoudlardPrécipitamment, elle se leva, et alla consulter le gros livre qui depuis 5 ans était rangé sous son lit.

Une heure après, elle arrivait devant la porte du bureau de Mac Gonagall. Elle connaissait le mot de passe par cœur, car la directrice de sa maison l'avait assuré de son soutien en toutes circonstances, et déjà quelques fois, en grand secret, Hermione s'était confiée à elle. Mais cela, c'était quelque chose qu'absolument personne ne devait savoir. Pas même Ginny. Pas même Ron. C'était un secret entre elle cette vielle dame aux cheveux gris, qui affectionnait particulièrement cette jeune élève, la plus brillante à qui elle eut jamais enseigné.