Chapitre 47 : moment de vie
Bon, aujourd'hui, nous allons voir si je n'ai pas fait trop d'erreur en acceptant d'essayer de remédier à votre incapacité notoire en ce qui concerne l'univers hautement délicat et pointu de la fabrication des potions…
Rogue balaya dédaigneusement du regard la classe de 6ème année qui mêlait des élèves de Griffondor et de Serpentard.
Ces 3 derniers mois, nous avons réalisé quelques potions dont le niveau de difficulté ne posait pas trop de problèmes… Mais il est temps, en vue de vos ASPIC, de tester vos aptitudes naturelles à cet art.
Ron fit une grimace à la pensée des dernières potions qu'il avait raté. Il ne savait pas comment il s'y prenait, mais il y avait toujours des grumeaux qui flottaient à la surface de son chaudron… Alors si Rogue se mettait à parer d'aptitudes naturelles…
J'ai donc décider de vous faire passer un petit test surprise, continua le professeur avec un petit sourire sarcastique aux lèvres. Vous êtes censés connaître les propriétés de tous les ingrédients contenus dans cette armoire, dit-il en désignant le meuble de chêne situé au fond de la classe. Je vais donc vous demander de me fabriquer une potion de bien-être. Je pourrai ainsi tester vos connaissances et surtout voir si vous avez ne serait-ce qu'un minimum d'intuition. Ce dont je doute fortement, rajouta-t-il en regardant du côté de Harry et Ron.
Drago leva la main :
Professeur, vous voulez dire que vous ne nous donnerez aucune recette ? Ni les ingrédients, ni le procédé de fabrication ?
Exactement monsieur Malefoy. Cependant, les différentes potions que vous avez élaboré avec moi ces dernières années, et principalement ces derniers mois doivent vous mettre sur la bonne voie. Je ne m'attends pas à ce que l'un d'entre vous soit capable de recomposer exactement la potion de bien-être, mais vous serez noté en fonction de votre capacité à trouver les bons ingrédients, ainsi que les étapes principales de la recette. Vous avez deux heures pour me donner un échantillon de potion, ainsi qu'une copie où vous décrirez ce que vous avez fait.
Sur ces mots, Rogue retourna s'asseoir à son bureau.Alors qu'Hermione écrivait fébrilement sur un brouillon les ingrédients qu'elle comptait mettre dans sa potion, Ron et Harry se regardèrent, désespérés.
Il a le droit de faire ça ? demanda le rouquin à son ami.
Rogue à toujours fait ce qu'il voulait… Oh la la… Tu veux mettre quoi toi ?
Euh… Je sais pas…
Hermione ?
La jeune fille leva les yeux vers ses amis, et ne put réprimer un sourire devant leur mine désemparée.
Oui ?
Tu vas mettre quoi ?
Vous n'avez absolument aucune idée ?
Ben…
Je vous fait passez un papier dans 5 minutes…
Rapidement, alors que Rogue leur jetait un regard suspicieux, elle se replongea sur sa copie.
Quelques minutes plus tard, les deux garçons, qui étaient à la même table, reçurent une boulette de parchemin :
Essayez l'anémone violette, des papillons de Namibie, du gingembre, du nectar de fleur de lune, et de la fleur de nénuphar japonais. En proportion 2/10ème 1/10ème 1/10ème 3/10ème et 3/10ème . Avec une pincée de mica en poudre… à feu doux… bon courage…
Comment elle fait, murmura Harry
Elle doit déjà connaître par cœur tout le programme…
Deux heures plus tard, un délicat parfum fleuri et sucré s'échappait du chaudron d'étain d'Hermione au dessus duquel flottait une légère brume rosée. Ron, qui la regardait, poussa un soupir envieux, avant de se retourner vers son propre chaudron, dont les gros bouillons sifflaient et exhalaient une lourde senteur de fruits trop murs… quand à Harry, un gros nuages orange, dont la fumée était si épaisse qu'elle cachait totalement le chaudron, attirait tout les regards. Mais au moins, l'odeur se rapprochait plus de la potion d'Hermione.
D'ailleurs, l'expérience se révélait plutôt catastrophique. Même Drago, qui normalement était plutôt bon en potion, avait concocté une mixture à l'odeur putride. Seule Roxanne avait, comme Hermione, une légère brume rosée et une douce odeur de printemps.
C'est très bien Miss Evergreen, dit Rogue qui pour la première fois s'intéressa vraiment à elle. C'est… Il consulta sa copie. C'est… c'est ça. Qui avait vous eu à en potions ?
A Beaux Batons c'était Mme De Villeneuve, à Durmstrang, Mr Sudowsky, et l'année dernière, à Di Carmine, à Barcelone, c'était Mme Ines Del Trenado.
A l'énoncé du nom espagnol, Rogue leva un sourcil.
Tiens donc, elle enseigne toujours ? Bien. Que tout le monde dépose sur mon bureau une fiole étiquetée ainsi que sa copie. Je veux 50 centimètres de parchemin sur cette potion pour la semaine prochaine. Tachez d'être bon pour une fois, car aujourd'hui, vos notes vont être désastreuses… Je ne m'attendais pas à une telle nullité…
Marmonnant, tous saisirent leurs affaires.
Nullité, tu parles, il aurait mieux fait de nous faire travailler une potion de shampoing, ou de savons, ou encore de propreté, au moins, ça lui aurait fait des réserves, et il serait un peu plus propre… Grogna Ron. Elle va être belle cette année !
Lorsqu'elle sortit de sa douche, enveloppée dans une serviette moelleuse, Hermione ne pu s'empêcher de se sentir toute attendrie devant le spectacle qui s'offrait à elle : Ron s'était endormi dans le fauteuil, ses longues jambes croisées et allongées devant lui. Ses lèvres étaient entrouvertes sur un souffler léger et régulier.
Tout doucement, elle s'approcha de lui, et s'assit sur le rebord du siège pour l'observer.
Ses cheveux étaient tous décoiffés, car il rentrait de son entraînement de quidditch. Sa barbe naissante lui assombrissait légèrement les joues. C'était rigolo, elle n'avait jamais remarqué qu'il avait même des taches de rousseur sur l'oreille… De là ses yeux descendirent le long de sa mâchoire, jusqu'au cou, où elle vit sous la peau fine palpiter une veine au rythme de ses battements de cœur… C'était étrange comme sensation. Ron représentait quand même un certain idéal masculin pour elle, elle aimait le sentir fort, prêt à tout pour la protéger, dans l'idée au moins. Elle aimait sentir les muscles rouler sous ses mains, poser sa tête sur le ventre dur, et encore plus que tout, quand il la portait et la serrait dans ses bras, et qu'il lui était impossible de se dégager de cette étreinte…
Et là, paradoxalement, il paraissait si innocent et fragile… Sans un bruit, elle se pencha et déposa de légers baisers sur le visage de son petit ami, laissant papillonner ses lèvres du menton au cou de Ron, qui instinctivement, dans son sommeil, la saisit par la taille et nicha son visage contre sa poitrine.
Mamionne… murmura-t-il dans son sommeil…
Elle fut tout d'abord émue de le voir si aimant, même endormi… C'est dans ces moments qu'elle se rendait compte de l'immensité de l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre. Des sentiments qui s'étaient construits avec le temps, avant même qu'ils ne s'en rendent compte. Basés sur une admiration et un respect réciproque, qui avec le temps… Certes, il leur avait fallu de longs mois pour le comprendre, et passer le pas avait été vraiment difficile. Mais Hermione savait au fond d'elle qu'il était heureux que cela ne soit pas arrivé plus tôt. Tout s'était passé si parfaitement…
Mais Hermione n'était pas femme à rester des heures à ressasser ses souvenirs, aussi agréables soient-ils. Après avoir jeter un dernier regard attendri au grand rouquin pelotonné contre elle, doucement, elle essaya de se dégager de son étreinte possessive. En vain. Elle essaya de pousser Ron par les épaules, mais elle était trop frêle par rapport au mètre 85 d'os et de chair, qui pouvait être aussi félin et sensuel quand il le fallait que… lourd. Comme maintenant en l'occurrence.
Ron !
Mmmmmmmmmmmmmmm
Ron, pousse-toi !
Elle essaya de se tortiller pour échapper à l'étau des bras du rouquin, mais impossible de…
Ron !
Mmmm quoi ? demanda-t-il d'une voix enrouée, émergeant difficilement de son sommeil.
Il est à peine 19 heures, espèce de fainéant !
Pourquoi tu m'as réveillé alors, demanda-t-il en baillant à s'en décrocher la mâchoire.
Et bien parce que c'est…. Tu me serrais tellement fort que je ne pouvais plus bouger !
Parce que mademoiselle n'aime plus mes câlins, répondit-il d'un ton faussement offensé.
Ron, ça n'a rien à voir mais j'ai beaucoup de travail et… Ron, tu m'écoutes ?
Le jeune homme laissait errer son regard sur les longues jambes, dévoilées par la serviette entrouverte.
Oui oui, de toutes mes oreilles
Ron ! Répondit-elle, tachant de resserrer la serviette éponge autour d'elle. Tu ne m'écoutes jamais quand…
Et comme ça on essaye de m'éviter ? Ah, il est loin le temps ou tu avais toujours envie d'être près de moi, de m'embrasser, de me toucher…
Ron tu exagères, lâcha-t-elle dans un rire
Et bien laisse moi te dire que cette nouvelle attitude ne me plait pas du tout, répondit-il en s'approchant doucement d'elle
Ah oui ?
Et que je compte bien y remédier…
Et com… Aaaaah Ron ! Non Ron ! Mais laisse moi descen…
Chut Femme ! Dit le jeune homme, en plaquant sa main sur la bouche de la jeune fille, qu'il avait chargé sur une de ses épaules.
Hermione se débattait autant qu'elle riait, lançant de grands coups dans le dos de son compagnon, mais en vain.
Mais c'est que c'est une vraie furie que j'ai là ! Dit-t-il en la jetant sur le lit
Hermione, littéralement écroulée de rire, trouva tout de même la force de lui jeter un dernier coup de poing dans le ventre, qu'il stoppa nonchalamment de la main, tout en profitant pour la rallonger sur le lit en l'immobilisant par les deux poignets :
Bon jeune fille, je crois qu'il est temps de remettre certaines choses au point…
Et quoi donc ? Répondit-elle, tout en essayant de se dégager de la poigne de fer de Ron
D'abord, je trouve que vous avez un peu tendance à me mettre de côté ces derniers temps, et ça ne me plait pas du tout je dois dire…
Comme c'est bizarre…
Ensuite, je trouve que vous avez une attitude tout à fait déplaisante et répréhensible, qu vous avez prise on ne sait où…
Et laquelle ?
Et bien je remarque une certaine… euh…. Rébellion dans votre comportement qui devrait être celui d'une femme douce et soumise envers l'homme qui lui a fait l'honneur de la choisir…
Pour toutes réponse, Hermione tenta de mordre le bras lui tenait ses deux poignets emprisonnés.
J'ai donc décidé de châtier votre insolence…
Sentant enfin ses mains se libérer, Hermione allait riposter, quand elle sentit deux mains chaudes se glisser sous la serviette, remonter le long de ses hanches, jusqu'au creux de sa taille et… se mettre à la chatouiller tout le long des cotes, exprès là où elle était le plus sensible…
A califourchon sur elle, sans pitié aucune, Ron laissait courir ses doigts sur la peau douce d'Hermione, qui se tordait dans tout les sens pour échapper aux chatouilles de son petit ami.
Alors, c'est qui le plus fort ? Dit-il en plaisantant.
Arrête Ron !
J'ai pas entendu ! C'est qui le plus fort ?
C'est… C'est… C'est moi !
Bip ! Mauvaise réponse ! Et c'est reparti pour les chatouilles, de plus en plus fort… Alors, c'est qui le plus fort ?
OK ! Arrête toi et je le dis…
Méfiant, restant à califourchon au dessus d'elle, le rouquin leva les mains, laissant Hermione reprendre son souffle. L'agitation de la bataille avait fini de dévoiler le corps mince de la jeune fille, et la serviette pendait, inutile et chiffonnée, sur le bord du lit…
Le spectacle de Hermione nue, haletante, les joues rosies par le fou rire, eut vite fait de provoquer une tout autre réaction chez le jeune homme…
Alors, Demanda-t-il, la voix déjà moins assurée
Alors quoi ?
C'est qui le plus fort ?
Et bien ça dépend de quel côté on se place…
Hermione posa sa petite main sur le bras nu de Ron, qui ne bougeait plus. Consciente d'un changement plutôt visible dans certaine partie du corps du jeune homme, elle profita de ce moment de faiblesse passagère pour à son tour le faire basculer sous elle, et glisser ses petites mains sous son tee shirt.
Ron poussa un soupir de bien aise et ferma les yeux.
Mais alors qu'elle penchait son corps nu sur le sien, et approchait ses lèvres de son oreille, comme si elle allait l'embrasser, elle murmura langoureusement :
Alors, c'est qui la plus forte ?
Et d'un coup, elle commença à le chatouiller le long des côtes…
Et voilà….
Bon, ne criez pas au machisme, et image de la femme dégradante, et tout et tout, après tout, on profite des armes que l'on a… Alors ne me parlez pas des siècles de lutte féminine, qui aboutissent à une HErmione qui fait du charme pour désarmer son petit copain... mdr
Voilà une petite scène qui devait finir en R, puis je ne sais pas, au dernier moment je n'avais pas l'esprit à ça. Puis il n'y a pas que le r dans un couple. Je le trouve sympa comme ça, ce petit moment de complicité…
Voici donc un chapitre qui ne fait pas vraiment (voire pas du tout !) avancer l'intrigue. C'était juste pour ne pas oublier que dans leur vie d'écolier, il n'y a pas que le combat contre voldemort et les SS. Il y a quand même des moments où il s sont des écoliers comme tout les autres écoliers du monde… (enfin presque !)
Pour les reviews, je vous remercie tous et vous répondrai au prochain chapitre promis !
Bises à tous,
Pascale1980
