Note de l'Auteur: Beaucoup, beaucoup de remerciements pour tous ces merveilleux reviews! Maman et moi étions enchantées du nombre de réponses suite au dernier chapitre! Comme vous pouvez voir, il y a eu quelques changements minimes: j'ai eu, dans le passé, des remarques se plaignant de la longueur de mes chapitres, alors je les sépare presque tous en deux maintenant. Ils restent néanmoins d'une taille correcte, ce qui me permettra de faire des mises à jour plus fréquemment. Je ne peux pas promettre de continuer bihebdomadairement (le travail d'école vient en premier, tout comme la chasse au job) mais j'essaierai.

Réaction de la Traductrice-essaie d'abord de revenir à elle, 'où sont mes sels?' - euh, avec tout le respect que j'ai pour vous, chers lecteurs, je ne pourrai jamais vous promettre deux chapitres par semaine! Mais je reste sur mon planning d'un chapitre chaque deux semaines, pas de problème! Et comme vous allez le voir, les chapitres restent d'une longueur plus que correcte, mes doigts usés par tant de frappe vous le confirmeront!

Pour les fans de Rogue: désolée, Rogue n'apparaîtra presque pas dans ce chapitre, puisque, actuellement, notre Maître des Potions préféré tente de se convaincre qu'aucun Harry Potter n'est jamais venu au monde. Mais ne vous inquiétez pas, il se rendra -très vite- compte que le destin et ma Muse ont d'autres plans en tête...

Pour ceux qui se demandent s'il y aura des passages romantiques dans cette fic: oui, il y en aura quelques-uns, avec des couples du même genre que ceux dont Mme Rowling a semé les indices. Pas de slash, pas de "notions adultes" (cette fic restera PG-13).

Encore une petite chose: 50 points seront accordés à la Maison de celui ou celle qui noteront ma dédicace à J.R.R Tolkien dans ce chapitre!


Chapitre Cinq: Deux pas en avant, une chute sur le plancher.

(titre original: two steps floorward)

Malgré tout ce qu'il avait pu jurer et affirmer à Madame Pomfresh, l'état physique d'Harry, après deux mois d'inactivité totale, se révéla bien moins bon que ce qu'il espérait. Déchargé de son sac et de ses affaires, que Ron et Hermione avaient pris dès sa sortie de l'infirmerie, il parvint à marcher lentement jusqu'au niveau de la tour des Gryffondors. Mais lorsqu'ils eurent franchi le portrait, Harry commença à envisager avec inquiétude la montée des marches jusqu'au dortoir des sixièmes années. Ses amis se posaient apparemment la même question, s'il en jugeait sur les regards remplis d'anxiété qui faisaient régulièrement route vers lui.

"Harry, tu es sûr que tu es prêt à reprendre les cours?" demanda Hermione.

"Ouais, je suis sûr et certain," dit-il entre deux lourdes respirations, le mur de la pièce soutenant la majeure partie de son poids. "J'manque juste un peu d'exercice."

"T'as l'air épuisé, mon vieux," intervint Ron. "Assieds-toi là avant qu'on ne monte au dortoir. De toute façon, tout le monde va te sauter dessus dans une minute."

Effectivement, Katie Bell les aperçut un moment plus tard et poussa un cri, dont l'intensité aurait pu rivaliser avec ceux suivant une victoire de Quidditch. "HARRY!"

Ce dernier n'eut qu'à peine le temps de s'effondrer dans un fauteuil avant qu'il ne soit à l'épicentre d'un tonnerre de cris, clameurs, acclamations, questions, exclamations -et dans certains cas, de sanglots- provenant tous d'une bande déchaînée de Gryffondors.

"Oh Harry, formidable, tu vas bien-"

"Ça va, Harry?"

"Madame Pomfresh t'a laissé sortir SANS protester!"

"C'est vrai que c'est Rogue qui t'a sauvé?"

"Est-ce que Tu-Sais-Qui t'a blessé?"

"Où t'étais?"

"Comment c'est arrivé?"

"J'ai entendu qu'ils t'avaient empoison-"

"STOP!" rugit Ron, ce qui eut plus d'effet sur le volume sonore que les supplications incessantes d'Hermione afin qu'Harry ait un peu de place pour respirer. "Il vient juste de sortir des griffes de Lord Voldemort- " (presque tout le monde frissonna) " -alors essayez de ne pas l'abîmer tout de suite, d'accord?"

De concert, la population entière des Gryffondors recula discrètement en bredouillant des excuses, mais ils restèrent néanmoins à proximité, guettant anxieusement des nouvelles d'Harry. "Allez, Potter," grogna la voix de Seamus Finnegan, quelque part près de la cheminée, "Dis-nous tout!"

Harry cligna des yeux plusieurs fois avant de se tourner vers Ron et Hermione dans l'attente de réponses. Ces derniers ne purent que lui renvoyer des regards incertains. Il respira profondément. "Et bien, me voici de retour".


"Harry! Réveille-toi, tu vas manquer le petit déjeuner!"

Harry fut tiré brutalement d'un sommeil profond, accompagné de rêves vagues, inquiétants et dérangeants. Ses yeux picotaient et tout son corps était lourd. "Ron? Pourquoi tu ne m'as pas juste secoué un peu. Ça aurait été plus sympa que tes cris dès le matin..." marmonna-t-il.

"Je l'ai fait," répliqua Ron, un peu blessé. "Tu t'es juste rendormi." Il s'assit sur le bord du lit pendant qu'Harry cherchait ses vêtements et ses lunettes. "Ça va, vieux?"

"Ça va," lui répondit Harry, tout en essayant de ne pas trébucher sur son chemin vers la salle de bain. "Juste fatigué. Descends, je te rejoins."

"Pas besoin de se presser."

Lorsque Harry eut finalement achevé de s'asperger d'eau presque glaciale pour se réveiller, de s'habiller, et de refaire le chemin inverse vers le dortoir, Hermione l'attendait également, assise à côté de Ron. "On va te porter ton sac aujourd'hui," offrit-elle.

"J'ai pas besoin de votre aide!" répliqua-t-il sèchement, mais se reprit lorsqu'il vit son amie grimacer. Il soupira avec irritation. "Désolé. C'est juste que si je ne fais rien moi-même, je ne me rétablirai jamais."

"Mais tu ne voudrais pas non plus finir à l'infirmerie, non?" rétorqua Hermione. "Je me suis penchée sur les effets secondaires de la Liqueur - si tu rechutes physiquement, ton temps de récupération sera plus long cette fois-ci."

Harry résolut le dur dilemme d'Hermione en appliquant un sort de Réduction sur son sac, et le fourra dans sa poche. S'il avait été honnête avec lui-même, il aurait admis que c'était un soulagement de ne pas avoir à transporter quelque chose d'aussi lourd ; rien que le fait de soulever ses livres un par un pour les trier avait rendu ses bras tremblants. "C'est bon, allons-y maintenant."

Ils s'engagèrent hors du dortoir, et Harry dut descendre les marches à une vitesse désespérément lente. "On devra se dépêcher pour manger," avertit Hermione.

Ron haussa les épaules. "Je crois pas que ça sera un problème. Et même si on est en retard pour le cours de Défense, je pense pas que les profs embêteront Harry aujourd'hui, ils sont tous au courant de ce qui s'est passé."

Ce qui rappela à Harry qu'il n'était toujours pas au courant d'un détail. "Au fait, qui est le prof de Défense cette année ?"

Ron et Hermione s'arrêtèrent au milieu des escaliers et le regardèrent avec surprise, puis ils échangèrent un regard amusé. "Mince, j'y crois pas, on a oublié de lui dire," pouffa Ron.

"Alors, qui est-ce ?" s'impatienta Harry.

Avec un sourire angélique, Hermione les devança de quelques marches. "Tu sauras bien assez tôt," le taquina-t-elle, et continua son chemin vers le hall d'entrée. À l'instant où les trois amis furent en vue des élèves rassemblés là, un silence de plomb s'installa. "Ça va être intéressant," grommela Ron à l'intention d'Harry, et il le suivit jusqu'à la table des Gryffondors.

"Harry!" Une voix brisa finalement le silence et la timidité des spectateurs pareillement, et en un instant, une vague déferlante de Gryffondors, Poufsouffles et Serdaigles fonçait sur Harry, Ginny Weasley en tête.

Harry réussit à ne pas se retrouver sur le plancher sous l'effet cinétique d'une telle masse, et demanda à Ginny : "Où étais-tu?"

Elle rit, "Oh, j'étais dans la salle commune hier soir, mais il y avait tellement de monde autour de toi que je n'ai pas voulu te déranger."

"Tu ne me déranges jamais," répliqua-t-il avec aisance, et il la serra brièvement dans ses bras. "Comment se sont passées tes vacances?"

Ginny soupira profondément. "Comme tout le monde: une horreur totale. Mais ça va mieux maintenant que tu es revenu." Harry fut surpris de voir combien elle semblait avoir mûri ; elle avait grandi et atteignait maintenant la taille d'Hermione. Et sur son visage étaient peintes les mêmes ombres de tristesse et d'inquiétude qu'Harry avait remarquées chez nombre de ses amis. Pour lui, cela ne faisait que très peu de temps depuis qu'ils avaient affronté ensemble les Mangemorts les plus corrompus de Voldemort. L'innocence qu'elle portait encore après que Tom Jedusor l'ait bernée, lors de sa première année, avait depuis longtemps disparu.

Ginny se recula pour laisser Justin Finch-Fletchley et Hannah Abbott saluer à leur tour Harry, mais soudain elle se redressa et, ses yeux remplis de messages d'avertissement, lui articula quelque chose qu'il ne comprit pas. Harry s'immobilisa, mais avant qu'il n'ait le temps de s'approcher d'elle et de comprendre ce qu'elle disait, il distingua ce dont elle l'avait prévenu : Cho Chang écartait les frères Creevy et se dirigeait vers lui. Harry dut maîtriser un sourire lorsque la mémoire des derniers évènements lui revint, et attendit qu'elle soit à sa hauteur.

"Euh... bonjour, Harry," dit-elle, et il fut discrètement soulagé de voir qu'elle était aussi nerveuse que lui.

"Salut, Cho," répondit-il avec embarras ; elle n'avait pas ce regard aussi désespéré que l'année dernière, mais elle n'apparaissait pas épanouie pour autant. "Euh... ça va?"

"Je vais bien," répliqua-t-elle. "Je voulais juste te dire... que je suis heureuse que tu... ailles bien. On était tous si inquiets."

"Merci." Elle lui offrit un petit sourire en guise de réponse, et reprit son chemin à travers la foule, alors qu'Harry était pris sous les heurts des bourrades amicales de Anthony Goldstein et Terry Boot, tous deux de la maison des Serdaigles.

Lorsqu'il parvint en définitive à prendre sa place à table, le petit déjeuner était pratiquement fini. "Tu ne devrais pas manger plus que ça?" le réprimanda Hermione quand elle le vit jouer avec un morceau de pain grillé.

"J'ai pas trop faim."

"Tu auras besoin de toute ton énergie," persista-t-elle. "Prends au moins un peu de..."

"Hermione!" s'exclama Ron. "Pas besoin de jouer à la maman!"

"C'est juste que-"

"C'est bon, j'vais bien!" lança Harry.

Avec un regard lourd de reproches, elle retourna son attention vers son omelette et murmura, "Dans ce cas, ne te plains pas si tu t'évanouis en plein milieu du cours de Défense."

Avant qu'Harry ne puisse répliquer, une voix derrière eux intervint. "Ne vous inquiétez pas, il ne prendra part à aucune démonstration aujourd'hui."

De larges sourires éclairèrent les visages de Ron et Hermione, et Harry se retourna de surprise. "Rem-Professeur Lupin!"


Et ce fut ainsi qu'Harry découvrit que le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal... n'était pas si nouveau que cela! Peu après, il était assis dans la classe de Défense, et le professeur Lupin s'avançait -encore une fois- jusqu'à l'estrade, sous les applaudissements enthousiastes de presque tous les élèves de sixième année inscrits à l'A.S.P.I.C de Défense. Il réalisa avec une joie non dissimulée qu'il aurait au moins trois heures de cours par semaine avec Remus, ce qui le rendit bien plus heureux qu'il ne l'avait été depuis longtemps.

Il fallait également prendre en compte que la classe était tout aussi enchantée que lui de revoir le professeur -enfin, peut-être pas aussi transportée, mais clairement réjouie. "Enfin!" s'écria Dean Thomas, les bras écartés comme s'il était prêt à s'élancer sur Lupin et lui donner une bonne accolade. "On n'a pas eu un seul professeur de Défense digne de ce nom depuis votre départ!"

"Et Maugrey alors?" protesta Lavender Brown.

Harry sourit. "C'est vrai, il était pas mal, si on oublie qu'il travaillait pour Voldemort!" Plus de la moitié de la classe, maintenant constituée d'élèves des quatre maisons, frissonna au nom maudit.

"Pour l'amour de Merlin," ronchonna Hermione. "Il serait temps qu'ils grandissent un peu et oublient cette stupide habitude."

"Stupide habitude!" s'exclama Terry Bott. "On parle pas de n'importe qui, mais de Tu-Sais-"

"À vrai dire," intervint le professeur Lupin, d'une voix forte qui couvrit les exclamations apeurées des élèves, "Hermione a raison. Nous parlons de Lord Voldemort." Il sourit alors que plusieurs élèves frémirent de nouveau. "Et assez curieusement, un des objectifs du curriculum de l'A.S.P.I.C de Défense est la préparation mentale. Quelqu'un pourrait-il nous éclairer sur ce point ? Oui, Hermione ?"

"Nous préparer mentalement signifie apprendre à ne pas nous laisser surmonter par nos émotions -comme la peur ou la colère- et ainsi disposer de toutes nos capacités pour nous défendre contre la magie noire."

"Exactement. Cinq points pour Gryffondor. Dans cette optique, quelqu'un pourrait-il expliquer en quoi le nom de Lord Voldemort fait partie de ce sujet -quelqu'un d'autre, désolé, Hermione."

La classe eut un petit rire. Lupin sourit et Hermione rougit, mais elle ne semblait pas trop embarrassée. Harry et Ron échangèrent un regard, et décidèrent de ne pas lever la main. Finalement, Neville prit la parole. "La peur d'un nom ne fait qu'augmenter la peur de celui qui le porte ?"

"Pas loin, Mr Londubas" lui répondit Lupin. "En quoi cela serait-il un frein à nos capacités de défense contre un sorcier maléfique? Cinq points à la maison de celui qui trouvera."

Neville se mordit la lèvre, mais tenta de poursuivre : "Parce que la peur... nous empêche de réfléchir correctement. Et si on ne peut pas se concentrer..., on ne peut pas se battre efficacement."

"Excellent, Neville, encore cinq points pour Gryffondor." Les élèves de ladite maison se tournèrent vers Neville avec de grands sourires. Le professeur Lupin inclina la tête et fit quelques pas en direction du tableau. "Maintenant, comme premier exercice, nous allons nous débarrasser de cette peur. Et pour cela, rien de mieux que de l'affronter en face. Donc... voici la première règle de cette classe de Défense Avancée contre les Forces du Mal : il est interdit de nommer n'importe quelle source de magie noire, que ce soit une créature, un sort, ou un mage noir, autrement que par son nom... son vrai nom," dit-il en écrivant nettement sur le tableau 'VOLDEMORT'.

Se retournant vers la classe, il sourit devant les expressions horrifiées que certains élèves arboraient. "Je sais bien sûr qu'il nous faudra un certain temps pour s'y habituer. C'est pourquoi la première semaine ne sera qu'un entraînement. Dans cette classe, vous vous efforcerez de maîtriser votre peur de Lord Voldemort-" il posa son regard sur ceux qui avaient de nouveau sursauté, "en utilisant son nom, et pas un ridicule 'Vous-Savez-Qui'. À partir de la semaine prochaine, nous aborderons la pratique, et j'enlèverai un point à la maison de celui ou celle qui emploieront autre chose que le vrai nom de Voldemort. La semaine suivante, cela sera cinq points, et ainsi de suite. Vous ne pouvez pas surmonter, et encore moins vous confronter à ce qui vous fait peur, si vous ne l'affrontez pas d'abord en pensées," expliqua-t-il clairement, faisant fi des murmures réticents. "Et entre autres, cette classe vous apprendra à faire ce premier pas."

Harry, Ron et Hermione, ravis, échangèrent des regards entendus. Peut-être que cette année ne serait pas si mauvaise après tout.

Lorsque la cloche retentit, les trois amis restèrent un peu plus longtemps afin de parler à Remus, bien que cela s'avéra plus dur que prévu. En effet, nombre d'étudiants s'arrêtèrent devant le bureau du professeur pour exprimer leur joie de le revoir parmi eux. Harry sentit son sourire s'élargir d'autant plus que le visage de Remus - normalement réservé et maîtrisé - s'éclairait d'une aura de confiance. "Tu crois qu'il sait combien il nous a manqué?" chuchota Hermione. "Au moins, cette année, on aura de vrais cours de Défense."

Lorsque, finalement, Lavender et Parvati s'éclipsèrent de la salle, Mandy Brocklehurst et Stephen Cornfoot des Serdaigles sur leurs talons, Harry, Ron et Hermione purent s'approcher de Remus. L'expression déjà joyeuse de son visage se transforma en une joie à peine dissimulée, et il se leva pour leur serrer la main. "Ah, Harry, Ron, et Hermione, c'est tellement bon de vous avoir à nouveau comme élèves. Je tiens à vous remercier de votre soutien."

"Pas de problème, mais vous savez, on est loin d'être les seuls," répondit Ron, sa tête indiquant la porte par laquelle les derniers élèves étaient sortis. "C'est super de vous avoir de nouveau. Un professeur compétent n'est pas de trop."

"C'est exactement ce que m'a dit Dumbledore," musa Remus, secouant la tête. "Maintenant que Voldemort est revenu, les gens sont bien trop inquiets pour se soucier d'un vieux loup-garou à Poudlard. Pour être entièrement honnête, je devrais aussi mentionner le fait que j'étais le seul candidat au poste. C'est vrai!" rajouta-t-il devant l'expression étonnée de trois adolescents. "Pardon, je retire cette dernière déclaration ; il est exact qu'une autre candidate était également en lice, votre oh-combien-adorée Dolores Ombrage, qui est actuellement en cruel manque de travail-" Il rit lorsque la surprise fit place à un dégoût non dissimulé sur les visages devant lui. "Je plaisantais, rassurez-vous!"

Harry soupira. "Peu importe, du moment que tu es là."

Remus adopta un ton sincère et solennel, et répondit : "Je ne m'en irai pas, Harry, ne crains rien."

Harry éprouva une drôle de sensation, comme si ces mots comprimaient sa gorge par leur intensité. Ron et Hermione vinrent à son secours. "Nous avons le cours de Soins aux Créatures Magiques, cet après-midi. Est-ce qu'Hagrid est revenu ? Il n'était pas là ce matin."

"Oh, ne vous en faites pas, il était occupé à préparer sa cohorte de créatures magiques. C'est la première fois qu'il enseigne à un niveau aussi élevé, il est surexcité."Il hésita un instant avant de continuer : "Je me demande si c'est bien raisonnable que tu marches jusqu'à sa cabane, Harry, le chemin est long et tu viens juste de te remettre..."

Harry grogna, mais Ron pouffa. "Je pourrais te transporter comme un vieux sac de patates si tu n'y arrives pas." Cette image les fit tous rire.

"Je n'ai pas eu encore le temps de voir Hagrid, et je sais qu'il sera soulagé de me voir à son premier cours," protesta Harry à l'intention de Lupin.

Lupin fit un petit mouvement de tête réticent. "Si Madame Pomfresh t'a relâché de l'infirmerie, il n'y a rien que je puisse faire, si ce n'est te mettre en garde de ne pas forcer. La Liqueur du Sommeil Éternel est une potion puissante, et à voir ton visage pâle, je me demande si tu t'en es bien remis..."

Harry soupira, mais inclina la tête. "Je te promets que je ne chevaucherai pas d'hippogriffe, ou que je n'affronterai pas de troll des cavernes pendant au moins une semaine."

"C'est tout ce que je voulais entendre," répliqua Lupin avec un visage parfaitement impassible, avant qu'une vague de rire ne les submerge à nouveau. "Maintenant, filez à votre prochain cours, et n'oubliez pas de manger un repas consistant pour cet après-midi."

"C'est ce que j'arrête pas de lui dire!" se plaignit Hermione alors qu'ils se dirigeaient vers la porte.

"Oh, Harry?" le rappela Lupin. Ron et Hermione l'attendirent dans le couloir, et Remus s'approcha, mit une main sur l'épaule d'Harry et lui dit doucement: "Au cas où, sache que... quelle que soit la raison ou l'heure, si tu as besoin de parler, la porte de mon bureau t'est ouverte."


Malgré l'insistance avec laquelle Harry répétait qu'il allait bien, quand s'approcha l'heure du repas, après le cours de Métamorphose, Harry commençait à sentir son corps s'épuiser. Une sensation de lourdeur incroyable semblait s'être installée sur chacun de ses membres, et il devait rassembler toute son énergie pour ne rien montrer. Il envisagea même de ne pas assister au repas et de s'accorder une sieste pendant ce temps, mais il décida finalement d'aller jusqu'au hall d'entrée dans l'espoir d'apercevoir Hagrid.

Malheureusement, les choses empirèrent à partir de ce moment-là, puisque Hagrid n'était pas dans le hall, et que Ron et Hermione avaient finalement noté la difficulté avec laquelle Harry marchait. "Je ne pense pas que tu devrais aller en cours cet après-midi," déclara Hermione d'un ton péremptoire. "Tu as l'air complètement exténué."

"J'y arriverai," marmonna ce dernier, enfournant une bouchée de purée dans sa bouche. Il n'avait toujours pas faim, mais espérait que le peu qu'il mangerait suffirait.

Ron jeta un oeil sur sa montre. "On a encore une heure avant notre prochain cours. Tu devrais retourner dans la Tour et t'allonger un peu."

"Pas une mauvaise suggestion," répondit Harry, bien que la seule idée de devoir marcher jusqu'à son dortoir lui donnait le vertige rien qu'à y penser. Il se força à avaler un peu plus de nourriture, mais plus les minutes passaient, et plus sa tête s'affaissait vers la table. Si cela continuait ainsi, un des professeurs le remarquerait et s'empresserait de le dénoncer à l'infirmière. 'Si je tiens cet après-midi, se dit-il, je pourrai dormir tout mon soûl ce soir. '

La question de son retour jusqu'au dortoir restait néanmoins en suspens. Dans l'état où il se trouvait, il aurait besoin d'au moins vingt minutes pour y parvenir, ce qui réduirait la durée de sa sieste d'autant plus.Il se résolut finalement à se diriger vers labibliothèque, beaucoup plus proche du hall que la Tour, et de trouver un endroit calme où il pourrait poser sa tête quelques secondes - tant que Madame Pince ne s'en mêlerait pas. Avec un bâillement, il se leva de table. "On se revoit tout à l'heure, devant les portes," dit-il à Ron et Hermione.

Il parcourut le chemin jusqu'à la bibliothèque, mais ce fut pour la trouver remplie d'élèves à la recherche de livres pour leurs devoirs - donnés par leurs professeurs dans la matinée, ou bien, dans certains cas, avant les vacances. Les élèves dans cette dernière situation paraissaient un peu plus affolés que les premiers. Dépité, il fit brièvement le tour des tables jusqu'à ce qu'il tombe sur la table où travaillait Ginny. Elle était occupée à lire un ouvrage sur les Sorts de Disparition pour ses B.U.S.E.s, mais releva la tête, surprise, quand elle vit la personne devant elle. "Salut Harry! Tu as besoin d'un peu de place pour travailler?" demanda-t-elle, tout en écartant déjà ses livres.

Jetant un coup d'oeil aux alentours, Harry admit péniblement, "À vrai dire, dormir serait plus le terme adéquat. J'aurais voulu me reposer un peu avant les cours, mais le chemin jusqu'à la Tour est bien long."

Les yeux de Ginny révélèrent son inquiétude. "Est-ce que ça va?" demanda-t-elle d'un ton qu'Harry abhorrait.

Ne sois pas brusque, ne sois pas brusque, elle essayait juste d'être gentille! Il se força à acquiescer calmement. "Madame Pomfresh m'a prévenu que je me fatiguerais facilement les premiers jours. Ça passera."

Rassurée, Ginny acheva de débarrasser la table avec un sourire. "Je monterai la garde pour le cas où Madame Pince décide de venir faire un tour par ici."

"Merci!" s'exclama-t-il sincèrement, et ils pouffèrent tous les deux. Ils n'avaient pas oublié la colère orageuse de la bibliothécaire lorsqu'elle les avait surpris à manger des œufs de Pâques l'année dernière.

Ginny tourna sa chaise légèrement afin de repérer plus rapidement quiconque oserait pénétrer dans cette section de la libraire, et fit un signe de tête rassurant vers Harry. Celui-ci, reconnaissant, enleva son sac et posa sa tête sur ses bras croisés. En quelques secondes, il était profondément plongé dans le sommeil.

Le jet de lumière rouge issue de la baguette de Bellatrix Lestranges frappa Sirius en pleine poitrine.

Le rire ne s'était pas complètement effacé de ses lèvres mais ses yeux s'agrandirent sous le choc.

Harry lâcha Neville sans même s'en apercevoir. Il sauta à bas des gradins en brandissant sa baguette magique tandis que Dumbledore se tournait lui aussi vers le socle de pierre.

Sirius sembla mettre un temps infini à tomber. Son corps se courba avec grâce et bascula lentement en arrière, à travers le voile déchiré suspendu à l'arcade...

Et Harry vit la peur et la surprise se mêler sur le visage émacié, autrefois si séduisant, de son parrain qui traversa l'antique arcade et disparut au-delà du voile. L'étoffe déchirée se souleva un bref instant, comme agitée par une forte rafale, puis se remit en place...

"Harry? Harry, ça vient juste de sonner." Quelqu'un le secouait gentiment par l'épaule.

Harry releva brusquement la tête, son estomac se contractait, ses mains tremblaient, et un sanglot déchirait encore silencieusement sa poitrine. Il se figea un instant, puis vit le visage surpris de Ginny. "Ah oui... les classes. D'accord. Merci."

Sa gorge était à présent si serrée qu'elle en était douloureuse. Soudain, tout ressemblait trop à l'année dernière, cette envie dévastatrice de voir Sirius et de lui parler... "Harry? Tu es sûr que tout va bien?"

"Si, si," répondit-il, le souffle encore court, et il dut prendre quelques grandes inspirations avant de continuer. "C'était juste... un cauchemar." Les yeux de Ginny s'adoucirent lorsqu'elle comprit, et elle s'approcha délicatement de lui, mais Harry recula : les étreintes de la famille Weasley avaient l'horrible faculté de tout briser en lui. Il parvint à sourire afin que Ginny ne soit pas blessée par ses réactions ; elle perçut le sous-entendu et inclina la tête, et réduisit son geste à une douce tape sur l'épaule. Il reprit, "Je dois me dépêcher, Ron et Hermione doivent m'attendre. On a cours avec Hagrid cet après-midi."

"Sympa!" s'exclama-t-elle, heureuse du changement de sujet. "Il sera ravi de te voir. Mais ne te fatigue pas trop, d'accord ?"

"Je ferai de mon mieux," répondit Harry en riant doucement, et il se dépêcha de partir avec un dernier signe de la main en direction de Ginny.


Il trouva facilement Ron et Hermione, et ceux-ci furent visiblement soulagés de constater que leur ami avait l'air plus éveillé et plus vigoureux qu'avant le repas (même si quelques bâillements l'empêchaient régulièrement de terminer ses phrases). En dépit de toutes ces apparences rassurantes, Harry dut faire un effort considérable pour ne rien montrer de la difficulté avec laquelle il marcha jusqu'à la cabane d'Hagrid. Le chemin lui parut bien plus long qu'il ne l'était auparavant, et quand il parvint sur le lieu du cours, le souffle lui manquait.

"Hé! Harry! Ça va?" lança Michael Corner en voyant qu'Harry s'appuyait contre Ron pour garder l'équilibre.

Harry se demanda s'il ferait mieux d'ignorer les murmures, ou alors d'envoyer tous les gêneurs au diable vauvert. Son choix se porta sur une dernière alternative. "Ouais," répliqua-t-il en riant, faisant mine d'interpréter la remarque comme une bonne blague. "J'suis encore un peu à côté de mes pompes." Son astuce fonctionna ; Michael et les autres élèves sourirent en réponse et continuèrent leurs propres conversations.

Excepté, bien sûr, Drago et sa clique. "Regardez-le. L'invincible Survivant ne peut même pas marcher trois mètres si personne n'est là pour porter lui ses affaires."

Ron laissa tomber le bras d'Harry et son sac, et s'apprêta à bondir, mais Harry fut plus rapide. Il brandit sa baguette et rétorqua : "J'suis peut-être à côté de mes pompes, mais au cas où tu n'aurais pas appris la leçon samedi soir, je peux te lancer un sort quand tu veux, même en plein sommeil!" Il fut satisfait de voir que sa main ne tremblait pas, et que toute la fatigue qu'il ressentait ne transparaissait aucunement sur son visage.

Malefoy hésita, mais ne sortit pas sa propre baguette, et Hermione continua malicieusement. "Oh, mais garde le sourire Drago. Pour la première fois dans ta vie, tu vas pouvoir battre Harry - oublie juste de mentionner à tes admirateurs qu'il s'agissait d'une course à pied!"

Dean et Seamus ricanèrent, Parvati et Padma Patil éclatèrent de rire, et Neville demanda: "Qu'est-ce qui s'est passé samedi soir?"

Harry haussa les épaules et s'affala contre l'arbre le plus proche. "Malefoy m'a fait l'honneur de me rendre visite. J'ai dû carrément lui lancer quelques sorts avant qu'il comprenne que je ne voulais pas de voeux de rétablissement en plein milieu de la nuit."

"Des voeux de rétablissement, qu'il aille se faire-" La fin de la phrase de Ron ne fut qu'un murmure mais Hermione l'entendit et il écopa d'une tape. À ce moment précis, la porte d'Hagrid s'ouvrit.

"Harry! J'suis ben content qu'tu sois là!"

"Moi aussi," répondit Harry, un grand sourire aux lèvres alors que le demi-géant ignorait complètement le reste de la classe et se précipitait vers lui pour le serrer dans ses bras. "Je n'aurais manqué cette classe pour rien au monde!"

Hagrid rougit, "C'est qu't'es gentil, juste après tout c'qui t'est... enfin. Benv'nue tout le monde dans ma classe ! On va s'frotter à des bêtes plus sauvages maint'nant qu'vous êtes grands, vous êtes prêts j'espère!"

"Oula, qu'est-ce qu'il veut dire par 'plus sauvage'?" maugréa Ron.

"C'est parti. Suivez-moi! Oh..." Hagrid s'arrêta et réfléchit un instant. "Harry, c'est qu'c'est loin l'endroit où on va. J'vas te porter."

Harry sentit le sang affluer dans ses joues et leur donner sans aucun doute une intéressante couleur cramoisie, sans compter que le reste de la classe s'était écroulée de rire (en particulier Malefoy) à cette suggestion. "Euh... non, c'est bon. C'est gentil mais ça ira."

"Vraiment?" Hagrid avait l'air sceptique, mais continua. "D'accord, mais on s'précipite pas. Suivez-moi, vous autres!"

Même si Hagrid eut la bienveillance de ne pas marcher trop vite, agrémentant chacun de ses pas d'une histoire d'un cheval ailé qu'il avait libéré d'un dangereux piège, ou bien d'une portée de Kneazles qu'il avait élevée dans cet arbre creux, Harry éprouvait de grandes difficultés à suivre le rythme imposé. Il se força à garder un air joyeux, comme s'il n'était pas du tout gêné de devoir s'appuyer fréquemment contre les arbres (ou contre Ron), et comme si son front trempé de sueur et son souffle court étaient parfaitement normaux. "Hallucinant, Potter s'est transformé en un minus encore plus minable que Londubas! Où va le monde!" chuchota Malefoy à l'intention de Blaise Zabini, assez peu discrètement.

"T'es sûr que tu veux pas qu'on te porte, Harry?" intervint Ron. "Je pourrais te prendre sur mon dos, comme ça t'aurais une main libre pour lancer des sorts à Malefoy!" Les membres de l'A.D., tous regroupés autour d'Harry comme pour former une barrière humaine autour de lui, ricanèrent.

Harry sourit. "Je suis trop lourd pour tes pauvres petites vertèbres."

"Oh, vas-y, essaie!" s'exclama Neville entre deux accès de rire.

"Et puis ça serait intéressant de voir la tête de Malefoy," rajouta Hermione.

Harry fixa Ron un moment, puis il tendit son sac à Dean, qui eut toutes les peines du monde à le prendre tellement il rigolait. Ron se pencha, "Un, deux, trois-wouaaaa!" et il vacilla dangereusement lorsqu'Harry sauta sur ses épaules. L'A.D. fut prise d'un grand éclat de rire en les observant regagner difficilement leur équilibre, puis se mettre en marche aussi souplement qu'une grande armure de ferraille.

Hagrid jeta un regard en arrière et sourit. "T'as accepté un transport finalement, Harry?"

"Faut croire!" lui répondit-il, avant de crier lorsque Ron les projeta presque tous deux contre un platane. "Hé, je pèse pas si lourd que ça!"

"Non, mais t'as mis une main en plein ma figure!"

"Oh, désolé." Harry retira son bras, et Ron s'élança au galop sous les acclamations enthousiastes des Gryffondors. Harry ne pouvait s'empêcher de rire, bien qu'il ait du mal à respirer à cause de cette course folle. Il doutait que cette manière d'avancer soit plus reposante, mais elle était certainement bien plus amusante. "En avant!"

"T'as l'air d'un chevalier comme ça!" s'époumona Dean.

"Prépare ta baguette, Harry! Sus au Roi ennemi!" vociféra joyeusement Ron, et il se précipita vers Malefoy. "Chargez!"

L'expression déconfite de Malefoy, lorsqu'il vit soudain cet échafaudage de près de trois mètres de hauteur foncer sur lui, relança le fou rire d'Harry et il parvint à peine à lancer un sort de Jambencoton sur l'infortuné Serpentard. Quelques élèves de la même maison protestèrent et commencèrent à sortir leur baguette pour venger cet affront, mais ils furent facilement maîtrisés, l'A.D. étant bien supérieure en nombre.

"Parfait, parfait, ça suffit!" intervint Hagrid, qui avait assisté à la scène avec amusement depuis plusieurs minutes. "Calmez-vous, ça suffit. Crédiou Harry, t'es presque aussi grand qu'moi maint'nant! Allez hop, descend d'là." Toujours en proie au rire, Harry parvint à regagner la terre ferme sans que Ron ou lui finissent le nez dans la poussière. "Asseyez-vous! Tous! Maint'nant écoutez-moi une minute."

Assis sur un carré d'herbe illuminé par le soleil filtrant à travers les arbres, Harry, Ron et Hermione réalisèrent enfin qu'ils participaient à un cours mené par Hagrid. L'appréhension monta. "Qui veut parier?" murmura Ron.

"Pas moi," chuchota Harry en retour. "On pourrait tous gager sur la pire bestiole possible, et il reviendrait avec quelque chose de pire encore." Puis ils se turent lorsque le cours d'Hagrid commença.

"Bon, vous êtes dans une classe avancée et tout ça, donc j'me suis dit qu'c'était temps d'vous apprendre comment vous défendre contre les créatures dang'reuses, pas comme les gentilles petites choses que j'vous ai montrées avant." Même Hermione ne put retenir un grognement d'incrédibilité. Hagrid ignora les exclamations diverses, et continua. "Pas b'soin d'vous faire du mouron, j'ai la permission de M'sieur le Directeur, alors v'nez pas vous plaindre que c'est trop pour vous. D'ailleurs j'retiens personne de cette classe, ceux qui veulent se s'esbigner sont libres." Il sourit. "Mais tant qu'vous m'écoutez, y'aura pas de danger."

"Je crains le pire..." soupira Ron.

Avec ce dernier avertissement - critique mais enthousiaste, Hagrid termina. "Bien, j'reviens," et il disparut dans les bois, laissant aux élèves le temps nécessaire pour paniquer correctement.

"Peut-être qu'il s'est enfin procuré un dragon," proposa Hermione.

"Ou alors des oeufs de dragon? suggéra Harry. "Un pour chacun de nous, et on pourrait les élever."

Ron objecta. "J'aurais entendu Charlie en parler si c'était vrai."

"Peut-être un Basilic," reprit Hermione, sa voix était montée d'un cran dans les aigus.

"Pas un mot de ça," répliqua Harry. "Ou bien j'abandonne cette classe."

"Un seul t'a suffi, c'est ça mon pote?" s'amusa Ron.

"Je refuse d'en voir un autre avant au moins quelques siècles," répondit Harry en bâillant. "Peu importe la bestiole d'Hagrid, elle a intérêt à être intéressante - et bruyante - ou alors je vais pas tarder à m'endormir."

"Mince, si ça continue je vais encore devoir porter ton poids plume jusqu'au château," soupira profondément Ron, avec une pointe de cynisme.

"M'en fous," répondit Harry joyeusement, et il se reposa contre le tronc d'un arbre et ferma les yeux. La sensation de l'herbe sur ses mains était rafraîchissante, il se sentait bien. Si Hagrid ne revenait pas rapidement, il ne tarderait pas à-

Un rugissement fit trembler tous les arbres aux alentours, en déracina certains, et le son horrible n'eut aucun mal à réveiller Harry ; en moins de quelques millièmes de seconde, toute la classe était debout et se tenait sur ses gardes. Les élèves se resserrèrent lorsqu'un nouvel éclat se fit entendre. "Je crois que t'avais raison Ron," dit Dean. "Quand tu parlais d'un dragon."

Hermione scrutait les profondeurs de la forêt, peu visibles à travers les arbres, mais elle resta soudain bouche bée et avec une certaine lueur d'angoisse dans le regard. "Oh, par Merlin et sa barbe," murmura-t-elle.

"Hermione? En traduction ça donne quoi?" prononça Ron d'une voix tremblante, juste derrière Harry.

"Euh... et bien, tu avais partiellement vu juste, Ron," répondit-elle. "Pour être précise, tu avais vu à un tiers juste."

"Quoi!"

Un torrent de feu enflamma quelques branches basses, mais Hermione lança un charme d'Extinction sur le début d'incendie et se hâta de reculer avec les autres élèves. D'entre les arbres, menée par une lourde laisse de métal, accompagnée d'Hagrid, venait de surgir la plus étrange, la plus effrayante et la plus immonde créature qu'Harry n'ait jamais vue. Il tenta de repérer ce à quoi Hermione avait fait référence, mais il ne distingua rien. Même si elle crachait du feu, la bête ne ressemblait en rien à un dragon. En fait, sa tête appartenait sans aucun doute à un lion. Ses membres antérieurs, son poitrail et ses flancs semblaient ceux d'un... d'un cerf ? Non... d'une chèvre ? Et sa queue... oh, c'était à ça qu'Hermione pensait.

Ses membres arrières étaient formellement identiques à ceux qu'un dragon.

"Écartez-vous, restez pas là!" avertit Hagrid, tirant d'un coup sec sur la laisse pour empêcher la créature de roder dans la clairière à la recherche de proies. Les élèves n'eurent pas besoin de se le faire répéter. "Bon. Qui sait c'que c'est?"

Personne ne leva la main. La seule réponse qu'obtint Hagrid fut une classe entière emplie d'expressions allant de l'horreur à la stupéfaction, en passant par l'angoisse et la terreur. "Tu sais même pas!" souffla Ron à Hermione, surpris de son silence.

"Oh si, je sais," murmura-t-elle, s'éloignant de la chose. "C'est juste que j'essaie de me réveiller."

"Oh, allez Hermione. C'est qu'toi tu d'vrais savoir!" lança Hagrid.

Elle déglutit plusieurs fois, puis parla d'une voix si faible qu'on aurait pu croire qu'elle tentait de ne pas attirer l'attention de la bête vers elle. "C'est une Chimère."

"Une quoi!" s'exclama la moitié de la classe.

"Plus fort, Hermione, faut pas avoir peur!"

"Une Chimère!" répéta-t-elle plus fortement, et les élèves frémirent lorsque la créature tourna sa tête féline vers eux en réponse.

"Bien vu, Hermione. Et magnifique en plus, c'est qu'c'est vrai!" Hagrid pointa sa tête vers la Chimère avec une satisfaction évidente. "Sacrément dur de trouver des oeufs, mais j'ai eu ben d'la chance avec cette beauté! Déjà adulte, mais il lui fallait une maison."

"Je n'oserai pas demander ce qu'il est advenu de son logis précédent," chuchota Hermione d'une voix vacillante.

Hagrid enroula la lourde chaîne autour d'un tronc, puis lança à la Chimère la carcasse entière d'un mouton avec laquelle il était revenu. Harry aurait pensé qu'un corps aussi imposant et hétérogène se serait déplacé avec difficulté, mais la Chimère bondit sur la viande agilement et la déchira en lambeaux en quelques instants. "Alors, Hagrid," dit Parvati, essayant de ne pas regarder le spectacle peu ragoûtant. "Qu'est-ce qu'on va apprendre avec cette chose?"

"A faire exactement c'que j'viens d'faire: la nourrir, la promener - sans vous faire tuer!" Hagrid avait l'air très fier de lui. "Vous d'vriez être heureux, j'ai entendu dire que Lord Vous-Savez-Qui avait lui aussi une bête mythique, un serpent né d'un oeuf de poulet couvé par un crapaud." Hermione eut un gémissement d'horreur à la description familière. "Ben j'aurais pu m'en procurer un, avec un peu d'boulot, mais j'pouvais pas laisser cette Chimère-là toute seule."

"Tu parles d'une chance," soupira Harry.

"Et ben, au boulot maintenant. Hermione. Viens m'assister avec une démonstration, rien d'ben dangereux." La bouche d'Hermione s'ouvrit encore plus grand et elle lança des regards éperdus au reste de la classe. "Désolé, j'aurais pris quelqu'un d'autre, mais t'es la seule à avoir d'viné c'qu'elle était."

Sans grande surprise, la curiosité d'Hermione prit le pas sur sa frayeur. "Comment savez-vous que c'est une femelle? La tête de lion a une crinière ; or c'est d'habitude le panache d'un mâle."

"Bien vu, cinq points pour Gryffondor!" dit Hagrid, et les élèves reprirent légèrement espoir. Peut-être que tout cela ne serait pas entièrement un cauchemar. "Toutes les Chimères comme celle-ci ont une crinière, mais faut qu'vous regardiez la queue pour savoir si c'est un mâle ou pas. Comme les dragons, toutes les femelles ont des piques à leur queue pour p'voir défendre leur nid contre les prédateurs. Viens là Hermione, n'sois pas timide."

"Q-Qu'est-ce que je dois faire?"

"N'aie pas peur, j'la laisserai pas t'blesser! Tu connais la légende, j'crois?"

"Bellérophon, le fils de Poséidon et petit-fils de Sisyphe? Oui. La légende dit que, monté sur son cheval Pégase, Bellérophon transperça la Chimère de flèches plombées, et le métal fondit sous l'ardeur des feux qu'elle émettait : elle fut ainsi brûlée à mort."

"Bien. Mais c'que les légendes oublient d'raconter, c'est qu'les Chimères ont un angle mort. Elles n'peuvent pas voir juste derrière elles, à cause d'leurs épaules de chèvres." Hagrid fit signe à Hermione de s'approcher. "Celle-ci m'connaît bien, alors elle va t'surveiller toi. Il t'suffit juste de rester derrière elle, hors d'son champ de vision."

Hermione inspectait avec inquiétude la queue hérissée. "Et comment faut-il faire pour éviter ça?"

"V'là une autre bonne question. Tu dois t'mettre hors de sa portée. T'inquiète pas pour ça," lui répondit Hagrid, tout en détachant la chaîne de l'arbre. "J'vais la tenir solidement. Prête?"

"Euh..."

"Allez! Va vite d'rrière elle!" Hagrid empoigna la Chimère récalcitrante et grognante, et l'obligea à se diriger vers la clairière ; Harry et les autres reculèrent jusqu'à une distance qu'ils espéraient suffisante.

La Chimère, comme Hagrid l'avait prédit, se concentra immédiatement sur Hermione, qui se précipita derrière la créature. "Attention !" hurla Ron alors que la Chimère se déchaînait, tirant sur sa laisse pour tenter de distinguer ce qu'elle jugeait comme un ennemi, mais ses larges épaules la gênaient.

Les yeux d'Hermione étaient écarquillés, mais elle contint sa frayeur - Harry et Ron n'en furent pas surpris , et après plusieurs frayeurs, elle parvint à rester dans l'angle mort de la Chimère. Néanmoins, cela rendit la créature encore plus inquiète, et le visage d'Hermione était couvert de sueur, et sa respiration courte, quand Hagrid l'arrêta enfin.

"Bien, très bien, Hermione! Ben joué la p'tiote! Dix points à Gryffondor!" dit-il tout en accrochant de nouveau la Chimère à un arbre.

Malefoy émit une protestation à propos d'un certain 'favoritisme', mais Harry l'ignora. Assister à la folle cavalcade entre Hermione et la Chimère lui avait donné le vertige, mais il parvint à poser une main sur l'épaule de son amie lorsqu'elle regagna sa place près de lui et Ron. Son autre main était fermement posée sur un tronc et lui assurait un minimum d'équilibre. Le reste des Gryffondors, des Serdaigles et des Poufsouffles applaudissaient avec enthousiasme, d'autant plus renouvelé qu'Hagrid venait de conduire la Chimère hors de leur vue.

"Quel est son nom, Hagrid?" demanda Neville lorsque le professeur revint.

"J'sais pas encore, Neville. J'l'ai juste récupérée la nuit dernière. Des idées?"

"Volcania!" suggéra Dean.

"Hera!"

"Lidrache! pour Lion-Dragon-Chèvre!"

"Touffu!"

"On en a d'jà un, mon p'tiot," répliqua Hagrid à Seamus. "Et ben rest' plus qu'les devoirs: vous m'ferez chacun un paragraphe sur c'mment approcher une Chimère-et pas qu'l'éviter comme la p'tite Hermione, mais l'approcher de près-et j'veux des suggestions pour un nom! J'donneras vingt points à c'lui qui trouv'ra le meilleur nom pour ma beauté!"

"Il devient accro à ça," chuchota Ron.

Juste après le départ des élèves, Hagrid nota qu'Harry était encore appuyé contre un arbre. "File d'là, Malefoy! Et tes copains aussi! Ouste! Ca va, Harry?" demanda-t-il en s'approchant de lui.

Harry aurait voulu pouvoir se tenir droit, mais chaque fois qu'il tentait de s'écarter de l'arbre, il oscillait et perdait dangereusement l'équilibre. "Juste un peu le vertige."

"Hum. Viens t'asseoir un coup avant d'rentrer. Il fait un p'tit peu chaud dans l'coin," dit-il en lui offrant un bras pour le soutenir.

Harry était mitigé, il souhaitait que Ron et Hermione cessent de le considérer comme une poupée de porcelaine, néanmoins il devait admettre qu'il n'irait pas loin tout seul. Il soupira profondément, ce qui lui valut une tape de réprimande de la part d'Hermione, et répondit un faible merci avant de laisser Hagrid le conduire à sa cabane.

La marche jusque là l'éreinta. Énormément. Quand ils parvinrent enfin à franchir la dernière marche et à pénétrer à l'intérieur, il tremblait d'épuisement. "Harry, tu as vraiment une tête à faire peur," intervint gentiment Hermione alors qu'Hagrid l'installait dans l'immense canapé qui devait probablement servir de fauteuil au demi-géant : Harry n'eut en effet aucun problème à s'y étendre de tout son long.

"Me sens pas trop bien," admit-il, et il laissa sa tête reposer contre l'accoudoir et se recroquevilla, ses genoux touchant presque sa poitrine.

Hagrid le regardait avec une expression grave qu'Harry n'avait jamais vue sur son visage ; il lui apporta un verre d'eau qu'Harry prit avec reconnaissance. "Peut-être qu'vaudrait mieux appeler M'dame Pomfresh, Harry. T'as trop dû en faire aujourd'hui."

"Non," répliqua rapidement Harry, entre deux gorgées d'eau. "Vraiment, Hagrid et Hermione, je vais bien, j'ai juste besoin d'une minute de repos."

Ron était resté à l'entrée de la pièce, se mordillant la lèvre inférieure, mais il tourna brusquement son regard vers la fenêtre et cria, "Hé, Malefoy!"

"Bondiou, pour l'amour de..." Hagrid se précipita à la fenêtre, son pas lourd fit trembler la pièce, et vociféra: "Vous trois, j'vous ai dit de rentrer au château! Dix points en moins pour Serpentard! J'veux plus vous voir par là!" Cette réplique fit se figer Harry, Ron et Hermione de surprise ; Hagrid semblait avoir acquis une certaine autorité sur les élèves, Malefoy compris.

Ron aida Harry à enlever sa cape, pendant qu'Hermione défaisait méthodiquement sa cravate puis desserrait le col de sa chemise. Hagrid était revenu avec un linge mouillé et épongeait la sueur qui perlait sur le front d'Harry. À chaque mouvement de main, il ne pouvait s'empêcher de maugréer et de grogner. "J'en ai ras le bol de ces trois-là. Après c'que ce maudit Lucius a fait à notre Harry..." Il secoua la tête et reposa le tissu sur les tempes d'Harry.

La fatigue et l'épuisement d'Harry semblaient se dissoudre au contact de l'eau fraîche, et il éprouvait des difficultés à rester éveillé. Il était simplement trop fatigué pour s'inquiéter de la conversation. "J'vais rester avec lui pour qu'vous puissiez rentrer," dit Hagrid à Ron et Hermione, tout en aidant Harry à appuyer sa tête sur les coussins du canapé.

"On pourrait rester?" demanda immédiatement Ron.

Hagrid leur sourit. "Pas d'problème. Prenez une chaise. Toi, tu dors Harry, t'en as sacrément besoin."

"Merci, Hagrid," parvint à murmurer Harry, avant de laisser ses yeux se refermer.


"Harry? Tu m'entends? Ouvr' les yeux!" Une voix inquiète, vaguement familière, s'infiltra entre les rêves sombres d'Harry, le tirant contre son gré d'une torpeur incroyablement profonde. Il commença à se réveiller, mais l'endroit où il se trouvait n'était pas aussi confortable que son sommeil : il se sentait frigorifié, mouillé, et faible. Tremblant, il essaya de replonger dans les ténèbres et de s'enfouir dans cette inconscience bienvenue. "Bondiou," murmura la voix. "J'arrive pas à l'réveiller."

"Laisse-moi voir, Hagrid," intervint une autre voix, et une main froide se posa sur son front.

"J'crois qu'il est un peu chaud."

"Il brûle de fièvre, oui! On devrait l'amener à l'infirmerie."

"Madame Pomfresh va l'étriper! Vas-y d'abord et dis-lui que tu nous avais prévenus, Hermione. Ça la calmera peut-être."

"Oh, ferme-la, Ron! Je n'ai pas l'intention de dire quoi que ce soit!"

"Ça suffit, vous deux! J'vais chercher Madame Pomfresh. Vous restez'y avec lui?"

"Bien sûr. Vas-y vite, Hagrid."

"T'nez bon, j'reviens tout'd'suite!"

Chacune des parcelles du corps d'Harry criait à l'agonie, et il se sentait si faible. Il aurait tellement voulu se rendormir, mais les voix refusaient de se taire, et maintenant quelqu'un épongeait son visage avec un tissu mouillé. "Allez Harry, ouvre tes yeux!"

Cela lui fit se remémorer quelque chose, mais il ne pouvait pas distinguer clairement quoi. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il en avait peur. "Non..." gémit-il, et il s'enfonça plus profondément dans le siège. Il ne voulait pas la boire, il ne voulait rien dans sa bouche, et surtout pas quelque chose avec un goût étrange. Il se souvenait d'une potion, et il savait qu'il n'en voulait pas.

"Chut, tout va bien, Harry. Tout ira bien. Ron, donne-moi sa cape, il frissonne."

"Je sais pas si c'est une bonne idée s'il a déjà de la fièvre."

Harry sentit un textile chaud et doux le recouvrir, mais il continua de trembler. "Je ne crois pas que ça fasse effet. Ohhh... pourquoi Rogue ne l'a pas sorti plus tôt de là!"

"J'aurais jamais cru que tu pourrais parler d'un prof comme ça. C'est toi qui disais à Harry-"

"Je sais, je sais. C'est juste que... le voir... aussi malade et faible... Je suis furieuse contre Rogue pour ne pas l'avoir sauvé plus tôt, et contre les Aurors qui n'ont rien fait pour empêcher sa capture, contre Sirius qui a trouvé le moyen de mourir alors que-"

La sonorité de ce nom particulier déchira le brouillard de fièvre telle un poignant, éblouissant éclair qui consuma Harry, et il émit une autre plainte tout en essayant de s'échapper à la douleur provoquée par ce nom. "Oh! Harry, Harry, je suis si désolée, je ne savais pas que... Harry?"

"Je crois qu'il a juste réagi au nom, il n'a pas l'air conscient."

Une main caressa ses cheveux trempés de sueur. Une voix très douce murmura, "Et pire que tout, je suis en colère contre Dumbledore, parce c'est sa faute si tout ça est arrivé."

"Mince alors, je t'avais jamais entendue parler comme ça."

"Et bien, maintenant, c'est fait. Je suis enragée contre tout le monde. Il n'aurait jamais dû avoir à affronter tout ça, Ron. Ce n'est pas juste. Tu n'es pas en colère, toi?"

Il y eut un long silence.

"Ouais... Ouais, j'le suis. Mais contre moi."

"Contre toi!"

"Ouais. J'ai rien pu faire. J'ai l'impression que j'arrive jamais à faire les choses correctement."

"Ron, je-"

Un lourd bang retentit puis d'autres voix suivirent, des voix qui n'étaient pas là instant avant. "Oh, sérieusement, Mr Potter, je ne vous laisserai plus jamais hors de ma vue !"

Harry grimaça ; la voix lui rappelait quelqu'un, et le souvenir associé n'était certainement pas agréable, mais quelqu'un intervint, "Madame Pomfresh, s'il vous plaît, il dél-"

Une main se posa encore une fois sur son front, puis sur ses joues et son cou. "Calmez-vous, Miss Granger, je ne vais pas le manger. Il doit être rapatrié à l'infirmerie au plus vite."

"Pas d'problème, j'vais l'porter."

Le moment d'après, Harry se sentit soulevé par une immense paire de bras velus qui le plaqua contre une poitrine massive. Il gémit et se débattit faiblement. "Tout va bien, Harry! C'est juste Hagrid! Laisse-le te porter."

Harry continua néanmoins à s'agiter contre les bras qui le restreignaient ; il ne parvenait pas à disjoindre ce qui lui arrivait d'un autre souvenir douloureux et inquiétant. Mais lorsque toute force l'abandonna, son esprit confus et appesanti réalisa que, cette fois, la situation était différente. Il était transporté doucement, et non pas secoué et projeté dans tous les sens. Il aurait presque pu croire flotter sur ces bras qui le soutenaient si gentiment, si fermement qu'il ne craignait pas de tomber. "Ça va, Harry. J'te tiens. Calme-toi."

Ce qu'il fit, sa tête lotie contre une épaule trapue, une barbe duveteuse chatouillant son visage ; et Harry se rendormit.

À suivre...


Prochain chapitre: Ceux qui pensent profiter de l'état affaibli d'Harry feraient mieux d'y réfléchir à deux fois. Car le Survivant n'est plus seul désormais, d'autres se tiennent avec lui... Pour exemple, nous prendrons celui d'un ancien et odieux professeur de Défense, qui, tentant de revenir à Poudlard, aura droit à une réception aussi glaciale qu'antipathique. Tout cela et bien plus dans le Chapitre Six: A tes côtés, côte à côte

PLEASE don't forget to review! (trop fatiguée pour traduire ;)

NdT: hum pour la phrase de Tolkien, je l'ai juste -un tout petit peu- modifiée par rapport à la vf, car la traduction officielle ressemble 'franchement' à du vieux français! Mais elle est tout à fait reconnaissable, don't worry... Autrement l'histoire des points ne vaudrait même plus la chandelle, j'vous jure!

NdT bis: un grand merci à ma soeur Labeille pour ses petits coups de pouce concernant la traduction!

Réponse aux reviews! Merci encore et encore à tous ceux qui prennent le temps de m'en écrire!

Zabou: alors Mlle Sherlock Holmes, d'autres hypothèses pour la suite! Y'a qq indices qui ont été semés par-ci par-là héhé! En tout cas, thanks pour tes reviews!

Thamril: grand merci chère collègue traductrice! Comment ça avance pour le Gardien de Minuit?

Edolie: Bienvenue sur cette fic! Alors pour tes deux questions: il y aura (selon l'auteur) environ 42 chapitres qui mèneront jusqu'à la fin de la 6ème année, puis les vacances et le début de la 7ème année jusqu'à la bataille finale ; je parierai néanmoins sur un plus grand nombre de chapitres car le chapitre 29 vient d'être publié, et il correspond aux vacances de Noël de la 6ème année...! Et en ce qui concerne Severus, je peux déjà te répondre sans tout gâcher que : oui, il aura un rôle important dans cette histoire... éventuellement! Mais (selon l'auteur) même si le destin tente de rapprocher Harry et Severus, cela ne veut pas dire qu'ils soient d'accord, et ils se battront tout le long du chemin pour éviter ça... si ça doit arriver!

Ariane Evans: voilà la suite ;)

Thealie: tu as ta réponse pour le prof de défense! Mais à vrai dire, ce n'est qu'une réponse incomplète ; car si vous vous souvenez bien, Harry, Ron et Hermione ont encore deux options dont on ne connaît pas le professeur (Coopération Magique Internationale et... autre chose ;) Et ce dernier cours réquérera un professeur en temps utile... Et pour la chute sur le plancher, yep c'est bien Harry, mais pas au sens littéral du terme : c'est plus une chute sur le canapé!

Le Saut de L'Ange: décidément j'aime toujours autant ton pseudo et tes reviews! Perso j'avais trouvé qu'il y avait un peu trop de larmes dans le chapitre 4, mais ça ne paraîssait pas non plus illogique compte tenu des évènements.. Heureusement, on ne verra pas Ron pleurer à chaque chapitre lol! Mais on aura aussi un autre passage raconté par Ron et Hermione sur les évènements de l'été (un certain journal magique...). Bref, encore merci de ton review, j'adoore lire ce genre de commentaires!

Divine-sigyn: bienvenue! Il n'y aurait pas eu de pilier de storgé, je pense que j'aurais aussi attribué cette fic à JKR elle-même! Contente que ça t'ait plu!

Yaya: merci des encouragements! J'espère que tu auras apprécié ce chapitre!

Satya: encore un p'tit mot qui donne la pêche! voilà la suite, et l'après suite est déjà entamée!

Titania.M: C'est vrai qu'il est cool Rogue en tant que sauveur du monde.. euh d'Harry quoi! Mais rassure-toi, on va vite retrouver le bon vieux Rogue grincheux qu'on adore tous - ou presque. Tout cas merci de ton petit mot, c'est vrai que ça me prend un temps dingue pour traduire tout ça, mais je suis heureuse d'en faire profiter d'autres personnes! et puis accessoirement, ça améliore mon français (bien plus que mon anglais comme on aurait pu le croire!)

Onarluca: contente que tu ne sois pas passée à côté de cette fic finalement, ni à côté du bouton 'submit review' ;) . Voilà la suite, et merci du review!

Ilys: arg, joker... ben oui quoi, y'a un cliff à la fin du chapitre, et je tiens à ma vie! encore que c'est un cliff gentillet, pas vrai? Tout cas après tant de reviews formidables, j'ai le sourire qui atteint les oreilles, et ça fait mal aux zygomatiques! allez, sois gentille, pas d'IdF et le chapitre suivant arrivera plus vite, ça roule !

A.D vs A.V: Que signifie ton pseudo? J'imagine que AD, c'est Dumbledore? ou alors ça n'a rien à voir? Intriguant en tout cas... Pour ton doute : et bien je crois qu'il n'a jamais été écrit clairement par JKR que les Moldus ne peuvent accéder à Poudlard. Ils ne peuvent pas voir le chateau de l'extérieur, c'est vrai, mais rien d'autre n'est mentionné. De plus, Rusard est un Cracmol, ne devrait-il donc pas être soumis aux mêmes règles que les Moldus dans ce cas? Enfin... pour conclure avec les Dursley, d'après l'auteur on reverra cette charmante famille, mais une fois qu'Harry aura un peu de temps... et vu la fin de ce chapitre, ça ne sera pas pour tout de suite héhé!