Note de l'Auteur : un petit cadeau pour vous, chers revieweurs adorés ! Maman et moi n'avons pas assez de mots pour tous vous remercier ! C'est fantastique ! Nous avons coupé les chapitres en deux, ils seront donc un peu plus court que dans le passé (euh, ne vous inquiétez pas, le chapitre qui vient est considéré comme un COURT chapitre!), ce qui nous permettra de rapprocher les mises à jour.
Fans de loups-garous : Je sais bien que la Grande Mme Rowling a dit que Lupin n'enseignerait pas la DCFM une nouvelle fois, mais j'ai mes raisons pour l'avoir choisi. Tout comme Dumbledore a les siennes (cf ma réponse à Duj.) Mais puisque Poudlard ne serait pas Poudlard s'il n'y avait pas un prof de Défense déterminé à faire souffrir Harry… et bien… je n'en dis pas plus pour l'instant !
Fans de Rogue : Patience, mes amis, patience ! Notre bâtard favori aux cheveux gras ne fera que quelques brèves apparitions durant les deux prochains chapitres, avant d'émerger en tant qu'étincelante co-star de cette histoire ! En effet, il aura bien la place de personnage principal avec d'autres, et lui et Harry subiront un changement dans leur relation et dans leurs interactions - HE ! Redescendez tout de suite sur terre, ça ne sera NI un slash NI un Severitus (ça se dit comme ça en français ? Vous savez, le coup où paf, Rogue est proclamé le père d'Harry, chose que tous ignoraient due à - au choix - une potion qui s'efface dès l'âge de 16 ans, des charmes tous aussi durables, une lettre cachée de Lily, etc. D'ailleurs, Jocelyn continue par : hum, je n'ai rien contre les amateurs de ce genre de fic, mais bon ça me paraît quand même bizarre ce scénario.) Bref, revenons à nos moutons. Ne pensez SURTOUT pas que ces changements se feront en un coup de baguette magique - même si ces deux-là ont bien besoin de remettre les compteurs à zéro, je ne sais pas pour vous, mais pour moi, il est clair et précis qu'ils n'en feront rien d'eux-mêmes ! Alors, accrochez-vous aux blasons de votre maison, ça sera une année mouvementée!
Lostdreamer23 Cet accent est VRAIMENT horrible à écrire! J'avais tous les livres ouverts devant moi et je luttais pour que les phrases d'Hagrid ressemblent à la version originale! Merci! (NdT: Et bien, pour ma part je n'avais aucune référence, si ce n'est l'esprit tordu de ma soeur - le diable vauvert, quelqu'un connaissait!)
Duj: Tes arguments sont valides, mais rappelle-toi, les précédents professeurs que Dumbledore a engagés ne rendent pas Lupin si inhabituel que ça - même Rogue semble un choix plutôt horrible quand on considère ses méthodes d'enseignement! Et à l'inverse de ses prédécesseurs, ses motivations n'étaient pas égoïstes et personnelles. L'autre raison que je n'ai pas mentionnée dans cette fic, mais qui paraît évidente, est qu'Harry a besoin de quelqu'un de proche qu'il aime et en qui il a confiance, et qui l'aime ; c'est simplement la conséquence de tout ce qui s'est passé. (...)
Nessie6 : (...) Et bien, Malefoy a dit qu'il allait tuer Hedwige, mais comme on a vu dans les livres, il parle beaucoup mais agit peu. (...) Ronnie est l'un de mes préférés! Je pense que les gens oublient que Ron est un ado BIEN plus NORMAL qu'Harry - et les ados normaux agissent parfois d'une manière entièrement stupide. (...)
Note de la Traductrice: Beaucoup de noms d'élèves sont mentionnés au cours du chapitre. Si j'ai pris le temps de vérifier la traduction française des termes magiques et cie, ne possédant toujours pas la version française de l'Ordre du Phénix (sortie en livre de poche en avril, j'attends encore!), il est possible que certains noms aient été traduits différemment en français. Si vous voulez vous amuser à parcourir le livre 5 à la recherche des noms exacts, libre à vous et merci pour moi et les lecteurs!
Sinon les 50 points vont à ma maison (Serdaigle ou Poufsouffle, j'hésite encore!) puisque personne n'a trouvé qu'Harry reprenait la phrase de Sam Gamgee du Seigneur des Anneaux, avec "Et bien, me voici de retour". Et sans plus tarder...
Chapitre Six: A tes côtés, côte à côte
"Se pourrait-il que quelque chose d'autre le rende malade, Severus?" Les mots s'infiltrèrent à travers les ténèbres, arrachant doucement Harry à leur emprise, comme s'il surnageait vers la surface d'un profond lac sombre.
"Quels symptômes présente-t-il?"
"Une fièvre élevée - il a fallu deux potions pour la faire céder. Sans compter la désorientation, des hallucinations et des douleurs musculaires. Il est incohérent depuis plus de vingt-quatre heures."
"Il y a aussi sa cicatrice qui lui fait mal, Professeur."
"Granger, Weasley, dehors. Et pourquoi n'êtes-vous pas en classe?" Il y eut un bruissement près d'Harry, comme si quelqu'un se penchait au-dessus de lui, mais il ne trouvait pas la force d'ouvrir les yeux.
"C'est la pleine lune demain, monsieur. Le professeur Lupin nous a donné un travail à faire à la bibliothèque."
Une main se posa sur le front d'Harry, puis palpa son cou. "Alors pourquoi n'êtes-vous pas à la bibliothèque?"
"Nous rendrons le travail à temps, monsieur. Pas besoin de vous inquiéter pour les classes du professeur Lupin."
"Miss Granger, je-"
"-Qu'en penses-tu, Severus?"
Il y eut un long silence, alors qu'Harry se débattait pour comprendre où il se trouvait, et en quelle compagnie. Ces voix, l'atmosphère de cet endroit, ils étaient si familiers. Et puis, "À première vue, cela me semble uniquement un effet secondaire de son réveil trop rapide de la Liqueur du Sommeil Éternel. Mais il aurait dû mieux répondre à vos traitements."
"Alors, que pouvons-nous faire?"
"Je n'en ai aucune idée, Professeur McGonagall, puisque je n'ai plus accès aux plans du Seigneur des Ténèbres."
La remarque sarcastique relança -enfin- la mémoire fautive d'Harry, et il s'étira faiblement avec un gémissement. "Harry! Il se réveille! Harry!"
"Pour l'amour de Dieu, Weasley, retenez-vous un peu. Maintenant, si vous n'avez plus besoin de..."
"Donc tu ne vois aucun autre problème sur lequel nous pourrions agir ? Un poison ou un sort que Tu-Sais-Qui aurait utilisé?"
"Comme je vous l'ai déjà dit, Madame Pomfresh, je ne fais plus partie des intimes du Seigneur des Ténèbres, et par conséquent, je n'ai plus aucune information."
Des talons claquèrent sur le sol, et Harry ouvrit les yeux. Ron et Hermione étaient de chaque côté du lit, observant avec attention la conversation, et le professeur McGonagall venait d'attraper le professeur Rogue par l'épaule. "Une petite idée, au moins, Severus?"
Rogue soupira profondément, puis vit qu'Harry le regardait, et fronça les sourcils. "Le Seigneur des Ténèbres a insinué que la torche à la flamme verte lierait le garçon à lui avec une force renouvelée, grâce au sang versé. Ce qui pourrait possiblement lui permettre d'administrer un maléfice ou une potion à Potter, même à grande distance. Pour la suite, reportez-vous au Directeur."
Le professeur McGonagall suivit le regard du Maître de Potions, et nota elle aussi qu'Harry était réveillé. "Merci, Severus." Ce dernier partit prestement.
"Harry." Ron agita une main devant son front, d'une manière incertaine. "Tu nous reconnais, vieux?"
"Oui," parvint à émettre Harry d'une voix rocailleuse. "Combien... temps?"
"Ton état a empiré après les classes de lundi après-midi, et maintenant, on est mardi soir," répondit Ron tout en s'asseyant sur le bord du lit. Il se pencha vers lui, "J'ai bien cru que Madame Pomfresh allait t'étrangler!"
"Et vous n'êtes pas encore sorti de l'auberge, Mr Potter ; qu'il s'agisse de cette maladie ou de moi!" répliqua cette dernière. Elle s'avançait d'un pas ferme vers son lit, et Harry grimaça à la vue de la fiole remplie d'une potion inconnue qu'elle lui lança brusquement. "Buvez tout. Et cette fois, vous ne partirez que lorsque je serai entièrement satisfaite de votre état - et pas avant."
"D'accord m'dame," marmonna Harry en guise de réponse, et avala la potion - probablement pour faire baisser sa fièvre. Ron et Hermione échangèrent un regard entendu et sourirent. "Quoi?"
"Elle a dit au professeur McGonagall qu'elle mettrait une plaque commémorative sur ce lit après ta septième année," expliqua Hermione en pouffant. "Et McGonagall a répondu qu'ils devraient peut-être te faire déménager ici de façon permanente."
Harry rit avec eux à cette idée saugrenue, puis continua. "C'était pas vraiment un bon début d'année, pas vrai?" Ron et Hermione lui firent un petit signe de tête approbatif. "Quelles classes j'ai manquées?"
"Enchantement, Métamorphose, Botanique, et Défense Spécialisée," l'informa Ron. "Hermione t'a déjà copié toutes ses notes. Elle s'est dit que tu ne voudrais pas des miennes."
"Pourquoi ça? Après tout, les tiennes sont -presque- lisibles," répondit Harry avec un air innocent. Il passa une main sur son visage pour essuyer la sueur qui s'y accolait. "Je ne sais pas pourquoi j'ai aussi froid," murmura-t-il.
"Tu es encore fiévreux," dit Hermione. "Au fait, Harry, La Gazette du Sorcier est enragée. Ils rêvaient de sauter sur toi pour t'interroger après ton retour à Poudlard, mais ils ont ensuite appris que tu étais malade... Je ne sais pas combien de temps je pourrais retenir Rita Skeeter, entre autres..."
"Oh non, bon sang, comme si on avait besoin de ça," gémit Harry.
Le visage de Ron était sérieux, ce qui en soi même était inusuel et inquiétant. "Ça empire de jour en jour. Fudge essaie de mettre le grappin sur toi, tout comme la moitié des sorciers du Ministère."
Harry se retourna et enfonça la tête dans son oreiller. "Dans ce cas, je préfère encore Rita Skeeter."
"On se doutait que tu n'apprécierais pas," soupira Hermione. "Mais le professeur Dumbledore affirme que nous devrons leur parler. Autrement, ils commenceront à écrire que tu es sur ton lit de mort ou une bêtise de la même catégorie."
Harry geignit plus fort. "Quand?"
"Quand tu te sentiras mieux, je pense."
"Y'aurait pas un moyen pour que je me sente mal tout le reste de ma vie?"
"Vous êtes déjà sur la bonne voie pour cela, Potter - allongez-vous!" aboya Madame Pomfresh en accentuant ses derniers mots ; elle était revenue avec une autre potion et ajoutait des oreillers derrière le dos d'Harry. "Buvez tout, ça vous requinquera. Vous n'avez que la peau sur les os, qu'avez-vous encore fait?"
Harry la fixa, déconcerté, tandis que la porte s'ouvrait pour révéler le professeur McGonagall. "Mais j'étais endormi pendant deux mois!"
Madame Pomfresh reprit le verre et repartit en direction de son poste de soins, tout en émettant des sons incrédules. "Trouvez une meilleure excuse, Mr Potter. La Liqueur du Sommeil Eternel n'a aucun effet sur l'organisme. Vous aviez déjà perdu tout ce poids avant d'être capturé."
Le professeur McGonagall s'arrêta net. Ron et Hermione dévisagèrent Harry avec surprise. Il baissa la tête et murmura, "J'avais pas beaucoup d'appétit après que..."
Ses amis grimacèrent, et mirent chacun une main sur son épaule. Le professeur McGonagall s'approcha du lit et tira une chaise pour s'asseoir près d'eux. Harry détourna son regard vers le mur. "Mr Potter," commença-t-elle doucement. "Je sais combien ces derniers mois ont été cruels avec vous. Ces dernières années, devrais-je dire," se corrigea-t-elle. Harry fixa plus intensément encore les motifs du lit. "Mais vous devez réaliser qu'il est essentiel, maintenant plus que jamais, que nous gardions tous la tête froide, et notre volonté de gagner ferme - vous, encore plus que les autres."
Harry releva son visage et la regarda, surpris. Il avait saisi les propos sous-jacents de ses derniers mots, même si Ron et Hermione n'en avaient pas idée. Il déglutit difficilement. "Je... Je ne pensais pas que vous saviez."
Le professeur inclina la tête. "Le professeur Dumbledore s'en est assuré, pour le cas où quelque chose lui arriverait." Ron fit un bruit étranglé, nettement stupéfait à cette idée. "Mais je suis la seule à qui il en a fait part ; excepté vous, bien sûr."
"Et Rogue?" demanda Harry, ignorant les regards intrigués de ses amis.
"Professeur Rogue, Potter, et non, rien ne lui a été dit ; bien qu'après les différentes actions qu'il a accomplies pour duper Vous-Savez-Qui, il est fort possible qu'il en ait deviné le sens."
Un soulagement sans pareil l'envahit tout entier, et il se reposa sur les oreillers pendant un long moment. D'un côté, il était immensément heureux que Rogue ne sache pas la prophétie, même s'il n'aurait pu dire précisément pourquoi. Et de l'autre côté, réaliser qu'il partageait ce lourd secret avec le professeur McGonagall le rassurait, comme s'il était un peu moins seul au monde.
"Harry? Harry, ça va?" Hermione interrompit sa réflexion.
Il ouvrit ses yeux et murmura. "Oui. Oui, ça va. Mais je..." Il regarda le professeur. "Je dois vous... vous dire quelque chose..."
McGonagall posa son regard sur Ron et Hermione, avant de le reporter sur Harry. "Je ne vous empêcherai pas de parler à vos amis, Potter. Mais vous devez être conscient du danger considérable qui guette toute personne détenant cette information."
Lentement, Harry inclina la tête, et le professeur McGonagall s'approcha et lui serra brièvement le bras en un geste réconfortant, puis elle se redressa et sortit de l'infirmerie. Madame Pomfresh était partie dans son poste de soins, et la porte claqua avec un bruit sec qui résonna dans la pièce.
Ron et Hermione le regardaient, interloqués. "Quelle information, Harry?" tenta Hermione.
Il déglutit une nouvelle fois, et se redressa légèrement dans le lit. Les deux se rapprochèrent de lui. "Tu peux nous dire," dit Ron. "Le danger ne nous fait pas peur."
"Professeur McGonagall a raison," avertit Harry. "Voldemort pourrait s'en prendre à l'un de vous deux s'il apprenait que vous saviez. Il vous tuerait. Ou vos familles."
Ron et Hermione échangèrent un regard, puis Ron releva la tête. "Tu fais partie de ma famille, vieux. Mes parents feront n'importe quoi pour t'aider, comme moi."
Alors qu'Harry se détournait, Hermione ajouta, "Et mes parents sont des Moldus. Ils n'ont rien à voir dans cette guerre, mais eux et moi sommes néanmoins des cibles potentielles. Et malgré tout, je choisis de rester à tes côtés." Elle ébouriffa gentiment ses cheveux, et Harry reposa de nouveau son regard sur les couvertures. "Donc, peu importe ce que c'est, mais on fera de notre mieux pour t'aider."
Il se tourna sur le côté, et posa la tête sur son avant-bras, face-à-face avec Ron. Le matelas grinça lorsqu'Hermione s'assit de l'autre côté du lit et mit une main sur son épaule. "Dis-nous, vieux," dit Ron doucement.
Harry déglutit difficilement. "C'est la prophétie," articula-t-il. "Dumbledore m'a dit ce qu'elle contenait, juste après ce qui s'est passé au Département des Mystères." La tension de la main d'Hermione sur son épaule augmenta, et Ron approcha sa chaise plus près encore du lit. "Elle prédit que... que je suis le seul qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres. Qu'il me marquerait comme son égal." Il pointa la cicatrice sur son front. "Et que... je devrai tuer Voldemort... ou alors il me tuera. 'L'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit'."
L'infirmerie fut entièrement silencieuse pendant un long moment. Harry ferma les yeux, il n'entendait rien, si ce n'est des respirations parfois coupées. Puis Hermione se pencha et mit la tête sur son épaule, le serrant contre elle en une douce étreinte, Ron s'avança et les enlaça tous deux de ses bras. Aucun d'eux ne dit mot, mais cela ne gênait pas Harry - après tout, que pouvait-on répondre à ça? Que pouvait-on faire? Il n'y avait rien en quoi Ron ou Hermione puissent aider. Harry devrait tuer, ou il mourrait. C'était aussi simple - tellement horriblement simple - que cela.
Lorsqu'il entendit Madame Pomfresh repasser un peu plus tard, à dix heures du soir selon l'horloge, ils se tenaient encore tous les trois dans cette position. Elle s'en retourna et les laissa seuls. Harry n'eut aucune idée du moment où elle finit par insister que Ron et Hermione aillent se coucher, car quand il s'endormit, ils le tenaient encore entre eux.
Suite à son 'comportement irréfléchi et insensé', Madame Pomfresh le condamna à demeurer la fin de la semaine à l'infirmerie. Ce n'était pas si horrible ; Ron et Hermione passaient chaque jour avec les cours, et Madame Pomfresh avait même permis qu'ils dînent avec lui. Plusieurs de leurs autres amis s'arrêtaient également de façon régulière, et informaient Harry du déroulement des cours, des derniers articles (souvent sombres) de La Gazette du Sorcier, et lui amenaient des confiseries.
Les jumeaux Weasley lui envoyèrent une boîte de Farces Facétieuses (encore au stade expérimental), par l'intermédiaire de Ron et Ginny, mais Madame Pomfresh interdit qu'il l'ouvre dans l'infirmerie. Une note accompagnait l'emballage, promettant que les deux frères viendraient le visiter samedi avec Bill, Charlie, et leurs parents. Et, bien sûr, il y eut une multitude de visites des membres de l'A.D., tous voulant savoir s'ils continueraient à travailler ensemble encore cette année.
Même si Harry était profondément déçu de ne pas pouvoir assister à la première semaine de cours, il devait bien admettre qu'il n'était pas dans l'état physique de faire quoi que ce soit d'autre que de rester allongé. Sa fièvre n'augmenta pas, mais elle ne tomba pas avant vendredi après-midi, le laissant au lit toute la semaine. Le mercredi, Harry et Ron jouaient aux échecs dans l'infirmerie quand Hermione revint de son cours de Potions. "C'était comment, horrible ou insupportable?" lui demanda Ron, apercevant son expression furieuse depuis l'autre bout de la pièce.
"Les deux!" jeta-t-elle en se laissant tomber sur une chaise près du lit d'Harry. "Cet homme est pire qu'un Démentor, il aspire le bonheur à mille lieux à la ronde! Nous sommes en guerre ; il pourrait être un peu plus décent envers nous!"
"Cela signifierait qu'il aurait un coeur, ce qui n'a jamais été prouvé pour l'instant," rétorqua Ron.
Hermione soupira et secoua la tête. "Après tout ce qui est arrivé cet été... ce qu'il a fait... je pensais vraiment qu'il serait... différent. Je veux dire, pas forcément gentil, mais au moins... une attitude correcte."
"Qu'est-ce qu'il a fait?" demanda Harry.
Elle répondit avec une expression incrédule. "Et bien, il a commencé par nous dire que nous étions dans sa classe parce que nous avions tous eu un 'O' à notre B.U.S.E de Potions, puis il m'a fixée et a ajouté que nos résultats antérieurs ne voulaient absolument rien dire."
Ron renifla d'un air sarcastique. "Ben tiens."
"Et, qu'en plus de nos devoirs normaux, on aura aussi le cours 'Défense Spécialisée' où on apprendra à reconnaître certains types de potions qui pourront nous être utiles en temps de guerre, du moins c'est ce que disent le Ministère et Professeur Dumbledore," continua Hermione. "Il a également averti que quiconque n'aurait pas de bonnes notes dans ces cours serait privé de sortie à Pré-au-lard et de d'autres privilèges, pour notre propre sécurité." Elle fronça les sourcils, irritée. "Vous auriez dû voir sa tête."
"Ravie?"
"Jubilante. Probablement parce qu'il considère cette option comme l'équivalent du poste de Défense contre les Forces du Mal, qu'il n'aura jamais d'ailleurs," finit Hermione. Elle regarda songeusement Harry. "Il a lancé quelques remarques de choix pour moi, mais il ne t'a pas du tout mentionné. Je me demandais s'il le ferait, maintenant que tout le monde sait qu'il t'a secouru de Voldemort."
Ron se pencha vers elle. "C'est vrai que les Serpentards se rebellent?"
"Sans doute. Malefoy certainement - quoi, Harry?"
Les souvenirs d'Harry concernant son échappée du repaire de Voldemort étaient des plus confus, mais la mention du nom de Malefoy avait réveillé une partie de sa mémoire, et les images revinrent dans son esprit avec une telle force qu'il en eut le souffle coupé. Ron et Hermione sursautèrent. "Qu'est-ce qu'il y a?" s'exclama Ron.
Difficilement, Harry reprit le contrôle de sa respiration. "C'est juste... je viens de me souvenir. À propos de Lucius Malefoy et Rogue, la nuit où il m'a sorti de là."
"Que s'est-il passé?" demanda Hermione dans un souffle.
"Voldemort... je ne sais pas comment, mais il avait senti mon réveil dès la première seconde. Il a envoyé ses Mangemorts avant que nous arrivions à nous échapper, et Rogue a dû combattre Lucius Malefoy. Il a utilisé le Sortilège Imperius sur lui. Ça a marché, je pense que c'est seulement grâce à ça qu'on a réussi à s'en sortir." Le coeur d'Harry battait la chamade rien qu'à ces souvenirs.
Ron, assis en tailleur au pied de son lit, posa son coude sur son genou et lotit son menton dans sa main. "Voldemort était là?"
Harry cilla. "Peut-être. Je me souviens l'avoir entendu, mais je ne sais plus quand. C'était peut-être la nuit où ils m'ont capturé. Pourquoi?"
Toujours dans sa position songeuse, Ron secoua la tête. "Je me demande si l'un de nous comprendra Rogue un jour."
"C'est possible que ce ne soit pas humainement faisable," murmura Hermione en réponse.
Le samedi, le professeur Dumbledore assista à une réunion avec les Aurors de l'Ordre du Phénix, dans les Quartiers Généraux. Le professeur Lupin - persuadé que les serviteurs de Voldemort choisiraient ce moment pour attaquer Poudlard - passa presque toute la matinée à l'infirmerie. Officiellement, il se trouvait là pour donner à Harry quelques leçons afin qu'il ne soit pas en retard par rapport au reste de la classe en Défense, et effectivement, Harry, Ron et Hermione avancèrent nettement dans leur travail scolaire. Mais par bien d'autres aspects, cette visite fut la meilleure qu'Harry eut de toute la semaine. Entre les démonstrations de contre-sorts d'Hermione et Ron et les anecdotes Maraudesques des plus mémorables, parmi les divers coups montés auxquels son père avait pris part, Harry sentit le vide brûlant et poignant qu'il ressentait depuis la mort de Sirius cicatriser légèrement ; comme si l'agonie de l'absence de son parrain était adoucie par la présence du dernier membre vivant de ce groupe de vieux amis.
Tout au long de la matinée, d'autres amis d'Harry passèrent, et plusieurs restèrent, en particulier des membres de l'A.D. Madame Pomfresh était étonnamment tolérante à leur présence assez peu discrète - sûrement parce qu'Harry était le seul à s'être débrouillé pour atterir à l'infirmerie si tôt dans l'année.
Et ce fut ainsi que Harry, Ron, Hermione, le professeur Lupin, Neville, Ginny, Luna Lovegood, Seamus Finnegan, Dean Thomas, Parvati et Padma Patil, Cho Chang, Terry Boot, Susan Bones, Justin Finch-Fletchley et Ernie MacMillian s'entassèrent dans la pièce, et ils dégustaient un somptueux 'pique-nique' préparé par d'enthousiastes elfes de maison, quand le professeur McGonagall arriva - en toute hâte, et elle paraissait agitée.
La directrice de Gryffondor tapa fortement dans ses mains. "Pourrais-je avoir votre attention, s'il vous plaît?" entama-t-elle, légèrement essoufflée.
Les conversations pleines d'entrain moururent en un instant. "Merde, je savais que ce serait trop bien pour durer," jura Ron tout bas. Harry prit son courage à deux mains.
Le professeur Lupin se leva: "Un problème, Minerva?"
"Pas exactement, Remus," répondit-elle d'une voix sèche, et avec un murmure collectif des élèves présents, ses yeux se posèrent sur Harry. "Mr Potter a quelques visiteurs plutôt distingués qui insistent vivement pour le voir immédiatement."
"Oh non," gémit Harry, fermant les yeux.
Le professeur McGonagall sourit avec un air indulgent. "J'ai bien peur que vous ne puissiez les éviter, Potter. Et ils sont venus avec plusieurs journalistes de La Gazette du Sorcier." Harry laissa tomber sa tête sur ses genoux. "Je vous laisse cinq minutes pour vous rendre présentable, puis je les ferai rentrer. Quant à vos camarades," ajouta-t-elle en regardant pensivement les membres de l'A.D, "Je ne vois aucun problème à ce qu'ils restent."
Tandis qu'elle sortait de la pièce, Harry grommela un juron, déplissa sa robe et accepta la main de Lupin qui l'aida à se relever. "Cinq gallions que cette femmelette de Skeeter est venue," maugréa Ginny.
"Je ne relève pas le pari," répondit Harry sur le même ton.
Soudain, les portes de l'infirmerie s'ouvrirent dans un grand fracas, et au milieu de cris de surprise et de mécontentement, tout le monde recula. Mais il s'agissait seulement de Peeves qui surgit à travers la porte. "Elle est de retour! Elle est de retour! Qui l'a laissée rentrer! C'est toi, Potiron? Toujours à causer des ennuis, y'a que pour toi qu'elle reviendrait! J'te laisse la gérer!" Et il partit en flottant par le même chemin par lequel il était venu.
Harry et ses amis échangèrent des regards confus. "Depuis quand Peeves en veut à Rita Skeeter?" se demanda Hermione.
"Peut-être qu'ils se sont croisés lors du Tournoi des Trois Sorciers," suggéra Ron.
Harry haussa les épaules, peu convaincu, mais dans le même temps, les mains de Ginny vinrent lentement se poser sur sa bouche grande ouverte. "Oh mince... tout mais pas ça... Il ne parlait pas de Rita Skeeter."
"Hein? Qu'est-ce que tu veux..." Harry comprit brusquement l'implication, avec une vague de fureur si puissante qu'il en commença à trembler. "Ils n'oseraient pas. C'est pas possible, ils n'oseraient pas la ramener ici!"
"Oh non..." grogna Hermione
Neville, entre temps, s'était élancé vers les portes et guettait l'extérieur. Il resta soudain bouche bée, son visage imprégné à la fois d'horreur et d'indignation, et il se retourna. "C'est elle!"
"J'y crois pas." Ce fut tout ce que Harry eut le temps de dire avant que les portes ne claquent encore une fois pour révéler le Professeur McGonagall (une expression très distinctement acerbe sur le visage), suivie de Cornelius Fudge, Rita Skeeter, son photographe, et un autre reporter de La Gazette du Sorcier, et enfin, le professeur de Défense sûrement le plus haï de toute l'histoire de Poudlard.
Dolores Ombrage, apparemment, avait une once de bon sens : il aurait fallu être sourd et aveugle pour ne pas sentir la colère dirigée contre elle, émanant de chaque personne de la pièce. Elle se tint légèrement en retrait, derrière Fudge et devant nul autre que Percy Weasley, mais sa seule présence était déjà de trop.
Fudge, de son côté, semblait complètement insensible à l'atmosphère de la pièce, et s'avança pompeusement vers Harry, les bras ouverts. "Mon cher garçon, quel soulagement de voir que tu es enfin rétabli. Nous avons tant de choses à discuter!"
Ce qui offrit à Harry une opportunité parfaite. Il recula devant la main tendue du Ministre de la Magie, et répliqua froidement, "Pas avec elle dans la pièce."
Percy et les journalistes émirent des bruits de surprise, le visage de crapaud d'Ombrage se défit, et Fudge cligna des yeux, et se retourna brièvement pour scruter l'ancien professeur. "Euh... Je ne comprends pas..."
Bien en retrait, le professeur McGonagall fit un petit geste de la main à l'attention d'Harry, lui indiquant clairement de garder son calme ; il prit une grande inspiration, et expliqua d'une voix ferme. "Je serais heureux de parler avec vous, Monsieur le Ministre, mais pas en présence de la personne qui a délibérément saboté nos classes de Défense contre les Forces du Mal, nous a espionnés, et a essayé de contrôler nos moindres pensées."
Pour la première fois de sa vie, et sans doute la dernière, il fut enchanté de voir que Rita Skeeter grattait son parchemin avec une ardeur fascinante. De plus, se concentrer sur la journaliste lui permettait de se détacher d'un certain fantasme consistant à serrer ses mains autour du cou d'Ombrage et à la secouer très fortement...
"Oh, Harry," continua la voix d'Hermione suavement derrière lui, "N'oublie pas de mentionner ce minime problème d'abus flagrant d'élèves, particulièrement toi!"
Fudge en resta bouche bée, et Rita s'arrêta d'écrire. Percy s'approcha du ministre, et ils échangèrent des regards avant de se retourner vers Ombrage ; cette dernière se rétractait de plus en plus vers la porte. "Euh... de quels abus parlez-vous, Miss..."
"Hermione Granger, Monsieur le Ministre," répondit-elle, offrant sa main dans un large geste. Comme il la serrait, elle fit remarquer, "Harry, peut-être que toi aussi devrais tendre ta main au ministre, après tout." Elle lui lança un regard appuyé. "La main droite."
'Ah.' Harry acquiesça et s'avança vers eux, et Hermione fit signe à Rita de s'approcher, montrant discrètement du doigt le photographe. Harry souleva posément sa main, et prit un immense plaisir à la retourner encore plus lentement pour révéler les cicatrices nacrées sur la peau. Elles formaient encore nettement des mots :
'Je ne dirai pas de mensonges.'
Fudge et Percy eurent tous deux le souffle coupé, et on entendit l'appareil du photographe prendre de multiples clichés. "Elle... elle... Le professeur Ombrage... a fait ça?" balbutia Percy.
Harry inclina la tête.
"Monstrueux," murmura le deuxième journaliste, et lui et Rita se remirent à écrire à toute vitesse.
Ginny prit la parole "Harry a dû subir cette punition pour avoir affirmé que Lord Voldemort était revenu. Et à de nombreuses reprises. Bien sûr, il ne mentait pas, n'est-ce pas, Monsieur le Ministre ?"
"Euh..."
"Ombrage a également donné au concierge Rusard la permission de fouetter les élèves - mes frères ont dû s'enfuir de l'école." Ginny parlait maintenant directement aux deux journalistes, tandis que Fudge s'agitait nerveusement. McGonagall avait reculé contre le mur, et haussait les épaules négligemment chaque fois qu'Ombrage ou Fudge regardait dans sa direction. "Et elle a avoué avoir envoyé deux Détraqueurs à Little Whining, qui ont presque embrassé le cousin d'Harry et l'ont forcé à créer un Patronus devant des Moldus - le même sort pour lequel il a failli se faire renvoyer."
Le reste des amis d'Harry les soutenait de plus belle. "Elle a ouvert notre courrier!"
"Elle a saboté nos autres cours!"
"Elle a conduit les élèves à s'espionner entre eux!"
"Elle a essayé de torturer Harry avec l'Endoloris!"
"Elle ne devrait plus jamais être admise ici!"
Ombrage, qui ressemblait progressivement à un mouton face à une meute de loups affamés, essaya de reprendre la situation en main. "Monsieur le Ministre, Monsieur le Ministre, c'est juste un minime malentendu..." bredouilla-t-elle de sa voix aigrelette, et elle leva une main supposément apaisante vers Harry.
"Un malentendu gros comme Gringotts," répliqua quelqu'un, alors qu'Harry s'écartait rapidement d'Ombrage, entouré de ses amis. "Ne m'approchez pas."
"Profeseur McGonagall," intervint Rita. "Pourquoi rien n'a-t-il été fait par les autres professeurs de Poudlard pour arrêter ces abus?"
"Vous apprendrez," répondit-elle d'un ton tranchant, "que les Décrets d'Éducation ratifiés par le Ministère accordaient à Madame Ombrage les pleins pouvoirs à gérer l'école comme bon lui semblait, et empêchaient la direction de Poudlard d'intervenir, sous peine de renvoi immédiat."
"Et bien... euh... nous n'avions jamais pensé que ces Décrets seraient mésusés..." répondit Fudge presque en gémissant, il tortillait nerveusement ses mains. Son visage avait pris un saisissant teint violacé, et il posait un regard presque accusateur alternativement sur Ombrage et Harry, comme si aucun des deux n'avait le droit de l'embarrasser de cette façon. En désespoir de cause, il reprit la parole, d'une voix rapide et peu articulée. "Dans ce cas, nous... ces accusations seront pleinement examinées... une terrible nouvelle, abus d'élèves... Madame Ombrage, je pense que vous feriez mieux de retourner au Ministère!" ajouta-t-il tandis qu'Ombrage protestait de nouveau. Elle cligna plusieurs fois des yeux, stupidement, et sa face de crapaud se tourna sans comprendre vers la porte que Fudge lui indiquait vigoureusement. Finalement, elle partit.
Plus d'un élève dans la salle soupira de soulagement, et tous durent étouffer des rires lorsqu'ils entendirent Peeves virevolter, criant aussi puissamment qu'un spectre de la mort, et la course effrénée d'Ombrage vers la sortie. "Elle n'a pas intérêt à se repointer ici avant longtemps... voire même jamais, ce serait mieux," grogna Hermione.
Ombrage hors de sa vue, Harry sentit ses entrailles se dénouer légèrement. Fudge, qui agitait encore ses mains d'une manière embarrassée, se retourna vers lui, d'une manière bien moins pompeuse que précédemment. "Maintenant... Et bien, nous devons vous parler, Mr Potter. À propos de Vous-Savez-Qui, vous savez, pour l'effort de guerre et le reste."
Harry haussa les épaules. "Ça vous dérange pas que je m'asseye?" La seule conversation à propos d'Ombrage l'avait vidé de ses forces, ce qui le frustrait d'autant plus.
Madame Pomfresh fit se matérialiser plusieurs chaises, et Harry et Fudge s'assirent, les journalistes impatients à leurs côtés, et Percy se tenant derrière la chaise du ministre. "Et bien... je... suis heureux de voir que tu vas mieux," commença Fudge, d'un ton peu naturel.
"Merci," répartit Harry, le regard fixé sur ses genoux. Puis quelqu'un chuinta, et il leva la tête et lut les dernières phrases issues de la Plume à Papote de Rita.
Ses yeux émeraudes assombris d'horreurs contemplent le Ministre alors que lui-même tremble encore au souvenir du...
"Je ne tremble pas!" rugit-il.
"Calme-toi, Harry mon chou," le rasséréna Rita, "C'est juste un peu d'éléments créati-"
"Oh, Miss Skeeter, je pense qu'Harry a déjà goûté suffisamment de votre 'créativité', ne pensez-vous pas?" demanda Hermione. Sa voix était neutre, mais ses yeux dardaient la journaliste. Rita sourcilla mais d'un mouvement de main, fit volter la plume et barra les pires fioritures.
Fudge s'éclaircit la gorge. "Bon. Maintenant, Mr Potter, pouvez-vous me parler du repaire où vous avez été emprisonné?"
L'irritation d'Harry fit place à une vague de nausée, mais il réussit à garder sa voix ferme lorsqu'il répondit, "Assez peu. C'était entièrement souterrain, et immense. Il y avait énormément de tunnels et une grande chambre où Voldemort-" Fudge et sa suite tressaillirent, "-et les Mangemorts étaient assemblés." Harry ne tremblait pas, mais quand il eut fini de dépeindre le nid et les activités de Voldemort du mieux qu'il le pouvait, presque toutes les personnes présentes avaient perdu de leur assurance. La main du professeur Lupin sur son épaule l'aidait à continuer de parler, même si elle lui rappelait la nuit de la Troisième Tâche, et Harry eut un sursaut de culpabilité lorsqu'il se surprit à souhaiter pouvoir se retourner et voir quelqu'un d'autre être assis près de lui.
Une fois la description terminée, Fudge et Percy échangèrent un regard. "Alors, il n'y a rien d'autre? Rien d'utile?"
"Vous pensiez à quoi, que j'aurais droit à une visite guidée?" rétorqua vivement Harry. "Les Mangemorts ne m'ont pas laissé l'occasion de voir quoi que ce soit 'd'utile'. Et j'étais légèrement distrait - par le Sort Endoloris, entre autres." Il retira une satisfaction presque pernicieuse à les voir tous frémir de nouveau.
"Évidemment," marmonna Fudge, le visage rouge de honte.
Rita choisit ce moment pour agiter les évènements. Elle avait observé Lupin - et sa main sur l'épaule d'Harry - depuis la fin du récit d'Harry concernant son emprisonnement, et avait presque cessé de prendre des notes depuis.
Finalement, elle ne put se contenir un moment de plus. "Alors, comment c'est d'avoir pour professeur de Défense contre les Forces du Mal une créature du Mal, Harry?"
Elle essayait sans aucun doute d'énerver Harry au point où il en livrerait plus sur lui-même et sa relation avec Lupin. Mais, apparemment, en aucun cas ne s'attendait-elle à la réaction outrée de chacun des élèves présents. Lorsque Harry se leva en un bond et commença à crier, tous les autres l'imitèrent. "Il n'est pas une créature du Mal!" rugit-il. "Espèce de-" Les divers qualificatifs dont il attribua Rita furent heureusement noyés par les vociférations des autres élèves.
"Retirez tout de suite ce que vous venez de dire!" cria Seamus.
"Vous n'avez pas le droit de parler au Professeur Lupin comme ça!" renchérit Neville encore plus fort.
"C'est le meilleur prof de Défense qu'on n'a jamais eu!"
"Comment oses-tu, toi la vieille puante-"
"Lupin est plus humain que toi!"
Le professeur en question semblait aussi interloqué que Rita par cette réaction, mais finalement, il se leva et sa voix surpassa l'amalgame d'injures, menaces et autres protestations. "C'est bon, ça suffit! Asseyez-vous, tous, et calmez-vous!" Harry, encore nerveux, cessa momentanément son déluge d'insultes, tout comme les autres, pendant que Lupin s'adressait poliment à Rita : "Miss Skeeter, préfériez-vous que je quitte la pièce?"
"Ah..." Rita parcourut d'un regard appréhensif les visages furieux lui faisant face, et répondit à peine plus fort qu'un murmure. "Non, ça ira très bien comme ça, Mr Lupin."
"Professeur Lupin, je vous prie," ajouta Hermione, dardant l'infortunée journaliste.
Harry se rassit lentement, et reprit la parole. "Le professeur Lupin est le meilleur professeur de Défense contre les Forces du Mal qu'aucun de nous n'ait jamais eu. Et il ne nous a jamais mis en danger," informa-t-il Rita séchement.
Rita ne quittait plus son parchemin des yeux. "J'ai entendu dire... qu'un loup-garou s'était échappé il y a deux ans," finit-elle d'une voix rapide et presque incompréhensible.
"C'était... différent," rétorqua Harry, jetant un oeil rapide à Hermione dans l'espoir qu'elle sache quoi répondre.
Le professeur Lupin reprit agréablement, "C'était un regrettable incident, Miss Skeeter. Comme la plupart des personnes atteintes de Lycanthropie, j'utilise la Potion Tue-Loup afin de contrôler mes transformations, mais cette soirée-là fut celle où Sirius Black fut presque interpellé. Harry et ses amis étaient introuvables, et inquiet comme je l'étais de leur sûreté, je suis sorti les chercher, oubliant ma potion."
"Hum," fut la seule réaction de Rita, et elle retourna à ses notes. Harry était soulagé que l'attention générale soit tellement accaparée par Lupin que personne ne risquait de noter son expression dans l'immédiat.
Fudge s'éclaircit la gorge. "J'ai jamais eu l'occasion de le faire mais... des témoins ont affirmé avoir vu Sirius Black avec les Mangemorts au Département des Mystères le printemps dernier. Par hasard, est-ce que vous l'auriez vu aussi?"
"Dis donc, est-ce que ça va!" s'exclama le deuxième journaliste.
La vision d'Harry s'était assombrie, et ses battements de coeur résonnaient à ses oreilles. "Ça va," marmonna-t-il, se penchant et reposant sa tête dans ses mains.
Outre les chuchotements inquiets de ses amis, il entendit Madame Pomfresh déclarer, "C'est juste des effets tardifs de la Liqueur du Sommeil Eternel, Monsieur le Ministre. Ça passera avec le temps."
"Quand pourra-t-il sortir d'ici?"
"Probablement demain, uniquement s'il ne force pas," grogna en réponse l'infirmière, posant ses mains sur ses hanches et jetant des regards menaçants à Harry.
Ron s'avança et ébouriffa gentiment les cheveux d'Harry. "La plupart des Mangemorts au Ministère avaient des masques, monsieur. En plus, c'était assez chaotique." Harry le remercia d'un regard, et Ron continua de fixer Rita, qui les observait un peu trop scrupuleusement.
"Hmm." Fudge ne paraissait pas entièrement satisfait, mais il se releva finalement. "Et bien... ces questions étaient nécessaires, j'espère que tu le comprends bien." Harry inclina la tête. "Je... euh... vous tiendrai au courant de la suite. Et je suis sûr que le Directeur Dumbledore me contactera s'il y a une... évolution?" s'adressa-t-il au professeur McGonagall.
Harry et Ron levèrent tous deux les yeux au ciel. Quand bien même Fudge avait été forcé d'admettre que Harry et Dumbledore avaient dit la vérité depuis le début, il nourrissait encore à leur égard une amertume non dissimulée. Alors que le Ministère et sa compagnie se retiraient, Harry se retourna vers ses amis et les membres de l'A.D. "Merci."
"Pour quoi?" demanda Ernie MacMillian.
"Pour... tu sais... m'avoir-nous avoir soutenus," articula difficilement Harry, en se pointant lui-même, puis le professeur Lupin et les autres.
Ron croisa les bras et sourit au reste des élèves présents. "Tu n'es plus seul à combattre le vieux Voldie, Harry. On est tous ensemble à tes côtés."
A suivre...
Dans deux
semaines : Les Weasley voient enfin la gloire dans les journaux.
Harry passe une journée plutôt inhabituelle entre
l'A.S.P.I.C.s de Potions et une visite chez Hagrid. Ce dernier a
d'ailleurs décidé d'offrir un petit animal à
Ginny - que Dieu et Merlin nous prennent en pitié... Tout ça
et encore plus dans le... Chapitre Sept : Blanc ou Noir
Don't forget to review!
NdT : il est trop tard pour répondre à tous ceux d'entre vous qui m'ont si gentiment laissés des reviews, mais merci mille fois, je prends beaucoup de plaisir à traduire et à lire vos réactions! Continuez à me laisser des reviews si vous voulez bien, c'est un carburant fantastique ;) et puis ça encourage ceux qui tombent sur cette fic à la lire ! A dans deux semaines !
Thamril : et bien, félicitations pour avoir terminé la traduction du gardien de minuit ! Ça doit être un plaisir fou de pouvoir écrire le mot 'fin', non ? Je guette ça avec plus ou moins d'impatience, mais je suis loin d'en voir le bout !
Le Saut de l'Ange : j'ai noté pour les fics d'Harana, j'irai y faire un p'tit tour à l'occasion. Et je suis comme toi, complètement folle de Remus, halala. En plus, avec cette fic on va se régaler .
Zabou : encore bien trouvé, héhé ;) tout comme Edolie (tes reviews sont un grand plaisir à lire !)
Greg : il y aura de l'action, don't worry about that… quelques grandes scènes sont au programme, mais pas dans l'immédiat, le temps de laisser le début de l'année scolaire – enfin – commencer. Merci de ton mot !
Molly : haa que j'aime lire ça ! C'est super gentil, et oui, je vais continuer à traduire le plus vite possible !
Ilys : ras, je me réserve pour 'plus jamais seul' sinon c'est cool, t'as finalement réussi à amener Florilège dans le coin! bizz les miss
AD vs AV : cool ton pseudo maintenant que j'ai l'explication ! Pour les moldus et Poudlard, il est probable qu'on aura jamais la vraie explication, à moins que ce soit mentionné dans les deux derniers livres à venir… J'ai découvert une de tes fics (seul au monde), j'ai pas encore fini mais le début était sympa ! Tout cas ton review avait une part de vrai, à suivre !
