Note de l'Auteur : Arf, zut! Jo a encore laissé son imagination se défouler et vient d'ajouter un titre potentiel, donc maintenant je dois réussir à introduire dans le scénario la Bouilloire Mystique de Nackledirk! (NdT : Allez sur la page de JKR et jetez un oeil sur la rubrique FAQ, question "quel est le rôle de Mark Evans" - ce n'était pas un titre inventé par les fans, mais bien par elle... dans un accès de malice!) (NdTbis : encore un titre soumis à changement, pour l'instant mes premières recherches étymologiques ne donnent pas grand-chose, mais qui sait, d'ici-là!)
Suggestion : pour ceux qui désirent une bonne visualisation d'un certain professeur, pensez à Emma Thompson dans le rôle de Béatrice (dans Beaucoup de Bruit pour Rien), et rendez-là un peu plus âgée, dans les environs de la cinquantaine. Et non, pour déjà répondre à votre prochaine question, personne à Poudlard n'est - secrètement ou pas - amoureux d'elle. Pas besoin de vous alarmer!
Fans impatients de Rogue: cf le preview du prochain chapitre.
NdT : Je traduis ici quelques réponses à des reviews anglophones qui me semblent intéressants, mais vous pouvez squeezer cette partie pour accéder directement au chapitre huit, tadam!
Bluesparkle123 : J'ai eu un moment de folie en écrivant cette séquence féline. Eh oui, ne t'inquiète pas, Rogue parlera à Harry (même s'il préférerait ne pas le faire).
QueenieB : (...) Non, Rita n'est pas mauvaise, elle est juste une vraie commère et toujours à l'affut d'un scoop bien juteux. Quant au chat, c'était uniquement pour le fun. Bastet n'est pas un animagus ni rien de tout ça, juste une petite balle de fourrure légèrement agitée, et la bataille avec Pattenrond est plus une question de territoire qu'autre chose. (...) Patience. Et ne sois pas surpris si les choses deviennent pires avant de s'améliorer un peu...
WiccanPussyKat : (...) Non, ce qui a attiré l'oeil de Rita était la relation proche entre Harry et Lupin et... et bien... quelque chose d'autre (je t'offre un petit indice puisque je t'adore : elle a remarqué avec quelle habileté Ron et Remus ont détourné les questions à propos de Sirius). Non, elle n'est pas stupide - ce qui peut se révéler une bonne ou mauvaise chose pour nos héros. Oui, Ron et Hermione seront considérablement plus en danger cette année. (...) Non, les yeux de Bastet sont jaunes, tel un chat classique d'Halloween. Je me suis amusée comme une folle à écrire cette partie, j'en ai presque perdu ma mâchoire à force de rire! (...) Je ne dirais pas que Rogue est nerveux (gêné, peut-être) mais encore une autre piste pour ma revieweuse préférée : il déteste Harry maintenant plus que jamais. Tu en doutes? Penses-y! (...)
Magnum-angel : Bastet est juste un chat ordinaire qu'Hagrid a trouvé à un quelconque endroit, et sa haine envers Pattenrond est plus une organisation stratégique de ma part : je pensais que ça serait amusant. Mais à vrai dire, les chats sont des animaux très soucieux de leur territoire, et on peut considérer que notre petite déesse s'est autoproclamée en tant que Chat Numéro Un dans la tour de Gryffondor!
NdT : Sur ce, après avoir traduit ces belles notes intéressantes de l'auteur, je vous livre ce chapitre Huit qui m'aura donné bien du fil à retordre! See you à la fin de la page...
Chapitre Huit : Tous les chemins mènent... où ça d'ailleurs?
Le monde se reforma autour de Ron et d'Harry, et ce dernier reconnut le Numéro Douze du Square Grimmaurd. Il ne put réprimer un frisson, n'ayant pas vu ce lieu depuis la mort de Sirius, et Ron grimaça. "Désolé, j'aurais dû te prévenir."
"Pas grave," murmura Harry et il prit une grande inspiration pour se calmer.
Ron pointa du doigt les premières marches de l'escalier. "Nous sommes là."
Harry se tourna et vit Ron et Hermione sur la marche-seuil, tous deux assis, les bras serrés autour de leurs genoux, tendus et silencieux. Ron s'appuyait légèrement contre la rambarde et Hermione se reposait sur lui. "Combien de temps cela fait-il?" demanda-t-elle.
Ron regarda sa montre. "Presque une heure."
"Tout ira bien," chuchota-t-elle, presque pour elle-même. "Il ira bien." Ron acquiesça et avala sa salive plusieurs fois de suite.
Il y eut un grand bruit de vent de par la cheminée, Ron et Hermione bondirent et se ruèrent vers l'antichambre. "Qu'est-ce qui s'est passé!" crièrent-ils à l'unisson.
C'était un membre de l'Ordre, Emmeline Vance, se souvint Harry. Elle était couverte de bleus, décoiffée et sale, et avait l'air de quelqu'un qui venait juste de combattre et de perdre une bataille. Elle grimaça légèrement à la vue de Ron et Hermione. "Je ne peux rien vous dire, mes choux. Je suis juste venue prendre quelques potions de premiers secours." Elle les dépassa en courant, se précipita vers la cuisine et en revint avec une boîte noire avant de disparaître dans une nouvelle flambée de flammes vertes.
Ron et Hermione se regardèrent, longtemps. "Je pense que c'est fini," débuta Hermione. "Elle aurait été encore plus pressée si ça ne l'était pas, et les Aurors ne soignent pas les blessures sur le site d'une bataille en cours."
"Alors, où est Harry?" souffla Ron.
"Je ne sais pas," dit-elle d'une voix brisée en refoulant ses larmes.
Ron regarda la cheminée. "Hermione... ce feu mène directement à la maison de Mrs Figg. La Cracmolle qui habite près d'Harry." Il pointa le pot de Poudre de Cheminette posé à côté.
Les yeux d'Hermione se dilatèrent. "Oooh... ils vont nous tuer..."
"Mais je veux être sûr qu'Harry va bien. Tout de suite." Les mains de Ron tremblaient alors qu'il les remplit d'une poignée de poudre étincelante. "Tu n'es pas obligée de venir ; je jetterai un coup d'oeil, je trouverai ce qui s'est passé et je reviendrai te le dire."
Mais Hermione se saisissait déjà de la poudre. "On a intérêt à rester hors de leur vue. On va juste y aller, regarder par la fenêtre et revenir aussi vite. Prêt?"
Ensemble, ils crièrent, "Numéro Deux, Privet Drive!" et Harry et Ron furent entraînés avec eux.
Le salon de la maison de Mrs Figg était vide, mais un bruit considérable pouvait être entendu de l'extérieur. Ron et Hermione resserrèrent leur prise sur leur baguette et coururent à la fenêtre. "Je ne peux pas voir la maison d'Harry," chuchota Hermione. "Par contre, c'est sûrement fini. Les Aurors ne bougent plus... Regarde toutes ces maisons! Oh, les pauvres gens!"
"Pauvres vieux Moldus," murmura Ron en découvrant la rue dévastée qui s'offrait à ses yeux. "Ils ont même pas dû comprendre ce qui est leur est tombé dessus. La bataille doit être finie. Allons voir si on peut ouvrir la porte."
Hermione attrapa sa main. "Non, essayons d'abord une autre fenêtre. Si on surgit maintenant, ils nous renverront sans qu'on en sache plus." Ainsi se précipitèrent-ils, leur baguette toujours levée, vers la cuisine de Mrs Figg et tirèrent les rideaux de l'unique petite fenêtre de la pièce.
"Hermione!" Ron recula d'horreur et Hermione prit rapidement sa place.
"Oh non... oh mon Dieu... Harry! Sa pauvre famille!" gémit-elle.
Ron n'avait pas besoin de parler, Harry n'avait pas besoin de regarder pour savoir ce que ses amis avaient découvert : la Marque des Ténèbres flottant au-dessus du Numéro Quatre, Privet Drive, pris dans les flammes. Il pouvait voir les lueurs du feu se réfléchir sur le mur. Si le Ron de son époque n'avait pas posé une main sur son épaule, Harry était certain qu'il n'aurait jamais pu affronter ce souvenir.
Hermione et Ron avaient abandonné toute simagrée d'espionnage et couraient maintenant vers la porte d'entrée de la maison. Ils l'ouvrirent à la volée et déboulèrent sur le palier pour y découvrir Mrs Figg dans son jardin, occupée à soigner et panser du mieux qu'elle le pouvait les Aurors blessés.
"C'est pire que ce que Papa racontait," fit Ron dans un souffle, ses yeux toujours fixés sur la hideuse Marque des Ténèbres.
"Ron, où est Harry!" sanglota presque Hermione.
"Je sais pas! Fichue barbe de Merlin, je sais pas! Viens!"
Ils avaient déjà parcouru plus de la moitié du jardin de Mrs Figg avant qu'elle ne les aperçoive. "Ho! Qu'est-ce que vous faites là, vous deux!"
"Cours!" siffla Ron à Hermione, et ils la dépassèrent plus vite encore.
"Revenez ici! Cet endroit n'est pas - Alastor! Ce n'est pas un endroit pour des enfants!"
"HÉ! VOUS DEUX, REVENEZ ICI TOUT DE SUITE!"
Harry et Ron suivirent Hermione et Ron jusqu'à la maison des Dursley où des Aurors projetaient des Charmes de Refroidissement pour éteindre le feu qui embrasait encore la maison. "Professeur Dumbledore!" hurla Hermione quand elle le vit.
Harry n'avait jamais vu Dumbledore aussi... défait. Il parlait à l'un des Aurors, les épaules tombantes, le front à peine soutenu par l'une de ses mains, la tête basse. Au cri d'Hermione cependant, il se tourna et une expression de déchirement total fit place sur son visage quand il vit les meilleurs amis d'Harry. Les deux s'arrêtèrent net.
"Professeur..." La voix de Ron était basse et tremblante comme il approchait de Dumbledore, ignorant les admonestations des Aurors furieux autour d'eux. "Où est-il?" Il regarda autour de lui, espérant clairement apercevoir Harry surgir de la foule des robes rouges.
Harry n'avait jamais vu ses amis aussi bouleversés. Les deux avaient le souffle coupé et se soutenaient l'un l'autre par les bras, le visage pâle, presque prêts à éclater en sanglots ou à céder à l'hystérie. Puis un mouvement retint son attention, ainsi que celle des personnes présentes dans le souvenir : plusieurs Aurors sortaient de la maison encore enfumée et déposaient en tas des affaires sur l'herbe jaunie.
Les deux derniers adultes parvinrent plus lentement, et leurs bras n'étaient pas chargés comme ceux des autres. Le coeur d'Harry fit un bond : c'était Tonks et Remus. Tonks tenait l'Éclair de Feu d'Harry dans une main, son bras libre maintenait Remus qui portait la baguette d'Harry, et s'appuyait sur Tonks comme s'il ne pouvait plus qu'à peine marcher de lui-même.
Hermione laissa échapper un gémissement étranglé. "Professeur Lupin?"
La tête de Remus se releva brusquement et les lueurs des flammes se reflétèrent dans ses yeux, y dévoilant tant de peine, tant d'horreur et de désespoir qu'Harry recula. Dans le passé, cette vision eut plus d'effet encore sur Ron et Hermione. "NON!" hurla Ron, presque comme en colère. "Harry n'est pas mort! Il ne peut PAS être mort!"
"Non, Weasley," dit Maugrey d'une voix étonnamment bienveillante. "Il n'est pas mort, il s'est fait capturé."
"Capturé," murmura Hermione, des larmes glissant de ses grands yeux écarquillés. "Capturé... où... par qui..."
Dans le jardin, Remus tomba à genoux comme s'il n'avait plus la force de tenir debout, serrant la baguette d'Harry dans ses mains et se balançant légèrement d'avant en arrière. Harry sentit des larmes s'échapper de ses propres yeux, il n'osait pas regarder vers le Ron de son époque qui se tenait toujours derrière lui. Hermione et Ron se précipitèrent vers Remus et serrèrent leurs bras autour de lui, alors que l'homme pleurait, la baguette magique d'Harry pressée contre son front.
"Sirius," disait-il, la voix coupée sous le chagrin. "Lily, James, je suis désolé! J'ai échoué, je suis tellement désolé!"
Tonks s'était d'abord écartée pour laisser la place à Ron et Hermione, mais maintenant, elle, Maugrey et Mrs Figg revenaient et commençaient à les faire reculer. "Venez, vous deux. Cet endroit n'est pas sûr. Vous devez rentrer à la maison."
"Il ira bien, n'est-ce pas?" cria Hermione en pleurant, attrapant d'une main la robe de Tonks. "Vous le ferez revenir, n'est-ce pas?"
"On se reposera pas tant qu'il sera pas là, jeune fille," répondit Maugrey. "Debout maintenant. Rien dans le coin que vous puissiez faire."
Ron ne céda pas à la pression si facilement. "Remus, ce n'est pas de ta faute," continuait-il à dire.
"J'avais promis," gémit Remus comme sous le coup d'une douleur physique. "J'avais juré que je le protégerais!"
"Ça ira!" insista Ron, ignorant les douces mains qui tentaient de le détacher de Lupin. "On le ramènera, et il ira bien!"
"RON!" Une voix familière les fit tous lever la tête : Mrs Weasley se précipitait vers eux à travers le jardin, les deux mains plaquées sur sa bouche. Lupin s'effondra de nouveau alors que Ron le laissait pour se jeter dans les bras de sa mère.
"Maman, ils ont Harry! Ces bâtards ont Harry!"
"Je sais, je sais," sanglota Mrs Weasley en le serrant contre elle.
"Molly," intervint le Professeur Dumbledore. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour le trouver. Mais Ron et Hermione ne peuvent pas rester ici."
Essuyant rageusement ses yeux, Mrs Weasley tendit son bras libre en direction d'Hermione qui courut à elle. "Allons-y," dit-elle d'une voix étrangement ferme, gardant un bras autour de chacun d'eux. "Nous attendrons les nouvelles ensemble." Et comme s'ils n'avaient plus la force de lui obéir, ils la laissèrent les guider hors du champ de bataille.
Harry les suivit jusqu'à ce qu'ils soient de retour au Square Grimmaurd. La voix de Ron derrière lui, légèrement tremblante, s'éleva et le fit sursauter. "On a attendu toute la nuit. À vrai dire, Hermione a même envoyé un maléfice sur Kreattur lorsqu'il a commencé à baragouiner sur toi. Elle l'a fait taire et l'a enfermé dans son placard." Harry était impressionné ; il n'avait ni compassion ni pitié pour Kreattur, mais il eut du mal à concevoir que Hermione eût été suffisamment troublée pour maudire l'Elfe de Maison. Ron agita sa baguette et dit, "Deux juillet, sept heures du matin."
Le monde autour d'eux ne changea que peu - seules quelques ombres rampèrent le long du mur. C'était tôt le matin, Ron et Hermione étaient recroquevillés sur le canapé, Mrs Weasley entre eux deux, et chacun avait sa tête sur son épaule. "Les parents d'Hermione étaient encore au lit," expliqua Ron. "Je... ne pense pas qu'ils aient vraiment compris ce qui est arrivé. Elle leur a parlé plus tard dans la matinée."
"Où..." La voix d'Harry se brisa, il s'éclaircit la gorge. "Où était Ginny?"
"Dans la boutique avec Fred et George. Ils l'ont gardé avec eux quand ils ont eu vent de l'attaque. Elle va venir sous peu," répondit Ron, pointant de la tête la porte de l'antichambre.
Le vacarme de plusieurs irruptions dans la maison et les cris du portrait de Mrs Black qui s'ensuivirent fit bondir Ron, Hermione et Mrs Weasley sur leurs pieds. Un moment plus tard, la porte de l'antichambre s'ouvrit brusquement et révéla Mr Weasley, qui prit immédiatement sa femme dans ses bras, Ginny (qui se jeta au cou de Ron), Bill, Charlie et les jumeaux ; ces derniers avaient l'air sombre et effrayé alors qu'ils s'approchèrent pour embrasser Hermione. Les Granger descendirent les escaliers un moment plus tard, et Hermione courut leur dire entre deux sanglots qu'Harry avait été pris en otage. Ils serrèrent fort leur fille et regardèrent en direction d'Arthur et Molly, leur visage exprimant la peur et la confusion.
"Ils n'avaient pas idée, bien sûr, de ce dont Voldemort était capable," expliqua Ron. "Ils n'avaient pas idée de ce dont la moitié d'entre nous était capable. Kreattur les a bien effrayés la première fois, quand il a découvert qu'il y avait des Moldus dans sa maison. Tout comme Mrs Black. Je crois qu'à quelques reprises, les parents d'Hermione ont voulu l'emmener loin de là, mais Dumbledore a réussi à les dissuader à chaque fois.
Mr et Mrs Weasley parlaient à basse voix aux Granger dans un coin de la pièce, tandis que Hermione et le reste des enfants des Weasley se tassaient sur le canapé, le visage pâle, silencieux, jusqu'à ce que la porte de l'antichambre s'ouvre encore une fois. Remus en sortit. Il faisait peine à voir : ses yeux étaient rouges et tirés, son visage reluisait encore de sueur, de cendres et de larmes, et il n'avait pas lâché la baguette magique d'Harry de ses mains. Les Weasley et les Granger ne faisaient bruit, attendant qu'il parle.
"Il n'y a rien de nouveau," dit-il d'une voix qui paraissait morte et qui fit frémir Harry. "Ils cherchent... tout le monde cherche... mais rien de nouveau du tout. Ils continueront à chercher. Ils m'ont renvoyé. C'est la pleine lune demain. Je dois y aller..." Il se traîna hors de la pièce et jusqu'à l'escalier.
Hermione et Ron bondirent et se précipitèrent après lui. "Remus!" cria Hermione, anxieuse, le rejoignant au pied des escaliers. Lupin s'arrêta et la regarda. Elle le fixa en retour, comme si elle avait oublié ce qu'elle voulait dire. Puis, soudain, son visage se défit et elle tomba dans ses bras, réprimant sans succès ses sanglots. "Remus, j'ai tellement peur!"
Remus ferma les paupières et la serra fort contre lui, alors que des larmes scintillaient encore sur son visage. "Moi aussi, Hermione," chuchota-t-il. Ron s'appuya contre le mur près d'eux, les yeux très rouges. "On doit tenir bon," dit Remus, tenant Hermione à bout de bras et posant son regard sur elle puis sur Ron. "Pour lui, nous ne devons pas abandonner. Harry a besoin de tout l'espoir que nous pouvons lui offrir." Ils acquiescèrent tous deux vigoureusement, et Remus leur répondit par un faible sourire. "Je dois y aller maintenant." Il se détourna et se hissa sur les escaliers.
"Voilà," prononça Ron comme ils regardaient le Ron du passé s'effondrer de nouveau sur les marches avec Hermione, la serrant misérablement dans ses bras. "C'était comme ça pendant deux mois entiers. J'ai surpris Hermione à chanter 'Joyeux Anniversaire' à une fenêtre le trente-et-un juillet à minuit, et Ginny n'a pas voulu que Maman lui offre quoi que ce soit lorsqu'elle a été nommée Prefète. Elle avait l'air de penser que si elle se privait un peu, tu reviendrais à la maison comme son cadeau. Parfois... parfois, je me sentais devenir fou d'une minute à l'autre, ne sachant pas si tu étais... vivant ou pas." Il sourit faiblement à Harry. "J'suis foutrement content que tu sois de retour."
"Moi aussi," répondit calmement Harry. Ils détournèrent leur regard, gênés. "Est-ce qu'on peut avancer à la dernière partie? Quand vous avez vu Rogue?"
"D'accord." Ron leva sa baguette. "Premier septembre, dix-neuf heures trente!"
Le Square Grimmaurd disparut et fut remplacé par la Grande Salle de Poudlard. Ron et Hermione assistaient à la Cérémonie de Répartition, et Harry fut encore une fois bouleversé par les changements qui avaient clairement affecté ses amis. Les deux étaient considérablement plus minces, et leur visage portait une expression tendue et rigide, comme s'ils avaient oublié comment sourire. Aucun ne semblait réellement intéressé par l'évènement ; assez régulièrement, ils ne remarquaient même pas que de nouveaux Gryffondors se joignaient à la table, et n'applaudissaient que de rares fois. La tête de Ginny reposait sur l'épaule de Ron, le regard d'Hermione était perdu dans le vide, et plusieurs autres élèves de la table des Gryffondors avaient les yeux rouges. Draco Malefoy, d'un autre côté, souriait de toutes ses dents.
Le Professeur Dumbledore se leva pour déclamer son habituel discours. "Je voudrais d'abord dire quelques mots avant de débuter le festi-"
Ce fut tout ce qu'il eut le temps de déclarer. Avec un bruit retentissant, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent violemment pour révéler la personne qui avait tapé dedans ; cette dernière s'avança d'un pas titubant. Harry était stupéfait - tout comme chacune des personnes présentes. Même Dumbledore restait bouche bée.
C'était Rogue. Il chancelait sur ses pieds, le visage ensanglanté et crasseux, et dans ses bras, appendu et immobile, inconscient mais vivant, se trouvait Harry.
Quelqu'un hurla, puis le désordre devint maître de la place. Rogue tomba à genoux, incapable de supporter une seconde de plus le poids mort d'Harry, tandis que Ron et Hermione bondissaient de leurs sièges et se précipitaient vers lui. Ils ne comprirent pas comment, mais Dumbledore réussit à atteindre le professeur avant eux, et avec une main levée, il stoppa la course effrénée de tous les élèves. "Retournez tous à vos tables!" ordonna-t-il, ce qu'ils firent, tout en chuchotant avec excitation et en surveillant la scène. Tous sauf Ron et Hermione qui restèrent où ils étaient. "Hagrid? Pourriez-vous nous aider?"
Hagrid se détacha de la foule des élèves et des professeurs, "Par la barbe d'Merlin, Harry! B'diou merci!", et il souleva Harry des bras de Rogue avant de se précipiter hors de la Grande Salle à la suite de Madame Pomfresh, qui s'était déjà élancée à toute allure vers l'infirmerie.
Le professeur Dumbledore lui-même releva Rogue, soutenant la majeure partie du poids de l'homme blessé. "C'est fini, Directeur," souffla Rogue entre ses dents serrées. "Il sait. Il sait tout."
"Je sais, Severus, mais nous ne pouvions rien y faire," lui répondit Dumbledore, aidant Rogue à sortir de la Grande Salle. "Bon travail. Très bon travail."
Le professeur McGonagall était encore immobile, fixant sans les voir les portes par lesquelles Hagrid et son précieux chargement étaient partis, mais elle se reprit finalement et aperçut Ron et Hermione se tenant obstinément là. Elle ouvrit la bouche comme pour leur ordonner de retourner s'asseoir, puis soupira et déclara, "Miss Granger, Mr Weasley. Si vous nous suivez, vous devrez vous tenir hors de passage."
"On le fera," chuchota Hermione.
Le professeur acquiesça. "Alors, venez." Et Ron et Hermione s'empressèrent de la talonner en direction de l'infirmerie.
Quand ils émergèrent du journal vers leur dortoir, Harry et Ron restèrent silencieux un long moment. "Je suis content de ne pas avoir été réveillé pour assister à ça," dit finalement Harry.
Ron referma le journal et le regarda sans lui sourire. "Moi aussi."
Le vendredi, Harry eut son premier cours de Défense Spécialisée avec Ron et Hermione. Quand ils entrèrent dans la salle de classe, Harry fut surpris (et plus que peu déçu) de voir un professeur inconnu sur l'estrade. "Qui c'est?" demanda-t-il en chuchotant à ses deux amis. "Où le professeur Lupin?"
"Il n'enseigne pas cette classe," lui répondit Hermione sur le même ton. "C'est le professeur Smythe-Wellington. Elle travaille dans le bureau de Madame Bones au Ministère, mais elle était auparavant un Auror."
"Elle l'a été pendant quinze ans, puis s'est qualifiée pour l'entraînement des jeunes," enchaîna Ron. "Tonks l'a probablement eue comme prof. Elle a seulement travaillé l'année dernière au bureau de M'dame Bones avant qu'on lui demande d'enseigner ce cours."
"Elle est comment?" s'enquit Harry, observant le nouveau professeur avec une petite pointe de suspicion.
La femme était d'un âge moyen, très grande, et quelque chose en elle - peut-être étaient-ce ses traits fins, presque aristocratiques, ou la façon dont elle portait son élégante robe brodée - semblait indiquer qu'elle était d'une famille de Sang-pur. Ses cheveux étaient blonds ; loin de ressembler au blond presque blanc de ceux de Malefoy, ils étaient plus d'un blond foncé couleur de miel, et on y entrapercevait les premiers signes grisonnants de la vieillesse. De plus, elle arborait une expression décidément condescendante. Cependant, elle portait sur sa poitrine une broche de cuivre et saphir en forme d'aigle : une Serdaigle ; ce fut ce qui, en fin de compte, apaisa quelque peu l'esprit d'Harry : elle n'aurait pas pu être plus différente de Dolorès Ombrage.
Hermione avait remarqué son attentive contemplation. "C'est dur de dire ce qu'elle vaut en une seule classe, la semaine dernière, elle semblait... aller droit au but."
La sonnerie avait retenti, et le regard sévère du professeur Smythe-Wellington se posa sur les trois d'entre eux d'une telle façon qu'ils ne purent que se sentir mal à l'aise sur leurs chaises. "Bienvenue, Mr Potter," entama-t-elle d'une voix qui, bien que manquant de l'hostilité non dissimulée de celle de Rogue, ne semblait pas pour autant plus accueillante. "Je pense que vous avez un devoir à me rendre, n'est-il pas?"
Harry se rembrunit ; il n'avait pas fini son devoir de Défense Spécialisée, pensant que le professeur Lupin enseignerait cette classe et lui laisserait plus de temps que les autres professeurs pour le finaliser. "Je suis désolé... je n'ai pas fini," bredouilla-t-il.
Un sourcil délicatement ciselé se leva et le nouveau professeur lui répondit sèchement, "Vous êtes sorti de l'infirmerie depuis six jours, et les règles de cette école stipulent clairement qu'un délai d'une semaine maximum est autorisé en cas de séjour à l'infirmerie, Mr Potter. J'attends votre devoir complet sur mon bureau pas plus tard que lundi, si vous désirez que je le corrige."
Le visage brûlant sous ce regard scrutateur, Harry murmura, "Oui, M'dame."
Elle se détourna, comme si elle n'avait plus rien à voir avec lui, et s'adressa à la classe entière, "Je vous prie de bien vouloir ouvrir vos livres à la - que vous amuse donc tant, Mr Malefoy!"
Tous les élèves sursautèrent. Drago, qui avait ricané allègrement sur le dos d'Harry, ouvrit la bouche un moment, stupéfait, avant de répliquer à toute allure : "Rien du tout!"
"J'espère bien que ce soit le cas," rétorqua hautainement le professeur. Parcourant la salle du regard, elle ajouta froidement : "Comme vous le savez probablement, cette classe s'adresse aux élèves qui ont l'intention franche de continuer leurs études dans les domaines de la Justice Magique. En aucune circonstance ne tolérerai-je une interruption, un manque d'attention ou un enfantillage, quelqu'en soit le motif, est-ce bien compris!"
"Oui, professeur!" s'exclama la classe entière.
"Ouvrez vos livres à la page deux-cent-trente-six : aujourd'hui, nous commencerons à aborder le thème des Aurors." Harry ne put réprimer un frisson d'excitation à l'idée de débuter ces cours par le sujet qui l'intéressait le plus. "La profession d'Auror est la plus connue parmi le panel de fonctions que compte la Justice Magique, néanmoins elle fait partie des carrières les plus sélectives, les plus strictes et les plus dangereuses de tout le monde de la Sorcellerie. Et ceci, vous les élèves, est la raison pour laquelle la majeure partie de l'année sera dédiée à cette qualification, et explique ainsi l'accent important qui sera porté sur la pratique, les tests, la motivation et les aptitudes que nécessite l'admission au rang d'Auror. Toute illusion de charme ou d'aventure dans la vie d'Auror que vous chéririez encore sera rapidement balayée." D'un seul coup, son regard bleu et froid se fixa de nouveau sur Harry. Il déglutit. "Quelque chose vous a-t-il donc amusé, Mr Potter, ou bien prenez-vous des leçons de Mr Malefoy?"
'Par l'enfer, c'est donc contre les règles de sourire dans cette classe!' pensa Harry d'un ton désespéré, mais il répondit néanmoins à voix haute bien qu'un peu tendue, "Non, Professeur, j'étais juste... heureux d'apprendre que nous étudierons les Aurors. Je veux en être un," balbutia-t-il, espérant avoir apaisé sa colère.
"Vraiment." Elle renifla dédaigneusement et continua sa harangue sur l'absence complète de splendeur du métier d'Auror, comme si rien ne s'était passé. Harry dut réprimer son envie de soupirer. Les autres professeurs, hormis McGonagall, ne seraient-ils pas favorables à son choix de carrière? D'ailleurs, le professeur McGonagall l'aurait-elle autant soutenu si elle n'avait pas été aussi déterminée à confronter Ombrage, l'année dernière? Il finit par pousser un soupir à ces pensées, mais heureusement le professeur Smythe-Wellington était occupée à sermonner de nouveau Malefoy et lui tournait le dos.
Durant le reste de la classe, le professeur Smythe-Wellington les fit répondre à une série de questions - d'après elle, il s'agissait de 'résolutions de problèmes', et de ce que pouvait en déduire Harry, elles n'avaient rien à voir avec l'affrontement de Mages Noirs, ni même d'intérêt dans la pratique générale de la Justice Magique. Hermione était penchée avec enthousiasme sur son devoir, mais presque tous les autres élèves se regardaient avec confusion. Néanmoins, Harry réussit à trouver une solution à tous les problèmes posés (réprimant une impulsion momentanée d'écrire des fantaisies comme lui et Ron le faisaient dans la classe de Trelawney), et conserva sur son visage une expression aussi neutre que possible lorsqu'il s'avança vers l'estrade pour rendre sa copie au professeur.
Elle tendait un parchemin à chaque élève qui se présentait devant elle, et Harry attendit donc tandis qu'elle lisait partiellement ses réponses à ces questions sans aucun sens. Lorsqu'elle releva sa tête de l'essai, le regard qu'elle jeta à Harry ressemblait tellement à une des vieilles expressions de Rogue hurlant 'vous-allez-définitivement-écoper-d'un-'T'-à-ce-devoir' qu'il recula presque. Laissant tomber le papier dans le tas avec les autres, elle lui tendit un parchemin. "Votre devoir pour cette semaine, Mr Potter, je l'attends pour vendredi prochain en même temps que les autres élèves."
Ses yeux paraissaient le défier de demander une prolongation, même si entre les lectures de chapitres demandées par les professeurs, ses essais à rendre, et ce dernier travail encore, il serait chanceux de mettre un pied hors de la bibliothèque de toute la semaine. Mais il était déterminé à n'offrir aucune chance supplémentaire à Smythe-Wellington de le moquer, et il acquiesça brièvement (tout en mordant fort l'intérieur de sa joue), se retourna et se dirigea vers son bureau.
Il n'y parvint jamais. D'un seul coup, la pièce sembla osciller autour de lui, le forçant à s'arrêter et à poser une main sur le bureau le plus proche afin de garder l'équilibre. "Ça va, Harry?" demanda Dean Thomas.
"Asseyez-vous, Mr Thomas, la sonnerie n'a pas encor-"
"Harry?" s'exclama Hermione en bondissant sur ses pieds.
Harry ne semblait pas pouvoir fixer son regard. Pas plus qu'il ne paraissait capable de se concentrer sur ce qui se passait autour de lui ; quelque chose qu'il n'arrivait pas à identifier attirait son attention autre part. Il entendit vaguement Smythe-Wellington se lever. "Mr Potter, qu'est-que-"
"Hé! Quoi ça - C'est dingue, Potter va encore tomber dans les pommes!"
"Il arrête pas de le faire, pas vrai?"
"Silence! Vingt points en moins pour Serpentard! Potter!"
Quelqu'un attrapa ses épaules, il entraperçut une tâche floue de cheveux rouges. "Harry! Tu m'entends?"
Il n'avait même pas conscience d'être tombé à genoux. Les mains sur ses épaules et ses bras étaient les seules choses qu'il l'empêchaient de s'étaler entièrement à terre. La salle autour de lui, les voix, les mains, tous se dissipaient, disparaissaient...
Il fléchit ses longs doigts blancs, l'anticipation et la concentration le parcourant tout entier. Des cris et des hurlements de peur et de rage se répercutaient en écho dans l'immense chambre aux murs de pierre. Des sorciers vêtus de robes noires traînaient avec eux des prisonniers, attachés mais non bâillonnés, et les enchaînaient au milieu d'un cercle de torches allumées. Le sol à l'intérieur de la sphère sous les pieds des captifs - c'était tous des gobelins - était recouvert d'une substance rouge et épaisse qui luisait à la lumière des torches.
L'un des sorciers à la robe noire s'approcha d'Harry et s'inclina profondément. "Tout est prêt, Maître."
Harry n'avait pas besoin de cette information ; il était bien trop au courant de tout ce qui se passait, mais devait également se concentrer sur la tâche qui lui incombait. Cette magie, cette force nécessaire pour déployer toute la puissance, les facultés, le savoir des gobelins, tout cela requerrait toute sa concentration... toute son attention...
"Nourris-les bien, Queudver," ordonna-t-il d'une voix aiguë et glacée qui ne se souciait aucunement du confort des prisonniers. "Leur force ne doit pas se tarir avant minuit."
"Bien, Maître." Queudver se baissa encore une fois et s'empressa de partir accomplir sa tâche.
Harry ferma de nouveau ses mains et s'avança dans le cercle de torches, ignorant les sifflements et les crachats des gobelins alors qu'il s'avançait pour se tenir au milieu d'eux. À une femme et un homme se tenant hors du cercle, également vêtus de noir, il s'adressa, "Ce Sort de Subtilisation se terminera trois heures après le coucher du soleil. Que je ne sois pas dérangé jusque-là."
"Oui, Maître," se soumirent les deux Mangemorts.
Harry ferma les yeux, ressentant le pouvoir de la magie des gobelins rageant autour de lui, une magie de peur et de colère, attendant uniquement de devenir la sienne... Il appela toute sa propre ardeur, toute sa concentration, tout le pouvoir sous son emprise pour arracher cette force aux gobelins...
"NNNOOOON!"
"HARRY! Tu m'entends!" s'écria une voix de fille tout près de son oreille.
Les yeux d'Harry s'ouvrirent brusquement. Sa cicatrice ne le brûlait pas mais se comportait bizarrement, semblant battre régulièrement. Il se débattit contre les bras qui tentaient de le retenir. "Potter! Arrêtez de vous agiter comme ça!"
"Qu'est-ce qu'il a?"
Le monde s'arrêta de tourner follement, mais tant de visages se penchaient vers lui qu'Harry demeurait confus. "Quoi-qu'est-ce-"
"Vous vous êtes évanoui, Potter, en cours de Défense Spécialisée," lui répondit une femme d'âge moyen avec des yeux bleus et froids. "Vous devriez aller à l'infirmerie-"
"Non!" réagit Harry, à moitié suffoqué, se rappelant ce qu'il avait vu et en comprenant enfin la signification. "Dumbledore! Cherchez-Dumbledore-vite-Voldemort-" Des cris étouffés parcoururent la salle : la classe entière était encore présente.
"Je suis là, Harry," déclara une voix familière, et des mains aidèrent Harry à s'asseoir. Il découvrit Dumbledore à genoux devant lui, son visage légèrement baissé afin d'éviter de croiser le regard d'Harry. "Qu'as-tu vu?"
"Des gobelins," articula difficilement Harry, sa cicatrice le lançant encore de par la concentration que Voldemort incluait dans le sort. "Voldemort - un sort - il essaye - prendre leur magie -"
"Qu'est-ce qu'il raconte, par tous les diables?" le coupa quelqu'un.
"Silence!" cingla la voix de la femme qu'Harry se rappelait enfin comme étant son professeur de Défense Spécialisée.
Incapable de se concentrer sur autre chose que le plan de Voldemort, Harry attrapa d'une main la robe de Dumbledore. "Vous devez - l'arrêter," balbutia-t-il. "Il sera plus puissant - il se concentre très fort - il veut leur pouvoir -"
"Chut, Harry!" répliqua doucement Dumbledore. "Nous agirons, je te le promets. Miss Granger, Mr Weasley, je vous prie d'accompagner Harry à l'infirmerie." Puis il se releva avec une surprenante agilité pour un sorcier de son âge et se hâta de sortir de la pièce.
Harry secoua la tête, frottant son front. "Je voudrais bien qu'il arrête!" maugréa-t-il.
"Arrêter quoi?" reprit Hermione.
"Il essaie d'accomplir une formule vraiment difficile... il se concentre... ça me fiche royalement l'impression de devenir cinglé!" Harry était trop désorienté pour se rendre compte que la classe entière le fixait encore, mais le professeur Smythe-Wellington en avait apparemment deviné assez.
"Très bien, Potter, taisez-vous. Granger, Weasley, vous avez entendu le Directeur. Vous autres, sortez immédiatement de cette salle et occupez-vous de vos affaires!"
Ron et Hermione aidèrent Harry à se relever, mais il réussit à marcher seul jusqu'à la porte (même si Ron insista pour porter son sac). Plusieurs membres de l'A.D. qui s'étaient inscrits en masse à cette classe optionnelle - ce qui incluait, en fait, presque tous les membres parmi les élèves de sixième année - l'attendaient et marchèrent à sa suite. "Harry..." entama timidement Dean. "Les gens disent... que tu peux... lire dans les pensées de Tu-Sais-Qui?"
Harry soupira profondément, ce à quoi Ron et Hermione réagirent en criant et en attrapant ses bras comme s'il allait encore s'évanouir. "Non, je ne peux pas. Pas vraiment," lui répondit-il, et sans vraiment le vouloir, il se surprit à expliquer leur connexion. "C'est juste que quand il est vraiment en colère ou heureux à propos de quelque chose, parfois je le sens... J'imagine que lorsqu'il a concentré tout son esprit et son pouvoir si fort sur le sort, ça m'a attiré en même temps..."
"Comment est-ce possible?" demanda Parvati à voix basse.
Harry se tourna vers elle sans un mot et tapa d'un doigt sa cicatrice. Ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes. "Alors, c'est pas juste un tas d'âneries que La Gazette du Sorcier a inventées?" s'exclama Michael Corner.
"Crois-moi, j'aurais préféré que ça le soit," grommela Harry, ce qui fit rire nerveusement plusieurs personnes de son audience. "Ça m'empoisonne foutrement la vie, à me distraire de mon travail et tout ça." Les rires se firent un peu plus spontanés.
"Alors, qu'est-ce que ce sort est supposé faire?" demanda Neville. "Et qu'est-ce que Dumbledore peut faire pour l'arrêter?"
"Je ne sais pas," lui répondit Harry. "J'espère juste que-"
Sa tête se fendit soudain sous le coup d'une violente brûlure, le faisant se tordre sous la douleur, ses mains pressées sur son front... elle le consumait, le déchirait... et du plus profond de lui surgit un accès explosif d'une telle fureur... d'une telle terrible rage... sa peau aurait pu se morceler sous cette noirceur... la chaleur l'embrasait... tellement de haine... il se vengerait de cet affront ; sûrement, il ne pouvait pas ne pas y avoir de responsable... le mioche paierait...
Un rugissement aliéné, furieux, s'arracha de sa gorge, transperça ses oreilles, se réverbéra dans sa tête. Il y avait tant de force derrière ce cri, il était certain que la puissance expulserait ses yeux de leur orbite...
"H-Harry?"
Harry revint à lui, le bord tranchant d'une marche de pierre s'enfonçant dans son dos. Le calme régnait ; tout ce qu'il pouvait entendre était quelques gémissements étouffés et des exclamations assourdies, et sa propre respiration pantelante. Sa gorge était pour le moins douloureuse, mais n'était rien comparée à sa cicatrice : il avait l'impression que quelqu'un avait enfoncé un poignard dans son front - mais maintenant, elle ne battait plus. Il ferma les yeux et grogna. "Il est... définitivement... pas-content-du-tout-"
"Harry... que s'est-il passé?" chuchota Hermione d'une voix tremblante.
Il s'assit lentement, frottant ses yeux, et entendit un bruissement près de lui. Quelqu'un fourra ses lunettes dans sa main, et lorsqu'il les mit, ce fut pour découvrir que tous les élèves présents dans le couloir, excepté Ron et Hermione, se tenaient à distance de lui et semblaient magistralement terrifiés. De quoi parlaient-ils juste avant que... oh.
Bordel de Merlin. Il leur avait offert une démonstration classique.
"Je pense," articula-t-il difficilement entre deux quintes de toux - sa gorge était douloureusement irritée, "Je pense que Dumbledore a fait quelque chose... pour arrêter la formule de Voldemort. Et il est vraiment... vraiment furieux à cause de ça. Il avait beaucoup misé sur ce sort, et maintenant tout est ruiné."
"Harry?" Le professeur Lupin courait vers eux depuis un couloir adjacent. "Est-ce que tout va bien?"
"Je crois que oui," répondit-il en se relevant avec l'aide du professeur. "Est-ce que Dumbledore les a arrêtés?"
"Je ne lui ai pas encore parlé, mais à voir ta réaction, je pense qu'il a réussi." Lupin le fixa un instant. "Penses-tu que Voldemort sache que tu l'as vu?"
Harry s'adossa contre le froid mur de pierre, son visage semblant soudainement s'enflammer. "Je ne suis pas certain. Il était vraiment... concentré. Mais quand... quand il était en colère, je suis sûr que c'était contre quelqu'un... Je ne me souviens plus exactement." Il grimaça et continua doucement, "Queudver était là. Il aidait à achever le sort."
Remus se tendit légèrement. "Je vois. As-tu reconnu d'autres personnes avec lui?"
"Bellatrix Lestrange et Lucius Malefoy," commença Harry, mais il fut interrompu par une voix sèche qui retentit à travers le hall et eut pour effet immédiat de disperser les élèves : le professeur McGonagall s'avançait vers eux de sa démarche stricte et ordonnait à tous de regagner la Grande Salle. Cependant, Ron et Hermione échangèrent un regard et restèrent où ils se trouvaient.
Alors que le bruit dans le couloir diminuait, Lupin donna une gentille tape sur l'épaule d'Harry. "Dans ce cas, je vais t'emmener au bureau du Directeur, il voudra sans aucun doute un rapport complet. Quant à tes deux amis..." Remus leur sourit, "Allez voir un peu ailleurs. Vous pourrez demander les détails à Harry plus tard."
Les deux obéirent avec des sourires gênés, et Harry laissa Lupin le conduire jusqu'au bureau de Dumbledore. Mais au moment où ils atteignirent la gargouille, ils découvrirent, sortant pompeusement d'un autre couloir et se dirigeant également vers la statue de pierre, Cornelius Fudge suivi de Percy Weasley. Fudge sursauta à la vue d'Harry. "Ah... Potter. Exactement le garçon que nous voulions voir."
À suivre...
À venir : les visions d'Harry créent d'innombrables et inconfortables questions, mais hélas, Fudge n'est pas aussi stupide qu'il en a l'air. Le fossé entre Ron et Percy se creuse, Harry entre eux, tandis que Dumbledore tente de rapprocher deux berges tout aussi distantes... en reprogrammant les leçons d'Occlumencie avec Rogue. Eh oui, chers amoureux du Maître de Potions... il est de retoooouuur, dans une splendeur éblouissante, mais les évènements ne tardent pas à prendre une tournure désastreuse dans le Chapitre Neuf : À qui sont ces pensées? (titre soumis à changement, comme d'hab)
PLEASE don't forget to review!
NdT : Merci, merci à tous pour vos reviews! C'est super à lire, et comme cette fois j'ai le temps d'y répondre largement, je m'empresse de le faire. Et n'hésitez pas à en laisser un si vous avez aimé ce chapitre!
Le Saut de l'Ange : ahh, toujours une de mes premières revieweuses dont j'attends à chaque fois avec impatience son commentaire! J'avoue que traduire les passages du chat m'a aussi vraiment bien amusée, surtout avec les répliques de Ron lol. Comme idée de fic à traduire, hum j'en ai quelques-unes en tête, mais tu cherches un style particulier? Tout cas tu es dans ma liste de "fics très intéressantes à lire" '. Bizz et à plus tard pour ton review!
Onarluca : simple et merveilleux review à lire, merci!
A.D vs A.V : voilà un peu d'action pour toi, même si tu t'attendais peut-être à plus, je suis d'accord avec toi dans ce cas! Mais bon, moi j'y suis pour rien! Et pas question de sort Doloris, non mais ça va pas!
Ilys : Ahlala, je me rends compte que ça m'a manqué de répondre à tes reviews, surtout que j'ai zappé ton tour lors du dernier chapitre de Plus jamais seul... enfin je vais rectifier ça de suite! Tout cas encore un super review de la grande auteure Ilys, merci! Et le chapitre 13 de l'autre histoire arrive ce week-end, promis juré, avec plein de Sirius et de Remus! En tout cas merci de tes encouragements, et gros bisoux.
Satya, Thealie, Underphoenix : Gros bisouxx à trois revieweuses constantes et appréciées!
Thamril : yep, moi aussi je n'aime pas trop la sonorité de Bastet, à vrai dire j'avais même été chercher s'il y avait d'autres noms pour la déesse égyptienne, mais je n'ai trouvé que Sekhmet qui est une autre déesse, à tête de lionne cette fois, symbolisant la fureur de Bastet, ou quelque chose comme ça. Enfin... Merci pour ton review comme toujours, d'autant plus précieux que venant d'une traductrice comme je te l'ai déjà dit! Bizz.
Molly : je suis d'accord avec toi pour le trio, c'est proche de ce qu'a déjà fait JKR (ce que fera? c'est à voir en juillet ça!). Et non je n'ai pas écrit de fic, je manque cruellement d'inspiration pour le faire, mais j'apprécie largement de bénéficier de la confiance de quelques auteurs anglais pour traduire leurs fics! Tu en as écrit toi? Je suis un peu redondante, mais ton review m'a fait aussi très plaisir, c'est super à lire et ça donne du punch pour écrire!
Edolie : oh merveilleuse fan de Bastet, sois bénie par sa grâce et ses dons, que Gryffondor soit ta destinée, que mille chemins s'ouvrent devant toi, que mille souris dansent entre tes pattes, euh... en bref, c'est ce que m'inspire ton review, merci mille fois!
Bridgess-the-fantastic : t'inquiète, je compte bien rester du côté clair de la force .
Zabou : je ne dirai rien sur la "relation" Rogue - Harry, je ne veux pas empiéter sur le suspens de l'auteur! Mais comme tu l'as peut-être lu tout en haut, ça n'a pas commencé, et ça ne commence toujours pas sur de bonnes bases! Merci de tes encouragements!
Helene84 : woua, un review d'une nouvelle personne, c'est parmi ceux que j'apprécie le plus! c'est cool que tu aies pris le temps d'en laisser un, et j'espère que ça a été pour bosser le lendemain! Bizz et à bientôt j'espère.
Miss Black : bien vu pour le 'infaillible' ;) et félicitations à toi la 70ème revieweuse! Plus sérieusement, encore un p'tit review que je garde précieusement.
Linoa Anna Potter : pour tous ces reviews, que puis-je dire d'autre que MERCI ? Ton enthousiasme est formidable à lire, et j'espère que tu auras aimé ce dernier chapitre! bizz
