Harry Potter, une nouvelle étape avant…
Note de l'auteur : Exceptionnellement deux chapitres car celui qui suit n'est pas très long. Ne me le dites pas, je sais ce que vous vous dites que mon excès de gentillesse à vous donner 2 chapitres d'un coup ne durera pas et vous avez raison !
Désolée de ne pas répondre à toutes les reviews mais je vous promets que je fais mon maximum.
Clémence Black : Tant de questions… auxquelles je réponds oui, oui et oui.
Amamissima : Tes compliments me touchent toujours autant.
Hermypatmol : Contente de voir que tu suis avec attention mes fics… la question de l'entraînement revient en boucle mais je crois que les dates évoquées dans ce chapitre devraient t'éclairer sur la durée à attendre avant le début de l'entraînement alors lis attentivement…
Gred et forge : Vu ton pseudo, j'espère que tu le mérite… Blagueur ? La suite arrive une fois par semaine…
Chessandmat, Thealie, Zabou : Merci beaucoup.
Bisous à tous,
Caldys
Droit d'auteur de J.K.Rowling et de la Warner Bros : Je tiens à rappeler que tous les personnages et le monde qui les entourent appartiennent aux possesseurs (cf. ci-dessus).
Chapitre 4 : Moratoire et changements (Pétunia Dursley)
Vernon, par pitié, fais un peu moins grincer le lit en bougeant ! Quand te décideras-tu à le huiler ? dit la tante Pétunia dans l'exaspération de sa pensée. Un silence qu'elle ne remarquait qu'à présent, un silence qu'elle n'avait pas connu l'été passé à la même date.
Les volets de la chambre de Pétunia et Vernon Dursley étaient ouvertes et la fenêtre aussi. Les lampadaires de la rue éclairaient celle-ci de faibles halos d'une lumière mordorée. Le quartier résidentiel et la campagne alentour étaient silencieux. La petite brise qui avait rafraîchi la semaine n'était plus là et l'été faisait ressentir sa douce chaleur même à travers cette nuit. Pas un bruit, pas même un miaulement ni un aboiement dans la nuit.
Prestement, en se relevant sur les coudes, Pétunia aperçut l'heure sur leur radio réveil, il était trois heure vingt-et-une du matin. Tout le monde doit dormir, pensa-t-elle. Elle n'avait jamais une minute à elle en ce moment. Dudley qui ne faisait aucun effort dans son régime alors qu'elle avait promis à l'infirmière de son collège de lui faire perdre au moins cinq kilos sur les trente qu'elle lui avait initialement réclamé. Vernon qui semblait chaque jour plus soucieux pour son entreprise, rentrait fatigué et lui parlait très peu. Harry, lui, n'avait rien fait ou peut-être était-ce l'inverse, peut-être avait-elle le plus de soucis pour lui. Elle ne savait que ce que Dumbledore avait bien voulu lui dire dans ses lettres et tout semblait si noir et puis cette magie ! Pourquoi fallait-il qu'elle ait reçu cette maudite lettre un jour ! gronda-t-elle intérieurement.
Elle en voulait toujours à sa sœur, elle ne savait même plus pourquoi mais elle lui en voulait. Aujourd'hui, elle lui en voulait parce qu'en mourant, elle avait laissé Harry avec sa maudite magie, lui aussi, et avec cette fatalité, ce destin, ce qui le poursuivait et qui ne semblait jamais le quitter. Chaque année, elle revoyait venir son neveu, changé, plus triste, plus perdu et si mâture.
Mais elle n'était pas comme Vernon. Le jour où sa sœur et son beau-frère étaient morts, elle avait trouvé sur le perron ce petit bout de chou qui, même si elle l'avait toujours su, possédait cette magie qu'elle ne comprenait pas parfaitement, ce petit bébé, Harry, elle l'avait élevé avec Dudley. Elle l'aimait, elle le savait et cela lui avait sauté aux yeux lorsqu'il était venu la remercier pour le repas aujourd'hui. Elle avait pourtant essayer de le rejeter comme Vernon le faisait mais elle n'en avait plus la force, plus la force depuis qu'elle avait reçu ces dernières lettres.
La dernière, en particulier, l'avait marqué. Elle s'en rappelait quelques bribes : « …trompé par Voldemort… investi dans ses rêves… son parrain, Sirius Black, décédé…. J'ai fait des erreurs… Harry se croit coupable de la mort de son parrain… Voldemort, de retour… plus fort, plus dangereux… vous ne risquez rien… magie ancestrale… lien du sang… »
Cette lettre était du même directeur de Poudlard qui seize ans plus tôt lui avait laissé le même style de lettre avec un couffin. Cette dernière lettre, elle l'avait relu, toute la journée, il y a deux jours. Depuis, elle avait dû la brûler, Vernon ne devait pas la trouver. Cette lettre : tant de désespoir, tant de malheur dans le jeune homme qu'elle ne connaissait pas mais qui avait pourtant vécu près de onze ans dans sa maison. Dans sa maison. Dans sa maison, où elle l'avait ignoré, bafoué, déconsidéré. Comment pourrait-il me pardonner ? se lamenta-t-elle.
L'été précédent, Pétunia avait entendu son neveu crier dans ses cauchemars. Elle avait laissé Vernon tambouriné à sa porte pour qu'il arrête sans essayer de comprendre plus. Elle avait ignoré la souffrance de ce jeune homme qui avait les yeux de sa sœur, ses yeux à elle aussi.
Cette année, tout se passait bien depuis trois semaines. Harry ne disait mot aux insultes et aux remontrances de son mari, Dudley évitait Harry comme si le diable s'était incarné dans son cousin et elle, elle l'épiait depuis deux jours. Elle l'épiait car elle voulait comprendre comment il pouvait vivre normalement avec tout ce qu'il avait sur les épaules.
Cette après-midi, il l'avait surprise dans le dressing à ranger les affaires qu'elle venait de repasser. Il avait été si poli, bien plus que ne l'était son propre fils, Dudley. Dudley était son diamant. Son fils, sa chair. Elle était fière de lui. Il était champion de boxe de son collège, avait beaucoup d'amis. Il était si beau, en plus. Il ressemblait tant à Vernon. Mis à part des résultats scolaires mitigés mais Pétunia était persuadé qu'il pouvait faire beaucoup mieux mais que dans son âme, son fils était un sportif et les tâches intellectuelles lui paraissaient juste pour l'instant moins attrayantes que le sport. Puis cette infirmière qui exagérait tout, elle est la mère de Dudley et elle savait mieux que quiconque ce qui allait pour son fils et son fils était très bien et n'était pas obèse comme le disait si vulgairement cette petite infirmière qui, elle, était replète.
Vernon venait de bouger à nouveau dans le lit. Pétunia, quant à elle, s'était assise. Elle regardait les yeux dans le vide par la fenêtre, pensant à son neveu et non, à son mari et à son fils. J'espère qu'il a apprécié le cake et les bonbons, pria-t-elle en silence. Elle avait eu cette idée après leur brève conversation dans le dressing. Il avait eu l'air si serein, cette après-midi…
Pétunia réfléchissait depuis plus d'une demi heure lorsqu'elle décida qu'il ne servait à rien qu'elle reste plus longtemps dans son lit, elle n'arriverait plus à se rendormir, elle le sentait. Enfilant un petit gilet, elle descendit les escaliers sans les faire grincer puis se rendit dans la véranda. La pièce vitrée avait gardé de la chaleur de l'après-midi et l'atmosphère y était agréable.
De son fauteuil, Pétunia voyait les étoiles et elle se dit que rien de plus beau qu'un ciel d'été ne pouvait exister. Lorsqu'elle était plus jeune, elle se rappelait qu'elle avait voulu être cosmonaute. Puis comme tous les rêves de petite fille, la réalité avait repris son pas dessus. Elle le regrettait, elle aurait tant aimé… Au dernier Noël de Dudley, elle avait décidé en accord avec Vernon de lui offrir parmi sa montagne de cadeaux, un télescope. Elle aurait tellement aimé partager un peu de temps avec lui en des nuits comme celle-ci pour lui montrer les constellations et les étoiles lointaines, pour qu'il puisse les admirer avec elle. Mais son fils l'avait cassé avant même qu'il ne puisse sans servir une fois correctement. Il n'avait pas fait exprès, c'était un peu de sa faute aussi.
En faisant le ménage dans la chambre de son fils, elle avait décalé avec précaution le magnifique télescope sur la gauche de la fenêtre. Une belle erreur ! Le soir même, Dudley effectua son entraînement de boxe dans sa chambre. Son punching-ball se trouvait dans l'angle gauche de la pièce, à gauche de la fenêtre. Le télescope prit un coup droit magistral et la lentille principale se brisa sur le sol de sa chambre. Lorsqu'elle le découvrit avec Vernon, son mari félicita son fils pour son coup de poing magistral, Dudley rigola et elle se tut. Elle aurait tant voulu lui faire découvrir sa passion !
Ce soir ou plutôt ce matin, car il était près de quatre heure maintenant, elle regardait le ciel avec attention, elle retrouva facilement ses repères dans ce ciel d'été qu'elle connaissait si bien. Elle ne se rappelait plus le nombre de fois où avec Lily allongeait dans l'herbe à côté d'elle, elles avaient contemplé les étoiles et les astres. Elle se rappelait même qu'un jour passant outre sa haine de la magie, elle avait pris le livre d'astronomie de sa sœur, c'était enfermée dans sa chambre et avait observée avec émerveillement les reproductions mouvantes de la voûte céleste. Ce soir là, elle voyait nettement, Capella et la constellation du Cocher, Bételgeuse, Rigel et la constellation d'Orion. Elle voyait Sirius et la constellation du Petit Chien. Sirius… le parrain de Harry, ce parrain qu'elle avait vu seulement comme fugitif à la télévision mais qui semblait avoir été innocent aux explications du directeur de Poudlard. Sirius qui était mort et cette étoile qui porte et portait ce nom bien avant lui qui brillait de mille feux en ce ciel du mois de juillet.
Pétunia ne s'en rendit pas compte mais elle s'endormit, profondément. La voûte céleste au-dessus de sa tête mais point de rêve en cette fin de nuit dans son esprit. Elle se réveilla aux alentours de huit heure, un bruit harcelait ses tympans, un « toc, toc, toc ». Ouvrant les yeux, elle se rendit alors compte qu'elle s'était endormie dans le fauteuil de la véranda. Elle vit alors un hibou derrière la vitre, une lettre à la patte. Que va-t-il m'annoncer maintenant ? N'ai-je pas assez de soucis ? Cette dernière pensée la fit se raviser et elle repensa à cette nuit et à Harry. Ouvrant, elle se retrouva dans le jardin. Le soleil s'était levé depuis longtemps mais la nature ne faisait que s'éveiller. Malgré la relative chaleur de la nuit, une fine rosée mouillait de mille perles la pelouse de leur maison. Mais Pétunia fut trop occupé pour regarder son propre jardin, elle se pencha vers le hibou et non sans regard vers les maisons avoisinantes, elle prit la lettre et l'hibou s'envola.
Pétunia n'osait jamais s'imaginer comment elle règlerait les rumeurs si jamais quelqu'un remarquait que des hiboux s'arrêtaient régulièrement à la fenêtre de sa cuisine et dans son jardin. Que dirait Mme Brown du n°6, elle propagerait la nouvelle et échafauderait des tas de théories plus farfelues les unes que les autres.
Pétunia Dursley rentra dans sa cuisine et s'assit sur un des tabourets. Avec précaution, l'enveloppe libéra son contenu et elle déplia la lettre qui était écrite sur un parchemin avec hâte :
Pétunia Dursley, n°4 Privet Drive, Little Whinging, Surrey
Madame,
Harry Potter quittera votre domicile conjugal ce vendredi à 15h32 précise. Des sorciers amis des Harry se présenteront, ne les laisser pas entrer avant que Harry ne vous ait dit qu'il les connaissait.
Je vous suis personnellement redevable des efforts que vous avez cet été pour m'agréer ainsi qu'à Harry,
Salutations,
Albus Dumbledore
La luminosité de la cuisine semblait s'être accrue. Ouf, ce n'était que pour m'avertir de son départ… souffla-t-elle. Elle avait eu peur un instant, et si un jour, il leur demandait de déménager, comment convaincrait-t-elle Vernon et Dudley de partir ? Elle chassa ces pensées de son esprit car à cet instant, elle entendit des pas dans l'escalier. Vernon. Lorsqu'on habite en permanence avec sa famille, on finit toujours par connaître les petits bruits que fait chaque être. La démarche de Vernon était lourde et mal assuré, du moins, c'est ainsi qu'elle la percevait. Dudley les descendait toujours en courant et Harry, on ne l'entendait pas. Elle ne se rappelait jamais l'avoir entendu descendre en courant sauf peut-être le jour où il s'était disputé avec la tante Marge, alors elle s'en souvenait maintenant, il était allé cherché ses affaires, était descendu en trombe puis leur avait claqué la porte au nez.
« Bonjour, mon amour, » dit la tante Pétunia à Vernon comme si rien de ce qu'elle avait fait ce matin ne s'était passé.
« Bonjour, » grogna-t-il.
Mauvais pied, ce matin. Cela faisait près de un mois et demi qu'il se levait du mauvais pied et qu'il ne voulait pas partager ses soucis avec elle. Elle ne voulait pas le brusquer mais ce renfermement la mettait mal à l'aise.
Pétunia sortit les bols, les assiettes, les verres pour le petit déjeuner. Et sans un mot, elle sortit du bacon et deux œufs du réfrigérateur. Vernon, pendant ce temps, s'était installé à sa place rituelle à table. Il avait entre les mains un exemplaire du Times qu'il avait dû prendre dans la boîte aux lettres au bas des escaliers. Ils ne se parlèrent pas, elle lui servit son thé à la bergamote, l'œuf et le bacon et en fit de même pour elle quelques instants après.
Vernon se leva, posa son journal, tenta d'esquisser un sourire et monta en silence. Pétunia ne se rappela pas l'avoir entendu partir par la suite. Il faut que je le fasse parler… se dit-elle, mais le courage lui manquait.
Les reliefs du petit déjeuner étaient en train de disparaître rapidement. Pétunia rangeait la cuisine lorsqu'elle vit quelqu'un à la porte de la cuisine. Harry. Il se tenait là devant elle, il la regardait.
« Bonjour, ma tante. »
Harry fit une pause suivie d'un grand sourire.
« Merci beaucoup pour le cake et les bonbons, le régime devenait un peu dur à suivre pour moi. »
« Non, ne me dis pas merci, c'est normal. J'ai quelque chose à te dire. »
Sa voix tremblait légèrement, elle ne le savait pas pourquoi. Elle ne savait pas pourquoi sa vision de Harry avait changé, pourquoi il la regardait si intensément avec ses yeux verts. Pendant ce temps, Harry s'était sorti une tasse et pris du thé. Il semblait avoir passé une bonne nuit, ses cheveux étaient en bataille mais cela ne changerait jamais, elle se rappelait les rares photos de James, le mari de sa sœur et il l'avait les mêmes cheveux d'un noir de jais.
« Le directeur de ton école m'a envoyé une lettre pour m'informer du fait que tu partirais vendredi, c'est-à-dire demain dans l'après-midi. Il faut que tu prépares tes bagages et il faudra que tu reconnaisses les personnes qui viendront te chercher avant que je puisse les laisser entrer. Ce n'est pas très clair pour moi mais tu n'as qu'à voir par toi-même si tu comprends mieux. »
Pétunia lui tendit la lettre puis le laissa, elle devait aller réveiller Dudley puis le conduire chez les Perkings et enfin, elle devait faire les courses. Elle rentrerait aux alentours de midi et ensuite, elle se retrouverait seule avec son neveu pour la première fois de l'été. Les semaines passées, elle avait été très occupée par le comité de quartier dont elle était la secrétaire. Le bilant annuel avait dû être rédigé et cela lui avait nécessité beaucoup de temps. Elle n'était revenue qu'en coup de vent dans la maison pour déjeuner ou prendre des dossiers. Harry était resté à la maison mais pas seul vu qu'elle passait très souvent et que Vernon venait vérifier si il n'y avait pas de dégâts.
L'après-midi se passa sans problèmes, à vrai dire, elle ne le vit pas passer. Entre la préparation de plats cuisinés pour les sorties du week-end, un brin de ménage et de repassage, Pétunia Dursley n'eut pas une minute de répit jusqu'à cinq heure, heure à laquelle elle prit un bain moussant dans lequel elle se prélassa durant une éternité… du moins, éternité est relatif sachant qu'elle devait en être sortie avant que Vernon ne rentre c'est-à-dire aux alentours de sept heure moins le quart.
Relaxée par le bain, Pétunia n'eut pas de mal à s'endormir et n'entendit pas un seul bruit cette nuit-là dans le quartier.
Le vent ne soufflait plus, le vieil hêtre projetait des ombres fixes et fantomatiques sur le sol et un chat se tenait sur le muret près de la porte d'entrée, statique. Bizarrement, personne dans le voisinage ne fêtait l'été par des grillades tardives dans les jardins. Tout le monde semblait avoir succombé au doux plaisir du sommeil, Morphée, ce soir-là, avait fait bien des émules.
