« Albus ! » Grogna Severus à voix haute. Il ouvrit la porte du bureau du directeur sans attendre la réponse et entra. « Je veux vous parler ! » Les mots moururent sur ses lèvres : la pièce était vide. Il en fit le tour des yeux, mais seul Fumfseck le regardait curieusement depuis son perchoir près du bureau du directeur. La pièce était vide.
Il était resté silencieusement assis. Le reste du repas lui avait laissé suffisamment de temps pour entrer dans une grande fureur. Cette colère avait grandi après les nouvelles instructions données par Albus à son personnel : il avait installé de nouveaux cerceaux et leur ordonnait de sauter à travers. Dès que les assiettes avaient disparues et que les élèves avaient commencé à sortir de la salle, Severus s'était levé sans un mot. Il avait ignoré le regard inquiet de Harry et l'intervention de Drago qui lui avait dit de le laisser partir. Il s'était réfugié dans ses cachots. La colère avait pourtant continué à grandir pendant qu'il faisait les cent pas dans ses appartements et ce jusqu'à ce que son esprit, consumé par la fureur, demande à être libéré. Dans un coin sombre de son esprit, où la raison le retenait d'une main ténue, il se rendait compte que c'était une chance pour les habitants du château qu'il soit trop tard pour rencontrer qui ce soit dans les couloirs qui menaient au bureau d'Albus.
Où êtes-vous ? Pensa Severus avec colère, en faisant une nouvelle fois le tour du bureau des yeux. Est-ce que le grand Albus Dumbledore se cache de son animal domestique, de son mangemort ? Quelle importance, Albus ? Avez-vous peur que cette nouvelle humiliation me donne l'élan de retirer ma laisse ? Severus sentit son humeur s'assombrir, comme à chaque fois qu'il pensait à ce qu'il devait à Dumbledore pour lui avoir donné une autre chance.
Un bruit soudain et violent le sortit de ses jugements d'estime.
Il jeta un coup d'œil autour de lui et l'entendit à nouveau. Le bruit venait de derrière une porte presque cachée entre deux étagères remplies de livres. Vous cachez-vous dans vos quartiers, Albus, en espérant que je m'en aille ? Non, sacrément non. Les yeux plissés, Severus avança à grands pas jusqu'à la porte et frappa bruyamment à la porte. « Albus ! Je sais que vous êtes là ! »
Un silence tendu s'empara du bureau. Plus aucun bruit étrange n'était entendu dans les quartiers du directeur. Mais il savait qu'il y avait quelqu'un de l'autre côté de la porte. Il ne pouvait pas expliquer cette certitude, mais il savait qu'il n'avait qu'à ouvrir la porte, et toutes les réponses à toutes les actions inexplicables d'Albus lui seraient révélées. Que la porte fût verrouillée n'était pas une question. Mais un sort lancé avec toute sa colère et sa frustration, pourrait briser l'enchantement. Un sort, et il comprendrait finalement tout. Sans en avoir véritablement conscience, sa main avait agrippé sa baguette.
« Puis-je vous aider, Severus ? »
Severus tourbillonna sur lui-même, sa main tomba sur sa baguette : Albus Dumbledore se tenait debout sur le pas de la porte et portait une robe rouge foncé sur ce qui ne pouvait qu'être des vêtements de nuit.
« Vous hantez les couloirs en vêtements de nuit, Albus ? » Railla Severus. Les évènements des trois dernières années, assombris par la vie qu'il avait vécue, noyèrent tout respect qu'il aurait pu montrer au directeur. Une nouvelle vague de fureur déferla sur lui.
« Pas du tout, » Répondit joyeusement Albus. Il ne releva pas ce manque évident de respect. « J'allais aller me coucher, mais heureusement pour vous, je me suis souvenu que j'avais encore du travail à terminer avant d'aller me coucher. »
« Dormez-vous dans les couloirs, alors ? » Demanda Severus sournoisement, en regardant attentivement Albus qui se tenait toujours à la porte de son bureau.
« J'apprécie occasionnellement de loger dans différent quartier, » Expliqua Albus qui souriait d'un air heureux. « Le changement de paysage sied merveilleusement bien à mes rêves. »
Severus arqua un sourcil, et le regarda d'un air incrédule. Vous allez devoir faire mieux que ça, Albus. Même un imbécile ne se laisserait pas prendre par cette pathétique excuse.
«« Puis-je faire quelque chose pour vous ? » L'interrogea Albus alors que le silence durait.
« Est-ce que vous pouvez faire quelque chose pour moi ?» Répéta Severus doucement en regardant l'homme avec des yeux noirs. « Je ne sais pas, Albus, le pouvez-vous ? Pouvez-vous réellement faire quelque chose pour moi ? »
« Venez, asseyez-vous, » Albus quitta le pas de la porte, s'approcha de son bureau, s'assit et lui désigna une chaise. « Pourquoi ne parlerions-nous pas ? »
« Oui, » Siffla Severus de colère alors qu'il s'asseyait. « Parlons. Quel sujet voulez-vous aborder en premier ? J'en ai une douzaine au cas ou vous en manqueriez. »
«Vous pouvez commencer avec le sujet qui vous fait plaisir, » Répondit Albus avec un sourire encourageant et surtout exaspérant. « Voulez-vous un bonbon ? »
« Est-ce que je veux -» Comment Severus s'empêcha de crier après Albus, il ne le saurait jamais. « J'aimerais, » Grogna-t-il avec colère, « savoir ce que vous avez dans vos quartiers, quand vous n'y êtes apparemment pas. »
Albus eut un sourire bienveillant. « C'est juste Fumfseck. »
« Albus… » Severus lui désigna un point sur sa droite.
Albus tourna la tête pour regarder ce que Severus voulait lui montrer, « Très bien! Lui-même. Bonsoir Fumfseck ! »
C'était ainsi. « A quel jeu jouez-vous ? » Gronda Severus. Il se pencha en avant, frappa du poing le bureau du directeur et reporta ses yeux sur le phœnix.
« Jeu, Severus ? »
« Ne jouez pas à être stupide avec moi ! » Il était plus en colère qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Les mots s'entrechoquaient dans sa gorge dans leur hâte d'être dits. « Vous jouez avec moi depuis des années. D'abord vous m'envoyez à New York, New York, Albus, pour aller chercher Harry Potter ! Et vous vous attendez à ce que je crois une histoire peu convaincante qui m'expliquerait pourquoi vous avez exigé que ce soit moi qui aille là-bas, alors qu'une poignée d'autres aurait mieux convenu que moi. Où a-t-il eu tout cet argent, Albus, s'il ne savait plus rien du monde sorcier ? Pourquoi a-t-il perdu la mémoire ? Et, nom de dieu, pourquoi l'avez-vous renvoyé chez les Dursley ? »
« Je pensais que nous avions déjà discuté de cela. »
« Nous n'avons sacrément pas discuté de cela ! Vous avez mis en avant vos prérogatives de directeur et m'avait dit très poliment de rester en dehors de cela et de retourner dans mes cachots m'occuper de mes potions. » Grogna Severus avec colère. « Vous avez refusé de me dire pourquoi vous avez altéré ma mémoire ou comment vous avez su que je resterai là-bas aussi longtemps. Comme vous ne m'avez pas parlé du Baiser du Détraqueur ! »
« Severus… »
« Et maintenant vous êtes en train de transformer la faculté en une réserve risible. Un jeu de Quidditch. Et maintenant une fête costumée ! Nous ne sommes pas vos poupées, Albus. Nous ne faisons pas partit de ces trucs que les moldus regardent pour se divertir. » Severus ne parvenait pas à retrouver le nom de cette chose, mais il n'avait aucune difficulté à se souvenir que Kévin avait essayé d'obliger Harry et lui à le voir. Et bon sang, pourquoi ai-je rencontré Kévin, d'abord ? Ragea-t-il silencieusement.
« Je crois que ça s'appelle un cirque, Severus. » Ajouta Albus avec un sourire serviable.
« Je ne vous laisserai pas le mettre en danger ! »
Surpris Severus se tut. Brillant Severus. Absolument brillant. Insulte-le jusqu'à ce qu'il n'ait plus aucun désir de t'aider puis crie lui après. Maintenant tu vas être sans réponse et sans travail. Il était très en colère et fatigué d'être angoissé. Et il avait terriblement peur, reconnut-il dans un recoin de son esprit.
Albus le regarda fixement un long moment. « Pourquoi êtes-vous ici ce soir, Severus ? » L'interrogea-t-il d'une voix douce et gentille.
Au moins il n'était pas renvoyé. « Je suis en colère au sujet de cette fête et du match de Quidditch, » Répondit Severus après quelques instants.
« Est-ce tout ? »
« Non ! Mais puisque vous n'avez apparemment aucun désir de me parler de ce qui me trouble le plus, je pose des questions auxquelles vous devriez pouvoir répondre. En tout cas, je ne vois pas pourquoi vous les ignoreriez. »
« Pourquoi cela vous dérange-t-il ? » Il lui posait la question sincèrement et après avoir réfléchi à la question, il répondit.
« Les élèves sont censés nous respecter, Albus. Nous sommes leurs professeurs, leurs directeurs de maison. Et pourtant, vous nous avez fait jouer une parodie du jeu de Quidditch, et maintenant, nous allons défiler en costumes, » Lui dit Severus avec une colère amère. « Je ne comprends pas quels objectifs cela sert. »
« Est-ce mal que les élèves s'amusent ? »
« Ne s'amusent-ils pas suffisamment ? » Contra Severus. « Les week-ends à Pré au Lard, les festins, leurs jeux de Quidditch, les bêtises dans lesquelles ils parviennent à se fourrer, ne sont-ils pas suffisants ? »
« Non. » Albus secoua la tête.
« C'était ainsi les années précédentes, » Argumenta Severus. Son angoisse commençait à le faire frissonner. « Pourquoi est-ce différent cette année ? »
La lueur d'amusement avait quitté les yeux d'Albus et était remplacée par une telle tristesse que le sentiment d'angoisse ressenti par Severus empira tant qu'il avait dû mal à respirer. « Mon intention est là, Severus : avoir l'air fou. Je sais à quel point nous aurons l'air fou dans nos costumes vendredi prochain. Et j'espère que le match et cette fête seront dans les mémoires de beaucoup dans les semaines à venir. J'aimerais que ces enfants aient le plus de bons souvenirs que possible. »
« Je ne comprends toujours pas pourquoi, Albus. »
« Parfois, Severus, nos souvenirs sont tout ce qui nous soutiennent. »
Les ongles de Severus s'enfoncèrent dans le bras de la chaise. La peur s'empara de lui. « Qu'est-ce que c'est, Albus ? »
« Malgré tout notre pouvoir, nous sommes liés par des règles, » Lui dit Albus en ignorant sa question. « Certaines règles, ne peuvent pas,… nous n'osons pas, les briser. Et d'autres…Il y a d'autres règles que nous pouvons briser, Severus. Et d'autres règles qui doivent être brisées. »
Dites-moi, nom de dieu ! Voulut crier Severus. Arrêtez de parler par énigmes et juste pour une fois, dites-moi de quoi vous parlez.
« Accordez-moi une faveur, Severus. »
« Quoi ? » Répondit Severus entre ses dents, incapable de contenir la note défaitiste de sa voix. Ca ressemblait à une question, mais il savait que ce n'en était pas une. Il le savait simplement, comme il savait qu'il serait inutile de chercher des réponses. Il n'y avait aucune réponse à attendre de la part d'Albus Dumbledore. Au moins, à aucune des questions qu'il posait.
« Donnez des souvenirs aux enfants. »
Porter des vêtements ridicules, vous voulez dire. Un chapeau en forme de vautour et une robe verte, peut-être ? Quelque chose dont ils pourront rire ou se moquer ? Est-ce pour cela que vous me gardez, maintenant qu'il n'y a plus personne à espionner ? Est-ce que je vais reprendre le rôle de mon enfance et redevenir le comique de service ? Se sentant malade, Severus se leva.
« Severus… »
« Je porterai des vêtements appropriés vendredi soir pour mon humiliation, Albus. Soyez rassuré, » Cracha-t-il amèrement. Il refusa de le regarda et se dirigea vers la porte.
« Mon intention n'est pas de vous humilier, Severus. » Severus entendait l'inquiétude dans la voix d'Albus.
Severus s'arrêta alors, se tourna à moitié pour regarder Albus par-dessus son épaule. « Ca ne l'a jamais été, n'est-ce pas ? »
Sans attendre une réponse, ou même donner la chance à Albus d'en donner une, Severus sortit du bureau.
« Je continue à dire que nous n'avions pas autant d'activités festives quand nous étions élèves, » Grogna Harry. Hermione et lui se baladaient dans la cour principale, Drago traînait à l'arrière.
« Oh Harry, » Soupira Hermione d'un air las. « En es-tu encore là?"
L'argument avait commencé entre eux, dès que le directeur leur avait annoncé la fête d'Halloween. Harry ne pouvait pas s'empêcher de penser que les élèves avaient droit cette année à des activités, en dehors de leur cours, bien plus intéressantes que celles qu'avait eu sa génération. Hermione, d'un autre côté insistait sur le fait qu'ils avaient eu, en leur temps, leur part d'excitation. Drago était demeuré silencieux. Harry le soupçonnait de tant aimer les voir se disputer qu'il aurait détesté leur donner son opinion et clore ainsi le débat.
« Se battre contre Voldemort chaque année ne constitue ni amusement ni excitation. » Avait finalement dit Harry deux jours auparavant. Il avait ainsi mis fin à la dispute.
Mais maintenant que tous les trois étaient réunis dans la cour et attendaient le reste de la faculté pour envoyer les élèves les plus âgés à Pré au Lard pendant qu'ils escortaient les plus jeunes, Harry ne put résister à remettre le sujet sur le tapis.
« Eh bien, c'est vrai ! »
« Et le Tournoi des Trois Sorciers, alors ? » Hermione essaya une tactique différente. « Ou le bal ? C'était des occasions spéciales. »
« Voldemort a décidé de commencer à tuer des gens lors de ce Tournoi, » Lui rappela Harry sèchement. « Et je peux difficilement qualifier ce bal d'amusant. C'était plus comme… » Il se tut. Il essaya de trouver le terme adéquat pour décrire le bal.
« Horrible, une torture à fendre l'âme ? » Drago se porta volontaire pour l'aider.
« C'était un supplice, hein ? » Hermione se tourna pour le regarder avec des yeux noirs et une expression sceptique. « Je suis sûr que ça t'a tué de te pavaner dans cette belle robe, et d'agir comme si le château t'appartenait. »
Drago lui rendit son regard et d'un ton écœuré qui n'appartenait qu'à lui, il répondit « Tu as certainement remarqué que Pansy Parkinson était collée à mon bras pendant que tu me regardais me pavaner, non ? Un laideron, cette fille, à peine moins horrible que Millicent Bustrode, ne trouves-tu pas ? Même Weasley n'est pas aussi difficile à regarder que celle-ci ! »
Harry regarda Hermione et acquiesça avec compassion. « Il a raison, tu sais. »
« Pour une fois,» Marmonna Hermione avec réticence. Elle concéda que Drago avait un point. « Mais tout de même, le bal n'était pas si mal. »
« C'est parce que tu es une fille. »
« Et quel est le rapport ? » Se hérissa Hermione. Elle soupçonnait une insulte sous-entendue derrière les paroles de Drago.
« Parce que c'est un truc de filles, » Répondit Drago avec insouciance ce qui lui valut un autre regard dur.
« Et quels genres de choses est-ce, Malfoy ? » Se hérissa Hermione.
Harry sentait la reprise de rivalités vieilles de dix ans. Il s'interposa aussi nonchalamment que possible entre ses deux amis. Tu es si subtil que tu pourrais siffler, Potter, se réprimanda-t-il. Il essaya de ne pas sourire quand il se rendit compte que sa petite voix ressemblait de plus en plus à Severus.
« Oh, tu vois ce que je veux dire. » Répondit Drago d'une voix traînante. Il semblait inconscient de la colère d'Hermione. Pour appuyer ses paroles, il fit un vague geste de la main. « C'est une excuse que les filles utilisent pour se retrouver et papoter niaisement, faire des commérages et harceler tous ceux qui se trouvent dans leur voisinage. » Il prit une voix aiguë et Harry dut admettre que c'était une très bonne imitation de la voix des adolescentes. « 'Y vas-tu ? Avec qui? Que vas-tu porter' ? » Et puis, » Il reprit sa voix normale, « après tous les cris et les gloussements, vient le grand événement et elles finissent par s'énerver après tout le monde, s'assoient et pleurent. Personne ne comprend, mais tu vois, » Il haussa les épaules. « C'est un truc de filles. »
Harry ne put s'empêcher de rire en voyant la grimace d'indignation d'Hermione qui regardait Drago. « Il a encore raison. » Lui dit-il. Il sourit et mit ses mains en avant pour se défendre quand elle s'approcha de lui. « L'expérience entière était horrible. Peut-être que si nous avions été plus âgés, nous l'aurions davantage appréciée. Mais c'était… » Harry se tut. Il regarda du coin de l'œil, Drago murmurer silencieusement derrière le dos de la jeune femme, « Non, nous n'aurions pas aimé davantage. »
« Les hommes, » Marmonna Hermione, avec dégoût. « Idiots, tous. »
« Ouais, mais tu aimes les hommes, non ? » Drago lui sourit, satisfait. « Avec Weaserby et tout. »
Hermione ouvrit la bouche, mais revint sur ce qu'elle allait dire et à la place, regarda Drago attentivement.
Drago plissa les yeux.
Harry les regarda curieusement. Pourquoi ai-je le sentiment d'avoir raté quelque chose ? Il avait l'impression qu'il valait mieux ignorer ce qui se passait mais apparemment la situation se dégradait plus vite qu'il ne l'avait cru au départ. Harry décida d'intervenir.
« Alors, en quoi vas-tu te déguiser, Hermione ? »
La diversion fut un succès. Elle détourna les yeux. Le concours dans lequel elle s'était engagée contre Drago prit fin et elle regarda Harry. « Ron, lui aussi a été invité, tu sais. Notre déguisement, j'espère que ce sera une surprise. Il est probable, Harry que tu sois le seul à reconnaître nos costumes. »
« Il y a la-dessous un relent de moldu, » L'interrompit Drago avec un sourire méprisant.
« Et en quoi seras-tu déguisé ? » Lui retourna-t-elle.
« Eh bien, » Commença Drago en quittant son expression méprisante. « Tu vois…C'est que, je n'ai pas encore décidé. En fait… »
« Tu n'en as pas la moindre idée, hein ? » Hermione éclata de rire. « La fête commence demain, Malfoy. Tu as intérêt à te dépêcher. » Toujours souriante, elle se tourna vers Harry qui commençait à sérieusement regretter d'avoir aborder le sujet de la fête et des costumes. « Et toi Harry, que vas-tu porter ? »
Harry lança un coup d'œil vers Drago qui souriait maintenant qu'Hermione avait changé de cible. Merci cent fois, Drago. « Euh,…Eh bien… » Il n'y avait rien à faire. « En fait… »
« Oh Harry ! »
« Quoi ? » S'exclama Harry sur la défensive. « Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup d'expérience dans ce genre de choses avec les Dursley. Et nous sommes désavantagés, en étant ce que nous sommes et tout. Comment les gens s'habillent-ils normalement pour Halloween ? Je ne serais pas vraiment en costume si je porte ma robe de sorcier. Et je ne peux pas être une princesse, merde. Oh tais-toi, Drago ! »
« Aimeriez-vous un peu d'aide avec vos costumes ? » Leur demanda Hermione patiemment. Elle avait utilisé le même ton que lorsqu'ils étaient enfants et qu'elle se plaignait du fait qu'ils ne finiraient jamais tous leurs devoirs.
« Hé, Aide-moi ! » Drago s'arrêta suffisamment longtemps pour le réprimander.
Hermione leva les yeux au ciel et observa sérieusement Harry et Drago. « J'ai peut-être une idée. » Dit-elle après un moment de silence. « Etes-vous prêt à coopérer ? »
Harry échangea un regard avec Drago.
« Peu importe ce que c'est. Il vaut mieux cela que tout ce que Dumbledore pourrait m'obliger à porter si je n'avais pas d'idée. » Murmura Drago en haussant les épaules.
« D'accord. » Lui dit Harry d'un ton décidé. Il perdit un peu de sa confiance quand il la vit sourire.
« Excellent. Je prendrai tout ce dont nous avons besoin pendant que nous serons au village, » Leur dit Hermione. « Et quand nous reviendrons, venez dans mes appartements, nous commencerons vos costumes. »
« Maintenant que nous en parlons, que portera Snape ? » Demanda Drago à Harry avec curiosité.
Harry haussa les épaules. « Je n'en ai pas la moindre idée. Il refuse de m'en parler. » Ou d'autre chose, pensa-t-il sombrement. Une chose tracassait sérieusement l'homme, mais chaque fois qu'Harry essayait de découvrir ce dont il s'agissait, Severus changeait de sujet ou l'ignorait simplement.
« Harry, » Drago lui donna un coup coude dans les côtes.
Il repoussa ses inquiétudes dans un petit coin de son esprit et le regarda, « Quoi ? »
Drago ne dit rien mais regarda avec insistance la main de Harry. Se demandant si quelque chose n'allait pas, Harry regarda. Il ne vit rien d'autre que la bague qui brillait sous le soleil d'octobre. Oh… Se sentant bête, il regarda Drago et lui fit un sourire gêné.
« Idiot, » Marmonna Drago dans sa barbe.
« J'ai dit, vas-tu bientôt sortir de là ou quoi ? » Demanda Drago en frappant à la porte de la salle de bain.
« Dans une minute. »
« Tu répète ça depuis quinze minutes. Cette maudite fête sera terminée avant que tu ne sois sorti ! Si tu ne sors pas bientôt, je vais entrer te chercher. »
« Dans une minute ! » Hurla Harry en se regardant à nouveau dans le miroir.
Quand lui et Drago avaient rejoint Hermione dans ses quartiers, ils avaient découvert que Ron et Hermione allaient arborer le thème « des vieux films ». Harry, était amusé de voir que Ron allait être le monstre Frankenstein, alors qu'Hermione serait le portrait de sa femme. C'était mignon, avait pensé Harry, affreusement.
Hermione avait décidé que Drago serait Dracula ce qui avait ravivé son sentiment anti-moldu dès qu'Hermione lui avait métamorphosé les canines en crocs. Et elle avait pensé que l'Homme Invisible serait le choix idéal pour Harry, en plus il avait la cape d'invisibilité, elle s'était finalement arrêtée sur un « costume plus approprié. »
Ca aurait pu être pire, décida-t-il finalement. Mais je suis vraiment content que Remus ne soit pas là pour voir ça. Ou Sirius. Il était sûr qu'ils auraient fait des commentaires idiots sur le fait qu'il se soit déguisé en Homme Loup. Au moins, elle a fait du bon travail.
Il resta là un peu plus longtemps et se redressa avec un soupir. S'il voulait être à la fête à l'heure, il ne pouvait pas attendre davantage. Même s'il savait qu'il faudrait un très long moment avant que Drago arrête de se moquer de lui. Il remonta les épaules, avança jusqu'à la porte, l'ouvrit, s'arrêta sur le pas de la porte et se donna du courage.
Drago n'était pas là. A sa place, Hermione et Ron discutaient dans un coin de la pièce. Ils sourirent en le voyant.
« Très joli, Harry ! » Lui annonça Ron. Sans y faire attention, il toucha l'un des clous qui ressortait de son cou. »
« Arrête de les toucher, » Siffla Hermione en frappant sa main.
Harry ne put s'empêcher de sourire. Il sortit et s'avança vers eux. « Alors, où est Dra -»
« Rrarr ! » Cria Drago, qui se trouvait derrière lui.
Surpris Harry essaya de se retourner ce qui n'était pas à faire. Drago tomba sur lui et ils se retrouvèrent tous les deux par terre, les jambes et les bras emmêles.
« Ow ! Drago ! Bon sang, que fais-tu ? » Hurla Harry. Il se cogna la tête sur le sol et essaya de sortir ses bras. « Quoi- Ahh ! Arrête de me mordre ! »
Il se débattit du mieux qu'il put, mais les crocs de Drago s'enfonçaient davantage dans son cou. Harry arrêta de bouger. « Je te donne cinq secondes, » Murmura-t-il farouchement, en essayant de ne pas avaler, « Si tu n'as pas retiré ces dents de mon cou, je vais te donner un coup de genou dans le penis aussi fort que c'est humainement possible. »
L'instant semblait sans fin. Aucun ne bougeait. Drago était toujours accroché à lui, sur le sol. Alors qu'il allait mettre sa menace à exécution, Harry sentit les dents se retirer. « Putain Drago ! » Hurla-t-il à nouveau. Il savait que cette sensation ne pouvait être que la langue de Drago sur sa peau.
« Désolé, » Drago lui sourit en s'asseyant. « Tu avais un peu de sang là, ça venait des dents. »
Harry prit un air renfrogné. « C'est parce que tu m'as mordu ! »
« Hé, à quoi t'attendais-tu ? Je suis un vampire ! » Drago semblait un peu trop content de lui.
« Et je suis un loup-garou, mais est-ce que je t'ai attaqué ?
« Non, mais tu peux essayer ! »
Harry le regarda avec des yeux noirs, ce qui n'eut pas beaucoup d'effet puisqu'il était toujours allongé sur le sol et qu'un vampire satisfait de lui et souriant était assis sur lui. « Je suis sûr que tu adorerais cela, » Marmonna Harry avant de lui demander sarcastiquement, « Et bien que ce soit très drôle d'être allongé par terre avec toi qui me coupe la circulation des jambes, j'aimerais que tu dégages ! »
Drago soupira et se mit debout. Harry lui en était reconnaissant, un peu trop à son avis. « Eh bien, te lèves-tu maintenant ou non ? »
« Espèce d'idiot, » Grommela Harry. Il se remit sur ses pieds et regarda le couple de traîtres, « Vous avez apprécié le spectacle ? »
« Désolé Harry, » Ron riait, « Mais c'était trop drôle. »
« Si tu avais vu ton visage ! » Ajouta Hermione, qui elle aussi riait.
« Ha ha, » Dit Harry avant de regarder Drago. « Et quel genre de vampire es-tu ? »
« Je ne sais pas. »
Harry soupira et observa d'un œil critique le costume de Drago. Un pantalon à sa taille, plus beau que le sien qui était en lambeaux et bien trop grand. Il portait également une chemise blanche, une veste noire et une grande cape tourbillonnante.
« Pourquoi suis-je toujours le plus hideux ? » Les mots étaient sortis de sa bouche avant qu'il ait conscience de les avoir pensés.
« N'est-ce pas évident ? » Lui demanda Drago sur un ton exaspérant et suffisant.
« Que suis-je Harry ? Le plus beau ? » Demanda Ron. Il semblait amusé.
« D'accord. Tu es le plus hideux, » Concéda Harry avec un petit sourire. « Mais pourquoi est-ce toujours lui qui a les plus beaux vêtements ? »
« Oh vraiment, Harry, » Drago secoua sa tête tragiquement. « Etre envieux ne te ressemble pas. »
Harry soupira. Il commençait à être énervé. J'aurais dû être l'homme invisible.
« Sommes-nous en avance ? » Demanda Harry lorsqu'ils entrèrent dans la Grande Salle. Elle était vide, seul un chat était assis à la Grande Table, à côté de la place du directeur.
« Je crois, » Répondit Hermione en faisant le tour de la pièce du regard.
« Allons-nous asseoir, » Suggéra Drago. « Ainsi nous pourrons rire de tous ceux qui arriveront. »
Les Gryffondors échangèrent un regard, contestant visiblement le comportement de Drago. Mais ils haussèrent les épaules et le suivirent.
« Professeur MacGonagall, » Hermione salua le chat quand ils s'assirent à leurs places habituelles.
Le chat remua la queue en guise de réponse.
« Comment -» Comment Ron, curieux.
« Sérieusement Ronald, » L'interrompit Hermione d'un air vexé, « N'as-tu jamais fait attention ? »
Le groupe suivant arriva pendant qu'ils s'asseyaient.
« Est-ce Rusard ? » Murmura Hermione. Elle était surprise.
« Qui sont-ils supposés représenter ? » Demanda Drago, perplexe.
« On dirait un thème, en quelque sorte, » Proposa Harry en les regardant d'un air ébahi.
« Ce sont les fondateurs, » Leur dit Hermione. » Franchement ! Si vous aviez lu -»
« L'histoire de Poudlard, » Dirent les trois hommes en chœur. Pour la première fois ils étaient totalement d'accord les uns avec les autres.
« Mais Rusard ? » Répéta Ron, encore sous le choc.
« Il doit être quelque chose, non ? »
« Godric Gryffondor ? » Dit Drago de façon douteuse.
« Ca me paraît évident qu'il aurait été à Serpentard s'il n'avait pas été un cracmol. » Répliqua Hermione, hautaine. « Apparemment, il est venu en costume. »
De toutes les personnes qui auraient pu se déguiser en fondateurs, Harry ne pouvaient pas imaginer un groupe plus disparate que Sinistra, Chourave et Rusard. Ils ont dû manquer d'hommes, réalisa soudain Harry. Et Albus doit avoir… appuyé cette idée. Dumbledore n'aurait pas obligé Rusard à se joindre à eux, mais il lui avait certainement suggéré de le faire de la même manière, plein d'entrain qu'il le faisait en général pour discuter avec les gens qui refusaient de coopérer et bien entendu, était sourd à tout refus. Il a probablement répondu aux protestations de Rusard de la même manière qu'il avait agi aux refus catégories de Snape de porter autant de piercings, pensa Harry avec amusement. Il l'a ignoré ouvertement et a souri joyeusement. Il pensa à Severus. Il était impatient de savoir ce qu'il portait.
« Le vieux Salazar est certainement en train de se retourner dans sa tombe. » Commenta Ron pince-sans rire.
« Sinistra ne me convainc pas vraiment en Poufsouffle. » Commenta Ron pince sans rire.
« Le Professeur Chourave ne pouvait pas vraiment venir en étant elle-même, si ? » Demanda Hermione, malicieusement.
Quand Dumbledore et Hagrid arrivèrent ensemble, Harry ne sut pas devant qui rester bouche bée. Hagrid était apparemment venu habiller en dragon. Soit c'est cela, soit l'un d'eux le chevauche. Il portait un chapeau en forme de dragon sur la tête qui rappela à Harry celui de Luna Lovegood en forme de lion. Il ouvrait régulièrement sa gueule et crachait des flammes. Des immenses ailes sortaient de son dos et une queue remuait d'avant en arrière. Celle si frappait presque les pieds du directeur alors qu'ils s'approchaient de la table.
« Il est une choco-grenouille. » Murmura Ron. « Une choco-grenouille… »
« Tu vas bien Harry ? » Hagrid lui sourit gaiement en prenant son siège.
« Merveilleux costume, Hagrid ! » Lui répondit Harry avec un sourire.
Ca devenait plus amusant qu'il ne l'avait cru.
Le reste des professeurs arrivèrent par intermittence avec les élèves qui avaient commencé à remplir la Salle de leurs costumes. Personne n'était absolument certain de savoir ce que le costume de Trelawney représentait. On aurait dit qu'elle portait toutes les nappes qu'elle possédait. Vector était une sorte de princesse. En voyant cela, Drago donna un coup de coude à Harry dans les côtes. Bibine, était de façon assez surprenante habillée comme un elfe de maison. Pomfresh était venue en squelette. Harry espérait vivement qu'il s'agissait d'un costume et non de l'une de ses concoctions qui aurait fait disparaître la chair. Pince était une citrouille à visage humain.
Tout le monde s'installait et les derniers élèves arrivaient au compte-gouttes. Harry échangea un regard perplexe avec Drago, Ron et Hermione.
« Où est Snape ? » Ron donna voix à la question que tous se posait.
Harry regarda le long de la table, vers le directeur, qui regardait en dehors de la salle.
« Va-t-il venir ? »
Harry se tourna vers Drago. « Je ne sais pas. Je pensais qu'il venait. »
« N'est-il pas obligé ? » Demanda Hermione.
Dumbledore se leva.
« Je ne crois -» Harry fut interrompu : les portes de la grande salle s'ouvrirent en grand.
Tous les yeux se tournèrent vers l'entrée.
Tu ressembles à un pirate.
Les mots qu'ils avaient prononcés, voilà un peu plus d'un mois, lui revinrent à l'esprit quand il le vit. Il était bouche bée. Du coin de l'œil, la partie de son cerveau qui n'était pas bouche bée, remarqua que la fourchette que Hermione tenait dans sa main, était tombée.
« Je serais maudit, » Murmura Drago dans sa barbe.
Severus avança avec raideur jusqu'à la grande table, la tête droite, et un masque de glace énigmatique sur son visage. Harry était certain que Severus s'était débarrassé de ses pantalons en cuir. Mais un noir était réapparu, ainsi que les boucles d'oreilles en argent. Elles scintillaient à la lumière des bougies suspendues dans les airs. Sa tenue était complétée par une tunique verte à longues manches, à moitié boutonnée, des grandes bottes noires et une épée accrochée à sa hanche. En regardant plus attentivement, Harry vit que des perles et des plumes avaient été tressées dans ses cheveux.
Avant de s'asseoir, il réajusta son épée, et regarda les élèves avec un regard noir. Après un moment de silence, Dumbledore prit la parole. Harry, ignora le directeur et se pencha vers Drago qui eut apparemment la même idée qu'Harry.
« Est-ce une véritable épée ? »
« Tu es un pirate ! »
« Un mot de plus, » Dit Severus lentement, d'un ton meurtrier, « et je vous prouverai que non seulement c'est une véritable épée, mais qu'en plus, je sais très bien m'en servir. »
« Regardez cette tarte ! » Demanda Drago à voix haute en retournant son attention à la nourriture qui était apparue sur la table.
Oh mon…
« Il devrait y avoir de l'alcool. » Murmura Severus quand Harry et lui se levèrent. Les musiciens, qu'Albus était allé chercher on ne sait où, se préparaient à jouer.
« Ca n'a même pas encore commencé ! » Objecta Harry. « Il y en aura avant que tu n'aies le temps de te plaindre. »
« Monsieur Malfoy, » Claqua Severus brutalement. Ses yeux n'avaient pas quitté la foule, « Je vous conseillerais de ne pas vous approcher de moi aussi furtivement, pour des raisons, qui j'en suis sûr, il vaut mieux que j'ignore. »
Harry se tourna et vit Drago. Il s'était arrêté à mi-pas, près de Severus. « Ca ne marchera pas, tu sais, » Lui dit-il sur le ton de la conversation. « Il t'entendra à chaque fois. Vas harceler quelqu'un d'autre. »
« Comment as-tu fait pour m'entendre ? » Demanda Drago en regardant l'arrière de la tête de Severus avec des yeux noirs.
« Pratique, Monsieur Malfoy. » Répondit froidement Severus.
Drago prit un air renfrogné. « Je vais regretter de t'avoir appris ce petit tour, hein ? »
De sa position, Harry vit un sourire satisfait apparaître sur les lèvres de Severus. « Pratique ? Qu'est ce que la pratique ? »
Drago lui fit un rapide clin d'œil puis son regard traversa la foule. « Oh regardez ! Ils ont installé le bol de punch. Et il y a Weasley… » Il ricana dans sa barbe. « Eh bien les enfants, c'était amusant, mais j'ai des personnes à aller voir, » Il leur fit un geste de la main et se dirigea vers la foule.
« Il était tapi derrière mon dos depuis les dix dernières minutes, » Murmura Severus, énervé. « Que faisait-il ? »
« Il essayait de te mordre. »
« Pourquoi ? » Demanda-t-il lentement.
Harry leva les bras. « Ne me pose pas la question. Il a l'air de penser que c'est très drôle. Il a surgi de derrière une porte tout à l'heure et m'a pratiquement arraché la gorge. La prochaine fois qu'il revient rôder, tu devrais le menacer de le courser s'il ne te laisse pas tranquille. »
Severus regarda Harry du coin de l'œil.
« J'avais raison, tu sais. Ca te va vraiment bien. Surtout les perles et les plumes. Je n'y aurais pas pensé, » Le complimenta Harry en souriant.
« Un mot de plus à ce sujet et je te course. »
Harry éclata de rire, pas du tout effrayé par cette menace.
Les musiciens avaient finalement commencé à jouer, même si Harry ne savait pas de quelle chanson il s'agissait. Il passa plusieurs minutes à simplement les regarder et à commenter régulièrement avec Severus certains des costumes et des actes stupides qu'ils voyaient dans la foule.
C'est bien mieux que le bal, décida Harry finalement. C'était bien mieux parce qu'il était avec Severus et qu'il n'avait pas à faire semblant d'être intéressé par un rendez-vous forcé et avec il n'aurait autrement jamais pensé sortir. Personne ne me fera danser.
« On fuit la fête ? »
Severus ne regarda pas derrière lui. Harry le suivit et ils sortirent du château. « Je préfère penser que j'essaie d'échapper à la folie, » Répondit-il quand Harry s'assit à côté de lui sur les marches du château.
« Ca n'a pas été la grande folie » Observa Harry avec amusement.
« Donne-leur du temps, » Murmura Severus avec pessimisme. « Dans une heure, des idiots auront modifié le punch et il y aura encore plus de folie pour tous. »
« Tu risques de rater le punch corsé si tu restes dehors. »
« Je ferais en sorte de rentrer avant qu'ils n'aient tout bu. »
« Sois prudent, tu vas devenir alcoolique un de ces jours, » Le prévint Harry d'un ton taquin.
« Si je n'en suis pas encore devenu un aujourd'hui, je ne le serai jamais. » Répondit Severus. Les évènements qui avaient conduit sa vie lui revinrent en mémoire.
Harry acquiesça d'un air solennel. Il regarda les limites de l'école. « Severus ? »
« Quoi ? »
« Est-ce que tu vas bien ? »
Non, je ne vais pas bien. Il ne parvenait pas à trouver les mots pour se l'expliquer. Il ne savait pas comment l'expliquer à quelqu'un d'autre. J'ai peur. Je suis terrifié. Et je suis incapable d'en expliquer la raison. Mais je sens que je vais perdre… » Severus serra les dents et regarda le ciel. La lune brillait au-dessus d'eux.
« C'est ce que tu disais, l'autre jour, c'est ça ? » Lui demanda Harry d'une voix douce. Il le regarda loin de l'obscurité après un moment sans recevoir de réponse.
Severus hocha de la tête. Il n'y avait rien à dire.
« Peu importe ce dont il s'agit, » lui dit Harry en posant une main sur la sienne, « tu ne seras pas seul pour y faire face. »
Il allait retirer violemment sa main quand il réalisa que les poils et les griffes de sa main venaient de son costume, ce n'était pas gênant…C'était…réconfortant, remarqua-t-il avec réticence. C'était de loin préférable au touché de Drago Malfoy…Ce petit bâtard sournois, pensa Severus. Il venait de comprendre ce que Drago avait fait cette nuit-là.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il put articuler. « Il y a des moments où j'ai l'impression d'être manipulé par Drago Malfoy. »
Harry tapota sa main d'une manière qui se voulait rassurante. « Est-ce cela ? Il me manipule tout le temps. »
Severus le regarda et haussa un sourcil. « Ce n'est pas un exploit très difficile. »
« Maintenant, sois gentil, » L'admonesta Harry avec un sourire. « Mais sérieusement. Est-ce ses motivations qui t'inquiètent ? »
Severus secoua la tête ce qui fit s'entrechoquer les perles. « Non. Il me paraît difficile, après avoir eu le malheur de passer autant de temps en son exécrable compagnie, de penser qu'il complote autre chose que d'être une plus grande nuisance que celle qu'il n'est déjà. Je n'apprécie pas son ingérence, même si elle est bienveillante. »
« Parfois je me demande qui il est réellement, » Songea Harry en éloignant son regard de l'obscurité. « Tu sais, sous cette folie incompréhensible. »
« Peut-être ne veut-il pas nous le sachions. . » Murmura Severus légèrement.
« Je n'aurais jamais pensé que les choses prendraient cette voie. Que toi et moi soyons ce que nous sommes aujourd'hui. Ou que lui et moi soyons amis. C'est drôle comme les choses évoluent différemment de ce que nous pensions quand nous étions enfant. »
« Es-tu heureux de ces changements ? »
Harry s'arrêta. « Dans l'ensemble, oui. Parfois l'intimité que je partageais avec Ron et Hermione me manque, nous ne sommes plus le groupe que nous étions. Ils ont leur vie maintenant. Mais au final, j'ai gagné plus que ce que j'ai perdu. »
« Ah oui, le Pénible Trio. » Severus sourit légèrement. « Tu as pris pour habitude de te retrouver au milieu d'un triumvirat. »
« Avons-nous déjà un de ces noms ? »
« Heureusement non. »
« Je me demande comment ils nous appelleront. Snape, Potter et Malfoy ne roulent pas sur la langue aussi bien que Potter, Granger et Weasley. »
« Pourquoi devons-nous avoir un nom ? »
Harry haussa les épaules. « Comment les gens vont-ils nous appeler, quand nous aurons des ennuis ? »
Severus ne daigna pas commenter. Je sais ce que tu fais, Harry. Cependant ça n'enlèvera mes inquiétudes de mon esprit que pour un temps.
« Ouais, c'est stupide. »
Etonnant. Il possède vraiment une parcelle de bon sens.
Un silence confortable s'installa entre eux jusqu'à ce qu'Harry s'écria, « Je l'ai ! »
Severus soupira. « Quoi ? »
« Nous pourrons être les Snaottloy. Sna-ott-loy »
Severus le regarda avec des yeux noirs. Sa dignité était offensée. « La fin du monde arrivera avant que je ne permette qu'on m'appelle Snaottloy. »
Harry se mit à rire. Severus leva les yeux au ciel. Harry arrêta de rire après un temps et ils retombèrent dans un silence amical. Quand Harry se rapprocha jusqu'à ce qu'il le touche, Severus ne fit aucun commentaire. Et quand il sentit la tête de Harry contre son épaule, il ferma simplement les yeux.
Si un instant devait durer éternellement, j'aimerais que ce soit celui-ci, avec ces stupides costumes et tout. La pensée était terrifiante, mais elle était tout de même là. Les paroles d'Albus lui revinrent en mémoire. Qu'allons-nous endurer pour avoir besoin de ces souvenirs ? Et si c'était quelque chose que nous ne puissions pas supporter ?
« Pourquoi un pirate ? » Lui demanda doucement Harry, sans bouger.
Parce que tu me l'as demandé.
« Pourquoi pas ? » Severus le regarda.
Harry lui sourit simplement. Il ne paraissait pas convaincu par la réponse de Severus mais décida poliment de ne pas le contredire.
Parfois je me demande pourquoi j'essaie de te tromper. On dirait que tu manques totalement de tout ce qui ressemble à du bon sens, mais tu vois droit à travers moi. Severus soupira et retourna son attention vers le ciel. Essayiez-vous de me prévenir, Albus ? Ma colère m'a-t-elle empêché de comprendre ce que vous essayiez de me dire ? Que vouliez-vous que je fasse ? Connaissant le directeur comme il le connaissait, Severus pensait savoir. Pourrait-ce faire mal ? Je ne suis plus sûr, plus maintenant.
Severus regarda Harry. «Harry ? »
« Ouais ? » Le Gryffondor pencha la tête pour le regarder.
« Je dois te dire que… » Il se tut. « Tu devrais savoir… »
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » Lui demanda Harry avec inquiétude. Il s'assit. « Est-ce que tu vas bien ? »
« Non, Je vais bien, » Murmura Severus momentanément distrait. Bon sang. Ne commence pas à m'interrompre. « Je… L'autre nuit, Albus et moi… » Non, ça n'allait pas du tout. « J'ai eu une conversation avec Albus l'autre nuit, » Il fit un nouvel essai. Il commençait à se sentir vaguement agité. « Et il m'a dit…Je pense qu'il essayait de me donner un conseil. Je n'en suis pas sûr, j'étais bien trop en colère pour vraiment l'écouter. » Voilà qu'il se mettait à bafouiller.
Frustré, il expira. Severus regarda ailleurs avec des yeux noirs, mais ne dit plus rien. Ceci est ridicule. Arrête d'être un con et finis-en.
« Severus ? » Lui demanda Harry. L'inquiétude était évidente dans sa voix. Severus l'ignora. Il était trop occupé à se disputer avec lui-même. Et aucune réponse ne venait. Harry bougea, et s'agenouilla autour des jambes de Severus. Il était accroupi devant lui, le visage de Severus était face au sien. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Demanda-t-il à nouveau. Et cette fois, Severus sentit une main lui toucher le genou.
Severus se focalisa sur les yeux verts en face de lui, presque trop proche pour qu'il soit à l'aise. « Je… » Il respira profondément. « Je voulais que tu saches que je… » Les mots s'entassaient dans sa gorge, l'étranglaient presque. « Oh putain de merde, » Grogna-t-il, énervé. Il ignora les yeux d'Harry qui s'étaient écarquillés quand il avait entendu le juron.
Avant d'avoir eu le temps d'y réfléchir, Severus se pencha en avant et franchit l'espace qui les séparait. Il frôla de ses lèvres celles de Harry. Il n'avait voulu qu'un court baiser, rien de plus qu'une légère caresse, mais quand il se recula, la main d'Harry attrapa le col de sa chemise et l'empêcha de reculer.
« Je ne pense pas, » Murmura Harry contre ses lèvres. Il enleva la main de son genou, la fit courir le long de la gorge de Severus et la posa sur sa nuque.
« Je -» Commença Severus, mais les mots moururent quand la langue de Harry glissa de sa lèvre inférieure à sa bouche. Ses yeux se fermèrent, les objections oubliées quand Harry se rapprocha de lui.
Juste pour un instant…juste un instant. Je veux être ici avec lui. Pas de passé pour tout compliquer. Pas de futur dans lequel je pourrai le perdre. Rien que cet instant, où il n'y a rien d'autre que nous.
Il laissa de côté le fardeau qu'était son passé, tourna le dos au futur, Severus retourna le baiser avec un abandon presque total. Il voulait mémoriser la sensation des lèvres d'Harry, sa saveur, la sensation de leurs corps l'un contre l'autre. Si les souvenirs étaient tout ce qui le soutiendrait, il ferait en sorte que celui-ci soit incrusté de façon indélébile dans son âme.
Combien de temps, ils restèrent assis là, Severus ne le savait pas. Ils auraient pu continuer encore longtemps, s'il n'avait pas senti une main fraîche à l'intérieur de sa chemise. Le souvenir de l'endroit dans lequel ils se trouvaient et ce qu'ils étaient en train de faire s'imposa au brouillard et à l'ignorance la plus parfaite qui avaient sérieusement commencé à embrouiller l'esprit de Severus. Il s'éloigna de la bouche d'Harry, sa main enserra celle qui se trouvait dans sa chemise avant qu'elle ne puisse continuer son exploration.
« Nous ne pouvons pas faire cela ici. »
« Que suggères-tu ? »
« Que nous arrêtions, » Répondit Severus rapidement avant que les pensées qui circulaient dans son esprit ne puissent s'échapper et être prononcées à voix haute.
Harry le regarda avec une expression rebelle. « Severus… »
« Ca ne se fait pas de disparaître indéfiniment de la fête. » Lui rappela Severus.
« Que…Oh. » Harry cligna des paupières et regarda autour de lui, il se sentait un peu coupable. « Je crois que nous ferions mieux de retourner à l'intérieur avant que l'on ne vienne nous chercher. »
Severus acquiesça d'un air las ;
« Mais après la fête, » Commença Harry joyeusement.
« Non, » Severus le coupa. « Nous –»
Harry plissa les yeux. « Oh non, » Claqua –t-il. Il était vraiment en colère. « Un bref instant, j'aurais juré que tu avais laissé de côté ton passé suffisamment longtemps pour me faire confiance et merde, Severus, je ne vais pas te laisser me fuir. »
« Tu -» Severus commença à protester, mais Harry poursuivit sans relâche.
« Je peux comprendre tes hésitations et tes peurs. Après tout ce que tu as traversé, je serais aussi terrifié que toi. Bon sang, Severus. Je ne suis pas Lucius Malfoy ! Et j'essaie depuis que toute cette affaire à commencer de te le prouver. Je ne vais pas te tourner le dos, peu importe ce qui arrive. Et je crois que tu le sais. Non, je sais que tu le sais ! Tu l'as peut-être enterré sous tes doutes, tes peurs et dans ton esprit, mais tu le sais, » Harry lui donna un coup dans la poitrine. « Et tu sais sacrément bien que je t'aime et je ne resterai pas près de toi à te regarder fuir, sous aucune circonstance, alors que je ne crois pas que ce soit ce que tu veuilles ! » Harry inspira. « Donc je… Quoi ? Pourquoi me regardes-tu ainsi ? »
Severus haussa les épaules. Il se sentait complètement impuissant. Il regardait donc Harry, sous le choc.
Harry prit un air renfrogné. « Vas-tu à nouveau me fuir ? »
« Non ? » Ca n'aurait pas dû être une question, et il aurait dû avoir d'autres choses à dire, mais Severus ne parvenait pas à se défaire de ce qu'Harry avait dit.
Harry l'étudia quelques instants, puis grimaça soudainement. « Oh merde. Severus -»
Mais Severus avait réussi à se démêler de ses pensées et il n'allait pas laisser Harry reprendre la parole. « Non, maintenant tu vas m'écouter, » Severus leva une main, celle qui ne retenait pas Harry. « Tu n'es pas Lucius. Et il n'est pas juste que je te traite comme si tu l'étais. Pourtant, je… » Harry le regardait avec une expression honteuse et vulnérable. Severus s'arrêta pour comprendre. « Oh bon sang, Harry. Je ne t'ai pas embrassé comme ça pour te jeter dès que tu me cries après ou que tu me traites de con."
« Je ne t'ai pas traité de con. » Se hâta de le corriger Harry.
« Non, pas avec des mots, » Concéda Severus. « Ecoute-moi, Harry parce que je n'admettrai pas être un con deux fois. Tu as raison. Je te présente mes excuses. »
« Moi aussi, Je suis désolé. » Répondit Harry rapidement. «Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. »
« Je ne suis pas mal à l'aise. Et si l'on considère que ta main a pris résidence dans ma chemise… »
« Désolé, » Harry grimaça d'un air gêné. Severus libéra sa main et Harry la retira rapidement avant de se relever.
Severus se leva et réajusta sa chemise. Harry passa une main dans ses cheveux et les tapota pour avoir l'air d'un loup-garou.
« Je me demande ce que Remus dirait s'il savait que tu bécotes un loup-garou. »
« Quelque chose de semblable à ce que dirait Black s'il découvrait que j'ai assassiné son filleul, je pense. »
« Touché. »
Un sourire étira le coin des lèvres de Severus. Il fit un geste pour ouvrir la porte et avança sur le pas de la porte, Harry derrière lui.
Sans avertissement, quelque chose lui sauta dessus, le poussa contre le mur et l'air se vida de ses poumons. Stupéfié et haletant, Severus ne put rien faire d'autre que s'affaisser contre le mur. Cela, après tout le reste, était presque trop pour lui. Severus avait le sentiment inquiétant qu'il pourrait se mettre à rire de façon hystérique. Une sensation aiguë, comme une piqûre le ramena à lui. Le sentiment de désorientation qu'il ressentait s'effaça et lui permit de voir son assaillant, que Harry venait tirer loin de lui.
« Bon sang, Drago ! » Cria Harry avec colère. « Bon dieu, qu'est ce que tu es en train de faire ? »
Drago se libéra des mains de Harry. Il ne semblait absolument pas perturbé par les cris de Harry ni par le regard noir de Severus. Souriant triomphalement, il froissa sa cape et annonça dramatiquement, « Je suis Bacula ! »
« Quoi ? » Severus avait le sentiment que la situation lui échappait.
« Dracula, » Le corrigea Harry avec agacement. « C'est Dracula. Si tu te balades comme un gros con, au moins fais-le correctement. »
« Ai-je raison de croire que tu viens de me mordre ? » Gronda Severus. Il était incapable de comprendre toute l'absurdité de ce qui venait de se passer.
« Je suis un vampire, Severus, » Répondit Drago, content de lui, « C'est ce que je fais ! »
Une veine pulsa près de la tempe de Severus. « Si j'étais vous, Monsieur Malfoy, je retournerai à cette fête où on remarquera que je suis en train de vous tuer. »
« Oh bien, » Marmonna Drago, déçu. « Vous deux, je vous jure. Pas drôle du tout. » Il se tourna pour partir, fit environs trois pas, et se retourna soudain. « Avez-vous passé quelques temps dans les buissons ? »
Severus mit la main sur son épée au moment où Harry mit la sienne sur sa baguette. Drago regarda d'avant en arrière, ricana malicieusement, et finalement s'éloigna nonchalamment, sa cape tourbillonna derrière lui.
« Un de ces jours, je vais le tuer. » Gronda Severus entre ses dents.
« Pas si je le tue en premier, » Marmonna Harry sombrement.
« T'es-tu amusé, hier soir ? »
Harry sentit son oeil pulser, il se tourna lentement vers Drago. « Je suppose que je n'ai pas à te demander si tu t'es bien amusé, si ? » Il siffla de colère.
« Oh, s'il te plait. Je ne t'ai pas mordu bien fort. Ou toi, » Drago regarda au-dessus de son épaule, vers Severus, qui ignora studieusement la présence de Drago. « Quand tu habilles une personne en vampire, dis-lui d'agir comme un vampire, et ensuite mets-toi en colère quand il le fait. Vous alors. »
« La prochaine fois que je suis un loup-garou, je me souviendrai de te mutiler. » Marmonna Harry dans sa barbe.
« Est-ce une promesse, Potter ? »
Harry le regarda avec des yeux noirs. « Ca en sera une. »
« Arrête d'être prude. » Drago leva les yeux au ciel avant de lancer un œil vers Severus. « Ca vaut double pour toi, Severus. Je sais ce que tu as fait avec mon père. »
« Drago ! » Claqua Harry, en regardant avec alarme la main de Severus se resserrer sur le couteau qu'il tenait.
« Quoi ? Je n'ai rien -»
« Drago. »
Ils regardèrent tous les deux Severus qui avait tourné la tête pour regarder Drago droit dans les yeux. Ses yeux brillaient d'une lueur froide et mortelle. « Si vous ne vous taisez pas maintenant et tout de suite, » Dit-il d'une voix aussi tranchante qu'un rasoir, « Je vous montrerai personnellement ce que votre père et moi faisions également. »
Apparemment la gravité de son erreur le frappa et il baissa la tête. « Désolé Severus. J'essayais seulement -»
« Je sais ce que tu essayais de faire, » Severus le regarda un peu plus longtemps et renifla bruyamment. « Sais-tu à quel point tu as l'air terrifié ? »
« Comment… » Drago le dévisagea, sous le choc. « Tu n'étais pas du tout offensé ! Tu essayais juste de me faire peur ! »
« Et il a très bien réussi, » Harry lui sourit, satisfait. « Que ce soit une leçon pour la prochaine fois ou tu accosteras quelqu'un. »
« Espèce de… » La stupéfaction de Drago se transforma en rire. « C'était absolument génial ! »
« C'était intelligent ! » La voix d'Hermione interrompit la conversation. Elle défendait le vainqueur du meilleur costume contre Ron. C'était apparemment une dispute continuelle.
« Toutes les saveurs des haricots ? » La voix de Ron montrait son incrédulité. « A quel point cela était-il intelligent ? »
Harry rit simplement. Tout, inexplicablement allait bien dans le monde.
« On dirait que tu as du courrier, Harry, » Drago interrompit le rire de Harry. Il lui donna un coup de coude dans les côtes et lui désigna un hibou qui se dirigeait vers eux.
Harry haussa les sourcils quand il reconnut le hibou de Sirius. Je me demande ce qu'il veut, pensa-t-il en prenant l'enveloppe. Le hibou reprit son envol immédiatement.
« Eh bien ? De qui est-ce ? » Drago se pencha pour regarder. « Oh. Eux. »
« Hein ? » Harry regarda, vit l'adresse puis regarda Drago. « Qu'est ce qui ne va pas avec eux ? Ils t'aiment bien ? »
Drago secoua la tête avec mépris. « Ce sont des moldus, Harry. Mol. Dus, » Souligna-t-il lentement.
« Ane. Bâté, » Rétorqua Harry avant de retourner son attention à l'enveloppe.
Il sortit la lettre, la déplia. Un autre papier se trouvait dans l'enveloppe.
Harry,
J'irai droit au but. Des choses étranges arrivent en Amérique ces dernières semaines : on parle beaucoup de terroristes et des gens sont arrêtés. Ben a vu cet article dans le journal et a pensé que tu devrais le voir. Ce n'est peut-être rien. Mais…Eh bien, si ça ne l'est pas…
Si nous entendons quelque chose d'autre, nous te ferons passer le message. Mais entre temps, Harry, sois prudent, d'accord ? Ben et moi, avons un mauvais pressentiment à ce sujet. Et nous nous inquiétons pour toi.
Prends soin de toi et des autres.
Kevin et Ben.
Harry appréhendait de lire l'article, mais le sortit.
Des terroristes appréhendés dans un raid surprise.
Par la presse Associée
28 octobre 2003,
Roanoke (AP). Hier tard dans la soirée, des agents du FBI travaillant en coopération avec des agents locaux ont répondu à un conseil anonyme : arrêter trois personnes suspectées d'être impliquées dans un nouveau genre de terrorisme.
Stewart Knightly (43), Andrew Weatherby (56) ont été appréhendés dans une petite taverne à la périphérie de Roanoke en Virginie. La police avait reçu plusieurs appels anonymes concernant des gens douteux aperçus dans ce quartier. Ces appels ont été reçus quelques jours avant que le président ne conseille à la nation d'être prudente et vigilante : des rumeurs circulent qu'une faction de terroristes aurait infiltré le territoire américain.
Initialement retenu pour interrogatoire, les trois suspects ont été placés en garde à vu. Les autorités ont découvert, après avoir fouillé leurs domiciles, un grand nombre de preuves les incriminent et les reliant au groupe de terroristes. Des substances chimiques inconnues ont été retrouvées au domicile des suspects. Elles ont été immédiatement envoyées en examen. Des instruments étranges suspectés d'être de nouvelles armes de terreur et de destruction de masse ont également été découvertes. Et le plus notable fut la découverte d'un document au domicile de Weatherby : il était un membre de l'Ordre de Merlin.
La nature exacte de cet « ordre » ne nous est pas encore connue. Les citoyens doivent se tenir sur leur garde et prévenir les autorités de toutes activités et personnes suspectes jusqu'à ce que la nature de cet « Ordre » et que ces terroristes soient entièrement connus.
Sans mot, Harry lut l'article une nouvelle fois avant de tendre les deux feuilles à Drago.
« Harry, qu'est ce que c'est ? »
« Lis » Dit Harry d'une voix rauque.
Drago pencha la tête, regarda les papiers et les passa rapidement en revu. Harry le regardait, le front froncé, les yeux oscillaient en haut de l'article, cette fois, il le lut, lentement. La couleur s'effaça du visage de Drago. Il leva les yeux vers Harry et secoua la tête.
« Que se passe-t-il ? »
« Je ne sais pas, » Répondit Harry dans un murmure. « Je ne sais tout simplement pas. »
