Disclaimer : Cf. premier chapitre. N/a : Merci à Loufoca d'avoir corrigé mes fautes et autres débilités ; ) Réponses aux reviews en fin de chapitre. Le dernier chapitre arrivera la semaine prochaine. Bonne lecture.


Parrtie VI : Destinée

Quand le dernier fardeau de Fumseck arriva au sol, des Médicomages arrivèrent en renfort pour s'occuper des blessés. Tonks se tourna alors vers Fumseck et lui demanda de repartir percer un trou pour de nouveau aller chercher Rogue et Hermione. Mais le phénix se mit à chantonner doucement, un vieillissement accéléré commençant à s'opérer sur son plumage et son comportement, puis dans un pop sonore et éblouissant, il disparut. Tous les sorciers présents restèrent interloqués par la disparition de l'oiseau de Dumbledore. Tous avaient eu l'immense espoir en voyant le phénix entrer dans la sphère de pouvoir sauver les prisonniers. Force était de constater que le pouvoir du phénix avait ses limites et l'éloignement de la sphère semblait primordial à sa survie… Désormais tout espoir semblait vain pour porter secours à Rogue, Hermione et Remus transformé. Comme un seul homme, tous les Aurors, professeurs, élèves et autres sorciers entourèrent la sphère et ils y appliquèrent leurs baguettes avec détermination. Pomper l'énergie maléfique était le seul moyen mis à leur disposition pour occuper leur anxiété et étouffer leur impuissance…

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Au moment où Rogue allait se faire manger au choix par un loup-garou monstrueux (renfermant dans son esprit celui d'un membre de l'Ordre courageux et apprécié pour son dévouement) ou par des Manticoriens (anciens « potes » légèrement déphasés côté ciboulot), un léger tremblement de terre se fit sentir dans tout le château. Titubant sur ses jambes, Rogue regarda en fronçant les sourcils autour de lui pour voir d'où se trouvait l'épicentre de ce phénomène quand il vit les deux Manticoriens s'arrêter brutalement dans leur course folle. Jetant des regards affolés autour d'eux, ils se recroquevillèrent en tremblant à leur tour. Leurs yeux de déments se posèrent alors vers l'endroit où la troupe menée par Draco était apparue quelques instants auparavant et aussitôt les deux hybrides restèrent prostrés dans une attitude d'attente soumise… Rogue pâlit encore plus rendant sa peau cireuse plus maladive que de coutume. Seul le loup-garou n'avait semble-t-il pas été perturbé par le tremblement. Il avança résolument vers l'ancien Mangemort mais à une vitesse beaucoup moins grande qu'auparavant. Ses multiples blessures continuaient à saigner et sa gueule ouverte laissait voir un halètement anormal. Le contre-coup du déploiement d'énergie maléfique, que la sphère lui avait procuré, semblait enfin arriver. La bête d'ici peu ne serait plus et le lycanthrope allait mourir dans de terribles souffrances, prix à payer quand la magie Noire opérait… La créature n'était plus qu'à quelques mètres du professeur. Ce dernier était prêt à vendre chèrement sa peau non par courage mais par envie de ne pas satisfaire la faim du loup. Le professeur Rogue avait toujours été quelqu'un de très contrariant...

Il vit soudain une petite silhouette avancer vers lui en courant et distingua du coin de l'œil, une Hermione Granger plus échevelée que jamais. Le loup-garou, pour le coup, stoppa sa progression et la regarda, gueule béante, en une sorte de curiosité malsaine.

"Avez-vous appris à obéir dans votre misérable vie, Granger ! Je vous avais dit de ne pas bouger !"

La jeune fille se tourna vers lui et Rogue fut frappé de voir à quel point son visage semblait avoir changé. Des yeux noisettes le fixaient gravement et ses traits avaient, semblait-il, pris quelques années de plus.

"Il est temps de vivre, Severus Rogue, dit-elle alors d'une voix monocorde qui n'était pas la sienne. L'heure n'est pas aux sacrifices inutiles."

Rogue pinça le nez sous l'effet de la colère. Ses traits se contractèrent en une fureur noire et il oublia pour un instant dans quelle situation il se trouvait.

"Comment osez-vous ! Je fais de ma vie ce qu'il me…"

Sa phrase se finit dans un murmure inaudible et machinal car il venait de voir la jeune fille avancer lentement vers le loup. Le professeur en oublia de refermer la bouche. Son ébahissement s'accentua quand il la vit s'arrêter à quelques centimètres de la grande créature. Le plus étonnant dans tout cela semblait être l'incapacité du loup-garou à se mouvoir. Il se contentait de scruter avidement de ses yeux jaunes la jeune fille devant lui. Celle-ci le regardait droit dans les yeux et semblait y lire plus de choses intéressantes que toutes ses lectures aux cours de ces sept dernières années.

« Hermione ! Ne reste pas là! Je…je vais te mordre ! Va-t'en ! Ne sois pas folle !

- Je ne suis pas folle et vous n'allez pas me mordre, Remus.

- ...! Comment !

- Laissez-moi vous réconcilier avec cet astre… »

Rogue voulut faire un pas en avant quand il vit soudain Hermione enfouir sa tête dans le torse ensanglanté et poilu de la créature. Elle posa délicatement ses mains sur le poitrail de la bête et resta prostrée dans cette attitude pendant un temps qui sembla, à tous les témoins de la scène, une éternité. Le loup ne bougeait plus comme s'il était paralysé. Rogue, les yeux exorbités par la scène incroyable qui se déroulait sous ses yeux fit un mouvement vers la jeune fille mais une force invisible lui scotcha les semelles au sol. Il n'arrivait pas à réaliser ce qu'elle venait de faire. Les manches de sa robe cachant ses paumes, on ne pouvait voir que les doigts des mains de la jeune fille émettrent une douce clarté. Il l'entendit alors psalmodier des phrases qu'il reconnut comme étant du vieux gallois. Il ne comprenait aucun mot mais il avait l'intime conviction que c'était les bons mots, ceux qu'il fallait dire. La voix se fit plus envoûtante résonnant dans l'air comme un écho, envahissant l'espace en mêlant plusieurs voix qui appartenaient à la même personne.

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De l'autre côté de la barrière, Ginny sortit fébrilement le papier de Draco de sa poche. L'écho des paroles leur parvenait par résonance et l'effet était saisissant : la voix semblait faire corps avec l'air ambiant et tous avaient en tête les intonations sans savoir d'où venait exactement la voix. Le reste de la famille Weasley encore debout détacha le regard de la sphère et regarda avec stupéfaction Ginny réciter les mêmes mots qu'Hermione mais dans un gallois plus hésitant. Draco, derrière elle, essayait de comprendre les phrases mais il parvint seulement à déchiffrer le mot « lune ». C'est alors que tous les sorciers observèrent un phénomène que plus jamais il ne leur serait donné de voir : un loup-garou redevenir homme alors que la pleine lune luisait de sa douce clarté…

"C'est fini, murmura Ginny, Remus en a fini avec le monstre. Il est parti. Du moins pour cette pleine lune..."

Ils virent en effet des volutes de fumées grises et scintillantes s'échapper du corps tremblant de Remus. Il tenait debout par on ne sait quel miracle et Hermione était toujours prostrée contre son torse, les yeux fermés et les lèvres récitant ces paroles d'un autre âge.

"Je ne comprends pas, finit par lâcher George, pourquoi n'utilise-t-on jamais ce moyen pour guérir les loups-garous en temps normal ?"

"Ce rite ne doit être valable que sous certaines conditions et notamment lors de concentration particulièrement importante de Magie noire," répondit de sa voix professorale McGonagall.

"Mais comment Hermione a su les paroles ? "demanda Fred en fronçant les sourcils.

"C'est sa qualité d'Elue qui lui a donné ce pouvoir, répondit sombrement le professeur de Métamorphose. Ce que moi, j'aimerais comprendre, en revanche, poursuivit le professeur McGonagall, c'est pourquoi vous ne nous avez pas parlé de cette incantation magique, Miss Weasley ?"

La sous-directrice désignait du menton le rite ancestral retranscrit sur le bout de parchemin que tenait Ginny. La rouquine se mit à balbutier ne sachant visiblement pas quoi répondre.

"C'est moi qui aie découvert cette incantation dans les affaires de mon père. Répondit froidement Malfoy. Je n'en ai pas parlé à Ginny parce que... parce que je pensais qu'elle n'était pas réalisable en ce qui concerne Granger."

"Je vois", grinça des dents une McGonagall légèrement remontée en jetant un regard furieux au professeur Rogue de l'autre côté de la sphère.

Elle allait ajouter quelque chose quand Draco répliqua pour faire dévier le sujet délicat :

"Pourquoi n'avez-vous pas essayé d'aider le phénix de Dumbledore à percer un trou en haut de la sphère ?"

McGonagall sembla un instant interloqué par cette question brusque.

"Pourquoi ne pas reprendre le travail du phénix et repercer un trou ?" continua vivement Draco, secrètement soulagé de voir sa diversion fonctionnée.

"Nous prends-tu pour des bleus, gamin !" grogna Maugrey l'air féroce.

Ce fut Tonks qui répliqua à la place de l'ancien Auror qui au vu de son comportement aurait bien été capable de faire ressurgir ses talents en métamorphose fouineuse.

"Nous avons apporté des balais mais ceux-ci sont incontrôlables à l'approche de la sphère. Il est impossible de les faire voler jusqu'en haut, la sphère doit dérégler les mécanismes complexes des balais."

Neville et Justin vinrent soudain les avertir que le professeur Dumbledore, Harry et Kingsley venaient de reprendre conscience. En revanche, Charlie et Ron étaient toujours plongés dans le coma. Leur père était assis à côté d'eux, près des brancards de fortune qu'avaient aménagés en hâte les Médicomages. Il tenait une main de chacun de ses fils et semblait vouloir leur communiquer toute l'énergie qu'il possédait encore en lui.

"On dirait bien que la disparition du loup permet à la Magie blanche de reprendre du poil de la bête, maugréa FolOeil en scrutant l'intérieur de la sphère. Peut-être qu'on va assister au basculement de la Force noire".

Tous les visages se tournèrent de nouveau vers la sphère. Tous étaient tendus, attendant de voir comment la sphère allait réagir à ce retournement de situation.

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Rogue, complètement éberlué par ce qui venait de se passer, ne fit pas tout de suite attention aux Manticoriens. Ce n'est que quand il les vit ramper vers eux en geignant comme des vieux chiens qu'il sentit ressurgir en lui une peur viscérale et ancestrale. Une suée d'angoisse remonta le long de son échine. Le Maître des potions sentait en lui toute l'horreur et le dégoût que pouvait lui insuffler la scène de ces êtres autrefois humains se tortiller vers eux en des spasmes d'horreur et d'hésitation. Leur attitude lui apparut alors soudainement si ...incroyable qu'il commença enfin à se poser les bonnes questions :

"Mais qu'est-ce qu'ils ont ?" murmura-t-il tout haut, chose qu'il ne lui était plus arrivé depuis fort longtemps ayant pris la bonne habitude sous un joug voldemorien de garder ses pensées au fin fond de ses cellules grises et non dans sa bouche.

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"C'est comme... c'est comme s'ils voulaient que Rogue et les autres les protègent", s'exclama Fred.

"Ça n'a pas de sens, répliqua sèchement Percy, l'instant d'avant ils voulaient les manger et maintenant ils demanderaient leur aide ?"

"On dirait qu'ils veulent s'éloigner du point d'arrivée de Draco et Ginny", balança Tonks, les mains sur la paroi argentée.

"Ginny ? Qu'est-ce que tu as ?" s'alarma soudain Georges en voyant sa sœur s'agenouiller maladroitement en tremblant de tous ces membres.

Tous les Weasley présents et les autres se retournèrent vers la jeune fille. Draco n'en menait pas large non plus. Pansy et Blaise qui étaient à côté d'eux se tétanisèrent sur place.

"La...la Ch...Cho-ose, bégaya Neville les yeux exorbités. Elle a-a arrive !"

"La chose ? s'exclama brusquement FolOeil, quelle chose ?"

"Cette chose !" répliqua Tonks en s'écartant brusquement de la paroi de la sphère et en pointant du doigt l'endroit au fond de la bulle par lequel les six jeunes gens étaient arrivés.

Ils virent tous distinctement des dalles de pierres se soulever par saccade en envoyant rouler des gravats. Les sorciers à l'extérieur de la sphère ne pouvaient pas entendre le martèlement sourd et régulier qu'opérait méthodiquement la ... chose mais ils perçurent de nouveau très distinctement une nouvelle secousse sismique qui les fit tressaillir.

"Qu'est-ce qu'il se passe encore ?" gémit Percy.

"Encore une joyeuseté du Lord noir, je présume", répondit sèchement McGonagall en serrant convulsivement sa baguette.

"Meus enfin, c'est insensé! S'exclama Fleur Delacour qui venait d'arriver de l'autre bout de la sphère, suivie par Krum. Quand est-ce que tout ceci va-t-il finir ?"

Le visage de la Française était pâle et sa colère feinte cachait mal la peur qui saillait sous ses traits.

"De toute façon, cela n'a pas d'importance, n'est-ce pas ? répliqua Georges, le visage sinistre. Après tout, on ne risque rien, l'Elue est là..."

Jamais personne n'avait pu voir autant d'amertume dans l'attitude d'un jumeau Weasley. Tout le monde resta figé par ses paroles.

"Ne... ne dis pas de bêtises ! s'insurgea Ginny en parlant de manière saccadée. Tu...tu n'as pas le droit de dire cela ! Nous allons les aider ! Et...et quelque soit la chose qu'il y a l'intérieur, on ne les laissera pas tomber !"

"Elle a raison, renchérit Draco posément. Depuis tout à l'heure nos efforts n'ont pas été vains. On peut très nettement voir que la paroi de la sphère est beaucoup plus mince. Il faut continuer le travail !"

Ces paroles furent aussitôt mises à exécution.

"Quand est-ce que la sphère cessera d'exister ?" demanda Neville à Draco alors qu'ils se positionnaient tous près de la paroi pour absorber l'énergie.

"Quand la pleine Lune aura complètement disparu", répondit le Serpentard en scrutant anxieusement, à travers les larges fenêtres, la nuit qui commençait à grisailler.

L'astre lunaire n'était désormais plus visible de la fenêtre mais on le devinait encore dans le ciel par la clarté qu'il diffusait.

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La jeune fille détacha sa tête du torse de l'homme et leva son regard vers lui. Le professeur Lupin avait toujours les yeux fermés et son corps restait miraculeusement debout. Néanmoins, il s'avéra que le miracle en question devait être la jeune Gryffondor car à peine s'écarta-t-elle du lycanthrope que ce dernier bascula vers l'avant. Il fut rattrapé maladroitement par la jeune fille et allongé aussitôt sur le dos.

Le dernier Maraudeur était couvert de blessures toutes plus sanguinolentes les unes que les autres. Il avait une entaille à la joue où l'on pouvait clairement voir la marque de petites canines, preuve qu'un renard était passé par-là. Son torse était lacéré par des coups de griffes et des traces de morsures étaient nettement visibles. La blessure, et non la moindre, infligée par le lion sur sa gorge était impressionnante de par sa largeur. Le pantalon laissait deviner également sur la cuisse droite une longue meurtrissure. Autant dire que Remus Lupin était en piteux état. L'ensemble de sa carnation avait pris une macabre couleur rouge brouillé, synonyme de sang coagulé et de filets rougeâtres pas encore taris... On devinait cependant derrière tout ce sang une pâleur quasi translucide.

Hermione avait reposé délicatement son professeur sur le dos mais elle semblait hésiter à le voir reposer sur les blessures situées dans son dos où la panthère s'était donnée à cœur joie pour établir le plus beau tableau abstrait sanguinolent. Pendant que Rogue envoya bouler d'un coup de baguette magique une hybride Manticorien geignarde voulant s'agripper au bas de son pantalon, Hermione, par apposition des mains, commença à guérir les blessures du torse.

"Vous en avez encore pour longtemps ?" questionna impatiemment le professeur de potions.

Il venait de se débarrasser pour la deuxième fois d'un Manticorien gémissant et couinant, en une supplication pathétique, une protection auprès des robes de l'ancien Mangemort.

"Je stoppe les hémorragies principales, répondit laconiquement la voie inconnue qui sortait de la bouche d'Hermione. Préparez-vous à retourner à l'extérieur de la sphère."

"Comment ?" répliqua aussitôt Rogue en vérifiant du coin de l'œil les Manticoriens qui revenaient à la charge en rampant vers lui.

Au même moment la deuxième secousse se fit ressentir et le martèlement mis en sourdine jusqu'ici s'accentua de plus belle. Les chocs sourds et répétés continuaient inlassablement et des dalles de pierres saillaient maintenant complètement du sol, encore quelques poussées et la ...chose pourrait enfin sortir...

Hermione, après avoir soigné le dos de Remus, fit apparaître avec sa baguette un voile de chaleur pour permettre au corps inconscient de reprendre une température normale. Elle se redressa en scrutant impassiblement l'endroit du soulèvement des dalles. Severus se tourna brusquement vers elle.

"Qu'allez-vous faire ?" s'exclama-t-il en dévisageant intensément la jeune fille.

Celle-ci émit un petit sourire énigmatique qui aurait fait pâlir de jalousie Monna Lisa. Ses yeux restaient focalisés vers les pulsations lugubres. Severus, qui ne devait pas apprécier la peinture italienne du XVIième siècle, s'approcha brusquement près d'elle et la prit par les épaules pour la secouer violemment.

"Vous allez répondre ! Et ne jouez pas à votre stupide comédie de petite Gryffondor courageuse !"

Il cessa aussitôt son mouvement quand il perçut une chaleur envahir ses mains puis ses poignets. Il lâcha prise et regarda, ahuri, la chaleur douce se diluer dans ses bras puis dans son corps.

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"Bon sang, il va arrêter de la secouer comme un prunier !" s'exclama Fred.

"Mais ! Qu'est-ce qu'il a regardé ses mains ? continua George. Il s'est brûlé!"

"Bien fait !" répliqua son frère jumeau.

Les autres sorciers autour de la sphère étaient bien en peine de comprendre les paroles échangées entre le professeur et son élève. Certains, et notamment quelques élèves, imaginèrent aussitôt de quoi il pouvait s'agir. Ginny regardait intensément cette amie qu'elle ne reconnaissait plus. Les traits de son visage s'étaient accentués et son regard exprimait cette détermination qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle avait partagé tellement d'aventures et de confidences avec elle qu'elle la considérait comme une grande sœur. Dans un pincement effroyable au cœur, elle se remémora alors l'instant où elle l'avait vu débarquer un soir dans le dortoir des filles de Gryffondor.

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Hermione avait manifestement quelque chose à lui dire sinon elle ne se serait pas précipitée près du lit de Ginny aussi brusquement au moment où cette dernière allait se coucher. Elle la pria de venir la retrouver immédiatement dans la Salle commune. La benjamine des Weasley s'était empressée d'enfiler une robe de chambre pour aller la rejoindre dans une alcôve de la tour rouge et or.

- Hermione ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

La Préfète-en-chef, adossée contre un coussin au bord de la fenêtre, tourna vers elle un regard étrangement fiévreux. Dehors, la pluie battait inlassablement les carreaux.

- Ginny, je m'excuse de t'empêcher d'aller dormir mais il fallait que j'en parle à quelqu'un et je voyais mal Harry ou Ron remplir cette fonction.

La rouquine s'assit confortablement en face d'Hermione et la scruta sans mot dire en enserrant ses jambes avec ses bras et en posant sa tête sur ses genoux. Un feu crépitait non loin de là et la chaleur diffuse incitait à la confidence. Confidence qui fit basculer ce soir-là la vision de Ginny pour une certaine personne que lui décrivit avec ferveur une nouvelle Hermione. Jamais elle n'aurait pensé que la si autoritaire et si scolaire Hermione cachait une âme passionnée...

- Tu sais que je cherchais Pattenrond depuis trois jours, commença posément Hermione. Je m'inquiétais vraiment pour lui ! ajouta-t-elle en voyant le regard narquois de Ginny. Je n'aime pas le savoir dehors par ce temps pluvieux !

Ginny fit un geste vague d'excuse. Son amie avait remué ciel et terre pendant deux nuits pour partir à la recherche de son chat, réquisitionnant deux Weasley, une Lovegood, un Potter et une carte des Maraudeurs. Les recherches s'étaient révélées infructueuses et dire qu'Hermione était inquiète relevait de l'euphémisme.

- Tu sais aussi qu'avec mes devoirs de Préfète-en-chef, je dois rendre compte de mes rondes en allant écrire sur le recueil situé dans la salle des professeurs.

Ginny acquiesça en silence.

- C'est là que j'ai retrouvé mon chat en charmante compagnie...

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"Vous prendrez soin de Pattenrond, n'est-ce pas ?" Reprit Hermione de sa voix étrange en détournant son regard vers Rogue.

Celui-ci contracta les mâchoires et son regard se fit abîme.

"Ce vieux sac à puces n'appréciait que vous et Black, il est hors de question que je m'en occupe ! Ce sera à vous de le..."

Là encore, il ne termina pas sa phrase : elle venait de poser une main sur son torse. Sur son cœur qui battait encore après toutes ces années...

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- Tu veux dire, reprit Ginny, qu'il caressait Pattenrond pendant qu'il lui appliquait un sort de séchage!

Hermione hocha la tête, le sourire malicieux.

- Et oui ! J'ai vu le grand Severus Rogue, ex-mangemort et terreur des Neville, faire ronronner mon chat au point que j'ai cru que celui-ci avait avalé un moteur de Boeing 747.

- Beau Igue? demanda curieuse Ginny.

Hermione, le regard légèrement attendri, sursauta un peu :

- Non, oublie ça. Bref, quand je les ai vus dans la salle tous les deux au coin du feu, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. Manque de bol, c'est à ce moment là qu'il m'a vu...

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"Puis-je savoir ce que vous faîtes avec votre main sur ma robe ? Vous voulez guérir quelques blessures imaginaires, je présume ?" Lança sarcastique le professeur Rogue en lançant un regard chargé d'éclairs à son élève.

L'Elue baissa la tête en souriant à nouveau. Mais son sourire était triste et désabusé. Un bruit sourd résonnant à travers toutes les dalles du sol se propagea alors soudainement. Ignorant la perturbation, Hermione murmura si bas que Rogue se pencha imperceptiblement vers elle pour écouter ce qu'elle avait à dire.

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- Granger ! Puis-je savoir ce que vous faîtes ici ! lança hargneusement Rogue en se relevant brusquement tout en tenant Pattenrond dans les bras.

- Mon devoir de préfète-en-chef ! répondit du tac-au-tac la jeune fille qui continuait à sourire malgré elle.

Son professeur en revanche, si l'instant d'avant avait affiché un quelconque relâchement dans son attitude, semblait avoir repris son masque froid et impassible.

- Alors faites le vite et disparaissez d'ici !

Mais Hermione n'obéit pas, elle s'avança au contraire vers son professeur. La silhouette haute de ce dernier se découpait sur le fond rougeâtre de l'âtre flamboyant et le visage assombri de son professeur empêchait Hermione d'y saisir les nuances d'expressions contradictoires de Rogue. C'est pour cette raison peut-être qu'Hermione osa une phrase qu'elle n'aurait jamais pu, en temps normal et lumineux, adresser à son professeur.

- Vous pouvez être moins méchant, nous n'avons aucun public à part mon chat.

Elle sentit qu'il se raidissait. La réponse tarda à venir mais elle fut cinglante :

- Mêlez-vous de vos affaires, Granger ! Je pourrais retirer quelques points à votre Maison pour votre insolence !

Hermione se retint de sourire mais son regard était brillant. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, c'était trop tard. Elle l'avait vu sans le masque, elle l'avait vu... humain. Elle s'avança un peu plus, elle était maintenant tout près de lui. Elle tendit les bras vers lui et Rogue se raidit à nouveau de façon imperceptible. Quand il comprit ce qu'elle voulait faire, il balança sans ménagement la boule de poil qu'il tenait dans les bras vers les mains de la jeune fille. Pattenrond cracha face au traitement infligé mais se blottit aussitôt dans les bras d'Hermione.

- Vous devriez prendre plus soin de votre animal! Je l'ai retrouvé près des serres en piteux état !

- J'étais inquiète, murmura la jeune fille en portant sa joue contre la tête de son chat, il avait disparu depuis trois jours.

Rogue renifla comme si sa remarque était le cadet de ses soucis puis fit un pas en arrière pour retourner, semble-t-il, s'asseoir.

- Non attendez ! lâcha Hermione inconsciemment en faisant un pas en avant.

Rogue la dévisagea, le sourcil interrogateur et le visage méprisant. La jeune fille ne savait pas ce qu'il se passait mais elle sentait au fond d'elle qu'elle n'aurait jamais d'autre occasion pour faire ressurgir cette envie qu'elle enfouissait au fond d'elle depuis longtemps. Certes, Rogue était un être méprisable à bien des égards mais Hermione en fine psychologue s'était toujours doutée qu'il cachait bien plus de sa personnalité qu'il en laissait paraître, la fine psychologie consistant simplement à imiter le jugement de son directeur. Elle s'approcha un peu plus près de lui et brusquement se mit sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur sa joue.

- Merci, chuchota-t-elle.

Elle recula les joues rouges et les yeux baissés manquant l'éclair de stupeur dans les yeux de Rogue, éclair vite remplacé par de la colère. On ne se payait pas impunément de la sorte la tête du Maître des potions. Il allait assener une réplique cinglante quand la jeune fille releva la tête pour le regarder droit dans les yeux. Sa colère fit alors place à la perplexité totale. Visiblement, elle avait été sincère. Il soupira avec lassitude.

- Remontez dans votre dortoir, Granger, finit-il par dire froidement.

La Gryffondor ne se fit pas prier et quitta aussitôt la salle, mortifiée en apparence mais secrètement ravie.

Ernie McMillan, deuxième préfet-en-chef, dut se frotter plusieurs fois les yeux avec ses poings pour réaliser la scène qu'il venait de voir. Il avait voulu ajouter deux ou trois choses sur le recueil des Préfets mais en arrivant à la porte de la salle entrouverte, il avait vu deux silhouettes plus ou moins enlacées dans le fond de la pièce. Réfugié dans un couloir non loin, il ne cessait de repasser la scène dans sa tête. Cela avait été très rapide mais il avait pu distinguer Hermione, reconnaissable à sa grande tignasse et ... Rogue à la silhouette également caractéristique. Il n'avait pas rêvé, il avait bien vu le professeur et l'élève collés l'un à l'autre ! A moins que ce soit le manque de clarté de la pièce ? Il est vrai également qu'il n'avait pas ses lunettes (excès de coquetterie). Pendant que son esprit vadrouillait en tout sens dans sa cervelle, une pensée apparut subrepticement : Hermione Granger entretenait une relation hautement réprouvée par la morale sorcière...

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Le rythme des coups donnés sur les dalles du sol s'accélérait d'instant en instant mais Rogue perçut très nettement les paroles de la Gryffondor :

"Je vais mourir Professeur. Répondit calmement Hermione en portant cette fois-ci son regard vers l'homme aux yeux noirs. Telle est ma destinée."

Sa voix était redevenue normale et une unique larme perlait sur son visage resté de marbre.


Titre du dernier chapitre : Ténèbres...

RAR :

M4r13 : Bon résumé! Mais attend le nombre de 'créatures' va augmenter...lol Quoi, moi ? Sadique ? Noooonn...(héhé) Pour les envies de meurtre, tu peux attendre quand j'aurais 80 ans et plus toutes mes dents ? Et fais gaffe aux tiennes, un écran c'est dur à grignoter ! (j'ai déjà essayé...hum) Bizz !

Le Saut de l'Ange : Et oui les évanouissements grandiloquents j'adore ça ! lol Tu peux me refaire ta petite voix suraiguë d'hystérique? lol Sinon tu as reçu ton dessin de 'Aveuglé...' de Kaen ? Moi je l'ai vu-euh ! L'est trop beau Tom (j'adore ses yeux) En fait, j'ai reçu moi aussi un dessin et j'attends trop qu'elle le colorie ! ; ) Bisous ma grande !

Kyana LD : Pourquoi Dra-BIP ? (c'est vrai j'ai pas le droit de le dire, désolée ;p) Tu aimes la Transylvanie ou quoi ? lol Pour le nombre de chapitres, il y en aura 7 au total, en gros celui-ci est l'avant-dernier. ; ) Bisous choupette !

Atalanta de Tebas : Il est vrai que dans mon histoire, je laisse pleins de phrases qui demandent à être plus détaillées, par exemple comment Draco en est venu à renier son père ou qu'est-ce que l'histoire des Elus. Je ne l'expliquerais pas et je laisse le soin au lecteur d'extrapoler ! ; ) merci de trouver cette idée de sphère originale. A dire vrai, j'ai pleins d'histoires tournant autour de ce thème et j'ai finalement opté pour celle-ci. Ainsi j'avais prévu d'enfermer Voldemort, deux ou trois de ses acolytes, Dumbledore, Severus, le trio habituel et Remus (sans pleine lune) dans une espèce de salle maléfique que personne ne connaît...héhé Comme tu peux le voir des idées saugrenues, ça ne manque pas dans ma caboche...lol Bizz !

Stineju (ou la marrade) : Merci pour tous ces compliments ! Pour le couple avec Hermione...à toi de voir... ; p

Bizalajou : Relis mieux mes réponses à tes reviews popomme ! lol En tout cas je pense bien à toi en ce moment, de même que pour Steph', Milie et Aline ! On croise les doigts ! Pour le psychique, je dirais 'unique' lol Vivement la fin de ce m... exam' ! pleins de bibi d'encouragements !

Séléné : Fred ? J'y ai pensé mais c'est pas lui...héhé (et c'est pas George non plus, lol) J'adore les Harry/Hermione alors vivement 'Vie détruite, cœur reconstruis' ! Mais un conseil, ne t'égare pas, l'envie est grande de toucher à plein d'histoires mais on s'y perd vite (et je sais de quoi je parle ! lol) Gros bisous ma grande !

Lau : Merci beaucoup ! 'Angoissante' ? C'est fait exprès ! (Même si ça tient le plus souvent de la farce ! lol) Bisous !

Jamesie-cass : Ah c'est sûr, Hermione et Remus vont très bien ensemble... mais...Les fans de Herm/Sev te diraient le contraire ! lol (et les fans de Draco/Herm, faut pas les oublier non plus ! ...et ceux de Hermione/Dobby non plus ! euh...enfin je veux dire...on peut caser la pauvre Hermione avec n'importe qui et n'importe quoi. J'ai même vu une fois un Crabble/Herm il me semble...) Enfin, du moment que c'est bien écrit ! lol Gros béc' miss

Dumbledore : Bon pour le Japon, on se prévoit ça pour la semaine prochaine, OK ? Mes bagages sont prêts je pars quand tu veux /sort sa valise de cinq tonnes, ses huit appareils photo jetables (c'est moins cher qu'un numérique : p), son dictionnaire Japonais/français et ses mangas (espère se les faire dédicacer sur place ! lol)/ Alors comme ça, tu danses à moitié avec un pote /regard en coin, haussement de sourcil et sourire goguenard? hum...Ah le romantisme dissimulé...comme c'est mignon ! ; p Et pour la fic de Sephy Sagara, j'ai pas eu le temps d'aller voir mais dis-moi, quels sont les autres couples un peu bizarre, comme tu dis ? Perso, je ne suis pas contre les slashs mais je préfère les Remus/Harry ! La fic 'Après' de Lychee (je crois mais pas sûre) est ma-gni-fi-que ! Enfin j'adore quoi ! lol Le 'réveil royal' ? connais pas...désolée...J'aimerais passé plus de temps sur Internet mais mon emploi du temps ne me le permet pas...snif-snif... Merci pour ta review ! Béco !

Severia Dousbrune (x3): Un remake de la petite maison dans la prairie ? hum...Pourquoi pas...Préparez-vous alors au massacre ! lol. Alors sinon as-tu lu Guezanne ? Elle écrit beaucoup et en très peu de temps (faut voir la longueur de ces chapitres à chaque fois ! Je ne sais pas comment elle fait !) Pour les scènes d'action, c'est soit ça passe soit ça casse ; il faut vraiment que je m'imagine chaque geste et parfois ça rime à que dalle...hum. Sinon, j'ai beaucoup aimé ton analyse sur le couple avec Mione, tu te souviens de tous les détails, ma parole ! Et tes écrits, que nous prépares-tu après Barbe bleue ? Merci beaucoup d'avoir pris la peine de reviewer les chapitres (je ne suis pas aussi courageuse que toi quand je prends le train en route, moi c'est une review pour résumé le tout ! lol). Gros bisous !

Miss Lup : Et ben, t'as de la chance que je sois allée faire un tour sur mes mails avant de poster ce chapitre : j'ai failli ne pas te répondre ! lol Alors pour couper court à toute histoire de meurtre de lycanthrope adulé et vénéré, je dirais simplement ceci : la mort n'est qu'un passage vers l'au delà et que toute abstraction de l'état corporelle est parfois un soulagement… ; p Il est vrai aussi que j'ai pris un plaisir particulièrement sadique à tuer le rat…niarkniark Ah ! les voix graves… /soupir, elles sont toujours follement excitantes…lol Gros béco miss et merci d'avoir reviewé!